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Mouvement de la population de la France en 1894

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(1)

J OURNAL DE LA SOCIÉTÉ STATISTIQUE DE P ARIS

M ORON

Mouvement de la population de la France en 1894

Journal de la société statistique de Paris, tome 37 (1896), p. 89-97

< http://www.numdam.org/item?id=JSFS_1896__37__89_0 >

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(2)

III.

MOUVEMENT DE LA POPULATION DE LA FRANGE EN 1894.

RAPPORT AU MINISTRE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE, DES POSTES ET DES TÉLÉGRAPHES (1).

Monsieur le Ministre,

J'ai l'honneur de vous présenter les principaux résultats statistiques du mouvement de la population de la France pendant l'année 1894.

Il a été relevé d'après le dépouillement des registres de l'état civil : 280602 mariages; ,

6419 divorces;

855388 naissances;

815020 décès.

Comparés aux chiffres relatifs à l'année 1893, ces nombres font ressortir une différence en moins, pour 1894, de 032 mariages, de 19284 naissances et de 51906 décès. Les di- vorces seuls ont augmenté de 235 unités.

Si on laisse de côté la faible diminution (0,2 p. 100) des mariages et l'accroissement (3,9 p. 100) des divorces, l'année 181)4 peut être considérée comme caractérisée par un faible lecul des naissances (2,2 p. 100) et par une notable diminution des décès (Op. 100) par rapport à l'année précédente.

L'excédent des naissances sur les décès, qui avait été, en 1893, de 7140 unités, s'est trouvé porté, par suite de la diminution des décès et malgré la diminution du chiffre des naissance*, à 39 708 unités.

Il est intéressant de comparer les résultats du mouvement de la population en 1894 à ceux de la dernière période quinquennale ainsi que l'indiquent les chiffres suivants :

Année*. Naissauceg. Décès.

Excédent de naissances. de deces.

1 8 9 0 . . . . S3S059 876505 » 38dfG 1 8 9 1 . . . . SGG377 876SS2 » "l050>

1 8 9 2 . . . . SÔ5847 875888 » 20041*

1893. . . . 874 G72 8G7 526 7 MG » 1 8 9 4 . . . . 8553S8 815G20 39 768 »>

Après un relèvement en 1893, le nombre des naissances est revenu à celui des années précédentes et il semble résulter des chiffres qui précèdent que l'accroissement de la po- pulation en France ne se règle plus aujourd'hui que &ur la diminution des décès.

La situation n'est donc pas aussi satisfaisante qu'on aurait pu le croire au simple exa- men de la différence entre le chiffre des naissances et celui des décès.

Ces constatations d'un ordre général étant faites sur l'ensemble du mouvement de la population de la France, il convient d'analyser brièvement les résultats des relevés en ce qui concerne les mariages, les divorces, les naissances et les décès pendant l'année 1894.

Mariages. — Les mariages, quoique en diminution de 032 sur les unions enregistrées en 1893, se sont maintenus, en 1894, à un taux très satisfaisant de 7,5 pour 1000 habi- tants. Dans 40 départements, notamment dans l'Est et dans le Nord, les mariages ont augmenté; les deux seuls départements du Nord et du Pas-de-Calais, dont la population s'accroît d'ailleurs tous les jours très sensiblement, présentent à eux deux une augmen- tation de plus de 900 mariages; par contre, le nombre des mariages a très sensiblement baissé dans la plupart des départements normands et bretons, mais surtout dans les Basses-Pyrénées (3300 mariages en 1893, et 2575 en 1894).

Aussi, est-ce dans ce déparlement, ainsi que dans les Hautes-Pyrénées, son voisin, tous deux siège d'une émigration considérable, que l'on rencontre la plus faible nuptialité (G mariages p. 1000).

Dans d'autres régions de la France bien caractérisées, la nuptialité est également faible' :

. -^

(I) Journal offlcLl dj 23 jajvkir IS9G.

I " 8EU1K. 37* VOL. — M° 3 fi

(3)

— 90 —

Corse et départements alpins (6,3 à 6,8 pour 1000 habitants); Yonne, Côte-d'Or, Haute- Marne, Aube, Meuse (6 à 6,6 pour 1000 habitants).

