Isabelle PIEDADE
IFSI Dijon – Promotion Peplau
4.3 S4 Soins d’Urgence
La Médecine d’Urgence
Les modalités d’exercice des soins d’urgence
Décret du 22 mai 2006 relatif à la médecine d’urgence Art. R. 6123-1. Les soins de Médecine d’Urgence s’exercent selon 3 modalités :
1° La régulation des appels au SAMU (Service d’aide médicale urgente;
2° La prise en charge des patients par la structure mobile d'urgence et de réanimation, appelée SMUR/SMUR
pédiatrique ;
3° La prise en charge des patients accueillis dans la structure des urgences (SU)/structure des urgences pédiatriques.
Le SAMU/ Centre de réception et de
régulation des appels (CRRA 15)
Le SMUR
D'assurer, en permanence, en tous lieux et prioritairement hors de l'établissement de santé auquel il est rattaché, la prise en charge d'un patient dont l'état requiert de façon urgente une prise en charge médicale et de réanimation, et, le cas échéant, et après régulation par le SAMU, le transport de ce patient vers un établissement de santé.
« 2° D'assurer le transfert entre deux établissements de santé d'un patient nécessitant une prise en charge médicale pendant le trajet.
« Pour l'exercice de ces missions, l'équipe d'intervention de la structure mobile d'urgence et de réanimation comprend un médecin.
STRUCTURES DES URGENCES
Les structures des urgences (SU)
A C C U E I L
Administratif
IOA
E X A M E N S
S O I N
S
SAUV Salles
d’examen et de soins
Unité d’Hospitalisation de courte durée (UHCD)
Plateau technique, imagerie, biologie
médicale
H O S P I
STRUCTURES DE MÉDECINE D’URGENCE
Structures hospitalière
AVAL
Structures pré- hospitalières
Médecine de ville
UHCD Patient
En région
Services d’hospitalisation Services spécialisés (pédiatrie, psychiatrie) Secteurs interventionnels
Médecine de ville
CESU
Hors région
Services d’hospitalisation
INVS
Mode d’entrée dans une structure des urgences Orientations de sortie
Autres missions
Les structures de Médecine d’Urgence
La médecine d’urgence pré et intra-hospitalière : la permanence des soins, un maillage territorial
Structures des urgences
SAMU SMUR
Structure hospitalière
Accueil massif de victimes / NRBC
Transport sanitaire
L’évaluation des situations
d’urgence en milieu hospitalier
Evaluation d’une situation d’urgence en milieu hospitalier
Processus dynamique d’évaluation sommaire et rapide bio psycho sociale du patient afin de déterminer la nature du problème et de mettre en œuvre des actions priorisées afin de diminuer la morbidité et la mortalité de certaines situations de santé .
Il implique également une réévaluation périodique et systématique du patient en attente d’une évaluation médicale.
Etablir un diagnostic infirmier selon une prise en charge réflexe conforme aux algorithmes internationaux: l’ABC(DE)
Définition inspirée du Guide de gestion de l’unité d’urgence et de la définition donnée par le Pr D.
Baron
1. L’évaluation des situations d’urgence médicales en milieu hospitalier
Sécuriser patient/soignant
Evaluation primaire : impression initiale en fonction des premières observations et de l’analyse de la plainte Evaluation secondaire
Réévaluation clinique
EVALUATION PRIMAIRE
Identifier une détresse vitale et actions immédiates
1. Mettre en sécurité le patient et les soignants (Sécurité) Examiner la scène, la situation et les conditions de sécurité Analyse de la présentation de la personne ou de la plainte
2. Evaluation de la conscience - Echelle AVSI (AVPU en anglo-saxon)
4. Evaluation et traitement des détresses vitales - méthode ABCDE
A ALERTE (patient éveillé), communique normalement V Réponse VERBALE, VOIX (réponse aux ordres verbaux)
S STIMULATION réponse uniquement à la stimulation physique I INCONSCIENT (réponse à aucune stimulation)
Problème médical Victime traumatisée
A AIRWAY (libération des voies aériennes supérieures) B BREATHING état respiratoire et oxygénation :
FR, amplitude, bruits respiratoires, cyanose
C CIRCULATIONétat circulatoire et maintien d’une perfusion adéquate : FC, rythme cardiaque, hémorragie, pâleurs, froideur, sueurs, marbrures, temps de recoloration
D DISABILITY trouble de la conscience : GLASGOW, glycémie…
E EXPOSITION ENVIRONNEMENT:
lésions apparentes, lutte contre l’hypothermie…
Focus sur la méthode ABCDE
Airway: évaluation de la vacuité des VAS Le patient parle normalement: VAS libres
Bruits respiratoires (ronflements, sifflement, voix rauque) : Dyspnée :
Dyspnée inspiratoire: obstruction haute (corps étranger, œdème de Quincke, laryngite): Corps étranger ? extraction manuelle?
