A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
L AURENT L ÉVI
Problèmes unilatéraux pour des équations non linéaires de convection-réaction
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 4, n
o3 (1995), p. 593-631
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- 593 -
Problèmes unilatéraux
pourdes équations
nonlinéaires de convection-réaction(*)
LAURENT
LÉVI(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. IV, n° 3, 1995
RÉSUMÉ. - On établit un résultat d’existence et d’unicité pour une loi de conservation scalaire associée à des conditions de bord de Dirichlet
homogènes et à une condition d’obstacle unilatéral simple. Considérant le
problème : -
nous avons développé deux méthodes, soit par pénalisation de l’équation
(E)
soit en approchant U par une suite de solutions d’inéquations parabo- liques, associées à une contrainte de positivité, dont le terme de diffusion devient négligeable.ABSTRACT. - The existence and uniqueness for a scalar conservation law related to Dirichlet’s homogeneous boundary conditions and to a
simple obstacle condition is established. Hense for the following problem:
two methods are developed, either by penalizing the équation (E) or by approximating to U through a séquence of solutions of quasilinear parabolic inequalities related to a positivness, whose diffusion term tends to zero.
1. Introduction
1.1 Motivations
Les
équations hyperboliques
non linéaires et la notion de solution faibleentropique
à variation bornée ont étélargement étudiées,
notamment par (*) Reçu le 2 juillet 1993(1) } Université de Pau, Laboratoire de Mathématiques Appliquées, URA 1204-CNRS, ,
Avenue de l’Université, F-64000 Pau (France)
Travail financé par le Conseil Régional d’Aquitaine
S.N. Kruzkov
[8]
en1970, puis
en 1979 par C.Bardos,
A.-Y. Leroux et J.-C.Nédélec
[1]
sur des ouverts nonbornés, puis
bornés. On sait que si la donnéeinitiale est
bornée,
sous certaines conditions relatives au terme source, la solution d’un telproblème
est bornée. On s’intéresse ici au cas ou le termesource est tel que la solution soit
bornée,
mais la donnée d’une contrainte surla condition initiale ne se transmet pas, a
priori,
à lasolution ;
on est doncamené à chercher une formulation
qui englobe
cette contrainte. Onpeut signaler
les travaux récents de R. Natalini[16]
oùl’auteur,
dans le cas d’unproblème
deCauchy
sur IR xIR+,
cherche à obtenir des conditions suffisantessur le terme de source pour que la solution
entropique
soit localementbornée.
On se propose donc ici d’établir un résultat d’existence et d’unicité pour la solution d’une
équation
detransport
non linéaire à termeréactif,
satisfaisant à des conditions de bord de Dirichlet
homogène
et une conditiond’obstacle de type unilatéral sur ouvert
cylindrique Q. Lorsque
l’obstacle estrégulier
surQ
etcompatible
avec la condition debord,
onpeut
ramener cetteétude à celle du
problème formel P~:
où 03A9 est un ouvert borné de RP
(en pratique
p =3),
de frontière Frégulière
et T un réel strictement
positif, fini;
On se
place
dans la situation oùDiv ~ f (4,
t, +g(0,
t,x~
est lesigne quelconque
surQ.
En
ingénierie pétrolière,
lors de l’étude d’écoulementsdiphasiques
de deuxfluides
(huiles
etgaz) incompressibles
etimmiscibles,
en milieu poreux, pour larécupération
assistée deshydrocarbures,
un tel type deproblème
est latranscription, après simplifications diverses,
d’une loi de conservation demasse d’un constituant
chimique,
associée à des lois de comportement. Ontrouvera un
exposé
détaillé de cesproblèmes
par G. Chavent et J. Jaffre[2],
notamment pour l’étude du modèle Black- Oilauquel
nous nous sommesréférés. La
présence
d’huilelégère
dans laphase
huile donnelieu,
en l’absencede
phase
gazeuse, à l’introduction de contraintes unilatéralescouplées ( cf.
article de G.
