C OMPOSITIO M ATHEMATICA
G. V ALIRON
Sur une classe de fonctions entières admettant deux directions de Borel d’ordre divergent
Compositio Mathematica, tome 1 (1935), p. 193-206
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deux directions de Borel d’ordre divergent
par
G. Valiron
Paris
Etant donnée une fonction entière
f(z), d’ordre Lo, j’ai appelé
direction de Borel
d’ordre e divergent
def(z)
une directionrp = arg z = eon st. telle que,
rn (x ) désignant
le module dun ième
zéro de
f(z)-x
situé dans unangle
arbitraire de sommetorigine
et de bissectrice cp, la série
diverge
pour tous les x finis sauf un auplus 1).
J’ai établi que, pourqu’il
existe de tellesdirections,
il faut et il suffit quef(z)
soit de la classe
divergente
de sonordre,
c’est-à-dire que,M(r, f)
étant le maximum
de 1 f (re’9) 1
, 0 çÇ
2n,l’intégrale
diverge. Si 2 > 1/2,
il existe au moins deux directions de Boreld’ordre e divergent;
s’iln’y
en a que deux etsi
> 1, leurangle
est!!.-.
e J’aiindiqué
sans démonstration(loc. cit.,
p.470)
que les fonctions de Lindelôf rentrent dans cette classe
2).
Le but de ce
petit mémoire, qui développe
les résultats d’une Note auxComptes
Rendus3),.
est de montrerqu’un grand
nombrede fonctions du
type
moyen de l’ordre (2, formées d’unefaçon naturelle,
rentrentégalement
dans cette classe. Le résultatprinci- pal
obtenu est celui-ci :1) Voir Journal de Math. 10 (1931), 457-480. Je signale qu’à la fin de l’énoncé IX, p. 471, on doit lire n : :2e au lieu de n : e et que p. 473, ligne 11, on doit lire
+ +
max. de log au lieu de 1 log, ligne 13, O[r log r] au lieu de O[log r].
2 ) Pour les fonctions de Mittag-Leffler, la propriété est évidente.
3) C. R. 196 (1933), 1458-1460.
IX. Toute
fonction
où
Pq-1(z)
est unpolynome
dedegré q-1, (]=
e 2, n’admetque les deux directions de Borel (p = +
tne
pourvu queO(z) vérifie
les conditions suivantes:
O(z)
estholomorphe
pour x - Rz > 0,r== 1 z, 1
> C > 0, on auni f ormément
pour x > 0et 1 z 1
tendantvers CI)
avec
La démonstration de cette
proposition
repose sur l’étude du module def(z)
dans lavoisinage
desdirections cp
== ::1::lna;
elleutilise la méthode
employée
par M. Lindelôf dans son Livresur le calcul des résidus et des
propriétés
de lareprésentation
conforme. On
peut
obtenir des résultats moinscomplets
par une méthodeplus simple
en se bornant à une étudede f(z) 1
sur cesdirections elles-mêmes. Je donne d’abord ces résultats moins
complets.
La méthode fournissant l’énoncé donné ci-dessus seprête
aisément auxgénéralisations
aux cas des fonctions dutype
maximum ou du
type minimum,
cesgénéralisations
ferontl’objet
d’un autre travail.
1. Soit
f(z)
une fonction entière d’ordrefini f2 positif
et dutype
moyen de cetordre,
de sorte quePosons
+
(u désigne u si u >
0, et 0 si it0).
Partons de la fonctionet
intégrons
sur le contour .r constitué par les deux arcs de cercleset par les deux
segments auquel
onadjoint
lessegments
issus des zéros
an=rneÍwn
def(z)
situés dans h.L’intégrale
obtenueest nulle. Il est entendu que dans
(1),
z-e-1désigne
la brancheégale
à r-e-1 aupoint z
= rprolongée
sans sortir de h et quelog fi )
est défini enprolongeant,
sans sortir de F et sans traverserles
segments qui
y ont étéajoutés,
àpartir
d’une valeur initiale.En tenant
compte
de ce que, pour une fonction dutype
moyen,on a, dans ces
conditions,
et en
prenant
lapartie
réelle desintégrales obtenues,
on trouvela étant une constante et les sommes étant étendues aux zéros
appartenant
à F. Comme le nombre de ces zéros est auplus égal
au nombren(R)
des zéros def(z)
dont le module est inférieurà R et comme
n(R) / Re
estborné,
on voit queh’ restant borné
lorsque
R - 00. On arrive donc à laproposition
suivante:
1. Si
f(Z)
est dutype
moyen de l’ordre e et sil’intégrale
converge pour
étendue aux zéros
rneiWn
dej(z)
pourlesquels j 1 Wn 1 1 ,
e est convergente.On serait arrivé
également
au résultat en utilisant la formule(13)
de mon mémoire cité en yprenant
Car le coefficient du terme en sin
k, J’(99,,),
est alorsnégatif
e et l’on a
de sorte que
J( £PO’ k)
sin1kn
reste borné si k tend vers e.e
Si l’on suppose que
est nul
pour £ % ç 2n - :e’ ( > 2 ),
on sait que, en vertu d’un théorème de M.M. Lindelôf etPhragmén 4),
on aMoyennant
cettehypothèse supplémentaire,
laproposition
1a été établie par Miss
Cartwright
dans un mémoire encoreinédit.
