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NatioNs UNies MadridVers une modélisation de conférence des Nations Unies en milieu lycéen

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Texte intégral

(1)

AMBASSADE DE FRANCE EN ESPAGNE

NatioNs UNies Madrid

Vers une modélisation de conférence

des Nations Unies en milieu lycéen

(2)

NATIONS UNIES MADRID

Vers une modélisation de conférence

des Nations Unies en milieu lycéen

(3)

Cet ouvrage est une œuvre collective publiée par le lycée français de Madrid, l’Ambassade de France en Espagne

et soutenue par Total.

© 2013

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptations des textes réservés pour tous pays.

Toute forme de reproduction des photographies, intégrale ou partielle, est également interdite sans autorisation des éditeurs.

« Celui-là qui veille modestement quelques moutons sous les étoiles, s’il prend conscience de son rôle, se découvre plus qu’un serviteur.

Il est une sentinelle. Et chaque sentinelle est responsable de tout l’empire. » Antoine de Saint-Exupéry

(4)

SOMMAIRE

Préfaces

• Jérôme Bonnafont, Ambassadeur de France en Espagne ...12

• Anne-Marie Descôtes, Directrice de l’Agence pour l’Enseignement

Français à l’Etranger ...

14

• Daniel Petitjean, Président de l’Association Nationale en Espagne

des Membres de l’Ordre National du Mérite ...

16

• Pierre Mondoloni, Proviseur du Lycée Français de Madrid ...18

I. Qu’est-ce qu’une modélisation des Nations Unies ?

1. Présentation ...24 2. Organisation ...26 3. Déroulement ...29

a. Cérémonie d’ouverture

b. Travaux préparatoires des commissions c. Débats en commissions

d. Assemblée générale e. Cérémonie de clôture

II. Mise en pratique d’une modélisation : l’organisation du NUMAD de A à Z

1. Les réunions de travail en début d’année ...35 2. La mise en place du calendrier annuel ...36

(5)

3. Information des établissements participants et échéances du planning

annuel ...

36

a. L’inscription des participants b. Le choix des thèmes et des commissions de travail c. L’inscription dans les commissions d. La remise des textes obligatoires 4. Le choix des rôles ...41

5. La détermination des thématiques ...42

a. La réunion des enseignants b. Le choix des thèmes 6. Première échéance : inscriptions et recueil des renseignements relatifs

aux participants ...

43

7. Deuxième échéance : l’inscription des délégués

dans les commissions ...

43

8. La formation des élèves ...44

a. La formation des délégués b. La formation des huissiers c. La formation des présidents et du Secrétaire général d. La formation des journalistes 9. Troisième échéance : la remise des textes obligatoires ...57

a. Les critères d’évaluation b. La mise à disposition des textes en ligne 10. L’organisation matérielle ...58

a. Les salles et l’équipement b. Décoration, aménagement, repas, hébergement 11. L’accueil des délégations ...60

12. La cérémonie d’ouverture ...62

13. Les travaux en commission ...65

a. La phase préparatoire La

procédure

c. L’observation des travaux 14. L’Assemblée générale ...71

15. La cérémonie de clôture ...73

a. Remerciements b. La remise des diplômes et des prix 16. L’évaluation fi nale ...75

III. Enjeux éducatifs et pédagogiques. Préparation et règles de fonctionnement

1. Les enjeux éducatifs d’une MNU ...78

2. Les enjeux pédagogiques...80

3. La place des langues ...87

4. L’autonomie des élèves ...89

5. Préparer des élèves à devenir délégués ...90

6. La recherche de l’information ...93

7. Rédiger et présenter une résolution ...96

8. Rédiger un texte de politique générale (TPG) ...104

9. Mission des ambassadeurs ...111

10. Mission des présidents ...111

11. Mission des huissiers ...115

12. Mission des journalistes ...118

IV. Outils pratiques

1. Documents préparatoires ...122

a. Organigramme de l’ONU

b. Exemple de répartition des thèmes par commission c. Règlement intérieur de la Modélisation des Nations Unies d. Procédure parlementaire

e. Défi nition des termes

f. Formules de début de clauses

g. Quelques clauses traduites en anglais

h. Code de bonne conduite et code vestimentaire i. Exemple de journal réalisé par le service de presse j. Quelques ressources pédagogiques en ligne

(6)

2. Fiches et formulaires de travail ...148 a. Fiche de travail - pays

b. Fiche de travail - organisation c. Fiche de travail - thème

d. Formulaire de choix de commission e. Fiche d’évaluation des résolutions f. Formulaire d’abstention

g. Formulaire d’amendement h. Formulaire de parrainage i. Procès-verbal de débat j. Rapport d’incidents

3. Documents administratifs relatifs à l’organisation ...164 a. Courrier de présentation aux établissements scolaires

b. Fiche d’inscription

c. Autorisation du droit à l’image d. Détail des frais

e. Courrier aux ambassades

V. Postfaces

• Francisco Fonseca, Directeur de la représentation en Espagne

de la Commission Européenne ...

174

• Bruno Aguilera, Professeur catedrático en Histoire du Droit,

Directeur de l’Institut d’Études Juridiques internationales à

l’Université “Rey Juan Carlos” ...

176

(7)

Préfaces

(8)

Animés par un élan pacifi que et pénétrés de ces idéaux humanistes, cinquante et un pays se sont unis, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, pour fonder l’Organisation des Nations Unies et surmonter l’échec de la Société des Nations.

De même que, par la voix de René Cassin, la France participait à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme, elle a été l’un des membres fondateurs de l’ONU, promesse d’un monde meilleur, plus juste, engagé dans une résolution pacifi que des confl its. Membre permanent du Conseil de Sécurité, elle défend dans les enceintes onusiennes des valeurs de liberté, de démocratie et de défense des droits de l’homme.

Je me félicite de voir que le programme de modélisation des Nations Unies organisé par le Lycée français de Madrid (NUMAD), contribue à perpétuer ces valeurs auprès des adultes de demain. Les thèmes retenus, la sécurité, l’environnement et la protection des droits de l’homme, refl ètent les préoccupations de notre pays, mais aussi ses engagements en faveur d’un monde plus sûr pour les générations présentes et futures.

Menée avec le concours de plusieurs lycées franco-espagnols, cette initiative originale est l’occasion pour eux de mieux connaître l’environnement international qui sera le leur, de mieux comprendre les grands enjeux du monde qu’ils vont devoir affronter. La participation au NUMAD permet aux élèves d’identifi er les intérêts du pays qu’ils représentent, d’intégrer le souci du bien collectif aux exigences de sécurité, d’apprécier le rayonnement de leur culture et de prendre la défense des citoyens. Cet exercice de négociation sur le modèle des Nations Unies forge également l’ouverture d’esprit et la réfl exion des élèves associés à ce projet. Les recherches et les débats doivent conduire les participants à affi rmer leurs idées en les appuyant sur l’étude des faits, sur ce qui leur paraît juste, mais aussi sur l’écoute et le dialogue.

Le succès de cette entreprise se mesure à l’enthousiasme qu’elle a suscité au sein des écoles sollicitées et surtout à la qualité des travaux écrits et oraux produits par les participants, deux années de suite.

Je forme le vœu que cette initiative se poursuive et s’élargisse à d’autres établissements français et espagnols dans les années à venir. Ce livre est là pour nous y aider.

Jérôme Bonnafont Ambassadeur de France en Espagne

« Nous, peuples des Nations Unies, Résolus à préserver les générations futures du fl

éau de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infl

igé à l’humanité d’indicibles souffrances,

à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations,

grandes et petites,

à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,

à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ;

Et à ces fi ns à pratiquer la tolérance,

à vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage, à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité inter

nationales, à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera pas fait usage de la force des ar

mes, sauf dans l’intérêt commun,

à recourir aux institutions internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples ;

Avons décidé d’associer nos efforts pour réaliser ces desseins ».

