Bulletin n° 4 du 19 avril 2018 HORTICULTURE / PEPINIERE
LEGENDE DES TABLEAUX
Ravageurs et maladies
Niveau d’incidence sur la culture
(colonne 1) Très faible à nulle Faible Moyenne Elevée
Intensité des attaques (colonnes 3 à 5) Pas d’attaque Faible Moyenne Elevée
Auxiliaires Stades observés Adulte : A Larve : L Nymphe : N Œuf : O
Intensité des observations Absence Présences ponctuelles Présences généralisées
Photos Isabelle VANDERNOOT Chambre d’Agriculture-Conseil Horticole IDF sauf mention spécifique
SITUATION GENERALE PEPINIERES
Observations basées sur 4 visites terrain conseiller, 8 retours en hors sol et 8 en pleine terre.
Climatologie : Le climat a complètement changé avec un temps très chaud et ensoleillé. La végétation démarre maintenant très vite.
A surveiller notamment
Les ravageurs et les maladies sont encore faiblement présents.
Ravageurs : Bien surveiller les chenilles et pucerons (extérieur et abris) qui se développent vite ainsi que les acariens sous abris.
Maladies : cloque sur les jeunes feuilles de pêcher
AUXILIAIRES
Auxiliaires 7/3 21/3 4/4 18/4 2/5 16/5 30/5 13/6 27/6 25/7 8/8 22/8 5/9 19/9 3/10 17/10 Commentaires
Coccinelles
Présences d’adultes en pépinière pleine terre sur de nombreuses cultures, ainsi que sur conteneurs extérieur (conifères).
Syrphes Chrysopes Acariens prédateurs Anthocorides Cantharides Cécidomyies prédatrices
Parasitoïde s Momies pucerons Psylle Elaeagnus
Rechercher les larves de psylles parasitées : bien observer sous loupe si présence de déjection noire et/ou de trou d’émergence
RAVAGEURS
ACARIENS
RAVAGEURS Risque Pleine terre Conteneurs extérieur Conteneurs sous abris N°
BSV Acariens
Acariens Choisya 1
Phytopte /Erinose Acariens
Attention les conditions climatiques actuelles sont très favorables aux acariens sous abris.
COLEOPTERES PHYTOPHAGES
RAVAGEURS Risque Pleine terre Conteneurs extérieur Conteneurs sous abris N°
BSV Otiorhynque
s
Larves Surveiller les jeunes plants 1
adultes
CHENILLES PHYTOPHAGES
RAVAGEURS Risque Pleine terre Conteneurs extérieur Conteneurs sous abris N°
BSV
Chenilles Cordyline
Hyponomeut
e Euonymus japonicus Euonymus japonicus 4
Bombyx cul
brun Malus ‘Président Delcour’ Crataegus 4
Pyrale du
Buis Surveiller les chenilles de Pyrale au cœur des buis 3
Procession-
naire du Pin Présence de nids sur Pinus nigra en pleine terre 1
Tordeuse de l'œillet
1ers piégeages de papillons de tordeuses de l’œillet sous abris.
Présence importante de chenilles sur Choisya dans une entreprise 4
Les chenilles ayant passées l’hiver aux 1ers stades larvaires sont rentrées en activées et se développent rapidement.
Grand hyponomeute du fusain (Yponomeuta cognatella)
Observation sur Fusains du Japon des 1ères présences de chenilles de Grand hyponomeute du fusain Elles sont très petites actuellement et protégées dans un nid de soies et feuilles repliées.
Description
Les œufs pondus en fin d'été dernier sur les rameaux, éclosent avant l'hiver, mais les jeunes chenilles hivernent à l'abri des ooplaques pour ne sortir qu'au printemps, époque où débute leur alimentation à l'abri de toiles collectives tissées et agrandies sur les pousses consommées.
Les chenilles sont jaunes-crème avec une ligne de points noirs sur chaque côté et la tête noire. A maturité en juin, elles se regroupent et se transforment en cocons suspendus dans la nacelle de soie (nymphose). En juillet naissent les premiers papillons (famille des teignes), blanc avec des points noirs (environ 10mm). Les papillons nocturnes s'accouplent et pondent leurs ooplaques au début du mois d'août.
Symptômes /dégâts
Ces chenilles grégaires et voraces peuvent rapidement défolier totalement les fusains, notamment les fusains d’Europe sur les aménagements extérieurs. Les chenilles sont dites fileuses car elles tissent des nids de fils de soie. Elles laissent ensuite les rameaux défeuillés totalement entoilés.
Nids et chenilles de Grand Hyponomeute sur fusain et pommier
Lutte alternative
En cas de faible attaque le mieux est de tailler les branches atteintes et bruler les nids.
Pose de nichoirs à mésanges
Lutte biologique à base de Bacillus thuringiensis (bactérie entomopathogène) Bombyx cul-brun (Euproctis chrysorrhoea)
La présence de Bombyx cul brun a été détectée dans une parcelle de Malus en pleine terre ainsi que sur des Crataegus sous abris.
