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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE
D'HYGIÈNE PRIVÉE
/
JD-^e
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE
D'HYGIÈNE, PRIVÉE
—
PARLE DR
J. I.DESftDCHES
Rédacteur en chefdu Journal d'Hygiène Populaire; Secrétaire delaSociété d'Hygiènede laProvince'ctè Québec; MembreCorres- pondantdelaSociété Française d'Hygiène' de Paris;Membie Corres- pondantde la Société des Sciences PlîysVqïies, Naturelles et Climato- logiques de l'Algérie; Diplôme de.Méclaille d'Or à l'Exposition d'Hygiène de l'Enfance de Paris, 188.7,J'"Membre Correspondant de la Sociétéd'Hygiènede l'EnfancedeParis,etc.
Touthommesage qui estimesasanté cequ'elle vaut, doits'attachera connaître lesmoyensde prévenirlesmaladies.
(Hippocrate
)
MONTRÉAL
jfF*>"TYPOGRAPHIE W.
F.DANIEL,
25RUE STE-TIIÉRÈSE
'^^ d'°fy
1888
*
BIBLIOTHÈQUESLtBRARIES
"*4
Enregistré conformément à l'acte du Parlement du Canada, au bureau du Ministre de l'Agriculture, en l'année 1888, parl'auteur. .••
•_
AVANT-PBOPOS
Le développement
intelleciutd; qui s'accentue tous lesjoursau
seinde notre population, nous permetd'es- pérer que, dansun
avenir prochain, leCanada
n'aura rien à envieraux
nations qui*marchent
à la tête de la civilisation. L'éducation sai«re£que reçoit notre jeu- nesse, le zèle énergiqueque
déploie notre clergé pourla bien diriger dans les connaissantes pratiques, dansleshabitudes d'application et detravail, sont des garanties suffisantes pour assurerla
marché
de notre peuple dans sonavancement
physique, intellectuel et moral.Mais
lecadre de cet enseignement*pourrait être élargi, et l'étude élémentaire de l'hygiène
y
trouverait alors une place utile.La
science de l'hygiène est inséparable des autres sciences.Son
but est d'apprendre àl'homme
à user, à jouirde tout ce qui l'entoure, et à se placer dans les conditions les plus favorables à sondéveloppement
physique, intellectuel et moral.Nous
avons donccon-fiance
que
l'hygiène recevra, de la part de nos maisons d'éducation, l'accueil qu'elle mérite.L'hygiène se divise en
deux
parties:on donne
lenom
d'hygiène privée à l'ensemble des connaissances qui s'appliquent à l'individu pris isolément, et celui d'hygiène publiqueaux
règles ou préceptes qui protè-gent la Bantl des individus n'unis dans un* ville ou dan-;
un
village, des habitants d'une contrée, d'unL'hygiène privée et l'hygiène publique concourent à
un même
but : luconservation, l'amélioration etlebien-
des individus et des populations; la virilité, la prospérité el lagrandeur d'une nation. Cette distinc- tion est mile en pratiquer, mais en principe ces
deux
parties se confondent dans une étude commun»).
Pour
biencomprendre
Phygienje publique, il faut avoirune
connaissance approfondit de l'hygiène privée, quiem-
brasse tous les éléments de la science.Maintenant
les traités d'hygiène sontnombreux.
Les uns,
purement
techniques, sont exclusivementdes- tinésaux
médecins; les autres, plus élémentaires, peu-vmt
être facilement. compris del'homme
instruit.Ainsi le "Traité Elémentaire
d'Hygiène
privée"que
nous présentons aujourd'hui à nos maisons d'éducation etau
lecteur avide de'bien vivre, sera,nous
n'en dou- tons pas, reçu avec l'indulgence à laquelle ont droit la lionne volonté, la rectitude d'intention et le travail persévérant.Nous
avons largement puisé dans les ouvrages clas- siques et les publications de Michel Lévy, Bouchardat, Foiissagrives,Brémond,
P. de Piétra Sauta, Eiaut, Monin, Proust, P. Labarthe, etc. Les personnes qui voudront faire une étude plus approfondie de l'hygiène pourront consulter ces ouvrages etpublications, certai- nes d'avance d'y trouver les matériaux nécessaires aucomplément
de leurs recherches.INTRODUCTION
Il n'y a paslongtemps encore, l'hygiènen'était qu'un ramassis de connaissances empiriques; aujourd'hui elle est une science exacte et ccoi;d;tnnée, occupant sa place parmi les autres sciences. Elle, désignela santé
comme
l'attribut naturel d'une existence
sagement
conduite.Elle nous
montre
les infractions à ses lois créant lamaladie. • •.»»•
La
fonction fait l'organe,"•et, partant, l'organisme.Vivre
conformément
à la ligne' scientifique,c'est se pro- curerla gaîté, c'est trouver'la'satisfaction, c'est, enfin, goûter toutes les heureschaTmantes de la vie.Chacun
sait
que
la vie n'estque
l'ensemble d'une foule d'habi- tudes particulières, contribuant intimementà lavigueur ou àla faiblesse corporelle.On
peut dire saus exagé- rationque
la plupart des maladies qui affligent l'huma- nité ne sontque
la transformation d'habitudes déréglées qu'asubies, à toutinstant,notreorganisme.Ne
voyons- nous pas la goutte d'eau quitombe
emplirun
vase ?Ainsiles violations
aux
lois de l'hygiène finissent par engendrerla maladie.Chacun
de nous s'attache à la vie, et s'ycramponne
à l'heure suprême.Chacun
de nous vit vite, à toute vapeur,comme
le train éclair qui franchit l'espace.C'est la vie
du
siècle. Aussicombien
de victimes jon-_6 —
client la route? C'est le petit
nombre
qui arrive à mi- chemin. Pourtant l'hygiène nousmontre
la routr à suivrepour
arriver au terme. L'avenir de lajeunesse donc dans la connaissance de ce véritable élixir de longévité.A
nos enfants,à cet âge "quivibreàtout,"d'apprendre ces notions de l'hygiène privée, qui sont indispensables pour assurer" l'existence individuelle, et
•lent la mise en praticjuk.'exaltera les forces de la
patrie. ;',;.':
L'hygiène est donc adftpfçe à la vie humaine,
comme
le thermomètre l'est à Ia;tëmpérature et le baromètiv à la pression atmosphériqu.'eJ'/'.A
chaque
pas dans la vie, il faut la consulter, sous.peine de désastre.Pour
béné- ficier avec avantage de ses;bienfaits, il importe de bien connaître lemouvement
'de'la vie, se manifestant chezl'homme
parles fonctions (les différents organes qui le constituent.Une
étude, surl'homme
s'imposedonc
tout d'abord. •*")«Comme
toutlemonde
n'apas lemême
tempérament., lamême
constitution, lesmêmes
habitudes, etcomme
chacun hérite des qualités de ses parents,*il importe de considérer
sommairement
ces particularité-, qui s'atta-chent ;i chaque existence.