Au contraire, le* taux de la nuptialité se maintient élevé dans le Limousin, Haute- Vienne (8,5 pour 1000 habitants), Corrèze et Creuse (8,1 p. 1000); dans le nord de la France, Pas-de-Calais (8,2 p. 1000) et Nord (8,4 p. 1000), mais surtout dans la Seine (9,2 p. 1000).

Au surplus, voici le classement qui dispose les départements d'après le taux de nup- tialité qui leur est propre :

CLASSEMENT DES DÉPARTEMENTS D'APRÈS LE TAUX DE LEUR NUPTIALITÉ.

(Proportion pour iOOO habitants.) 5,9. Hautes-Pyrénées.

6 à 0,5. Corse, Côte-d'Or, Haute-Marne, Meuse, Morbihan, Basses-Pyrénées, Savoie.

6,5 à 7. Basses-Alpes, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Ardennes, Aube, Calvados, Eure, Eure-et-Loir, Gers, Loir-et-Cher, Loiret, Lot, Lot-et-Garonne, Manche, Nièvre, Orne, Haute-Saône, Haute-Savoie, Seine-et-Marne, Deux-Sèvres, Tarn-et-Garonne, Yonne.

7 à 7,5. Ain, Aisne, Allier, Ariège, Aude, Aveyron, Cantal, Charente, Charente-Infé- rieure, Cher, Doubs, Drôme, Haute-Garonne, Hérault, llle-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Isère, Jura, Landes, Loire-Inférieure, Lozère, Maine-et-Loire, Mayenne, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Orientales, Rhône, Somme, Yar, Vendée, Vienne.

7,5 à 8. Ardèche, Côtes-du-Nord, Dordogne, Finistère, Gard, Gironde, Indre, Haute- Loire, Marne, Meurthe-et-Moselle, Oise, Belfort, Saône-et-Loire, Sarthe, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise, Tarn, Vosges.

8 à 8,5. Bouches-du-Rhône, Corrèze, Creuse, Loire, Nord, Pas-de-Calais, Vaucluse.

8,5 à 9. Haute-Vienne.

9,2. Seine.

Divorces. — Les divorces qui, dans le cours de 1893, avaient progressé de 412 unités, ont encore augmenté l'année suivante de 235 et ont atteint le chiffre de 6419, le plus considérable qui ait été relevé depuis la loi du 27 juillet 1884. Dans 53 déparlements le nombre des divorces a augmenté, présentant un accroissement de 489 unions dissoutes, pendant que 34 autres départements enregistraient ensemble 254 divorces de moins qu'en 1893. Pour ce qui concerne la répartition géographique du divorce en France, les diffé- rences sont profondes de département à département. Alors que l'on a compté, en moyenne, 17 divorces sur 100000 habitants dans l'ensemble de la France et 83 pour 100000 ménages, il en a été enregistré :

Départements. ' iOO 000 habitants. 400 000 ménages. Départements. dOO 000 habitants 400 000 menagei.

Seine 51 25S Aube 28 113 Eure 34 131 Marne 27 126 Aisne 33 150 Gironde 26 122 Seine-et-Oise . . . 32 152 Seine-Inférieure. . 25 131 Oise 30 131 Seine-et-Marne . . 24 106 Rhône 29 136 Calvados 23 113 Somme 28 130 Bouches-du-Rhône. 23 115

C'est donc, comme par le passé, dans tout le bassin de la Seine, pris en bloc, qu'il y a le plus de divorces. Cette région compte à elle seule, en effet, la moitié des divorces prononcés en France, et le département de la Seine, pour sa part, en a compté 1603, c'est-à-dire le quart de l'ensemble des divorces. Par contre, les départements suivants ont eu à enregistrer peu de divorces, comme les années précédentes :

Départements.

10

0000 habitants. 4 00 O t a g e s Déparlemonts. lOOOOOhïb.lanls. 400 000méLg

f

s.

Lozère 0,8 5 Finistère 3,3 22

Basses-Pyrenées. . 1,9 12 Haute-Savoie. . . 3,4 21

Vendée 2,0 10 Morbihan . . . . 3,7 25

Ariège 2,3 11 Savoie 3,8 23

Landes 2,3 17 Haute-Loire . . . 3,8 22

Côtes-du-Nord . . 2,4 16 Indre 3,8 17

Dans la Bretagne, le Rerri, les Pyrénées, le massif central, la Savoie et quelques autres

départements, le divorce est, comme oii le voit, fort peu répandu. 11 ne faudrait pas néan-

moins tirer de ces chiffres un argument décisif'en faveur de la solidité des unions dans

(4)

ces dernières régions, car, par suite de la persistance de certains sentiments relieieux, les ménages désunis on,t recours de préférence à la séparation de corps, comme Te dé- montrent annuellement les comptes de la justice civile, publiés par le ministère de la justice.