II. Si l’on suppose que
l’intégrale ( 2)
converge pourles seules directions de Borel
d’ordre (2 divergent
def(z)
sontCar il
n’y en
a pas à l’intérieur del’angle (4) d’après
le théorèmeX de mon mémoire cité et il
n’y en
a pas dansl’angle 1 p 2e
d’après
1 tandis que toutangle
d’ouverture2n - -
e doit en contenir une.2. La méthode donnée par M. Lindelôf pour former des fonctions entières
d’ordre
tendant vers 0lorsqu’on s’éloigne
indéfiniment dans tout
angle
extérieurà 1
2epermet
d’obtenirdes fonctions vérifiant II. Pour toutes les fonctions formées par cette
méthode, f/(z) restera
inférieurà z k,
kfini, lorsqu’on
s’éloignera
indéfiniment dans toutangle
intérieur à(4),
de sorteque
(2)
convergera à l’intérieur de(4),
il suffira d’étudier(2)
sur les directions limites.
4) Acta math. 31 (1908), 381-406.
Considérons d’abord la fonction de Lindelôf
Pour z
appartenant
àl’angle
on a,
d’après
M.Lindelôf,
r étant formé des demi-droites u
== it, t > !
et t-!
et dudemi-cercle
u = 2, Ru >
0.L’intégrale prise
sur laportion
deT pour
laquelle 9l( - iu)
10 estholomorphe
et moindre queK vr, K fini,
pourvu que 99 2x --!na.
ConsidéronsLa seconde
intégrale
estholomorphe
et bornée pour Lapremière
s’écritpour 99 > 2 1
yro son module est inférieur àEn
posant t(a log t-logr)= v,
on ramènel’intégrale’
restanteà
l’intégrale classique
où
99(v)
estcroissante,
non bornée etsupérieure
à 2or pour 99> !na.
Cette
intégrale
est donc bornée uniformément. CommeL(z)
estune fonction
réelle,
on arrive au résultat suivant:III. Dans
l’angle (4),
le module deL(z)
estinférieur
àA (rQ + 1),
A étant un nombre
fixe.
La
proposition
IIs’applique
donc. Pour obtenir le résultatrelatif aux directions de
Borel,
onpeut
aussi remarquer que pour la fonctionla formule
analogue
à(5)
fournit uneintégrale
absolument con-vergente
dansl’angle (4), L2(z)
est bornée dans cetangle.
CommeIL(z-1) est
inférieur à BT2 dansl’angle (4)
cequi
entraîne le résultat en vue.3. En se
plaçant
à ce dernierpoint
de vue ongénéralise
facile-ment. Considérons la fonction
où
Pq-1(Z)
est unpolynome
dedegré q -1
etO(z)
une fonctionholomorphe
dans le domaine9îz ::-2 0, z 1 >ro
> 0.Supposons
que dans le domained’holomorphie envisagé
deO(z),
on aitA l’intérieur de
l’angle (4), L(z,
p,0)
ne diffère que par unpolynome
deL
désignant
ici un contour constitué par les demi-droitesu = it ,
t > c, t
-
c et par le demi-cercle 8tu> 0, u = c,
c > ro,c > 1, c non entier. Prenons
’
La
portion
de(8)
relativeà 91(- iu) 2c
est encoreinférieure à Kr2C et le reste a son module inférieur à
En
décomposant
l’intervalled’intégration
en deux au moyendu
point
défini paryp
=2ryk,
on voit que cetteintégrale
estinférieure à
Comme on
peut procéder
de même pour. on obtient ce résultat:
étant
définie
par(6), 6 (z ) holomorphe
pourvéri f iant (7),
on a dansl’angle (4)
Si k
1+e et si
0(z)
est telle que laf onction
soit detype
moyen,les directions ç
2e
sont les seules directions de Borel d’ordre edivergent.
4. Nous
remplacerons
ici la, condition(7)
par les suivantes:Dans le secteur 4iz >
0, 1 z ] > r
> 0,log 10 (z)
r tend vers0
lorsque
r - oo et pour 0 a[
qI ’
an
on ae(y)
étant une fonction décroissante tendant vers 0 telle queconverge.
