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2009 with funding from University
ofOttawa
http://www.archive.org/details/lestrennesforcOOsimo
LES
ETRENNES FORCEES,
o u
AH! MON HABIT QUE JE VOUS REMERCIE
!Vaudeville en un
acte.,De M
rs.Henry-Simon
etMaréchallè*
Représenté pour la première fois à Paris
,sur
leThéâtre du Vaudeville,
le3o décembre 18
13;W a
PERSONNAGES. ACTEURS.
DUMONT
,Maître
d'Hôtel garni.ANNE ETE
, sa fille.FINET
,garçon chez Dumont.
LEGROS
,M
d.de
Curiosités.CHICANNEAU,
Plaideur.Un RESTAURATEUR.
Un M
d.de VIN.
Un PATISSIER.
Un NOTAIRE.
Locataires de Dumont.
L'EXPÉDIANT
,Médecin.
BAVARDIN, Avocat.
GOUPiMANDIN
Epicurien.SÉQU1NAC, Gascon.
.M. Edouard.
M
11",, Rivière.Mk
Joli.Guênée.
ïichet Rer. .
Carie.
Justin.
Lecomle.
't.
Garnier
Doisi.i
Neveu.
Charles
La Scène
sepisse chez Dumont, dans une
salie de
ly
llôlrl
ga>~ni.Nota.
M.
Jor.rayant
trouvé lemoyen
de rendre extrêmement plaisans Les changement depersonnages, nous croyons devoirl'in>diquericiaux acteurs des départemensquijouerontle rôlede Finet.
1/
habit noir doit être fait'Ù la LouisXIV
, bordé d'unepluche grise très-étroite, pourle médtcin,on ne metque le bouton du bas de manière àfaire revenirles pans carrément sur le devant;pour l'avocat on le boutonne entièrement, ce qui donne à l'acteur unair élancé;pour CEpicurien , en lailiant tous les boutons et en tendant le ventre, l'acteur prendra la tournure d'un véritable
ourman
d.S'
La
perruque quidoit êtreprimitivement unedecesgrossesperru- ques de médecin , a deux mèchespendantes surles épaules etplu- sieurs autres roulées sur le dos.Dans
lascène 12<". , aumoment
où Finet dit allonsFinet ducourage , il arrache les deuxmèches de devant , et le derrièrerestant seul sa perruque devient celle d'un avocat.Dans
la scène \b°. aumoment
où il dit : encore un plat deton métier,ii arrache lederrièredemanièreque saperruque n 'estplus qu'une espèce de tilus poudrée ; tous ces
changemens
joints aujeu de lajigure de l'acteurproduisent beaucoup d'effet.LES ÉTRENNES FORCEES
,
O U
AH
!MON HABIT QUE JE VOUS REMERCIE
lVaudeville en un
acte.SCÈNE PREMIERE.
A n n
et
t e seule.Allons !
nous
voilà déjà à la veilledu
jour de l'an , etM.
Finet n'est pas encore de retour, le vilainhomme
! C'estdemain
qu'onnous marie
, et ilne
vient pas tantseulement
me
dire ce qu'ilme donnera pour mes
étrémies; depuistrois jourscependant
qu'il est alléàGro-lay, sonpays
natal, ilme
semble
qu'il devrait êtrerevenu
avec tout ce qu'il lui fautpour
se marier.Air
:De Doche.
Sa longue absence, qui m'afflige, Devrait exciter
mon
courroux :Si ,
comme
amant , ilme
néglige,
Que
fera-t-il donccomme
éjjoux?Envahi d'puis qu'euqu'tems j'ie surveille ; Mais à l'approchede l'hymen ,
S'il se faitattendrela veille, Iln'viendra plusle lendemain.
Pourm' vergerd'I'ingrrt qui m'outrage ,
Si j'prenais un autre mari ?
Non
, en formant ce mariageIl sera beaucoup mieux puni.
Lorsque le dépit la conseille ,
Femme,
après unmur
examen .S'contentede bouderlaveille
Et se venge le lendemain.
Oui
certainement , jeme
vengeraiMais
il ne vient pas ; allons,occupons nous
d'autre chose !Mon
père est allé conduire à la diligence nos quatre derniersvoyageurs
et v'ià not' hôtel garni vide encoreune
foisTâchons
demettre
leurscomptes
en règle. ..(regardantson livre)N°.
