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Le blocage des salaires. M. Krasucki : et une erreur économique» e Dépôt probable d'un projet de loi

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(1)

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TRENTE-NEUVIÈME -ANNÉE

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BUtLÈTIN DD JOUR

Vers la paix nucléaire ?

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.’

Rengagement solennel

annoncé

-

par ML Gromyfco à la

trflrane

de rONÜ mardi»

et

a^on lequel

rUJBEJ8JB.

renonce

dés maïn tenant

et

imilatéra- teœent i

utiliser

la première

ses

acmés atomiques,

préfi-

gure-

t-ïl la

fin de la terreur

nucléaire,

voire une nouvelle ère de détente

et

de paix

?

On aimerait

le croire,

pen-

ser'

par. exemple que

les

cau- chemars qui hantait

les

nuits de quelques responsables

occi-

dentaux (AL Mitterrand, no- tamment^

s'en

est souvent expliqué) à propos/ d'une attaque sainte des SS-28 sur l'Europe sont soudain sans

objet.

On peut, aussi

s’înter-

roger sur

les

conséquences que

le

geste pourrait avoir

vis-à- vis

d’un pays eomme

la

Chine, qui a

pris

un engagement du même genre dès sa première explosion nucléaire, en

1964, et

qui pourrait un jour mena-

cer de

ses

gros bataillons une Russie pr

i

vée de ses c dents atomiques*.

Las

!

Les Chinois

se

sont empressés de

taire

savoir que ce « non-premier emploi * soviétique «ne peut réduire la menace militaire de FtLR.S.3_ sur l'Europe

occi-

dentale»;

les

Américains ont

lait

de

infime^

affirmant qu’un engagement similaire de l’OTAN «équivaudrait k ouvrir

la

vole à une

.

agression conventionnelle contre FEu- rope»..

fait;

on se heurte tdn- Jouts an xuéme argument dé la

supériorité''.tfoviÉtk/ju^J«*r

arm e m ents

- classiques.

Dans

ces conditions, une agression

ne peut être dissuadée que par

la

menace

.d'une

ascension aux extrêmes, même dans

le

cas ^

c’estla

thèse française

— où

fl

y a

ifisproportion.des

forces

nneiéafres,

car Fatome

est

effrayant, pour tout

le

monda. En voulant ârminer cette menace,

Moscou donne l'impression de vouloir revenir an schéma antérieur à

1945,

&

une situation pour

laquelle ses

armes: sont

fort

bien équipées

et

qui aurait en outre Favan- tage de réduire la protection américaine aux seuls contin- gents de GX stationnés en

Europe. La meilleure réponse que Fon pourrait

taire

à M. Gromyïto

Serait

donc de renoncer à remploi en pre- mier de toutes

les

armes, nucléaires on non, de s’enga- ger i ne jamais attaquer.

Mais de

tels

engagements sont déjà prévus par tontes sortes

d'institutions

Interna-

tionales,

à commença par

les

Nations

unies. C’est la

crédi-

bilité

uni leur manque

leplus»

et il

en

irait

«a

fortiori»

de

même au rivera

nucléaire,

compte tenu de Fénorinlié du risque

et

de r enjeu. A partir du moment où un- dirigeant

est

décidé à tuer des

dissaines

de millions de personnes par remploi d'armes atomiques,

il

n’est

plus

très

Important de savoir sV ajoute à cet acte

la

violation de

tel

ou

tel traité.

Four

les

mêmes

raisons, il serait

sans doute

fait

bon marché des «zones dénndéa- risées» dont on parie

Sri

ou

là. ...

Le geste de M. Gromyfco donne cependant

satisfaction

à une partie de F opinion amé-

ricaine

qui,

sous

la

caution

insolite

de BL McNamara,

s’avise

soudain que

la dis-

suasion nucléaire devient dan- gereuse dès

lors qu'elle

ne s'accompagne

pins,

comme dans

les

aimées

-6ft,

d’une confortable s u

périorité

amé-

ricaine.

D

reste

à savoir

si le

patronage

soviétique,

renfor- cera ce courant on an

contraire aidera M. Reagan &

hd résista.

- .

Ên Pdogne

smmèkmwsi

fflff

6BÊVE A GD9KI

V

(Lire

page

ftj

.

Pof'Aiteur

:

Hubert Beuve-Méry

Le si ège de Beyrouth

• Les Israéliens ne sê retireraient qu'après nne « solution politique >

%

• Les Phalangistes resteront hors des combats

Les

duels d^ortOLerie entre Israéliens et Palestiniens ont repris ce jeudi

matin

17 juin

dans

le secteur

de

l'aéroport international

de

Beyrouth, les

deux

partiess'accusant

mutuellement

d’avoir

rompu

la trêve précaire

de

la nuit.

Selon Radio-Beyrouth, un important

incendie

a

éclaté

dans

le

camp

palestinien

de Borj

el

Barajneh.

situé

à

proximité de

Vaéroport

A Beyrouth, un affrontement

entre * forces

communes»,

incluant

des

PalestèaUms, et phalangistes qui se sont

emparés

des

bâtiments de

la faculté.des sciences, est présenté

comme «limité» par

les phalangistes. Ceux-ci,

nous

câble notre

correspondant à

Beyrouth,

«se

refusent

&

participer

aax combats»

et qualifient

de «provoca-

tions»les

informations

israéliennes qui lesassocient

à

des attaques contre les positions paleslino-progressistes.

A

Jérusalem, legénéral

Sharon,

ministre

de

Ladéfense,

a

affirmé

mercredi que

les Israéliens «resteront

sur

leurs positions actuelles jusqu’à

ce qu’un accord

politique soit

trouvé» au

Liban, il a.laissé

cependant entendre que

l’ensemble

du

cabinet

ne

partageait

pas

ses vues.