Naissances. — 11 a été enregistré, pendant l'année 1894, 855388 naissances, soit 19284 de moins qu'en 1893. Cette diminution, d'une proportion de 1 naissance pour 2000 habitants, a été presque générale, puisqu'elle a porté sur 70 départements,quoique ayant affecté principalement les déparlements de l'Ouest (Bretagne, Normandie, Maine, Anjou, Poitou). 11 n'est pas sans intérêt de signaler les points sur lesquels le déficit des naissances a été le plus accentué :

„ . Différences en moins Nai&sances .

o r k

,

pour 1 8 9 4 . Départements.

llle-et-Vilaine. . Morbihan . . . Nord

Manche . . . . Loire

Pas-de-Calais. . Finistère . . . Côtes-du-Nord . Corse

Loire-Inférieure.

Vendée . . . . Deu\-Sèvres . . Maine-et-Loire .

1893.

15 695 1G189 51924 11289 15 423 27691 24135 17260 8 203 14 7(57 10549

7 304 9681

1894.

14402 15156 50 963 10363 14627 26900 23444 16590 7561 14149 9996 6752 9141

Chiffres absolus.

1293 1033 961 926 796 791 691 670 642 618 553 552 540

Proportion pour 1 000.

82 64 18 82 51,4 28,6 28,6 38; 8 78 4 1 , 9 52,4 75,2 55,7

Les diminutions par rapport aux naissances de 4893 ont atteint les proportions de 82 p. 1000 dans llle-et-Vilaine et la Manche, de 78 p. 1000 en Corse, de 75 p. 1000 dans les Deux-Sèvres, de 74 p. 1000 dans la Haute-Saône, de 72 p. 1000 dans la Meuse, de 68 p. 1 000 dans l'Indre, dé 66 p. 1000 dans Loir-et-Cher, et àe 64 p. 1000 dans le Mor- bihan.

Une. augmentation de naissances s'est fait sentir au Midi dans deux groupes de dépar- tements composés, le premier : de la Drôme, de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône; le second : de l'Ariège, de la Haute-Garonne, de Tarn-et-Caronne, de Lot-et Garonne, delà"

Gironde et de la Charente-Inférieure, tous contigus.

La natalité générale s'est maintenue à un taux faible, de 22,5 pour 1000 habitants, et de 3 naissances pour 1 mariage célébré. Celte moyenne, résultante des 87 moyennes propres à chaque département, est susceptible de varier, suivant le département, de plus du simple au double. C'est ainsi que, dans le Gers, on a constaté 14,5 naissances pour 1000 habitants, tandis que, dans le Finistère, la proportion des naissances, pour le même nombre d'habitants, a été de 32,6.

Voici comment se classent, à cet égard, les 87 départements :

CLASSEMENT DES DÉPARTEMENTS D'APRÈS LA PROPORTION DE NAISSANCES POUR 1000 HABITANTS, EN 1894.

(Proportion pour i 000 habitants.) 14 à 15. Gers.

15 à 16. Lot-et-Garonne.

16 à 17. Lot, Orne, Tarn-et-Garonne, Yonne.

17 à 18. Allier, Charente-Inférieure, Côte-d'Or, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Maine- et-Loire, Haute-Marne, Hautes-Pyrénées.

18 à 19. Aube, Charente, Meuse, Puy-de-Dôme.

19 à 20. Ain, Ariège, Calvados, Eure, Gironde, Indre, Loir-et-Cher, Mayenne, Nièvre, Rhône, Haute-Saône, Sarthe, Deux-Sèvres, Vienne.

20 à 21. Ardennes, Aude, Cher, Dordogne, Drôme, Eure-et-Loir, Isère, Jura, Loiret, Manche, Seine-et-Marne, Tarn, Var.

21 à 22. Creuse, Hérault, Lan.les, Loire-Inférieure, Somme, Vaucluse.

22 à 23. Aisne, Basses-Alpes, Cantal, Gard, Oise, Basses-Pyrénées, Saône-et-Loire,

Haute-Savoie, Seine-et-Oise, Vendée.

