B. SA UVEUR
INRA Station de Recherches Avicoles 37380
Nouzilly
Phosphore phytique
et phytases
dans l’alimentation des volailles
Le phosphore minéral ajouté
auxaliments composés pour volailles coûte
fréquemment de 2 à 2,5 % de la formule totale. Apporté
enexcès, il peut
occasionner divers troubles - dyschondroplasie des poulets, fragilité de coquille des oeufs - et contribue à la pollution de l’environnement.
Toute possibilité d’utilisation réelle du phosphore contenu dans les graines
sous
forme phytique mérite donc d’être
connue.Dans les
graines
desvégétaux,
lephosphore
est
présent,
pour 45 à 75%,
sous forme d’unmélange
de différents sels de l’acidemyo-inosi-
tolhexaphosphorique,
dit acidephytique.
Cetteforme de
phosphore
ayantlongtemps
été consi-dérée comme totalement
indisponible
pour lesvolailles,
l’habitude a étéprise
enconséquence
de ne considérer comme « utilisable » que 30 % du
phosphore
total desplantes,
cequi
consti-tue une
simplification
abusive. On sait en effetaujourd’hui,
à la suite de nombreux travaux(Nelson 1980),
queplusieurs
facteurs modifient ladisponibilité
réelle duphosphore végétal,
àsavoir :
- la nature du ou des
cation(s) fixé(s)
surl’anion
phytate
etqui
en modifient la solubi-lité ;
- la
présence
et l’activité dephytase
dans lesgrains
eux-mêmes ou dans d’autres consti- tuants de la ration ;- les traitements
mécaniques, thermiques,
fermentaires...
appliqués
aux matières pre- mières ou à l’alimentcomposé.
L’objet
de cet article estd’évoquer
briève-ment ces différents
points
en yajoutant quel-
ques données sur les méthodes habituellement utilisées pour mesurer la
disponibilité
duphos- phore végétal.
1 / Phosphore phytique
et phytases
1.i
/ Présence de phytates
dans les plantes
Dans les
plantes,
lephosphore
estprincipale-
ment
présent
au sein de moléculesorganiques
telles quephospholipides, phosphoprotéines
etphosphoglucides.
Unepetite quantité
est aussicontenue dans les
nucléoprotéines qui
peuvent libérer de l’acidephosphorique
parhydrolyse.
L’acide
phytique
ou acidemyo-inositol
hexa-phosphorique
est leplus répandu
desphospho- glucides.
Il renferme six fonctionsP0 4 impli- quées
dans différentes liaisons avec des cations(figure 1).
Dans lesgraines,
il estprésent
sous forme dephytine, complexe
peu soluble de sels de Ca2’ et deMg 2 ,
et surtout dephytates
mixtes de K‘,
Mg 2 ‘
et Caz’ ; d’autres cations(Znz’,
Fe! etprotéines)
sontégalement pré-
sents.
Résumé
-L’acide
phytique
et ses sels sont lesphosphoglucides
lesplus répandus
dans lesgraines.
Leurdigestibilité dépend
à la fois de leur solubilité et de l’activité desphytases présentes, particulièrement
élevée pour leblé,
leseigle
etl’orge.
La dis-ponibilité
duphosphore
de ces troisgraines
pour la minéralisation osseuse des volailles esttoujours supérieure
à 50 % alorsqu’elle
est inférieure à 20 % dans lecas du maïs et du tourteau de
soja.
Laprise
en compte de ces valeurs réelles(en
substitution de la valeur moyenne de 30 %jadis retenue)
permet de réduire considérablementl’incorporation
dephosphates
minéraux dans les aliments pour volailles et même de lasupprimer
totalement pour lespoules pondeuses.
Il estcependant possible
que lephosphore phytique
ait une efficacité un peuplus
fai-ble pour l’accrétion osseuse que pour le
gain
depoids
des animaux.Des
phytases exogènes (fongiques notamment) ajoutées
à l’alimentcomposé,
per- mettent unehydrolyse
intestinale desphytates
chez lepoulet.