Description
Les papillons de couleur blanche volent en juin-juillet ; ils portent à l’extrémité de leur abdomen une touffe de soies brun-roux (d’où le nom de cul brun). Les pontes, recouvertes des poils bruns de l’extrémité de l’abdomen de la femelle, sont déposées en été sous les feuilles. Elles donnent naissance au 1er stade larvaire en environ 3 semaines. Les chenilles sont grégaires. Elles se développent tout l’automne de façon discrète, décapant les feuilles qu’elles recouvrent d’un léger tissage soyeux. A cette période, les chenilles construisent leur nid d’hiver en rassemblant les feuilles terminales des branches par des tissages.
Après l’arrêt de leur alimentation, les nids d’hiver -soyeux de couleur brun-gris à l’extrémité des branches - abritent plusieurs centaines de chenilles au 3ème stade larvaire pendant la diapause hivernale.
Au moment du débourrement des arbres (mars-avril de l’année suivante), les chenilles (3-4cm) reprennent leur activité et leur développement larvaire (4ème et 5ème stades) en consommant activement le feuillage de l’année. Elles ont alors leur livrée caractéristique : fortement velues, de couleur brune avec deux lignes latérales blanches et une discrète bande médiane rouge ornée de deux « verrues » orangées.
Au terme de leur développement en mai-juin, les chenilles se transforment en chrysalides dans un cocon rudimentaire constitué de quelques feuilles agglomérées dans le houppier.
Symptômes /dégâts
Jeunes stades larvaires d’automne et début de développement des nids / Chenilles développées et nids de printemps Prophylaxie
Sur une parcelle infestée ne pas réutiliser les bambous de tuteurages car les chenilles peuvent hiverner dedans.
Lutte biologique
réaliser au plus tôt la destruction mécanique des nids observés. C’est le meilleur moyen de lutte avec la coupe des rameaux atteint à l’aide d’un échenilloir. Le port d’une combinaison intégrale (lunettes, masques, pantalons et manches longues) s’avère indispensable pour limiter les risques d’urtication - pensez à enlever masque, gants et lunette après avoir rincée et enlevée la combinaison et travailler en fonction du vent.
Pose de nichoirs à mésanges
Lutte biologique à base de Bacillus thuringiensis (bactérie entomopathogène) Tordeuse de l’Œillet (Cacoecimorpha pronubana)
Les 1ers piégeages d’adultes de tordeuse de l’œillet ont été réalisés cette dernière quinzaine en conteneur sous abris sur Choisya ternata et Viburnum tinus. Les niveaux de présence à l’heure actuelle sont faibles.
Description
Les chenilles de la tordeuse de l'œillet - vert pâle à tête brune / env. 2 cm - forment des cocons soyeux avec le bord des feuilles, ou entre deux feuilles. L’adulte est un petit papillon marron, brun de 2 cm d’envergure.
Symptômes /dégâts
Attaques de tordeuse de l’œillet sur Choisya et Viburnum tinus (jeune larve et larve plus âgée) – adulte sur V. tinus Conditions favorables au développement / période de présence
Ce ravageur est présent quasiment toute l’année avec un temps fort au printemps et un autre à l’automne.
Lutte biologique
Réaliser au plus tôt la destruction mécanique des chenilles/cocons observés. C’est le meilleur moyen de lutte.
Capture par phéromones sexuelles avec l’installation de pièges toute la saison de culture. Ces pièges à phéromones vont permettre de limiter considérablement la reproduction sexuée et de prévenir les futures attaques.
Pose de nichoirs à mésanges
Lutte biologique à base de Bacillus thuringiensis (bactérie entomopathogène)
PUCERONS
RAVAGEURS Risqu
e Pleine terre Conteneurs extérieur Conteneurs sous abris
N°
BSV
Pucerons Elaeagnus, Betula Elaeagnus, Euphorbes, Photinia,
rosiers, V tinus 1
Pucerons cendrés Pucerons noirs du cerisier
Pucerons laineux du hêtre
Pucerons lanigères Pommier en fuseau
Chermès du Pin et Chermès sur Picea Pucerons des racines
Les colonies de pucerons sont en nette augmentation, les conditions climatiques leur étant particulièrement favorables. Ces 1ères attaques sont encore localisées mais ce ravageur est à surveiller afin de ne pas se laisser rapidement envahir surtout sous abris. Cf Flash n°1
AUTRES RAVAGEURS
RAVAGEURS Risque Pleine terre Conteneurs extérieur Conteneurs sous abris N°
BSV
Cicadelle
Cicadelles Aphrophores / Crachat de coucou
V tinus 3
Cochenilles Euonymus 2
Mollusques / Limaces et
escargots Sur trèfle en interrang Jeunes plants
Psylles Elaeagnus 2
Mineuse Punaise (lygus) Sauterelles
Tenthrèdes / Fausses chenilles Thrips
Lapins/Lièvres fruitiers
Campagnols X 1
Plathelminthes 1
Psylles de l’Elaeagnus- Cacopsylla fulguralis
Populations de psylles en augmentation nette dans les Elaeagnus resserrés sous abris. Observer les larves de psylles à la loupe afin de repérer la présence d’auxiliaires parasitoïdes.