1.M-
L'expédiant,médecin allemand
, loyer 60 frnour-
riture zéro C'est juste, il dînait tous lesjours chez; les héritiersdeses malades....
N°. a.M.Bavardin,
avocat bègue*110
fr.Mon
père luia fait crédit,mais
c\ st de l'argent sûr,un
avocatn'est pashomme
àmanquer
de paroles. . . N°. 3.M. Gourmandin
épicurien dégustateur Fàrdine, c't'i- talienlàann
drôle de métier !Pendant deux mois
qu'il est restéchez nous) c'était à qui luirendrait visite : lesgigots,
(
4)
les pâtés , les dindons,
noue ne
savionsauquel
entendre, et pouriant fallait voircomme
il recevaitmal
ces gens là.Air
: Tenez,,mu:
,je suisun bon homme.
Parasite, lin et pajustique
,
lî ne trouvait rien à sou goût;
F.t. par habitud' ce critique
Aime
assez à mordre surtout :Médire estl'séul pli isir qui l'touche , Mais
comme
il n'mang' jamais chezlui,
J ciois ben qu'lor&qu'il ouvre la bouche , C'est toujours aux dépends d'autrui.
Enfin N°. 4,
M. Séquiuac
, gascon d'origine , etmenteur
de profession , sans état , vivantdu
fruit cîe son travail , etdonnant
les plus grandesespérances. ... à ses créanciers. . . .Allons , c'est cela ;
mais
ce Finet. . . .voyez
s'il viendra.Ali ! le voici !
SCÈNE II.
Amnette, Finet.
Finît.
Air
: Fillettes , fillettes.J'arrive , j'arrive,
Où
plutôtje m'esquiveDu
logis de mes bons ayeux.Armette, Annette,
Ma
joie est complette,Nous
allonsètre unis tous deux;Mais en formant ce mariage, Songe bien o
âuel est ton emploi :
Tu
doisme
rendre heureux , et, dans notreménage, Tourl'être (bis ) , jecomptesurtoi.A S S ï l T I
(à
part.)
Oui, compte
la dessus ;ne
faisons passemblant
de le voir.F
1N
E T.J'ai
mes
papiers,mou
habit,je
suis fort à présent,jepeux
aller tête levée ; affronter tous les dangers,me marier
enfin
Mais comme
j'aicouru
!A N N
E t t eà
(part.)Il ne s'apperçoit pas
que
je suisen
colère.Fine
t.Ce
sera bien autre ebosédemain
et dèsque
j'auraitouché mes
gages el reçu nies étrennes.Air
:Marche du
roi Je Prusse.Demain, dans ce séjour,
Les soins de
mon amour
Seront réglés sur les heures du jour :
Dèsle crépuscule , en chemin,
J'espè<e te donner la main. -
Tousd'eux , sanstrouble ni chagrin ,
Nous
irons au temple voisinOù
l'on célébrera noirehymen
A
huit heures du matia.Dès i|Uc neufoui so.mé
,
L'omco et terminé $
( 5 )
Chacun, clans unfiacre promené , Chez noussera mené.
PourL'heure du (Une
Où
, par mes ordres , un dindon grasA
midi vous tendra les bras.A
table alors nous resterons Jusqu'à ce que les violonsViennent, en jouant bienoumal,
) Donnerlesignal
Du
bal.| Par un menuet nous l'ouvrons
,
Jusqu'à dix heure' nous dansons : Après nouspartirons saus bruit ; Muis chacun , dans notreréduit ,
"Versles onze heuresnous reconduit...; .
Et toutsera l'ait à minuit.
An nette (à
part. )Je jolitableau !
F
IN
E T.Heim
!que
dis-tu de cela ?Annettb(gs
part. )Ne
luirépondons
pas.F
IN
£ T.MUe. Annelte
Annette( à
part. )Ne
disons rien.F
IN
E T.Est-ce
que vous ne m'avez
pasentendu
? je vaisrecom-
mencer.Annette (à
part.~)Il enrage.
INET.
Etes vous muette
?Annette.
J'étouffe.
F
I N E T.Comment
, vousne
savezdonc
pasque
je rapportedu pays....