La fermentation desgraines augmente également
ladisponibilité
duphosphore phytique
alorsque l’effet de la
granulation
à la vapeur n’est pas encore clairement établi.On
considérait
à tort que 30% du
phosphore végétal
était utilisable pour les volailles.
La stabilité des sels formés avec les cations divalents est dans l’ordre cu-&dquo; > Zn!’ > Mn2+
> Fe&dquo; > Ca!’. Les
oligo-éléments
d’intérêtnutritionnel sont fixés
plus
fortement par l’acidephytique
que les macro-éléments alca- lino-terreux.Dans les
graines,
lesphytates représentent
une réserve de
phosphore,
de minéraux etd’énergie,
utilisée lors de lagermination.
Lesautres
parties
desplantes (tiges, feuilles)
necontiennent que des
quantités négligeables
dephytates.
La localisation desphytates
dans lagraine
n’est pas constante : dans le blé ou leseigle,
comme dans laplupart
desgraines
demonocotylédones,
80 à 90 % desphytates
sontcontenus dans les couches externes des
graines
alors que le germe est la fraction laplus
richedu
grain
de maïs. Dans lesgraines
dedicotylé- dones,
lesphytates
sont surtoutprésents
dansles
globoïdes
et non dans lesenveloppes
externes
(figure 2).
1.
2 / Solubilité des phytates
La solubilité dans l’eau des différents
phy-
tates est très variable et influence
grandement
l’utilisation
digestive
duphosphore phytique.
Le
phytate
de calcium estréputé
leplus
insolu-ble alors que le
phytate
de sodium est soluble.Parmi les
graines
decéréales,
leseigle
est leplus
riche enphytate
decalcium,
le blé encontenant
déjà
deux fois moins, le riz 8 fois moins et le maïs 16 fois moins. Lephytate
decalcium n’est de toute
façon prédominant
dansaucune
graine,
lesphytates
demagnésium
et depotassium
étant 40 et 200 foisplus répan-
dus. Le
problème
de l’insolubilité duphytate
de calcium contenu dans les
graines
n’est donc peut être pas aussiimportant qu’on
le ditquel- quefois ;
la formation dephytate
de calcium ausein même du tube
digestif
des animauxrisque
de
jouer
un rôleplus important
dansl’indiges-
tibilité de ce
produit.
1.
3 / Activités phytasiques
Le rôle des différentes
phytases présentes
dans lesgraines
est d’assurer la libération duphosphore
parhydrolyse
lors de lagermina-
tion. L’activité
phytasique
est de loinplus
éle-vée dans le germe et les
enveloppes
que dans lecotylédon :
le rapport est parexemple
de 100,50 et 10 dans le
grain
de blé. Il n’existe pas de corrélation claire entre le contenu enphos- phore phytique
d’unegraine
et l’activitéphyta- sique
détectable dans cette mêmegraine.
La
présence
et l’activité desphytases
varientlargement
entreespèces végétales
d’un mêmeordre. Dans les
graines
de céréales l’ordre d’ac- tivité est le suivant :seigle
et blé > orge et blé noir > avoine > maïs etsorgho,
lerapport
entre les valeurs extrêmes étant d’au moins 3/1. L’ac-tivité
phytasique
est très faible dans les tour- teaux(soja, colza, coton).
Elle n’a pas été déter- minée dans lesgraines
delégumineuses.
