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Le contact des langues dans la presse francophone marocaine. Cas des magazines féminins

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Academic year: 2022

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Le contact des langues dans la presse francophone marocaine.

Cas des magazines féminins

Imane EL AMILE

Doctorante, Laboratoire langage et société / CNRTS URAC 56 Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Université Ibn Tofail, Kénitra Maroc Résumé :

Cet article s’inscrit dans une perspective sociolinguistique autour de la problématique du contact des langues dans la presse francophone marocaine. A ce titre, nous avons choisi comme support les magazines Femmes Du Maroc et Citadine pour exploiter et analyser l’ampleur du phénomène du contact des langues. Cependant, il est à rappeler que le Maroc est un pays multilingue où coexistent plusieurs langues. Ainsi, cet aspect favorise l’utilisation de multiples items, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. L’objectif est de déceler ce contact et d’analyser sa nature. De cette approche, une question émerge : qu’engendre le contact des langues dans le cas des magazines francophones marocains ?

Mots clés : langues, emprunts, alternance codique, calque.

Language contact in Moroccan French Press

Abstract :

How are languages seen in the Moroccan French press ? The following article is part of a sociolinguistic survey about the role of languages as a means of social contact. We have selected media, namely Femmes Du Maroc and Citadine in order to scrutinize the extent of the use of languages as a mean of multicultural contact. However, languages are living and changing organisms that adapt to the world and to the growing concerns of expression and communication. The aim in this research is to observe language contact and analyze its nature. A question emerges from this field : What result can we get from the language contact ?

Keywords : languages, language contact, creativity, media.

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L’étude du fonctionnement général de la langue et de son usage demeure primordial, puisque sans le lien entre la langue et le discours, entre le lexique et les différents types de vocabulaires, l’acte communicationnel ne peut avoir lieu. Ainsi, la relation entre la langue et le discours se consacre à examiner les liaisons qui unissent les mots, que ce soit isolément ou lorsqu’ils apparaissent au sein du discours. L’utilisation de la langue française au Maroc constitue un véritable terrain d’investigations et de recherche. En effet, dans sa pratique langagière, le locuteur marocain arrive à manier son bilinguisme, voire son plurilinguisme (selon la compétence linguistique de chaque locuteur, englobant l’arabe marocain, l’amazighe, le français ou l’anglais). Cette pratique confère au lexique des langues vivantes un perpétuel mouvement : il naît, se renouvelle, et se déplace d’une entité à une autre.

Le présent travail aura pour fondement un corpus recueilli à partir de magazines féminins marocains d’expression française. Les magazines concernés sont sous les titres de Citadine et Femmes Du Maroc (désormais CIT et FDM) entre les années 2009 et 2013. La presse magazine ne véhicule pas uniquement l’information, mais également l’identité collective1 et la culture partagée2 de l’émetteur et du récepteur. En parallèle avec la langue partagée, la culture partagée est considérée comme le déterminant des locuteurs. Les revues en question sont d’expression française où l’utilisation de l’arabe marocain et de l’anglais. Ce contact langagier reflète la conjoncture linguistique et socioculturelle du lecteur marocain.

Le dessein principal de cet article sera d’examiner le lexique utilisé au sein des magazines et de relever les cas de rencontre ou de mélange des langues et d’exploiter ce fond lexical obéissant à une dynamique sociale dont le catalyseur est l’état de plurilinguisme que connaît le Maroc.

Notre hypothèse sera de démontrer que les magazines sont un terrain de rencontre et de mélange linguistique combinant plus d’une langue à la fois, notamment l’arabe marocain et l’anglais. La première est une marque du territoire et de la couleur locale et la deuxième est

1 Le concept d’identité collective a été utilisé par Galisson permettant d’assimiler certains mécanismes sociaux, regroupant l’idée de culture et de langue. (Galisson, 1988 :327)

2 Le concept de culture partagée, comme le définit Galisson : « n’est pas enseignée et n’a pas à l’être aux jeunes natifs. Elle s’inscrit jour après jour, de gré ou de force, dans leur façon de se comporter, de voir et de sentir le monde. » (Galisson, 1988 :329)

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un signe de modernité et d’ouverture à la culture occidentale, notamment la culture anglo- saxonne.

Le présent article s’articulera comme suit : le premier axe traitera des phénomènes découlant du contact du français avec l’arabe marocain, tandis que le deuxième axe abordera les faits relevant du contact linguistique entre le français et l’anglais. Et le dernier sera consacré au traitement des phénomènes de l’alternance codique relevés.