Préambule de la Charte des Nations Unies, 1945

“Nous, peuples des Nations Unies…”

(9)

“Forger et affûter la conscience citoyenne de nos élèves...”

L’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger est heureuse de soutenir depuis son lancement en 2011 par le Lycée Français de Madrid, cette composante forte du « Projet de zone Espagne », que l’on appelle « NUMAD, Nations Unies Madrid

», inspirée des « Modèles des Nations Unies » (MNU).

Projet signifi catif du dynamisme éducatif et citoyen de notre réseau, ce dispositif, fondé sur un vaste jeu de rôles, permet de sensibiliser ses participants aux grands enjeux mondiaux au moyen de la modélisation d’une conférence de l’Organisation des Nations Unies en milieu lycéen. Par ailleurs, ce projet fait écho à un autre projet « vie scolaire et citoyenne », de dimension mondiale celui-là, lancé par le service pédagogique de l’AEFE en 2011, le projet « Ambassadeurs en herbe », placé sous le parrainage de l’UNESCO.

Ces deux dispositifs, proches dans leur esprit et leurs objectifs, ont pour vocation d’inciter nos élèves du CE2 à la seconde pour « Ambassadeurs en Herbe » et de la seconde à la terminale pour « NUMAD » à s’intéresser à des problématiques internationales, à y réfl échir et à en débattre dans le contexte de leur pays d’accueil, tout en exerçant leurs compétences plurilingues.

Exercices de démocratie et de diplomatie, donnant la plus large place à toutes les formes de l’oral, réinvestissant les acquis de plusieurs disciplines et manifestant les valeurs d’une éducation à la française, ces deux projets ambitieux cristallisent et mettent en synergie, dans une logique de réseau, différentes actions déjà mises en œuvre au sein de nos établissements : ils préparent nos élèves à devenir des citoyens éclairés dans un monde contemporain complexe et changeant, sensibles aux questions de solidarité et de mémoire, et formés aux fonctionnements des grandes institutions internationales.

Les MNU peuvent par ailleurs accompagner et compléter les préparations spécifi ques pour l’entrée dans les Instituts et écoles de sciences politiques, telles qu’elles se mettent en place dans un nombre croissant d’établissements, d’une part en approfondissant les connaissances des élèves sur les relations internationales et la géopolitique, d’autre part en confortant leur motivation pour les carrières diplomatiques ou à vocation internationale.

L’AEFE est fi ère que le « Prix de l’Education Citoyenne » ait été attribué le 1er février 2013, par l’Association Nationale des Membres de l’Ordre National du mérite, aux élèves ambassadeurs du NUMAD et au Lycée Français de Madrid, initiateur et organisateur de ce projet.

Cette notion d’ « éducation citoyenne » est un véritable pilier dans l’ambition éducative et pédagogique française, un pilier fondamental du Plan d’Orientation Stratégique de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger. C’est aussi,

l’objectif-clé de la Convention Cadre établie entre le Ministère de l’Éducation Nationale de France et l’Association Nationale des membres de l’Ordre National du Mérite.

Ce prix est venu saluer les efforts, l’implication et les moyens déployés par les équipes éducatives, des pédagogues aussi passionnés qu’investis, véritables moteurs au sein de nos institutions, imaginant sans cesse de nouveaux projets et événements destinés à enrichir la vie scolaire et citoyenne de nos élèves des établissements français d’Espagne mais aussi de ceux des établissements du pays d’accueil qui ont souhaité se joindre à cette aventure pédagogique.

Enfi n, l’AEFE se félicite de l’existence de cet ouvrage méthodologique qui permettra aux établissements qui le souhaiteraient, d’organiser à leur manière et en fonction de leurs possibilités, leur propre modélisation des Nations Unies dans la zone où ils sont implantés. Les savoir-faire et témoignages réunis ici pourraient les aider dans leurs choix et favoriseraient alors une mise en œuvre plus aisée, adaptée aux contraintes locales, de dispositifs similaires ou encore à inventer.

Je remercie le Lycée Français de Madrid et son équipe conduite par le proviseur Pierre Mondoloni pour leur travail admirable en tous points, tant pour l’organisation du NUMAD que pour l’initiative de cette publication.

Je souhaite encourager tout projet destiné à forger et à affûter la conscience citoyenne de nos élèves pour en faire les acteurs informés et formés, justes et éclairés, du monde de demain auquel nous les préparons.

Antoine de Saint Exupéry disait : « celui qui veille modestement quelques moutons sous les étoiles, s’il prend conscience de son rôle, est plus qu’un serviteur, il est une sentinelle, et chaque sentinelle est gardienne de tout l’empire ».

Gageons que nos élèves seront les « sentinelles de l’Empire », l’Empire de nos valeurs et de nos principes, les gardiens des valeurs de respect, de solidarité, de liberté, de démocratie, de citoyenneté, telles que les porte notre enseignement français.

Anne-Marie Descôtes Directrice de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger

(10)

Le prix de l’éducation citoyenne

C’est par le décret du 3 décembre 1963 que le général de Gaulle, Président de la République, créa l’Ordre national du Mérite dont nous célèbrons cette année le cinquantième anniversaire.

En instaurant cette décoration, le chef de l’Etat désirait reconnaître et récompenser les mérites distingués des femmes et des hommes ayant consacré leurs capacités d’intelligence, de dévouement et de persévérante énergie au service de la communauté nationale.

Par la suite se formait en France l’association nationale des membres de l’Ordre national du Mérite dont l’un des tout premiers buts fut de distinguer les jeunes fi lles et les jeunes gens dont le comportement exemplaire, individuel ou collectif, contribuait au développement et au maintien des valeurs essentielles de notre société :

Citoyenneté - Civisme - Civilité

En 1982, l’A.N.M.O.N.M. créa le Prix du civisme pour la jeunesse afi n de récompenser les actions des jeunes ayant valeur d’exemple, de solidarité, de respect, d’écoute et de citoyenneté, essence même de toute société démocratique.

Le président national de l’A.N.M.O.N.M., M.Jean-Claude Talbert, désireux d’élargir le champ d’action du prix du civisme, signait le 15 juin 2011, avec le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, une convention-cadre ayant pour objet d’établir un partenariat entre le Ministère et l’A.N.M.O.N.M visant à reconnaître et encourager les comportements civiques et citoyens des élèves.

Depuis cette date, l’A.N.M.O.N.M décerne en France, en lien avec les inspections académiques concernées, le Prix de l’éducation citoyenne. Ce prix est aussi un signe de reconnaissance et d’encouragement donné aux équipes éducatives.

Notre association nationale en Espagne des membres de l’Ordre national du Mérite, représentation statutaire de l’A.N.M.O.N.M., suivit avec un grand intérêt la création puis la réalisation par le Lycée Français de Madrid, de cet extraordinaire événement du premier NUMAD en mai 2012, amplement décrit et commenté dans cette remarquable publication dont nous avons l’honneur de partager la préface.

Le 1er février 2013, à la résidence de France, sous la présidence d’honneur de S.E. M. Jérôme Bonnafont, Ambassadeur de France en Espagne - en présence de M. Jean-Claude Talbert, président national, de M. Jean-Claude Nolla, Ministre conseiller, de Mme Christine Toudic, Consule générale de France à Madrid, des représentants de l’A.E.F.E, de l’Institut Français, du Lycée Français de Madrid, du Lycée Molière, de l’Institut Saint Chaumond, de l’Institut San Isidro, des nombreux éducateurs parents et personnalités invités, des membres de l’Ordre national du Mérite – nous avons remis les diplômes du Prix de l’éducation citoyenne à 28

élèves ayant eu une participation notable lors de l’événement NUMAD. Leur fi erté montrait combien ce Prix de l’éducation citoyenne marquait de façon indélébile leur personnalité et peut-être leur avenir de citoyens conscients, éclairés, exemplaires.