L'homme
manifeste son entrée dans la vie par la respiration. L'airsi nécessaire àl'entretien de la respi- ration fait, en hygiène,un
sujet de la plushaute impor- tance.La
nature fournit àl'homme
desmoyens
de répara- tion. L'aliment lui est d'une absolue nécessité. Il convient donc de Lien connaître les alimentsque
nous mangeons, les boissonsque
nousbuvons
; il importesurtout de sebieu pénétrer de ce fait que la sobriété dans leboire et le
manger
assure lalongévité.A
cause de l'importancedu
sujet, nous en faisons trois leçons.La peau
constitue l'enveloppeprotectricedel'homme.Cet organe est le siège de diverses fonctions qui sont essentielles au maintien de la santé.
Nous
avonsdonc tout intérêt à bien surveillerle rôle de la peau.De
tous les animaux, il n'y a, dans la nature, quel'homme
qui puisse habiter tous les peintsdu
Globe.C'est
aux
vêtements don: il se couvre qu'il doit ce pri- vilège. L'hygiène des vêtements a donc droit de citédans cetraité.
Le
Créateur acondamné l'homme
au travail; le tra- vail estdevenu
parcek
une source de santé. Notreneuvième
leçonlui seraconsacrée.De
nosjoursles exigances de la vie sociale imposent àl'homme
instruit une vie sédentaire.Mais comme
le travail musculaire est nécessaire à la santé,l'homme
qui se livreaux
travaux de l'intelligence est obligé de recourir à certaines pratiques pour contrebalancer l'in- fluence funestede l'immobilité musculaire. Ces prati- ques s'appellent exercices et gymnastique.La
con- naissance de ces exercices n'est pas de trop ici.l'armi les besoins de l'homme,l'habitation est
un
des plus urgents. Elle lui sert d'abri contreles intempériesdu
dehors; elle constitueun
des éléments essentiels de l'organisation sociale; puis,l'homme y
passe lamoitié de sonexistence. Envisagée à ces difféients points de vue,l'habitation est doncune
question capitale pour la famille, et constitueun
des plusbeaux
problèmes de l'hygiène.— 8_
iprès avoir fait mention des lois
fondamen-
taies de l'hygiène privée, qui,
quand
ellesment
observées, prolongent la vie, et par suite procurent laBanté el le bonheur, nous parlons des maladies conta- gieuses, qui sont mitant de l'hygiène privée que de l'hygiène publique.
L'homme
vivant en société doit chercher à se pr< >ntre\toutes les classes dema-
ladies. EnagissanI de la sôftfc il contribue à arrêter la
marche
d'unfléau régnant.y^Lp.question des mala coir intéresse dondïp'ût individu qui a àcœur
8a santécomme
celle des''•'••
yens.
Chacun
veut protégercomme
la Bociéf^'tfésrre l'êtrepareillement.Pour
mieux
servir l'intelligence du lecteur nous avons voulujoindre à notrç#t"fraité"
un
glossaire qui donnera l'étymologie d'un cçtffiwnnombre
«le mois, avec Lesquels le lecteur qui n'esttpas médecin esl peu
familier. •••*•'•
Notre "traité élémentaire,><J,'hygiène privée"
com-
prendra donc don/.- leçons, atadi réparties:Première leçon :
l'homme
et l'hygiène.Deuxième
leçon : des conditions individuelles.Troisième leçon : de l'air et de ses altérations.
Quatrième
leçon : de l'alimentation et des alimiCinquième Kçon
: des boissons alimentain Sixième leçon :du
régimi .Septième
leçon: de l'hygiène de la peau.Huitième
leçon : des vêtements.Neuvième
leçon :du
travail.Dixième
leçon : de l'exercice.<Mi/ièine leçon . des habitation i.
Douzième
leçon: desmaladies contagieuses.Enfin, l'auteur devait mettre à exécution l'idée dont
il estfier d'avoir été le
promoteur
: l'enseignement des éléments de l'hygiène dans nos maisons d'éducation.Le
double désir d'intéresser le lecteur et de donnerl'idée de l'utilité de cette science a-t-il été réalisé ?
Dans
cecourt ouvrage, a-t-oncompris l'immense étendue de cette science, qui ressemble à ce chêne fabuleux" dont latête
aux
cieux était voisine,""
Et
dont les pieds touchaient à l'empire des morts ?"
L'avenir ledira.
PREMIÈRE LEÇON
L'HOMME ET L'HYGIENE
Le rùledel'homme dansla création.
—
L'influence réciproque ducorpset de l'âme.—
L'art debien vivre.— Lesphé- nomènes de lavie chez l'homme.- Dela digestion.—
Delamastication.
