Le deuxième congrès franco-‐allemand des lycéens :
Qu’est ce que c’est ?
Le premier congrès franco-‐allemand des lycéens a eu lieu à Stuttgart en 2012, à l'occasion du 50ème anniversaire de jumelage avec la ville de Strasbourg et en préfiguration du 50ème anniversaire du traité de l’Élysée. Ce premier congrès s’est terminé par la présentation des travaux des élèves Abibac devant Angela Merkel et François Hollande.
La ville de Strasbourg a repris cette initiative le mois dernier, du 17 au 21 octobre.
Cette ville, symbole de la réconciliation franco allemande, siège du Parlement Européen et de la Cour Européenne des Droits de l’homme, semble particulièrement bien placée pour accueillir les 88 lycéens Abibac venus de France et d’Allemagne.
Les objectifs de ce congrès étaient moins fixes et rigoureux que ceux de l’année précédente (où les élèves devaient présenter leurs travaux devant les chefs d’Etats), et une grande liberté a été laissée.
Le point sur le Parlement Européen :
Le parlement
européen est l’organe parlementaire de l’union européenne, il est élu au suffrage universel direct et il représente une partie de l’organe législatif de l’UE (avec le conseil de l’Europe). Il est constitué de 766 eurodéputés réunis en coalitions comme par exemple le Groupe du Parti Populaire
européen ou encore l’Alliance des
Démocrates et Socialistes européens dont est issu le président du parlement européen, l’allemand Martin Schultz. Le parlement européen siège à Bruxelles ou à Strasbourg (ce qui est plus rare). Élève
Pendant le congrès :
Nous étions logés au Centre Européen de la Jeunesse, un centre qui se prête à l’accueil de grands groupes dans le but de tenir des conférences. Par exemple, le centre dispose d’une cantine, d’un dortoir et d’une multitude de petites chambres de travail, nommées en fonction des pays européens (salle autrichienne, salle de la France). Nous disposions de grandes salles aménagées pour accueillir une centaine de personnes (un micro pour deux, rétroprojecteur géant).
Pour organiser le travail avec les 88 personnes présentes, nous avons utilisé la méthode du forum ouvert : l’Open Space Technology. Sous la banderole « Avoir 15, 16, 17, 18 ans aujourd’hui, quelles questions, quels défis ? », chaque lycéen a eu droit à un ou deux post-‐its pour poser les questions qui lui tenait le plus à cœur. Ces questions ont ensuite été classées selon les thèmes dans différents groupes tels que : l’environnement, l’Europe, l’intégration, l’immigration.
Une fois répartis dans nos groupes, nous nous sommes installés chacun dans une salle différente et nous avons fait une présentation générale de notre thème. Puis nous avons reclassé les « post-‐its-‐questions » de notre groupe en sous-‐groupes. J’ai pu choisir le groupe Europe et les sous groupes étaient : la crise économique en Europe, la politique a adopter en Syrie ou encore le mien : L’Europe fédérale.
Nous avons organisé le travail en sous groupes afin de faciliter les échanges, avec une réunion des 88 lycéens chaque matin et soir et des débats quelques fois entre sous groupes d’un même groupe. Il nous a fallu travailler de manière très autonome mais cela a bien fonctionné. Chaque sous-‐groupe (10 personnes environ) a ensuite présenté son travail au Parlement Européen devant quelques députés et politiciens le dernier jour.
Le rendu de mon sous-‐groupe :
Peut-‐on faire une Europe fédérale ?
Qu’est ce que l’Europe fédérale ?
Ce ne sont pas les États-‐Unis d’Europe, mais plutôt une union Européenne plus accomplie. C’est une harmonisation de l’Europe tout en gardant la promotion de l’identité nationale. C’est la création d’une puissance économique, culturelle et politique, tout en gardant la diversité qui fait sa richesse.
C’est aussi une forme d’anticipation d’un possible déclin des puissances occidentales de l’Europe. Si la France et l’Allemagne risquent de perdre lentement leur puissance, une Europe Fédérale pourrait peser beaucoup plus à l’international et augmenter l’influence de l’Europe dans le monde.
Enfin, elle obéirait au principe de la synergie : rassembler les forces productives en Europe pour gagner en productivité et en compétitivité : l’exemple le plus parlant est celui d’Airbus. Les pays européens ensembles sont plus puissants.
Notre Leitmotiv : l’harmonisation !
Tout d’abord, il n’y a pas d’identité européenne possible quand les institutions sont mal coordonnées. Il faut que l’Europe fédérale ait une géométrie unique et non pas une géométrie variable (l’Europe de Schengen, l’Europe de la zone Euro, l’Europe du Conseil de l’Europe et l’Europe de L’UE). Il faut donc harmoniser les frontières européennes.
De plus, il faut une harmonisation culturelle : attention, ceci n’est pas la disparition des particularités propres aux pays et aux régions. C’est l’ajout d’une conscience européenne par dessus cette culture locale. Ceci passe par le développement d’une identité européenne complémentaire à l’identité nationale. (cf. sous-‐groupe sur la culture européenne, avec des cours de culture européenne a l’école dans tous les pays d’Europe).
Une harmonisation politique : c’est le pilier de l’Europe Fédérale. Il faut réorganiser les institutions politiques européennes. Pourquoi y a t’il deux Parlements Européens (Bruxelles et Strasbourg) ? Les institutions sont mal coordonnées. De plus, très peu de personnes connaissent le fonctionnement de la politique européenne et moins encore s’y intéressent. Il faudrait mener une campagne d’information à son égard.
Notre grande idée : les listes multinationales !!!
C’est dans la lignée d’Europe Ecologie les Verts : Voter pour une liste socialiste européenne ou une liste communiste européenne serait désormais possible. Ceci passerait par une réorganisation du modèle politico électoral européen. Mais c’est très important car cela permet de créer des courants d’opinion européens représentés a échelle européenne, car les listes seraient constituées de membres de différents pays de l’UE. Au lieu d’élire un parlementaire européen, nous voterions pour une liste, ce qui donne du pouvoir a l’Europe en tant que peuple. Ainsi une allemande ne voterait pas seulement pour un député européen allemand mais pour toute une liste.
Conclusion : la dernière phrase était une citation de Mark Twain : « Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » Les députés présents, ravis, ont
répondu immédiatement que nous représentions l’état d’esprit des pères fondateurs de l’Europe.
Conclusion :
Un congrès qui s’est déroulé à merveille et un travail interrompu par diverses sorties multiculturelles… Notre slogan était : « Nous faisons nous-‐mêmes notre futur ! » et je pense que nous lui avons fait honneur en allant les uns vers les autres ainsi que par nos conversations animées qui ont permis une multitude de constats et de propositions pour l’Europe de demain dont l’Europe fédérale ne représente qu’une petite partie…