En accord avec l’esprit de la convention-cadre citée plus haut, nous avons remis au Lycée Français de Madrid, représenté par son proviseur et compagnon de l’Ordre national du Mérite M. Pierre Mondoloni, entouré de ses collaborateurs, le Prix de l’éducation citoyenne, pour l’idée, la réalisation, la réussite et le rayonnement du NUMAD. Ce prix fut matérialisé par la très belle médaille du « Petit Prince » frappée par la Monnaie de Paris.

Qui mieux que le « Petit Prince » pouvait symboliser l’esprit de citoyenneté universelle.

Daniel A. Petitjean Président de l’Association Nationale pour l’Espagne des Membres de l’Ordre National du Mérite Français

Médaille de la Monnaie de Paris, “Prix 2013 Education Citoyenne, Lycée Français de Madrid”

Diplôme du Prix de l’Education Citoyenne remis par l’Association Nationale pour l’Espagne des Membres de l’Ordre National du Mérite Français

(11)

Une modélisation de conférence des Nations Unies en milieu lycéen

Les modélisations de conférence des Nations Unies en milieu lycéen, comme dans l’enseignement supérieur, existent depuis les années 50 et, si elles ont été rapidement connues et mises en œuvre dans le monde anglo-saxon, elles sont plus rares dans notre enseignement français.

D’ailleurs, lorsque les élèves de nos établissements, de France ou hors de France, ont la possibilité d’y participer, c’est le plus souvent parce qu’ils rejoignent, comme invités, l’une d’elles, organisée par un établissement non français ou par une institution de l’enseignement supérieur.

Il est plus rare que de telles modélisations soient organisées par les établissements scolaires secondaires français. « Rare » ne veut cependant pas dire qu’il n’en existe pas et quelques modélisations ont ouvert le chemin, il y a de cela plusieurs années : au lycée international de Ferney-Voltaire, au lycée Notre Dame de Grenoble, au lycée Vincent Van Gogh de la Haye, au Lycée Saint-Joseph d’Istanbul et au Lycée Français de Singapour.

Madrid et son « NUMAD » (Nations Unies MADrid) s’inscrit dans le prolongement direct de ces modélisations et, plus particulièrement, de celle qui a vu le jour à Singapour en 2004.

Les objectifs et les résultats pédagogiques et éducatifs de ce type d’action, lorsque l’on a l’occasion et la chance de les voir « de l’intérieur », soit comme participant, soit comme spectateur, d’en apercevoir les enjeux multiples en termes d’apprentissage, d’en apprécier la qualité et le niveau des débats et des prises de parole ou de production des élèves, d’observer leur engagement et la satisfaction de tous les participants (élèves et adultes), ne peuvent que convaincre de l’immense intérêt qu’il y a à s’impliquer dans ce qui peut se défi nir comme une aventure pédagogique de grande ampleur, dès lors qu’elle s’implante dans un établissement.

Les choses peuvent se dérouler par étapes, soit une « Modélisation Nations Unies » interne, pour un niveau de classes (les 2de, par exemple), puis pour un groupement d’établissements scolaires d’une même ville ou d’une même unité géographique, et enfi n sur une échelle plus vaste, régionale par exemple.

De la même manière et si l’on songe aux établissements français hors de France, un tel dispositif peut, dans un premier temps, concerner les établissements français et, ensuite, s’ouvrir à d’autres établissements locaux, nationaux et internationaux.

Dans tous les cas, si l’aventure est prenante et riche, elle est cependant complexe et suppose tout de même de l’aborder avec prudence et méthode.

C’est d’ailleurs cette conviction double, tout à la fois de l’intérêt pédagogique et éducatif réel qu’il y a à mettre en place et développer ce type de dispositifs au profi t des élèves et, en même temps, la connaissance du fait que la méthodologie à suivre est assez technique et partiellement transposable, qui a présidé à l’idée de cette publication.

Cette publication, modeste, se veut à la fois une description de ce que nous avons appelé le NUMAD, qui est devenu en deux années une Action de Zone pour l’Espagne et à laquelle, en 2013, 10 établissements (français et espagnols), soit 230 élèves, ont participé et, à partir de celle-ci, une analyse des enjeux pédagogiques et éducatifs d’une telle action et la présentation ordonnée de tous les documents créés pour son organisation, d’abord, et pour son déroulement concret, ensuite.

De plus, dans cet ouvrage, les auteurs se sont attachés à intégrer des témoignages d’élèves, d’enseignants les ayant préparés à participer à la conférence, d’intervenants extérieurs, de témoins, afi n de faire apparaître les appréciations des uns et des autres sur l’intérêt, les diffi cultés, les réussites, les échecs, mais surtout les enjeux et la méthodologie de mise en œuvre de ce type de conférence.

A ce stade, je voudrais remercier :

- l’Ambassade de France et ses services pour son soutien, déterminant, dans le lancement et la réussite de cette opération,

- l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE), au nom de laquelle nous mettons en œuvre ce dispositif qui possède ses propres mérites mais qui, dans ce cas de fi gure, est complémentaire de l’opération « monde », « Ambassadeur en Herbe »,

- les établissements qui ont choisi d’entrer dans l’aventure avec nous : - le Lycée Français de Barcelone (2013)

- le Lycée Français de Bilbao (2013)

- le Lycée Français Molière de Villanueva de la Cañada (2012 et 2013) - le Lycée Français de Palma de Majorque (2013)

- le Lycée Français Pierre Deschamps d’Alicante (2013) - le Lycée Français de Valence (2013)

- le Lycée Français de Valladolid (2013)

- l’Union Chrétienne de Saint-Chaumond (2012 et 2013)

- l’Instituto Beatriz Galindo (lycée espagnol avec section bilingue en français) (2013)

(12)

- l’Instituto San Isidro (lycée espagnol avec section bilingue en français) (2012) - les professeurs qui dans chacun de ces établissements ont préparé les élèves pendant de longs mois afi n qu’ils puissent d’aussi belle manière défendre les positions des pays qu’ils représentaient,

- les représentations diplomatiques et les spécialistes qui ont reçu nos élèves et ont contribué à leur formation,

- les prestigieux intervenants qui ont participé aux cérémonies d’ouverture et de clôture du NUMAD et lui ont imposé, d’emblée, un niveau de référence exceptionnellement élevé :

- en 2012 : M. Diego López Garrido, Ancien Secrétaire d’État espagnol aux Affaires Européennes, M. Jean-Claude Nolla, Ministre Conseiller auprès de l’Ambassade de France en Espagne, Mme Elisabeth Claverie, Première Conseillère auprès de l’Ambassade de France en Espagne, M. Bruno Aguilera, professeur catedrático en Histoire du Droit, Directeur de l’Institut d’Études Juridiques internationales à l’Université “Rey Juan Carlos”, de Mme Isabelle Marchi-Barbaux, Conseillère Culturelle adjointe auprès de l’Ambassade de France en Espagne,

- en 2013 : M. Jérôme Bonnafont, Ambassadeur de France en Espagne, Mme Angeles Moreno, Ambassadrice d’Espagne sur les questions énergétiques, Mme Yolande Ella, diplomate, Mme Elisabeth Claverie, Première Conseillère auprès de l’Ambassade de France en Espagne, M. Francisco Fonseca, Directeur de la Représentation en Espagne de la Commission Européenne, M. Pascal Panthène, coordonnateur de l’AEFE pour la zone Europe du sud

- tous ceux qui ont organisé l’événement au sein du Lycée Français de Madrid et, en tout premier lieu Eric Carlier, Conseiller Principal d’Éducation du Lycée, Marion Barland, Chargée de communication,

- et ceux qui aujourd’hui participent à la rédaction de cet ouvrage : - M. Jérôme Bonnafont Ambassadeur de France en Espagne, - Mme Anne-Marie Descôtes, Directrice de l’AEFE,

- M. Daniel Petitjean, Président de l’Association Nationale pour l’Espagne des Membres de l’Ordre National du Mérite Français, qui nous a fait l’immense honneur de décerner le Prix national de l’Éducation Citoyenne au Lycée Français de Madrid pour la création de cet événement éducatif,

qui tous trois en sont les honorables préfaciers de cet ouvrage,

- M. Francisco Fonseca, Directeur de la Représentation en Espagne de la Commission Européenne,

- et M. Bruno Aguilera, professeur catedrático en Histoire du Droit, Directeur de l’Institut d’Études Juridiques internationales à l’Université “Rey Juan Carlos”

qui ont accepté d’en rédiger les postfaces.