1. Le français au contact de l’arabe marocain

Lors de la lecture des magazines en question, nous avons rencontré un très grand nombre de lexèmes de l’arabe marocain introduits que ce soit au niveau des titres que dans le corps des articles. Une grande partie de nos relevés ne représente qu’un mélange linguistique conscient de la part du journaliste. Toutefois, nous soulignons la présence de quelques unités lexicales empruntées à l’arabe marocain (désormais l’AM) dont la structure syntaxique et morphologique correspond à la langue d’accueil, dans ce cas le français.

1.1. Les emprunts à l’AM

Mortureux signale que : « Le discours est le lieu des emprunts aux langues étrangères3 ».

L’emprunt se définit comme un acte dû à tort ou à raison, car le locuteur sent qu’aucun mot de la langue qu’il utilise ne désignera exactement ce qu’il souhaite transmettre à son interlocuteur.

1.1.1. Exemples d’emprunts à L’AM

Pour illustrer le phénomène de l’emprunt, plusieurs exemples seront cités, tirés des magazines que nous avons choisis auparavant (CIT et FDM). L’entité empruntée à l’AM sera mentionnée en caractère gras avec la transcription phonétique de l’item en question et la traduction.

3 MORTUREUX, M.F. (2006 : 107), La lexicologie entre langue et discours, (Paris : Armand Colin.)

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21 1. Le Mokadem a fait du porte à porte

[mƆkaddəm]

« Chef de quartier »

2. Les Imams se sont vus à l’occasion [imam]

« Personne dirigeant la prière dans la mosquée » 3. Les bijoux ciselés ou beldis

[bəldi]

« Au sens de traditionnel »

4. La première promotion des Morchidates du Maroc [morʃ idat]

« Des guides religieuses »

Les exemples 1, 2 et 4 représentent des emprunts à l’AM, principalement au champ des métiers où ces derniers ne sont guère présents ni utilisés dans la culture française, mais ils ont intégré le lexique français et sont soumis aux règles morphologiques comme tout substantif de la langue française. Les exemples 2 et 4 prennent le ‘s’ marque du pluriel en français, il en est de même pour l’exemple 3 dont la nature est un adjectif prenant la marque du pluriel soulignant également son fondement dans le moule du français.

Ce qui justifie l’emprunt de l’AM au français dans ces situations, c’est l’absence d’un équivalent exacte qui soit chargé de la même connotation et de la même portée sociale et culturelle. Ce cas de figure représente une motivation dynamique au phénomène de l’emprunt, dans ces cas, c’est le français qui se ressource de l’AM. La langue française ne peut désigner toutes les entités sociales, culturelles et économiques, de toutes les sociétés. L’emprunt dans ces cas semble légitime et non un acte de « paresse linguistique4 ».

1.1.2. Exemples de proverbes calquées de l’AM

Le calque se définit comme une reproduction fidèle d’un mot ou expression. Il désigne un procédé de création d’un mot ou d’une construction syntaxique par emprunt de sens ou de structure d’une langue à une autre. Nous soulignons l’exemple suivant :

4 GUILBERT, L. (1974 : 100), la créativité lexicale, (Paris : Larousse.)

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22 7. Une seule main n’applaudit pas

Du proverbe de l’AM [jəd weHda makatsəffə9ʃ ]

Le proverbe signifiant ‘qu’une personne ne peut pas agir toute seule, une aide est nécessaire.’

La manipulation d’expressions figées ou de proverbes au sein du discours journalistique est un fait commun. Néanmoins, la confrontation avec des expressions figées ou des proverbes appartenant à l’AM calquées sémantiquement sur les expressions initiales en français est désormais un phénomène courant, soulignant une certaine dynamique de l’AM dans la langue française. Toutefois, le sens de l’expression repose principalement sur l’actualisation du sens de l’expression obtenue après manipulation (le calque dans le cas relevé) où le sens de l’expression d’origine ne change guère.