Une guerre qm ne M que commencer

par ERIC ROULEAU

Directeur

:

Jacques Fauvet

— VENDREDI 78 JUIN 7982

3,50 F

Algérie,S DA; Marge, 3,00dir.;Ifcnfete, Z80n.; AIISBUSW,I.S0

DM;

Autriche,

H aX

;BelVV*, 20fr Canada, i,it»s;ctoirhMre, 275 Fcf»; OMemufc,6,50Kr-;Espagne,SSpes.:fl.-t,4Sp. ; Grèce,

»

dr.; in», 125 ris; Irlande, 70 p.;

Italie, 1000LsLiban.350V.;Luxembourg,27f.;

Hanrtg*. 3,00 Je.; Pays-Bas, 1,75 fl: Pertagil.

50 esc.; Général, 280 F CFA; Suède, 5.M kr. ;

SafaK,f,40f.;E.-Ü,83C«its; rangastaiîe,86d.

Tant des abonnements

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75427

PARIS CEDEX

09 Télex Paris a* SS8572 C.C.P. 4207 -33

PARIS

Tel.:

246*72-23

Au

douriènie Jour

de

son offensive, l’année israélienne n'a toujours pas atteint les trois objectifs qui Lui ont été assignés, d’où l'impression que ta guerre du Liban n'est encore qu’à ses débuts. Certes, un Sers du paysestoccupé, mais des poches de'résistance subsistent dons le sud et des unîtes piétinent devant les divers accès delacapitale assiégée.

Ce

ne sont paspourtantles

moyens

-gui-

manquent

pour occuper Bey- routhet

«

détruire

fO.LP.m

t objectif primordial-du général Sharon. Selon te^générai-fttattHiaftu PetecL.qtri sait .durqooK H parte puisqu'il est l’un des.

héim de

te

guerre de

abc joure,Jes.effectifsisraéliens

engagés au

L. i

ba

rt pour vaincre Iss six à septmilia fedayin sontde loin supé- rieurs à ceux"qui.avalent mis en déroute- (es quatre-vingt millesoldats .de Nasser

en

juin -1967, supérieurs encore

eux

forces qu’avait alignéesle générai britannique

Montgomery

face aux-panzBrdivfsfana

du

générai aJte-

mand. Nommai,

lors

de

la bataille d'B-Alameln, en

19C.

il

y

aurait au Liban plus

de

quatre -vingt mille militaires et plusieurs centaines de Chars Israéliens Markava. dont les performances

sont

réputées

bien

meilleures

que

celles d'engins

du même

calbre.fabriqués aux Etats-

Unis, en U-R.S.S. ou

an

France.

Le général Sharon hésite néan-

moins à prendre d'assaut Beyrouth- Ouest,

sont retranchée les

mem-

bres de (a direction

de

1*0.LP. al quelques milliers

de

combattants, palestiniens et libanais confondus Le ministre de la défense Israélien veut vraisemblablement éviter une bataille quJ s'annonce longue et, en tout cas, particulièrement sanglante.

(lire ta suite

page 4J

Le blo cage des sa laires

• M. Krasucki

:

« Une faute politique et une erreur économique »

e Dépôt probable d'un projet de loi

Tons

les

partenaires sociaux —

syndicats,

employeurs, pro-

fessions libérales, agriculteurs,

enseignants — devaient

parti- ciper, jeudi

après-midi

17 juin,

à

la « table

ronde

»

organisée par

le

premier

ministre.

M. Mauroy, qui a

reçu,

mercredi, en

conseil

des

ministres,

l’hommage du président de

la

République, sera entouré de

Mme QuBStiaux, de MM. Delors

et

Anroux

et

de représentants du ministère dn budget

et

de

üt

fonction publique; U devait de nouveau présenter son plan

d’austérité et

annoncer — sauf rebondissement de dernière heure —

le

dépôt d’un

projet

de

loi

permettant de bloquer

les salaires.

Les

textes

nécessaires â

la

mise en œuvre des

décisions

gouvernementales doivent

être pré-

sentés à l'Assemblée nationale de manière â pouvoir

être votés,

en urgence, dès

le

début du mois de

juillet.

A

Lille,

devant

congrès de

la C.G.T.,

M. Krasucki a

qualifié le

blocage des

salaires

d’« erreur économique

» et

de

-

faute

politique ». (Lire

page

36.)

La réunion tripartie convoquée jeudi après-midi i l’Hôtel Matignon revêtait, pour le gouvernement, un caractère décisif. Car elle condi- tionne non seulement la réussite

de

l’opération

d'accompagnement

de la dévaluation elle-même, mais aussi la crédibilitédu gouvernement

La cotedepopularité

de

M.Pierre

Mauroy

reste élevée, et il ne

man-

que pas de te rappeler, mars eue découle de sondages réalisés avant

te dévaluation.

Pouréviter

que

son crédit ne soit entamé, le premier ministre a mis en avant mercredi &.la tribune

de

l'Assemblée nationale, I' » héritage*»,

Même

si le gouvernement subit objectivement les contraintes de cet héritage, a

commenté un

leader so- cialiste, 0 est mai venu de l’invo- quer. »

On

nesauraitmieuxdire.

Certes l'opinion (telle qu'elle est photographiée par les sondages) ne rend pas encore le gouvernement responsable de la dégradation de la situation économique. Mais cela ne devrait pasautoriser le premier mi- nistre à céder à la facilité.

Une

dévaluation, le 21 mal 1981»

eût été sans nul doute imputable

aux

gouvernements précédents.

JEAN-MARIE COLOMBANI.

fLireta suite

page 31J

XV JOUR LE JOUR

En

disant

que

la

France

est

eFhamme malades dé fEu-

rope, le

bon docteur Chirac

établit-

un

diagnostic sans indiquer

vraiment un remède

sérieux.

&

affleura,lepourrait-

il? il

a

certes soigné jadis la France,

en

collaboration

avec

le docteur

Giscard

iTEs-

tamg. mais

ttétait alors,

vous

lesavons,

médecin malgré

hti (Tira

malade

imaginaireI

U

est

donc

aujourd’hui

tenu au

secret professionnel.

HENRI MONTANT.