- François Cornu, pionnier parmi les premiers concepteurs de ces MNU et créateur du « Singapore Model United Nations », et Eric Carlier, coordonnateur du NUMAD au Lycée Français de Madrid, tous deux principaux rédacteurs des contenus méthodologiques de cet ouvrage.

Je tiens à remercier la société TOTAL et son directeur en Espagne, M. Domingo San Felipe, d’avoir bien voulu soutenir la publication de cet ouvrage appelé à être diffusé auprès d’autres établissements de notre réseau.

A titre personnel, je voudrais simplement ajouter que cet ouvrage, qui ne prétend pas tout dire sur les MNU, n’a d’autre ambition que d’être un outil, parmi d’autres bien sûr et à partir de l’expérience de Madrid, qui pourrait être mis à disposition des établissements qui souhaiteraient en savoir plus sur ces dispositifs pédagogiques que sont les Modélisations de conférences des Nations Unies en milieu lycéen, éventuellement se lancer dans l’aventure et qui pourraient glaner dans ces pages quelques indications, quelques documents qui pourraient leur éviter, peut-être, les tâtonnements qui ont été les nôtres et leur faire gagner du temps.

Enfi n, et c’est justice, je crois devoir remercier les élèves, pour avoir si bellement participé à ces deux éditions du NUMAD et de nous avoir ainsi donné l’idée, la matière et l’envie de rédiger cet ouvrage.

Ils en sont l’objet et la raison d’être.

Pierre Mondoloni, Proviseur du Lycée Français de Madrid

(13)

Qu’est-ce qu’une I.

modelisation des

nations unies ?

(14)

1. PRÉSENTATION

Une modélisation des Nations Unies (Model United Nations ou MUN en anglais) est une simulation de l’Assemblée générale des Nations Unies qui vise à sensibiliser les jeunes, du collège à l’université, aux grands enjeux mondiaux.

Pour être accessible à un jeune public, le fonctionnement des institutions de l’ONU est simplifi é en mettant davantage l’accent sur les grands enjeux mondiaux contemporains.

D’une durée de deux à cinq jours, la conférence s’organise en plusieurs commissions qui se réunissent simultanément pour débattre des thèmes inscrits préalablement à l’ordre du jour et rédiger des résolutions ; ces commissions sont suivies d’une séance plénière : l’Assemblée générale qui adopte ou non ces résolutions. Dans le cadre de la conférence, les élèves peuvent occuper les fonctions suivantes : délégués, ambassadeurs, présidents de commission, huissiers et éventuellement journalistes.

Le concept de modélisation des Nations Unies est presque aussi ancien que l’organisation qu’il simule puisque les premières conférences de ce type se sont déroulées dans les années vingt, à l’époque de la Société des Nations. Après la création de l’ONU en 1945, le succès des MNU, partie des facultés de sciences politiques des universités américaines dans les années cinquante, s’est transformé en un véritable mouvement qui s’est largement répandu dans les universités et les écoles internationales anglophones du monde entier. Il en existe actuellement plusieurs centaines de par le monde.

Les raisons du succès de ces manifestations sont nombreuses :

• elles comportent un aspect ludique non négligeable puisque chaque participant endosse le rôle d’un diplomate d’un pays étranger. On retrouve ainsi au conseil de sécurité, par exemple, une fébrilité que reconnaissent les adeptes des jeux de stratégies.

• elles sont un événement social d’importance puisqu’elles permettent de rencontrer et de côtoyer pendant plusieurs jours d’autres jeunes du même âge.

Lorsqu’elles accueillent des participants d’autres villes ou d’autres pays, il est fréquent de compléter pour les visiteurs le programme de la conférence par un certain nombre de manifestations : soirée des talents, bal, visites, etc.

• elles sont valorisantes : même le délégué le plus discret se sent investi d’une mission d’importance et prend au sérieux les choix qu’il doit formuler au nom du pays représenté.

• elles génèrent un sentiment d’appartenance. En effet, on ne participe pas à une MNU une seule fois, on y revient, on progresse, on se mesure à des rôles

de responsabilité (président, huissier, secrétaire général, etc.) et l’on retrouve fréquemment des visages connus. Dans chaque école, les équipes MNU sont aussi soudées par leur expérience commune.

• elles font grandir : chaque participant prend soudain la mesure de la complexité des problèmes mondiaux et se heurte au principe de réalité, un moment indispensable au passage à la vie d’adulte.

Les MNU ont permis d’initier des générations d’étudiants et de lycéens aux complexités du monde contemporain et elles ont fait naître de nombreuses vocations pour les sciences politiques, pour les organisations internationales ou pour les grandes ONG.

Drapeau de l’Organisation des Nations Unies © Fotolia

(15)

2. ORGANISATION

Ordre du jour

Plusieurs mois avant la conférence, le coordonnateur ou l’équipe de professeurs qui encadre le projet fi xe l’ordre du jour de la conférence. Ils choisissent un certain nombre de questions ou thèmes (généralement trois) qui seront discutés dans chacune des commissions préparatoires à l’Assemblée générale.

Objectifs de la période de préparation

Chaque commission a un ordre du jour comportant une ou plusieurs questions. L’ordre du jour est communiqué aux délégués plusieurs semaines avant la conférence afi n de permettre à chacun de se familiariser avec les questions et de rédiger un projet de résolution sur l’un des thèmes fi gurant à l’ordre du jour de la commission dans laquelle il siège. La mission des commissions est de préparer, pour chacune des questions, une proposition de résolution qui sera ensuite soumise à l’approbation de l’Assemblée générale.

Commissions

Le nombre et la composition des commissions ou organes des Nations Unies qui se réunissent pendant la conférence sont fi xés par le coordonnateur. lls sont très souvent liés aux locaux dont disposent les organisateurs de la conférence MNU.

Dans l’intérêt de la qualité du débat et selon l’âge des participants, une commission comporte entre vingt et soixante-dix membres. Dans le cas d’une conférence comportant cinq commissions, celles-ci peuvent être :

1. Commission Affaires Politiques Internationales

2. Commission Environnement, Développement Durable & Santé 3. Conseil Economique et Social

4. Commission Éducation, Culture, Justice & Droits de l’Homme 5. Conseil de Sécurité

D’autres commissions ou organismes peuvent compléter le dispositif. Il est possible d’ajouter par exemple une session de la Cour Internationale de Justice ou d’organiser une conférence spéciale sur un thème particulier.

Le travail des commissions se déroule en deux parties de caractères très différents :

➽ Travaux préparatoires : Ces travaux occupent environ un tiers du temps de travail de la commission. Au cours de ces travaux, les délégués travaillent ensemble de manière très informelle pour élaborer des propositions de résolution et en préparer le débat.

