'
;-:S~^r’.';
TRENTE-NEUVIÈME -ANNÉE
.N»
.11628
.<• *»
-
15 >SK
ïcKîî^r-^
pi
* i «MJ*
«« 5,
? cV1*^ -r^. • *
î- ->:
*
**.*;•*ï '»'à»,
a
**#•..; J:i*PW»*ms
{ ,.'
jfc-J-Ùf *?" •; ,_T
à(K- ia
*w
.>n :-.- igb&FriAf
-.fi-.'.-•/>
w
: • -:
'pif' TfTV-v;^ t*
ar-ir**?**--
- 1
11
•'
-^ijliYiaiiii^
>.„#*** wrr'B^'T
-**«*:*
L%Ett£%-
é«
•: *-B<i.i' M-.V-.V
a**-. .t^;
^Ç-WÇ; rep*
ütiftâtoif *?«w-
*•*
.a*-vv--
f**L ^
$-*r *
--•'-=
-****Sps*
*VO^-rvrr ^
t:
’.ÏX
jjlia«>'
.;..r:v»fc\*#rs#a *-
m>a
nii» -.
yj
hit'iij^ÿi^.- t-• ••rri****; -
,
ÏF-Tf^T'•***•
m àê
.’««»•* --4* >
-f»*/*•*•.*»•
«&jn£
*ï^-r-f--r•fâiftH*'*-**f
'V*
**r
**i*(*f
: •'•«*Ste1. **- .
.Y
'•»**'*
*&**;'•«* 4"'*
v
*#«**'
.«» **
*.*-••***
•
*»
•*.-•fo-- **&&.
„.isiw* tmt
fer;
mfr'Mf
*hf
lïÿfafT-*'*# .*«•*-*''îftüÿf-^H-'-**
tSM*
'•’ r;'
*
'*î-~m.
:&•**.•*.SjrtrT^*s*» ~ •'
^-*JÉS-(^*T
-i> «
iK T&*
BUtLÈTIN DD JOUR
Vers la paix nucléaire ?
.*'.•'
,
•'£’# •
.’’ ’
Rengagement solennel
annoncé
-par ML Gromyfco à la
trflranede rONÜ mardi»
eta^on lequel
rUJBEJ8JB.renonce
dés maïn tenant
etimilatéra- teœent i
utiliserla première
sesacmés atomiques,
préfi-gure-
t-ïl lafin de la terreur
nucléaire,voire une nouvelle ère de détente
etde paix
?On aimerait
le croire,pen-
ser'
par. exemple que
lescau- chemars qui hantait
lesnuits de quelques responsables
occi-dentaux (AL Mitterrand, no- tamment^
s'enest souvent expliqué) à propos/ d'une attaque sainte des SS-28 sur l'Europe sont soudain sans
objet.On peut, aussi
s’înter-roger sur
lesconséquences que
le
geste pourrait avoir
vis-à- visd’un pays eomme
laChine, qui a
prisun engagement du même genre dès sa première explosion nucléaire, en
1964, etqui pourrait un jour mena-
cer de
sesgros bataillons une Russie pr
ivée de ses c dents atomiques*.
Las
!Les Chinois
sesont empressés de
tairesavoir que ce « non-premier emploi * soviétique «ne peut réduire la menace militaire de FtLR.S.3_ sur l'Europe
occi-dentale»;
lesAméricains ont
laitde
infime^affirmant qu’un engagement similaire de l’OTAN «équivaudrait k ouvrir
lavole à une
.agression conventionnelle contre FEu- rope»..
Dé
fait;on se heurte tdn- Jouts an xuéme argument dé la
supériorité''.tfoviÉtk/ju^J«*rarm e m ents
- classiques.Dans
ces conditions, une agression
ne peut être dissuadée que par
lamenace
.d'uneascension aux extrêmes, même dans
lecas ^
c’estlathèse française
— où
fly a
ifisproportion.desforces
nneiéafres,car Fatome
est
effrayant, pour tout
lemonda. En voulant ârminer cette menace,
‘Moscou donne l'impression de vouloir revenir an schéma antérieur à
1945,&
une situation pour
laquelle sesarmes: sont
fortbien équipées
etqui aurait en outre Favan- tage de réduire la protection américaine aux seuls contin- gents de GX stationnés en
Europe. La meilleure réponse que Fon pourrait
taireà M. Gromyïto
Seraitdonc de renoncer à remploi en pre- mier de toutes
lesarmes, nucléaires on non, de s’enga- ger i ne jamais attaquer.
Mais de
telsengagements sont déjà prévus par tontes sortes
d'institutionsInterna-
tionales,à commença par
lesNations
unies. C’est lacrédi-
bilitéuni leur manque
leplus»et il
en
irait«a
fortiori»de
même au rivera
nucléaire,compte tenu de Fénorinlié du risque
etde r enjeu. A partir du moment où un- dirigeant
estdécidé à tuer des
dissainesde millions de personnes par remploi d'armes atomiques,
iln’est
plus
trèsImportant de savoir sV ajoute à cet acte
laviolation de
telou
tel traité.Four
lesmêmes
raisons, il seraitsans doute
faitbon marché des «zones dénndéa- risées» dont on parie
Sriou
là. ...Le geste de M. Gromyfco donne cependant
satisfactionà une partie de F opinion amé-
ricaine
qui,sous
lacaution
insolitede BL McNamara,
s’avise
soudain que
la dis-suasion nucléaire devient dan- gereuse dès
lors qu'ellene s'accompagne
pins,comme dans
lesaimées
-6ft,d’une confortable s u
périoritéamé-
ricaine.
D
resteà savoir
si lepatronage
soviétique,renfor- cera ce courant on an
contraire aidera M. Reagan &
hd résista.
- .Ên Pdogne
smmèkmwsi
fflff
6BÊVE A GD9KI
V
(Lirepage
ftj.