Ces
phytases
sont de type II, leurpH optimal
d’action se situant entre 5,2 et 5,6 ; elles sont irréversiblement inhibées
lorsque
lepH
est inférieur à 3. Du fait de cette zone depH opti- mal,
lesphytases exogènes
ne sontprobable-
ment pas actives dans le
gésier
dupoulet
maisSimons
(1979)
a observé unehydrolyse
dephy-
tates dans le
jabot (pendant
2 heuresaprès
unrepas)
et dans les caeca.L’existence d’une
phytase
intestinale endo-gène
chez les oiseaux a faitl’objet
deplusieurs publications
contradictoires.Malgré
l’identifi- cation in vitro d’une activitéphytasique
dans lemuqueuse intestinale par certains auteurs, Simons
(1979)
n’a observé in vivo aucunehydrolyse
intestinale dephytate,
endépit
d’unpH favorable, lorsqu’aucune phytase exogène
n’était
apportée.
2 / Disponibilité du phosphore
-
des plantes pour les volailles
2.i / Méthodes de
mesureLa
biodisponibilité
duphosphore
est leplus
souvent estimée par des tests de minéralisation
osseuse, fonction pour
laquelle
le besoin enphosphore
estplus
élevé que pour le seulgain
depoids corporel.
Selon Yoshida et Hoshii(1979),
une estimationprécise
de cettedisponi-
bilité est obtenue par un test en
cinq points
incluant :- un
régime
de baseéquilibré
mais pauvre enphosphore
- deux
régimes correspondant
à deux niveauxd’apport
d’une source témoin dephosphore (0,15
et 0,30 % de Papporté
par duphosphate mono-calcique, mono-hydraté
dans nos propresessais) J
- deux
régimes correspondant
à deux niveauxd’apport
de la source dephosphore
à tester et apportant parexemple
0,07 et 0,14 % dephos- phore
dans le cas d’une céréale(figure 3). ].
Il est évidemment
impératif
que tous lesrégimes comparés
contiennent par ailleurs les mêmesquantités
de calcium et de vitamine D et, sipossible,
deprotéines,
acides aminésessentiels, énergie,
etc... cequi
poseparfois
dedifficiles
problèmes
de formulationpuisqu’il
faut éviter d’introduire des sources
parasites
dephosphore (Sauveur 1983).
La
disponibilité
duphosphore
est ensuiteappréciée
par lerapport
des coefficients derégression
liant lesquantités
dephosphore ingérées
à uneréponse quelconque
de l’os(cen-
dres
totales,
cendres en % de la matière sèchedélipidée
ou résistance à larupture).
Unepréci-
sion presque aussi
grande peut cependant
êtreobtenue
lorsque
l’on ne considère que lesréponses
aux doses lesplus
élevés dephos- phore apporté,
cequi peut justifier l’usage
d’une
procédure simplifiée (Hayes
et ai 1979,Sauveur 1983).
L’utilisation de
poussins
d’unjour
estimpos-
sible du fait de la forte mortalité consécutive àl’apport
derégimes
sansphosphore.
Nous utili-sons
quant
à nous les animaux sur lapériode
7-17
jours, après
leur avoirapporté pendant
lapremière
semaine un aliment contenant 0,1 %de
phosphore
minéral. Les tibias ou lesdoigts
peuvent être utilisés pour les mesures deteneurs en cendres
(figure 4),
les seconds étant d’une obtentionplus
facile et ne nécessitant pas dedélipidation
avant calcination(AOAC 1980).
2.
2 / Valeurs de disponibilité réelle
du phosphore dans différentes graines
Un
rapprochement
des résultats obtenus par différents auteurs au cours des 10 dernières années permet des conclusions relativement sûres endépit
des différences deméthodologie
utilisées
(tableau 1).
Il est clair enparticulier
que la
disponibilité
duphosphore
esttoujours supérieure
à 50 % dans le blé et inférieure à 20 %(souvent
nulle!)
dans le maïs. Les valeursétablies pour les
protéagineux (pois, lupin, féverole)
sont invariablement inférieures à 30 %(figure 5)
bien que laproportion
dephosphore phytique
soitplus
faible dans cesgraines
que dans les céréales(Sauveur
et Rakotosalama 1983, résultats nonpubliés).
Ladisponibilité
du
phosphore
estégalement
inférieure à 25 % dans les tourteaux de colza et desoja.
