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JARDIN IDÉAL 30 ANS D UTOPIE VERTE

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Academic year: 2022

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/domainedechaumontsurloire @Chaumont_Loire

2022

21 AVRIL

06 NOVEMBRE

JARDIN IDÉAL

30 ANS

D’UTOPIE VERTE

e Nichols - Jardins de couleur 2009

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

LES 30 ANS DU FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

Dans son écrin de verdure et d’architecture dominant le fleuve, le Domaine de Chaumont-sur-Loire se trouve au cœur des paysages culturels du Val de Loire inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Centre culturel de rencontre, Centre d’Arts et de Nature depuis 2008, Chaumont-sur-Loire est un lieu à part dans le domaine de l’art et des jardins. Sa triple identité - patrimoniale, artistique et jardinistique - en fait, en effet, un lieu singulier, offrant au visiteur une expérience culturelle globale.

Le Domaine de Chaumont-sur-Loire est un lieu atypique, sorte “d’utopie artistique”, multidisciplinaire et multisensorielle, avec une programmation exigeante autour de laquelle des publics différents, de tous pays et de toutes générations, experts et non experts, se retrouvent et se croisent sans s’exclure.

Laboratoire à ciel ouvert, ouvert 363 jours par an, c’est un lieu vivant en chaque saison et en perpétuelle métamorphose.

L’année est ponctuée par trois événements majeurs : la Saison d’art et le Festival International des Jardins marquent le printemps et l’été, tandis que rendez-vous est donné à la photographie pour l’automne et l’hiver, avec les expositions de Chaumont-Photo-sur-Loire. Entre ces temps forts, fleurissent de multiples occasions de partager à la fois la beauté du site et des moments de création exceptionnels.

Certaines œuvres disparaissent et d’autres demeurent. S’il se renouvelle, chaque année, avec une quinzaine d’artistes et plasticiens invités, dans le cadre de la Saison d’art, et près de trente jardins éphémères conçus pour le Festival International des Jardins, le Domaine de Chaumont-sur-Loire s’inscrit aussi dans le temps long de son histoire.

L’année 2022 sera une année particulière, puisque le Festival International des Jardins (1992-2022) atteindra ses 30 ans d’existence, tandis que le Domaine accueillera sa 15ème saison d’art.

Une nouvelle aventure s’ajoute à cet ensemble en 2022 avec l’ouverture d’un hôtel “Le Bois des Chambres” et le lancement de rencontres mensuelles, “Les Conversations sous l’arbre”, autour de l’art, du paysage et de la nature.

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

ÉDITION 2022 - “JARDIN IDÉAL”

LES CARTES VERTES Inch Lim

Jean Mus Jacqueline Osty Kathryn Gustafson Patrick Blanc LES NOUVEAUTÉS 2022

“La terrasse sous les arbres” du Café du Parc

Le jardin de l’hôtel du Domaine de Chaumont-sur-Loire “Le Bois des Chambres”

LES JARDINS DU CONCOURS LES ÉVÉNEMENTS 2022

“Les Botaniques de Chaumont-sur-Loire”

“Quand fleurir est un art”

LE DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE

Une identité triple : artistique, jardinistique et patrimoniale Les acteurs du Domaine

PARTENAIRES / LABELS ET RÉSEAUX INFORMATIONS PRATIQUES

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SOMMAIRE

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

THÈME DE L’ÉDITION 2022 JARDIN IDÉAL

Après 30 ans (1992-2022) de créations suscitées par des thématiques historiques ou poétiques, pédagogiques ou écologiques, le temps n’est-il pas venu de réfléchir à ce que serait ou devrait être le “jardin idéal”, en un temps où notre relation avec la nature et le végétal a considérablement évolué, en raison de l’urbanisation intensive, du réchauffement climatique, du désir accru de nature et des inquiétudes alimentaires.

Une œuvre d’art ? Un potager nourricier ? Un espace thérapeutique ? Un lieu de culture biologique ? Le jardin idéal ne peut-il pas rassembler toutes nos attentes et toutes nos exigences : philosophiques, esthétiques, écologiques, gustatives ? Être à la fois beau, bon, bio, réparateur, réconfortant, novateur, économe en eau et en énergie, mais surtout exalter l’harmonie et le goût, générer le bien-être et le bonheur ?

Rassembler toutes ces propriétés, est-ce possible ou illusoire ? Réaliste ou contradictoire ? Tel a été le défi lancé aux concepteurs des jardins de l’édition 2022 qui devaient proposer des projets tentant de faire la synthèse de toutes ces qualités et offrir un concentré, une synthèse de ce que l’homme et le vivant peuvent créer ensemble pour générer un monde meilleur.

Dans ce jardin idéal à inventer, toutes les vertus, toutes les qualités du jardin et toutes les contraintes de notre temps devaient être envisagées et proposées par les concepteurs, qui ne devaient renoncer à aucune innovation, à aucune proposition, pour faire de leur parcelle un concentré de beauté, d’émotion, de bienfaits, mais aussi de savoir et de savoir-faire. Nouvelles matières, nouvelles plantes, nouvelles mises en scène, nouvelles techniques… étaient les bienvenues pour surprendre le visiteur et l’émerveiller. Les concepteurs de l’édition 2022, date anniversaire de la création du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire, ont su être à l’aune, par leur inventivité, d’un événement reconnu pour sa vision résolument positive, libre et novatrice de cet art à part entière.

Chantal Colleu-Dumond Directrice du Domaine et du Festival International des Jardins

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Venus du monde entier, puisque l’édition de 2022 rassemble des concepteurs anglais, américains, tchèques, italiens, espagnols, polonais, néerlandais, allemands, belges et même chinois et africains du Sud, les paysagistes de cette année proviennent, une fois encore, d’univers différents, puisqu’ils sont issus du monde du végétal, de l’architecture, du design, de la décoration, mais aussi de la biologie, de la botanique, de l’écologie…

Une fois encore, ils nous surprennent par l’utilisation de matières inattendues, comme des vitraux de poches d’eau colorée, des sols de bocaux multicolores, des fontaines de plastique recyclé, des cloisons de corde de chanvre, de spectaculaires oyas géantes… Ils proposent des systèmes innovants de drainage, des solutions audacieuses de purification de l’eau, des méthodes originales d’irrigation. Ils offrent à nos regards des scènes inédites, avec d’incroyables bancs circulaires invitant à la fête et au partage (Le banquet), des cloîtres fantastiques, des jardins littéraires (Le Jardin de Thélème), poétiques et philosophiques (Ainsi parlait l’enfant), un fascinant cocon végétal…

L’ensemble de ces jardins inventifs nous plonge dans l’univers d’un jardin idéal, aux couleurs fascinantes allant de camaïeux de bleus à des rouges profonds : un paradis empli de parfums, d’insectes et d’oiseaux, un jardin de contemplation, plein de surprises, un jardin d’émerveillement, riche de fruits, de fleurs et de fontaines, un lieu d’oubli, hors du temps, hors de l’espace, un lieu de rencontres, d’échanges et de partages infinis.