Pof'Aiteur
:Hubert Beuve-Méry
Le si ège de Beyrouth
• Les Israéliens ne sê retireraient qu'après nne « solution politique >
%
• Les Phalangistes resteront hors des combats
Les
duels d^ortOLerie entre Israéliens et Palestiniens ont repris ce jeudimatin
17 juindans
le secteurde
l'aéroport internationalde
Beyrouth, lesdeux
partiess'accusantmutuellement
d’avoirrompu
la trêve précaire
de
la nuit.Selon Radio-Beyrouth, un important
incendiea
éclatédans
lecamp
palestiniende Borj
elBarajneh.
situéà
proximité deVaéroport
A Beyrouth, un affrontement
entre * forcescommunes»,
incluantdes
PalestèaUms, et phalangistes qui se sontemparés
desbâtiments de
la faculté.des sciences, est présentécomme «limité» par
les phalangistes. Ceux-ci,nous
câble notrecorrespondant à
Beyrouth,«se
refusent&
participeraax combats»
et qualifientde «provoca-
tions»lesinformations
israéliennes qui lesassocientà
des attaques contre les positions paleslino-progressistes.A
Jérusalem, legénéralSharon,
ministrede
Ladéfense,a
affirmémercredi que
les Israéliens «resterontsur
leurs positions actuelles jusqu’àce qu’un accord
politique soittrouvé» au
Liban, il a.laissécependant entendre que
l’ensembledu
cabinetne
partageaitpas
ses vues.Une guerre qm ne M que commencer
par ERIC ROULEAU
Directeur
:Jacques Fauvet
— VENDREDI 78 JUIN 7982
3,50 F
Algérie,S DA; Marge, 3,00dir.;Ifcnfete, Z80n.; AIISBUSW,I.S0
DM;
Autriche,H aX
;BelVV*, 20fr Canada, i,it»s;ctoirhMre, 275 Fcf»; OMemufc,6,50Kr-;Espagne,SSpes.:fl.-t,4Sp. ; Grèce,»
dr.; in», 125 ris; Irlande, 70 p.;Italie, 1000LsLiban.350V.;Luxembourg,27f.;
Hanrtg*. 3,00 Je.; Pays-Bas, 1,75 fl: Pertagil.
50 esc.; Général, 280 F CFA; Suède, 5.M kr. ;
SafaK,f,40f.;E.-Ü,83C«its; rangastaiîe,86d.
Tant des abonnements
Mge
20.5.
RUE DSS ITALIENS
75427PARIS CEDEX
09 Télex Paris a* SS8572 C.C.P. 4207 -33PARIS
Tel.:
246*72-23
Au
douriènie Jourde
son offensive, l’année israélienne n'a toujours pas atteint les trois objectifs qui Lui ont été assignés, d’où l'impression que ta guerre du Liban n'est encore qu’à ses débuts. Certes, un Sers du paysestoccupé, mais des poches de'résistance subsistent dons le sud et des unîtes piétinent devant les divers accès delacapitale assiégée.Ce
ne sont paspourtantlesmoyens
-gui-
manquent
pour occuper Bey- routhet«
détruirefO.LP.m
t objectif primordial-du général Sharon. Selon te^générai-fttattHiaftu PetecL.qtri sait .durqooK H parte puisqu'il est l’un des.héim de
teguerre de
abc joure,Jes.effectifsisraéliensengagés au
L. iba
rt pour vaincre Iss six à septmilia fedayin sontde loin supé- rieurs à ceux"qui.avalent mis en déroute- (es quatre-vingt millesoldats .de Nasseren
juin -1967, supérieurs encoreeux
forces qu’avait alignéesle générai britanniqueMontgomery
face aux-panzBrdivfsfanadu
générai aJte-mand. Nommai,
lorsde
la bataille d'B-Alameln, en19C.
ily
aurait au Liban plusde
quatre -vingt mille militaires et plusieurs centaines de Chars Israéliens Markava. dont les performancessont
réputéesbien
meilleures
que
celles d'enginsdu même
calbre.fabriqués aux Etats-Unis, en U-R.S.S. ou
an
France.Le général Sharon hésite néan-
moins à prendre d'assaut Beyrouth- Ouest,
oà
sont retranchée lesmem-
bres de (a direction
de
1*0.LP. al quelques milliersde
combattants, palestiniens et libanais confondus Le ministre de la défense Israélien veut vraisemblablement éviter une bataille quJ s'annonce longue et, en tout cas, particulièrement sanglante.(lire ta suite
page 4J
Le blo cage des sa laires
• M. Krasucki
:« Une faute politique et une erreur économique »
e Dépôt probable d'un projet de loi
Tons
lespartenaires sociaux —
syndicats,employeurs, pro-
fessions libérales, agriculteurs,enseignants — devaient
parti- ciper, jeudiaprès-midi
17 juin,à
la « tableronde
»organisée par
lepremier
ministre.M. Mauroy, qui a
reçu,mercredi, en
conseildes
ministres,l’hommage du président de
laRépublique, sera entouré de
Mme QuBStiaux, de MM. Delors
etAnroux
etde représentants du ministère dn budget
etde
ütfonction publique; U devait de nouveau présenter son plan
d’austérité etannoncer — sauf rebondissement de dernière heure —
ledépôt d’un
projetde
loipermettant de bloquer
les salaires.Les
textesnécessaires â
lamise en œuvre des
décisionsgouvernementales doivent
être pré-sentés à l'Assemblée nationale de manière â pouvoir
être votés,en urgence, dès
ledébut du mois de
juillet.A
Lille,devant
lécongrès de
la C.G.T.,M. Krasucki a
qualifié leblocage des
salairesd’« erreur économique
» etde
-faute
politique ». (Lirepage
36.)La réunion tripartie convoquée jeudi après-midi i l’Hôtel Matignon revêtait, pour le gouvernement, un caractère décisif. Car elle condi- tionne non seulement la réussite
de
l’opérationd'accompagnement
de la dévaluation elle-même, mais aussi la crédibilitédu gouvernementLa cotedepopularité
de
M.PierreMauroy
reste élevée, et il neman-
que pas de te rappeler, mars eue découle de sondages réalisés avantte dévaluation.