Gagneux,
A.-M. Lefevère et M. Madaune-Tort[5]),
où Ureprésente
une inconnuequi
détermine lacomposition
de laphase
huile.En
s’inspirant
de la définition donnée par C.Bardos,
A.-Y. Leroux et J.-C.Nédélec,
pourUo
donnée bornée et à variation bornée surS~,
0p.p. dans
H,
nous dironsqu’une
fonctionU,
bornée et à variation bornéesur
Q,
est solution de si elle vérifie laformulation faible entropique
P :U(O, z)
=Up ( x )
pour presque tout x deSZ ,
,où
H(U,
tx)
=~ f (U,
t t,sign(U - k)
et v est le vecteur unitairenormal extérieur à
H, supposé
défini au moins presquepartout
sur F.C~~+ (]
0, T ~
x~
estl’espace
des fonctions de classeC1, positives,
àsupport compact dans 0 , T [
x S~.On
désigne
par fonction à variation bornée sur Q(resp.
surQ),
toutefonction localement sommable sur 03A9
(resp.
surQ)
dont les dérivées dis- tributionspremières
sont des mesures de Radon bornées sur 03A9(resp.
surQ).
~yU
est la trace sur E deU,
définie au sens des fonctions bornées et à variation bornée( cf.
parexemple ~11~ ).
.La solution de P est
appelée
solution faibleentropique
duproblème ~°.
Elle est la seule solution du
problème ’Po, gardant
un sensphysiquement acceptable lorsque apparaissent
des discontinuités.Pour l’obtention d’une solution au
problème P,
on propose les deux méthodesqui
suivent.1~
Pénalisation duproblème
~On
adapte
au cashyperbolique
non linéaire dupremier ordre,
unetechnique généralement employée
dans le cadreparabolique
etelliptique (J.-
L. Lions
[11])
etdéjà
utilisée pour le cashyperbolique
linéaire par F.Mignot
et J.-P. Puel dans
[14].
On introduit
donc,
pour tout 1] >0,
leproblème pénalisé
:La définition de relève des mêmes
justifications
que celles faites pourP,
cequi permet
de dire queUn
estl’unique
solutionentropique
duproblème
P0~ :où
I (a, b) désigne
l’intervallelmin(a, b) , max(a, b) j
.On voit bien que
(5)
caractérise lapénalisation
de(2).
D’après [1],
on saitdéjà
que ceproblème
admet une solutionunique, qui
est celle obtenue par la méthode de viscosité artificielle.Mais,
si l’onse
place
dans le cas d’une donnée initiale peurégulière,
les estimations trouvées dans l’article cité en référence nepeuvent
être directementreprises.
C’est
pourquoi,
ons’inspire
des travaux de M.-J. Jasor[7]
pour montrer que la suite des solutions desproblèmes visqueux
demeure dans un borné de n que l’on sait en outre choisirindépendamment
duparamètre
r~, par monotonie del’opérateur ,Ci(Ü) _
-!7’. Ainsi on en déduitque la famille des solutions des
problèmes hyperboliques pénalisés
reste fixéedans un borné de . On est alors à même de passer à la limite
en r~, par
compacité.
2)
Pertubationssingulières
d’uneéquation
variationnelleLa contrainte
U >
0suggère
que l’on peut aussi chercher à atteindre la so-lution du
problème P,
par une suite de solutionsd’inéquations paraboliques
dont le terme de diffusion devient
négligeable.
L’obtention de tels typesd’inéquations
estclassique
et repose sur la méthode depénalisation [11], qui
amène à considérer leproblème
de diffusion-convection-réaction :retrouvant ainsi le
problème visqueux
associé àDes estimations hilbertiennes
permettent,
parcompacité
et passage à la limite en r~, de construire une solution forteunique
del’inéquation
résultant de la
pénalisation
L’étude ducomportement
de la famille(~e,~) ~o
montre que la suite~n est dans un borné fixe de
n et la
compacité
del’injection
de dansL1(q)
donne le résultat de convergence des solutions de
l’inéquation parabolique
vers la solution de
l’inéquation hyperbolique
dupermier
ordre.Dans le cas ou le terme de diffusion est non
linéaire,
cette deuxièmeétude,
menée dans
[10], correspond physiquement,
dans le cadre deproblèmes posés
en
ingénierie pétrolière,
à comparer les modèles obtenus selon que l’onprend
en
compte
ou par les effets de lapression capillaire.