La
disponibilité
duphosphore
du blé semblepouvoir
varier de 50 à 90 % selon les variétés(Nelson
1980, Sauveur1983).
Lors de mesuressystématiques
prenant encompte
la classifica- tionfrançaise
des blés(tableau 2)
ladisponibi-
lité la
plus
élevée a été trouvée dans un bléfourrager
et un blédur,
résultatqui peut
êtrerapproché
des mesures d’activitéphytasique
effectuées par Peers
(1953)
où le blé dur se classait au-dessus du blé tendre.Plus
généralement,
il existe une bonne corré- lation entre les valeurs dedisponibilité
ainsiestimées par différents auteurs et les mesures
d’activité
phytasique puisque
l’ordre dedispo-
nibilité croissante est le suivant : maïs et sor-
gho
< orge blé et triticale.Il est donc totalement
injustifié d’appliquer
un coefficient constant de 30 % pour estimer la part de
phosphore disponible
des différentesgraines végétales.
Les valeurs lesplus proba- bles, compte
tenu des mesures deplusieurs
auteurs, sont
rapportées
dans le tableau 3.2.
3 / Essais zootechniques prenant
encompte
la disponibilité vraie
du phosphore végétal
La
prise
encompte
des valeurs réelles de dis-ponibilité
duphosphore d’origine végétale
per- met, dans certaines situations, de réduire consi-La
disponibilité
duphosphore
est en faittrès
variable
selon lesgraines :
moinsde 30
%
pour le mai’s etles protéagineux
et
plus
de 50%
pourle blé
et letriticale.
L’addition d’un aliment riche en
phytase permet d’augmenter
ladisponibilité
duphosphore,
maisl’efficacité
seraitplus
faible pour l’accrétion osseuseque pour le
gain
depoids.
dérablement,
voire desupprimer, l’incorpora-
tion de
phosphate
minéral dans un alimentcomposé.
Ainsi il a été montréqu’un
alimentpour
poules pondeuses
contenant 50 % de triti-cale permet, sans aucun
apport
dephosphate minéral,
d’obtenir les mêmesperformances qu’un
aliment à 68 % de maïs et 0,2 % dephos- phore
minéralajouté (tableau 4).
Des essaisantérieurs avaient d’ailleurs établi que
l’apport
alimentaire de
phosphore
minéral n’améliorait pas laperformance
depoules pondeuses
si leurrégime
de base contenait suffisamment de blé(Salmon
et al 1976, Guenter1980).
On peutégalement
en déduire que la fortequantité
de calciumprésente
dans les aliments pourpoules pondeuses
n’est pas un obstacle définitif à l’uti- lisation duphosphore phytique
dès lorsqu’une
activité
phytasique
estprésente.
Des essais similaires ont été effectués avec despoulets
en croissance,(Sauveur
1978 et 1983,Hayes
et al1979)
démontrantégalement
quel’incorpora-
tion de triticale ou de blé dans un
régime
per- met de réduiregrandement l’apport
dephos-
phore minéral ;
celui-ci nepeut cependant
êtretotalement
supprimé
dans ce cas dupoulet
encroissance
(tableau 5).
La situation est très voi- sine chez le porc où le triticale,comparé
aumaïs au sein de
régimes
pauvres enphosphore minéral,
retarde trèssignificativement
le déve-loppement
d’unehypophosphatémie
et amé-liore la minéralisation osseuse
(Pointillard
et al1987).
Cette remise en cause de la valeur relative des sources
végétales
dephosphore pourrait
conduire às’interroger
sur la validité des déter- minations de besoins enphosphore
effectuéesdans le
passé.