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LE JURY

Chantal COLLEU-DUMOND, Directrice du Domaine et du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire Bénédicte BOUDASSOU, Journaliste, auteure, paysagiste

Richard CAYEUX, Ingénieur agronome, créateur d’Iris Robert CROSNIER, Pépiniériste

Soazig DEFAULT, Journaliste

Gilles DEPARIS, Président des Jardins botaniques de France et des pays francophones Jean-Marc DIMANCHE, Conseiller artistique

Pascal GARBE, Directeur des Jardins Fruitiers de Laquenexy

Jean-Pierre LE DANTEC, Historien, écrivain, directeur de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-La Villette jusqu’en 2006

Sylvie LIGNY, Journaliste, co-fondatrice de Garden_Lab et Garden_FabLab

Catherine MULLER, Présidente Val’hor- lnterprofession du végétal, directrice générale TCM Consultant, paysagiste Soline PORTMANN, Scénographe et paysagiste

Dany SAUTOT, Auteure, commissaire d’expositions

Gilles VANDERPOOTEN, Directeur général Reporters d’Espoirs Bernard CHAPUIS, Paysagiste, Domaine de Chaumont-sur-Loire

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

LES CARTES VERTES

LE JARDIN IDÉAL VU PAR LES INVITÉS DU DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE

© Inch Lim

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INCH LIM

MALAISIE

“THE LIVING BATIK”

JARDINS DU FESTIVAL

En Asie de l’Est, les nuages sont considérés comme le parfait symbole du Yin et du Yang. Ils fusionnent les éléments de l’air et de l’eau, du ciel et de la terre. Dieux et déesses voyagent à leur bord comme sur des bateaux naviguant entre les royaumes du Ciel et de la Terre.

Dans la production du batik, le motif du Mega Mendung représente ces nuages de bon augure. Introduit sur l’île de Java dans le port de Cirebon, il est devenu très populaire et s’est rapidement répandu. La technique du batik repose sur une coloration par épargne : le tissu est teinté en réserve de cire. C’est un artisanat élevé au rang d’art. Dans ce jardin, le motif du Mega Mendung prend vie sous nos yeux. Un écran d’acier tissé avec des fibres recyclées reproduit le motif du sarong, cette pièce omniprésente dans le vestiaire de l’Asie de l’est, drapée à la manière d’une jupe. Des plantes vaporeuses flottent au-dessus de l’eau et glissent sur une petite colline qui lui fait face. Du tissu au paysage, les nuées s’animent.

Lim In Chong, dit Inch, est né à la veille de l’indépendance de la Malaisie dans une boutique de la petite ville de Batu Pahat, de l’état de Johor. Il a passé son enfance à nager dans des bassins de mines abandonnées, explorant la jungle proche et capturant les crabes de la mangrove.

Après l’école de la mission locale, le collège gouvernemental puis le lycée United World College of Southeast Asia à Singapour, il sort diplômé de l’Université Trent de Peterborough au Canada. Il rentre en Malaisie pour intégrer l’entreprise familiale où il travaille depuis vingt ans, tout en expérimentant jardins et architecture, un temps Président de la Malayan Nature Society, une organisation dédiée à la conservation de la nature, l’éducation et la recherche.

En 2001, à l’âge de 46 ans, il entame une nouvelle carrière dans le paysagisme au désormais célèbre Jardin d’épices tropicales de Penang et remporte de nombreux

prix internationaux à l’occasion de festivals de jardins et de shows floraux. Il est aussi invité comme juré à la BBC Gardeners’ World au Royaume-Uni et au Ellerslie International Flower Show en Nouvelle-Zélande.

Tout en perfectionnant sa pratique, Inch obtient un Master en design et architecture au Royal Melbourne Institute of Technology.

Poursuivant des objectifs écologiques, il devient un investisseur stratégique de Annica Holdings Ltd à Singapour en 2016, dont il prend la direction en 2018. La compagnie développe une énergie alternative autour de l’hydrogène solaire. Il place un grand espoir de changement dans la technologie verte.

En dehors de ses activités commerciales et domestiques, Inch conçoit le jardin comme lieu privilégié pour démontrer les vertus de la durabilité et du partage d’un espace en bonne intelligence avec la nature.

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Aquarelle du projet d’Inch Lim à Chaumont-sur-Loire

© Fabrice Moireau

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JEAN MUS

FRANCE

“LE JARDIN MÉDITERRANÉEN”

PRÉS DU GOUALOUP

“Quand le minéral rencontre le végétal et que le temps les sublime, l’image de la vie à la campagne se retrouve dans cette mise en scène. La Méditerranée rend visite au Paradis, la poésie s’empare de l’Histoire et la musique accompagne la vie quotidienne.” Jean Mus

C’est cet art de vivre que Jean Mus a voulu vous offrir pour partager les plaisirs de la Terre et le bonheur des Hommes.

Un jardin aux multiples regards qui interroge le temps par des vieux murs, un ancien bassin, une fontaine, dallages perdus… Le minéral se fond au milieu des végétaux et des arbres emblématiques gardiens d’une identité méditerranéenne, tels les oliviers, cyprès et figuiers. L’on y accède par un pont de pierres pour franchir le fossé et passer la porte du temps.

Né dans la ville des parfums à Grasse, éduqué par un père chef-jardinier à la Villa Croisset qui le forma au travail bien fait, Jean Mus a été marqué par le génie créateur d’artistes, d’architectes, de décorateurs ou de paysagistes tel Ferdinand Bac, qui concevait des jardins comme des décors de théâtre.

Diplômé de l’École du paysage de Versailles, il a dessiné plus de mille jardins. Il compose, imagine et revisite depuis plus de trente ans un sud mythique, délicieusement sensuel. Inspiré par cette nature sauvage et délicate du bassin méditerranéen dont il étire les frontières, il est l’héritier de grands paysagistes qui, au siècle dernier, ont insufflé un esprit nouveau aux jardins phares de la Côte d’Azur.