1.2 Les notations utilisées
Nous noterons
systématiquement,
pour tout sde ] 0, T ~, C~$
lecylindre ] 0 8 [
x Het ~s
lacouronne 0 , s ~ [
x r..
g( ~ , ~, ~ )
est une fonction définie sur Rx [0, T]
xS~,
de classeCl,
lipschitzienne
sur R par rapport à sapremière variable,
uniformément en(t, x).
Nous noteronsMg
sa constante deLipschitz,
uniforme en(t, x).
.
, f ( ~ , ~, ~ )
est une fonctionvectorielle,
définie sur Rx [ 0 , T]
xQ,
dont lesp composantes sont de classe
C2
telles que pour tout i de[ 1 p],
a estlipschitzienne
sur R par rapport à sapremière variable,
uniformément en(t, x).
Nous noterons leur constante deLipschitz,
uniforme en(t, z)
et la
plus grande
de toutes ces constantes.. On
désigne
par Vl’espace
de Hilbert et parV ~
sondual, H -1 ( S~ ) .
.
W(O,
T; V ; V~)
estl’espace
des fonctions U deL2 (0,
T; v)
dont la déri-vée par
rapport à t,
au sens de 1)1(] 0 T [, V)
est élément deL2 (o, T ; v~)
;on le munit de la norme du
graphe.
Pour les
propriétés
d’un tel espace, on renvoie à[3,
T.8, § 1,
p.565],
etl’on trouve des résultats du
compacité
dans[11, § 5,
p.57].
.. On posera M =
H2 (~)
nV,
espace de Hilbertlorsqu’il
est muni de lanorme induit e par
H 2 ( SZ ) .
. On considérera tout au
long
de ce travaild’approximation lipschitzienne
de la fonction
sign( . ),
donnée par : :. On utilisera couramment des
propriétés classiques
del’espace BV,
des fonctions à variationbornée,
que l’on pourra trouver dans[6]
ou dans[17].
.Notamment,
on sait que siQ
est un ouvert deIRN, l’espace BV(Q)
nL1 ~~)
est un espace deBanach, lorsqu’on
le norme par : ..
Enfin,
onrappelle
queUo
est donnée dans nUo
> 0 p.p.sur Q.
2. Estimations a
priori
dansLe
problème joue
un rôle essentiel dans notreexposé
car d’unepart,
il est considéré commeproblème
de viscosité associé à unproblème hyperbolique pénalisé
et, d’autrepart,
commeproblème pénalisé
relatif àune
inéquation parabolique. Ainsi,
les estimationsqui
vont en êtredégagées
seront fortement utilisées dans les deux
approches proposées.
Dans les
paragraphes
2.1 à2.3,
on établit un résultat derégularité
etd’unicité ainsi que les estimations a
priori
pour la solution duproblème lorsque
la donnée initiale estrégulière.
Auparagraphe 2.4,
on construiraune suite fonctions
régulières, approchant Uo.
Pour e >0,
cette fonction
U~
sera la condition initiale choisie dans leproblème pénalisé visqueux
.On
rappelle
tout d’abord une série derésultats,
obtenusgrâce
auxpropriétés
établies par A. Friedman[4],
et par O. A.Ladysenskaya,
V. A.Solonnikov et N. N. Ural’ceva
[9].
2.1 Résultats de
régularité
et decomportement
THÉORÈME 2.1
(résultats d’existence,
derégularité
etcomportement).
Étant
donnéUo
élément de1~,
pour tous e et p strictementpositifs,
leproblème parabolique quasi
linéaire :admet une solution
unique.
Deplus,
on peutpréciser quelques propriétés
decomportement,
utilisées tout aulong
de ce travail.i~
SiUo
est élément dehypothèse
retenuedésormais,
alors lasolution du
problème
est bornée. Plusprécisément,
on a :Les constantes
Mg
et ", p sontdéfinies
à la section 1. .ii)
La solution duproblème dépend
de la donnée initiale de manièreT-lipschitzienne
dansL1 (S~),
au sensoù,
si(resp. ~~~,~~
est lasolution de
correspondant
à la donnée initialeUo (resp. Yo~,
alors : :
Le
paramètre
de viscosité e étant la suite(Ü~~,~(t, ~~~~>o
estcroissante
lorsque
leparamètre
depénalisation
p devientnégligeable, uniformément
en(t,
au sens où :Remarque
Z.1. . - Nous poserons R = R(T) =max[0,T]R(t)
; il estessentiel de noter le fait que ~. est une constante
indépendante
de toutparamètre.