Les erreurs introduites sont enfait
probablement
faibles dans la mesureoù,
par
chance,
laplupart
de ces déterminationsont été effectuées dans le contexte de
régimes
maïs-tourteau de
soja ;
ces deux matières pre- mières ne contenant que très peu ou pas dephosphore disponible (et
en tous cas moins de30 % de leur
phosphore total),
les besoins n’ont pu être quelégèrement
surestimés. Iln’y
adonc pas de
risque
d’aboutir à des carences encontinuant à utiliser ces estimations de besoins
auxquelles
laprise
en compte des vraies valeurs dedisponibilité
du maïs et dusoja
ne peuventqu’apporter
une marge de sécuritésupplémentaire.
Seuls d’éventuels excès méri- tent une attentionparticulière.
La notion même de
disponibilité,
variableselon le critère considéré chez
l’animal,
doit en revanche être considérée. Ainsi, ladisponibilité
du
phosphore
du triticale pour legain
depoids
du
poulet (calculée
lors de l’essairapporté
au tableau5)
se situe autour de 70 % alorsqu’elle
ne
dépasse
pas 56 % dans les tests de minérali- sation osseuse(tableau 1).
Une différence simi- laire est apparue lors d’un essai très récent effectué au laboratoire, au coursduquel
la com-plémentation
d’unrégime
à base de maïs par du son de blé(riche
enphytase)
s’est avérée avoir un effetplus
fort sur legain
depoids
quesur la minéralisation osseuse
(figure 6).
Il seraitdonc
possible
que lephosphore phytique
soitlégèrement
moins efficace pour l’accrétionosseuse que pour d’autres
synthèses impli- quées
dans legain
depoids.
Selon Thomas etTilden
(1972),
ainsi que Van DenBerg
et al(1972),
ces différencespourraient
être dues à desproduits
del’hydrolyse partielle
de l’acidephytique qui
exerceraient un effet défavorablesur l’accrétion osseuse
(voir
la revue deBagheri
et
Gueguen 1983).
Les essais deHayes
et al(1979),
utilisant del’orge
et dublé,
ne condui-sent
cependant
pas à une conclusion similaire.3 / Modifications de la disponibilité
du phosphore végétal
3.
1 / Effets d’une supplémentation phytasique
Une
façon simple
d’accroître ladisponibilité
du
phosphore phytique
contenu dans unegraine
donnéepourrait
être d’introduire dans la ration une autreplante
contenant une activitéphytasique plus
élevée. Des résultats très clairsont ainsi été récemment obtenus pour Fourdin
et al
(1988)
chez le porc, démontrant une aug- mentation de ladisponibilité
duphosphore
destourteaux de
soja
et de colzaaprès adjonction
au
régime
de son deseigle.
Chez lapoule
pon-deuse,
une conclusion du même ordrepeut
êtretirée des essais de Sauveur
(tableau 4) puisque
ladisponibilité
duphosphore
desmélanges
maïs-triticale augmente
plus
vite que la propor- tion de triticale. Il est dès lorspossible
que lesprincipes
d’additivité des nutriments, sous- entendus dans tout programme de formulationalimentaire,
ne soient pasrespectés
dans le casj ><ii.l i i i i l i i,1
dllplmylo,ro
;i&dquo;u<’1 <ilDes
phytases exogènes pourraient également
être
ajoutées
à l’aliment.L’expérience
laplus
démonstrative en ce domaine est celle conduite par Nelson et al
(1971) qui,
utilisant uneprépa-
ration
phytasique
extraited’Aspergillus ficuum,
obervèrent uneimportante hydrolyse
desphy-
tates dans le tube
digestif
despoulets
et nondans l’aliment
composé
avantingestion.
Letraitement fut aussi très efficace sur le
gain
depoids corporel
et la minéralisation osseuse(tableau 7).
D’autrespréparations enzymatiques
issues de levures se révélèrent par la suite
beaucoup
moins efficaces(Nelson 1980).
