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Lemercier de Neuville, Louis La petite princesse
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L35P4-
LEMERCIER DE NEUVILLE
LA
ETITË PRINCESSE
DIALOGUE POUR L'ENFANCE
Prix
: fe.cjîi^ju^iituei^
PARIS
LIBRAIRIE THÉÂTRALE
14, RUEDE GRAMMONT, 14
1889
Droilsde reproduction, de lraduo;ionetde représenlationréservés.
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by
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2009
withfunding from University.ofûttawa
http://www.arcliive.org/details/lapetiteprince.ssOOIem
LA PETITE PRINCESSE
DIALOGUE POUR L'ENFANCE
ImprimerieGénérale de Châtillon-sur-Seine.
—
M.Pépin.LA
PETITE PRINCESSE
DIALOGUE POUR L'ENFANCE
LEMERCIER DE NEUVILLE
PARIS
LIBRAIRIE THEATRALE
14, RUE DE
GRAMMONT,
141889
Droits de traduction, dereproduction et de représentation re^ervéb.
PERSONNAGES:
CÉLINE,
de 8à12ans.BERTA,
id.prp .^3 37
Ce dialogueest extrait du volume LesEnfants ausalon, du
même
auteur.LA
PETITE PRINCESSE
CÉLINE,
puisBERTA.
CELINE.
Ma mère
est, voyez-vous,une
trèsgrandedame
Qui neplaisante paslTout
tremble à son aspect.Jel'aime, oh! oui,je l'aime! Et de toute
mon âmel
Mais dèsqu'elleparaît,l'amour cèdeau respect!Mon
éducation est fort biendirigéePar unevieille Miss quifait ce qu'elle veut.
Je dois rarement rire, être sago, rangée,
Sortirquandjl fait^beau, travailler
quand
il pleut.LA PETITE PRINCESSE
Je ne doispas parler
aux
enfants demon
âgeQui ne sont pas
du monde
oùje suis... C'est pourquoi Je suis seule!Toujours seuleet triste! Etj'enrageDe
lesvoir s'amuseret rire autour de moi.Aussi j'ai résolu, malgré Misset
ma
mère,De m'amuser un
jour...— Ce
jour estarrivé!Avec
Berta,jeveux
aujourd'huime
distraire.C'estune Italienne,
un
pauvre enfant trouvé Qui mendiaitlesoiraux
portes des cuisines, Et quel'on renvoyait assez cruellement.J'eus pitié!
—
Je lui dis:—
« Ilfautbienquetudînes!» Viens manger, nousjoueronsaprès,biengentiment! »
—
Etje l'aifait entrer!— Ma mère
est envisite, Miss prend sonthé... J"aipris desgâteaux aubuffet EtBertamange
!Oh
! maiscomme
elle s'en acquitte! Ce n'est pastout! Sachezencor ce quej'ai fait:— Comme
la pauvre enfant n'est pas de notremonde, En me
voyantjouer avec elle, bien sûr,Missgronderait!
—
Si voussaviezcomme
elle gronde!Savoixest grosse... grosse!... Etson œil devient dur!
—
Pour éviter cela, j'ai ditàla pauvresse:
«
—
Mets cette bellerobe et cechapeau léger« Etje t'appelleraiprincesse! »
— Une
princesse Peut jouer avec moi, je crois, sans déroger!Elle s'habilleet vavenir!
La bonne
aubaine!Maman
n'en saurarien. Miss fermerales yeux.Etjepuis assurer que toute lasemaine^
Grâce au plaisir acquis,je travaillerai
mieux
!LA PETITE PRINCESSE
Bertaentre, elle tientà la main un accordéon.
La
voici! Regardez! Elle est toutecharmante Avec
ses grandsyeux
noirs;ma
robe luiva bien!La
toilette, c'est tout! «— Voyons!
Es-tu contente, Berta?Tu
n'as plus faim ?Ne
temanque-
t-ilrien? »BERTA.
Non, Signora!
CÉLINE.
Pour
lors,ma
petiteprincesse, Causons d'abord,veux-tu? Dis-moi,dans ton pays,Que
ça doit êtrebeau! L'on m'enparle sans cesse.L'Italie!
On m'en
faitde merveilleux récits!Gonnais-tu
Rome
?BERTA.
Romel
oui!CÉLINE.
C'estbeauI
BERTA.
Non, c'esttriste!
Des
ruinespartout!...Des
carrefours déserts...J'aime
mieux
ta maison.CÉLINE.
Tu
n'espas uneartisteIBERTA.
Si, sur l'accordéonje saisjouer desairs!
LA PETITE PRINCESSE
CÉLINE.
Tu
neme comprends
pas! L'art, c'esttout autre choseQue
tamusique
î L'art,m'a
ditMiss, c'est lebeau!Or, c'estbeau, despalais ruinés... Je suppose1
BERTA.
Hélas1
Combien
de fois dansmon
petitmanteau
Ai-jepassé
ma
nuit, ayantpourlitdes herbes,Dans
ces vilains palais oùje mourais depeurlAh!
je netrouvais paslesruines superbes,Un
simple matelas m'eût semblébien meilleur!CÉLINE.
Pauvre Berta!
— Voyons!
Chasse cette tristesse!Redresse-toi,prends l'air des
dames
delacour.Ton
rôle,maintenant, est d'être une princesse.Princesse! Mais qui sait?
Tu
pourrais l'êtreun
jour!BERTA.
Qu'est-cequ'une princesse?
CÉLINE.
