REVUE BIBI!IOGPAPHIQUF,
LA RACE OVINE ROMANOV
A. DESVIGNES
Nathalie BOUTLER, Denise BOYAJEAN Nathalie ZUZINE
Département
deGénétique animale,
Centre national de Recherches
zootechniques,
I. N. R.A.,
78 -Jouy-en-Josas
.INTRODUCTION
Le facteur limitant d’une intensification de
l’élevage
ovin réside à l’heure actuelle dans le nombred’agneaux
commercialisés par brebis et par an. C’estpourquoi
différentsorganismes
nationaux de
recherche,
voire des firmesprivées,
s’intéressent à la sélection de races ou de souches de brebissusceptibles
de donner unplus grand
nombred’agneaux
soit par un niveau deproli-
ficité
élevé,
soit par leuraptitude
à réaliser deuxagnelages
par an.Dès
19 6 2 ,
l’Institut national de la Rechercheagronomique
apris
conscience de ce pro- blème et aentrepris
dans ce but uneexpérimentation
dont nous aurons àreparler
ultérieurement.L’amélioration de la
productivité
de nos races ovines à viande estenvisagée conjointement
par sélection en race pure et par destechniques
de croisement avec des racesréputées
pour leur haut niveau deprolificité.
Parmi ces dernières,figure
la race Romanov,originaire
d’U. R. S. S.et
qui
a faitl’objet
dans ce pays de nombreusespublications d’aspect scientifique
ettechnique.
Aussi nous proposons-nous
d’exposer
lescaractéristiques zootechniques
de cette race aucours de cette revue
bibliographique. Après
avoir situé sonimportance
dans son paysd’origine,
nous
indiquerons
successivement sescaractéristiques
dereproduction,
de croissance et de valeurbouchère,
les méthodespréconisées
pour sonélevage
et lesexpériences
de croisement destinées à améliorer laprolificité
d’autres racesauxquelles
elle aparticipé.
I. -
ORIGINE DE LA RACE ET DESCRIPTION
En U. R. S.
S., parmi
lesquelques quarante
races d’uncheptel
deprès
de 8o millions debrebis,
la race Romanov est cellequi présente
l’effectif leplus faible,
de l’ordre de8 15
o0o têtes(K
OVNEREV
, 19 66),
mais elle est certainement laplus originale
de par l’utilisationqui
en estfaite et de par ses caractères
exceptionnels
concernant lareproduction.
Elle a été décrite pour(
1
)
Adresse actuelle : Instituttechnique
del’Élevage
ovin etcaprin,
36, rueFontaine,
75 - Paris( 9 e ).
la
première
fois en 1802 par Pc.nxxov, et son berceaud’origine
semble être laprovince
de Iaro-slavl dont les
principales
villes sontIaroslavl,
Toutaïev(anciennement Romanov)
et Ivanovo(L
EBEDEV
, 195 8).
Les avis diffèrent concernant sonorigine ethnique :
certainspensent qu’elle
serait issue d’un croisement entre une race locale et des béliers
importés
de Silésie en y2o, ou de Hollande en 1754.(S OKOLOV , 1 8 53 ,
relate que Pierre Ier a fait venir dans la zone en171 6
deux
bergers
de Silésiequi
auraient pu amener des béliers aveceux).
Par contre, VOROBIEV( 19
66)
cite différentes études réalisées entrei8 53
et 1935 tendant à montrer que cette race necomportait
aucunapport
de sangétranger.
Vraisemblablement obtenue par sélection au cours de nombreuses années àpartir
de la racenordique
à queue courte(S E tK E rr TSC axNxo,
i95z :S
ZYMSKI
, 1954 ),
elle était connuedepuis
fortlongtemps
sur les richespâturages
des rives de laVolga
et s’est étendue ensuite dans d’autres zones : SELIANINE( 19 6 0 ) rapporte qu’elle
a été intro-duite vers I930 dans les districts Ouraliens et Trans-Ouraliens
(provinces
deSverdlovsk, Kirov,
Perm, Tioumen etRépublique d’Udmurt).
Actuellement élevée dansplus
de 30régions
d’U. R. S.
S.,
lesprincipales
zones restent Iaroslavl et Ivanovo où lecheptel
ovin est ioo p. ioo de raceRomanov, Kostroma, Volodga, Arkangelsk
et Kalinine avec 75 à 8o p. 100(M O j AEVA , 1
9 6 5).
KovNE R
EV et al.
( 19 6 7 )
donnent à cette race ladescription
suivante : animal haut surpattes,
au corps en forme de tonneau, aux côtes
rondes,
à la têtepetite
etanguleuse,
aux oreilles dressées et mobiles, aux yeux volumineux, à queue courte et effilée de 13 cm delongueur.
Lesmâles,
cornus ou non, ont un chanfrein
plus busqué
que lesfemelles,
et une têteplus large
etplus
courte.Ils
indiquent
différentes mensurationsreportées
au tableau iqui
montrentl’augmentation
deformat entre 1914 et
1963.
La
toison,
noire à la naissance,apparaît
ensuitegris
bleuté du fait d’unmélange
depoils
noirs et de laine blanche. Le
rapport
nombre depoils/nombre
de fibres de laine varie suivant les animaux dei/ 4
à1/10 ,
la densité totale de fibres étant de l’ordre de z4 à 30 fibres par mm2. Alors que lespoils
ont unelongueur
de 3 à 4 cm et un diamètre de 60 à gomicrons,
les fibres de laine ont de 5 à 8 cm delong
et un diamètre de i8 à 24 microns(finesse
de laine compa- rables à celles desMérinos).