Qui n’a pas en tête ces images de bord de Méditerranée glanées au gré des revues, paysages tout autant teintés de rusticité poétique que d’exubérance. Très souvent, ces clichés émanent des jardins créés par Jean Mus.

Il allie le savoir-faire ancestral à la conception d’espaces et d’ambiances dans le respect de l’environnement et de la mémoire du site, sans renier les années d’acclimatation et d’exotisme. Il garde en mémoire le savoir et les expériences des anciens pour que ses jardins vivent et prospèrent en

équilibre avec le paysage et le temps qui passe. “Le plus beau cadeau que l’on peut faire à un jardinier, c’est de savoir qu’il intervient dans un jardin, mais que l’on ne s’en aperçoive pas.”

À une demande souvent influencée par les modes, il apporte des solutions cohérentes et pertinentes, basées sur l’écoute de ses clients et, le génie du lieu.

Dans toutes ses réalisations, le paysagiste sollicite les cinq sens. Jean Mus n’aime guère se voir qualifier de concepteur. Il préfère, citant Édouard André, célèbre paysagiste français au 19ème siècle, se dire peintre, pour le sens des couleurs, des formes, de l’harmonie et de la composition, poète pour le rêve, la fantaisie et l’imaginaire, architecte pour appréhender les proportions, l’échelle, les concepts, les volumes et l’espace. Mais avant tout jardinier avec une connaissance intuitive des lieux, de l’eau, du soleil et de la nature.

Aujourd’hui, il souhaite partager ses émotions, ses sensations et ses aspirations pour que l’on retrouve à travers ses jardins le “vert” paradis … celui de l’enfance.

“Le jardin est un lieu de rencontre et de fête où chacun, suivant ses propres références, trouvera les sensations qu’il recherche. “ Jean Mus

Ambassadeur passionné de la Provence, Jean Mus, paysagiste de la méditerranée, a transporté son style méditerranéen dans le monde entier.

Prix et distinctions :

> Grand Prix Architecture, Paysage & Patrimoine, le “Geste de Bronze”, pour le RITZ Paris en 2017

> Lauréat de l’Arbre d’Or “Jardins Privés” en 1997 et 2000

> Nominé au “Talent du Luxe” en 2010

> Lauréat de l’Arbre d’Argent en 2010

> Chevalier de l’Ordre National du Mérite

> Chevalier de l’Ordre de Saint-Charles

> Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole

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Aquarelle du projet de Jean Mus à Chaumont-sur-Loire

© Fabrice Moireau

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JACQUELINE OSTY

FRANCE

“LE JARDIN IDÉAL”

JARDINS DU FESTIVAL

“… le jardin de mon enfance, celui tissé de souvenirs des paysages découverts lors de la traversée du monde, celui de mon jardin, de mon quartier, de l’Oasis, de ma ville, de Casablanca au Maroc, des terres ocres du Sud, des vallées verdoyantes de l’Atlas.

Un jardin de contrastes, entre la chaleur et l’ombre, le sec de la terre et l’eau des seguias, du bassin d’irrigation, le monde désertique et la rose, la vigne, les cognassiers, arbousiers, et le monde bigarré des fruits, fleurs et légumes.

Un monde sensuel foisonnant très coloré, le rouge des hibiscus, le bleu mauve des jacarandas, le jaune des mimosas et des citronniers, le rose des lauriers et bougainvilliers. Une ambiance de jardin “à la Majorelle”

fait avec les moyens du bord, des objets de récupération, plastique, boîtes de conserves plantées de menthe et de basilic.

Pousser une petite porte bleue pour découvrir la cour d’un café protégée d’une treille filtrant la lumière, le bruit de l’eau d’une fontaine ou d’une cascade cachée, la profusion exubérante d’un jardin de paradis au foisonnement végétal coloré, diffusant une fraîcheur bienfaisante… s’asseoir, goûter, voir, entendre le chant des oiseaux.” Jacqueline Osty

Jacqueline Osty est née au Maroc et a passé son enfance à Casablanca avant de venir à Paris étudier l’architecture à l’École des Beaux-Arts, puis le paysage à l’École du paysage de Versailles, dont elle est sortie diplômée en 1982. Cette double formation l’a guidée prioritairement vers le paysage urbain et amenée à s’interroger sur ce que signifie “faire la ville” avec les moyens du paysage : “L’échelle du bâtiment ne me convenait pas. Je me sentais attirée par la grande dimension, la notion d’espace mouvant du paysage. J’aime l’idée de ne pas tout tenir.”

Elle a ouvert son agence en 1985. Sa petite structure est devenue, en 2006, l’Atelier Jacqueline Osty et Associés (AJOA), et n’a jamais dépassé la vingtaine de collaborateurs.

Elle a enseigné durant une quinzaine d’années aux

étudiants de l’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois.

Coudre et tisser la ville, cela résume une longue série de créations qui ont développé chez Jacqueline Osty une capacité d’aborder le projet urbain, soit dans une étroite collaboration avec des architectes, soit comme seule mandataire.

Outre de nombreuses réalisations en France et à l’étranger, deux projets parisiens ont particulièrement compté dans le parcours de Jacqueline Osty : le parc Clichy Batignolles et le parc zoologique du bois de Vincennes. Il s’agissait, dans les deux cas, de faire place à la nature dans la ville, à Paris, mais de deux manières très différentes. Pour Clichy Batignolles, la création d’un paysage en partant des impératifs du développement durable, soit un paysage né de savoirs techniques au service d’un spectacle de la nature en ville.

Pour le zoo, la création de paysages qui sont comme des citations de natures lointaines pour accueillir la présence la plus intense du vivant, les animaux sauvages. Cette priorité accordée à la nature n’a pas empêché, à Clichy Batignolles, de continuer, avec l’architecte François Grether, le travail de couture d’un parc à son quartier, avec un tracé dans la continuité des rues existantes.

Cette demande de nature en ville ne cesse d’augmenter.

Depuis 2018, les projets de Jacqueline Osty en témoignent tous. En particulier celui de la place Feydeau-Commerce à Nantes ou celui de la place Pradel-Tolozan, en plein centre- ville resté très minéral. Également celui des Promenades de Reims, longtemps dominées par une voierie réservée aux voitures et maintenant ouvertes à d’autres usages dans un paysage de sous-bois.