Pouréviter
que
son crédit ne soit entamé, le premier ministre a mis en avant mercredi &.la tribunede
l'Assemblée nationale, I' » héritage*»,•
Même
si le gouvernement subit objectivement les contraintes de cet héritage, acommenté un
leader so- cialiste, 0 est mai venu de l’invo- quer. »On
nesauraitmieuxdire.Certes l'opinion (telle qu'elle est photographiée par les sondages) ne rend pas encore le gouvernement responsable de la dégradation de la situation économique. Mais cela ne devrait pasautoriser le premier mi- nistre à céder à la facilité.
Une
dévaluation, le 21 mal 1981»eût été sans nul doute imputable
aux
gouvernements précédents.JEAN-MARIE COLOMBANI.
fLireta suite
page 31J
XV JOUR LE JOUR
En
disantque
laFrance
esteFhamme malades dé fEu-
rope, le
bon docteur Chirac
établit-un
diagnostic sans indiquervraiment un remède
sérieux.
&
affleura,lepourrait-il? il
a
certes soigné jadis la France,en
collaborationavec
le docteurGiscard
iTEs-tamg. mais
ttétait alors,vous
lesavons,
médecin malgré
hti (Tiramalade
imaginaireIU
estdonc
aujourd’huitenu au
secret professionnel.HENRI MONTANT.
La purge
par PIERRE DROUIN
Les indépendantistes au pouvoir en Nouvelle-Calédonie
Aptisl'adoptionpar P Assemblé*-territorialedeNouveUe-Calétfonfe dela mot]on
de
censuredéposée parlesSus
fin Front Indépendan- tiste («le Blonde»dn
16 Juin), les négocia
tions se poursuivent, &Nouméa,
poux la tonnatlon d’un nouveau conseil d* gouvernement—
exécutiflocal—
ansetn duquellesindépendantistes, majoritaires, seraient associésans centristes de la Fédérationpou nne
nouvelle sociétécalédonienne (F-N-S.C.). ce renversement demajorité devrait faciliterla mise en oravre des ordonnances arrêtées par le gouver- nement, ainsiqne
le souligneDominique FoucMn,
qui avait séjournéenNormUe-Calédonle
avantdese rendrepour«leMonde
aan Ubaa.
(Lire
page 8J
Que
sortira-t-ilde
l'ianti-Grenelle» ? Car
c’est bien ainsique
ae présente la rencontre, ce jeudi,de M. Mauroy
et dea par- tenaires sociaux,a
l'inversede mai
1968, c’est faceà une
déci- sionde
biorage des prix et des salairesque
se trouveront les syndicats et lepatronat
Le gouvernement
a ledos au mur.
Si. fautede
faireadmettre bon
grémal
gré tout son plande
redressement, Il est contraint& use
troisième dévaluationdons
les huit mois,ou
peut-être avant, c'est toute la crédibilitéde son programme
qui saute.On
passe- raitbrusquement de
laRépu-
bliquede
la « nouvelle citoyen- neté »à un
typede
gestion sud-américaine.On ne
bâtitpas
surune monnaie de
sable.31 faut
maintenant
le fairecomprendre aux
travailleurs.Est-ce si difficile?
Sans
doute, toute lamachinerie
politiquemise en œuvre pour
conquérir le pouvoira
ététournée
Jusqu’Ici vers l'idéeque
lechangement
vers le
mieux
lmoins
d’inflation,moins de chômage)
étaità
notre portée, si l’on voulait bienmener une
action différentede
celledu gouvernement
précédent,Mais
1e climat général est toutde même moins mauvais
qu’onne
lepense pour
faire accepterune
«purge
».Un
récentsondage
publiépar
leJournal du diman- che
l’a. manifesté.Une
largema-
jorité
de Français pensent que
le
temps
estvenu
d’accepterune
certaine austérité.Us ne
sont pas masochistes.Simplement,
iissavent
qu'il est desmoments dans
la vied’une
nationou dans
la vie tout courtoù
des sacrifices sont nécessairespour
repartirdu bon
pied.(Suite
de
tapage
32.)Après pte
h
garniemènent
a envisagé detasnpornerL'OPERATION T.VJL
AURA
BIEN LIEU LE 1*' JUILLETLire
page
32-POINT-
Une «première en Corse
La Corso
sera, le8
août, lapremière
région à élireau
suffrage universel lesmembres de
t’assembléechargée de
gérer librement les affairesde
rîle.Un
an,ou
peut-être deux, avant les autres régions métropoli- taines, elle bénéficierade
La réformede
décentralisation.Le
conseildes
ministresdu
18 juin,en même temps
qu'a précisa/! à quelle date elle serait élue, a défini lescompétences de
ta futureassemblée
régionale corse.Ces compétences
seront plusétendues que dans
'es autres régions métropolitaines, parexemple pour ce qm
Inté-resse réducation.
L’assemblée
s'appuiera,en
outre, surun
certainnombre
tfoffices spécialisés
dans
l'agriculture, le tourisme, les transports, la culture.- Il s'agit,par ce
statut parti- culier,de
tenircompte, conformément aux engage- ments
pris avant et après le 10 mai,de
la situation particulièrede
nie.Rien de ce
qui vient d’êtredécidé
n'était InattenduLe gouvernement, en
particulier le ministrede
l’intêneur etde
la décentralisation, veu- lent tenir te pariengagé de
régler,par ces
nouvelles institutions, la lancinante question corse.Ce
part, ilest évident toutefois qu’il
ne
le
gagnera pa3
facilement.Le
pro/etde
loi. qui défi- nit lescompétences
perti- culièresde rassemblée
corse, sera discutépar
JeSénat
et fAssemblée
nationale, avant le projet qui précise lescompétences de
{'en-semble des
régions et qui a été adopté, lui aussi,au
conseildes
ministresdu
18 juin. Est-Ilnormal de
parler
de
/'exception avantde
s’Ôtre entendu, sur la régie?Mais
c'est sur place, c'est- à-diredans
nie,que
se louera ressentielde
la par-tie.