Il existeparfois
des fibreshétérotypiques
d’un diamètre de 35 à 45 microns
qui
sont défavorables aubouclage
de la toison.Enfin,
les mâlesprésentent
une cri-nière de
longs poils
noirs autour du cou et sur le fanon,représentant
une surface de 2 à 3 dM2 à 9mois,
et 5 dm2 chez les adultes. Lemélange
depoils
et de laine assure desqualités
d’isolationthermique
et de résistance au tassement tout à faitparticulières :
le coefficient d’isolation est deux fois à deux fois et demiesupérieur
à celui des toisons detype
Mérinos. Unepelisse, composée
de
poils
de 3 cm delong
et 82microns,
dans lerapport
de1/7 ,
conserve sous despressions
de5
kg/ M 2
et 5okg/m l ,
des hauteursrespectives
de2 ,8
cm et 1,6 cm.Par
ailleurs,
lesqualités technologiques
de la peau(tabl. 2 ) plus particulièrement
safinesse,
sa résistance et son
élasticité,
font que la fourrured’agneaux
de 6 mois estparticulièrement
recherchée pour la confection de vêtements chauds et néanmoins
légers.
C’estpourquoi
le Roma-nov est considéré en U. R. S. S. comme une race à deux fins : fourrure et viande.
II. -
CARACTÈRES DE REPRODUCTION
1
. - Maturité sexuelle et
âge
à lapremière
lutteLe Romanov se
signale
par une maturité sexuelle trèsprécoce (D UKINE , 19 66) puisque
lesmâles sont
aptes
à la lutte dès 3à 4 mois
et que certainesagnelles
mettent bas à 9mois. PANINE( 1957
)
pensequ’il s’agit
là du résultat d’une sélection naturelle liée au fait que les mâles et les femelles étaient élevés en commun.Sans toutefois
préconiser
la mise à la lutte desagnelles
dès lapuberté,
les auteurs montrentqu’un agnelage
relativementprécoce
n’est paspréjudiciable
audéveloppement
ultérieur des femelles :- PANINE
( 1957 ) indique
que desagnelles
bien nourriespeuvent
atteindre lepoids
de4
o
kg
à 6 ou 8mois,
et être saillies à cetâge.
- DOBROTVORSKAIA
( 19 6 5 )
mettant en lutte desagnelles âgées respectivement
de 10-11 moiset de r8 mois obtient des
performances d’agnelage
et undéveloppement
à deux ans tout à faitsemblables.
- SELIANINE
( 19 6 5 ), comparant
lesperformances
dequatre
groupes de brebis mises à la lutte à différentsâges
et selon différents niveaux d’alimentation(tabl. 3 )
conclutqu’une
miseà la lutte des
agnelles
de6- 7 mois,
alors que leurpoids
atteint seulement5 6
p. roo dupoids
adulte,
retarde leur croissance de 10,7 p. 100. Par contre, il recommande la mise en lutte à io- 11 mois à condition d’assurer aux animaux une nourriture abondante.2
. - Saison sezuelle et double
agnelage
On
peut
s’étonner de voir les auteurs réaliser desexpériences
de mise à la lutted’agnelles
à 6, 10 ou 18 mois sans se heurter aux
problèmes
de venue en chaleurs à certainesépoques
del’année que nous connaissons chez nos races très saisonnées. En
fait,
la race Romanovprésen-
terait cette
particularité
tout à faitremarquable
de n’avoirpratiquement
pas d’aneestrus sai- sonnier : dès1 8 02 ,
PLAKHOVnotel’aptitude
des brebis à être saillies en toutesaison,
SMIRNOV(
I935
).
USSAKOVA et FUDELJ( 1941 ) signalent
lapossibilité
d’obtenir deuxagnelages
par anavec des luttes réalisées en
juillet-août
et enjanvier-février.
Il ne semble pass’agir
là d’observa- tions de caractèreexceptionnel puisque
ces derniers auteursindiquent
que le doubleagnelage
annuel a pu être réalisé sur des effectifs de 1540, 925et 724 brebis dans différents
élevages.
Parailleurs,
KOVNEREV( 19 6 5 )
cite desélevages qui
réalisent couramment cetteperformance
sur30
à 40 p. 100de leurs effectifs. Mais il
préconise (IiovNE RE V
etal., 19 6 7 )
de ne remettre en lutteque les brebis
ayant
donné un ou deux agneaux lors duprécédent agnelage.
Parallèlement à l’absence d’anoestrus
saisonnier,
les brebis reviennent en chaleur entre 30 et 40jours après
la mise bas etpeuvent
être fécondées aussitôt(S TROUKOV ,
1943 ; GUERAS- SI MOV
, 1957;
P ANINE ,
Ic3j’!;POKRO V S KA I K ,
1957; etS ELIANINE , 19 6 0 ).
Deplus
la durée degestation
étant réduite deplusieurs jours
parrapport
aux autres races, du fait d’une taille deportée
élevée(K OVNEREV
etal., 19 6 7 ,
observent des durées moyennes de 143-144jours
avecdes extrêmes de
139 - 149 ),
on voitqu’il
estpossible
de réaliser deuxcycles
dereproduction
en365 jours.