.
Annette.
Quoi donc
,Monsieur
?F
IN
E T,Mes
papiers,comme nous
enétionsconvenus
, etun
habit noir toutneuf
quemon grand
père a porté quinze ans.Annette.
Tout neuf?
F
I N E T.Oui
, toutneuf pour moi
qui ne l'aijamais mis*Annette.
Et
que ne disais-tu cehi tout de suite.Fine
t.Tu
nem'en
donnes pasle tems.C6)
A
nn
k t T e ( se radoucissant.')Tu promets donc
de m'aitntr. . ..
F
IN
E T.Sans
cesse.A
IVN
ET T
E.De
penser àmoi
?. . . .Fi
n e t.Jour
et nuit.A
N TV ET T
E.D'être toujours le
premier
àme
direbonjour. . ..
F
I TV E T.Et
le dernier à te dire bonsoir.A
N TV ET T
E.En
ce cas voilàma main
!F
IN
E T.Ali !jarni ! voilà ce qui s'appelle parier.
Air
: Cueillons ces cerises nouvelles.Ah
! quelmoment
Pourm
oh aine ravie ,D'être cou.tant Je tefais le serment.
Un
nœud, charmantDure
toute lavie ,Brouille
damant Ne
dure qu'un instant !A N N
E T T E.De
cet accueil peu favorable,
Tu
ne devrais past'étonner ;Mais puisque tu n'es pas coupable, Je consens à te pardonner.
F
IN
E T,Pour mieux prouvernotre tendresse
,
Faisons trêveaux inimitiés ; (Jar si nous disputons sans eesse
On
va nous croire mariés.Ah
! quelmoment
, etc.SCÈNE III.
Les mêmes, D U M O N
T.1) U
M
ON
T.Hé
, allonsdonc
petite fille, il faut tout prépareran
N°. 8 ,pour un voyageur
qui nous arrive.A N
IN F.T T
E.Mais mon
père cela régarde Nicolas.D
umont.
Je
veux
qu'il nemanque
rien à eujeunehomme.
A N N
ET T
E.Un
jeuneLommc
;mon
père , j'y cours.(7)
SCENE IV.
D U M O N T
,F
IN E
T.D U M
ON
T.Ali ! ali ! tevoilà de retour?
*
F
I JS E T.« J'arrive !
D
um
o >; t.C'est à merveille !
F
iN
et (à
part )Est-ce qu'il voudrait
me compter
la dot rDtjmokt {à
part)Sachons
s'il rapporte del'argent.F
i n r t.C'est toujours
pour demain
la noce?D U M
O 1C T.Diable oui , as-tu songé
aux
préparatifs?F
IN
E T.Certainement
;
{à part)
il est vilain ,demandons
luiun
à compte.
D u m
oN
T.Fort
bien;(
à
part) il estgénéreux
,faisons lui toutpayer.F
IN
e T.Et
j'attendsmaintenant que vous me
donniez. . . .D u m
oN
t.Que
je tedonno.
. . .F
i > E T.Vos
ordres.D
trm
oN
T (à part
).Ne
luidonnons
pasun
sou.F
IN
E T.Comme
c'est votre habitude.D U M
ON
T.Allons
donc
; tu esun
garçon d'esprit !. . .F
IN
E T.Vous me
flattez....D U M
ON
TNon
,non
, tuvaux mieux que
tune
parais?F
IN
E T.Vous
croyez oD U M
ON
T.Je te regardeplutôt
comme un ami que comme un domes-
tique.
F
in
e t fà
part ).C'est
donc pour
cela qu'il n'a jamaisvoulu me payei de
gages.
D u m o n
r.Tu
es bien tourné , debonne
famille».( 8 )
Fi
iv e t.Mon
pcre était maître d'école.D
um
oN
T.Tu
saispresque toutes les langues ; tu asvoyagé
dans jene
saiscombien
depays.F
ix
E T.(,
En Allemagne
, en Italie ; c'estv: ;.D
ïïM
ON
T.Tl
y
a longtemsque
j'avais arrangé cemariage
là, et je l'avoueque
lu n'aurais lien i cela neme
ferait pas changer de résolution.F
1N
E T.Ali !
Monsieur.