(5)

92 —

23 à»24. Alpes-Maritimes^ Aveyron, Doubs, Ille-el-Vilaine, Loire, Marne, Meurthe-et- Moselle, Savoie.

24 à 25. Alpes (Hautes-), Corrèze, Pyrénées-Orientales.

25 à 26. Ardèche, Haute-Loire, Belfort, Seine, Haute-Vienne, Vosges.

26 à 27. Bouches-du-Rhône, Corse.

27 à 28. Côtes-du-Nord, Lozère.

28 à 29. Morbihan, Seine-Inférieure.

29 à 30. Nord.

31. Pas-de-Calais.

32,6. Finistère.

C'est en Bretagne, dans le nord de la France (Nord et Pas-de-Calais, Seine, Seine-Infé- rieure), dans la Lozère, le Limousin, la Corse et les Bouches-du-Rhône que l'on compte, comme toujours, le plus de naissances (de 25 à 32 pour 1000 habitants); les départe- ments gascons, la Bourgogne, la Touraine, l'Anjou, en comptent fort peu, de 14,5 à 18 pour 1000 habitants. Les départements gascons, depuis plusieurs années, accusent une natalité plus faible que celle des départements normands, lesquels avaient toujours été cités comme types de départements à faible natalité.

La population diminue d'autant plus dans le sud de la France qu'on y compte fort peu de naissances illégitimes. Dans le nord de la France, au contraire, et principalement dans le Pas-de-Calais, la Somme, la Seine-Inférieure, l'Eure, le Calvados, mais surtout à Paris, l'appoint des naissances illégitimes est considérable et contribue à relever d'une façon 1res sensible la natalité générale. La vérité est que, d'année en année, le contingent des naissances naturelles se maintient à un chiffre à peu près-constant, avec légère tendance à augmenter, pendant que les naissances légitimes fléchissent d'une manière inquiétante.

Naissmces Années. *• ^ -^ n — - . .

légitimes. naturelles.

1885 850387 74171 1 8 8 6 838 032 74 806 1 8 8 7 825 479 73 854 1 8 8 8 807 720 74919 1 8 8 9 807 008 73 571 1 8 9 0 766973 71086 1 8 9 1 79244L 73936 1 8 9 2 782002 73785 1 8 9 3 808110 76562 1 8 9 4 778937 76451

Proportion drs naissances naturelles pour 100 naissances

totales.

8,0 8,2 8,2 8.5 8,5 8,5 8,6 8,6 8,8 8,9

Le développement des centres industriels, l'augmentation de la population urbaine au détriment de la population rurale, suffisent à expliquer le phénomène mis en évidence par les chiffres ci-dessus.

Cette moyenne de 8,9 p. 100, représentant la fréquence des naissances naturelles dans l'ensemble du pays, par rapport à la totalité des naissances, varie de 2,2 p. 100 dans l'Ardèche et de 2,3 p. 100 dans le Finistère, à 13,8 p. 100 dans la Somme, 13,5 dans le Rhône, 13,2 dans la Seine-Inférieure, 12,4 dans le Nord, 12,3 dans les Bouches-du-Rhône, 12 dans le Calvados, l'Aisne et le territoire de Belfort. Dans la Seine, le nombre des naissances naturelles s'est élevé à 19123, soit 24 pour 100 des naissances. C'est le quart du chiffre total fourni par l'ensemble de la France.

Décès. — Le relevé du dépouillement des registres de l'état civil pour l'année 1894 a fait constater 815620 décès, au lieu de 867526, qui avaient été relevés en 1893. C'est donc là une diminution de 51906 décès, chiffre très notable, qui ne doit pas être consi- déré comme accidentel, car cette diminution a porté sur 71 départements, accusant en moyenne un décroît de 790 décès, alors que 16 départements seulement enregistraient ensemble 4233 décès de plus que l'année précédente, en moyenne 260 décès seulement.

La Normandie, la Corse, les appartements alpins et les deux départements du Gers et de Lot-et-Garonne ont seuls eu à souffrir de cette aggravation de mortalité.

Voici les départements, au contraire, qui ont vu leur état sanitaire, si éprouvé les années précédentes, s'améliorer de la façon la plus sensible :

TABLEAU.

(6)

Départements.