Il nous
apparaît regrettable qu’aucun
auteur n’ait étudié l’influence du doubleagnelage
au cours de
plusieurs
années successives sur lesperformances
et lalongévité
des brebis pour tester lespossibilités
d’utilisation intensive de cette race.3
. -
Prolificité (nombre d’agneaux
néspar
brebisagnelant)
Sans citer tous les auteurs mettant en évidence la
prolificité
élevée de cette race,signalons
que les valeurs moyennes observées s’étalent de
1 ,8 4
à 3,20. Lesperformances
individuelles lesplus
élevées sont citées par SMIRNOV( 1935 )
et POKROVSKAIA( 1957 )
avec desportées de 7
à9agneaux, le record absolu semblant
appartenir
à une brebisayant
donné naissance à6 4
agneaux en 12 mises bas.Y
OUDINE et PETROV
( 1957 )
attribuent ceci au faitqu’autrefois
seules étaient conservées pour lareproduction
lesagnelles provenant
deportées triples
ouquadruples.
Maisplus
récem- ment, l’abandon d’un tel critère de sélection a ramené dansbeaucoup d’élevages
le taux de pro- lificité à 1,97, les meilleurs se situanttoujours
à 2,62 avec 245 agneaux sevrés pour ioo brebisagnelant.
Notons que ces moyennes élevées ne sont
généralement
pas le fait deperformances
indivi-duelles
exceptionnelles :
en 1943, STROUKOV note que sur 291 o0o mises bas, 18 p. 100sontsimples,
47 p. 100doubles et 35 p. 100triples
ousupérieures.
Plus récemment( 19 6 7 ),
KOVNEttEVet al., observent sur IIO 600 mises bas une moyenne de 2,15 agneaux pour
respectivement
20 ,
2 p. 100, 5i,3 p. 100 et 24,2 p. ioo de
portées simples,
doubles outriples
contre 4,3 p. 100deportées supérieures
à 3 agneaux. Dans lesélevages atteignant
2,5 à 2,6 agneaux, cetterépar-
tition est la suivante : 6 à 8 p. 100,
3 8
à 40 p. 100, et 44 et4 6
p. ioo contre 8 à 10p. 100. On retrouveégalement
cettehomogénéité
deproduction
lors desagnelages
successifs d’une même brebis : SEMENTSCHENKO( 1952 )
cite une brebisayant
donné 33 agneaux en 8agnelages
avec une
portée
maximum de 5, et une autreayant
donné 21 agneaux en 4agnelages
avec uneportée
maximum de 6. SMIRNOV( 1935 )
note que les femelles donnant 1, 2 et 3 agneaux lors de leurpremier agnelage
donnentrespectivement
lors desagnelages
ultérieurs1 ,8 9 - 2 , 15
et2
,68
agneaux en moyenne. Le caractère deprolificité
est doncrépétable
et ilparaît égalemcnt
être héritable : outre les observations de SMixrrov
( 1935 ) portées
au tableau 4, KovNxxEV( 19 6 3 ) signale
que les femelles néessimples
ont un taux deprolificité
inférieur de 24 à 16 p. 100 àcelui
des brebis nées
doubles,
alors que lestriples
et lesquadruples présentent respectivement
unesupériorité
de y à 3o p. 100et 1,8 à 7,7 p. 100. Ce dernier résultat est vraisemblablement liéau
développement
moinsimportant
des brebis néesquadruples.
Par
ailleurs,
les auteurs mettent en évidence de nombreux facteurs influant sur cecaractère, parmi lesquels l’âge
desbrebis, l’époque d’agnelage
et l’état des brebis au moment de la lutte :- DOBROTVORSKAIA
(i 9 6 5 ) indique
des taux de 1,79 et i,go pour desagnelles
mises à lalutte
respectivement
à io-m mois et à 18 mois. SMIRNOV( 1935 )
montre(tabl. 4 )
que laprolificité augmente jusque
vers le 5eagnelage.
Les observations de KOVNEREVet al.(i96!)
sont similairespuisque
62brebis donnant z,i3 agneaux enpremière
mise bas ont donné aux qe, 5eet 6eagnelage 2
,6
3
agneaux et aux 9 et ioe, 2,26 agneaux.- Comme pour les autres races,
l’agnelage
deprintemps
donne de meilleurs résultats quel’agnelage d’automne ;
KovNEREV et al.( 19 6 7 )
observent enagnelage
defévrier-mars,
uneproli-
ficité de 2,72 contre 2,05 en
septembre-octobre (respectivement
sur 24I et 212brebis).
De mêmeSrI
OUSINE et ZAMORSrcxEV
( 1959 ) comparant
lesperformances
observées dans le cadre d’uneexpérience
de doubleagnelage
donnent les résultats suivants :-
agnelage
d’automne et deprintemps :
2,24 et 2,26 ;-
agnelage
d’hiver et d’été : 2,09 et1 ,8 4 ;
1- le taux
d’agnelage
des brebis maldéveloppées
est inférieur à celui des brebis deplus grand
format.Ainsi,
SMIRNOV( 1935 )
note que dans un mêmeélevage,
les brebispesant
de 55 à6
5 kg
donnent une moyenne de 2,5 agneaux contre 1,62 pour cellespesant
entre 25 et 30kg.
De
même,
KovNE!tEV( 19 6 3 ) indique
que les brebis en bon état donnent 8 à 16 p. 100d’agneaux
de
plus
que les brebis en mauvais état. De son côté, PoxltovsKAIA( 1957 ) rapporte
queparmi
des brebis
supplémentées
avant la lutte,5 6
p. 100 donnent desportées triples
et 33 p. 100 desportées
doubles alors que des brebis noncomplémentées
donnent toutes des doubles.4
. - Durée de l’cestrus
Plusieurs auteurs
signalent
la liaison existant entre la durée de l’oestrus et le taux deproli-
ficité
correspondant :
- POLIKARPOVA, ZELENSKI et 1!TEVZGODINA
( 19 6 3 )
observent des chaleursqui
durent enmoyenne 72 heures
consécutives,
2,7 p. 100 des brebisprésentant
un oestrus de 5 à 6jours.