La purge

par PIERRE DROUIN

Les indépendantistes au pouvoir en Nouvelle-Calédonie

Aptisl'adoptionpar P Assemblé*-territorialedeNouveUe-Calétfonfe dela mot]on

de

censuredéposée parles

Sus

fin Front Indépendan- tiste («le Blonde»

dn

16 Juin), les négoci

a

tions se poursuivent, &

Nouméa,

poux la tonnatlon d’un nouveau conseil d* gouvernement

exécutiflocal

ansetn duquellesindépendantistes, majoritaires, seraient associésans centristes de la Fédération

pou nne

nouvelle sociétécalédonienne (F-N-S.C.). ce renversement demajorité devrait faciliterla mise en oravre des ordonnances arrêtées par le gouver- nement, ainsi

qne

le souligne

Dominique FoucMn,

qui avait séjournéen

NormUe-Calédonle

avantdese rendrepour«le

Monde

a

an Ubaa.

(Lire

page 8J

Que

sortira-t-il

de

l'ianti-

Grenelle» ? Car

c’est bien ainsi

que

ae présente la rencontre, ce jeudi,

de M. Mauroy

et dea par- tenaires sociaux,

a

l'inverse

de mai

1968, c’est face

à une

déci- sion

de

biorage des prix et des salaires

que

se trouveront les syndicats et le

patronat

Le gouvernement

a le

dos au mur.

Si. faute

de

faire

admettre bon

gré

mal

gré tout son plan

de

redressement, Il est contraint

& use

troisième dévaluation

dons

les huit mois,

ou

peut-être avant, c'est toute la crédibilité

de son programme

qui saute.

On

passe- rait

brusquement de

la

Répu-

blique

de

la « nouvelle citoyen- neté »

à un

type

de

gestion sud-américaine.

On ne

bâtit

pas

sur

une monnaie de

sable.

31 faut

maintenant

le faire

comprendre aux

travailleurs.

Est-ce si difficile?

Sans

doute, toute la

machinerie

politique

mise en œuvre pour

conquérir le pouvoir

a

été

tournée

Jusqu’Ici vers l'idée

que

le

changement

vers le

mieux

l

moins

d’inflation,

moins de chômage)

était

à

notre portée, si l’on voulait bien

mener une

action différente

de

celle

du gouvernement

précédent,

Mais

1e climat général est tout

de même moins mauvais

qu’on

ne

le

pense pour

faire accepter

une

«

purge

».

Un

récent

sondage

publié

par

le

Journal du diman- che

l’a. manifesté.

Une

large

ma-

jorité

de Français pensent que

le

temps

est

venu

d’accepter

une

certaine austérité.

Us ne

sont pas masochistes.

Simplement,

iis

savent

qu'il est des

moments dans

la vie

d’une

nation

ou dans

la vie tout court

des sacrifices sont nécessaires

pour

repartir

du bon

pied.

(Suite

de

ta

page

32.)

Après pte

h

garnie

mènent

a envisagé detasnporner

L'OPERATION T.VJL

AURA

BIEN LIEU LE 1*' JUILLET

Lire

page

32

-POINT-

Une «première en Corse

La Corso

sera, le

8

août, la

première

région à élire

au

suffrage universel les

membres de

t’assemblée

chargée de

gérer librement les affaires

de

rîle.

Un

an,

ou

peut-être deux, avant les autres régions métropoli- taines, elle bénéficiera

de

La réforme

de

décentralisation.

Le

conseil

des

ministres

du

18 juin,

en même temps

qu'a précisa/! à quelle date elle serait élue, a défini les

compétences de

ta future

assemblée

régionale corse.

Ces compétences

seront plus

étendues que dans

'es autres régions métropolitaines, par

exemple pour ce qm

Inté-

resse réducation.

L’assemblée

s'appuiera,

en

outre, sur

un

certain

nombre

tfoffices spécialisés

dans

l'agriculture, le tourisme, les transports, la culture.- Il s'agit,

par ce

statut parti- culier,

de

tenir

compte, conformément aux engage- ments

pris avant et après le 10 mai,

de

la situation particulière

de

nie.

Rien de ce

qui vient d’être

décidé

n'était Inattendu

Le gouvernement, en

particulier le ministre

de

l’intêneur et

de

la décentralisation, veu- lent tenir te pari

engagé de

régler,

par ces

nouvelles institutions, la lancinante question corse.

Ce

part, il

est évident toutefois qu’il

ne

le

gagnera pa3

facilement.

Le

pro/et

de

loi. qui défi- nit les

compétences

perti- culières

de rassemblée

corse, sera discuté

par

Je

Sénat

et f

Assemblée

nationale, avant le projet qui précise les

compétences de

{'en-

semble des

régions et qui a été adopté, lui aussi,

au

conseil

des

ministres

du

18 juin. Est-Il

normal de

parler

de

/'exception avant

de

s’Ôtre entendu, sur la régie?

Mais

c'est sur place, c'est- à-dire

dans

nie,

que

se louera ressentiel

de

la par-

tie.

La

date

des

élections, plusieurs fols retardée et fixée

au mois

d'août,

en

pleine saison touristique, n’est

peut-être pas

la meilleure.

Surtout,

personne ne

sau- rait jurer que,

de ces

élec- tions. sortiront la majorité et les élites nouvelles

suscep-

tibles d’utiliser les Institu- tions responsables

dont on

va doter la

Corse pour

sortir rite

du

climat d’incertitude et d'intolérance

dans

lequel elle vit depuis la fin

de

la guerre.

(Ure page

30.)

LE DÉBAT SUR L’ENSEIGNEMENT PRIVÉ

L ’heure

du compromis

La phase de concuKattons sur Cavenir de renseignement privé,

engagée

le 23 fanvier, par M. Alain Savary, ministre de réducatlon nationale, vient des'achever. Il doitmaintenant présenter ses conclusions au gouvernement avant cfélaborer le protêt qui servira de basa aux négociations.

Loin d’être à la guerre, l’heure est au compromis.