Eh
bien, dans leshistoiresQue
Missme
lit parfoisavantde m'endormir,Ilest desroisqui sont affligés d'humeurs noires.
L'ennuiles tue, et rien nepeut lesréjouir!
Ils sont découragés,le plaisiroul'étude
Les rendindifférents... Ils sonttrès
malheureux
lIlss'en vontdans lesbois chercherla solitude...
C'est alors quele ciel, enfin, a pitié d'eux!
LA PETITE PRINCESSE
Ilsrencontrent toujours unejeune bergère
Gomme
toi, par exemple, et c'estunebeauté,Gomme
toi,—
leurbon cœur
s'émeut de samisère, Ettout àcoup Pennuiqu'ils ontles a quitté!Un
roifait ce qu'ilveut,—
n'est-cepas?—
11l'épouseIEt lavoilà princesseI Oui! princesse,
ma
foi!G'est envainqu'à la cour plus d'une la jalouse:
Elle estprincesseICar c'est l'épouse
du
roilBERTA.
On
rirait trop de moi!CÉLINE.
Pourquoi?
BERTA.
De
l'ignorante,Le
roi, sibon
qu'il soit,serait bienvitelas.J'aimerais
mieux
vraimentqu'ilme
prît pour servante, Je seraisàma
place et n'endescendrais pasICÉLINE.
Mais
l'ontedonnerait des maîtres, pour apprendreTout
ce qu'il faut savoir!...Tu
tetransformerais!BERTA.
Eh
bien!va
dire au roi qu'il peut venirme
prendre1CÉLINE.
Ah!
si je lepouvais,comme
je le ferais!10
LA PETITE PHIXGESSE
— Tout
cequeje t'ai dit, c'estun
conte... pour rire,Maisenfinte voilàprincesse, depar
moi
:Cherche dans ton cerveau, que pourrais-tu
me
dire.Si je te rencontrais et quejefusse roi?
Que demanderais-tu/
BERTA.
Voilà!
Beaucoup
de choses!CÉLINE.
Mais quoi?
BERTA.
Premièrement, des gâteaux, c'est sibon!
Puisdesfleurs! J'aimetantles fleurs, surtoutlesroses!
Puis,
—
oh! maisj'y tiendrais!— un
autre accordéon:Celui-cineva pas très bien...
CÉLINE.
C'est tout?
BERTA.
Sans doute!
Que
désirer de plus? C'est suffisant,je crois...CÉLINE.
Voyons, chercheencore...
BERTA.
Ah!
situ voulais?...Ecoute! Basàl'oreillede Céline.Je voudraisne jamais
me
séparer de toi!...LA PETITE PRINCESSE
11CÉLINE.
Vrai? bien vrai?
BERTA.
Bienvrai!Mais, hélas! c'estimpossible1
CÉLINE.
Tu
te trompes, Berta, nous allonsaviser.Si
ma mère
est sévère, elleest aussi sensible, Et,pour la conquérir,il nefautqu'un baiser :Quand
elleva
venir,jeme
feraipetite\
Dans
sesbras,—
luijetantmes
regardslesplus doux,—
Et puis je lui dirai : «
—
Mère,viens tout de suite,»
La
fée Urgèle a faitun
miracle pour nous!»
— Un
miraclel-— Un
miracle, oujeseraistrompée,—
»
Tu
n'avais qu'une fille, eh bien, t'en voicideux!» Ellea, pendantla nuit, transformé
ma
poupée»
En
une belle enfant quirit, ouvrelesyeux,»
Mange,
cause,babille, est tout àfaitmignonne;
rt
A
quijeveux
montrer ce quejesais déjà» Et qui, situleveux,toi sitendreetsi bonne,
»
Gomme
une jeunesœur
prèsdemoi
grandira! »Tu
paraîtras alorset,—
je connaisma
mère,—
Elle ouvrirasesbras,pour nous
deux
assez grands, Ettu neseras plus toute seule sur terre,Car,
ma mère
avec moi, nous serons tesparents!Veux-tu?
BERTA.
. Sije leveux!C'estdonc vraiquetum'aimes?
12
LA PETITE PRINCESSE
CÉLINE.
Oui! Mais autant que moi, Berta, tum'aimeras;
Nos
travauxenfantins, nos jeuxserontlesmômes
: Etpuis...jamais,jamais tuneme
quitteras!BERTA.
Jamais! Oh! tout celac'est
un
rêve,jepense!Oui!
Tout
quitter pourtoi, cartoncœur
estsi bon!Maisje conserverai
mon
vieilami
d'enfance...CÉLINE.
Gomment
Pappelles-tu?BERTA.
C'est
mon
accordéonICélineembrasse Bertaetsortealui pressantla main.
FIN
\
PIECES POUR L'ENFANCE
Garçons. Filles.
Les Bavardes » 2
LaCigale et la Fourmi » 2
LesdeuzGascons.
...
2 »LesdeuxMoineaux 1 i
L'Ecolebuissonniére
...
. . 2 »Fiancés en herbe I \
Five O'clock tea > 2
Un6 graveaffaire 2 2
Nô! 2
Pensum
(charade)...
\ 2Petite
Maman
» 4LePetit
Monde
1 2Lapetite Princesse « 2
Lespetitsambitieux 1 i
Lespetitsrévoltés I 3
Quand nousserons grandes! . . . » 3
Le Renard et le Corbeau > »
Rêvesd'avenir 2 >
Les Révoltes de Liline » 2
Vivele GénéralI
...
. 2 4Imprimerie générale de Chûtilion-surSeine.