Selonun travail récent de Han et Willfred
(1988),
l’ac-tivité d’une même
phytase
varierait d’ailleursavec le substrat : une même
phytase
micro-bienne
hydrolyserait
ainsi 85 % dephosphore
phytique
du tourteau desoja
et 67 % seulement de celui du tourteau de coton.Quoi qu’il
en soit, il est sûr que despréparations phytasiques
seront
proposées
sur le marché dans unproche
avenir ; il sera alors nécessaire d’évaluer exacte- ment leur efficacité en fonction des matièrespremières
à traiter, destechniques
deprépara-
tion de l’aliment
(voir ci-dessous)
et des critèresde
performances
retenus.3.z / Modifications de l’activité
phytasique et
oude la disponibilité
du phosphore par des traitements
physico-chimiques.
L’activité
phytasique
desgraines
s’accroît normalement lors de lagermination,
en corré- lationnégative
avec le contenu en acidephyti-
que résiduel des mêmes
graines (Chen
et Pan1977).
Il n’est donc pas exclu que ladisponibi-
lité du
phosphore
des céréalespuisse
varieravec le stade de maturation de la
graine
lors de larécolte,
mais ceci n’a pas été démontré à notre connaissance.L’activité des
phytases
estoptimale
entre 45et 60°C
(Reddy
et al1983)
en milieu humide.Ainsi, dans l’eau à
pH
4,5 et45°C, l’hydrolyse
des
phytases
d’un blébroyé
est totale en uneheure
(Mellanby
1950 cité parReddy
et al1983).
Il n’est donc passurprenant qu’une
acti-vité
phytasique importante puisse apparaître
dans la lumière intestinale d’un
poulet
à 41&dquo;C alorsqu’elle
est nulle au cours de la conserva-tion à sec d’une matière
première
ou d’un ali-ment
composé.
La fermentation est
également susceptible
d’accroître la
disponibilité
duphosphore
desgraines
pour lesvolailles ;
cela a été montré notamment pour les solubles de distillerie(Singsen
et al1972),
le tourteau desoja (Sudar- madji
et Maruakis1977)
et le millet(Mahajan
et Chauhan
1987).
Les activitésphytasiques
desmicro-organismes
assurant la fermentation et celles éventuelles desgraines agissent proba-
blement alors de
façon complémentaire,
facili-tées par un
pH légèrement
acide et latempéra-
ture de fermentation. Il n’est pas exclu
qu’un stockage
desgraines
en condition anaérobiepuisse également
exercer un effetléger,
simi-laire à celui de la fermentation
(Trotter
et Allee1978).
L’action de la
granulation
de l’aliment n’est pas clairement démontrée. SelonBayley
etThomson
(1969),
lagranulation
à la vapeur d’unecéréale,
avant sonmélange
avec lesautres
ingrédients
durégime, augmenterait
ladigestibilité
duphosphore
chez le porc. Sum-mers et al
(1968)
estiment au contraire que lagranulation
ne modifie ladisponibilité
duphosphore végétal
pour lepoulet
que si elle estappliquée
à un alimentcomposé
et non à unematière
première
isolée. Il est doncpossible,
comme l’ont
proposé Corley
et al(1980),
queces modifications soient
davantage
dues à desinteractions entre les composants du
régime qu’à
une activation desphytases,
celles-ci ris- quant au contraire d’êtrepartiellement
dénatu-rées par la
température
élevée. Cepoint, parti-
culièrementimportant
pour l’utilisation future dephytases ajoutées,
fait actuellementl’objet
d’une étude
spécifique
dans notre laboratoire.Enfin les effets d’autres facteurs tels que la finesse de mouture d’un aliment ou de traite- ments comme l’extrusion n’ont pas encore, à notre connaissance, été évalués
spécifique-
ment.
Conclusion
Les travaux réalisés
depuis
dix ans permet-tent d’affirmer que le
phosphore
contenu danscertaines
graines (blé, orge...)
et leurs issues estbeaucoup plus disponible
pour les volaillesqu’on
ne l’admettaitclassiquement.