A l’intérieur de
(Li), L(z, (2,0)
diffère par unpolynome
dePrenons par
exemple
et assez
grand,
eta alors
Le
produit
par v du second membre tend vers 0lorsque w -
ao .On
peut
doncremplacer l’intégration
sur la demi-droite v = a,w
> #
> 0 parl’intégration
sur uneligne
briséed’équations
n=no,
no+1,
...,qui
se raccorde avec v = oc siVno
= a. Dansces conditions
l’intégrale
a encore un sens pour ?y = 0 et le second membre de(11)
atteint alors son maximum. La borne ainsi obtenuepour 1 L(z, f!, 0) 1
sera de la formev’
étantégal à vn
ou à Vn+1. On suppose ici queW8(W)
est croissantet croît indéfiniment. Comme on a
la somme
précédente
est inférieure àDans
(12),
la somme des termes pourlesquels
Wn >ede ro
estinférieure à
KrQ,
K restant finilorsque r
- oo. Lelogarithme
de la somme des termes pour
lesquels
WnrQI2
est moindre queKrQ12 log
r, lelogarithme
de la somme des termes tels queest au
plus
enfin le
logarithme
de la somme des termes restants est auplus égal à
On arrive ainsi à la
proposition
suivante:V. Si
0 (z) vérifie l’inégalité (9)
dans les conditionsindiquées plus haut, e(y)y
étantindéfiniment croissante, -(y) décroissante,
ona dans
l’angle (4)
Si donc
(10 )
estvérifiée, l’intégrale (2)
converge dansl’angle (4)
et II
s’applique.
5. On
peut remplacer
les conditionsimposées
àO(z)
par d’autres moins restrictives sanschanger
la conclusion relativeaux directions de Borel. Procédons comme au no. 3, mais prenons
s(y)
étant décroissante et tendant vers 0lorsque y -
oc . Onaura ici à chercher la limite de
On
décompose
ici l’intervalled’intégration
en deux par lepoint
y
= r’ ,
cequi
donneet le second terme du troisième membre est inférieur au
premier
si l’on suppose que
ys(y) -
oo. Par suite:VI. rS’i
0(z) holomorphe
pour Rz > 0, r= [ z 1
> c est telle quelog 10 (z) 1 /
r tendeuniformément
vers 0lorsque
r -> oo et sie(y)
décroissante tendant vers 0 ets(y)y
--> 00lorsque y ->
oo, on alorsque z appartient
au domaine DD’autre
part
laproposition
1 segénéralise
comnle suit:VII. Soit F une courbe
simple
duplan
des z,symétrique
par rapport à l’axeréel,
necoupant qu’en
deuxpoints,
sous unangle
supérieur
à ex. > 0, les cercles r =1 z > Ro,
et soit d le domaine situé à droite de F.Supposons qu’il
existe unefonction,
=U(z)
holo-morphe
dansL1,
et sur rsauf
sur l’axeréel,
donnant lareprésentation
con f orme
de d surl’angle 1 arg Ç 1 % 1 et
e telle que, dans 4 et surr,
Dans ces
conditions,
si z =re+’9’
sont les deuxpoints
d’inter-section du
cercle 1 z 1
= r > ro et de r etsi, f(z)
étant unefonction
entière d’ordre e du
type
moyen,l’intégrale
converge, il en est de mêrne de la série
étendue aux zéros
an=rneiron
def (z)
intérieurs àL1,
En tendant verso
lorsque
rn --> ooest 1 OJn(!
+En 1
étantinférieur à n
Il suffit en effet
d’appliquer
le raisonnement du no. 1 à la fonctionpour obtenir
T’étant la
portion
de Fcorrespondant à 1 z > Ro, portion
surlaquelle i / U(z)Q
estréel, positif
au dessus etnégatif
au dessousde l’axe réel. En
égard
auxpropriétés
deU(z), U’ z)
et deF,
on ala convergence de
(13)
entraîne donc celle du second membre de(15).
D’autrepart,
le module deU(an)
estasymptotiquement égal
à rn et sonargument,
,p ris entre - n et
, est asymp-égal
à rn et sonargument, pris 2e
et2e
est asymp-totiquement égal
à celuide an;
la série dupremier
membre de(15)
est donc bien de la forme(14).
6. La condition
(13)
est vérifiée pourL(z,
p,0)
si la courbe h de l’énoncé VII est contenue dans le domaine D de VI corres-pondant
à T = e et si la condition(10)
est vérifiée. D’autrepart,
il découle des beaux résultats de M. Warschawski
5)
que la condition(10)
suffit pour que l’onpuisse
trouver r intérieure à D àpartir
d’une valeur de r, les conditions de l’énoncé VII étant5) Math. Zeitschr. 35 (1932), 361-455.
vérifiées sauf que
V(z)
serait seulement continue surr,
cequi pourrait
suffire pour établir VII.Mais on
peut opérer
directement en suivant la méthode quej’ai employée
dans une noteprécédente 6).