Les fonctions g et
fi,
i =1
... , p ainsi que toutes leurs dérivéespartielles premières,
et secondes en cequi
concerne sontcontinues,
donc bornéessur le
compact J x [0,T] J
x S~. De toutes cesbornes, qui
sontindépendentes
de e et p, nous noterons K laplus grande
valeur.2.2 Estimation de
~ ~t U~,~
On va utiliser la méthode dite des
"quotients différentiels", qui
repose sur l’estimation de la différence entre deux instantsvoisins,
t ett +h,
h > 0, de la solution duproblème
Cette méthodeprésente
ici un doubleavantage :
:. elle
permet
tout d’abord de nous satisfaire de solutions deproblèmes
paraboliques
peurégulières,
tellesqu’elles
ont été introduites au théo- rème2.1,
et, par làmême, d’imposer
un minimum derégularité
à lacondition initiale et à la fonction
pénalisante (choisie
seulementgloba-
lement
lipschitzienne
surR) ;
de cepoint
de vue, on affine les méthodesclassiquement employées (pour exemple [1], [17]
et[8]);
;. par
ailleurs,
on vapouvoir
fairejouer
la monotonie del’opérateur
de
pénalisation
et ainsi d’affranchir de laprésence
non seulement ducoefficient de viscosité e mais
aussi,
et c’est là leplus intéressant,
duparamètre pénalisant
r~.Pour obtenir le résultat
souhaité,
nous devons faire deshypothèses
sup-plémentaires
concernant la donnée initiale.Ainsi,
nous supposons doréna- vant queUo
est une fonction à valeurspositives
ounulles,
dont legradient
est élément de Dès
lors,
nous avons le résultat suivant.PRO P O S ITIO N 2.2
(estimation
de~/~t U~,~
en fonction dugradient
deeziste une constante
Ai, indépendante
desparamètres
e et p, telle que :où
désigne
la variation totale sur Q de la mesure de Radon associée à la distribution0394U0
que l’onpeut définir
par :La constante K est introduite à la remarque 2.1.
Démonstr~ation. - Elle
s’organise
en troisétapes.
Première
étape.
- On cherche à estimerl’expression
Puisque Uo
est élément deV,
et parapplication
de lapropriété
de dérivation de lacomposée d’applications
de M. Marcus et V. J.Mizel,
il estpossible
de choisir dans p.p. t
de 0 ,
T~ , la
fonction test pa~ U~ ~,~ (t, ~ ~
-UQ~
;puis
onintègre
de 0à h,
h étant donnésur [ 0,
T[.
On passe à la
limite, lorsque
À tend vers0+ Après intégration
parparties
selon la formule de
Green,
l’utilisation du lemme de Sacks et de larégularité
des
fonctions fi (i
=1,
... ,p)
montrent que le terme de convection tendvers 0. Par
ailleurs,
enimposant
0 p.p. dansS~,
par monotonie del’application qui
à Uassocie - U - ,
on vérifie que : :Ainsi,
on obtient :On notera que dans la définition de la variation totale sur H de la mesure
de Radon associée à la distribution on
peut considérer,
pardensité,
toute
fonction ~
élément deDeuzième
étape.
- h étant donnésur 0 ,
T~,
on considère la solution duproblème
aux deux instants voisins t et t + h. On introduit donc les fonctions + h, ~ )
et. ) qui
ont un sens pour tout hde 0 , T ~ [
et pour tout t de
[0, T -
h].
Il est loisible de
prendre (selon
lapropriété
de M. Marcus et V. J.Mizel)
dansl’équation
obtenue par différence entre leségalités
satisfaitesrespectivement
par +h, ~ ~
et~ ~,
p.p. t de~
0, T
- h~
, lafonction test : :
Nous omettrons
provisoirement
les indices e et r~, et nous définironsZ (t, h, x )
comme étant la différenceU(t
+h, x ~ - U (t
.Enfin,
onintègre
de 0à s, s
étant fixéquelconque dans [0,
T -h ].