. . .D
uM
o N T.Non, non
, tu es tangé ,économe, bon
sujet enfin , et lout ceque
tu feras sera bien fait.F
I if E T.Je le sais bien ; mais. . . .
D
im
os
T.Je
ne veux me mêler
de rien ,absolument
de rien.Fine
t.Cependant
votre fille ?. . . .D
UM
ON
T.Ah
!ma
fille estun bon
parti.F
IK
E T.N'est-ce pas , elle a de la fortune.
D U M
O N T.Non
, elle n'a pas de for'une
,mais
en la mariant . ..
F
IM
E T.Oui
,vous
luidonnerez
quelque chose.D
UM
ON
T.Certainement
, ilfaudra bi nque
je luidonne.
. . .F
IK
E T.Cet
hôtel peut-être.D
VM
OH
T.Non, mon
consentement.F
1N
E T.Et
puii. . . .D V MONT
Et
puis je lui promettrai le reste.F
IN
E T.l'entends.
D U M
ON
T.Que
je lui ferai attendre le plusque
je pourrai.F
IN
E T.Diable , mais elle sera joliment dotée avec tout ça.
D
UM
O N T.Comment donc
?C 9 )
Air
:N'en demandes pas
d'avantage.Mon
cher , une tille sans bien Est un trésor flans un ménage ,Et sita future n'a rien ,
Elle est douce, éronome etsage, Plus rare quel'or.
} Je t'offie un trcsor
N'en demande pas d'avantage.
^
F
IH
E T.Jarni ! faites
vous donc
des rentes avecun
trésorcomme
eela.
D
TTM
ON
T.E' qu'est-ce qui te parle dete faire des rentes ! tu te feras des sout cns ,
une
famille.F
IK
E T.A
labonne heure
, mais. . . .'D u m
oy
t.Tu
auras d'ailleurs des dépenses urgentes à payer.F
I N E T.Ah
! j'aurai des dépenses urgentes àpaver
; fuulra-t.ilprendre
cela sur la dotque vous me donnez
?U U M
ON
T.Non
, d'abordil te faut bienun
habit complet.F
IN
E T.J'en ai un.
D u m
o N T.Eh
bien c'est déjàun bon commencement. Mais
il c-td'u- sage encoreque /époux
envoie ce jour là à : afemme une
petite corbeille.
F
IN
E T.Vuide
?D U M
ON
T.A peu
près ;on met
dedans des bagatelles , des robes, des fichus , '. . . . des gants, . . . quelques paires de bas de soie. . .F
IN
E T.Oui
,une
garde-robe complette.D u m o x
t.Presque
rien, . . .Tu
auras tout celapour
cent francs.F
IN
E T.Allons,
va pour
la corbeille. ( apart)
Je l'aurai avec ce qu'onme
doitau
N°. 1.D
UM
OK
T.Quant au
notaire , c'est différent ; tu sais bienque
c'est toi qui dois le payer.F
IN
E T.Il n'y a qu'à ne pas en prendre !
1)
u m
oN
T.Comment, comment.,
tu voudrais épouserma
fille sans notaire ?(
16)
F
IN
E T.Je ne dis pas cela ,
mais
D
TTM
ON
T.Tu
auraspour deux
louisun
fort joli notaire.F
I > E T.Allons ,
nous prendrons un
notaire,(à part}
le îf°. 2 lepaiera.
D
trm
o >r t.Il nous faut aussi
deux
témoins; ilsamèneront
sans doute leursfemmes.
. . . leurs enfans, s ilsenont. . . .On ne
peut pas renvo\ er ces gens làsans leur faire boireun
coup.F
I N E T.Sans
manger un morceau même.
D u m
o >r t.N'est-ce pas,
un
pâté , quelques volailles.F
IN
E T.Oui
,comptez
sur la volaille,{à part) Le
N". 3y
passeraaussi....
D V M
ON
T.Je calcule
donc que
le repas de noce aveclesviolonsF
IN
E T.Comment
voulez-vousque
je paie aussi les violons?D V M
OS
T,Pour nous
faire danser,mon
ami.F
I N E T.Vous me
ruinezen
plaisirs.D U M O N
T.Ou
n'en saurait trop prendre ,un
jourcomme
celuilà.Air
:De
Lisbeth..Lorsque l'hymen t'enchaînera,
Il faut que chez toi l'on s'égayé>
Ta femme
aussis'amusera ,ï)t l'on sait que dans ce cas là C'est toujours le mari qui paj e.