Ilsmontrent que ce sont les brebis dont l’oestrus dure trois
jours
etplus qui
ont les taux deprolificité
les
plus
élevés(PoLIKARPOVA, 19 6 4 ).
- GuERASSI:vtov
( 1957 )
avait observé unphénomène analogue qu’il
liait au format des brebis : le tableau 5indique
pour 300 brebisayant
une durée moyenne d’oestrus de5 8,6
heureset un taux de
prolificité
de 219,0, les valeurs de ces deux critères en fonction dupoids
vif aumoment de la lutte.
Les auteurs ci-dessus considèrent que la durée de l’oestrus est
proportionnelle
au nombrede follicules et à leur vitesse de maturation ; ils estiment que l’ovulation est
espacée
dans letemps
et que les chaleurs cessent 6 à 8 heures
après
la dernièreponte
ovulaire.La
technique
de lutte libre nécessiterait de ce fait l’utilisation d’ungrand
nombre de béliers pour éviter leurépuisement qui
entraînerait un étalement del’agnelage
et une baisse des taux de fertilité et deprolificité.
GUERASSIMOV(i95!)
note que laprolificité augmente
de1 , 9 8
à 2,40quand
le nombre de saillies passe de i à 5. Demême, POLI KAR PO VA ,
ZELENSKYet NEVZGODINA(
19 6 3
)
montrent que les brebis saillies 2fois etplus
ont uneprolificité
de 2,75 contre 2,io pour celles saillies une seule fois. Ils recommandent enconséquence
le recours à la lutte en main ouà l’insémination artificielle
quotidienne (ou biquotidienne) pendant
toute la durée de l’oestrus pour assurer la fécondation des ovules au fur et à mesure de leur libération. Untroupeau pourrait
ainsi être inséminé au cours d’unepériode
de 15 à 20jours,
et réaliserl’agnelage
dans un
laps
detemps
presque aussi restreint.Les différentes méthodes de lutte
permettent peut-être d’expliquer
des taux de fertilité très variables selon les auteurs : alors que PERECOrrE( 1950 )
considère que seulement8 3
p. 100 des brebis sontgestantes après
lalutte,
KOVNEREV( 1955 )
annonce 90,4 p. 100 de réussite sur125
brebis et Goxs
( 1945 )
99 p. loo sur5 88
brebis.5
. - Rusticité des mères et
longévité
S
ELIANINE
( 1957 ) indique
une mortalité de1 6, 9
p. 100chez les brebisadultes,
dont les causes seraient essentiellement les maladiespulmonaires
et lesparasites
intestinaux. Ces taux sont très différents suivant le moded’élevage puisque
YOUDINEet PETROV(i95!) signalent
une morta-lité de io à II p. ioo pour des brebis élevées en
bergerie
contre 3,7 à7 ,6
p. ioo pour des brebis conduites enplein
air.K OVN E
REV
(r 9 6g)
estime quel’âge
limite de réforme se situe versy2-8
ans, et SELIA-NINE
( 19 6 5 )
chiffre lalongévité
des brebis au cours del’expérience
decomparaison
de mise à.la lutte
d’agnelles
de différentsâges,
citéeplus
haut(tabl. 6).
Il semblequ’une
mise en lutteprécoce
desagnelles
soitpréjudiciable
à leurlongévité.
III. -
CARACTÈRES D’ÉLEVAGE DES AGNEAUX ET VALEUR BOUCHÈRE
i. - Mortalité des agneaux
Nous observons de
façon générale
un taux de mortalitéplus
élevé chez les agneauxmultiples
que chez les agneaux
simples ;
ilparaît
donc intéressant de voirquelles
sont les estimations données par les auteurs pour cette race :PANINE
(195 7 )
et SELIANINE( 1957 ) enregistrent
des mortalitéspouvant
atteindre dans les extrêmes des taux de 4o à 5o p. 100essentiellement dues aux maladiespulmonaires
et aux para-sites
intestinaux,
et liées à une alimentation insuffisante. Mais en moyenne, pour un taux deprolificité
de1 , 7 8
à1 ,8 3 ,
1,37 àI , 3 8
agneaux sont sevrés pour 100 mères.En fait le mode
d’élevage
etl’époque d’agnelage
sontsusceptibles
d’influer sur lavigueur
des agneaux :
- YOUDINE et PETROV
( 1957 ) signalent
des taux de mortalité de4 8
p. Ioo enbergerie
contre 3,7 à
6, 4
p. Ioo enélevage
deplein
air. D’autrepart,
SMIRNOVet SVECO( 1941 ) comparant
deux lots de ioo brebisconduites,
les unes entroupeaux,
les autres en casesindividuelles,
cons-tatent des
pertes jusqu’au
sevragequi
sontrespectivement
de6, 70
p. 100 et de13 ,6 7
p. 100 pour des taux deprolificité
sensiblementvoisins,
de l’ordre de 2,0.S M I R N OV
,
SMIRNOVAet VOSKOVOINIKOV( 1954 )
et GUERASSIMOV( 1957 )
mettent en évidenceune mortalité moindre pour les agneaux nés à l’automne que pour ceux nés en hiver. SELIANINE
( 1957
)
cite despertes
de 4,7 p. 100 enagnelage
d’hiver. Ces auteurs attribuent ces différencesau fait que les mères sont mal nourries à la fin de
l’automne, période qui correspond
à la fin de lagestation
dans le cas d’unagnelage
d’hiver : cela entraîne unpoids
des agneaux à la naissanceplus faible,
unevigueur
moindre et uneproduction
laitière des brebis insuffisante. KOVNEREV et al.( 19 6 7 )
mettentégalement
cephénomène
en évidence : tableau 7.2
. - Poids à la naissance
Le tableau 8 regroupe les estimations du
poids
à la naissance réalisées par différents auteurs selon le sexe des agneaux et la taille de laportée
dont ils sont issus.Les variations observées sont en outre
imputables
à différents effets :- les agneaux nés de brebis
jeunes
ou trèsâgées
sontplus légers
que ceux nés de brebisd’âge
moyen : SELIANINE
(1958) ;
-
l’époque d’agnelage
influe sur lepoids
à la naissance des agneaux du fait des conditions d’ali- mentation des brebis en fin degestation : S MIRNOV ,
SmiRrrovn et VOSKOV01NIKOV( 1954 )
etGUE
RASSIMOV
( 1957 ) indiquent
que les agneaux nés à l’automne sontplus
lourds que ceux nésen hiver. Si
l’agnelage
est encoreplus tardif,
la différence s’accroît : POKROVSKAIA(i95!) signale
que des agneaux nés en février-mars
pèsent
en moyenne o,5 à o,!kg
de moins que des agneaux nés endécembre-janvier.