. On
organise
le terme de convection sous la forme :Après développement
du termedivergentiel
etcompte
tenu de larégularité
des
fonctions , fi,
de la définition de la constante K et du fait que pa est bornée par 1, onmajore
la valeur absolue du second terme del’expression
ci-dessous par : :
Le
premier terme, intégré
parparties,
tend vers 0lorsque
À tend vers0+,
par utilisation du lemme de Sacks.
. On effectue le même type de
découpage
sur le termeréactif; enfin,
lecaractère monotone de
l’opérateur
depénalisation
conduit à conclure que le termepénalisé
est designe positif
ou nul p.p. surQ.
Finalement,
en passant à lalimite, lorsque
À tend vers0+
par conver- gencedominée,
lapropriété
de dérivation des fonctionscomposées [13]
per-met d’établir l’existence d’une constante
A1, indépendante
desparamètres
e et r~, telle que pour tout h
de 0 , T ~ et
tout sde 0 ,
T - hon
ait :Compte
tenu de lapremière étape
et par utilisation du lemme deGronwall,
on a donc pour tout h
de [0, T[
et tout sde [0,
T -~] :
:Troisième
étape.
- Selon la deuxièmeétape,
on a d h E~ 0 , T ~ , ‘d
t EPuisque
est élément deL2 ~~),
p.p. tde 0 , T ~ [
lesquotients
différentiels
(1/h)
+h, ~ ) -
.))
tendent dansL1 ~S~)
versa/at ~ ), lorsque
h tend vers0+
cequi
achève la démonstration de laproposition
2.2. D2.3 Estimation de
Cette estimation est
plus
délicate à obtenir que laprécédente
car ellenécessite la mise en oeuvre de trois lemmes
techniques qui reposent
sur le fait que est élément de; .A~I ; L2 ~S~)~ .
.À partir
d’une démonstrationprésentée
dans[1],
bienadaptée
au cas desolutions de
problèmes paraboliques
trèsrégulières,
M. J.Jasor, [7, chap. 1]
a
développé
une méthodequi permet
d’établir une estimation dansL1(Q)
du
gradient
de solutionsfaibles,
telles que nous les avons introduites authéorème 2.1.
Nous reprenons, en les
adaptant
au cas considéréici,
les calculs introduits dans[7] ; ainsi,
nous pourrons constaterqu’on peut
encore s’affranchir de laprésence
duparamètre
depénalisation
r~.Nous devons tout d’abord définir de nouvelles notations.
Notations utilisées
Noter que V r E
IR, I a~2.
LEMME 2.3.1. - Pour tout s de
~ 0 , T ~,
on a :Démonstration. - Elle utilise des résultats de densité
qui
consistent à choisir des suites de fonctionsrégularisées
soit en leur variabletemporelle (pour i)),
soit en leurs variablesspatiales (pour ii)
etiii)).
Lescalculs, techniques
etparfois délicats,
sontexposés
en détails dans[10]. D
Enfin,
on établit une estimation dansL2 (Q)
du termepénalisé.
Outre lefait que cette
majoration
nousfournira,
par passages à la limite successifsen e et r~, la
propriété
depositivité
de la solution duproblème P,
elle nouspermettra aussi,
à la section4,
de construire la solution forte d’uneéquation parabolique quasi
linéaire.LEMME 2.3.2.2014 La solution du
problème parabolique pénalisé vérifie :
:où la constante
D1
estindépendante
desparamètres
e et ~.Démonstration. - On choisit dans la formulation variationnelle de
p.p. t de ] 0 , T[,
la fonction test(-1/1]) ))’- Après intégration
de0 à
T,
ilapparaît
le terme :qui
est tout d’abordintégré
parparties
selon la formule de Green.Si l’on pose : :
on
peut appliquer
larègle
de dérivation de lacomposée d’applications,
etmontrer que ce terme s’écrit sous la forme :
La
première intégrale
estnulle,
la valeur absolue de la secondepeut
êtremajorée, d’après l’inégalité
deYoung
et par définition de la constante K(remarque 2.1)
par : :Ces deux derniers
arguments permettent
encore d’écrire :Finalement en utilisant les
majorations précédentes
et le fait queUo
est,p.p. sur
S~,
à valeurspositives
ounulles,
il vientl’inégalité :
vOn en déduit l’estimation annoncée. 0
On est enfin en mesure d’énoncer la
proposition
suivante.PROPOSITION 2.3
(estimation
dugradient
de en fonction deô/~t U~~~).