Débats : Les propositions de résolution élaborées lors des travaux préparatoires sont ensuite débattues par la commission. Elles peuvent être amendées et sont soumises au vote de la commission. Les propositions de résolution adoptées par la commission, une sur chaque thème à l’ordre du jour, sont ensuite transmises à l’Assemblée générale.

Délégation

Chaque pays est représenté par une délégation qui comporte plusieurs membres, en règle générale, un délégué par commission. Il est cependant possible qu’un pays n’ait pas de représentant dans une commission. Chaque délégation est conduite par un ambassadeur, lui-même membre d’une commission. Il est chargé de prononcer le discours de politique générale de son pays lors de la cérémonie d’ouverture, puis de veiller au bon fonctionnement de sa délégation lors de la conférence.

Drapeaux des États membres de l’Organisation des Nations Unies © Fotolia

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Rôle du délégué

Le délégué est chargé de représenter son pays et doit ainsi contribuer aux travaux de la commission dont il est membre. Dans ce dessein, et préalablement à la conférence, il doit rédiger un projet de résolution sur l’un des thèmes à l’ordre du jour et un texte de politique générale (TPG) sur les autres thèmes, le cas échéant. Lors des travaux préparatoires il doit identifi er des pays partenaires ayant une position proche de la sienne pour préparer ensemble une proposition de résolution.

Assemblée générale

Lors de sa réunion, l’Assemblée générale débat des résolutions préalablement rédigées et approuvées en commissions en vue de leur adoption. En règle générale chaque commission soumet à l’Assemblée générale une seule résolution sur chacun des thèmes fi gurant à l’ordre du jour. Chaque délégation dispose d’une voix. Il n’est souvent pas possible de venir à bout de l’ordre du jour et le Secrétaire général choisit alors celles des propositions qui seront présentées à l’Assemblée générale.

Présidents

La présidence de l’Assemblée générale et des commissions est assurée par des élèves ayant déjà une expérience de ce type de conférence (MNU ou autre). Les présidents aident les délégués dans leurs travaux préparatoires et dirigent les débats.

Chaque commission est dotée d’un président et d’un vice-président. L’ensemble des présidents et vice-présidents constitue le Bureau de la conférence et parmi eux sont élus le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint. La formation des présidents de déroule parallèlement à la préparation de la conférence et repose sur une solide connaissance des règles de fonctionnement et des thèmes abordés lors des débats (voir en 2ème partie :”La formation des présidents”).

Huissiers

Les présidents et vice-présidents sont secondés dans leur travail par les huissiers. Ceux-ci veillent au bon déroulement des réunions et assurent diverses tâches de secrétariat, de sécurité, et de communication. Ils font également l’objet d’une formation séparée et élisent en leur sein un responsable de la sécurité chargé de l’organisation des équipes d’huissiers et de leurs services (voir en 2ème partie :

“La formation des huissiers”).

Journalistes

Fonctionnant de manière totalement indépendante des autres participants à la conférence, les journalistes assurent la publication d’un quotidien qui relate les principaux événements de la conférence (voir en 2ème partie : “La formation des journalistes”).

3. DÉROULEMENT

La majorité des conférences MNU se déroule sur deux ou trois journées selon le programme suivant :

1ère journée

Matin : Cérémonie d’ouverture

Travaux préparatoires des commissions (pas de formalisme particulier).

« Knotted gun » ou « Revolver noué » de Carl Fredrik Reuterswärd, sculpture se trouvant devant le siège des Nations Unies à New York © Fotolia

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Après midi : Débats en commissions (selon la procédure

parlementaire)

2ème journée

Matin : Débats en commissions Après midi : Assemblée générale

Cérémonie de clôture

Dans le cas de conférences de trois jours, la première journée est consacrée aux travaux préparatoires, la deuxième aux débats de commission et la dernière journée à l’Assemblée générale.

a. Cérémonie d’ouverture (durée d’environ 2h) :

Après les discours d’accueil des organisateurs de la conférence, la cérémonie d’ouverture se compose d’une série d’interventions. Elle permet au Secrétaire général, à son adjoint, aux présidents des commissions et à tous les ambassadeurs des pays représentés de faire un discours au cours duquel ils peuvent présenter, pour les membres du Bureau, la direction qu’ils souhaitent donner à leur commission et l’importance des questions à l’ordre du jour et, pour les ambassadeurs, la position de leur pays sur certaines des questions à l’ordre du jour. Un invité d’honneur (généralement diplomate ou spécialiste de questions internationales) peut également intervenir lors de cette cérémonie, après les organisateurs.

b. Travaux préparatoires des commissions

Elle permet aux délégués qui ont préparé des propositions de résolutions de natures proches de travailler ensemble et de rédiger une proposition de résolution commune. Dans ce cas, ils deviennent les co-rapporteurs de la proposition. Les délégués doivent ensuite convaincre d’autres délégués de soutenir leur résolution.

Ceux-ci deviennent alors des co-signataires. Chaque proposition doit obtenir le soutien d’au certain nombre de délégués fi xé préalablement, qu’ils soient co-rapporteurs ou co-signataires.

Ces travaux préparatoires sont organisés de manière très informelle. Ils commencent par une introduction rapide du président qui explique le mode

d’organisation de la commission. Les délégués peuvent ensuite parler à qui ils veulent sans suivre les règles du débat parlementaire.

D’un point de vue éducatif et d’apprentissage, les travaux préparatoires constituent sans doute l’élément le plus important dans le déroulement de la conférence. C’est en effet à cette occasion qu’émergent les qualités d’organisation, de persuasion, de discussion des jeunes participants. C’est aussi là que se nouent les relations amicales qui constituent souvent l’intérêt principal de l’événement pour les participants.

c. Débats en commissions

C’est au cours de ces débats que les délégués présentent leurs propositions de résolution. Celles-ci peuvent être amendées, rejetées ou adoptées à la majorité simple. Les débats s’y déroulent selon les règles de procédure parlementaire.

L’objectif de chaque commission est de parvenir à une proposition de résolution sur chacune des questions à l’ordre du jour. Toutes les propositions de résolutions sont donc débattues avant que la commission ne se prononce sur la résolution la mieux à même d’apporter une solution au problème.

d. Assemblée générale

L’Assemblée générale débat des résolutions qui lui sont présentées par chacune des commissions. Elles ne sont normalement pas amendées et sont le plus souvent adoptées ou rejetées en bloc. La diffi culté principale vient du fait que les délégués ne connaissent pas les thématiques abordées dans les commissions autres que la leur. Il peut donc être intéressant d’intercaler entre la commission et l’Assemblée générale une réunion des délégations qui permet à chaque délégué de présenter les résolutions qui vont être débattues à l’Assemblée générale et à la délégation d’adopter une position commune sur les différentes résolutions.

e. Cérémonie de clôture

La cérémonie de clôture est plus courte que celle d’ouverture. Elle est l’occasion de remercier les personnes qui ont contribué à la réussite de la conférence et de décerner éventuellement les prix de la meilleure résolution. Celui-ci est attribué à chacun des co-rapporteurs de la meilleure résolution choisie dans chaque commission par le président et le vice-président. Certaines conférences attribuent également un prix de la meilleure délégation attribué sur la base du mérite de la participation des membres de la délégation dans les différentes commissions.

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Mise en II.

pratique d’une modélisation : l’organisation du

NUMAD de A à Z

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Le NUMAD (Nations Unies Madrid) est une modélisation des Nations Unies organisée au lycée français de Madrid depuis 2012. Elle a connu sa seconde édition en février 2013 et l’équipe de coordination prépare sa troisième édition au moment de l’écriture de cet ouvrage.