Seine . . . . Nord» . . . . Finistère . . . Pas-de-Calais . Hérault . . . Seine-Inférieure llle-et-Vilaine . Loire-Inférieure Vendée. . . . Dordogne. . . Seine-et-Oise . Rhône. . . . Corrèze . . . Morbihan. . . Côte-d'Or. . .

Décès

1893.

74 051 38 498 19732 19178 12331 23607 16167 14137 9283 10448 15 793 18 130 6984 13109 8318

Différence pour 1 8 9 4 .

1 8 9 4 .

68507 35 079 16911 17 183 1039S 21780 14444 12 550 7 883 9196 14 648 16913 5 909 12052 7 284

Chiffres absolus.

5 544 3 4 1 9 2 821 1 9 9 5 1 9 3 3 1827 1 7 2 3 1587 1 4 0 0 1 2 5 2 1 2 4 5 1 2 1 7 1 0 7 5 1 0 5 7 ' 1 0 3 4

Proportion pour 100.

75 88 143 101 157 77 107 112 151 120 79 67 15i 80 124

La mortalité s'est affaiblie à des degrés divers dans les départements qui précèdent, et qui ont eu plus de 1000 décès à enregistrer de moins qu'en 1893.

Mais on peut citer comme ayant eu des diminutions de plus de 1 dixième : le Doubs, 117 p. 1000; Eure-et-Loir, 135; l'Indre, 119; Loir-et-Cher, 153; le Loiret, 101; la Haute-Vienne, 121; la Nièvre, 109; les Pyrénées-Orientales, 149; les Deux-Sèvres, 146;

la Vienne; 130; la Haute-Vienne, 113.

C'est dans l'Hérault, les Pyrénées-Orientales, le Limousin et le Poitou, que la diminu- tion des décès est le plus remarquable.

D'une manière générale, sur 1000 personnes, il en est mort 21 en 1894. Les départe- ments qui ont eu le moins de décès à déplorer sont : Indre-et-Loire, 16,2 décès pour 1000 habitants; l'Indre, 16,4; les Deux-Sèvres, 16,7, mais surtout l'Allier, 14,8. Par contre, les Bouches-du-Rhône ont compté 26,9 décès pour 1000 habitants, la Seine-Infé- rieure,-^,1 ; les Hautes-Alpes et l'Ardèche, 26; la Manche, 25,4.

Voici le classement djs départements d'après le degré de leur mortalité en 1894 :

DÉCÈS PAR 1 0 0 0 HABITANTS.

14 à 15. Allier.

16 à 17 Cher, Indre, Indre-et-Loire, Deux-Sèvres.

17 à 18. Landes, Loir-et-Cher, Loiret, Vendée, Vienne.

18 à 19. Charente, Charente-Inférieure, Corrèze, Creuse, Nièvre, Haute-Vienne.

19 à 20. Ardennes, Cantal, Côte-d'Or, Dordogne, Gironde, Loire-Inférieure, Maine-et- Loire, Haute-Marne, Pas-de-Calais, Saône-et-Loire.

20 à 21. Aisne, Ariège, Loire, Lot, Lot-et-Garonne, Nord, Basses-Pyrénées, Hautes- Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Belfort, Seine-et-Marne, Tarn, Tarn-et-Garonne, Yonne.

21 à 22. Ain, Aude, Aveyron, Corse, Doubs, Eure-et-Loir, Haute-Garonne, Gers, Haute-Loire, Meuse, Oise, Puy-de-Dôme, Rhône, Somme.

22 à 23. Alpes-Maritimes, Aube, Hérault, Isère, Marne, Mayenne, Meurthe-et-Moselle, Morbihan, Haute-Saône, Sarlho, Seine, Seine-et-Oise, Yar.

23 à 24. Basses-Alpes, Finistère, llle-et-Vilaine, Jura, Lozère, Vosges.

24 à 25. Calvados, Côtes-du-Nord, Drôme, Eure, Gard, Orne, Haute-Savoie, Vaucluse.

25 à 26. Hautes-Alpes, Ardèche, Manche, Savoie.

26 à 27. Bouches-du-Rhône, Seine-Inférieure.

Les départements se groupent beaucoup plus régulièrement autour de la moyenne gé- nérale et ne s'écartent guère de cette moyenne que de 5 ou 6 unités par 1000.

Excédent des naissances on des décès. — Du jeu des naissances et des décès, il est résulté, pour 1894, un excédent en faveur des naissances de 39768 unités, soit un accrojs- semenl, d'à peu près 1 pour 1000 habitants.