1.2. L’emprunt et le calque des procédés de la créativité lexicale

A ce titre, nous rappelons que la langue sujet d’étude est le français dans la presse francophone marocaine et principalement son contact avec l’AM. Les exemples que nous avons soulevés plus haut soulignent le caractère interactif de l’AM avec le français qui se caractérise par sa nature multiple et changeante. L’emprunt demeure un phénomène purement linguistique et son étude va en parallèle avec l’étude de la formation de la langue. Toutes les langues naissent et évoluent en rapport avec d’autres langues comme le formule Guilbert :

« Aucun peuple, en effet, n’a pu développer une culture entièrement autochtone, à l’abri de tout contact avec d’autres peuples, qu’il s’agisse de guerres ou de relations économiques, si bien que, nécessairement, sa langue s’est trouvée en rapport avec une ou d’autres langues, et en a reçu une influence quelconque, si minime soit-elle5 ».

Par conséquent, l’acte d’emprunt peut se produire spontanément ou suite à une action réfléchie de la part du locuteur. L’emprunt est à qualifier comme un phénomène submergeant qui ne cesse d’étendre son terrain. Il est évident de souligner que tous les mots empruntés ne seront pas tous lexicalisés. Certaines conditions doivent être remplies pour qu’un lexème soit autonome et intègre la langue cible, notamment l’aspect syntaxique (tel est le cas des

5 GUILBERT, L, op.cit. P.89.

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exemples 1, 2, 3 et 4). A travers ces exemples nous déduisons que la plupart des éléments rencontrés ne sont pas directement des emprunts réels, mais plutôt des emprunts fréquents dans les situations de bilinguisme social où les phénomènes d’alternance et d’interférence de langue sont courants. Notons les exemples ci-après :

8. Une excellente occasion pour les producteurs de présenter leur harira bon marché [harira]

Ce vocable désigne communément une soupe marocaine, son utilisation dans ce contexte renvoie à sa contenance, qui est plus ou moins un mélange de plusieurs ingrédients. Dans ce cas, elle est au sens de ‘mélange non homogène’.

9. La certaine reproduction de la hogra [Hogra]

Le vocable signifie ‘sous-estimer ou sous-évaluer’.

10. hchouma, il ne faut pas parler de ça [Hʃ uma]

Le vocable est utilisé dans des situations inappropriées, au sens de ‘c’est honteux’.

Ces occurrences ne soulèvent pas des cas d’emprunts lexicalisés, mais des cas d’interférences de l’AM dans le discours.

2. Le français au contact de l’anglais

La lecture des magazines en question nous a confronté à une large utilisation de l’AM, comme souligné dans le premier axe. Toutefois, l’AM n’est pas la seule langue qui entre en interférence avec le français. Nous avons noté un usage itératif de l’anglais qui est plus récurent et plus présent au sein des deux magazines.

2.1. Les emprunts à l’anglais

Les progrès sociaux, économiques et culturels sont à l’origine de l’emprunt à l’anglo- américain qui est parfois qualifié d’intrus dans la langue française. Cependant, le contact entre

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les deux langues ne date pas d’hier mais remonte à des décennies, du fait des « admirateurs sans réserve du ‘way of life’, du mode de vie américain6».

11. Le funemployment

Un mot composé emprunté à l’anglais, qui relie deux mots ‘fun’ et ‘unemployment’, qui est un mouvement baptisé ainsi par les médias, touchant essentiellement les jeunes actifs ébranlés par la crise économique et qui ont décidé de vivre leur perte d'emploi positivement.

12. Les happy coachs

Une expression contenant deux mots empruntés à l’anglais, le premier au sens de ‘heureux’

et le deuxième lexicalisé au sens ‘d’entraineur’

Les deux exemples que nous avons cités relèvent de domaines spécialisés, empruntés à l’anglais et sont désormais utilisés en français. Le deuxième exemple représente une lexicalisation où le mot ‘coach’ prend la marque du pluriel du français ‘s’ et non le pluriel du vocable en anglais qui est ‘coaches’. Ces occurrences ne présentent que quelques exemples de cas d’emprunts à l’anglais, généralement cantonnés aux domaines scientifiques, techniques et dans le cas de quelques métiers.

2.2. L’adaptation de l’emprunt à la langue cible

Le quotidien confronte le grand public à une continuelle pression socioculturelle des mass- médias (journaux, magazines, internet, etc.), des films, des romans, de la musique, imprégnée de la mode et la culture anglo-saxonnes. Tous ces facteurs contribuent à la diffusion du vocabulaire et des termes étrangers lors des échanges entre locuteurs. Il est évident de souligner que la désignation de nouveaux objets ou de nouvelles techniques aboutit à l’emprunt (ou à la création) de monèmes d’une langue à une autre. Ainsi, plusieurs termes ont intégré le lexique français et ne sont plus ressentis comme des termes étrangers.