Prix :

> Grand Prix de l’Urbanisme en 2020

> Victoires du Paysage, prix spécial et prix du public, pour l’aménagement des quais de Seine et de la presqu’île

Rollet à Rouen en 2018.

> Prix du Paysage, pour l’aménagement du Parc Saint- Pierre à Amiens en 2005.

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Aquarelle du projet de Jacqueline Osty à Chaumont-sur-Loire

© Fabrice Moireau

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KATHRYN GUSTAFSON

ÉTATS-UNIS

“ON SE PARLE”

JARDINS DU FESTIVAL

“On m’a demandé à quoi ressemblait mon jardin idéal. C’est un lieu où je peux m’asseoir pour discuter avec un ami proche. Où l’on a de l’eau sous les yeux et tout autour de nous. Où l’on a vue sur le paysage, où l’on aperçoit différentes textures et couleurs et où l’on entend différents bruits, dont celui de l’eau. En intégrant cet espace qui s’offre à nous, on y parle du monde en tentant de comprendre ce qui s’y passe. Dans cette quête de compréhension, on se pose des questions et on explore les réponses. On évolue ensemble dans cet instant et on ramène chez soi des souvenirs de cette conversation et de l’endroit où elle s’est tenue.

Nos perceptions varient en fonction d’où on se trouve, intellectuellement ou physiquement parlant. Ce jardin cherche à explorer ces deux facettes.

Ce jardin est composé d’eau et d’un espace sculpté où l’on peut s’asseoir à deux. On y est entouré d’eau qui se déverse dans une rigole menant à un bassin d’eau qui reflète à la fois la vue et le ciel au-dessus de nous.

Lorsqu’on pénètre dans ce jardin, on voit des ovales allongés. Lorsqu’on s’assoit sur le banc sculpté, ces ovales nous apparaissent comme des cercles parfaits. La rigole d’eau ovale vient remplir le bassin interne d’eau.

Les matériaux du jardin sont inspirés de la nature environnante. La Loire reflète le ciel, le pâle éclat de la roche calcaire et la toiture en ardoise gris intense du Château. Les roses blanches viennent encadrer la vue qui s’étend jusqu’à l’horizon.” Kathryn Gustafson

Kathryn Gustafson naît et grandit à Yakima, Washington.

Fille de parents chirurgiens, elle entre à dix-huit ans à l’Université de Washington à Seattle pour étudier les arts appliqués. Un an après, elle part à New York pour étudier au Fashion Institute of Technology. Après l’obtention de son diplôme, elle quitte les États-Unis pour s’installer à Paris dans le but de devenir créatrice de mode. Elle sera séduite par la sensibilité française et décidera de s’inscrire à l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles. Elle commencera ensuite sa carrière d’architecte paysagiste après avoir été diplômée en 1979. Kathryn Gustafson

travaille à travers le monde au sein de deux agences, Gustafson Porter + Bowman à Londres et Gustafson Guthrie Nichol à Seattle.

Le travail de Kathryn Gustafson se caractérise par la relation qu’elle entretient avec la fluidité des lignes et la simplicité des formes. Elle considère que concevoir un paysage, c’est entrelacer l’environnement physique, la culture, le climat, ainsi que l’histoire du site pour relier le corps à l’âme et l’esprit à la terre. Son travail reflète le modelage de la terre qui donne souplesse et pureté à la forme unissant le végétal à la création du paysage. Elle examine chaque morceau de la terre pour en sortir son histoire. Ses premières questions sont portées sur l’eau, la population, l’histoire et les mythes du site. Une des grandes distinctions du travail de Gustafson est la manière dont elle sculpte, réarrange la terre. La volonté de création d’harmonie, de sérénité et d’équilibre entre les gens et la nature. Un espace hors temps, qui devient calme et paix. On note une forte influence venant de sa vocation première, qui fut le textile, par l’utilisation de ces formes, la souplesse et la légèreté qu’elle leur donne.

Kathryn Gustafson possède une expérience de plus de 35 ans dans le domaine du paysagisme. Elle a réalisé et construit plus de 30 projets, seule et en association. Ses projets réalisés en France sont des parcs tels que : “Les jardins de l’Imaginaire”, Terrasson Lavilledieu (Périgord), l’intégration d’édifices dans le paysage comme les sièges de Shell, Esso et L’Oréal près de Paris, et des places urbaines : Place des Droits de l’Homme, Evry.

Elle créé la fontaine commémorative Diana, princesse de Galles dans Hyde Park à Londres.

Ses travaux passés et récents : parcs et espaces publics, infrastructures procurent à Gustafson Porter + Bowman des connaissances approfondies dans le domaine des bassins de rétention d’eau et des berges de rivière, des jardins et fontaines sur dalles, des travaux de décontamination du sol, des travaux de construction de ponts et de tunnels, d’installations hydrauliques, électriques et d’éclairage.

Elle a été présélectionnée pour aménager les abords de la Tour Eiffel du Trocadéro au Champs de Mars.

© Éric Sander

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Prix :

> 8e prix Obayashi au Japon (2014)

> Membre honorifique de l’Institut royal des architectes britanniques

> Prix commémoratif Arnold W. Brunner en architecture de l’Académie américaine des arts et des lettres (2012)

> Prix national de conception en architecture paysagère du musée Cooper-Hewitt (2011)

> Prix du patrimoine culturel de l’UE dans la catégorie

“Conservation” (2010)

> Prix international d’architecture du musée Chicago Athenaum (pour l’installation Towards Paradise à la Biennale de Venise en 2009)

> Prix d’excellence en conception de l’Institut américain des architectes au Royaume-Uni (AIA/UK) (pour la fontaine commémorative Diana, princesse de Galles en 2008)

> Médaille de conception de l’Association américaine des architectes paysagistes (2008)

> Prix international d’architecture du musée Chicago Athenaum (pour la fontaine commémorative Diana, princesse de Galles en 2007)

> Récompense de conception de Chrysler (2001)

> Médaille de l’Académie française d’architecture (1993)

Aquarelle du projet de Kathryn Gustafson à Chaumont-sur-Loire

© Fabrice Moireau

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PATRICK BLANC

FRANCE

VALLON DES BRUMES

© Éric Sander

Patrick Blanc né le 3 juin 1953 à Issy-les-Moulineaux, est biologiste, botaniste, chercheur au CNRS. Il invente en 1986 les murs végétalisés.

Enfant, il est aquariophile et s’intéresse aux plantes. En 1972, alors qu’il est étudiant en botanique, il voyage en Thaïlande et Malaisie et découvre les plantes des sous- bois tropicaux capables de se contenter de peu de lumière.