Du 31 janvier au 2 février 2013, 230 élèves représentant 33 nations se sont ainsi rassemblés lors de cet événement pour travailler au sein de 8 commissions et adopter 41 résolutions (dont 35 en assemblée générale) touchant à 6 thématiques de politique internationale : la crise malienne, l’accès à l’eau, l’Arctique, la crise mondiale de la sécurité alimentaire, les paradis fi scaux et le travail des enfants.

L’engouement des participants à un tel événement surprend souvent les personnes qui y assistent pour la première fois et il est fréquent que l’on ait du mal à y reconnaître ses propres élèves tant la ferveur qui les anime les pousse à travailler d’arrache-pied, à prendre leur rôle avec le plus grand sérieux et à aller jusqu’à profi ter des temps de pause entre deux sessions de travail pour poursuivre dans les couloirs le travail de négociation commencé en commission, ne s’accordant pas le moindre répit pour remplir leur mission. L’étonnement des adultes n’est cependant que la juste mesure de l’ambition de ce dispositif éducatif ingénieux aux rouages précisément ajustés.

Les chapitres qui suivent donnent une illustration concrète du travail de préparation d’un tel événement. Nous avons donc reconstitué étape par étape tout le processus qui a mené à la tenue de la seconde édition du NUMAD en donnant des indications aussi précises que possibles qui, nous l’espérons, pourront être transposées dans le contexte d’autres établissements qui souhaiteraient se lancer dans cette belle aventure.

1. LES RÉUNIONS DE TRAVAIL DE DÉBUT D’ANNÉE

L’organisation du NUMAD repose sur un travail d’équipe continu qui permet l’articulation des contingences matérielles avec les ambitions pédagogiques et éducatives du dispositif. Au lycée français de Madrid, l’équipe est composée des membres de l’équipe de direction, d’un conseiller principal d’éducation, de l’intendant et de son adjoint, du service de communication, du responsable de la gestion matérielle et des informaticiens. La plupart du temps, seule une petite unité opérationnelle suit l’exécution du projet étape par étape et assure la communication avec les établissements participants et les enseignants, la formation des élèves aux différentes fonctions qu’ils devront assumer lors du NUMAD et le traitement des échéances qui séparent les différentes étapes de la préparation. Le travail en équipe complète, lui, ne s’avère indispensable qu’au début et à la fi n du processus de préparation des participants.

Photo de l’ensemble des participants du NUMAD 2013

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Les réunions de travail du début de l’année scolaire ont pour but de répondre aux besoins de cadrage initial des besoins et objectifs de la session (nombre d’établissements participants, planning et durée des travaux, personnalités invitées, incidences sur le fonctionnement de l’établissement, etc.) et à la nécessité de mettre rapidement en place la structure du dispositif pour pouvoir assurer la communication en direction des établissements partenaires.

2. LA MISE EN PLACE DU CALENDRIER ANNUEL

Bien qu’il s’agisse probablement de l’aspect organisationnel qui fasse l’objet des choix les plus diffi ciles qui soient et que son élaboration en début d’année scolaire se fasse dans l’ignorance de nombreux événements à venir et d’aléas impossibles a prévoir, il est impératif de proposer un calendrier acceptable et tenable par tous les établissements participants. Le calendrier tient compte des dates de vacances scolaires, de la disponibilité des lieux d’hébergement des équipes et de leurs accompagnateurs, des échéances pédagogiques, des dates d’examens, etc.

et, si possible... de la météo. Cela peut sembler relever de l’ordre de la mission impossible, sauf si une démarche volontariste permet de faire voter ce calendrier en Conseil d’Établissement et en Conseil Pédagogique dès les premières semaines de l’année scolaire afi n que ce dispositif soit identifi é par tous comme un événement pédagogique et éducatif incontournable et que sa tenue soit acceptée comme une priorité de l’établissement.

3. INFORMATION DES ÉTABLISSEMENTS PARTICIPANTS ET ÉCHÉANCES DU PLANNING ANNUEL

Les établissements scolaires qui se portent volontaires pour présenter des participants au NUMAD ont besoin de nombreuses informations avant de pouvoir commencer à assurer la préparation de leurs élèves. Les tout premiers éléments qui leur sont communiqués sont généralement les suivants :

• une description du NUMAD et le rappel de ses objectifs (voir en annexe

« Courrier de présentation aux établissements scolaires »),

• le détail de l’organisation prévue pour la session à venir, en particulier un planning prévisionnel comportant les échéances annuelles (voir ci-dessous) et le déroulement de la session,

• le récapitulatif des frais engendrés par l’inscription et les conditions d’hébergement,

• une proposition d’inscription (voir en annexe « Fiche d’inscription »),

• un formulaire individuel d’autorisation au droit à l’image pour chacun des participants. (voir en annexe « Autorisation du droit à l’image ») indispensable dès lors qu’on souhaite prendre des photos ou tourner une vidéo lors de l’événement.

Le calendrier des échéances doit parvenir très tôt dans les établissements scolaires car toute la phase préparatoire du NUMAD comporte des étapes qui conditionnent le travail mené avec les élèves. Ces étapes correspondent à des phases de travail bien distinctes, elles doivent être clairement balisées.

Calendrier de la seconde édition du NUMAD

Calendrier indicatif des échéances annuelles à prévoir pour une session

Début septembre 2012 Envoi du cahier des charges aux établissements participants

24 septembre 2012 Date limite d’inscription des établissements avec prévision d’effectif

9 octobre 2012 Défi nition de la liste des pays et des thèmes abordés en commissions 15 octobre 2012 Communication de la composition des

délégations par les établissements participants Courant octobre 2012 Formation des présidents, huissiers,

journalistes et traducteurs 15 novembre 2012 Formation des enseignants des

établissements participants 7 janvier 2013 Envoi des textes obligatoires 31 janvier - 2février Tenue de la seconde session du NUMAD

(21)

Quatre dates d’échéance au moins sont à défi nir :

a. L’inscription des participants

Constituer une base de données des participants au NUMAD est l’incontournable préliminaire du coordonnateur. Cela peut sembler une évidence mais celle-ci ne pourra être alimentée qu’à partir du moment où les élèves auront été désignés ou proposés par leur enseignant. Cependant, le mode de désignation des participants ou des personnes chargées de les recruter (des enseignants la plupart du temps) peut fortement varier d’un établissement scolaire à l’autre et la fi nalisation des informations s’en trouve souvent considérablement diluée dans le temps. On ne peut en défi nitive connaître l’effectif défi nitif des participants qu’après plusieurs semaines d’échanges avec chaque établissement scolaire mais il est tout de même prudent de fi xer une date limite pour l’envoi de ces renseignements.

b. Le choix des thèmes et des commissions de travail

Le cadre de travail de la session est fi xé au cours d’une réunion des enseignants qui préparent des élèves pour le NUMAD, tous établissements confondus. Il s’agit de déterminer les thèmes de politique internationale qui seront à l’ordre du jour et leur répartition entre les commissions (inspirées des commissions et conseils de l’ONU et au sein desquelles se votent les résolutions), ainsi que les nations qui seront représentées et dont le choix est bien entendu lié aux thèmes. Cette réunion est le point de départ du travail de préparation en classe, il est donc important d’en fi xer la date suffi samment tôt.

l’approche parfois encore un peu trop consensuelle et bien intentionnée de cette délégation dont le profi l (trois fi lles pour deux garçons eux-mêmes plutôt marqués du sceau de Vénus que de Mars) ne correspondait pas trop à celui d’une Russie poutinienne aux méthodes viriles. Inversement, en entendant Rafael, membre de la délégation norvégienne, prendre la parole au sein de la Commission désarmement et sécurité internationale au deuxième jour du Numad pour prôner une intervention militaire musclée au Mali afi n d’éliminer, éradiquer, exterminer ces groupes djihadistes qui semblaient mettre en danger l’idée même de civilisation, je me suis dit que, décidément, les quatre jeunes gens très sûr d’eux qui composaient cette délégation n’avaient jamais réussi à surmonter tout à fait leur frustration de ne pas avoir pu représenter une Russie qui aurait dû naturellement leur échoir. Mauvais casting peut-être, mais qui n’était que le résultat d’un tirage au sort interne aux élèves de cette classe de 2nde tous volontaires en octobre pour se lancer dans l’aventure d’un jeu de rôle onusien à grande échelle. Et puis “ jouer ” un “ personnage ” à contre-emploi, n’était-ce pas un exercice d’autant plus instructif et formateur ?