La
datedes
élections, plusieurs fols retardée et fixéeau mois
d'août,en
pleine saison touristique, n’estpeut-être pas
la meilleure.Surtout,
personne ne
sau- rait jurer que,de ces
élec- tions. sortiront la majorité et les élites nouvellessuscep-
tibles d’utiliser les Institu- tions responsablesdont on
va doter laCorse pour
sortir ritedu
climat d’incertitude et d'intolérancedans
lequel elle vit depuis la finde
la guerre.(Ure page
30.)LE DÉBAT SUR L’ENSEIGNEMENT PRIVÉ
L ’heure
du compromis
La phase de concuKattons sur Cavenir de renseignement privé,
engagée
le 23 fanvier, par M. Alain Savary, ministre de réducatlon nationale, vient des'achever. Il doitmaintenant présenter ses conclusions au gouvernement avant cfélaborer le protêt qui servira de basa aux négociations.
Loin d’être à la guerre, l’heure est au compromis.
Même
si, de part et d'autre, on mobilise les troupes.Deux «temps
forts» ont rassemblé cent mille personnes à Pantin le 24 avril à l’Initiative des associations des parents d1élèves de l'enseigne- ment libre (APEL) d'Ile-de-France,beaucoup
plus du double le 9 mal au Bourget pour fêler le centenaire deslois
laïques en présence du chefdu
gouvernement et de sept ministres.Avon! cas
deux
manifestations, M. Alain Savary. ministre de l'édu- cation nationale, avait déjà consacré l’essentiel de son temps aux consul- tations ouvertes le25Janvier sur ce dossier, phase préalable & la mise au pointdu
projet gouvernemental qui fera l'objet de négociations avant d'être soumis ’u ParlementAucun
desnombreux
Interlocuteurs du ministre n’a cependantpu percer ses intentions.Dans ce climat d’attente, les dis- cours prononcés
au
Bourget parMM.
PierreMauroy
et Alain Savaryont marqué une étape. Tous deux sont venus pour apaiser tant leurs aHiès
—
qui ont pu en concevoir une certaineamertume —
que leurs adversaires. Pour affirmer leur vo- lonté de ne pas compromettre ta paix scolaire, de maintenir la liberté d'enseignement sans pour autant conserver «les formules actuelles-,de construire surtout -fécale de demain».
Changer lee formules actuelles c'est s'attaquer en priorité è la
»toi Guermeyr», préparée et votée à la héla par >e précédent pouvoir avant les élections législatives de 197B dans ia crainte précisément d'une victoire de la gauche. K fai-
IsiL selon l’expression d'un défen- seur de ce texte. «débouliochiser- la loi Debré (1).
CATHERINE ARDITTI.
(Lirela suite
page
10.)(1)
Du nom
de M.An
tiré Boul- loche, ministre socialiste de l'édu- cation nationale en 1959.J0
r Page 2 - LE MONDE - Vendredi 18 juin 1982 •••
LAMENNAIS
ET
SON TEMPS
II
y a deux cents ans,
le 39 juin 1782 naissait,
à Paris.
Félicité de Lamennais, qui devait être
condamné* en 1832, pour avoir cherché à réconcilier l’Église et
ladémocratie.
Un colloque
lui est consacré,
les19 20 juin, au Collège de France.
Georges Hourdin, lui-même auteur d'un livre sur Lamennais dont rend compte Henri Guillemin, évoque ce que fut
leprocès
de condamnation, en un temps marqué par de fortes
personnalités catholiques,
telles
que Lacordaire ou Montalembert, dont parle également Henri Guillemin,
comme pour donner raison à Chateaubriand d’avoir célébré
« le
génie
du christianisme où, comme
lerelève Gabriel Matzneff,
le
parfum de la religion se mêle
aux passions du
siècle.L'ingrat « Féli » Lacordaire et... Montalembert
U N
livre,nouveau
aprèslivre,tantd’ouvrages,clun
gros déjà, surLamennais. Un
livrequidoit
beaucoup au
gigantes-que
travailde
LouisLe
Guillou.Mais Georges Hourdin
indiquetoutde
suite,parlesous-titremême
qu’il a choisi, l’intention précisede
son étude :Lamennais
-prophète et combattantJe
la libertéLe
témoin pathétique d’uncertaincombat, Georges
Hourdin. Pathéti- que. àcausede
cet élan,de
cettefer- veur contrequoi,chez
lui,lepassage des annéessc révéle impuissant. Elcomment
lire sans émotion, sous laplume de
cevieilhomme
passionnécomme
à vingt ans, lespagesoù
ils’adresse directement à
Lamennais
(-
mon cher
Félicité...mon
cher Féli. -) etdans
lesquelles,déplorantque Lamennais
aitrompu avec
l'Eglise, il ne
cache
pasque
ladite Eglise, parfois, le fait -pleurerde
rage-
Alors, contredire
Georges Hour-
din. je doisme
forcerpour m’y
résoudre. Et pourtant,ce Lamen-
nais, plus je
me
renseigne à son sujet,plus jeme
sens d'éloignementpour
lui.Parce
qu'il aquitte
l’Eglise?Oh! ma
foinon
; j’en connais, des prêtres qui sont (en apparence)dans
son cas et qui ne nourrissent pointpour autant, comme
ilen donna
lelugubreexem-
ple.