Il entre au CNRS en 1982 et obtient son doctorat ès science à l’université Pierre et Marie Curie en 1989.

Il réalise un premier mur végétal en 1986 à la cité des Sciences de La Villette et dépose un brevet sur les murs végétaux en 1988.

Son concept de mur végétalisé sur feutre est né pendant son enfance alors qu’il a 12-13 ans : voulant filtrer l’eau de son aquarium, il s’inspire d’une revue d’aquariophilie allemande pour utiliser des racines de Philodendron qui extraient les excès de sels minéraux et d’azote. Cette plante d’intérieur étant grimpante, il a l’idée de la fixer au mur recouvert d’une planche feutrée (feutre de fibres de noix de coco, laine de roche, sphaignes puis finalement feutre synthétique imputrescible) afin de développer au maximum ses racines.

Devenu botaniste, il découvre en 1972 les plantes tropicales épiphytes, saxicoles et myrmécophytes et les adapte à ses murs.

Avec l’architecte Jean Nouvel, Patrick Blanc a créé des façades végétales, pour la fondation Cartier ou pour le Musée du Quai Branly. Sur ces murs végétaux, des centaines d’espèces différentes s’entrelacent de manière à conserver une esthétique harmonieuse au fil des années.

Patrick Blanc choisit des espèces courantes, il “essaie de jouer sur les contrastes, les camaïeux, les textures, la brillance”. Sa plante fétiche, l’iris japonica possède des feuilles lustrées et effilées qui captent bien la lumière.

Un mur végétal installé en milieu urbain devrait permettre une meilleure absorption des molécules toxiques rejetées dans l’atmosphère intra-muros. A ce sujet, les recherches de Patrick Blanc démontrent que cette absorption s’effectue davantage par les racines que par les feuilles. De plus, la

présence de végétaux permet une meilleure régulation thermique par le principe de l’évapotranspiration.

Patrick Blanc a mis au point un système breveté de feutre polyamide arrosé d’eau et additionné d’engrais. Ce feutre spécial permet de ne mettre que très peu d’eau, et l’arrosage se fait sans électricité. Les plantes sont enracinées dans de petites poches aménagées dans le tissu polyamide d’où elles retombent. Au sommet sont placés les buissons à port arqué – saules, spirées, forsythia suspenca, loniceras et kerrias. Plus bas sont disposées les « fleurs du mur » telles que les campanules, giroflées, sedums et saxifrages.

Sur l’île de Palawan, aux Philippines, Patrick Blanc a découvert une nouvelle espèce de bégonia, baptisée en son honneur Begonia blancii.

On peut admirer l’œuvre de Patrick Blanc partout dans le monde : au Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse, à l’ambassade de France à New-Delhi, dans la serre du Jardin des Plantes de Paris, aux galeries Lafayette de Berlin… pour le plus grand bonheur des citadins !

Principales réalisations de murs végétaux :

> 1998, Fondation Cartier à Paris

> 2000, Aquarium de Gênes

> 2001, Hôtel Pershing Hall à Paris

> 2004, Bâtiment administratif du Musée des Arts Premiers (Musée du Quai Branly)

> 2005, Halles d’Avignon

> 2007, CaixaForum, Madrid

> 2008, Musée d’histoire naturelle, Toulouse

> 2008, Arche à Aix en Provence

> 2008, Torre de Cristal, Madrid

> 2012, Dussmann das KulturKaufhaus, Berlin

> 2013, L’oasis, rue d’Aboukir, Paris

> 2017, Village des marques McArthurGlen Provence à Miramas dans les Bouches du Rhône

> 2018, façade du Musée d’art contemporain de Busan (Corée du Sud), sur l’île Eulsuk

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Aquarelle du Vallon des Brumes

© Fabrice Moireau

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

LES NOUVEAUTÉS 2022

© Éric Sander

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“LA TERRASSE SOUS LES ARBRES”

DU CAFÉ DU PARC

Une nouvelle terrasse ombragée verra le jour au printemps 2022, près du Café du Parc. En ces temps de réchauffement climatique, la possibilité de se rafraîchir dans un nouvel endroit poétique, sous les feuillages des arbres, sera offerte aux visiteurs, le temps d’une pause dans la visite des parcs et des salles d’exposition du Domaine.

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LE JARDIN DE L’HÔTEL DU DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE

“LE BOIS DES CHAMBRES”

Le projet des architectes de l’hôtel de Chaumont-sur- Loire avait pour titre : “une chambre au jardin”. Il était donc très important que la réalisation de l’écrin vert de ce nouveau lieu de rencontre et d’hospitalité du Domaine soit en accord avec l’esprit des jardins de Chaumont-sur- Loire.

Tant les saules et les plantes aquatiques du petit étang de la ferme que les arbres fruitiers en espalier de l’allée centrale, les vergers, le potager et le carré des plantes aromatiques aux abords du restaurant, tout le décor végétal aura pour visée le bien-être de ceux qui séjourneront en ce lieu de ressourcement.

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

LES JARDINS DU CONCOURS

© DR

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Si l’idéal est un rêve qui devient réalité, alors le jardin idéal peut donner vie à une fresque italienne aux portes de Rome, dans le nymphée souterrain de la Villa Livia. Peinte en trompe-l’œil pour la troisième épouse de l’Empereur Auguste, cette fresque romaine ambitionnait ni plus ni moins de réintroduire la lumière naturelle et le végétal dans une cavité sans ouverture, sous un plafond voûté en berceau, au cœur de la demeure.

Découverte en 1863, cette fresque anonyme, réalisée entre l’an 40 et l’an 20 avant Jésus-Christ, n’a peut-être pas fini de livrer ses secrets…

Elle représente un jardin grandeur nature où se déploie un large éventail botanique. Arbres colorés, arbustes, fleurs et fruits se succèdent de façon linéaire, donnant l’impression de dérouler un paysage infini.

DE LA NATURE

Carlotta MONTEFOSCHI et Niccolò CAU, architectes, Ricardo WALKER CAMPOS et Giulia TASSELLI, paysagistes ITALIE

La perspective repose sur des éléments scéniques propres au théâtre. Une palissade en osier délimite le premier plan tandis qu’une balustrade en marbre lui répond au second plan. Derrière le riche rideau végétal, l’arrière-plan se referme sur la toile du ciel.

