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Session du 26 novembre 2021 Intervention de Jean-Louis Dubourg, Président de la Chambre d Agriculture de la Gironde

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Academic year: 2022

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Session du 26 novembre 2021 Intervention de Jean-Louis Dubourg, Président de la Chambre d’Agriculture de

la Gironde

Monsieur le Directeur Départemental,

Monsieur le Vice-Président du Conseil Départemental, Mesdames et Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les Directeurs,

Mesdames et Messieurs mes chers collègues,

Je voudrais revenir sur les principaux sujets abordés lors de cette session qui ont été très diversifiés à l’image des différentes missions conduites par la Chambre d’Agriculture.

En premier lieu le budget

Le projet du Budget 2022 qui vient d’être voté a été élaboré dans un environnement budgétaire incertain lié à la mise en place du Contrat d’Objectifs et de Performance signé hier entre l’APCA et le Ministre de l’Agriculture. Ce contrat comporte un engagement des Chambres sur une stabilisation budgétaire.

Dans ce contexte, pour conserver les capacités d’intervention de la Chambre d’agriculture dans l’accompagnement des agriculteurs, il est

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indispensable de bien maîtriser les dépenses de fonctionnement ce qui a été le cas en 2021 et qui sera poursuivi en 2022.

Il convient de souligner que ce Contrat introduit également, la notion d’engagements de résultats sur des objectifs stratégiques axés sur :

L’accompagnement de l’agriculture dans ses transitions économiques, sociétales et climatiques ;

La création de valeur dans les territoires ;

Le dialogue entre agriculture et société.

En Gironde, nous souscrivons pleinement à ces objectifs et nous serons bien au rendez-vous avec des éléments tangibles en termes de résultats notamment sur la transition agro-écologique, avec dès à présent 70% des exploitations girondines engagées dans des démarches de certification environnementale (bio, hve, terra vitis, Global G.A.P…). Ces résultats sont le fruit de la volonté des hommes et des femmes qui ont la passion de leur métier, ont pris des risques pour changer leurs pratiques afin de satisfaire aux attentes sociétales souvent au détriment du niveau de leur production et parfois de leurs revenus.

Pour en revenir au budget 2022, je souhaite souligner l’effort important en investissement consacré à la réalisation d’une serre de pré multiplication qui permettra de garantir une qualité sanitaire aux plants de vigne et d’accélérer la fourniture de cépages résistants.

Cette serre, envisagée depuis plusieurs années est aujourd’hui bien lancée ! Je remercie les équipes, qui sous l’impulsion de David Amblevert sont arrivées à concrétiser cette volonté.

Ce projet a demandé du temps de maturation car il soulève de nombreuses questions techniques et économiques. Il représente en effet une innovation importante avec l’utilisation d’une technologie qui n’a jamais été mise en place en viticulture (la production sous filet insect proof).

Face à ces incertitudes, nous avons opté pour un choix pragmatique en réalisant, dans un premier temps un prototype « industriel » de grande taille pour valider la production en grande quantité de plants. Ce prototype sera implanté au sein du Vinopôle sur l’exploitation du Lycée Agricole. Ce projet sera réalisé, bien évidemment en collaboration avec l’IFV. Il a pour vocation de répondre aux besoins de la viticulture du Bordelais, du Bergeracois et des Pyrénées-Atlantiques. Enfin les résultats d’expérimentation seront également partagés avec le Bureau Interprofessionnel du Cognac. Il s’agit d’un véritable projet à vocation régionale qui sera soutenu par la Région dans le cadre du programme Vitirev.

La situation économique des filières agricole et viticole

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L’agriculture contribue significativement à la croissance de l’économie française qui devrait retrouver, à l’issue de l’année 2021, à peu près son niveau d’avant crise. Comme nous l’avons vu avec la présentation qui a été faite par Philippe Abadie, cette évolution cache des hétérogénéités suivant les filières, la progression des prix concerne essentiellement les secteurs des céréales et oléagineux qui en avaient bien besoin. Le marché du vin ne suit malheureusement pas cette tendance.