—
De l'insalivation.—
De la dégluti- tion—
Delachymification oudigestion stomacale.—
Dela chylification ou digestion intestinale.
—
De l'absorp- tion.— Dé
la circulation—
Dela respiration—
Dela res-pirationdela peau.
—
Dessécrétions.—
Le systèmener- veuxestlesiège de nos fonctions de relation.—
Lecer-veauestlesiège de nosfacultés.
DU RÔLE DE L'HOMME DANS LA
CRÉATION.— L'homme
est
un
animal,mais doué deraison. Il naît, il se nourrit etmeurt comme
les autres animaux. Il reproduit dans son organisme toutes les conditions fondamentales réa- lisées par les vertébrés.Mais
l'homme, c'est la nature ayant conscience d'elle-même.La
perfection de son être, la grandeur de son intelligence, la beauté de son langage articulé, la sublimité de sadestinée, le mettent, absolument à partdu
reste delà création.Avec
toutes ces prérogatives,l'homme
peut souvent lutter avec avantage contre la nature, se faire des auxiliaires des élémentsnaturels, et les utiliser à sonprofit.L'homme
a l'univers pourpatrie, et son industrie pourvoit partout à son existence. Il jouit d'une entière liberté,et peut n'obéirqu'à sa raison. Ses sentiments sont solidaires—
12—
de son intelligence, et sa volonté seule les contrôle.
Enfin,
l'homme
u une connaissance parfaite«lelui-même,il a aussi l'idée de Dieu, par conséquent l'idée absolue
du
bien etdu
mal. Seul entre tous les êtres créés il se préoccupe «lu passé al de l'avenir, et partant dirige sa destinée. Il est le roi de lacréation.L'influence réciproque du corps et de l'amk.
—
L'homme
estun
êtrecomposé
d'un corps et d'une âme,>i
intimement
unis qu'ils nt, àchaque
instant,l'un sur l'autre. Et quiconque refuse de reconnaître l'immense utilité de cet accord
harmonique
dans sa création, brise son existence : car toute dégradation physique s'accompagne d'une déchéance intellectuelle et morale, et via versa.L'hygiène devient
donc
lecomplément
indispensable de toute éducation : la vie del'homme
est subordonnée à l'éducation qu'il a reçue, etl'homme
est responsable, à certains égards, de sa vieet de sa sauté.De
là, pour tous les instituteurs, l'obligation d'inculquerdans l'es- prit de lajeunesse les règles de I'HygiÈne PHYSIQUE elde I'HYGIÈNE MORAXE.
La
devise de cette science i«'
M>
ns sana wj corporesano" un
esprit sain dans un corps sain.L'art DE BIEN vivre.
—
Vivre est bon, et l'appétit dela vie est universel. Conserver la santé, c'est
un
art complexe, fait de prudence, de retranchements, demo-
dération, de bon
gouvernement
de sa vie,comme
de ses passions et de son activité.La
connaissancedu mou- vement
de la vie chezl'homme
n'a pas seulement pour but i dre le besoin de Bavoir qui se développe àmesure que
l'intelligence grandit; mais elle est émi-—
13—
nemment
propre à donnerau jugement
cette rectitude précieuse, sans laquelle les vertus civiques les plus belles sont souvent insuffisantes pour diriger sûrement dansle cours de la vie.De
là l'importance pratique d'avoirune
idée exactedu mécanisme
à l'aide duquel se manifeste le mystérieux principe de la vie : c'est dela dernière évidence.
La
vie chezl'homme
secompose
d'un certainnom-
bre dephénomènes
ou fonctions qui s'accomplissent dans autant de systèmes dJorganes qu'ily
a de fonc-tions différentes. Les unes consistent dansla formation et la transformation incessante des parties de notre corps; les autres regardent nos rapportaavec le
monde
extérieur. Leur activité est
permanente
et continu^, depuis lemoment
de la naissance jusqu'à celui de la mort. Ces fonctions se divisenten fonctions de nutri- tion et eu fonctions de relation. Les fonctions de nutritioncomprennent
la digestion, l'absorption, la cir- culation, la respiration; les fonctions de relation s'ex- ercent aumoyen
des sens, qui sontsous la dépendance immédiatedu
système nerveux cérébral.De la
digestion.— La
digestion est lafonction qui apour but de transformerles substances alimentaires en
deux
parties : l'une nutritive, le chyle, qui renouvelle le sang, et par suite reconstitue nos organes; l'autre, résidu de la digestion, impropre à la nutrition, qui est expulséeau
dehors.Les aliments subissent diverses transformations de- puis leur entrée dans l'organisme jusqu'à leur sortie.
Les actes de ladigestion sont: la préhension des ali-
ments, la mastication, l'insalivation, la déglutition, la
—
14—
chymification on digestion stomacale, la chyiification ou digestion intestinale, la digestion dans le _
intestin et la défécation.
De
la mastication.—
La mastication des aliments s'effectue aumoyen
des dents, par suite des contrac- tions de certains muscles de la face. Les incisives coupent, les canines déchirent, et les molaires hroyenldents font l'office de la
meule du
moulin. L'insuf- fisance de la mastication estune
cause fréquente de maladie de l'estomac.De
l'insalivation.—
L'insalivation joueun
rôle important dans la digestion des aliments. La ] tyaline (fermeul contenu dans la salive) a le pouvoir de direr h s aliments féculents. ,
De
la déglutition.—
La déglutition est l'ensemble desphénomènes
quiaccompagnent
le passage des ali-ments
«le la bouche dans l'estomac.De
la chymification ou digestion stomacale.—
La
masse alimentaire, arrivée dans l'estomac, est pétrie par les fibresmuscul
lires de cet organe,mis
enmouve- ment
durant la digestion stomacale, et subit l'influence chimiquedu
suc gastrique (pepsine, ferment digestifde do l'estomac),qui la transformeenchyme.