Il eziste des constantesA2
etA2, indépendantes
de la don- nées initialeUo
et desparamètres
~ et r~, telles que l’onait,
V t E~0, T],
Démonstration. -
Étant
donné s un élémentde 4 , T ~,
on considère leproduit
scalaire dans entre - et cequi
est loisible envertu de la
régularité
de la solution duproblème
et de la fonction à valeurs vectorielles w .On constate, par
intégration
parparties
selon la formule de Green etcompte
tenu de la définitionde w,
que l’on al’égalité :
Ainsi,
on contrôle lesigne
du termepénalisé.
Dès
lors,
en vertu du lemme2.3.1,
onpeut écrire,
pour tout sde [0, T] :
:où l’on a
posé :
et
l’expression
de 03B8 est donnée au lemme 2.3.1.Pour
pouvoir
passer à lalimite, lorsque
À tend vers0~,
dansl’inégalité ci-dessus,
il faut estimer () et les deux dernièresintégrales présentes
ausecond membre. Pour ce
faire,
remarquons que pour tout ~ de[1,
...,p],
1 et
~ - 7~ ~
1. On utilisera aussi defaçon
essentielle la constanteK,
dont la définition a été donnée à la remarque 2.1.Par
ailleurs,
pour estimerl’intégrale
debord,
on se réfère au résultat :dont on trouvera une ébauche de démonstration dans
[7, chap. 1].
L’expression
de étant donnée par onétablit,
parappli-
cation des résultats du lemme 2.3.2 relatifs à l’estimation de
l’existence d’une constante
A2*, indépendante
de toutparamètre,
telle que :Finalement,
onpeut
trouver deux constantesA2 et A;, indépendantes
des
paramètres ~
et ~ telles que, pour tout sde [0, T],
on ait :Lorsque
a tend vers0+,
lesintégrales I1 (~l)
etI2 (a)
tendent vers 0par
propriété
deRa
;x ) ) approche
la norme euclidienne de’’
x ), quel
quesoit 0 , T ~
et pour presque tout x deS’~,
cequi
achèvela preuve de la
proposition
2.3. ~COROLLAIRE 2.3
(obtention
des estimations et~/~t U~,~
décou-plées). - Étant
donnéUo
élément de V n dont legradient
estélément de et à valeurs
positives
ou nulles p. p. surSl,
il eziste des constantesA3
etA3, indépendantes
de e, de p et de la donnée initiale telle que :Démonstration. - Les résultats établis aux
propositions
2.2 et 2.3 per- mettent de construire des constantesA3
etA3, indépendantes
des para- mètres ~ et ~ et de la donnée initialeU0,
telles que, pour tout tde 0 , T],
on ait : :
On conclut en utilisant le lemme de Gronwall. D
Ainsi,
nous avons établi unemajoration
apriori
de la dérivée entemps
de dans L°°(0 T ; L1 (Sl~~
et de songradient
dans(0 T ; L1 (~t~~’~ .
Cesestimations sont
indépendantes
de toutparamètre
dès que l’on s’affranchit de laprésence,
au sein de la constanteA4,
du coefficient de viscositéartificielle,
en lesupposant,
cequi
estlicite, plus petit qu’une
certaine valeur eo,qu’il
conviendraparfois
deprendre,
pouralléger
les écritureségale
à 1.2.4 C as d’une donnée initiale p eu
régulière
Les
hypothèses
fortes introduites sur la conditioninitiale,
nous ontpermis
de construire une solution
régulière
entemps
duproblème parabolique Cependant,
on s’intéresse en fait à un résultat d’existence pour la solution duproblème P,
dès queUo
est donnée dansBV(n)
n telle queUo >
0p.p. dans H. On se propose ici de construire une suite
régulière
approchant Uo,
leparamètre ~
étant celui de larégularisation
par diffusion.Pour
cela,
on effectue unerégularisation
par troncature et convolution de la donnéeinitiale,
en définissant :où ~~
désigne
l’indicatrice de l’ensemblene = ~x 2e},
prolongée
par 0 surRP B
S~.~~
est une suiterégularisante, paire
et telle que:Ainsi, Uô
est une fonction de classeC°°,
bornée(indépendamment
dee)
etpositive,
dont lesupport
est contenu dans l’ouvert S~. Deplus,
la suiteest une
approximation
deUo
dans les espaces qe 1,
-r-oo[.