L’emprunt s’adapte morphologiquement à la langue d’accueil/cible et peut donner lieu à des productions (verbe, adjectif, locutions figées.). Ce cas s’applique communément aux emprunts de l’anglais tel que l’exemple du vocable management qui a donné suite au verbe manager et à l’adjectif manageur et managérial.

6 GUILBERT, L, op.cit. P.94.

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A ce stade nous pouvons dresser un schéma représentant le cheminement que suit l’unité empruntée.

Ce schéma trace la progression par laquelle une unité empruntée passe de la langue source à la langue cible. Lors de l’introduction de l’emprunt à la langue d’accueil, deux résultats sont observés. Le premier cas est l’adaptation qui désigne les changements morphologiques, phonologiques, sémantiques, entre autres, que subit le terme étranger (l’exemple du mot scanner qui se prononce en anglais [skaener] et se prononce [skaner] en français. En revanche, par intégration, nous distinguons les lexèmes qui s’introduisent dans le lexique sans subir de modifications (l’exemple des mots : T-shirt, steak, etc.)

2.3. La presse francophone marocaine est le lieu des xénismes

Le xénisme représente un type d’emprunt lexical qui consiste à prendre un terme étranger tel quel, de sorte qu’il soit reconnu étranger pour et par les usagers de la langue.

La presse francophone marocaine regorge de xénismes provenant principalement de l’anglais, soulignant l’influence sociolinguistique de la culture anglo-saxonne. Exemples :

13. Chill out

« Se détendre »

Intégration (non lexicalisée) Adaptation du

terme (Lexicalisation)

Langue emprunteuse (Langue cible/d’accueil) Unité

Empruntée Langue prêteuse

(Langue source)

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26 14. Must have

« Pièce considérée indispensable lors d’une saison » 15. Good job !

« Bon travail ! »

16. What’s up Marrakech

« Que se passe t-il à Marrakech ? »

Dans la plupart des cas que nous avons rencontrés, les xénismes représentent des interjections qui ont pour fonction de souligner un propos ou de titrer un article ou une colonne.

Cependant, le xénisme inclut continuellement la problématique de leur éventuelle intégration dans la langue emprunteuse. Ils désignent des emprunts non assimilés car ils présentent pour la plupart des difficultés pour leur insertion dans le lexique français du point de vue de leur nature phonétique, morphologique ou encore graphique.

3. L’alternance codique dans la presse francophone marocaine

L’alternance codique désigne « la juxtaposition à l’intérieur d’un même échange verbal de passages où le discours appartient à deux systèmes ou sous systèmes grammaticaux différents7».

L’alternance codique (désormais AC) se subdivise en trois typologies, selon Poplack (1980) : - AC inter-phrastique (segments longs juxtaposés à l’intérieur de l’énoncé)

- AC intra-phrastique (segments juxtaposés à l’intérieur du même vocable ou d’une même phrase)

- AC extra-phrastique (segments figés juxtaposés alternativement)

3.1. Cas de l’AM

17.Äzba, bayra ou encore mtel’ka, toute une sémantique pour inventorier les rejetés de la société.

[3azba] , [bajra], [mtƐ l9a]

« Une jeune fille non mariée », « une vielle fille », « une femme divorcée »

7 GUMPERZ. J.-J. :1989, Sociolinguistique interactionnelle. Une approche interprétative. (Paris : L’Harmattan.) P.57.

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27 18. La marocaine est lallat la3yalat

[lallat la3jalat]

« La marocaine est la meilleure femme au monde » 19. Esprits et moualin makan ont des noms de femme

[mwalin makan]

« Les esprits qui hantent un endroit »

Les énoncés que nous avons relevés représentent des situations d’interférences et d’alternance codique intra-phrastique. Le passage à l’AM est dans ces cas en étroite relation avec le vécu des Marocains et leur culture partagée où le langage demeure le meilleur moyen pour accéder à la culture représentant à la fois le cœur véhiculaire, le produit et l’opérateur de toutes les cultures.