une
haine inexpiablede
son anciencredo,au
pointde
refuser,au
seuilde
lamort,lecontact d'uncru- cifix.On
resteabasourdi parl’aveude Lamennais dans
scs Affairesde Rome
:que
si lepape
lui avaittémoigné
plusde
considération, et dit quelquesmots
teintésde
bien- veillance.-cepeu de
paroles aurait tout fini-etiln'auraitjamais
songé àune
rébellion.Alors quoi? n'aurait pluscompté pour
rien,à sesyeux,le scandale, effectivement abominable,de
GrégoireXVI condamnant
lesévêques
polonais qui dérendaient leurfoidevantun
tsar,persécuteur, parceque
- toutpouvoir
vientde Dieu
-?Le
pape, prince temporel, faitcause commune avec
ses collè- gues.lesautres chefs d'Etatettant pispour
les catholiques polonais !EFfacé.l'incident,oublié,annulé,si
seulement Grégoire
XVI
avait été plusaimable pour
le fondateurde
l'Avenir ?Georges Hourdin
soulignecomme
il convient le caractère inouï
du document
pontifical(Mirari vosf
quifrappaLamennais
et sesamis
;rienà leurreprocher
quant au
res- pect desdogmes
:ce que Gré-
goireXVI maudit chez eux
c'est la -maxime absurde
- qu’ils profes-sent quant
à la -liberté de
conscience-, et. pis encore, leurattachement
à cette «libertéde
lapar HENRI GUILLEMIN
CHATEAUBRIAND THÉOLOGIEN
par GABRIEL MATZNEFF
M GARD ment MAURICE
donné,nousadans récem- RE-
la•bibliothèque de la Pléiade».
une nouvelle édition d'un livre célèbre etcependant peu,
ou
mal.lu: le
Génie du
christianisme.Sainte-Beuve
note avec raison qu'il estimpossiblede
séparerleGénie du christianisme, ce -coup de
théâtre et d’autel», des circonstances socialesde
sa publication: leConcordat,la ré- conciliation et l'allianceentre la société française et l'Eglise ro- maine.lereniement des excès an- tichréùcnsde
laRévolution.Nombreuses
étaient, surtoutparmi
la jcnnessc. lesâmes
qui avaientla nostalgiedu
passeca- tholiquede
laFrance
et aspi- raient àunretouraux
sourcesre- ligieusesde
lanation.Le
Géniedu
christianismeal- lait être, pour plusieurs généra- tions de lectrices etde lecteurs,un
révélateurde
cette sensibilité chrétienne, puisun
étendard.Si la France futau
dix-neuvième siècle plus catholiquequ’elle ne lavait été sousLouis XV
et LouisXVI.
c’estenpartieàCha-
teaubriandque
l’Eglise 1c doit.Agée
de quinzeans.Léontinede
VilleneuvelitleGénie du
chris- tianisme. ei faitde Chateau-
briandson demi-dieu.L'Eglise, toujours ingrate
- comment
pourrait-on,quand on a
l'éternitéavecsoi.pratiquer
ceue
vertu inférieure qu’est la recon- naissance?- ne témoigne
àChateaubriand aucune
gratitude.Cela
est naturel. L’Eglise scmé-
fie de ses littérateurs. Elle ac- cueille avec indulgence les ou-
vrages doctrinaux des
théologiens,
mais
ellen'aime
-guèrequ'un
écrivain'mêle
lasource pire
de
la foi orthodoxeaux eaux
douteusesdu roman, du
récit
ou du poème.
Pourtant,
un
livre sulfureux, s’ilest soutenu parun
tempéra-ment
erune
écriture, peut tou- cherplusde cœurs que
biendes bondieuseries apologétiques, et les auteurs réputésimmoraux
convertissentau Christ
et à l'Eglise autantd’âmes que
les professeursdedroitcanon.Certes, le
Génie du
christia-nisme
n’est pas l'œuvre d’un sa- vant.d'unérudi.t,d'un sagedéli- vrédes passions.Chateaubriand
n’apasécritsonlivreàlaBiblio- thèque nationale,mais à
Savi- gny.chez
sajoliemaîtresse.Pau- linede Beaumont.
»Singulier collaborateuren matière enma-
tièred’orthodoxie! -. s'exclame Sainte-Beuve, aigrement.
Mais
quoi!faut-ilêtre àlaTrappe ou
à l'Athospour
avoir le droit d'écrire sur Celui qui passait le plus clairde
sontemps parmi
les publicains etlescourtisanes ?Au
lieu
de
mettreen
doute l'ortho- doxiede
Chateaubriand,on
se- raitmieux
inspiréd’admirer cet intérêt inquiet pour la religionchez un
écrivainque
l’onpourrait croireentraînéparletumultede
lavieparisienne,parlapolitique, parlesrencontres amoureuses.
Nature
sensuelle, irrégulière, plus sensible àlapoésiedelareli- gionqu'àlavéritéde
sesdogmes.
Chateaubriand
a.dansleGénie.mêlé
leparfum du
christianisme à celui des passionsdu
siècle.Sans
doute, dans ce bric-à-brac néochréticn.lediable montre-t-il souvent le boutde
ses cornes.Chateaubriand
n'y réconciliepasmoins
lalanguefrançaiseavec b
dimensiondivinedel'existence.
presse, liberté
exécrable, pour
laquelle
on
n'auraJamais
assez d'horreur!-Et fargeat ?
Vrai,
absolument
vrai,que
lepro-gramme de l'Avenir reste
aujourd’huimême
admirable.Exact
aussique Lamennais
ad'excellentesremarques dans
ses brochures sur l’Esclavagemoderne,
lePays
et leGouvernement. Mais
lesParoles
d’un croyant, quelstyleILa
grandi- loquence quitient lieude grandeur
;un
lourd pastichebiblique;un mau-
vais goût qui confine
au
burlesque..Déjà,
dans
l’Essaisur
/'indifférence.