Même

si, de part et d'autre, on mobilise les troupes.

Deux «temps

forts» ont rassemblé cent mille personnes à Pantin le 24 avril à l’Initiative des associations des parents d1élèves de l'enseigne- ment libre (APEL) d'Ile-de-France,

beaucoup

plus du double le 9 mal au Bourget pour fêler le centenaire des

lois

laïques en présence du chef

du

gouvernement et de sept ministres.

Avon! cas

deux

manifestations, M. Alain Savary. ministre de l'édu- cation nationale, avait déjà consacré l’essentiel de son temps aux consul- tations ouvertes le25Janvier sur ce dossier, phase préalable & la mise au point

du

projet gouvernemental qui fera l'objet de négociations avant d'être soumis ’u Parlement

Aucun

des

nombreux

Interlocuteurs du ministre n’a cependantpu percer ses intentions.

Dans ce climat d’attente, les dis- cours prononcés

au

Bourget par

MM.

Pierre

Mauroy

et Alain Savary

ont marqué une étape. Tous deux sont venus pour apaiser tant leurs aHiès

qui ont pu en concevoir une certaine

amertume —

que leurs adversaires. Pour affirmer leur vo- lonté de ne pas compromettre ta paix scolaire, de maintenir la liberté d'enseignement sans pour autant conserver «les formules actuelles-,

de construire surtout -fécale de demain».

Changer lee formules actuelles c'est s'attaquer en priorité è la

»toi Guermeyr», préparée et votée à la héla par >e précédent pouvoir avant les élections législatives de 197B dans ia crainte précisément d'une victoire de la gauche. K fai-

IsiL selon l’expression d'un défen- seur de ce texte. «débouliochiser- la loi Debré (1).

CATHERINE ARDITTI.

(Lirela suite

page

10.)

(1)

Du nom

de M.

An

tiré Boul- loche, ministre socialiste de l'édu- cation nationale en 1959.

J0

(2)

r Page 2 - LE MONDE - Vendredi 18 juin 1982 •••

LAMENNAIS

ET

SON TEMPS

II

y a deux cents ans,

le 39 juin 1782 naissait,

à Paris.

Félicité de Lamennais, qui devait être

condamné* en 1832, pour avoir cherché à réconcilier l’Église et

la

démocratie.

Un colloque

lui est consacré,

les

19 20 juin, au Collège de France.

Georges Hourdin, lui-même auteur d'un livre sur Lamennais dont rend compte Henri Guillemin, évoque ce que fut

le

procès

de condamnation, en un temps marqué par de fortes

personnalités catholiques,

telles

que Lacordaire ou Montalembert, dont parle également Henri Guillemin,

comme pour donner raison à Chateaubriand d’avoir célébré

« le

génie

du christianisme où, comme

le

relève Gabriel Matzneff,

le

parfum de la religion se mêle

aux passions du

siècle.

L'ingrat « Féli » Lacordaire et... Montalembert

U N

livre,

nouveau

aprèslivre,tantd’ouvrages,cl

un

gros déjà, sur

Lamennais. Un

livrequidoit

beaucoup au

gigantes-

que

travail

de

Louis

Le

Guillou.

Mais Georges Hourdin

indiquetout

de

suite,parlesous-titre

même

qu’il a choisi, l’intention précise

de

son étude :

Lamennais

-prophète et combattant

Je

la liberté

Le

témoin pathétique d’uncertain

combat, Georges

Hourdin. Pathéti- que. àcause

de

cet élan,

de

cettefer- veur contrequoi,

chez

lui,lepassage des annéessc révéle impuissant. El

comment

lire sans émotion, sous la

plume de

cevieil

homme

passionné

comme

à vingt ans, lespages

il

s’adresse directement à

Lamennais

(-

mon cher

Félicité...

mon

cher Féli. -) et

dans

lesquelles,déplorant

que Lamennais

ait

rompu avec

l'Eglise, il ne

cache

pas

que

ladite Eglise, parfois, le fait -pleurer

de

rage

-

Alors, contredire

Georges Hour-

din. je dois

me

forcer

pour m’y

résoudre. Et pourtant,

ce Lamen-

nais, plus je

me

renseigne à son sujet,plus je

me

sens d'éloignement

pour

lui.

Parce

qu'il a

quitte

l’Eglise?

Oh! ma

foi

non

; j’en connais, des prêtres qui sont (en apparence)

dans

son cas et qui ne nourrissent point

pour autant, comme

il

en donna

lelugubre

exem-

ple.

une

haine inexpiable

de

son anciencredo,

au

point

de

refuser,

au

seuil

de

lamort,lecontact d'uncru- cifix.

On

resteabasourdi parl’aveu

de Lamennais dans

scs Affaires

de Rome

:

que

si le

pape

lui avait

témoigné

plus

de

considération, et dit quelques

mots

teintés

de

bien- veillance.-ce

peu de

paroles aurait tout fini-etiln'aurait

jamais

songé à

une

rébellion.Alors quoi? n'aurait plus

compté pour

rien,à sesyeux,le scandale, effectivement abominable,

de

Grégoire

XVI condamnant

les

évêques

polonais qui dérendaient leurfoidevant

un

tsar,persécuteur, parce

que

- tout

pouvoir

vient

de Dieu

-?

Le

pape, prince temporel, fait

cause commune avec

ses collè- gues.lesautres chefs d'Etatettant pis

pour

les catholiques polonais !

EFfacé.l'incident,oublié,annulé,si

seulement Grégoire

XVI

avait été plus

aimable pour

le fondateur

de

l'Avenir ?