Les aliments azotés OU albuminoïdes sont seuls attaqués par leferment digestif (pepsine) de L'estomac, et son: conver-
tis en peptone, substance soluble et assimilable.
La
durée
moyenne
du séjour des aliments dans l'estomac est de quatre heures ; mais la digestion stomacale est surtout active pendant lesdeux
heures qui suivent l'ingestion des aliments; aussi os doit-on pas prendre de bain avant ce premiertemps
écoulé.—
15_
De la
chylificationou
digestion intestinale.La
digestion stomacale terminée, les aliments chyniifiés s'engagentàtraversl'orifice pylorique,etpassent dansleduodénum,
qui est la première partie de l'intestin grêle. Là, lechyme
se trouve en contact avec la bile (venantdu
foie) et le suc pancréatique venant d'une glande, le pancréas,située en arrière de l'estomac), qui ont pour effet de compléterl'action de la salive sur les féculents, et celledu
suc gastrique sur les aliments azotés.De
plus, ils agissent sur les graisses, qu'ils divi- sent en particules très fines, susceptibles d'être absor- bées par les parois de l'intestin. Lorsque lamasse
alimentaire a subi l'action de tous ces liquides, elle est transformée en chyle ; le chylechemine
dans l'in- testin grêle, où il est absorbé parles vaisseaux chy-lifère3 et les veines, qui letransportent dans le torrent circulatoire, où il se
mélange
au sang et contribue à sa formation. Les aliments solides qui n'ont pas servi à la nutrition, parcourent tout l'intestin pour être expulsés à la garde-robe. Les parties liquides qui ne doivent passervir à la nutrition, sont éliminéesau
dehors sous lenom
d'urine; l'urine est formée dans les reins.De
l'absorption.—
L'absorption est la pénétration dansl'organisme desubstancesvenues du
dehors. C'estun phénomène
d'une importance capitale : la vie ne s'entretientque
parun
échange incessant des maté- riaux liquidesou gazeux, puisésdans
le milieu ambiant, et qui sont introduits dans nos tissus par absorption.L'absorption n'est pas, à
proprement
parler,une
fonc- tion; c'est une propriété qu'ont tous les tissus, et qui—
16—
plus ou
moins
développée suivant leur nature. Elle aun
caractère important;pendant qu'elle s'exécute«huis un tissu, ce tissu
emprunte
àlamatière absorbée quelques-uns île ses principesou
lui cède dessiens ; de Borte qu'après avoir traversé le tissu absorbant, la matière absorbéejouit de propriétés nouvelles.De
la CIRCULATION.— La
circulation consiste dans le transport continudu
sang dans l'intérieur de nos orga- nes, aumoyen
d'un système decanaux
ramifiés. Lecœur
et lesnombreux
vaisseaux quien
dépendent constituentl'appaieil de la circulation.Le cœur
est L'organemoteur
de la circulation; les artères sont lescanaux
de distribution dansles organes ;les capillaires, vaisseauxextrêmement
petits, fontcommuniquer
les artèresaux
veines, et les veinesramènent
le sang au cœur. Le sang des artères est rouge, et aune
direction centrifuge; il est chargé des principes nutri- tifs, qu'il
abandonne
dans son trajet à travers l'écono- mie.Le
sang veineux est noir, suit une direction centripète, et, dépouillé de ses qualités vivifiantes, retourne au cœur.— Le cœur
est divisé endeux
parties entièrement distinctes, l'une appeléecœur
droit, l'autrecœur
gauche.Le
cceui droit reçoit le sang «les veines et le lance dans lespoumons,
où il est revivifié au contact de l'air atmosphérique.Le
sang revient despoumons
aucœur
gauche, qui le lance, à son tour, dans les artères à travers tous les orgaues.La
durée d'un tour complet de la circulation est de 25 à 30 secondes environ.La
régularité et la perfection caractérisent la circulation normale. Lemouvement
alternatif
du
sang dans les artères et les veines nous—
17—
permet de compterle
nombre
depulsationsdu cœur
dansun
temps donné. Ainsi, parle pouls, on constate la fré- quence, la régularité ou l'irrégularité de la circulation.liarespiration et la circulation ont
un
rapport sensible-ment
constant entre elles.Le cœur
bat quatre pulsa- tions pourune
respiration.On comprend
l'importance decesdonnées physiologiques pour l'étude des maladies.De la
kespiration.—
L'acte respiratoire a pourbut
de transformer le sang veineux en sang artérielau moyen
del'air atmostphérique. Lespoumons
en sont le siège principal. L'air, en pénétrant dans les pou- mons, vient en contact avec le sang, qui s'empare de l'oxygène et dégage de l'acide carboniqueetdes vapeurs d'eau.Mais
lephénomène
essentiel de la respiration se passe dans l'intérieur de nos organes; il consiste dansune
sorte de combustionaux
dépens de l'oxygènedu
sang, qui produit de l'acide carbonique. Ici, pour l'intelligencedu
lecteur,nousajouterons qu'un phéno-mène
analogue à celui de la respiration dans nos organes, se passequand
on fait brûlerdu
charbon dansun
vase rempli d;air; on voit l'oxygène de l'air dispa- raître et être remplacé par de l'acide carbonique; il se dégage enmême temps
dans lesdeux
cas de la chaleur.Ilressort decequiprécède
que
lesacteschimiques delarespiration
comprennent
: 1. les modifications éprou- vées parl'air introduit danslespoumons
; 2. cellesque
subit le sang qui traverse nos organes.La
respiration secompose
dedeux mouvements
alternatifs qu'on appelle l'inspiration et l'expiration. L'inspiration con- siste dans l'introduction et la circulation de l'air dans espoumons,
et l'expiration dans son expulsion.La
—
18respiration se reproduit 18 fois à la minute, et offre cette particularité
que
letemps
de l'expiration est toujoursun
peu plus Ion»que
celui de l'inspiration.La
BESPIEATIOH DE LA PEAU.— La peau
est aussiun
organe de respiration, mais àun
degrébeaucoup moin-
dreque
lespoumons.