Tous les artifices picturaux sont ici appliqués à l’organisation d’un jardin réel, dans l’intention de reproduire l’harmonie de cette peinture ancienne, l’atmosphère archétypale d’un jardin universel, hors du temps, présent dans le désir et dans l’esprit de chacun d’entre nous.

Le visiteur s’abandonne au paysage comme aux jeux du théâtre.

De la nature est un tableau vivant.

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La condition humaine est obsédée par la quête de l’équilibre, qui impose d’avancer dans la vie comme un acrobate. Le jardin idéal invite à prendre conscience du fait que l’équilibre est un mythe, une recherche perpétuelle.

Une inquiétante galerie de cyprès penchés sur le chemin crée d’abord une impression de malaise, sans retour en arrière possible. Elle se dissipe en progressant dans le jardin qui débouche sur une large ouverture, un trio d’arbres fruitiers et un tapis végétal de fleurs blanches et harmonieuses. Les grenadiers surplombent asters et anémones, boutons d’argent et sauges chatoyantes.

Ce paradis n’est pourtant qu’une illusion. Il s’observe comme un tableau à travers des cadres de différentes tailles et hauteurs. Cette mise à distance nous permet de comprendre à quel point nous oscillons toujours entre nos peurs et nos joies. Elles trouvent cependant leur réconciliation dans un miroir d’eau. Dans le bassin où elles se déversent, elles se diluent pour devenir enfin le reflet de tous les éléments présents.

ACROBATE

Berenika PILAŘOVÁ, Kateřina SHRBENÁ, Tereza SLADKÁ, Václav SUCHAN et David ŠMÍD, étudiants,

Vladimír SITTA, paysagiste, enseignant, chef de département d’architecture paysagère

CZECH TECHNICAL UNIVERSITY IN PRAGUE, FACULTY OF ARCHITECTURE, DEPARTMENT OF LANDSCAPE ARCHITECTURE RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

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Après ces mois de confinements, ces années d’isolement et de distanciation qui s’étirent, le banquet apparaît de plus en plus comme un idéal. Il est associé aux célébrations et participe naturellement à l’esprit du 30ème anniversaire du Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire. Ici, le jardin idéal s’articule autour d’une table entièrement plantée et respecte les principes de la permaculture forestière. Plus de 125 variétés de fruits, de plantes, de feuilles et de fleurs comestibles y déclinent des goûts sucré, salé, acide, amer et “umami”, la cinquième saveur au nom japonais, proche du sucré, dont l’effet de plaisir scientifiquement prouvé reste méconnu dans nos cultures occidentales. Quelques recettes de chef étoilés ouvrent de nouveaux horizons à nos papilles et sont disponibles sur cette table intergénérationnelle.

Sa hauteur varie, en effet, de la table basse à la table

LE BANQUET

Camille CHEVRIER, architecte DE - ingénieur structure, Florian DOMINICY, horticulteur pépiniériste,

Pauline DOMINICY, productrice de fines herbes et fleurs comestibles

FRANCE

haute, en passant par la table de repas, pour que chacun y trouve la place qui lui convient, selon son âge et ses habitudes.

La table demeure un lieu pour se retrouver, manger, déguster, apprécier des saveurs nouvelles, mais elle est surtout un prétexte. Un prétexte aux retrouvailles, en famille le dimanche midi, entre amis le vendredi soir.

Un prétexte pour annoncer de bonnes nouvelles, de nouveaux départs, de nouveaux projets, de nouveaux moments de vie, un prétexte pour présenter un nouveau- né ou un(e) ami(e). Un prétexte pour simplement passer le temps et parler de la voisine d’en face, des derniers commérages, échanger des banalités. Un prétexte à la rencontre et à l’amour sous toutes ses formes.

Un prétexte pour être là, ensemble.

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Tel l’alchimiste cherchant à changer le plomb en or par la pierre philosophale, le jardin idéal “Eaurmus” est l’expression matérielle d’un travail de transformation subtil, prenant en compte les énergies cosmo- telluriques et humaines. L’alchimie est liée à l’idée de quintessence, un cinquième élément qui inclut l’esprit ou la pensée. Il jouerait un rôle clé dans la réalisation de réactions chimiques. Ici, une substance aussi innovante qu’archaïque – l’Ormus – maximise l’énergie vitale située dans le sol. Il existe partout dans la nature : dans nos corps, l’air, les sols et dans différentes plantes et fruits comme l’aloe vera et le raisin rouge. Il appartient à une classe spéciale de minéraux rares et puissants, les platines, transformés dans leur état mono-atomique, à travers mouvements en vortex et maîtrise de l’acidité.

Ces minéraux transformés sont bénéfiques à toute la vie cellulaire. Ils agissent comme un superchargeur, permettant une communication plus claire de cellule à cellule, sans perte d’énergie. L’Ormus est notamment utilisé en Afrique du Sud pour régénérer la terre. En agissant dans le sol, mélangé à l’eau, il reconstitue rapidement le microbiome du sol. Il permet aux jardiniers et aux agriculteurs de s’affranchir des engrais de synthèse et produits nocifs. Il porte attention au lien établi avec la nature, un lien d’amour plus que de domination.

LE JARDIN D’EAURMUS

Adrien FOLLIOT, ingénieur et architecte, Cristiana MAZZONI, architecte,

Peter SEARLL, expert marketing et alchimiste FRANCE / AFRIQUE DU SUD

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BLEU 47°

Nicolas TRIBOULOT, artiste / designer,

Arnaud MERMET-GERLAT, paysagiste-concepteur FRANCE

Situé à 47° de latitude Nord, ce jardin est un hymne à la couleur bleue. Cobalt, céleste, céruléen, canard, cyan, clématite, iris, Tiffany, Klein ou Guimet, elle se décline tout en transparence, en camaïeux de plantes et d’eaux.

S’il est des “bleus à l’âme” et du blues, les nuages couvent toujours un ciel bleu… Bleu 47° est le jardin de l’optimisme et de la joie de vivre ! Ses alcôves, où se perdre et se retrouver, en font un lieu de badinage et de flirt pour esprit fleur bleue, ou une chapelle pour la méditation et la prière.

À la manière de la mosaïque, de la tapisserie et de courants artistiques comme l’impressionnisme ou le pointillisme, un labyrinthe sinue jusqu’à une succession de gloriettes qui célèbrent la nature. Elles invitent au repos et à la contemplation de l’eau et du végétal.

