Le chiffre du mois
Cours de méthodologie quantitative : Professeur Olivier Martin
Étudiante : Eva Guerda
Note : 16,5/20
Remarques d’Olivier Martin
Même si les normes varient en fonction des pays, c’est quelque chose dont les statisticiens prennent compte; ils redressent les données.
Est-ce que vous savez si les données ont été redressées ?
Moi : non, je n’ai pas la réponse à cette question.
Le SIDA 1er décembre, journée mondiale de lutte
contre le SIDA
Remarques
Aujourd’hui 1000 jeunes femmes vont être infectées par le virus du SIDA 1000 : chiffre rond (pas une de moins, pas une de plus)
Aujourd’hui : déictique qui fait référence à la date de la journée mondiale du SIDA (le 1er décembre)
On ne sait pas où
On ne sait pas ce qu’il en est des hommes
Contexte personnel et intérêt pour la question
Il y a 20 ans, j’étais en CPGE et nous avions au programme du concours de l’ENS Lyon l’Afrique. Mon professeur de géographie nous a dit qu’en 50 ans, si l’on suivait la tendance actuelle toute l’Afrique serait disséminée par l’épidémie du SIDA.
Vingt ans après est-ce le cas ?
J’ai vécu moi-même en Afrique et j’ai été confrontée de près au dossier, d’abord en tant que
membre de l’Unicef, où je devais recueillir des informations pour la prévention. Ensuite dans
ma vie personnelle.
Problématique
Je vais montrer comment les chiffres du SIDA peuvent être contestés à tous les niveaux mais principalement au niveau de la méthodologie du calcul.
Par chiffres du SIDA j’évoque les chiffres donnés par l’OMS mais aussi par les partenaires puisque les chiffres de l’OMS sont recueillis par les ONG.
Ce chiffre est contesté : le niveau théorique est le niveau qui est à l’origine de toutes les erreurs
liées à ce chiffre
La méthodologie de calcul repose sur un test
Pour calculer le nombre de personnes infectées, on a recours à un test. D’abord les tests ne sont pas uniformisés : il y a plusieurs types de tests selon les labos
Ensuite les normes des pays ne sont pas les mêmes.
Ainsi en France, il faut réagir à 2 des 10 critères.
En Australie, il faut réagir à 3 des 10 critères.
En Afrique, les tests qui ont cours nécessitent une réaction à 1 critère.
Si même personne se fait tester en Afrique puis en Australie, elle est guérie. On parle alors de “Faux positifs”.
Enfin les peaux à forte mélanine réagissent davantage au test. Les personnes à la peau foncée sont plus sensibles au test.
Les personnes épuisées, mal nourries, sous traitement antibiogique, réagissent davantage au test que les autres Source : The House of Numbers, & Les 10 plus gros mensonges sur le SIDA
Méthodologie du calcul : un problème politique et statistique
Pour calculer le nombre de personnes atteintes du SIDA ou infectées par le VIH, l’OMS s’appuie principalement sur les estimations de ses partenaires, à savoir les ONG qui distribuent gratuitement des tests dans la rue.
Méthodologie du calcul
Il y a plus de gens atteints dans les villes que dans les campagnes ou partout où il y a une ONG non pas parce que c’est effectivement le cas mais parce qu’on a plus d’ONG pour mesurer.
Mais comme on l’a dit, une personne fatiguée ou sous traitement antibiotique avec un système immunitaire affaibli réagissait au test => cas des “faux-positifs”.
Problème politique
Les ONG ont des enjeux de financements par rapport aux chiffres du SIDA qu’elles ont
intérêt à gonfler.
Contestation théorique : hypothèse de Duesberg, 1987
Peter Duesberg virologue est le premier contestataire de la thèse de Montagner.
Il était à la recherche d’un article qui démontrait la causalité entre le VIH et le SIDA qu’il déclare n’avoir jamais trouvé.
Duesberg récuse le lien entre VIH et SIDA
“Il propose l'hypothèse que les diverses maladies regroupées sous le nom de sida sont dues à la consommation sur une longue durée de drogues ou d'AZT (qui est prescrit contre le sida), la malnutrition ou d'autres pratiques qui affaiblissent le système immunitaire. Depuis que Duesberg a publié son hypothèse en 1987, les scientifiques ont étudié très critiquement sa pertinence”.
Source Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Duesberg
Contestation notionnelle : l’amalgame entre séropositif et autre virus
Sur le terrain, lorsque les médecins mal ou peu formés ont du mal à établir un diagnostic, ils disposent d’un test qui leur permet de renvoyer à du connu : “le test du VIH”
Ex :
Ainsi, alors qu’une personne peut avoir une plaie qui ne guérit pas parce qu’elle se situe dans une zone humide, on va faire faire le test au patient au lieu de soigner la plaie. La personne dont le système
immunitaire est affaibli par la maladie réagit au test et donc est classée comme séropositive. Il est normal
que la plaie en zone humide ne puisse pas guérir.
Revenons au problème théorique
Nous avons indiqué qu’il n’y avait pas de preuve que la présence du virus VIH soit la garante de l’acquisition du syndrome d’immuno-déficience.
Mais nous avons aussi vu que même la présence du virus VIH faisait matière à débat puisqu’il y a plusieurs tests et que les normes varient en fonction du pays.
Dans ces conditions, il y a un problème méthodologique pour les estimations qui
découle du problème théorique.
Références consultées le 8/12/2018
Avert HIV and AIDS in Kenya https://www.avert.org/professionals/hiv-around-world/sub-saharan-africa/kenya
HIV by the numbers, statistics and you, in Healthline https://www.healthline.com/health/hiv-aids/facts-statistics-infographic OMS 10 faits sur le VIH SIDA https://www.who.int/features/factfiles/hiv/fr/
One https://www.one.org/fr/infos/
Contestation du modèle
Leung, Brent, (2009) The House of numbers, anatomy of an epidemic https://www.youtube.com/watch?v=-dT0BugXqsU Harven, Étienne de, Roussez, Jean-Claude (2005), Les Dix plus gros mensonges sur le SIDA. Paris: Dangles
Rethinking Aids : https://www.rethinkingaids.com/
Conclusion : impact
Impact négatif sur la vie privée des gens : leur moral, la famille, leurs relations sociales
Impact positif sur les finances des acteurs qui vivent du SIDA : laboratoires pharmaceutiques, ONG
Autre impact sur les finances des personnes qui donnent et qui pensent donner
pour une “bonne cause”.
Annexe : Envoi d’un mail pour me renseigner sur le chiffre
Bonjour, j'ai lu avec intérêt la pétition à signer pour la lutte contre le sida qui explique que 1000 femmes sont infectées. Pouvez-vous m'expliquer comment ce chiffre est calculé ?
Ma principale question concerne la méthodologie de calcul de ce chiffre.
Comment peut-on être sûr qu'il s'agit bien du sida et pas d'une autre maladie - en effet, j'ai compris que les gens qui mouraient du sida n'en mouraient pas directement mais d'une autre maladie dite opportuniste.
Ensuite, il y a des débats concernant les tests VIH. On sait que les test donnent aussi de faux-positifs. Enfin, est-ce que lorsqu'on réagit au test du VIH on a forcément le virus (la réponse est non puisqu'il y a de faux-positifs). Si on réagit au test est-ce que ça ne peut pas être simplement la présence du virus et est-on certain que ce virus entraîne/cause le sida (en statistiques on nous apprend que corrélation n'est pas causalité). Je vous remercie de votre réponse.