Cette fonction de la peau est caractérisée parun dégagement
plus considérable de vapeur d'eauque
d'acide carbonique ; elle éprouve des modifications importantes en rapport avec la tempéra- ture et l'état hygrométrique de l'air. Elle ne peut, enaucun
cas, remplacerla respirationpulmonaire
(ÎHALEUB animale.
— La
chaleur animaleest le résul- tat des combustions qui s'opèrent dans l'économie,anx
dépens de l'oxygène de l'airdans le sang; la formation de l'acide carbonique et celle de l'eau en sontlesdeux
principales sources. Il n'y a pas de foyer centralet unique préposé à la production de la chaleur animale : tous les tissus, à des degrés divers, participent ù cette fonction.Ce phénomène
de la chaleur animale cons- titue la température propre de l'homme, température qu'il conserveau
milieu des variationsmême
brusques de la température extérieure.Le
température del'homme
en santé est de37A
degrés centigrades. Elleaugmente
dans la maladie;et son accroissement est eu rapport avec l'accélérationdu
pouls.DES
BÊCRÉTIONS.— La
sécrétion estune
fonction de nutrition, à laquelle président les glandes. Elle s'en- tretientaux
dépens des matériauxvenus du
sang et élaborés par les glandes.Le
Liquidesécrété estexpulsé«le l'économie
ou
résorbé par elle. Les sécrétions sont dedeux
ordres: 1. d'après la manière dont le liquide*—
19—
est sécrété; 2. d'après sa destination. Les sécrétions jouent
un
rôle indispensable dans la fonction de nutri- tion. Ily
a des sécrétions qui enlèvent de l'économie ceque
lemouvement
de la vie a rendu inutile,ou
même
nuisible.Exemple
: la sécrétion urinaire, la sécrétion cutanée.H y
a des sécrétions intermittentes séparées pardes intervallesderepos complet.Exemple
:la sécrétion
du
sucgastrique,qui n'a lieuqu'aumoment
de la digestion stomacale,ou
sous l'action de certain?médicaments
; cette sécrétion est résorbée. D'autres sécrétions enfin, tellesque
lasalive, la bile, sont en parties rejetéesau
dehors et en partie reprises par ab- sorption. Bref, la vie ne s'entretientque
parun
état continuel demétamorphose du
sang, qui se régénère àchaque
instant par la digestion; c'est lui qui reçoit,pour les conduire vers les organes d'expulsion, les matériaux usés par le
mouvement
de la vie.Le système nerveux
est le siègede nos
FONC- TIONSde
relation.— Nous
avons étudié précédem-ment
la manière dont nos différents organes accomplis- sent chacun leur fonction.Nous
allons maintenant établir la solidarité qu'ont tous ces organes entre eux, etmontrercomment
ils sontamenés
à agirenharmonie
les uÙ3 avec lesautres,
pour
l'avantage et la conserva- tion dela santé.Disonstoutde suiteque
cette harmonie dansl'action des différentsorganes estassuréeaumoyen
du système
nerveux.Le
systèmenerveux
estcomposé
de trois parties, le cerveau, la moelle épinière et les nerfs.Le
cerveauest lesiègedelasensibilitégénérale, des perceptions sensoriales, des facultés intellectuelles et affectives ; il présideau mouvement. La
moelle—
20—
épinière est
une
tige nerveuse quiémane~du
cerveau, laquelle viennent aboutir la plupart des nerfs ré-pandus
dans toutes les parties de notre organisme.Ainsi,
aucune
action physiologique ne se passe dans l'intérieur d'un organe sans la participation obligéedu
terne
nerveux
cérébral;aucun mouvement
volon- taire ue peut être accompli, à moinsque
le stimulant nerveux, partantdu
cerveau, n'arriveau
nerfmoteur
par la moelle épinière.Le cerveau
est le siège de nosfacultés.— Le
cerveau est l'instrument indispensable à l'exercice de nos facultés, et la condition essentielle de leur fonc- tionnement régulier. L-îs facultés principales de l'homme, au pointdevue
physiologique, sontau nombre
de cinq :1a sensibilité, la contractilité,la volonté,L'intel- ligence, L'expression.La
sensibilité est la faculté qu'al'homme
de recevoir les impressions par l'influence des objets extérieurs, et d'en avoir conscience; la contrac- tilité consistedans
l'exécution demouvements
spon- tanés, et la volonté a le pouvoir d'exciter cette con- tractilité, et d'en varier les effets dans lavue
d'arriver à un résultat prévu par l'homme. Enfin, les facultés intellectuelles servent à (lesphénomènes
qui rappellent à l'esprit Les idées produites par les sensations, et per- mettent de les comparer, d'eu tirer des idées générales et d'en déduire des motifs de conduite.Enfin, toutes les connaissances de
l'homme
sont le résultai de sessensations,de sesobservations. *La
voix, ce merveilleux instrument lui sert pour se mettre en relation avec ses semblables, pour leurcommuniquer
ses sensations, ses peusées, sesvolontés.
On comprend
—
21—
que
les sens (la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe et le tou- cher) jouentun
grand rôle dans l'acquisition de nos connaissances. Les sensations qu'ils donnent sont desphénomènes purement
passifs, et le résultatd'une cause interneou
externe,que
le nerf sensorial transmet au cerveau.La
connaissance de cette sensation constitue la perception; c'est alors seulement que la volonté intervient, et détermine des actesque l'homme accom-
plit dans toute la plénitude de son intelligence.
En
terminant, nous répéterons que, pour bien com- prendre l'utilité de l'hygiène, il faut avoirune
idée d'ensemble de l'entretien etdu mouvement
de la vie chez l'homme.Ainsi se montrent la raison et l'importance de notre première leçon.