Trait d’union entre terre et ciel, entre notre planète bleue et le ciel azur, Bleu 47° élève l’eau au rang de vitrail dans une structure verticale spécialement étudiée. Elle joue avec les

lumières changeantes de Chaumont-sur-Loire. Les couleurs, tendues dans des carrés, vibrent sous le soleil comme des pierres précieuses.

Les bleus des clématites et des eaux composent, à l’instar des tableaux de Georges Seurat, Robert Delaunay ou Paul Signac, des centaines de taches de couleur, tels des pixels naturels. Le regard lisse la couleur en doux dégradés, renvoyant à l’importance de chacun et de chacune, pour créer un tout, une unité. Retirer ou déplacer un élément de l’univers, un animal ou un végétal, et ce dernier se trouve déstabilisé et risque de s’effondrer.

En écho à l’architecture verticale et au végétal, le bleu s’incruste également dans le sol. Des pavés inattendus mêlent métaphoriquement les eaux de la Loire et d’une source du Sancy, les petites rivières faisant les grands fleuves et… les beaux jardins.

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À l’heure où l’espèce humaine agit sur la nature au point d’en être la plus grande menace, Le Jardin de la Réciprocité rappelle que l’homme ne peut exister sans elle. Le lien entre la nature et l’homme est un rapport de dépendance mutuelle. Il doit être reconsidéré pour rééquilibrer le cycle de la vie sur Terre.

À travers des miroirs érigés en totems et quelques points d’eau, Le Jardin de la Réciprocité invite à réfléchir sur la relation entre la nature et l’homme. À l’entrée du jardin, deux rangées de miroirs se font face et renvoient l’image de celui qui s’apprête à mener l’expérience.

Derrière ce “Portail de la Réflexion”, entre séparation et enchantement, s’ouvre la “Forêt de la Symbiose”. Pensée comme une agroforêt répondant aux besoins essentiels,

elle se compose notamment de plantes médicinales et sacrées, certaines en voie de disparition. Les différentes essences ont été choisies pour leur résilience, en dépit des frontières culturelles et géographiques, comme le sorbier des oiseleurs, le peuplier italien, le gingko, le sureau ou l’avoine.

Le “Cercle de la Réciprocité” apparaît au cœur du jardin.

C’est un bassin entouré de totems miroirs qui reflètent partiellement l’individu, fractionné dans la nature qui l’environne aux côtés de ceux qui l’entourent. L’homme se fond ici dans la nature. Il n’est plus question pour lui d’être le centre du monde. Où finit l’être humain ? Où commence la nature ? Dans le même paysage…

LE JARDIN DE LA RÉCIPROCITÉ

Jason SHINODA, Elisa READ PAPPATERRA et Stephanie LIN, architectes-paysagistes

ÉTATS-UNIS

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BLEU SONGE

Pauline LARIVIÈRE, paysagiste concepteur et fleuriste événementiel,

Marine LECARDEUR paysagiste concepteur et illustratrice, Matthieu SAUNIER-COURT, architecte DE HMONP

FRANCE

Dans cet espace clos sur lui-même, l’eau est une idée qui peut tout. Ainsi son absence n’empêche-t-elle pas d’évoquer avec force les grands paysages de lacs. Un claustra en bois brûlé doit d’abord être franchi pour accéder à une promenade méditative et cathartique. Il marque l’entrée dans un univers qui contraste avec le tumulte et l’agitation de notre monde. Un ponton en bois naturel s’avance, procurant une sensation de légèreté, au-dessus d’une étendue végétale aux couleurs des flots : fleurs bleues, mauves et blanches miroitent à nos pieds et reproduisent le mouvement de l’eau qui berce le regard.

Un peu plus loin, une plateforme émerge des plantations.

Une plongée dans les vivaces et les graminées permet de s’en approcher. Une échelle de baignade métallique invite ensuite à y embarquer. Sur ce radeau imaginaire, le repos et le songe dérivent enfin.

Le jardin idéal est un lieu où observer, écouter les murmures de la nature, le bruissement d’une herbe au vent, le bourdonnement d’un insecte, le craquement des feuilles au passage d’un lézard… Tous les échos y parviennent, pour qui prend le temps de les apprécier.

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Le jardin idéal est un lieu utopique et autosuffisant où les êtres humains, les animaux et les plantes vivent en harmonie, comme dans l’Eden biblique. Dès l’entrée du jardin, une multitude de fleurs colorées et d’arbustes fruitiers s’offrent au regard. Des légumes poussent parmi les fleurs et complètent cet oasis de plantes aux étonnantes caractéristiques. Formes, couleurs et fragrances évoluent avec les saisons et rivalisent de séduction.

Au centre du jardin jaillit une source vitale. Elle s’épanouit dans une structure géométrique régulière évoquant la forme d’une fleur idéale et rappelle la perfection de la nature elle-même.

EDEN

Martine VAN VLIET, urbaniste et architecte-paysagiste, Patrycja BUKAROWICZ, Aleksandra CHMIEL, Elena GÓMEZ et Cristina DI PAOLA, architectes-paysagistes

PAYS-BAS

Baies et fruits ponctuent le parcours, du mûrier jusqu’au tapis rouge de canneberges près de la source. Un lit de roses sauvages, étendu sous un poirier, attire à lui papillons et abeilles ennivrés par son parfum sucré.

Au fond du jardin, un banc permet de s’attarder sur les branches d’un noisetier tortueux, le Corylus Contorta, et d’apprécier le velouté et la senteur des feuilles de pélargonium, également appelé géranium odorant.

Toutes les plantes sont utiles à l’homme et à l’animal.

Dans le respect de la nature, tous les matériaux utilisés sont entièrement recyclés ou biosourcés.

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Étymologiquement, le mot “jardin” vient de l’Indo- européen “gortos” qui signifie “clos” et implique la notion de protection. Le mot “idéal” est, quant à lui, issu du latin

“idealis” : “qui correspond à l’idée et non à la réalité”.

Par conséquent, le “jardin idéal” n’a pas de forme particulière, il est libre ! Il y a en effet autant de jardins idéaux que de personnes qui les pensent ou les rêvent.

Paradoxe s’inscrit dans cette démarche volontaire de liberté et de rêve. Sa forme est donc enveloppée de mystère. Elle protège ainsi le jardin lui-même et accroît dans le même temps notre liberté d’imagination…

Le jardin, pour ce que l’on peut en révéler ici, est fermé par un mur et plusieurs portes, toutes dorées mais de tailles différentes. Elles nous laissent fantasmer sur ce que sera la traversée du jardin une fois le seuil franchi.