F
IN
E TComme
moi, prompts à s'effrayer , Ici bas l'on verrait sans doute Bien moins de gens se marier,
S'ils savaient( bis ) tout ce qu'il en coûte.
D U M
O N T.Bail ! avec
une
centaine d'éeus tu le tireras delà.Fine
t.Mais,
c'est toutau
plus simes
gages etmes
étronnesiront à cettesomme.
D V M O V
T'Qu'est-ce
quo
tu parlesdonc
d'étrennes ?F
I N E T.Fardine
, est-ce qu'il nom'en
revientpas, depuis bientôt l8mois que
je suis chezvous?
( 11 )
D U M O N
T.Tu
necomptes
pasj'espèresur cellesque
je te donnerai.F
I N E T.Pourquoi donc
?D U M
ON
T.Au
point hà nous ensommes,
je ne puis plus rien t'offrir cela t'îuunilierait.F
IN
E T.Je
ne
suis pasfier ; maisau
surplus , ily
a assez lonj>temsque
cemédecin,
cet avocat et cegourmand
qui fait des articlespour
les dindons , sanscompter
ce gascon qui loge là,m'en
ont promis.D
TJM
O N T.Ah
! bien oui,compte
la dessus, ils sont partis.F
I IV E TSans me payer?
D U M
ON
T.Jeles ai conduits
moi-même
à la diligence.F
in
s T"Eh
bien !vous
avez fait Làun beau
chef d'oeuvre !mes
étrennes courent la poste àprésent.
D
tm
o N T.Bah
! et nos dépenses.F
I N E T.Sont
retardées.JJ
V M
O N T.Y
pense-tu ?Fin et.
Plus d'étrennes, plus de dépenses.
D U M
O N T.Eh
bien ! plus de dépense-; , plus de mariage.F
I TU E T.Qu'est-ce
que
vous ditesdonc?
D U M O
N T.C'est
comme
ça.F
IN
E T.Après
m'avoirdonné
votre paroleD
um o
N T.Je te la retire.
F
iu
E T.Comment
?D u m
oN
T.Est-ce
que
tupeux me
convenir ?un homme
sans ordre f sans conduite ,mal
bâti ; jeferaisau
juLi cadeau àma
fille.F
IN
E T.Mais vous
disiez tout à l'heure.U u m
oN
T.Qu'est-ce
que
je disais,M,?
est-ceque
tupeux
t'allicr(
,3)
arec nous,
un vagabon
qui acouru
parlont et n'apus©
fixer unie part,
un mauvais
sujet qui n'a pas le sou.F
IN
E T.JVÎais si
vous
m'avanciez. . . .D U M
O N T.Moi
, je n'avance rien.F
IN
E T.Cependant. Ç
D
TTM
ON
T,Va
t-enau
diable!F
in
e T.3e ne
vous
quitte pas!D V M
ON
T.Air
: Vaudeville de Gilles en deuil.J'allais faire un beau mariage , Vit on unpareilimpudent; Cela veut se mettre en ménage Et ça n'a pas d'argent comptant.
Donnez-doncà ce pauvre hère
I'ille rjui vautsou pesant d'or.
F
IN
E T.Vous pourriez m'avancer , beau-père, Quatre cents francs sur cetrésor.
(ENSEMBLE.)
D V M
O PJ T.J'allais faire uu beau mariage , etc.
F
IN
E T.Me
refuser en mariage , Mais il setrompeassurément;F-iut-11 pourse mettre en ménage Avoir beaucoup d'argent comptant.
SCENE V.
F
IN
E T seul.Monsieur Dumont.
. . .M. Dumont
, allons , il nem'en-
tend pas , esprit matériel , il ne pense qu'à l'argent , jevoudrais bien en avoir de l'argent, oui, cinquante mille francs, je n'en
demanderais
pasdavantage pour
le faire enrager, c'est qu'ilme
semble le voir, si j'avais cin-quante
mille francs , se présenterrespectueusement
chezmoi
, le corpspenché
lajambe rade....
le bras tendu, lechapeau
bas.... là,comme
ça .M.