Il est fondamental de constater le résultat suivant.
LEMME 2.4.1. II eziste une constante
.A~t, indépendante
de e, telle que :Démonstration. 2014 Soit
03C8,
un élément de C10(03A9)p, tel que ~03C8~L~(03A9)p ~ 1.~7~
et x~ sont deux éléments de n de sorte qued’après [17, § 14.5,
p.251~,
onpeut
écrire :où
Uo (resp. Xe) désigne
la valeur moyenne deUo (resp.
de En revenantà la définition
[17, § 10.1,
p.241],
il est clair queAinsi,
par définition de la variation totale surS~,
nous avons :et on sait que la variation totale sur 03A9 de xc est
indépendante
du choix duparamètre
E. ~LEMME 2.4.2
i)
.ii)
iii)
où C* est une constanteindépendante
dee.
Démonstr~ation. Elle résulte de celle
exposée
dans~6,
lemme3.1,
p.
67].
DEn fin de
compte,
ondésigne
parU~~,~
Ia solution duproblème ~~~,~
correspondant
à la donnée initialerégularisée U~,
et on conclut alors par lapropriété suivante,
essentielle dans notreexposé.
PROPRIÉTÉ 2.4. - Il existe des constantes
?Z, A, A1
etD1 indépen-
dantes des
paramètres
E et ~ telles que la solution duproblème parabolique pénalisé ~~~~,
associée à la condition initialerégularisée Uô
,vérifie
les es-timations :
et l’on a la
propriété:
:Démonstration
.
(2.1)
et(2.4)
résultentrespectivement
du théorème 2.1 et du lemme 2.3.2.. Pour établir
(2.2) et (2.3),
on utilise le corollaire 2.3 et les lemmes 2.4.1 et2.4.2;
onobtient,
demême,
l’estimation(2.2a),
en sereportant
à la deuxièmeétape
de la démonstration de laproposition
2.2. D3. Pénalisation du
problème hyperbolique
dupremier
ordreLa méthode de
pénalisation, rapportée
auxproblèmes hyperboliques,
permet de prouver l’existence d’une solution auproblème
P. Onjustifie d’abord,
en revenant auproblème
de viscositéP~ ~,~,
que la suite des solutions desproblèmes hyperboliques pénalisés
reste dans un borné fixe deBV(Q)
rlL1 ~C~).
Ceci nous permetalors,
parcompacité,
de construire la solution faibleentropique
duproblème P~.
3.1
Régularisation
duproblème pénalisé
parLe résultat
d’approximation
dansL1 (Q)
de la solution de par la suite des solutions desproblèmes visqueux déjà été
obtenu dans[1].
Cependant,
nous allons nous attacher àpréciser
lecomportement
de cettesuite,
afin dedégager
des estimations suffisantes sur la solution duproblème
limite
indépendantes
duparamètre
depénalisation
r~.Compte
tenu de lapropriété 2.4, après
extractions successives de sous-suites,
utilisant enparticulier
lacompacité
del’injection
de(Q)
dansL1 (~Q~,
on a laproposition
3.1.PROPOSITION 3.1
(comportement
de la suite~U~~~~ ~>o~.
- Pour tout~, ~ >
0,
il existeU~,
élément deBV(Q)
fl nC0([0, T]; Lq(03A9)),
q E
[ 1
tel que,lorsque
e tend vers0+
on ait à une sous-suiteprès
:Démonstration
.
(3.1a)
se déduit directement de(2.1).
. Pour montrer
(3.1b),
on utilise un raisonnementqui
seralargement repris
par la suite. r~ étant
fixé,
l’ensemble S = >0 ~
est,d’après (2.2a),
uniformément
équicontinu de [0,T] J
à valeurs dansL 1 ( S~ ) .