Ce dernier auteur met en évidence l’influence du niveau d’alimentation des brebis
puisque
le
poids
à la naissance des agneaux estrespectivement
de 3, z,3, 2,4kg
pour lessimples,
doubleset
triples
nés de brebiscomplémentées
en fin degestation
contre 2,i,6 5 ,
1,52kg
pour les agneaux de ces 3catégories
issus de mères noncomplémentées.
3
. - Production laitière des brebis
La croissance des agneaux sera dans un
premier temps
fonction de laproduction
laitièredes brebis.
Signalée
comme élevée par Louzt:vw( 1943 )
et PANINE( 1957 )
elle est chiffrée par SMIRNOVA
(ig 5 8)
entre m et 157kg
de lait pour une lactation de ioojours
avec une teneuren matière grasse variant de
6, 27
à 7,35 p. roo(tabl. 9 ).
Cet auteurindique
que laproduction
laitière
augmente rapidement
pour atteindre son maximum à 15jours,
et baisse ensuite pro-gressivement jusqu’au
sevrage. Elle seraitplus
élevée chez la brebisayant
6à
ans. KOVNEREV( 19
66)
note par ailleurs l’existence delignées possédant 4 mamelles
fonctionnelles.K
OVNEREVet al.
( 19 6 7 )
estimentqu’en
20jours d’allaitement,
5o p. 100des brebis assurent à leurportée
ungain
depoids
de i2 à i4kg,
cequi représenterait
52 à 60kg
delait,
soit 2,6 à 3kg
de lait parjour.
Ces estimations sont basées sur un coefficient de transformation de 4,3kg
de lait pour i
kg
de croît alors que SEMENTSCHENKO( 1952 )
propose des coefficients de transfor- mation de3 ,8 4
pour les mâles et4 ,r8
pour les femelles. Des observationsplus précises
réaliséespar ZAMORYCHEVA
(K OVNEREV
etal., 19 6 7 )
montrent l’influence du mode et du niveau d’ali- mentation sur laproduction
laitière :(tabl. io).
Enfin,
SEMENTSCHENKO( 1952 )
met en évidence lapersistance
de la lactation chez la brebis allaitantplusieurs
agneaux, les mèresd’agneaux triples produisant
encore 1,03kg
de lait à100
jours
contre o,69kg
pour les mèresd’agneaux
doubles.4
. - Croissance des agneaux
Compte
tenu du fait que les brebis doivent allaiter 2à 3 agneaux en moyenne, la croissance des agneaux nepeut
atteindre les valeurs observées chez nos races moinsprolifiques.
Sur Ioo mâleset Ioo
femelles,
KOVNEREV( 1955 )
observe des moyennesrespectives
de5 ,8 3 kg
et5,8 0 kg
à20
jours
et 17,03 et1 6, 73 kg
à troismois ;
de même MOJAEVA( 19 6 5 )
et SEMENTSCHENKO(1952)
avancent des
poids
moyens de 18 à 20kg
au sevrage àquatre
mois.Aussi STAROVOITENKO et ELINE
( 19 6 5 ) préconisent-ils
unesupplémentation précoce
desagneaux sous forme de lait de vache à raison de 150 à 250 g par
jour
dès la deuxièmesemaine,
et de
grain
écrasé( IOO
à 200g parjour)
àpartir
de 45jours,
soit unapport
totaljusqu’au
sevrage de 12kg
de lait et 12kg
degrain
par agneau. C’est sans doute avec une tellesupplémentation
que PoxltovsKAIA
( 1957 )
observe desgains
moyensjournaliers atteignant
300 g.Après
le sevrage, la croissance des agneauxdépend
essentiellement des conditions d’alimen- tation. Si SELIANINEet KOULIKOV( I g 54 ) indiquent
despoids
de 22-27kg
à5 -6
mois et 27-34kg
à 8-10mois,
d’autres auteurs annoncent que desagnelles
convenablement nourriesatteignent
4
o
kg
vers 6à 8 mois( PANINE , 1957),
40 à 45kg
à 9-10mois(KOV NEREV , I9 6 5 ). Ainsi,
ZAMORY-CHEV
(1963)
constate, au cours d’unepériode d’engraissement
de 120jours après
le sevrage, desgains
moyensjournaliers
de 173 g surpâture
naturelle. STAROVOITENKO et ELINE(I965),
nourrissant les agneaux avec de
l’ensilage
et du foin ad libitum et 300 g degrain
écrasépendant
trois
mois, puis
surpâturage
aveccomplément
depois
etd’avoine,
obtiennent des croissances de 240, 2io, 205g/j respectivement
pour lesdoubles, triples
etquadruples ;
lespoids
moyensà 8 mois
atteignent
37,1,3 6, 5
et3 6,o kg
avec des valeurs extrêmes de 47, 45 et 43kg. D’après
K
OVNEREV et al.