Dyspnée aux deux temps respiratoire : obstruction trachéale
Dyspnée expiratoire : obstruction basse (ex: asthme, bronchiolite)
Absence de bruit respiratoire + conscient = 5 tapes dans le dos, 5 compressions abdominales (chez l’adulte)
Présence de sécrétions, vomissement qualification et quantification, aspirations trachéales
Inconscience: Obstruction des VAS par la langue subluxation de la mâchoire, canule de Guédel
Perméabilité de la sonde d’intubation aspiration, pression du ballonnet Position ½ assise pour favoriser la fonction respiratoire
En cas d’inconscience PLS et canule de Guédel
Breathing:
évaluation qualitative et quantitative de la ventilation le patient ne respire pas RCPLe patient respire:
FR (<10 ou >30/min), amplitude des mouvements, symétrie des mouvements, apnée
Signes d’hypoxémie: cyanose, tachypnée, tachycardie , agitation Signe d’hypercapnie: sueurs, tachycardie, somnolence,
hypersialorrhée
Signes de lutte (syndrome obstructif ++): tirage intercostale, dépression inspiratoire (tirage) sus-sternal, tirage sous-claviculaire, pincement des ailes du nez
Bruits respiratoires : toux, crépitants, ronchis, stridor…
Signes d’épuisement : baisse de l’amplitude respiratoire, fatigue, asynchronie thoraco-abdominale, bradycardie
Position ½ assise pour faciliter la fonction respiratoire, desserrer col/ceinture, administrer de l’oxygène
Exemple de fiche clinique infirmière
Hypoxémie Hypercapnie
Cyanose (sauf si anémie) Sueurs Tachypnée
Tachycardie / bradycardie en cas de gravité
Tachycardie + HTA
Agitation Somnolence/coma
Flapping tremor (astérixis) Hypersialorrhée
SpO2 basse EtCO2 haute
Circulation:
évaluation de la perfusion tissulaire Pouls **: fréquence et régularité reflet de la TAColoration de la peau (pâleur, marbrures, teint grisâtre) Température de la peau (chaude, froide, normotherme) Humidité de la peau (sèche, moite)
Coloration des conjonctives (roses, pâles) Temps de recoloration capillaire
monitorage , réglage des alarmes 1 à 2 abords veineux fiables
**voir détail slide suivant
** Focus sur la qualité de l’évaluation du pouls Pouls bien frappé: rassurant PAS ≥ 8 mmHg
Pouls rapide et filant: oriente vers un état de choc
Prendre la main de la victime permet d’apprécier l’état cutané:
o Rose et sèche: rassurant
o Pâle, moite et froide: oriente vers une hypoperfusion
Disability :
évaluation neurologique et recherche d’hypoxieEvaluer le comportement : agitation, agressivité, passivité, somnolence, état ébrieux, apathie…
Incohérence des réponses, confusions
Environnement
plus spécifiquement dans les situations traumatologiquesDéshabillage pour inspection Inspecter les plaies
Recherche de lésions vitales Prévention de l’hypothermie Gestion des proches
EVALUATION SECONDAIRE
Problème médical Victime traumatisée
A SNG
B FR, SpO2, EtCO2, DEP, GDS C FC, PA, ECG, hémocue, diurèse, …
Monitorage , VVP D GLASGOW, glycémie
Évaluation de la sensibilité (hypoesthésie, fourmillements…), motricité (faiblesse, paralysie…), recherche d’un déficit
Réflexes pupillaires **
E T°, attelles, pansements…
BU, ECBU
1. Examen physique, paramètres vitaux et outils diagnostics
A PRIORISER en fonction de la situation
** voir slides suivants
** Focus sur le score de Glasgow: évaluation de la conscience chez le patient traumatisé crânien et de la conscience en générale
Indication d’intubation pour un Glasgow ≤ 8
** Focus sur les réflexes pupillaires en complément du score de Glasgow en cas de trouble de conscience
Normal: pupilles symétrie, réactive (réflexe photomoteur) Pupille aréactive: la lumière ne provoque aucun changement
Asymétrie = anisocorie
Un myosis est déclenché par le système nerveux parasympathique. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’un myosis, dont : - La prostigmine (Lepticur®)
- Acétylcholine (insectides et pesticides organophosphorés, intox Digoxine®, Xanax®, Abilify®, Tranxène®, Haldol®, Coumaine®, Tégrétol®, Anafranil®…)
- Tous les morphiniques et opioïdes (méthadone, buprénorphine, héroïne)
Une mydriase est induite par l’intermédiaire du système nerveux sympathique. Les facteurs déclencheurs sont:
- L’atropine - L’adrénaline
- Les antihistaminiques - Laroxyl®
-Intoxication aux antidépresseurs tricycliques (Laroxil®, Anafranil®) - Drogues tel que LSD, cocaïne, exctasy
Myosis bilatéral :
- signes d’imprégnation aux opioïdes - lésion du tronc cérébral
Myosis unilatéral :
- syndrome de Homer (dissection carotidienne ipsilatérale).