Parailleurs, d’après (2.1), (2.2)
et(2.3),
on sait que))~~~
est, p.p. tde ] 0,
T[,
àvaleurs dans un borné de
W1 ~1 (S~),
ce borné étant contenu dans uncompact
/C de
L1 (St). Puisque (2.2a)
entraîne quel’application
t -~~ )
estcontinue
de [0, T]
dansL1 ( ~ ), ~ ) ) ~ ~ o
est en fait à valeurs dansl~C,
pour tout t
de [0, T].
.Le théorème
d’Ascoli,
établissant que l’ensemble S est relativement compact dansC~ ( ~ 0 , T J ; L1 ( S~ ) ) ,
, et le fait que la suite( U~ ~~ ) ~ > o
soitessentiellement bornée sur
Q,
permettent de conclure.Enfin,
la convergence dansC~ ( ~ 0 , T] ; ; Lq ( S~ ) )
entraîne celle dansLq ( ~ ),
q E
[ 1, [ ce qui implique (3.1c). D
THÉORÈME 3.1
(perturbations singulières
del’équation
-Lorsque
le
paramètre
de viscosité e, tend vers0+,
la suitegénéralisée
des solutions desproblèmes
converge p.p. dansl~,
dans L°°(Q) faible*
et dansC~([0, , T ~
q E~ 1, -~-oo ~ ,
vers la solution duproblème
.Démonstration
Vérification
de la relationd’entropie (R,~).
Soient
U,~
la fonction introduite à laproposition 3.1,
k un réel unélément de
{ ~0 , T ~
x~ .
On considère leproduit
scalaire dans entre(E~~~)
etpa(U~~,~ -
Pour
exprimer
le terme dupremier
ordre entemps,
on introduit la fonctionIa ( U )
=~’ô Ainsi,
l’utilisation de larègle
de dérivation de la chaîne de M. Marcus et V. J. Mizel ainsiqu’une intégration
parparties
par
rapport
à la variable t, nous donnent :Le terme du second ordre est
intégré
parparties
selon la formule de Green. Nous posonsOn obtient alors
l’expression :
pour
laquelle
il est clair que la dernièreintégrale
estpositive.
Si l’on définit
on peut
exprimer
le terme de convection sous la forme :L’utilisation de la formule de Green au sein de la
première intégrale permet
d’obtenir :En vue de contrôler
l’intégrale
de bord9(e, r~),
on introduit comme dans[1],
pour tout > 0 la fonction 03C1 élément deC2(03A9),
définie par : :de sorte que l’on a : :
qui
nousdonne,
selon la formule de Green :L’expression
de ~ 0394U~,~, donnée par (E~,~) et uneintégration
parparties
enla variable t montrent que : :
Finalement, compte
tenu des transformationsprécédentes,
il vient : :On déduit de l’estimation
(2.3)
que le second membre del’inégalité précé-
dente
peut
êtremajoré
par où est une constantequi
nedépend
que de ~.
Faisons tendre e vers
0+ (03BB
et sontfixés).
Étant
donné le caractèrelipschitzien
des différentes fonctionsintroduites,
il suffit d’utiliser
(3.1b)
pour passer à la limite dans lepremier
membre del’inégalité précédente.
En
particulier ~*(c,~,~)
2014~~*(?~),
où : :Faisons tendre ~ vers
0+ ~a
étanttoujours fixé) :
:U~
étant élément deBV( Q)
~ L~(Q) et les fonctionsfi
étantlipschit- ziennes,
onpeut
affirmer que :.
~~~
= t,~~
p.p. tde] 0 ,
T~, où désigne l’opérateur
trace sur
r,
au sens des fonctions à variation bornée.On
dispose
aussi de la formuled’intégration ([1], [17]),
pour tout ide [ 1 ~ p] :
:où
désigne
ici la mesure de Radon associée à la distributionLa suite
~p~~
~~,qui
est une suite de fonctions deC2(~),
uniformément bornées etconvergeant partout
vers 0 sur l’ouvertH,
converge p.p. vers 0au sens de la mesure mesure de Radon bornée.
Ainsi, lorsque ~
tendvers
0+, 03B8*(~, )
tend vers03A3 [f(0,
t,03C3)
- t,03C3)] . 03BD03C8
d03C3 dt.On a finalement : ’