Fihet ,—
c'est
moi, —
ah!M.
c'estma
fille quim'envoye
,—
ah!ah
1 je sais ceque
c'est.— Vous nous
aviez promis.—
Eh
! bienmi
nous verrons.— La
petite est pressée.—
Eh
! Lien qu'elle attende !— Cependant. —
J'ai tant d'af-faires.
— Mais M.
votre parole....— Que
voulez-vous
mon
cherM. Dumont
,an homme comme moi
est bien(
i3)
embarassé ,
on
a de l'argent àrépandre,
desmines
à pro- duire , [des grâces à placer , et voilà ceque
jeme
dis tous les jours ....Air
:L'Amour
estun Dieu
volage.Voltigeons debelle en belle, L'Jif Jime fait
comme
cela,Sans peine à tout prétendra pauvre Finet alte-là.
La mode
te gagne-t-elle?Tomme
tant de creus cerveauxTu
fais ici des châteaux ?Oui, trompé par l'étalage,
Dont
souventj'ai ri tout bas, Jefais le gros personnage Etjen'en suis pas plus gras.Une
voixme
dit : espère !La
nature en tous les temsA
les yeux sur ses enfans.Elle les a donc biengrands ? Car tant de gens sur la terre Se plaignentdeson retard , Qu'envain j'attends un regard :
Jouet dela providence , Depuis vingt-cinq ans, hélas !
Je ne vis que d'espérance Et je n'en suispas plus gras.
OIi! le
beau
rêve! ... queldommage
de se réveiller, c'est, je crois, cet habit noir quim
;a soufflé toutes ces belles idées de grandeurs,ob
!maudit
habitque
je détes'e!SCÈNE V
I.FINET, LEGROS
, suivi d'un valet,portantune
corbeille.L
eg
R o s.Là,
là, posez celte corbeille sur la table.F
in
e t ( apart
).Quel
est cethomme
?L
e g n o s.Ali!
mon ami,
faites-moi
parler jevous
prie àM.
L'expédiant, médecin.
F
i :s E T.C'est impossible,
M (à
part).Que
lui veut-ildonc?
L
E G R O S.Est-ce qu'il voudrait se dérober à
ma
reconnaissance?Fine
t,Non M.
( à par: ). Il luiaura fait faire quelque gros héri- tage peut-être !L
E G E O S.Je viens
pour
le remercier.(
i*)
F
i n e t (à part
).C'est cela
même.
Legros.
Et
lui remettreF
IN
E T.Quoi donc
? (L
EG
R O S.Le
prix de ses soins.F
IN E
T.Bah
! ilvous
adonc
traité?L
eg H
o s.Il
m'a
sauvé la vie.F
IN
E T.Et vous venez
l'eu remercier.L
eg
r o s.Oui
, oui , ( illuidonne pour
boire ).Tenez,
tenezmon
ami
prenezcela et allez viteannoncer M. Legros
,marchand
de
curiosités.F
i n e t.Cinq
francs.Legros.
Ce
n'estqu'un
à compte.F
i n e t (à
part).Sur
ceque
l'autreme
doit : c'est vrai !L
e& R
o s.Eh
! bien allez donc.F
I N E T.Je fais
une
réflexion,M.
sivous
vouliezme remettre
ceque vous
apportez. . . . (àpart
).Ce
serait autant de pris.Legros.
Non
pas ,non
pas. . . je seraicharmé
de causerun
ins- tant avec votre maître.F
I TV E T.Vous
le connaissezdonc?
Legros.
Beaucoup.
F
in
e t ( àpart ).Tant
pis.Legros.
Pas
de figure, cependant.F
iN
e T.Pas
de figure?{à part)
fort bien.L
e G lîos.
J'étais si
mal quand
il vînt chezmoi
. . .Mais
jeme
rappelli- parfaitement sa
tournure,
taille élancée, grosseperruque
, habit noir. . .F
iN
E T ( regardant sonpaquet
).Habit
noir ?. . .( i5 )
L
E GR
O S.Et
lacanne
à bec à Corbin.F
IN
E T.A
bec àCorbin
,M.
ilva
venir. [Ilprend
sonpaquet).