En revanche toutes les activités sont confrontées à la hausse du prix des intrants avec en particulier une multiplication parfois par 3 de certains fertilisants et une hausse importante de l’énergie. Dans ces conditions l’impact sur les revenus futurs des agriculteurs est difficile à évaluer. Des questions demeurent également sur les conséquences de la loi Egalim 2. Dans un contexte d’inflation, quels seront réellement ses effets sur le revenu des agriculteurs ?

Je souhaite revenir sur la situation de la filière viticole, l’année a été marquée par le gel de printemps. Je tiens à exprimer une nouvelle fois ma solidarité aux viticulteurs sinistrés, certains ayant perdu la totalité de leur récolte. Face à ce sinistre, il convient de souligner la réactivité de l’Etat qui a mobilisé des moyens conséquents pour venir en aide aux agriculteurs concernés.

En Gironde, grâce à une très bonne collaboration entre nos services et ceux de la DDTM, nous avons pu mettre en place rapidement l’ensemble des dispositifs. Au total ce sont plus de les 4M€ d’exonération fiscales et 25M€ d’aides MSA qui ont été mobilisées, auxquels il faudra rajouter les aides du fonds de calamité agricole. Le montant de ces indemnisations montre l’impact de ce sinistre dans notre département.

Au-delà de cet évènement climatique, la filière reste confrontée à une véritable crise structurelle. Le diagnostic est aujourd’hui partagé par tous et le rebond constaté des exportations ne doit pas occulter le problème de fond.

Car les prix restent très bas, et les stocks très élevés !

Comme l’a présenté Magali Vérité, la Chambre ne compte pas rester passive et démultipliera ses efforts d’accompagnement afin d’offrir aux viticulteurs tous les outils leur permettant de reprendre en main leur avenir et d’être véritablement pilotes de leur projet d’entreprise, autonomes et libres de saisir les opportunités qui se présentent.

Il convient que les autres acteurs de la filière, et je pense avant tout au négoce, jouent pleinement leur rôle responsable au sein de la filière.

Nous avons des stocks de qualité, dans un contexte de sous production viticole française, les négociants ont à l’évidence une opportunité historique de reprendre des parts de marché en faveur des vins de

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Bordeaux et de s’inscrire dans une vraie logique de filière sur la base de contractualisations avec les viticulteurs.

Pour accompagner les viticulteurs nous avons organisé pour une quinzaine d'entre eux une participation à la manifestation Bordeaux Tasting. Cet événement porté par Terres de Vins du Groupe Sud Ouest est prévu les 11 et 12 Décembre à Bordeaux. Les participants pourront présenter leurs vins et leurs vignobles pendant 2 jours.

La crise a aussi pour conséquence la multiplication de vignes en friche.

Ce phénomène tend à se propager. Dans certains secteurs elles posent de vrais problèmes sanitaires pour les viticulteurs se trouvant à proximité.

La filière viticole a proposé des outils pour parvenir à arracher ces friches.

Nous soutenons pleinement cette démarche. Nous devons pouvoir élaborer à l’échelle du département un plan d’actions, dont la première étape passe par l’identification précise et exhaustive de ces friches. Cela exige un travail collaboratif entre tous les acteurs, notamment avec les ODG et les GDON. Cet inventaire doit être réalisé rapidement. La Chambre d’Agriculture y contribuera activement et veillera à un partage et à une mutualisation des données, qui sont indispensables au succès de la démarche. Nous nous appuierons pour cela sur les outils du GIP ATGeRi.

La force du collectif

Au cours de cette session, il vous a été présenté de beaux projets collectifs qui reflètent bien les missions et le rôle de la Chambre.

Je tiens à remercier les collègues agriculteurs qui ont pris du temps ce matin pour venir ici présenter leur démarche. Je remercie également les collaborateurs de la Chambre pour leur professionnalisme et l’appui qu’ils apportent dans le développement de ces actions.