( 19 6 7 )
l’effet dupoids
à la naissance sur la croissance desagnelles
resteraitsensible
jusque
vers 3 ans, comme le montre le tableau 11.5
. - Poids des adultes
Les estimations du
poids
des animaux adultes sont assez variables(tabl. 12 ).
Ces différences sont vraisemblablement liées au fait que la croissance sepoursuit jusqu’à l’âge
de 5 à 7 ans.PANINE
( 1957 ) obtient, quant
àlui,
une moyenne de 45,4kg
sur un échantillon de 3 55obrebis,
et il montre l’intérêt d’une sélection sur le format des animaux en mettant en évidence une corré- lationpositive
de 0,28 entre lepoids
vif des brebis et leurprolificité.
Par
ailleurs,
il est certain quel’époque
de lapesée
a unegrande importance, puisque
SE-MENTSCHENKO
( 1952 )
observejusqu’à
7kg
deperte
depoids
au cours de la lactation pour des brebisayant
uneproduction
laitièreélevée,
nourrissant destriplés.
6. -
Age
àl’abattage
desagneaux et
valeur bouchèreAlors que traditionnellement les agneaux étaient abattus au-delà d’un an, différents auteurs
préconisent
unabattage plus précoce
se situant entre 5et 8 mois : ZELENSKYet TROUSSOVA( I95 8) ;
ZAMORYCHEV
(( 19 6 3 )
IADRILEV et STEPANOVA( 19 65).
Les raisonsinvoquées
par YOUDINE et PETROV(I()j!),
SELIANINE et KOULIKOV( 19 6 4 )
en sont l’obtention d’une viandeplus jeune
d’une
part,
et d’une fourrureayant
une valeur biensupérieure
d’autrepart.
Le rendement à
l’abattage
varie suivantl’âge
et les conditions d’alimentation. Pour des agneauxde 7
à8 mois,
ZAMORYCHEV( 19 6 3 ) indique
des rendements de l’ordre de 49 p. 100alors que IADRILEVet STEPANOVA( 19 6 5 )
obtiennent des rendements de 42 p. 100 au mêmeâge.
KOVNE-REV
( 19 6 5 )
observe pour 9 mâlescastrés
soumis à unrégime
élevé et abattus à 13 mois etdemi,
des rendements de 57,7 p. 100pour unpoids
vif àjeun
de 53,7kg :
ces carcassescomportaient
5 ,
52
kg
de gras interne et avaient lacomposition
suivante :19 ,6
p. 100de gras ; 16,1 p. 100deprotéines, 0 ,6 9
p. ioo de cendres et6 3 ,6
p. ioo d’eau.Les morceaux nobles
représentent
60à 70 p. 100dupoids
de carcasse contre 20à 25 p. 100 pour les morceaux de 2equalité (cou, poitrine, aine)
et 10 à 15 p. 100pour les morceaux de 3e
qualité.
Du fait de l’ossature peu
développée
des animaux de cette race, lepourcentage
de viandenette dans la carcasse atteint 80 p. 100. SELIANINEet KOULIKOV
( 19 6 4 )
ontcomparé
lesqualités
de carcasses de 350 agneaux
répartis
en trois groupes, lepremier
abattu à5 -6 mois,
le deuxième à8- 9
moisaprès
une alimentationnormale,
le troisième à8- 9
mois à la suite d’un hautrégime
alimentaire
(tabl. I3 ) ;
les rendements obtenus sontrespectivement
de39 ,8, 42 ,6
et 44,9 p. 100.Notons que MELEKINE et ARZOUMnrm.aNE
( 19 6 5 ) proposent
deséquations
derégression permettant
d’estimer lepoids
dusquelette (X
engrammes)
àpartir
du volume du canon(Z)
mesuré par son diamètre et sa
longueur :
et le
poids
de muscle(Y en g)
àpartir
dupoids
vif(W
enkg) :
Les erreurs sont
respectivement
de o,3 à 5,4 p. 100et de o,7 à8, I
p. 100dans le cas de leur échantillonqui
se limitait malheureusement à II agneaux.Enfin,
KOVNEREVet al.(I96!)
affirment que contrairement aux autres races ovinesexploitées
en U. R. S.
S.,
le Romanov n’a pas legoût
de suint.IV. -
MÉTHODES D’ÉLEVAGE PRÉCONISÉES
I
. - Conduite du
troupeau
Les auteurs s’accordent à montrer la
supériorité
del’élevage
enplein
air surl’élevage
enbergerie
tant aupoint
de vue de l’état sanitaire que des caractères deproduction : poids vif, prolificité,
toison(K OVNEREV , 195 8).