Dans un
instant ilva
venir. ( 11 sort).,
S C E N E VII.
L E G R O
S seul.Oui
, sans doute , je dois tout à cethomme
et ce' n'est pas avec à: l'argent qu'on acquitte de pareils services. .. .Car
enfin , si je suis sur piedmaintenant
, simon com- merce
prospère , fî j'assiste encore à toutes les ventes après décès , c'est, à luique
je dois cettefaveur
quime permet d'augmenter chaque
jourma
collection de curiosités.Air
:Vive une femme
de lête.Dans la ville etles banlieues J'ai formé
mon
cabinet:J'ai les bottes de sept lieues
Du
pauvrepetit Poucet ;De
Samsonj'ai la mâchoire,Le
sceptre de Jupiter, D'Amphitrite une nageoire,Le
compas de Guliver ;De
la tête deMéduse
Je possèdetrois cheveux;
J'ai lajambe d'Aréthuse, Les pieds du diable boiteux
;
De
Silène j'ai le verre;Le
couteau de Gargantua;Une
griffe de Cerbère,Et les deux œufs de Léda ;
J'ai le chapeau de Mercure;
De
Pan j'ai le brodequin;
De
Vénusj'ai laceinture ,La
coiffure deVulcain;Enfin ,j'ai l'autre semaine Pris pour
femme
un vraidémon
,
Etde la Samaritaine J'ai, chez moi, lecarillon.
SCENE VIII
LEGROS, FIN ET
( enmédecin allemand).
Fine
t.Eh
! bienoù
l'y être-t-ildonc
ce chermalade
?que
ehe avre traité,E
e G- n o s.Vous m'avez abandonné,
docteur.F
I N E T.Et vous
venirpour
leremerciement
?( i6
)
L
E OR
O S.Je
m'en
portemieux.
F
i >• r t.En
effet , il n'être pas rcconuaissablc.L. e g b. o s.
C'est
heureux.
F
IN
e t. «Clic lé trouve grosse et grasse maintenant.
L
eo
b. o s.J'ai pensé mourir.
F
IN
E T.Clié avre tout fait
pour
ça.L
eg r
o s.Effectivement , depuis le jour
où vous m'avez aban- donné,
je n'ai plusrevu
la fièvre.Fine
t.J'y être bien sur, cbe l'avais emportée.
L
EG R
O S.Le danser
s'esten
allé avec vous.F
IN
E T.Indubitablement.
L
EG
R O S.Et
quelques beures à peine ont suffipour
enterrerle mal.Fine
t.Jésus mingott' , ebé
en
enterrecomme
çatous les ebours.Jj e
g
r o s.Air
:Du Procès.
Depuis long-tenu on a peu vu
De
talens semblables au vôtre.Fi
n e t.Dans ce
monde
ché suis (onnu.L
E G H. O S.Vous
devezl'êtreaussi dans l'autre.F
I N E T.A
bien des gens , en ce pays ,J'ni rendu plus d'un bon ofiiee ;
Et chaque famille à Paris,
Me
doit au moins un service.L
E GR
o S.Un
service!. . . celuique
vousm'avez rendu
est sans priiF
i ïs kt (à
pari ,.Diable !. . . il ne parle plus de
me
remettre-L
egros.
Ob
! J3 de L'ai pas oublié.F
in
r T. gCbe
entends, "vous avre bu. . . .L
e g i\ o s.Votre
élexir ?non
docteur, mais j\iibu du
vin d«Bordeaux.
( 17 )
F
I N E T.Cela n'être pas
mauvais
dilout, ditout , et vous l'yaurez pris avec cela. . . .
L
e & r o s.Vos
pâles purgatives?uon docteur,
j'ai pris plusieurs tranches de gigot et quelques ailesde
poulets.>
F
IN
E T.Ya
,ya
, çané
avre pis faitmal
,mais vous
avredonc
observé....L
Eg
r o S.Le régime que vous
m'aviez prescrit ,non
docteur , jemangeais quand
j'avais faim et je buvaisquand
j'avais soif-F
I N E T.Qui
avredonc pu vous
guérir?L
eg
r o s.La nature
, docteur.Fine
t.Tarteff! la nature, je la trouve plaisante dé aller ainsi sur
mes
brisées, il n'en fait chaînais d'autre lé nature.Mais
à propos ,ma domestique
, ilmé
avre ditque vous
étiez
venu
pour. . . .L
EG R
O S.Pour vous
saluer, docteur.F
iN
E T.Est-ce là tout ?