DEUXIÈME LEÇON
DES CONDITIONS INDIVIDUELLES
Lesconditionsindividuelles.
—
Desâges:—
l'enfance ; lajeu- nesse;l'âgeviril ;la vieillesse.—Constitutionettempéra- ment.— H
y aquatre tempéramentstypes.—
Tempéra- ment sanguin; règles hygiéniques.—
Tempérament lymphatique; règles hygiéniques,—
Tempérament ner- veux ;règles hygiéniques.—
Tempéramentbilieux;règles hygiéniques.—
Tempéraments composés.—
Des habi- tudes.—
Del'hérédité-—
Conclusion.LES CONDITIONS INDIVIDUELLES.
— Dans
la présenteleçon, nous considérons les conditions inhérentes à
chaque
individualité dans la lutte pour l'existence.Comme
tous les êtres vivants,l'homme
estsoumis
àun
travail incessant de destruction, qui est partoutune
suite nécessaire de la vie.Mais
le terme de la vie relèveexactement
de la nature des types individuels.C'est pourquoi nous exposerons quelques notions sur
l'ào-e, la constitution, le
tempérament,
les habitudes, l'hérédité, qui constituent la force de vitalité chez chacun de nous.Dis
.vis.— La
vie del'homme,
par rapport à sesquatre principales périodes, qui sont: l'enfance, la jeu- nesse, l'âge viril et la vieillesse,a souvent été
comparée aux
quatre saisons de l'année.Mais
en réalité lesûo-es ne se limitent pas d'une façon aussi tranchée
que
—
23—
cette division pourrait le faire croire: l'existence de
l'homme
passed'un âge àun
autre sans transition bien appréciable. Cependant, l'organismehumain
présente successivement quatre ordres dephénomènes
:l'enfance, qui dure depuisla naissance jusqu'à 12,
13
ou14
ans;LA
jeunesse, qui se prolonge jusqu'à l'époque où l'individu a atteint son complet développement, ce qui a lieu vers trente ans. C'est durant cette périodeque
le cerveau est le
mieux
disposé pour profiter de l'ins- truction ;l'âge viril, quiest lapériode de la viedontil est le plus difficilede déterminer ladurée;elle seprolongegé- néralement jusqu'à 60 ans, quelquefois jusqu'à 65 ans.
Durant
cet âge,l'homme
jouit de toute la plénitude de 3es facultés physiques et intellectuelles. C'est alorsque
sontempérament
prendun
caractère décisif;LA
vieillesse, qui est lapériodedu
déclin de la vie.L'homme
quiabuse de la vie vieillit debonne
heure et arrive rapidement à la caducité.Une
vie régulière-ment
suivie conduitàune
heureusevieillesse.Mais
enfin onvoit alors seperdrelaforce et laverdeur;le teint,resté rose, devient blafard ; les chairs, jusqu'alors fermes, s'affaissent, et le visage se ride. C'est alorsque
la fin est proche,que
la loi fatale de la vie s'exerce dans toute sa rigueur.L'âge le plus en proie
aux
maladies est l'enfance ; puis les chances demort
vontdiminuant
dans lajeunesse et l'âge viril, pourreparaître dans la vieillesse, aussi
nombreuses que
terribles.Constitution
ettempérament. — La
constitution— M —
et le
tempérament
sontdeux
choses distinctes.La
constitution estune manière
d'être,un
état général de l'individu, d'où résultent son degré de force phy- sique, la régularité plus oumoins
grande de ses fonc- tions, la force de résistance qu'il opposeaux
maladies, enfin le plus oumoins
de chance de vie qu'il possède.D'après Halle, " les
tempéraments
ont entre leshommes
des différences constantes, compatibles avec la conservation de la santé etde la vie, dues àune
diver- sité de proportion et d'activité entre les diverses partiesdu
corps, et assez importantes pour modifier l'écono- mie."La
constitution estdonc
la formule de l'organi- sation particulière dechaque
individu; elle est enfin le fond de la nature individuelle.Le tempérament
est lamanière
d'êtredechaque
individu, déterminée parun
systèmed'organesquiprédomine
sur tous les autres.Le tempérament
enfin, c'est la forme plusou moins
durable de la nature individuelle.Il y
a quatre tempjêraments
types.—
Dans,l'état actuel de la science, on distingue quatre tempé- raments types: 1.
tempérament
sanguin ; 2. tempéra-ment lymphatique
; 3.tempérament nerveux
; 4. tempé-rament
bilieux.Nous
retracerons ici les principauxtraits de
chacun
de cestempéraments.
TEMPÉRAMENT
SANGUIN.— Le tempérament
sanguin estle plus favorable à l'harmonie des fonctions de notre organisme.On
le reconnaît,au
physique, parl'activité prédominante de la circulationdu
sang, parun
visage coloré,un
teint vermeil,une
physionomie animée, desyeux
ordinairement bleus, descheveux
châtains,un
embonpoint
modéré,un
col court. L'individu àtempo
—
25—
rament
sanguin est généralement doué d'une force musculaire développée. Il est caractérisé, au moral parune
imagination vive et riante, unemémoire
heu- reuse des passions violentes.Les personnes sanguines sont prédisposées
aux
mala- dies inflammatoires et fébriles,aux
hémorrhagies et à l'apoplexie.Règles hygiéniques.