Georges Hourdin

souligne

comme

il convient le caractère inouï

du document

pontifical

(Mirari vosf

quifrappa

Lamennais

et ses

amis

;

rienà leurreprocher

quant au

res- pect des

dogmes

:

ce que Gré-

goire

XVI maudit chez eux

c'est la -

maxime absurde

- qu’ils profes-

sent quant

à la -

liberté de

conscience-, et. pis encore, leur

attachement

à cette «liberté

de

la

par HENRI GUILLEMIN

CHATEAUBRIAND THÉOLOGIEN

par GABRIEL MATZNEFF

M GARD ment MAURICE

donné,nousa

dans récem- RE-

la

bibliothèque de la Pléiade».

une nouvelle édition d'un livre célèbre etcependant peu,

ou

mal.

lu: le

Génie du

christianisme.

Sainte-Beuve

note avec raison qu'il estimpossible

de

séparerle

Génie du christianisme, ce -coup de

théâtre et d’autel», des circonstances sociales

de

sa publication: leConcordat,la ré- conciliation et l'allianceentre la société française et l'Eglise ro- maine.lereniement des excès an- tichréùcns

de

laRévolution.

Nombreuses

étaient, surtout

parmi

la jcnnessc. les

âmes

qui avaientla nostalgie

du

passeca- tholique

de

la

France

et aspi- raient àunretour

aux

sourcesre- ligieuses

de

lanation.

Le

Génie

du

christianismeal- lait être, pour plusieurs généra- tions de lectrices etde lecteurs,

un

révélateur

de

cette sensibilité chrétienne, puis

un

étendard.Si la France fut

au

dix-neuvième siècle plus catholiquequ’elle ne lavait été sous

Louis XV

et Louis

XVI.

c’estenpartieà

Cha-

teaubriand

que

l’Eglise 1c doit.

Agée

de quinzeans.Léontine

de

Villeneuvelitle

Génie du

chris- tianisme. ei fait

de Chateau-

briandson demi-dieu.

L'Eglise, toujours ingrate

- comment

pourrait-on,

quand on a

l'éternitéavecsoi.pratiquer

ceue

vertu inférieure qu’est la recon- naissance?

- ne témoigne

à

Chateaubriand aucune

gratitude.

Cela

est naturel. L’Eglise sc

mé-

fie de ses littérateurs. Elle ac- cueille avec indulgence les ou-

vrages doctrinaux des

théologiens,

mais

elle

n'aime

-guère

qu'un

écrivain'

mêle

la

source pire

de

la foi orthodoxe

aux eaux

douteuses

du roman, du

récit

ou du poème.

Pourtant,

un

livre sulfureux, s’ilest soutenu par

un

tempéra-

ment

er

une

écriture, peut tou- cherplus

de cœurs que

biendes bondieuseries apologétiques, et les auteurs réputés

immoraux

convertissent

au Christ

et à l'Eglise autant

d’âmes que

les professeursdedroitcanon.

Certes, le

Génie du

christia-

nisme

n’est pas l'œuvre d’un sa- vant.d'unérudi.t,d'un sagedéli- vrédes passions.

Chateaubriand

n’apasécritsonlivreàlaBiblio- thèque nationale,

mais à

Savi- gny.

chez

sajoliemaîtresse.Pau- line

de Beaumont.

»Singulier collaborateuren matière en

ma-

tièred’orthodoxie! -. s'exclame Sainte-Beuve, aigrement.

Mais

quoi!faut-ilêtre àla

Trappe ou

à l'Athos

pour

avoir le droit d'écrire sur Celui qui passait le plus clair

de

son

temps parmi

les publicains etlescourtisanes ?

Au

lieu

de

mettre

en

doute l'ortho- doxie

de

Chateaubriand,

on

se- rait

mieux

inspiréd’admirer cet intérêt inquiet pour la religion

chez un

écrivain

que

l’onpourrait croireentraînéparletumulte

de

lavieparisienne,parlapolitique, parlesrencontres amoureuses.

Nature

sensuelle, irrégulière, plus sensible àlapoésiedelareli- gionqu'àlavérité

de

ses

dogmes.

Chateaubriand

a.dansleGénie.

mêlé

le

parfum du

christianisme à celui des passions

du

siècle.

Sans

doute, dans ce bric-à-brac néochréticn.lediable montre-t-il souvent le bout

de

ses cornes.

Chateaubriand

n'y réconciliepas

moins

lalanguefrançaise

avec b

dimensiondivinedel'existence.

presse, liberté

exécrable, pour

laquelle

on

n'aura

Jamais

assez d'horreur!-

Et fargeat ?

Vrai,

absolument

vrai,

que

lepro-

gramme de l'Avenir reste

aujourd’hui

même

admirable.

Exact

aussi

que Lamennais

ad'excellentes

remarques dans

ses brochures sur l’Esclavage

moderne,

le

Pays

et le

Gouvernement. Mais

les

Paroles

d’un croyant, quelstyleI

La

grandi- loquence quitient lieu

de grandeur

;

un

lourd pastichebiblique;

un mau-

vais goût qui confine

au

burlesque.

.Déjà,

dans

l’Essai

sur

/'indifférence

.

si déclamatoire, cette théologie bouffonne:

que

la meilleure

preuve

delafoi.c’est leconsentement uni- versel (tu parles l) et

lorsque Lamennais

fait lephilosophe, après sa rupture,

en

fait

de

pensée subs- tantielle. la plus fade.laplus écoeu- rantedesbouillies.

Je

m'en

voudrais

de

ne passigna- ler l'ouvrage,

concomitant, de M. Tanguy

Kenec’hdu,

Lamennais, un

prêtre

en

recherche (chez Téqui.

257

pages) où.

pour une

fois, est

évoqué un thème

trop négligé des biographes, celui des finances

de Lamennais,

et l’on

y

voit

combien comptaient pour

lui les questions d'argent,avecscs brouillesavec son frère sur ce sujet

De

précieuses indicationssurlesauthentiquesres- sources

de

ce gémissant quiaffectait

b

pauvreté. -

On comprend,

écrit

trèsbien

Tanguy

Kenec'hdu,

que

la piété

mennaisienne

se

hâte de

cou- vrir

du manteau de Noé

la nudité

des

chiffres. -

Le

bon.lecher

Georges

Hourdin.

ne

fait

pas attention

assez

aux

épaisseurs

d'ombre

qui recouvrent encore l'adolescence et lajeunesse

de Lamennais. Songeons

qu’il retarde sa

première communion

jusqu'à 1804.c'est-à-direjusqu'àsa vingt-troisième

année

; et il ne fait pas

de

doute

que

cette viesacerdo- talequile terrifiait,ila'

y

entra,sous lapoussée

de

son frère et

de

l'abbé

Carron

;qu'<-à reculons».