A raison du temps écoulé depuis le dernier dénombrement de la population, il convient, nfin de faire des rapprochements utiles, de comparer non plus l'excédent des naissances ou des décès à TeTeclif des habitants, déparlement par département, mais de rapprocher le nombre des naissances de celui des décès.

De cette façon, les chances d'erreur seront éliminées.

(7)

Mais, auparavant, il n'est pas sans intérêt de remarquer que dans 42 départements il y a eu excédent de naissances, le total de ces excédents se chiffrant par 79705 unités; soit 1900, en moyenne, pour chacun d'eux; tandis que dans 45 départements, la population diminuait par le fait de l'excédent des décès, excédent ayant atteint, pour l'ensemble de ces 45 départements, 39937 unités, soit 890 pour chacun, en moyenne.

Les excédents de naissances les plus marqués se sont produits dans T L'Allier, 1432 naissances de plus que de décès, soit 3 p. 1000.

• »

La Corrèze, 1982, soit 6. Le Pas-de-Calais, 9 717, soit 11,2.

Les Côtes-du-Nord, 1 748, soit 2,9. Saône-et-Loire, 1851, soit 3.

Le Finistère, 6533, soit 9,2. La Seine, 8893, soit 2,9.

La Loire, 1686, soit 2,7. La Seine-Inférieure, 1460, soit 1,7.

La Loire-Inférieure, 1599, soit 2,6. La Vendée, 2113, soit 4,8.

Le Morbihan, 3104, soit 5,7. La Haute-Vienne, 2608, soit 7,2.

Le Nord, 15884, soit 9,1.

Au contraire :

Le Calvados a perdu 2256 habitants, soit 5 p. 1000.

L'Eure, 1870, soit 5,4. L'Orne, 2908, soit 8,2.

La Haute-Garonne, 1822, soit 3,9. Le Puy-de-Dôme, 1537, soit 2,8.

Le Gers, 1730, soit 6,6. Le Rhône, 1261, soit 1,5.

Le Lot, 1031, soit 4,1. La Sarthe, 1334, soit 3,1.

Lot-et-Garonne, 1 530, soit 5,2. Vaucluse, 1104, soit 4,7.

Maine-et-Loire, 1204, soit 2,3. L'Yonne,J 576, soit 4,6.

La Manche, 2571, soit 5.

D'une manière générale, la Bretagne, le nord de la France, le massif central et le bas- sin de la Loire, sauf le Puj-de-Dôme et le groupe de la Touraine, de l'Anjou et du Maine, ont bénéficié d'excédents de naissances.

Les plus forts excédents de décès ont frappé les populations des bords du Rhône, de la Garonne et de la Seine (Paris excepté), ainsi que la Normandie, le Maine, l'Anjou, la Touraine et les départements alpins.

La comparaison des naissances aux décès a donné les résultats suivanls :

• Pour 1000 décès, il a été compté 1050 naissances, soit 5 p. 1U0 de plus en fa veuilles naissances. Mais cette moyenne tombe à 666 naissances dans l'Orne, a 680 naissances dans le Gers pour 1000 décès, et s'élève à 1566 naissances dans le Pas-de-Calais et 1450 naissances dans le Nord, pour le même nombre de décès.

En poussant plus loin l'examen, on trouve que, dans l'arrondissement d'Argentan, 603 naissances seulement sont venues atténuer 1000 décès, et 633 dans celui d'Auch, tandis que dans l'arrondissement de Quimper, 1660 naissances et 1705 dans celui de Quimperlé ont compensé 1000 décès. Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les différences en faveur des naissances sont encore plus sensibles, car, dans les arrondissements de Dunkerque et de Béthune, il a été respectivement enregistré 1 980 et 1888 naissances pour 1000 décès.

Telles sont, Monsieur le Ministre, les principales constatations qui résultent d'un exa- men sommaire des mouvements de la population de la France en 1894.

J'ai l'honneur de vous proposer, suivant l'usage établi, l'insertion du présent rapport au Journal officiel ainsi que des tableaux statistiques y annexés.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de mon respectueux dévouement.

Le Directeur de l'Office du travail, Approuvé : MORON.

Le Ministre du commerce, de Vindustrie, des postes et des télégraphes,

G. MESUREUR.

TABLEAUX.

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