Les qualités
du manager
◄ ►Pensez-vous qu’il y a des qualités de management qui sont spécifiques aux femmes ? Plus que des qualités, c’est un style de management. Par exemple, une femme aura une approche d’une situation relationnelle de manière extrêmement intuitive, et elle aura tendance à l’exprimer et à mettre le doigt directement sur ce qui ne va pas. Alors qu’un homme aura sans doute plus de difficultés à le faire. Peut-être que les femmes ont un style plus direct et en tout cas beaucoup plus pragmatique et moins politique que les hommes.
Quelles sont les qualités d’un bon manager ?
Un bon manager, c’est quelqu’un qui sait avoir une attention collective à son équipe, qui en même temps est capable de déléguer, d’organiser, et de
garder toujours une capacité d’arbitrage.
Quel mode de communication instaurer avec ses collaborateurs ?
La communication dans le management est un élément très important. Par communication on entend à la fois l’écoute et la rapidité de réaction. Un bon manager, grâce à sa communication, doit pouvoir clarifier ce que les collaborateurs ont à faire, faciliter leur compréhension de ce qu’on attend d’eux et en même temps être suffisamment à l’écoute des difficultés qu’ils peuvent rencontrer, pour les aider à les résoudre. La qualité de communication est absolument importante, en particulier dans un univers professionnel où aujourd’hui, la communication par e-mail, par intranet, multiplie des flux d’information, et ce n’est pas pour autant que la
compréhension fonctionne bien.
Gérer
les subjectivités
◄Faut-il se comporter de la même manière avec les hommes qu’avec les femmes ? C’est un exercice qui est compliqué à la fois à l’égard des femmes que des hommes. Les hommes ont parfois un peu de mal à être dirigés par une femme, ils se placent alors dans un mode de séduction ou bien dans une attitude condescendante. Mais la crédibilité de compétence, le style, et la personnalité du manager peuvent aider à ce que ça se passe mieux. Avec les femmes, il n’y a pas forcément de complicité féminine. Il ne faut pas oublier que gérer des équipes, c’est aussi gérer des subjectivités, des attentes, des frustrations, et que tout cela est exprimé non pas de manière directe mais quelquefois de façon subtile, et cela peut déterminer une ambiance. Alors il n’y a pas de méthode particulière, si ce n’est tâcher de faire attention à chacun.
Et avec ses interlocuteurs étrangers ?
Je crois que d’une manière générale, dès l’instant que l’on travaille à l’international, le problème de l’adaptation au multiculturalisme se pose pour tout le monde, qu’on soit un homme ou une femme. Selon les régions, on ne va pas se comporter de la même façon. Dans les pays anglo-saxons, la convivialité est de rigueur. Avec des cultures nordiques,
européennes, il faut avoir une attitude de distance ou de réserve, mais cela ne signifie pas pour autant que c’est extrêmement froid et qu’il ne peut pas y avoir de convivialité.
Si vous aviez un conseil à donner pour être un bon manager…
Etre un bon manager, c’est d’abord avoir une grande écoute et une capacité de réaction et
d’action extrêmement crédible et précise. C’est aussi savoir déléguer et avoir une vision globale. On attend de quelqu’un qui dirige, de savoir indiquer le chemin et les moyens d’y accéder, et de contourner la difficulté. Il ne faut pas hésiter à dire, quand c’est le cas, que l’on ne sait pas. N’ayez pas peur de partager avec vos équipes, sans pour autant avoir l’impression d’être dépourvu de la notion de pouvoir. Car je crois que le management est un exercice d’humilité, quand il est fait intelligemment.