Mais de la mise en place d’un jeu qui a pour objet des relations internationales certes très concrètes mais quelque peu lointaines et complexes, à la confrontation des joueurs au sein d’une arène fi ctive où les arguments ne sont pas toujours très conformes à la réalité mais font d’autant plus mouche que l’emballage rhétorique a été bien soigné, le passage est loin d’être évident. C’est ici que l’enseignant référent, le coach de ces équipes d’apprentis diplomates a un rôle diffi cile mais essentiel à jouer. Le temps que ces lycéens peuvent consacrer à la préparation d’un tel événement n’est pas extensible à l’infi ni et il n’est pas question d’inverser l’ordre de leur priorité scolaire. J’ai personnellement passé beaucoup de temps à fournir à mes élèves (je suis par ailleurs leur professeur principal) les matériaux nécessaires à la maîtrise des faits dont ils auraient besoin : après une séance au CDI pour qu’ils puissent eux-mêmes se confronter à la recherche d’une documentation adéquate, je les ai régulièrement abreuvé de mèls avec aussi bien des informations très synthétiques sur le profi l de leur pays, que des articles de presse généralement assez récents qui avaient pour but à la fois d’établir des faits et d’identifi er les questions soulevées par chacun des thèmes débattus (la crise malienne, l’Arctique, le travail des enfants, la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau…), ou encore des éléments permettant de connaître la position spécifi que de la Russie ou de la Norvège sur chacune de ces questions. Nous avons parallèlement discuté de tous ces sujets lors de séance régulière, y compris en dehors du lycée pendant les vacances de Noël.

La phase de rédaction des résolutions et des textes de politique générale, un peu laborieuse pour certains, a permis de vérifi er jusqu’à quel

« Comment expliquer à Youcef, membre de la délégation russe, que son souci certes très louable de procéder à un partage équitable de l’Arctique entre les pays limitrophes de la zone ne correspond pas tout à fait aux manières parfois un peu abruptes d’un État qui, par exemple, avait manifesté une certaine volonté de puissance et affi ché clairement ses ambitions nationales en déposant un drapeau russe au fond de l’océan juste au niveau du Pôle Nord ? Nous étions, un mois avant l’ouverture de la 2e session du Numad, à la phase de rédaction des résolutions et déclarations de politique générale sur les thématiques qui allaient être débattues, et il était encore temps de durcir

➥ ➥

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c. L’inscription dans les commissions

Une autre date d’échéance importante est celle de l’inscription des participants dans les commissions de travail du NUMAD. Celle-ci ne peut pas intervenir trop tôt dans l’année scolaire car elle exige que chaque enseignant ait eu le temps d’exposer le dispositif et ses règles à ses élèves. Il faut également que ces derniers aient eu le temps d’appréhender le(s) thème(s) proposés avec leur enseignant car le choix de celui-ci détermine totalement ou partiellement celui de la commission. Il semble donc adéquat de laisser s’écouler au moins un mois entre l’étape précédente et celle-ci.

d. La remise des textes obligatoires

Après s’être inscrits dans une commission de travail, les participants doivent passer à la rédaction des textes obligatoires. Cette étape peut être longue. Il semble cependant raisonnable que la date d’échéance de remise de ces textes intervienne au moins un mois avant l’ouverture de la session car la validation et la correction de ces textes impliquent un travail important de la part du coordonnateur et des enseignants qui constituent à cette occasion le « bureau de validation ».

4. LE CHOIX DES RÔLES

La répartition des rôles est l’affaire des enseignants pour ce qui concerne les délégués et de la coordination pour les huissiers, journalistes, présidents et Secrétaire Général. Il peut être utile de constituer des fi ches récapitulatives par fonction pour aider les élèves à bien comprendre ce qui est attendu de chacun. De même, le nombre global de participants étant un élément qui a de nombreuses conséquences pédagogiques et matérielles, la répartition entre des différents rôles par établissement participant doit être précisément ajustée dès le départ.

Lorsque les participants au NUMAD en ont saisi tous les enjeux grâce aux informations données aux équipes pédagogiques et qu’ils sont prêts à s’investir dans un des rôles proposés, leur inscription matérialise un engagement ferme qu’il convient de formaliser. En effet, un participant inscrit ne doit pas avoir la possibilité de se rétracter trop facilement après son inscription car il mettrait ainsi en diffi culté les membres de sa délégation et l’organisation prévue autour de sa présence lors de la session. Quelle que soit la formule choisie (paiement d’un droit de participation, engagement écrit signé, information aux responsables légaux…), elle doit aider le participant à prendre conscience qu’il a pris un engagement, qu’une responsabilité lui est confi ée et qu’il doit être solidaire de son équipe jusqu’au bout de la démarche.

point chacun avait réussi à se mettre dans la peau de son pays et à maîtriser les enjeux des thématiques débattues au Numad. Corriger ces textes et en discuter avec les rédacteurs étaient donc un moment essentiel pour lequel il nous a manqué un peu de temps. Mais surtout, là où la préparation a été clairement insuffi sante, ce fut pour faciliter le passage de l’écrit à l’oral, l’apprentissage du débat, de la confrontation des points de vue, la capacité à anticiper les types d’arguments des autres délégations, etc. S’il est utopique de penser pouvoir maîtriser tous les éléments nécessaires à une telle préparation, la mise en pratique aurait pu prendre la forme d’une répétition générale (à l’échelle de quelques délégations au sein d’un même établissement) et permettre aux délégués du Numad de mieux s’approprier le point de vue de leur pays sur les sujets abordés.

Peut-être qu’une solution complémentaire pour éviter la dispersion et la rentabilisation du temps consacré par les délégués du Numad à leur préparation, serait d’externaliser en amont la recherche documentaire qui pourrait être confi ée à un groupe de lycéens encadré par un enseignant de façon à en faire profi ter l’ensemble des délégations. La rencontre le plus tôt possible avec un représentant de l’ambassade de chacun des pays représentés au Numad pourrait être très stimulante et aider à l’appropriation par les délégations du pays qui leur aura été attribué. Là encore, c’est une tâche qui devrait peut-être échoir aux organisateurs plutôt qu’aux délégués eux-mêmes.

Ces mesures équivaudraient malheureusement à déresponsabiliser à la marge les lycéens mais, en contrepartie, permettraient de gagner en effi cacité et de mieux préparer tous les délégués du Numad à prendre la parole en public et développer une argumentation à l’oral. Il est vrai que, de ce point de vue là, nos élèves nous ont encore une fois beaucoup impressionnés par leur prestance et leur capacité à jouer le jeu jusqu’au bout. J’attends avec impatience la 3e session ! »

Dimitri Nicolaïdis, professeur de SES, Lycée français de Madrid

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5. LA DÉTERMINATION DES THÉMATIQUES (2 octobre)

a. La réunion des enseignants

Cette réunion intervient tôt dans l’année, en amont de tout processus de formation des élèves car c’est elle qui fi xe le cadre de travail pour toute la session. À partir de l’évaluation du nombre de participants, il va s’agir de répondre aux questions structurelles : combien de commissions et lesquelles ? Combien de thématiques possibles par commission et lesquelles ? Quels pays seront-ils représentés ?