si déclamatoire, cette théologie bouffonne:
que
la meilleurepreuve
delafoi.c’est leconsentement uni- versel (tu parles l) etlorsque Lamennais
fait lephilosophe, après sa rupture,en
faitde
pensée subs- tantielle. la plus fade.laplus écoeu- rantedesbouillies.Je
m'en
voudraisde
ne passigna- ler l'ouvrage,concomitant, de M. Tanguy
Kenec’hdu,Lamennais, un
prêtreen
recherche (chez Téqui.257
pages) où.pour une
fois, estévoqué un thème
trop négligé des biographes, celui des financesde Lamennais,
et l’ony
voitcombien comptaient pour
lui les questions d'argent,avecscs brouillesavec son frère sur ce sujetDe
précieuses indicationssurlesauthentiquesres- sourcesde
ce gémissant quiaffectaitb
pauvreté. -On comprend,
écrittrèsbien
Tanguy
Kenec'hdu,que
la piétémennaisienne
sehâte de
cou- vrirdu manteau de Noé
la nuditédes
chiffres. -Le
bon.lecherGeorges
Hourdin.ne
faitpas attention
assezaux
épaisseursd'ombre
qui recouvrent encore l'adolescence et lajeunessede Lamennais. Songeons
qu’il retarde sapremière communion
jusqu'à 1804.c'est-à-direjusqu'àsa vingt-troisièmeannée
; et il ne fait pasde
douteque
cette viesacerdo- talequile terrifiait,ila'y
entra,sous lapoussée
de
son frère etde
l'abbéCarron
;qu'<-à reculons».Que de
choses nous ignorons sur ce mysté- rieuxFéli!P OURQUOI
daire.surun
avanttexteintitulertout,de 421 un
livreLacor-pages.où,170 seulement sont consacrées
an
dominicain?Le
reste,qui est très largement majoritaire, concernantMontalembert. Dupanioup, avec une
digression,en
outre, sur le cardinal-ducde Rohan.
Il s’agit
donc
là, plutôt, d’uneétude
surlesgrands
notablescatho- liques (car Veuillot,on
le pense bien,etLamennais ne
sont pasou- bliés)dans
leurscomportements
po- litiquessouslaRestauration,lamo-
narchiede
Juillet et leSecond
Empire. Tel quel,un ouvrage
sé- rieux, bien informé et historique-ment
véridique.Et il faut être reconnaissant à José
Cabanis de nous
proposerun
portrait
de Montalembert
sensible-ment
différentde
celuiqui fitlong-temps
autorité etque
nousdevions, depuis 1925.au
R.P.LecanueL En
1840, àta
Chambre
despairs.Mon-
talembertévoque avec
horreur le travail des enfantsdans
les entre- prises industrielles. Huit ans plus tard,en octobre
1848,déchaîné
contre l'Ere nouvelle,où
Lacor- daire,Ozanam, Mareu dénonoent
«l’exploitation
du
faiblepar
le fort». et parlentdu
-droitau
tra- vail».de
•l’impôtprogressif».de
b
nationalisationdeschemins de
fer (et ensuite, n’est-ce-pas ? ceserale tourdes banques!).Montalembert.
qui s'étrangle d'indignation, se
garde
alorsdu moindre
ressouvenirquant
àsesproposde
i840.. • Avait-Il
oublié
?»demande Cabanis
;non. mais, -dans
l’inter- valle.ilavaiteu peur
-;penrpour
cette »grande
aisance•dont
ilavait
naguère
reconnu,en
souriant, qu'elleétaitb
sienne.Et
les -bar- bares lamenaçaient
ilpartageaitavec Vigny
ce-cauchemar
des pro- létaires » diagnostiqué parLamar-
tine.
On
nesauraitassez rappelerle contenude
son discoursdu 20
sep-tembre
1848
: -Je ne connais qu’une
recette (sic)pour
faire croireà
lapropriétéceux oui ne
sontpas
proprietaires,c'estde
leur faire croireen Dieu
(... ) .au
dieudu
catéchisme,au dieu qui a
dicté le décalogue et qui punit éternelle-ment
les voleurs. »El si. après avoir
acclamé
le«coup du 2 décembre», (dans
l’Universdu
14décembre
1851),Montalembert
se constitue, ensuite,en
opposantà1-Empire,sonopposi-tionest
du type de
«elle,avant-hier,de Benjamin Constant
:use
«li- berté• parlementaire^étroitement associéeà
la «liberté*économi- que
:autrement
dit,comme
Payaitexcellemment
spécifié Lamartine, - la libertépour
lerichede
tenir lepauvre à sa merci
».De
l’aristocrate etacadémicien Ch. de Montalem-
bert conservonsavec
soin l'imageque noos
alaisséeEugène
Venuiot,lorsqu’on lé voyait entrer
dans
îe^bureaux
'de
l’Univers « temonocle fixé sur
l'œil droit, leckapéau en
arrière et lecigare
à
labouche
».Des lettres bien gênantes
Passons sur
Dupanioup
et cette biographieun peu
longuetteque Car
battis
nous
inflige: le personnage, n'estguère
'passionnant, etfai bâté d'en veniràce
Lacordairedont Ca-
banisne cache
paslesémotions
qu'il luidoit-Et
bien sûr.biensûr,destasde
choses qui touchentet font plai- sir.dans
la viede
Lacordaire : sa.participation
à
l’Ere nouvelle.en
i848.lechoix
de
sa placeà
J'Assem-
blée.surlesbancs de Textrême
gau- che.telleremarqué
sur Bossuetetce».vertige d'idofàtrie» dont ü. fit
preuve
devant’ LouisXIV,
et ceci, écritau lendemain du coup
d’Etat:«C’esttoujours
un immense
périletun grand
signede décadence qu’un pouvoir
faitpar des
soldats. » >Mais
desdétails,cependant, m'at- tristentchez
lui; sichaleureuxque
soit
Cabanis pour
Lacordaire.û
re- grette, etavec
raison, sadémission précipitéede mai 1848;
oui, sans doute, lestermes de
sa lettre font penserqu'ilseretireafinde
n'avoiraucune
responsabilitédans
lesrepré- saillesqui se préparent, aprèsl’inva- sion,le15 mai. (Tune plèbe.suspectedans
l’enceinte officielle, mais,comme
lefaifcparfaitement observer Cabanis.«gardant sa placé
à.P As- semblée
». Lacordaire •auraitpu
combattre ceue
répression,.l'atté- nuer... ».D'Eckstein
a
été scandalisé,eq
1834,par
ces Considérationsque
Lacordairepublie,contreLamennais
— pour
se protéger lui-même, côtéRome —
aprèsune
étroiteamitié;et
Lacordaireproteste:.*Vous
ignorezcomplètement
lanaturede
niesrap- portsavec M. de Lamennais
:Ilne fut en
réaliténimon père
nimon
maître. »
Odieuse
affirmation d'unLE PROCES DE CONDAMNATION
homme
quicompte
bien sur l'igno- rancede
d*Eckstefn*qui
d’aura paseu
connaissancede
cequ’écrivait,le 2!juin1830,leditLacordaire auditLamennais
:•Adieu mon
bienbon
père.Aimez-mot comme
votre en- fant.»--El.ce
religieux, quiaffichaitun
tel
amour de
lasoHlude.qa
aBait-ü foireà l'Académie
ens'v présentant,an
coursde
saànquânlc-septième année
?-RejoindreMontalembert
et-Dupanioup?