L
eg
r o s.Et
vous prier. . . .F
I N E T.De vous
faireune
ordonnance.L
eg r
o s.Oh
!mon
dieu non.Finît.
Vous né
avre qu'à parler.L
eg
r o s.Non, non
, jene me
sens plusaucun
mal.F
IN
E T.L'y
être pasbon
signe.L
eg
ros.
Je prends
beaucoup
d'exercice.F
IN
E T.Frénésie !
L
eg r
o s.Je suis toujours gaî.
F
IN
E T.Folie ! .il
L
e g R o s. seule-Je
ne
m'afflige de rien.(
1»)
F
IN
B T.Ineptie !
L
e g r o ».Je dors paisiblement.
F
IN
E T.Léthargie!
L. E
G
R O S.Je
mange
debon
appétit.F
iN
e T.|
Fantaisie!
L
EG R
O S.Je bois souvent.
F
IN
E T.Hydropisie
!Li E G
R
O 5.Et
jamais d'eau, docteur.Fine
t.Hydrophobie
!Xi E
g
r o sEnfin
je crois n'avoir jamaiseu
autant de santé.F
IN
E T.Soyez
tranquille , ché savre guérir de tout cela.Air
:La
Boulangère.La iaculté, pour plus d'unmal, Possède un exorcisme;
On
guérit avec ce signal Pulmonie, anevrisme,
Et ce remède général Se
nomme
magnétismeAnimal
,
Se
nomme
magnétisme.L
EO H
O 3.Serait-il possible ?
Même
air.Tour un spécifique banal
J'ai pfu de fanatisme ;
Mais attendu qu'al'os frontal J'ai certain rhumatisme.
Touchez-là , je veux pour ce mal rater «lu magnétisme
Animal ,
Tâter du magnétisme*
Cher
docteur jeme
jette dans vos bras.F
IN
E T.Vous
l'y être entrebonnes
mains.L< E
G
R O S.Je le sais , aussi
pour
m'acquitter de ceque
jeVoUJ
dois déjà, docteur,je viens offrir àMadame ecte
corbeille.(
19) F
IN
E T.Qu'est-ce qui l'y avre dedans ?
L
eg r
o s.Un
ajustement.F
IN
E T.Un
ajustement ?L
eg
r o s.CoJhplet ! c'est celui de la fiancée
du Roi deGarje^
que
jeme
suis procuré à la vente de certaine actrice...F
IN
E T.Diantre
!. . . il doit plis être de la dernièremode.
L
eg r
o s. %Oh
! ces habits là nechangent
jamais ;au
surplusm£
reconnaissance ne se bornera pa-. là , docteur, et après
mon
entière guérisou.... je ne vous
en
dis pasdavantage
,vous m'entendez
?F
I N E T.Ya,
ya.Li E
G
R O S.Venez me
voir, eu passant, rue de la Moiiellerie.F
i >r e t.C'est dans le quartier de
mes
affaires.L
e g R o s.Je crois
que nous en
feronsensemble
d'excellente3jAir
:Du Lendemain.
Oui , quevotre ait s'exerce Sur cent malades nouveaux ;
Le
gain demon
commerceDépend
seul de vos travaux.Monsieur , vos cures savantes Assureront mes succès
5
Car je suis toutes les ventes
Après décès. ( Il sort.
)
1,
—
—
— —_____™
SCENE IX.
F
TN E T
seul.Pardine
, cette coi'beille ne pouvait venir plus à propospour
acquitterune
partie des dettes deM. L'expédiant,
j'entendsAnnette
!mon mariage
est sûr à présent •ah
!Inon habit
que
jevous
remercie !l . — : '
—
, 11-SCENE X.
FINET, ANNETTE.
Annette.
Ah! mon
dieuM. Finet
,mon
père vient de -u'dire qu'il n'voulait pasdonner
sa fille àun homme
qui n'a seule-ment
pas d'quoi lui faire faire des habits d'uoce;5!