La présence de tous les enseignants des établissements partenaires est recherchée afi n que ces choix cruciaux soient effectués de la façon la plus consensuelle possible et que chacun ressente la légitimité de ce cadre de travail tout au long des mois à venir. Les professeurs engagés dans le NUMAD ont tous leur petite « spécialité », leur domaine de prédilection et leurs préférences, il est parfaitement normal et souhaitable qu’ils aient voix au chapitre pour défi nir un espace pédagogique aussi créatif que possible pour eux et leurs élèves.

b. Le choix des thèmes

Les implications de ces choix seront d’ailleurs directement assumées par les enseignants eux-mêmes car la structure qui en découle détermine la cohérence d’ensemble et la manière de former les élèves. Le choix du nombre de commissions par exemple doit permettre que soit conservée au cours des travaux une certaine dynamique de groupe par la présence d’un nombre suffi sant de participants. De même, il convient d’éviter de diluer les débats dans un nombre excessif. Le nombre idéal de délégués par groupe de travail est compris entre une trente et cinquante. En deçà de ce nombre, on court le risque de voir les participants répéter constamment les mêmes arguments au cours des débats ou que ceux-ci s’enlisent faute de contradiction suffi sante. Au-delà de ce nombre, on s’expose à la possibilité que tous les délégués présents ne puissent pas s’exprimer suffi samment ou que le débat s’aventure dans de trop nombreuses digressions.

Outre l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil Économique et social, il existe nombre d’organes subsidiaires, commissions et comités de travail dans le fonctionnement de l’ONU qu’il est possible de faire fonctionner dans une modélisation (par exemple : la Commission des questions de désarmement et de sécurité internationale, la Commission économique et fi nancière, la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, la Commission des questions administratives et budgétaires, la Commission des questions juridiques). Leur choix

est étroitement associé aux thèmes de politique internationale retenus. Sur ce thème, voir l’«organigramme de l’ONU » en annexe.

De même, ces thèmes vont conditionner le choix des pays représentés car on aurait du mal à imaginer le traitement de certaines questions sans la participation des Nations concernées au premier chef (le Mali pour la crise malienne, Israël et l’Iran pour le nucléaire iranien, le Canada, la Russie et les pays scandinaves pour l’Arctique) mais aussi de celles qui, moins directement concernées en apparence ont un rôle important dans la diplomatie à mettre en œuvre à cette occasion (les membres du Conseil de sécurité à tout moment, la Chine pour certaines questions d’ordre économique, les États arabes pour «les droits des femmes», etc.) sans oublier que seront nécessairement absents les États d’origine des participants (la France et l’Espagne au NUMAD) qui, selon la règle, doivent incarner les représentants d’une Nation qui n’est pas la leur.

Il ne faut pas non plus oublier que les débats autour des questions choisies auront lieu plusieurs mois après cette réunion. Il faut donc se garder de se précipiter sur des questions faisant les grands titres de l’actualité du moment et qui pourraient avoir perdu tout intérêt lorsque s’ouvrira la session.

6. PREMIÈRE ÉCHÉANCE :

INSCRIPTIONS ET RECUEIL DES RENSEIGNEMENTS RELATIFS AUX PARTICIPANTS (2 octobre)

Cette inscription constitue la première phase de la constitution d’une base de données qui fi nira par comporter de nombreux champs d’information. Cet aspect qui peut sembler purement administratif est traité avec rigueur par les organisateurs du NUMAD car l’exploitation et le croisement des données fournies par les établissements sont par la suite extrêmement fréquents et tout renseignement manquant a des conséquences sur le déroulement de la session parlementaire, qu’il s’agisse de l’orthographe des noms des participants (qui apparaîtra sur leur badge), de leur sexe (qui conditionnera l’attribution à une chambrée), de leur délégation ou de leur fonction.

7. SECONDE ÉCHÉANCE : L’INSCRIPTION DES DÉLÉGUÉS DANS LES COMMISSIONS (15 octobre)

L’inscription dans les commissions de travail est la seconde échéance du calendrier de travail. Elle s’effectue à un stade de la préparation où les participants

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ont pu sans équivoque mesurer la tâche qui sera la leur. Le choix d’une commission implique en effet le choix du ou des thèmes de politique internationale donnés à l’ordre du jour qui à leur tour déterminent le contenu des textes obligatoires. Au sein de la même délégation, chaque participant va ainsi devoir effectuer sa part personnelle de travail pour présenter les textes relatifs à ce choix qu’il faut dès lors considérer comme défi nitif. Toute demande d’ajustement ultérieure expose le coordonnateur à d’incessantes et inopportunes transformations.

Si cette échéance intervient au bon moment, il est plus que probable que le travail de rédaction aura déjà commencé ou qu’à tout le moins le travail de recherche des élèves sera suffi samment avancé pour que les délégués n’aient pas de velléités de changement de commission ou de thème au cours de la suite des événements.

Au sein d’une même délégation, la règle exige que les membres soient répartis entre plusieurs commissions et que chacun ait sa spécialisation. On évite ainsi que se constituent des binômes ou trinômes au sein même de la délégation et de courir le risque que la charge de travail soit inégalement répartie entre les délégués. En constituant une équipe où chacun a un rôle différent à jouer, on s’assure de maintenir l’activité des élèves ainsi que la communication et la cohésion au sein du groupe.

Lorsque deux délégués sont inscrits dans la même commission, ils sont encouragés à traiter un thème différent et à produire au moins un texte de politique générale chacun.

En pratique, les commissions peuvent se retrouver légèrement déséquilibrées mais il n’a pas, jusqu’à présent semblé souhaitable de faire pression sur les délégations pour qu’elles modifi ent leurs choix afi n de procéder à un rééquilibrage numérique qui n’apporterait pas d’amélioration notable.

8. LA FORMATION DES ÉLÈVES

(27 novembre, 12 décembre, 14 janvier, 25 janvier)

Cette étape est l’œuvre du coordonnateur. Elle constitue le fondement de l’organisation logistique de la manifestation car une fois commencée, son bon fonctionnement dépendra en grande partie de l’autonomie des élèves « cadres », c’est-à-dire des huissiers et des présidents.

Livret du participant distribué lors de la formation

a. La formation des délégués

La formation des délégués étant essentiellement l’œuvre des enseignants, il n’est pas aisé de défi nir une méthodologie universellement applicable, chacun ayant ses propres outils et méthodes et tous évoluant dans un contexte pédagogique différent. Ici, on a libéré des heures pour permettre aux enseignants de rencontrer les élèves en dehors des horaires habituels, là on utilise l’accompagnement personnalisé ou l’Education Civique pour mener cette préparation. Les professeurs impliqués enseignent l’histoire-géographie, les sciences économiques, les langues, le français, etc.

La diversité est donc le maître-mot. Cet ouvrage vous propose en annexe quelques supports pédagogiques mais ils ne fi gurent qu’à titre indicatif car la prise sur le réel que suppose une modélisation exige un travail de recherche permanent et un suivi attentif de l’actualité mondiale.

Il existe cependant quelques constantes dans le travail mené avec les élèves.

La première tient à la nature même de l’exercice : on ne peut être membre de l’ONU sans connaître l’ONU, son fonctionnement, ses institutions, son histoire. L’outil incontournable reste donc le site de l’ONU elle-même : www.un.org/ qui, malgré son côté encyclopédique et étant d’un maniement parfois peu aisé, reste une source inépuisable de renseignements qu’il est pour ainsi dire impossible de se procurer

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