—
L'hygiènerecommande aux
tempéraments
sanguinsune
alimentation saine,peu
abondante,peu
excitante, plutôt végétale qu'animale, et particulièrement l'absiinence des liqueurs spiritueuses.L'exercice fréquent leur est nécessaire pour activer, dépenser le plus de sang possible, de ce sang qui, chez
eux
surtout, se répare avectant de facilité.La
chaleur leurest contraire, parce qu'elle prédispose davantage à l'affluxdu
sangau
cerveau; le sang, se portant en Quantité trop considérable, peut constituer l'apoplexie.Tempérament lymphatique. —
Les attributs phy-siques de ce
tempérament
sont: taille assez avanta- tageuse, corps assezvolumineux
et replet,chairs molles, physionomie peu animée, visage pâleou
légèrement coloré, mais assez souvent plein,système
pileuxpeu
développé,cheveux
rouges ou blonds,yeux
le plus souvent bleus et ternes, regard langoureux,volume
exagérédu
nez, des lèvres et desoreilles, dentsaltérées»démarche
nonchalente.On
observe,au
moral,une
intelligence faible,une mémoire
infidèle,une
imagina- tion froide, des passions tranquilles.En
revanche, lejugement
est droit et sûr.Les personnes lympathiques sont portées à la
bonne
chère,
aux
liqueursalcooliques, à l'oisivité. Par tem-«- 26
—
pérarnent, elles sont prédisposées
aux
troubles d'organes, à l'anémie, à la scrofule; elles offrentun
faible dpgré de résistance à l'action des agents physiques etaux
causes de maladies.Chez
elles, les maladies sont rebellesau
traitement, et ontune
tendance à passer à l'état chronique.Règles hygiéniques.
—
Les règles hygiéniques sont icide surveiller l'état de santé, de combattre de
bonne
heure lemoindre symptôme
de maladie, d'éviter l'hu- midité, surtout l'humidité froide, et en général toutes les causes morbides. L'alimentation doit être abon- dante, essentiellement azotée.Autant que
possible vivre à lacampagne.
Tempérament nerveux. —
Il est très difficile de donner autempérament nerveux
des caractères précis.Il est évident, cependant,
que
c'est lesystème nerveux
quidomine
et règle l'action des autres organes. Lessujets nerveux sont maigres, secs, vifs, alertes, presque toujours en
mouvement
; leurscheveux
sontbruns ou noirs, leur barbe précoce est bien fournie. L'impres- sionabilité extraordinaire des personnes nerveuses lesempêche
de se livrer àun
travail qui exigeune
grande contention d'esprit. Elles sont douées d'une imagina- tion ardente, d'un esprit vif, et sujettesaux
affections névrosiques. Leur vie est des plus accidentées, si debonue
heure on n'a pas cherché à paralyser la prédo-minance
de l'élémentnerveux
par la force de la volonté, si on n'a pas appris aujugement
àdominer
l'imagination.Le tempérament nerveux
exerceune
influence con- sidérable sur la plupart des maladies; il réveille destroubles d'énervation qui revêtent
une
gravité plus apparenteque
réelle.Règleshygiéniques.
—
Eviter tout ce qui peut aug-menter
les émotions,comme
lalecture des romans, les veilles prolongées; éviter aussi le régime excitant; insister sur l'usage fréquent des bains, et prendrebeaucoup
d'exercice; substituer autantque
possible l'activité physique et musculaire à l'activité cérébrale ;habiter, s'il se peut, la campagne, par rapport
au bon
air et à latranquillité.Tempérament
bilieux.— Le tempérament
bilieux présente, au physique, les caractèresque
voici: la taille estmédiocre, la charpente osseuse forte ;il yamaigreurou
très peu d'embonpoint, les formes sont rudes oudurement
exprimées, les chairsfermes ; lesmusclessont vigoureux et saillants, les veines très apparentes; le visage est sec, avecun
teint brun-jaunâtre ; lesyeux
sont vifs et étincelants, quelquefois nuancés de jaune ; les
cheveux
sont noirs, parfois crépus, ettombent
debonne
heure.— Au
moral, les bilieux ontune
intelli-gence développée,
un
caractère ferme, décidé, persévé- rant, des passions violentes et tenaces ; ambition et opiniâtreté.On
ditque
les individus de ce tempéra-ment
sont tout bons ou tout mauvais, et sont capables des plus grandes choses.Règles hygiéniques.
—
Les personnes bilieusesdoivent user de sobriété dans le boire et le manger, prendrebeaucoup
d'exercice, fuir les émotions, surtoutlacolère, éviter la constipation.Les tempérament
composés. - Les quatre types detempéraments que
nous venons de décrire existent—
2R—
quelquefois pure et Bans mélange, mais très souvent aussi ils aonc associés
deux
à d^ux, pour former destempéraments
composés.Les principaux
tempéraments
composés sont : letempérament
nerveux-sanguin,letempérament
nerveux- lymphatique, et letempérament
sanguin-lymphatique.Tous
lestempéraments
sont susceptibles d'êtremo-
difiés, améliorés et changés
même,
par l'observation des règles de l'hygiène, par l'âge, les habitudes et leclimat.I)k L'HABITUDE
—
L'habitudeest cette facultéacquise parl'homme
de répéter certains actes qu'il a déjà faits.La plupart des actes de lavie matérielle, morale, intel- lectuelle et affective, ont plus ou
moins
de tendance àdevenir habituels. L'éducation de l'homme, qui dis]
de la santé et de la vie, n'est au fond qu'une habitude contractée ; ce qui a fait dire
que
l'habitude estune
seconde nature.L'habitude peut faire accepter à notre organique des choses qui paraissent être contraires à son bon fonc- tionnement. Il
y
adonc
de bonnes et de mauvaises habitudes: les premières exercent une influence favo- rable sur la santé, et sont, en général, le résultat d'une hygiène bienentendue,etreposent surl'exercicemodéré
et régulier des principales fonctions
delà
vie matérielle et intellectuelle ; les mauvaise- habitudescompromet-
tent notre santé et notre moral.Les habitudes se contractent atout âge, mais surtout danslajeunesse. Il est donc d'une extrême importance de veiller aux premières habitudes.