Enparticulier,
STARKOVA(cité
parP AN INE, 1957 )
constateune vitesse de croissance
supérieure
chez des agneaux élevés enplein
air dès la naissance par destempératures atteignant
-15 °C
parrapport
à des agneaux élevés dans desbergeries
à + 20C et des taux de mortalitérespectivement
de 5,7 et 20 p. 100. KxwRITOraov(cité
par PANINE,195
7
) signale
une meilleure minéralisation des os chez des animaux deplein
air.Enfin,
SELIANINE(
1957
)
conseille d’éviter lesbergeries
chaudes ethumides ;
ilpréconise l’emploi
d’enclos bardés du côté des vents dominants enpériode d’agnelage
etpendant
lesgrands
froids.2
. - Castration des agneaux mâles
Alors que PANINE
(I95!)
estpartisan
d’une castration des agneaux à 2ou 3semaines,
KOVNE-REV et iVOSIAGUINA
( 19 6 3 ),
DEVINE, KANDALOV et NASONOVSKY( I ()6 3 ) comparant
la croissance et la valeur bouchèred’agneaux entiers,
castrés ouvasectomisés,
constatent desperformances
similaires
jusqu’à l’âge
de 6 mois ; les seules différencesapparaissent
au niveau de la toison, les agneaux entiers ou vasectomisésprésentant
une crinièrejarreuse importante qui
est uncaractère sexuel secondaire. En
définitive,
la castration n’est pas recommandée si les agneaux sont abattus à unâge
relativementprécoce.
3. - Alimentation
C’est sur ce
plan
que les auteurspréconisent
leplus
desoins ;
nous avons montréprécé-
demment l’influence du niveau alimentaire sur les
performances
des brebis et sur la croissance des agneaux.Citons en
particulier l’expérience
de ZELENSKY et TizOUSSOVA( 195 8) qui comparent
deuxlots
d’agneaux
élevés de 3 à 5 mois surpâturage
d’unepart
sanscomplément,
d’autrepart
avec2
kg
demélange
devesce-avoine,
par tête et parjour (tabl. I4 ) :
legain
moyenjournalier
desagneaux passe de
1 6 3
à 220grammes, et le rendement en carcasse de 42,5 à 52,2 p. 100. Plusrécemment,
IADRILEV et STEPANOVA( 19 6 5 ) engraissant
deux lots de mâles enpâture,
l’un avec 200 g de concentré par tête et par
jour,
l’autre avec 300 g obtiennent les résultatsportés
au tableau 15. Lepremier
lot, abattu à I3-I¢ mois a entraîné uneperte économique
alorsque le
second,
abattu à7 -8
mois a assuré un bénéfice.Pour des brebis en fin de
gestation,
POKROVSKAIA( 1957 ) préconise
une ration assuranten moyenne un
apport énergétique
de 1,6 unitésfourragères
et unapport
azoté de 150 g de matièredigestible (tabl. 1 6).
Pour des brebisallaitantes,
ce même auteur conseilled’ajouter
200g de concentré et 400 g d’aliments succulents par agneau élevé.
V. -
LE
« ROMANOV» ET LES CROISEMENTS
i. - Améliovation du Romanov
par
croisementsDès
1 8 45 ,
MIKELSONEconsidère à l’issue d’essais d’infusion de sang Southdown ou Mévinos que lecroisement,
s’il améliore lesqualités
bouchères oulainières,
détériore lesqualités
de pro- lificité et de fourrure de la race. D’autres essais réalisés avec le Mérinos(G AVRILOV , i88o),
avecle Soulhdown et le Border Leicester en igoi, avec le Lincoln en 1010 et 1923-1924
(K OVNEREV
et
al., 19 6 7 )
et avec leShropshire (Louztrrn, i 943 )
n’ont pas donné de résultatsplus
satisfaisants.2
. - Améliovation de
différentes
racespav Le
RomanovEn 1934, BOUNKINEet
al., signalent
l’intérêtqu’il
y aurait à utiliser le Romanov pour amélio-rer la
qualité
de fourrure des agneaux dans différentes races. Au cours de la mêmeannée,
etplus
récemment en 1953, la
Pologne
aimporté
des Romanov utilisés en croisement avec la race locale Wy
zoswka
(race
desbruyères).
SZYMSKI( 1954 ) rapporte
que cette infusion de sang apermis
d’améliorer à la fois la
qualité
des fourrures des agneaux et laprolificité
de la race locale.En 1933, NIKOLSKY
envisage
l’utilisation de béliers Romanov pour améliorer laprolificité
de la race
Karakul ; l’expérience
est réalisée à Askania Nova àpartir
de 1935 et relatée par PEREGO
NE
( 1950 ) ; 50 8
Karakul et 141 Romanov sont soumis à des croisementsréciproques,
les
produits
étant croisés en retour avec des Kayakul. Les individus issus de ce « back cross »ont ensuite été
accouplés
entre eux au cours desgénérations
successives et sélectionnés sur laprolificité.
Apartir
de donnéesportant
sur 96 92
agneaux au cours de 6générations
successives PEREGONE montre que cette nouvelle
souche,
dénommée « Karakul multifoetal », a uneprolificité
de 42 à 54 p. ioo
supérieure
à celle des Kavakul purs. A Askania Nova, 50 à 70 p. ioo des brebis donnent des doubles et 3 à 5 p. 100donnent destriples (soit
uneprolificité
der, 5 6
ài,8o).