Que de

choses nous ignorons sur ce mysté- rieuxFéli!

P OURQUOI

daire.sur

un

avanttexteintitulertout,

de 421 un

livreLacor-pages.où,

170 seulement sont consacrées

an

dominicain?

Le

reste,qui est très largement majoritaire, concernant

Montalembert. Dupanioup, avec une

digression,

en

outre, sur le cardinal-duc

de Rohan.

Il s’agit

donc

là, plutôt, d’une

étude

surles

grands

notablescatho- liques (car Veuillot,

on

le pense bien,et

Lamennais ne

sont pasou- bliés)

dans

leurs

comportements

po- litiquessouslaRestauration,la

mo-

narchie

de

Juillet et le

Second

Empire. Tel quel,

un ouvrage

sé- rieux, bien informé et historique-

ment

véridique.

Et il faut être reconnaissant à José

Cabanis de nous

proposer

un

portrait

de Montalembert

sensible-

ment

différent

de

celuiqui fitlong-

temps

autorité et

que

nousdevions, depuis 1925.

au

R.P.

LecanueL En

1840, àta

Chambre

despairs.

Mon-

talembert

évoque avec

horreur le travail des enfants

dans

les entre- prises industrielles. Huit ans plus tard,

en octobre

1848,

déchaîné

contre l'Ere nouvelle,

Lacor- daire,

Ozanam, Mareu dénonoent

«l’exploitation

du

faible

par

le fort». et parlent

du

-droit

au

tra- vail».

de

l’impôtprogressif».

de

b

nationalisationdes

chemins de

fer (et ensuite, n’est-ce-pas ? ceserale tourdes banques!).

Montalembert.

qui s'étrangle d'indignation, se

garde

alors

du moindre

ressouvenir

quant

àsespropos

de

i840.

. • Avait-Il

oublié

demande Cabanis

;non. mais, -

dans

l’inter- valle.ilavait

eu peur

-;penr

pour

cette »

grande

aisance

dont

il

avait

naguère

reconnu,

en

souriant, qu'elleétait

b

sienne.

Et

les -bar- bares la

menaçaient

ilpartageait

avec Vigny

ce-

cauchemar

des pro- létaires » diagnostiqué par

Lamar-

tine.

On

nesauraitassez rappelerle contenu

de

son discours

du 20

sep-

tembre

1

848

: -

Je ne connais qu’une

recette (sic)

pour

faire croire

à

lapropriété

ceux oui ne

sont

pas

proprietaires,c'est

de

leur faire croire

en Dieu

(... ) .

au

dieu

du

catéchisme,

au dieu qui a

dicté le décalogue et qui punit éternelle-

ment

les voleurs. »

El si. après avoir

acclamé

le

«coup du 2 décembre», (dans

l’Univers

du

14

décembre

1851),

Montalembert

se constitue, ensuite,

en

opposantà1-Empire,sonopposi-

tionest

du type de

«elle,avant-hier,

de Benjamin Constant

:

use

«li- berté• parlementaire^étroitement associée

à

la «liberté*

économi- que

:

autrement

dit,

comme

Payait

excellemment

spécifié Lamartine, - la liberté

pour

leriche

de

tenir le

pauvre à sa merci

».

De

l’aristocrate et

académicien Ch. de Montalem-

bert conservons

avec

soin l'image

que noos

alaissée

Eugène

Venuiot,

lorsqu’on lé voyait entrer

dans

îe^

bureaux

'

de

l’Univers « te

monocle fixé sur

l'œil droit, le

ckapéau en

arrière et lecigare

à

la

bouche

».

Des lettres bien gênantes

Passons sur

Dupanioup

et cette biographie

un peu

longuette

que Car

battis

nous

inflige: le personnage, n'est

guère

'passionnant, etfai bâté d'en venirà

ce

Lacordaire

dont Ca-

banis

ne cache

pasles

émotions

qu'il luidoit-

Et

bien sûr.biensûr,destas

de

choses qui touchentet font plai- sir.

dans

la vie

de

Lacordaire : sa.

participation

à

l’Ere nouvelle.

en

i848.lechoix

de

sa place

à

J

'Assem-

blée.surles

bancs de Textrême

gau- che.telle

remarqué

sur Bossuetetce

».vertige d'idofàtrie» dont ü. fit

preuve

devant’ Louis

XIV,

et ceci, écrit

au lendemain du coup

d’Etat:

«C’esttoujours

un immense

périlet

un grand

signe

de décadence qu’un pouvoir

fait

par des

soldats. » >

Mais

desdétails,cependant, m'at- tristent

chez

lui; sichaleureux

que

soit

Cabanis pour

Lacordaire.

û

re- grette, et

avec

raison, sadémission précipitée

de mai 1848;

oui, sans doute, les

termes de

sa lettre font penserqu'ilseretireafin

de

n'avoir

aucune

responsabilité

dans

lesrepré- saillesqui se préparent, aprèsl’inva- sion,le15 mai. (Tune plèbe.suspecte

dans

l’enceinte officielle, mais,

comme

lefaifcparfaitement observer Cabanis.«

gardant sa placé

à.

P As- semblée

». Lacordaire aurait

pu

combattre ceue

répression,.l'atté- nuer... ».