Maïs-on
Cuvait cru, précisément,d'aoe autrestaturemo-
.
raie. . _ . 1
. Gênantes; très gênantes, ses let- tres
de
jeunesseà Montalembert -
.
au
pointque
léR.P.Lecanoet
crut devoiry
pratiquer des coupures.Non
censurée,celle-ci,du
I£décem-
bre1822 (Montalembert,
alors doté d'un visage d’ange,a
vingt-deuxans:
Lacordaire esa
trente), -Je voudrais, te tenir. er i'êtouffer'dans mes
bras.Adieu
,chéri;sowiensAoi que
tu esma
consolation en temonde.
»Mais
bienautrement
péni- bles les nuficaüons. presque stupé- fiantesque
Cabanis,a
lafinde
son livré,1nous
apporte sur Lacordaire«
inconnu
».-Que
le pèrede
Ravi-gnan
se martyrise-avec un'ciïTbe,çaJe.regarde,
mais
Lacordaire, pour sesmodifications,requiertdescolla-borateurs. . ..
Un dialogue avecla ïierge
.11 sefait flageller, i) s'étend en- suite
à
plat ventre-sousla tablede
travaild’unacolyte.afindé
luiservirdé
carpette:il exige,dans
soncou- vent, qu'on te soufflette, .qu'on lui crachea
la'figure,qu'onlechassede
lapièceencriant :»Va
cirermes
souliersi.Vàri?êtti misérable/-Le
RJ»..Chocarne, en 1866
(Lacor- daireétaitmort en
1861),.relatait,sans
joie,que
Lacordaire * profi- tait* de
sdo
autorité*pour
se faire traita"selon ses goûts».Refermées
ces pages terminales'
de
José Cabanis,<m éprouve un
vif besoinde
respirerun
autreair.Finis- sonsdonc par
ces divertissementsg
Lie
sous
procure notreincompara-leérudit.
Mgr de Ségur
(celuiqui s’avisa,drôlement, d’appelerVictorHugo
•athée»)a
cetteformule quidonne a
réfléchir: -H ne
ferapas bon
.au jugement demier.pour ceux du
côté gauche.». -.
Et ce
'.hautprêtai avait fait ins- criresurlemur de
sachapellepri- vée. rue.du
Bar,un
dialoguedontü
étaitfauteur,ètqui4e-ravissait,en- tre la.Sainte-;Vietge et lepape
:- Fie.
XX à Marié
:Vous
êtesimma-
culée.
Marie
àlPieLX
:Vous
êtes in- faillible.-N OUS grâce
Guillou, toutepossédonsau
professeurludésormais,documen- Le
tation concernant la vie et lemes-
sagede Lamennais.
Ilavaitdéjàras- semblé. avecune
érudition fervente, lacorrespondanceetlespiècesyat- tenant. Il publie aujourd'hui,avec
l’accorddu
Vaticanetlacollabora- tionde
son frère dominicain, les piècesdu
procèsde condamnation
quiaboutitaux deux
encycliquesde
juillet1832 fMirari vos
letde
juin1834
{Singularivosf.Ce
st lapremièrefoisque
les reli- gieuxromains
responsables livrent ainsiau public un dossier
de*condamnation dont
l'objet reste d'uneactualité évidente.Grâce
leur soit renduepour
avoir accompli ce geste.Lorsque
le PèreLe
Guillou fut autoriséà consulterledossier,ily manquait un
certainnombre de
pièces. Plusieurs ont repris leur placeau
cours de ces dernières an- nées, etaveclareliuredu
tout.Il reste encore quelques trous...
Ils
masquent
peut-êtreladisparitionde
piècesayantun
caractèretrop po- litique.Peu
importe, car tous les rapports doctrinaux rédigés par les théologiensaux
différents échelonsde
laprocéduresont présents.Lamennais
se plaignaitque
ses positions philosophiques et les ré-formes
politiques proposées par l’Avenir n’aient pas etcexaminées avec
soin.Ellesl'ontétéminutieuse-ment
etàtroisniveauxdifférents. Ileut, d'abord,
une
consultationde
plusieurs experts. Elleslefurenten- suite,parune
congrégation extraor- dinaire, àdeux
reprises différentes.La
première réunion fournit Utma-
tièreà l'encyclique
Mirûri
vos quine nommait
niLamennais
nil'Ave- nir et quiseprésentaitsouslaforme
d'unrappelde
Lapositiondel'Égliseen
ces matières.IIs'agissaitalors
de
répondreaux
différentsmémoires
adressésau pape
par les intéresséseux-mêmes.
C’était
eux
qui tenaient àobtenirun
jugement.La deuxième
réunionde
lacongrégation fut
convoquée pour
répondreàlacensurepriseparl'ar-chevêque de Toulouse
et paronze évêques
français,texte
qu'ils avaient, eux aussi,soumis
àGré-
goireXVI.
Lamennais
se plaignait,enoutre,de
n’avoirpaspu
s'expliquer directe- ment:Ilestvrai.Mais,parmi
lesex- perts etles théologiens consultés, ilavaitdesamis.