Parallè-lement,
le taux de brebis vides est réduit de y p. ioo et8,8
p. ioorespectivement
chez le Romanov et leKavakul,
à 7,4 p. 100dans cette souche. Deplus,
lepoids
à la naissance des agneaux reste élevépuisque
il varie de 4kg
à 4,4kg
chez le Kavakulmultifcetal
contre 4 à4 ,6
en Harakul, et2à 2,4en Romanov. En 1952, le Karakul
multifcetal
est considéré comme une nouvelle race(PERE-
GONE
,
1953 ) présentant
uneprolificité
moyenne dei,6 4
et des caractères de fourrure tout à fait semblable à ceux des Kavakul.G OLOV I
NA
( 193 6) rapporte
les résultats d’uneexpérience
de croisement entre des femelles de la racenordique
à queue courte et des béliersRomanov ;
cet auteur conclut à une amélioration du format des animaux et desqualités
de la fourrure parl’apport
du sang Romanov. Uneexpé-
rience
analogue
de croisement avec la racenordique
à qzeeue courte dans larépublique
des Komisen 1949 et 1950
permet
d’obtenir des brebisayant
des taux deprolificité
de i,5 à 2,0(M ARKOV , 1952).
E
FREMOV
( 195 8), envisageant
l’amélioration des races locales de laprovince
d’Udmurtpar croisement avec des béliers
Romanov, Tsigai,
Précoce etAltai,
observe chez les femelles depremière génération
des taux de fécondité(nombre d’agneaux
nés par brebis enlutte) respective-
ment de
1 , 24 8- 0 , 902 - 0 ,868-o, 7 21.
CONCLUSION
Cette revue
bibliographique
aussi exhaustive quepossible,
met en évidence lespotentialités
de la race ovine Romanov au
point
de vue des caractères dereproduction ; compte
tenu d’uneprolificité exceptionnelle
et d’une saison sexuelle trèsétendue,
elle semblesusceptible
deproduire
en moyenne q à 6 agneaux par brebis et par an dans un
système
intensifd’exploitation.
La seulerace
présentant
uneproductivité
aussi élevée est la Finnoise. Encorepeut-on
se demander si cette dernière n’a pas étéobtenue,
soit par croisement entre le Romanov et différentes races brita-niques,
soit àpartir
d’une mêmepopulation d’origine
d’où dériveraient toutes les racesnordiques
à queue courte ; si elle
possède
un formatplus important
et desqualités
lainièressupérieures,
elle accuse
beaucoup
de ressemblances avec le Romanov :prolificité élevée,
conformation médiocre et coloration similaire pourprès
de 10p. 100des agneauxFinnois qui
naissent noirs avec une liste blanche en tête et l’extrémité des membres et de la queue blanche.Si peu de races ont fait
l’objet
d’un tcl nombre d’études etd’expérimentations,
le Romanovnous semble
cependant
devoir êtreexploré
defaçon plus complète.
L’étude de ses
caractéristiques sanguines
devraitpermettre
depréciser
sonorigine
et sonapparentement
éventuel avec diverses races oupopulations.
Sur le
plan scientifique,
l’étudecomparée
desparamètres physiologiques
du Romanov et des races àprolificité
moyenne estsusceptible d’apporter
une connaissanceplus précise
des pro-cessus de la
reproduction,
donc de leur maîtrise. Demême,
uneanalyse
desparamètres génétiques
de la
reproduction, plus particulièrement
du déterminisme héréditaire du taux d’ovulation et de la taille de laportée, permettrait
de concevoir des schémas de sélectionplus
efficaces pour l’ensemble des races ovines.Enfin,
elle constitue un matérielexpérimental
depremier
choix pour les nutritionnistes del’espèce
ovine du fait desproblèmes
que pose l’alimentation rationnelle de brebis aussiproductives.
Sur le
plan zootechnique,
il conviendrait d’étudier defaçon plus rigoureuse
l’absenced’anoestrus saisonnier et d’ancxstrus de lactation ainsi que les
conséquences
d’unrythme
intensifde
reproduction
sur lesperformances
et lalongévité
des brebis. Par ailleurs, il serait intéressant de voir s’il estpossible
d’améliorer la conformation et lesqualités
bouchères du Romanov par sélection sans abaisser son niveau deproduction.
Dans
l’immédiat,
si l’on s’en réfère aux différents résultats de croisements que nous avonsrapportés,
nous pensons que le Romanov est à même dejouer
un rôleimportant
pour l’améliora- tion de laproductivité
de notrecheptel
ovin. Uneenquête
réaliséepar le
Ministère del’Agriculture
montre que 100 brebis donnent annuellement II2,5 agneaux dont 101,6 par- viennentjusqu’au
sevrage ; ce médiocre bilan nous conduit à un déficit en viande ovinesans cesse accru par
l’augmentation
de notre consommation nationale. Or uneexpérience
entre-prise depuis i 9 6 f
par la Rechercheagronomique
montre que desdemi-sang
Romanov sèvrenten moyenne
1 ,8 2
agneaux par brebisexploitée
dans lesystème
traditionnel d’unagnelage annuel,
Aussi
préconisons-nous
la mise enplace
d’unsystème
de croisement à doubleétage
utilisantau
premier
stade desreproducteurs
Romanov ouFinnois,
et au deuxième stade les béliers de nosmeilleures races bouchères.
Reçu pour publication
enfévrier
1971.SUMMARY
THE ROMANOV BREED OF SHEEP
It is intended to
improve
theproductivity
of breeds ofsheep by
selection of pure breeds andby techniques
ofcrossing
with breeds renowned for theirhigh
level ofprolificacy.
The Romanovbreed,
which has been referred to in numerous technical and scientificpublications, originates
from the U. R. S.
S.,
and is classed in the latter group.The
present bibliographical
review demonstrates theimportance
of the Romanov breed in itscountry
oforigin,
and indicates its characteristics ofreproduction, growth
andslaughter
value. This has been the occasion to
give
areport
on the variouscrossing experiments
that havebeen carried out with this breed to
improve
theprolificity
of other breeds.The Romanov breed is characterized