D'Eckstein

a

été scandalisé,

eq

1834,

par

ces Considérations

que

Lacordairepublie,contre

Lamennais

— pour

se protéger lui-même, côté

Rome —

après

une

étroiteamitié;

et

Lacordaireproteste:.*

Vous

ignorez

complètement

lanature

de

niesrap- ports

avec M. de Lamennais

:Il

ne fut en

réaliténi

mon père

ni

mon

maître. »

Odieuse

affirmation d'un

LE PROCES DE CONDAMNATION

homme

qui

compte

bien sur l'igno- rance

de

d*Eckstefn*

qui

d’aura pas

eu

connaissance

de

cequ’écrivait,le 2!juin1830,leditLacordaire audit

Lamennais

:

Adieu mon

bien

bon

père.

Aimez-mot comme

votre en- fant.»--

El.ce

religieux, quiaffichait

un

tel

amour de

lasoHlude.

qa

aBait-ü foire

à l'Académie

ens'v présentant,

an

cours

de

sa

ànquânlc-septième année

?-Rejoindre

Montalembert

et

-Dupanioup?

Maïs-

on

Cuvait cru, précisément,d'aoe autrestature

mo-

.

raie. . _ . 1

. Gênantes; très gênantes, ses let- tres

de

jeunesse

à Montalembert -

.

au

point

que

R.P.

Lecanoet

crut devoir

y

pratiquer des coupures.

Non

censurée,celle-ci,

du

I£

décem-

bre

1822 (Montalembert,

alors doté d'un visage d’ange,

a

vingt-deux

ans:

Lacordaire es

a

trente), -Je voudrais, te tenir. er i'êtouffer'

dans mes

bras.

Adieu

,chéri;

sowiensAoi que

tu es

ma

consolation en te

monde.

»

Mais

bien

autrement

péni- bles les nuficaüons. presque stupé- fiantes

que

Cabanis,

a

lafin

de

son livré,1

nous

apporte sur Lacordaire

«

inconnu

».

-Que

le père

de

Ravi-

gnan

se martyrise-avec un'ciïTbe,ça

Je.regarde,

mais

Lacordaire, pour sesmodifications,requiertdescolla-

borateurs. . ..

Un dialogue avecla ïierge

.11 sefait flageller, i) s'étend en- suite

à

plat ventre-sousla table

de

travaild’unacolyte.afin

luiservir

carpette:il exige,

dans

soncou- vent, qu'on te soufflette, .qu'on lui crache

a

la'figure,qu'onlechasse

de

lapièceencriant :»

Va

cirer

mes

souliersi.Vàri?êtti misérable/-

Le

RJ»..

Chocarne, en 1866

(Lacor- daireétait

mort en

1861),.relatait,

sans

joie,

que

Lacordaire * profi- tait

* de

s

do

autorité*

pour

se faire traita"selon ses goûts».

Refermées

ces pages terminales

'

de

José Cabanis,

<m éprouve un

vif besoin

de

respirer

un

autreair.Finis- sons

donc par

ces divertissements

g

Lie

sous

procure notreincompara-

leérudit.

Mgr de Ségur

(celuiqui s’avisa,drôlement, d’appelerVictor

Hugo

athée»)

a

cetteformule qui

donne a

réfléchir: -

H ne

fera

pas bon

.

au jugement demier.pour ceux du

côté gauche.». -

.

Et ce

'.hautprêtai avait fait ins- criresurle

mur de

sachapellepri- vée. rue.

du

Bar,

un

dialoguedont

ü

étaitfauteur,ètqui4e-ravissait,en- tre la.Sainte-;Vietge et le

pape

:

- Fie.

XX à Marié

:

Vous

êtes

imma-

culée.

Marie

àlPie

LX

:

Vous

êtes in- faillible.-

N OUS grâce

Guillou, toutepossédons

au

professeurludésormais,

documen- Le

tation concernant la vie et le

mes-

sage

de Lamennais.

Ilavaitdéjàras- semblé. avec

une

érudition fervente, lacorrespondanceetlespiècesyat- tenant. Il publie aujourd'hui,

avec

l’accord

du

Vaticanetlacollabora- tion

de

son frère dominicain, les pièces

du

procès

de condamnation

quiaboutit

aux deux

encycliques

de

juillet

1832 fMirari vos

let

de

juin

1834

{Singularivosf.

Ce

st lapremièrefois

que

les reli- gieux

romains

responsables livrent ainsi

au public un dossier

de*

condamnation dont

l'objet reste d'uneactualité évidente.

Grâce

leur soit rendue

pour

avoir accompli ce geste.

Lorsque

le Père

Le

Guillou fut autoriséà consulterledossier,il

y manquait un

certain

nombre de

pièces. Plusieurs ont repris leur place

au

cours de ces dernières an- nées, etaveclareliure

du

tout.

Il reste encore quelques trous...

Ils

masquent

peut-êtreladisparition

de

piècesayant

un

caractèretrop po- litique.

Peu

importe, car tous les rapports doctrinaux rédigés par les théologiens

aux

différents échelons

de

laprocéduresont présents.

Lamennais

se plaignait

que

ses positions philosophiques et les ré-

formes

politiques proposées par l’Avenir n’aient pas etc

examinées avec

soin.Ellesl'ontétéminutieuse-

ment

etàtroisniveauxdifférents. Il

eut, d'abord,

une

consultation

de

plusieurs experts. Elleslefurenten- suite,par

une

congrégation extraor- dinaire, à

deux

reprises différentes.

La

première réunion fournit Ut

ma-

tièreà l'encyclique

Mirûri

vos qui

ne nommait

ni

Lamennais

nil'Ave- nir et quiseprésentaitsousla

forme

d'unrappel

de

Lapositiondel'Église

en

ces matières.

IIs'agissaitalors

de

répondre

aux

différents

mémoires

adressés

au pape

par les intéressés

eux-mêmes.

C’était

eux

qui tenaient àobtenir

un

jugement.

La deuxième

réunion

de

lacongrégation fut

convoquée pour

répondreàlacensurepriseparl'ar-

chevêque de Toulouse

et par

onze évêques

français,

texte

qu'ils avaient, eux aussi,

soumis

à

Gré-

goire

XVI.