Mydriase bilatérale aréactive : - hypotension
- hypoxie
- mort cérébrale
Mydriase unilatérale réactive (seulement sur stimulation lumineuse) : - atteinte d’une nerf optique ou déficit visuel afférent
Mydriase unilatérale aréactive :
- hématome épidural ou sous-dural (lobe temporal) - traumatisme oculaire
- atteinte du nerf crânien III
2. Recueil de données – méthode SAMPLER
les éléments pertinents et suffisants Ressources: patient, secouristes, accompagnant
HISTOIRE DE LA MALADIE SELON LA RÈGLE DU SAMPLER S Plainte du patient, SIGNES, SYMPTÔMES
A ALLERGIES CONNUES
M MÉDICAMENTS pris, traitement en cours P PASSE médical, antécédents
L LUNCH: dernière prise alimentaire
E EVENEMENTS/circonstances d’apparition, événement déclencheur (effort, repos, levée de charge…)
R Facteurs de RISQUE (alcool, tabac, contraception, äge…)
3. Evaluation systématique de la douleur – méthode OPQRST
REEVALUATION
Evaluation de la douleur selon la règle PQRST O ONSET : début, apparition brutale ou progressive
P PALIATION/PROVOCATION/POSIITION:
localisation, ce qui provoque la douleur, ce qui l’atténue…
Q QUALITE qualification de la douleur (brûlure, écrasement, coup de poignard, engourdissement…)
R RADIATION, REGION: localisation, irradie t-elle?Vers où?
S SEVERITE : intensité (échelle de la douleur)
T TIME: durée, depuis combien de temps, épisode similaire?
Prise en charge d’un patient intubé-
ventilé
Installation d’un patient critique en SAUV
Patient intubé ** Patient non intubé
A Vérification des paramètres du respirateur
Mise en place et surveillance de la courbe de Capnographie (EtCO2)
Contrôle du repère de la sonde d’intubation et perméabilité Vérification de la pression du ballonnet
Aspiration si besoin
Vérification de la liberté des VAS Ablation des prothèses dentaires si amovibles
B Canule de Guedel
Monitorage FR, EtCO2, (SpO2)
Surveillance de l’adaptation au respirateur
Monitorage FR, SpO2 Oxygénothérapie si besoin
C Monitorage FC, PA, tracé ECG
Pose de deux abords veineux de gros calibres et surveillance Vérification des voies d’abord centrales (identification des différents abords vasculaires)
Traçabilité des solutés perfusés, bilan entrées/sorties
Monitorage FR, PA, tracé ECG
Pose de deux abords veineux de gros calibres et surveillance
Traçabilité des solutés perfusés
D Surveillance du comportement du patient Surveillance de l’état de conscience
E Pose et surveillance des attelles, réalisation des pansements et surveillance
Prévention du risque d’hypothermie ( couverture, chauffage pulsé, réchauffage des solutés)
Pose et surveillance des attelles, réalisation des pansements et surveillance
** Focus sur la dégradation aigüe de l’état d’un patient intubé Estimer le DOPE:
D: Déplacement de la sonde: repère, mouvements asymétriques
(intubation sélective), vérifier la courbe de capnographie repositionner la sonde, appeler le médecin en cas d’extubation et ballonner au BAVU
O: Obstruction de la sonde: bouchon de sécrétions aspirer
Le patient mord la sonde appeler le médecin pour un ajustement de la sédation ou poser un cale-dent
P: Pneumothorax (barotraumatisme sur ventilation en pression positive):
recherche de bruits respiratoires, emphysème sous-cutané, diminution des mouvements thoraciques, pression de crête élevée compression du ballon difficile du fait de l’hyperpression intra thoracique appeler d’urgence le médecin
E : Equipement défaillant: déconnection vérifier le circuit du respirateur, vérifier le volume de gaz dans la bouteille
La clinique est au cœur de la compétence infirmière dans le prise en charge des situations d’urgence. Elle s’appuie sur des connaissances solides et précises (C1 C5 C7 C8)
Mais aussi sa capacité à gérer son stress et ses émotions
Ses capacités relationnelles y compris en cas d’agressivité (C6) La rigueur dans les soins, la traçabilité et les transmissions sont des critères de qualité et de sécurité (C3 C4 C7 C9C10)
Les urgences psychiatriques
L’évaluation du patient souffrant de trouble psychiatrique sera abordé lors d’une TD
Merci de votre attention