Laprise
encompte
des valeurs réelles permet de substan- tielles économies et peut modifier leprix
d’in-térêt de certains aliments. Toute diminution de la
quantité
dephosphates
minérauxajoutée
aux aliments
composés
est aussi un moyen de réduire à la fois ladépendance économique
despays
importateurs
et lapollution
de l’environ-nement. Il ne fait aucun doute que des
prépara-
tions de
phytases
seront offertes sur le marchédans un
proche futur,
cequi
ré-orientera nota-blement la nutrition
phosphorée
desespèces monogastriques.
Cet article
reprend
pour l’esseiiii, 1 1&dquo;,11’ rl’UIW conférence prononcée lors du 1&dquo; Swyumimo I.’rdllco- Egyplien d’aviculture, Le Caire Mars 19t3!).Principales références bibliographiques
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cattle herd inGuadeloupe (French
WestIndies).
Milk yield and reproductive performance of a dairy cattle herd located in
Guadeloupe (French
WestIndies)
have beenanalysed
over the 1971-1983
period.
Average milk yields of Friesian females reach 3 425 kg over a 302 days lactation length. The conception rate is 39 %, the calvinginterval 393
days
and the number of services per conception 1.96. Seasonal effects are important, especially forferlility.
The conception rate isnearly
20 percentage points lower for theseptember-october period
as compared with thedry
season(from
january toapril).
Milkyield
and lac-tation
peaks
are alsohigher
during the dry season, which is the most favourablecalving
period. Annual variations are also important difficult tocontrol. Improvements can be obtained through a better management of feed resources and the use of
techniques
which limit the heat stress of females.J.P. BIDANEL, G. NIATHERON, A. XANDÉ, 1989. Production laitière et performances de
reproduction
d’un troupeau buvin laitier en Guade-loupe. INRA Prod. Anim., 2 (5), 335-342.
B. SAUVEUR.
Phytic phosphorus
andphytases
inpoultry
nutrition.Phytic
acid and its salts are the most commonphosphoric carbohydrate compounds
present in seeds. Theirdigestibility depends
on both theirwater
solubility
and activity of phytase enzymes contained in the grain itself. This activity is high in wheat, rye andbarley,
whichexplains
whyphosphorus
availability for chicken hone mineraliziltion is above 50 % in these three grains,white
it is less than 20 % in corn or soyameal. Whenthese true
availability
coefficients are used(instead
of the former average 30 %figure),
inorganic phosphate addition to poultry diets can be greatly decreased or even eliminated(from
laying hendiets).
However it remainspossible
that phyticphosphorus
isslightly
less available for bone accretion than forbody weight
gain.Exogenous phytase
(mainly
fromfungus)
added to chicken diets, allow inlestinalphytate
hydrolysis. Grein fermentation also increasesphytic phosphorus availability
while the exact effect of steam pelleting is not still clearly demonstrated.B. SAUVEUR, 1989. Phosphore phytique et phytases dans l’alimentation des votaries. INRA Prod. Anim., 2 (5), 343-351.
B.
LECLERCQ,
H. DE CARVILLE, G. GUY. Liveweight
loss of male muscovyduckling during
theslaughtering
fast.Live weight loss in male muscovy ducklings was measured during the
fasting
period before slaughtering. A poorreproducibilily
was observedfor
weight
loss whenexpressed
using liveweight
at the beginning of the fast as a reference. On the contrary, reproductibility was better when liveweight
after an 8 h fast(when
birds areplaced
in transportation boxes) was used as a reference. Rate of weight loss was about 0,20 % per hour and could be considered as linear with respect to time. Live weight decrease wasslightly
morepronounced
when ambient temperature was about 20"C asopposed
to 10"C.Offering
water during fast had no influence on the intensity of live weight loss.B. LEGLERCQ. H. DE CARVILLE, G. GUY. 1989. Pertos de poids du canard de Barbarie mâle lors du jeûne avant abattage. INRA Prod., Anim., 2 (5), 353-356.