3.2. Cas de l’anglais

20. Ramize Erer, la bad girl qui dérange la Turquie

« la mauvaise fille »

21. Des blogs littéraires made in Morocco

« Produit au Maroc »

22. Mettre toute action sociale en stand by

« Mettre toute action sociale en suspens »

Les exemples relevés soulignent également des cas d’AC intra-phrastique, puisqu’ils coexistent tous au niveau de la même phrase. La prédominance de l’alternance intra- phrastique soutient la nature du texte, sachant que la langue d’expression est le français.

Cependant, l’utilisation de l’AM demeure dans un but socioculturel, une empreinte de la couleur locale. En revanche, le maniement de l’anglais est dans un usage esthétique, voire à la mode.

Toutefois, le contact entre les trois langues est tout aussi présent. Exemple : 23.Help, les diafs débarquent

[djaf]

« Au secours, les invités débarquent »

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Cette occurrence reflète indubitablement le caractère plurilingue des lecteurs de ce type de magazines. Le public cherche à contenir les contingences de la vie moderne à travers une langue multiple capable de traduire à la fois son identité marocaine et sa modernité.

Conclusion

Notre conclusion est d’une nature déductive, dans la mesure où l’analyse que nous avons entretenue ne représente qu’une d’analyse introductive à partir d’un corpus limité aux magazines féminins d’expression française mais varié en soi, afin d’aborder la question du contact linguistique entre idiomes (dans ces cas le français, l’AM et l’anglais) au sein d’un même et unique support. En effet, nous avons déduit que la presse francophone marocaine véhicule un ‘meccano’ linguistique basé principalement sur les processus de l’emprunt, de l’alternance codique et dans certaines occurrences, des cas de claque de l’AM vers le français.

Toutefois, entre l’emprunt et l’alternance codique caractérisant le français et l’anglais, nous avons relevé une large utilisation des xénismes généralement sous formes d’interjections, dont l’emploi ne se limite pas à l’écrit mais également à l’oral. Or, ces xénismes subsistent comme étrangers à la langue d’accueil et au sein du discours, à travers des marques phonétiques, morphologiques et graphiques tel est l’exemple de l’expression ‘whats’up’.

Dans le but d’étudier essentiellement le phénomène du contact des langues, nous ne sommes pas attardés sur les autres procédés susceptibles de toucher le français utilisé au sein des magazines en question, comme la néologie, la banalisation lexicale et les technolectes8. Il semblerait intéressant d’étendre la recherche au sein du même contexte afin de développer les aspects lexicologiques et sociolinguistiques que communiquent les magazines marocains d’expression française.

8 Nous soulignons à ce propos les travaux de : Messaoudi, L., 2000 : « Opacité et Transparence dans les technolectes bilingues (français-arabe), Revue Meta, 45, 3.pp. 424-436. Et, Messaoudi, L., 1998 : « Technolectes bilingues (français-arabe) et mode de dénominations », Revue du CERES.

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29 Références bibliographiques

CALVET, J.L. : 1993, La sociolinguistique, (Paris : Que sais-je.)

DEROY, L. [1956] 1980, L’emprunt linguistique. (Paris : Les Belles Lettres.)

GALISSON, R. 1988, « Cultures et Lexicultures. Pour une approche dictionnairique de la culture partagée », in Annexes des cahiers de linguistique hispanique médiévale, Volume 7.

GUMPERZ. J.-J. :1989, Sociolinguistique interactionnelle. Une approche interprétative.

(Paris : L’Harmattan.)

GUILBERT. L. :1974, La créativité lexicale. (Paris : Larousse).

HARROUCHI, Z. : 2013, L’alternance codique verbale et musicale Chez les jeunes de Casablanca, Mémoire de Master, faculté des Lettres et Sciences Humaines de Kenitra.

MESSAOUDI, L., 1998 : « Technolectes bilingues (français-arabe) et mode de dénominations », Revue du CERES.

MESSAOUDI, L., 2000 : « Opacité et Transparence dans les technolectes bilingues (français-arabe), Revue Meta, 45, 3.P. 424-436.

MESSAOUDI, L : 2008, « Emprunts, calques et alternances. Le cas du contact linguistique entre l’arabe dialectal et le français au Maroc. » Revue de sociolinguistique et de sociologie de la langue française. 34/1. P. 45-55.

MORTUREUX, M.F. : 2006, La lexicologie entre langue et discours, (Paris : Armand Colin.)

POPLACK, S. : 1988, « Conséquences linguistiques du contact des langues : un modèle d’analyse variationniste », Langage et société, 43, P. 23-48.

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