Son
pointde
vuefui défendu,notamment
pur le Pèrepar GEORGES HOURDIN
Ventura avec un grand
courage. Plu- sieurs théologiens signalèrent la né- cessitéqu’ily
avait «à
lechoyer
».Presque
touss’accordaientà recon- naîtreson talent,de même que
lesservices
éminents
qu'ils avaient rendusà
l’Église.Le
PèreRozaven,
jésuite breton, fut le plusacharné
contreLamennais.
Il partait,pour condamner
lespositionsde
l'Avenir,de
ladoctrine mennaisiennedu
senscommun.
Il montraitque
le reste n'éiaiique
lesconséquencesde
cette position discutable.La
véritéque
lePère Le
Guillou dégage,dans une
postface,c’estque, selon ladoctrinealors'traditionnellede
l’Église, les responsablesdu
christianisme catholique ne pou- vaient pasne
pascondamner
La- mennais. Ils pouvaientêtreennuyés
d’être obligésde
le faire.Ilsne pou- vaientaccepterledroitaux
libertés politiquesqu’ildéfendait. Ilsrepré- sentaientune
Église monolithique qui se croyait encore toute- puis- sunte,appuyée
sur les régimesmo-
narchistes européensauxquels
elle s’étaitenquelque
sorteincorporée.La
lecturede
ccs pages est pas- sionnantecomme document
histori-que
etcomme témoignage
-de
ce qu’étaientencorelesmentalitésreli- gieusesen
1830. Il faudra Vati-can
II.puisJean XXIII.
PaulVI,et à sa façon parmoments
énigmati- que,Jean-PaulIIpour
établirladis- tinctionnécessaireentrelereligieux etlepolitique,pour
retrouverenfin l'importancede
la reconnaissance officielledesdroitsde
l'homme....
Les éminents
prélats et théolo- giensréunisautour desannées1830 pour
étudier le dossierde
l’Avenir étaient restés tournés versun
passéde
type constant!nien etpas seule-ment
augustinien. Ils.subissaient la.
forte pression résultant
de
l'exis- tencedes États temporelsde
l’Eglise dontilsassuraient legouvernement
et qu'ils considéraientcomme une
fondation divine!Lamennais
et le-Père
Ventura
comprenaient, eux,que
(estemps
changeaient,que
le sortde
l’Evangilen'étaitpasliéàus
typede monarchie de
droit divin.La
rupture était inévitable. Elle eut lieu.Pour comprendre combien
ce qui est présentéde bonne
foi par touslesacteursde
ce procèscomme
étant la doctrine intemporelle
de
l'Égliseestsoumis aux
variationsde
la politique, il foui lire les lettres
adresséespar Metternich
à
l'ambas-sadeur
d’AutricheàRome, Lützow.
Celui-ci les
communique
.aupape
qui «entreen
extase» devant tantde
sensreligieuxchez
celui qui,par ailleurs, assure l’indépendance des États temporels dont les habitants sonten
rébellion.'
La
lecturedes autres
textesprouve
le.Caractcrefatalde
cetteba- tailledoctrinale.L’abbé de Lamen-
nais avait
une plume
très violente,ilentraînait
avec
luibeaucoup de
jeunesprtoraet de
laïcs.Ses
disci- ples sontun peu
fanatisés. L’un d’entre eux,à
Nantes, refuse parexemple de garder son
confesseur parce qu’il est gallican.Mais
La-mennais
etsesamis
seheurtentàla difficultéde changer
lesmentalités religieusessurlespointsquileurpa- raissaientdécisifs et dontou
a tou- joursditaux
croyantsqu’ils'étaientabsolument
etdéfinitivementvrais.Lamennais
avait raisonde
distin-guer
ledomaine de
lafoi qui seré- duità
l’essentiel et quine
change;pas àtravers les siècles,puis\e
do- maine de
laconception qui recouvre leschangements
incessants qu’en- traînent (es découvertes .intellec- tuelles.Les
responsablesde
.Rome
n'étaientpas
de
sonavis,mais
cela luidonnait toutefois une:grande
li-berté
pour
prévoirl'avenir.Lç
des-.
sierse termine par
une
lettreéente- par lebaron Hûbner.
le .13janvier.1838.
H a connu Lamennais à Rome.
Ilest
de
passage !Paris etveutiere- voir. IIle décritvieilliet,amer..La-
mennais
luidémontre
chiffres enmain que
lesolutionde
la question- sociale etdelàpauvreté des peuples sc trouve dans!e.développement
de la productivit&étbon dans
le.par-tage
des richesses existantes il loimontre
enmême temps
lerôleque'le crédit étletauxdé
l’wtêretJouerontdans
cettetransformatioûl'On
croi-raitentendreparierleschefstfÉtat réunisàVersailles. :
Certes,entrecet esprit agile,
pè-
; néirant, vaste, et lescardinauxde
la_ Curie, crispéssur ladéférée d'une tradition déjà morte, le
choc
était inévitable. ILfut violentet-nous en
savons les,conséqueiices,'màis'Ta*
questionposée’«dors-par
-Lamennais
.' n’apas encore trouvéofficiellement,
de
réponse claire.Dans
ceque
re--jcouvrentladdetrineet-Iesstructures
de
l'Église catholique, qu'est-cequichange
et qu’est-cèquine change
-!pas?
.' » - *'Jasé Cahânfe-üàcordairatx. ouvres. (Politique et religion), mord, 443pages.’
rues alli-
Léo STRAUSS
Pensées sur Machiavel
Présentation
de MidtdéPiafe Edmond
130 f w
-'
: !- v\
y
Bernard JÈWIS
et couleur
en pays d’Islam
79 F
Annick HOUEL
grete
ovalistes
LyoB, Jom-jnilW: 1869 Préface dè Michelle Perrot
OS P
'•••'*'1*•' ’ '•‘ÿ,V.-. ..
' .
Pierre MALE
(1l.Beaucbêaeéditeur,180francs.