Ces projets sont nés souvent d’une impulsion locale émanant d’un agriculteur ou d’un groupe d’agriculteurs. Ils se sont structurés autour des ADAR, avec l’apport technique de la Chambre. Ils constituent des moteurs de développement pour les exploitations concernées, mais ils ont tous vocation, au-delà de ces exploitations à devenir structurant pour les filières et le territoire.

Il en est ainsi de la méthanisation. A l’évidence, l’agriculture a un rôle majeur à jouer dans le nécessaire développement des énergies renouvelables. A l’instar des autres secteurs d’activités l’agriculture doit réduire ses émissions de GES, mais elle peut aussi apporter des solutions.

C’est le cas notamment avec la méthanisation qui permet de produire localement du gaz vert et donc de réduire notre dépendance énergétique

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vis-à-vis des pays tiers tout en décarbonant notre économie. Ce type de projet est appelé à se développer, il existe une réelle opportunité dans notre département.

Le projet collectif sur les moyens de lutte contre les aléas climatiques représente aussi un bel exemple de réalisation concrète à l’échelle d’un territoire dont les résultats ont vocation à servir l’ensemble de la filière.

Nous savons malheureusement que ces aléas vont devenir de plus en plus fréquents avec un impact sur les productions plus important, à cause du réchauffement climatique. Investir dans les moyens de lutte active constitue la meilleure solution pour limiter ces risques et garantir notre chiffre d’affaires.

Je me félicite à ce titre de l’impact très positif du Plan de Relance notamment de la mesure « aléas climatiques ». En Gironde 143 agriculteurs ont bénéficié de ces dispositifs pour investir en particulier dans des tours anti gel. Ce sont plus de 4M€ qui ont été mobilisés dans le département.

Le projet de diversification sur la production de raisins de table est également prometteur et susceptible de déboucher sur une filière locale.

Vous le savez, la diversification des productions agricoles en Gironde constitue une des priorités de la Chambre d’Agriculture, partagée par le Conseil Départemental qui nous soutient activement dans cette démarche.

Nous avons mis en place une équipe dédiée, nous sommes aujourd’hui en capacité d’accompagner tous les agriculteurs qui envisagent un projet à l’échelle de leur exploitation quel que soit la filière, élevage, maraichage, raisins de table... Ces projets individuels participent au développement d’une offre alimentaire davantage diversifiée à l’échelle du département. Je reste persuadé que pour massifier véritablement cette logique de diversification, il serait souhaitable de mettre en place une aide spécifique (une prime à la reconversion) qui viendrait par exemple couvrir des frais d’arrachage pour un viticulteur souhaitant changer d’activités.

Enfin, le projet collectif sur la conservation des sols viticoles présente un caractère plus expérimental, il s’inscrit pleinement dans les missions d’innovation et de recherche appliquée conduites par la Chambre de la Gironde.

Ce sujet concerne toutes les filières, nous devons préparer l’avenir en identifiant des itinéraires techniques qui contribuent au stockage de carbone. Cela positionne l’agriculture, et bien entendu la sylviculture, comme une des solutions au changement climatique.

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Toutes ces actions sont réalisées grâce au professionnalisme de nos équipes et à l’appui des pouvoirs publics, en particulier du Département que je remercie sincèrement de son soutien fidèle et de sa confiance.

Ensemble nous relèverons les défis de l’agriculture girondine, grâce à l’accompagnement, à l’innovation et au développement des circuits de proximité.

C’est sur cette volonté de préparer l’avenir que je vais conclure ce propos en vous remerciant pour votre participation à cette session en espérant qu’elle aura pu, au travers de la diversité des sujets traités, enrichir votre réflexion.

Je reste convaincu pour ma part que malgré les incertitudes économiques, l’agriculture, la viticulture et la sylviculture girondines ont un bel avenir devant elles. Ces filières créatrices de valeur et d’emplois continueront à être les fleurons de ce département et des moteurs pour nos territoires.

Avec mes collègues élus et les collaborateurs nous sommes fiers et heureux de défendre cette ambition avec une volonté farouche de ne laisser aucun agriculteur sans solution, et de consolider le développement de la ferme Girondine.

Je vous remercie pour votre attention.

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