Heureux
ceux qui ont eu soin de n'en contracterque
de bonnes !En
( flot, l'habitude finit par prendre
un
tel empire sur-
29—
nous, qu'elle nous domine, et nous rend
malheureux
s'il devientimpossible d'obéir à telpenchant.
La
ténacité des habitudes est en proportion de leur durée : à peine est-on néque
les habitudes se contrac- tent; leurforce s'accroît avec les années, et leur domi- nation finit par devenir toute-puissante.Cependant, nous dirons ici
que
l'habitude, quelque tyrannique qu'elle soit, peut se perdre ; elle peut êtredominée
chezl'homme
encore jeune et maître de lui;
elle peutêtre
combattue
par l'habitude contraire, aidée d'une volonté énergique et d'une persistance soutenue.Ainsi, dès les plus tendres années, il faut s'habituer à régulariser les principales fonctions de la vie maté-
rielle, intellectuelle et morale ;
aux
parentsde faireun
choixjudicieux des
moyens
quijouentun
si grand rôle dans l'artsi difficile d'éleverles enfants. "La
seule habitude qu'on doive laisser prendreaux
enfants, adit J.-J. Rousseau, est de n'en laisser prendre aucune.''"
Une
habitudedu
berceau, dit le proverbe allemand, dure jusqu'au tombeau." Klle devient parfois tellement inhérente à notre organisation que,quand
ou l'arrache brusquement, la santé et la vie s'en vont souvent avecelle.
Un moyen
efficace pour arriver à bien dirigerune
jeunesse, c'est d'étudier avecsoin son âge, son tempéra- ment, sesgoûts, ses instincts et ses passions; c'est alors qu'on pourra donner avec fruit
un
conseil, pour la con- servationou
la suppression d'une habitude.A
l'hygiène revient la noble et délicate mission de veiller sur les individualités, les familles, les sociétés et les peuples.—
30—
I»i l'hÊBÉDITÉ.
— U
estune
loi profondémentinscrite dans les entrailles de l'humanité, cette loi, terrible et mystérieuse, s'appelle "l'hérédité." L'hérédité est la transmission, pur les parentsaux
enfants, de leurs at- tributs physiques,moraux
et morbides. Elle s'accuse dans L'expression des traitsdu
visage, dans la stature, dans la force musculaire, dans le tempérament, daus lesmêmes
facultés intellectuelles, et souvent dans lesmêmes
dispositions morales. Elle se reconnaît encore parun
grandnombre
de maladies qui passentaussi des parentsaux
enfants; tellessont:lascrofule,lecancer, la phtisie, l'épilepsie, le rhumatisme, la paralysie, etc.Cette transmission héréditaire des caractères physiques est
un
fait très fréquent,mais
qui n'est pas constant.Il en est de
même
de l'hérédité des aptitudes moraleset intellectuelles. Les passions, les sentiments, les particularités de caractère subissent l'influence de l'hé- rédité ; aussi voit-on souvent le goût del'alcool, la pas- sion
du
jeu, les penchants vicieux, se transmettreaux
enfants.Comment
modifiercette hérédité mystérieuse ? Il ne rentre pas dans le cadre de cet ouvrage de retracer ici tous lesmoyens que
la sciencehygiénique suggère pour améliorer la constitutionindividuelle.Hâtons-nous
de direque
l'éducation, dont le but est de développerles facultés utiles et de réprimer les mauvaises, modifie trèsheureusement
la loi de l'hérédité ; c'est elle quidonne
à l'enfant surtout les habitudes qu'il auratoute sa vie, enmême temps que
les connaissances indispen- sables daus l'exercice de son état de vie.Conclusion.
—
Enfin la santé,c'est l'exercice facile et—
31—
régulier de toutes les fonctiunsde l'économie. L'habi- tude est
une
des conditionsde la naturehumaine
; elle exerceune
influence considérable sur la santé ; elle est aussi la conséquence de l'éducation, car l'éducation est pour l'esprit et lecœur
ceque
les alimentssont pourle corps. L'hygiène de l'âme etdu cœur
doitdonc
être l'objet de toute notre sollicitude ; elle nous enseigne nos devoirs envers la famille, envers la société, envers notre pays. Notrebonheur ou
notremalheur
et la longévité de notre existence, reposent entièrement sur nos bonnesou mauvaises
habitudes.TROISIEME LEÇON
DE
L'AIRET DE SES ALTÉRATIONS
Del'air.
—
De lacomposition de l'air.—
De lalumière.—
De-là température.
—
De la pression.—
De l'électricité.—
Des vents.— Action des vents surl'homme.
—
Descli-mats.
—
Des climats chauds. -Le régime danslescli-mats chauds.
—
Desclimats tempérés.—
Règles hygiéni- ques.—
Des climats froids.—
L'homme changeant de pa\s.—
Des altérations de l'air.—
De l'air confiné.—
De l'airaltérépar des matières animales, végétaleset minérales.
—
Il y a d'autres principes délétères qui vicient l'air.De
l'AIR.—
L'air atmosphérique est l'agent le plus indispensable à l'existence de l'homme. L'air, c*«*8t lepremier desalimenta, c'estle
pabulum
viia pai excel- lence de tous les êtres organisés, soit végétaux, soitanimaux. Il renferme en lui les conditions les plus importantes de la santé, et les causes les plus
nom-
breuses des maladies. 11 entretient la respiration, et fournit au sang son principe vivifiant.
Eu
pénétrant dansl'organisme, l'oxygène, qui est la quintessence del'air, et le suc alimentaire, qui est la quintessence de la nourriture, se rencontrent dans la circulation, et de leur concours résulte le
phénomène
de la nutrition, c'est-à-dire la réparation et Le renouvellement de nostissus. Il est donc aussi nécessairede bien choisir l'air
que l'on respire
que
l'alimentque
l'onm
inge : car :.le respirons tel qu'il est, avec sa dénoté, sa pression