Lamennais

se plaignait,enoutre,

de

n’avoirpas

pu

s'expliquer directe- ment:Ilestvrai.Mais,

parmi

lesex- perts etles théologiens consultés, il

avaitdesamis.

Son

point

de

vuefui défendu,

notamment

pur le Père

par GEORGES HOURDIN

Ventura avec un grand

courage. Plu- sieurs théologiens signalèrent la né- cessitéqu’il

y

avait «

à

le

choyer

».

Presque

touss’accordaientà recon- naîtreson talent,

de même que

les

services

éminents

qu'ils avaient rendus

à

l’Église.

Le

Père

Rozaven,

jésuite breton, fut le plus

acharné

contre

Lamennais.

Il partait,

pour condamner

lespositions

de

l'Avenir,

de

ladoctrine mennaisienne

du

sens

commun.

Il montrait

que

le reste n'éiaii

que

lesconséquences

de

cette position discutable.

La

vérité

que

le

Père Le

Guillou dégage,

dans une

postface,c’estque, selon ladoctrinealors'traditionnelle

de

l’Église, les responsables

du

christianisme catholique ne pou- vaient pas

ne

pas

condamner

La- mennais. Ils pouvaientêtre

ennuyés

d’être obligés

de

le faire.Ilsne pou- vaientaccepterledroit

aux

libertés politiquesqu’ildéfendait. Ilsrepré- sentaient

une

Église monolithique qui se croyait encore toute- puis- sunte,

appuyée

sur les régimes

mo-

narchistes européens

auxquels

elle s’étaiten

quelque

sorteincorporée.

La

lecture

de

ccs pages est pas- sionnante

comme document

histori-

que

et

comme témoignage

-

de

ce qu’étaientencorelesmentalitésreli- gieuses

en

1830. Il faudra Vati-

can

II.puis

Jean XXIII.

PaulVI,et à sa façon par

moments

énigmati- que,Jean-PaulII

pour

établirladis- tinctionnécessaireentrelereligieux etlepolitique,

pour

retrouverenfin l'importance

de

la reconnaissance officielledesdroits

de

l'homme...

.

Les éminents

prélats et théolo- giensréunisautour desannées

1830 pour

étudier le dossier

de

l’Avenir étaient restés tournés vers

un

passé

de

type constant!nien etpas seule-

ment

augustinien. Ils.subissaient la

.

forte pression résultant

de

l'exis- tencedes États temporels

de

l’Eglise dontilsassuraient le

gouvernement

et qu'ils considéraient

comme une

fondation divine!

Lamennais

et le-

Père

Ventura

comprenaient, eux,

que

(es

temps

changeaient,

que

le sort

de

l’Evangilen'étaitpasliéà

us

type

de monarchie de

droit divin.

La

rupture était inévitable. Elle eut lieu.

Pour comprendre combien

ce qui est présenté

de bonne

foi par touslesacteurs

de

ce procès

comme

étant la doctrine intemporelle

de

l'Égliseest

soumis aux

variations

de

la politique, il foui lire les lettres

adresséespar Metternich

à

l'ambas-

sadeur

d’Autricheà

Rome, Lützow.

Celui-ci les

communique

.au

pape

qui «entre

en

extase» devant tant

de

sensreligieux

chez

celui qui,par ailleurs, assure l’indépendance des États temporels dont les habitants sont

en

rébellion.

'

La

lecture

des autres

textes

prouve

le.Caractcrefatal

de

cetteba- tailledoctrinale.

L’abbé de Lamen-

nais avait

une plume

très violente,il

entraînait

avec

lui

beaucoup de

jeunes

prtoraet de

laïcs.

Ses

disci- ples sont

un peu

fanatisés. L’un d’entre eux,

à

Nantes, refuse par

exemple de garder son

confesseur parce qu’il est gallican.

Mais

La-

mennais

etses

amis

seheurtentàla difficulté

de changer

lesmentalités religieusessurlespointsquileurpa- raissaientdécisifs et dont

ou

a tou- joursdit

aux

croyantsqu’ils'étaient

absolument

etdéfinitivementvrais.

Lamennais

avait raison

de

distin-

guer

le

domaine de

lafoi qui seré- duit

à

l’essentiel et qui

ne

change;

pas àtravers les siècles,puis\e

do- maine de

laconception qui recouvre les

changements

incessants qu’en- traînent (es découvertes .intellec- tuelles.

Les

responsables

de

.

Rome

n'étaientpas

de

sonavis,

mais

cela luidonnait toutefois une:

grande

li-

berté

pour

prévoirl'avenir.

des-

.

sierse termine par

une

lettreéente- par le

baron Hûbner.

le .13janvier.

1838.

H a connu Lamennais à Rome.

Ilest

de

passage !Paris etveutiere- voir. IIle décritvieilliet,amer..

La-

mennais

lui

démontre

chiffres en

main que

lesolution

de

la question- sociale etdelàpauvreté des peuples sc trouve dans!e.

développement

de la productivit&ét

bon dans

le.par-

tage

des richesses existantes il loi

montre

en

même temps

lerôleque'le crédit étletaux

l’wtêretJoueront

dans

cettetransformatioûl'

On

croi-

raitentendreparierleschefstfÉtat réunisàVersailles. :

Certes,entrecet esprit agile,

pè-

; néirant, vaste, et lescardinaux

de

la

_ Curie, crispéssur ladéférée d'une tradition déjà morte, le

choc

était inévitable. ILfut violentet-

nous en

savons les,conséqueiices,

'màis'Ta*

questionposée’«dors-par

-Lamennais

.' n’apas encore trouvéofficiellement

,

de

réponse claire.

Dans

ce

que

re--j

couvrentladdetrineet-Iesstructures

de

l'Église catholique, qu'est-cequi

change

et qu’est-cèqui

ne change

-!

pas?

.' » - *'

Jasé Cahânfe-üàcordairatx. ouvres. (Politique et religion), mord, 443pages.’

rues alli-

Léo STRAUSS

Pensées sur Machiavel

Présentation

de MidtdéPiafe Edmond

130 f w

-

'

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