En faisant unerepré-
sentation conforme convenable on
peut
supposer = 1 et l’on doit démontrer ceci:VIII. e(y)
étantpositive
et décroissante pour y >Yo, l’intégrale (10)
étantconvergente,
considérons les deux arcs de courbeIl existe une courbe l’ et un domaine A
vérifiant
les conditions de l’énoncéVII,
avec f) = 1, A contenant lesportions
des arcs de courbe(16)
pourlesquelles 1 y 1
est assezgrand.
D’après
le n°. 2 de ma notecitée,
onpeut
trouver une fonctiong(t) impaire, positive
pour t > 0, nulle pour t = 0, décroissante si t > y, dérivable à droite et àgauche, g’(t)
vérifiant la conditionqui
soitsupérieure
à et telle quesoit encore
convergente.
Onprendra
pourU(z)
la fonctioninverse de
A étant
positif
et assezgrand.
Onpeut
recommencer le calcul du nO. 1 de ma note citée mais ensimplifiant
la limitation de la dernièreintégrale qui
est donnée parLe dernier membre tend vers 0
avec ( puisque
la convergence de(17)
entraîneOn vérifie
ainsi,
sans faireappel
à l’existence deg’(t),
que la6) Bulletin sc. math. 56 (1932), 208-211.
courbe r décrite par le
point z -
x -f-iy
défini par(18) lorsque Ç
décrit l’axeimaginaire,
laisse à sa droite les courbes(16)
àpartir
d’une valeur
de 1 yi.
Leséquations
de r sontLorsque e
-> oo ,y / e
tend vers 1.On a
et, en
intégrant
parparties,
Donc,
enégard
auxpropriétés
deg(t),
endésignant
par Il le maximum deg(t)
pour t > 0,On
peut
choisirÂ, puis
A pour que le dernier membre soit inférieur à un nombredonné,
parexemple 2. Remarquons
enoutre que
si 1 e -
oo,x’ 2013
0.De même
donne
et
1 tend uniformément vers 0
lorsque
2013 oo donc est moindreque 1/2 si [
> (J.Si ] $ [ (J,
on adonc,
siOn
peut prendre v, puis A,
pour que l’on ait encore I1/2 . Finalement,
si A est assezgrand,
on aLa courbe h est donc
simple,
la fonctionV(Ç) représente
con-formément le
demi-plan ffi’
& 0 sur laportion
LI duplan
des zsituée à droite de
h,
T ne coupequ’en
deuxpoints
les cercles[ z 1
= const = R dès que R est assezgrand.
Lorsque Ç
décrit la droite= 0 , V( ) /
tend vers 1.D’ailleurs,
si B est assezgrand, V()
-f- B neprend
pas les valeurs réellesnégatives lorsque >
0, la branche deVV(,)
+ Bqui
estpositive pour Ç
réelpositif
neprend
pas les valeurs departie
réellenégative, /V()
-E-B / V
neprend
pas les valeurs réelles
négatives
et est borné pour9
= 0, donc aussi pourffl:,-.
0,V() /
est donc borné pourffiC 2
0et
) >
1 et tend vers 1lorsque C
- 00 avectC
= 0, donctend uniformément vers 1
lorsque Ç-
oo dans ledemi-plan > o .
Parsuite, lorsque
z‘s’éloigne
indéfiniment dansd, U(z) /
z tend uniformément vers 1.En ce
qui
concerneT(),
on a vu que sili = 0 , t ()) [
est
compris
entre deux nombrespositifs;
il en estde
même pour 0 ffiCh, h fixe, puisque V(ie
+k ) , k
réelpositif,
e
réel,
se déduit deV’(ie)
enchangeant
A en A+ k.
CommeV(C) / C
est borné pour91Ç
¿ k > 0,V() /
l’estaussi,
doncaussi 1 V’(C) 1 puisqu’il
en est ainsi pour91Ç
= k. Maison a
remarqué que
et x’ tendentrespectivement
vers 1 et 0lorsque =
tend versl’infini, V’ (C)
tend donc vers 1 dans cesconditions et l’on en déduit
qu’il
en est de même si1 Ç 1 -
co,91Ç
> o. Parsuite,
nonseulement 1 U’ (z) 1
restecompris
entredeux nombres
positifs fixes,
maisU’ (z)
tend uniformément vers 1lorsqu’on s’éloigne
indéfiniment dans LI ou sur T.La
proposition
VIII est ainsi établie et, comme il a été ditplus haut,
le théorème IX de l’introduction en découle. Ce théorème IXpermet
d’atteindre les fonctions telles que parexemple
auxquelles
V nes’applique
pas.(Reçu le 14 septembre 1933.)