MALADIES
MALADIES risque Pleine terre Conteneurs extérieur Conteneurs sous abris N°
BSV
Pousses - feuilles
Anthracnose
Ascochytose Fatsia
Black Rot
Botrytis Pourriture grise 1
Botryotinia
Cercosporiose
Cloque Pêcher Pêcher 4
Cylindrocladium
Didymascella - Brunissure
Entomosporiose
Coryneum Maladies criblée
Maladie des taches rouges
Maladies des taches noires rosier 4
Mildiou
Moniliose
Oïdium rosier 1
Oïdium perforant
Rouilles rosier
Septoriose
Tavelure
Système racinaire
Cylindrocarpon
Fusarium
Phytophthora Choisya, Rhododendron,
Lavandula Bois -
branches
Chalarose
Chancre
Bactéries Criblure bactérienne
Feu bactérien
Quelques pertes de plantes par Phytophthora ; ces plantes ont été contaminées la saison passée.
Cloque sur pêcher - Taphrina deformans
Les 1ères attaques de cloque du pêcher ont été observées sur jeunes feuilles à peine développées. Ainsi pensez à surveiller les têtes des plantes mais aussi les jeunes greffes de pied du fait de l’hygrométrie plus élevée au niveau du sol
Description
Crispation et déformation des limbes des feuilles qui se recroquevillent du côté inférieur et deviennent cassants. Epaississement et décoloration des parties atteintes cloquées se teintant en jaune, rouge ou brun. Dessèchement et chute précoce des feuilles.
Généralement une 2nd feuillaison saine prend le relais mais ces attaques très marquées ne permettent pas la vente de produit sain au printemps.
Symptômes /dégâts
Cloques sur jeunes pousses de pêcher et sur écusson Conditions favorables au développement / période de présence
Un temps froid et humide pendant le développement des feuilles s'avère favorable à la prolifération du champignon qui se conserve dans les écailles des bourgeons durant l'hiver.
• Faible végétation
• Plantation en lieu humide
• Hiver doux et froid favorisant la conservation des spores
• Printemps frais et humide favorisant la germination des spores (T° germination 7-18°C / croissance optimum 20°C / arrêt des contaminations et du développement du champignon T°>26°C)
Prophylaxie
Préférer des variétés moins sensibles dans la mesure du possible o Pêchers : ‘Redhaven’, ‘Grosse mignonne’, ‘Reine des vergers’
o Nectarine : ‘Nectarose’, ‘Nectared’, ‘Fantasia’
Eviter de planter les pêchers et abricotiers en zone humide Eliminer les feuilles atteintes
Maladie des taches noires du rosier - Marsonina rosae
Développement sur quelques variétés et en faible quantité pour le moment de maladie des taches noires sur rosiers sous abris.
Description
Les feuilles de rosiers se recouvrent en face supérieure de taches noires, arrondies, de 2 à 12 mm de diamètre. Autour de ces taches, le limbe devient jaune. Cette chlorose s’étend à toute la foliole qui chute prématurément. Les tiges et les fleurs peuvent êtres marquées de taches et de mouchetures rouge-pourpres qui noircissent en vieillissant.
Symptômes /dégâts
Conditions favorables au développement / période de présence
Le développement de cette maladie est optimal de 18 à 24°C et en période pluvieuse. Aussi les conditions climatiqus sous abris y sont très favorables.
Dans certains cas les rosiers peuvent être totalement défoliés en septembre, d’où un affaiblissement des plantes atteints : les pousses insuffisamment aoûtées ne résisteront pas aux gelées.
Prophylaxie
• Afin d’éviter la propagation de la maladie, il est important d’assécher au maximum les plantes o Dans la journée, aérer dès que possible les abris pour réguler l’hygrométrie et la température
o Éviter les arrosages par aspersion ou les faire le matin ainsi le feuillage pourra sécher rapidement et il restera sec pendant la nuit
o Distancer les plantes.
• Préférer les variétés résistantes (ADR) Biocontrôle
• produit à base de soufre
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Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Agence française pour la biodiversité, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.
• Observations : Chambre d'Agriculture de Région Ile de France, les horticulteurs et les pépiniéristes du réseau épidémio-surveillance d'Ile de France.
• Rédaction : Chambre d'Agriculture de Région Ile de France : Isabelle CADIOU pour l'horticulture et Isabelle VANDERNOOT pour la pépinière.
Comité de relecture: DRIAAF – SRAL, FREDON Ile de France
• Pour recevoir le Bulletin de Santé du Végétal par courrier électronique, vous pouvez en faire la demande par courrier électronique à l'adresse suivante ecophyto@idf.chambagri.fr en précisant le(s) bulletin(s) que vous désirez recevoir: grandes cultures – pomme de terre – légumes industriels, arboriculture, maraîchage, pépinière – horticulture, zones non agricoles.