PARADOXE

PARADOXON

Sebastian SOWA, Gianluca TORINI et Ayla KUTAS, architectes-paysagistes

ALLEMAGNE

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Le jardin idéal est celui d’un paradis perdu, d’un autrefois peuplé d’insectes, volant et sautant par dizaines, lié à l’enfance. Lieu d’expérimentation, d’émerveillement et de curiosité, il est aussi un espace d’expression où donner libre cours à l’imagination et construire des cabanes folles.

Le jardin idéal est un jardin co-conçu par l’homme et par la faune, un jardin évolutif et riche valorisant la biodiversité. La faune, qu’elle soit grande ou microscopique, peut y trouver refuge et s’y épanouir. Ce jardin éphémère est l’occasion de redécouvrir à l’importance des insectes et des petits animaux, qui sont de véritables auxiliaires jardiniers, une aide invisible qui accomplit de grandes choses. La vie ne se limite pas à la surface : de valeureux alliés se trouvent aussi sous terre. Les nymphes ne sont-elles pas, à la fois, des divinités mythologiques attachées aux montagnes, aux eaux et aux forêts, et des insectes en cours de métamorphose opérant leur mue ?

LE JARDIN DES NYMPHES

Ambroise JEANVOINE et Johan PICORIT, paysagistes concepteurs

FRANCE

Un monticule fleuri camoufle d’abord l’ensemble du jardin. Il faut le contourner pour découvrir un platelage de bois puis se faufiler dans un étroit sentier, chatouillé par de grandes hampes florales retombantes. Un camaïeu de bleu-violet, ponctué de rouge, peint une constellation fournie de fleurs aux formes variées. Les graminées dansent au gré du vent.

Le chemin suit la courbe homogène d’une mare naturelle, pièce maîtresse du jardin. Il guide vers une chrysalide, un nid douillet à l’ombre de grandes cépées. Un ponton, surplombant légèrement la mare, émerge de la nébuleuse fleurie. Ce point d’observation permet d’appréhender libellules, papillons, abeilles, reptiles amphibiens ou terrestres et créatures à plumes venant s’abreuver dans cet éden. Le cœur du jardin ceint par une butte, permet la convergence de toutes les eaux de ruissellement. Derrière elle, les molinies et la profusion de fleurs dissimulent lentement la chrysalide, avant de la faire disparaître, refermant ainsi la porte du Jardin des Nymphes.

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GRENADE

Aymeric DUFOUR, paysagiste concepteur, Thibaut FLAVIGNY, architecte

FRANCE

Depuis quelques décennies est réapparu un procédé ancien d’irrigation naturelle autorégulée : l’oya. Ce système de jarre en terre cuite enterrée, peu onéreux, permet une économie d’eau de 50 à 70% par rapport à un arrosage standard. En effet, cette réserve n’est pas sujette à l’évaporation et diffuse lentement l’eau aux plantes par la porosité de la terre cuite. Les racines se développent autour de l’oya et prélèvent l’eau dont elles ont besoin par capillarité. C’est une véritable symbiose qui s’opère. Le jardin idéal vise à étendre ce procédé à une échelle plus grande et plus symbolique. De grandes oyas, habituellement souterraines et invisibles, émergent au centre du jardin telles des fleurs géantes. Elles déploient de grands pétales, afin de recueillir les eaux de pluie.

Créant la liaison entre ciel et terre, ces objets deviennent les initiateurs d’un cercle écologique vertueux, auquel l’homme prend part.

La forme sphérique de l’oya géante et sa couleur rouge orangé rappellent le fruit du grenadier, tandis que la structure aérienne évoque sa floraison. La capacité de survie de la grenade a directement inspiré le jardin. La fonctionnalité de ces structures organiques est multiple.

Lieu de rassemblement et abri, signal d’alerte et objet design, elles confèrent au jardin un côté fantastique et poétique.

Une fois mûr, le fruit éclate. Des oyas classiques, enfouies dans le sol du jardin, figurent ici et là les grains essaimés.

Des boules rouges surmontant des tiges métalliques, permettent de les repérer et servent de poignées pour soulever facilement les couvercles.

Ce jardin vise à réveiller les consciences : l’eau est une ressource qui s’amenuise. Transposé dans des lieux arides et des sols pauvres, il permet un éclatement de la vie, telle une oasis.

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De quoi se compose un jardin idéal ? De fleurs, évidemment ! Mais aussi d’ombre, de fraîcheur et du doux bruit des feuilles agitées par la brise… D’autres choses ? Pourquoi pas d’une montagne ou du reflet du ciel ?

Inspiré à la fois par un tableau de Monet, par une célèbre peinture chinoise Scènes de nuit à Xiaoxiang et par la représentation zen d’un homme allongé près d’un héron dans un cercle de bambous, ce jardin fusionne les illusions occidentales et orientales, et ouvre le champ de l’imagination.

Le parcours circulaire est bordé par une allée extérieure, fleurie et tout à fait impressionniste. Il s’enroule autour d’une structure ajourée qui porte la silhouette d’une montagne chinoise et conduit dans le cœur zen du jardin. Ces trois espaces distincts s’entremêlent visuellement et répondent à la recherche d’une philosophie inclusive.

Dans la philosophie Tao, le cercle, sans début ni fin, représente ensemble l’univers, la nature, l’éternité et l’harmonie. Alors qu’il est si facile de se perdre dans notre monde caractérisé par la vitesse et la complexité, le jardin idéal nous ramène à la simplicité, à l’authenticité et à la sérénité.

Une relation équilibrée entre la nature et l’homme rétablit ainsi le présent. Dans un jardin d’illusions rejoint le philosophe suisse Alain de Botton, qui précise dans son ouvrage L’Architecture du Bonheur : “Un sentiment de beauté indique que nous avons rencontré une expression matérielle de certaines des idées que nous nous faisons d’une bonne vie.”

DANS UN JARDIN D’ILLUSIONS

LIU Xiangcheng, architecte, urbaniste, ZHANG Yiyang, paysagiste – architecte, GUO Xiaoxi, architecte

FRANCE / CHINE

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UNE GRAINE D’ESPOIR

A SEED OF HOPE

Gini DENISON-PENDER, conceptrice de jardin, Louise THOMPSON, artiste et éditrice,

Carl CHANEY et James GLEGHORN, paysagistes, Dave GOULSON, professeur de biologie spécialisé en écologie des abeilles et auteur

ROYAUME-UNI

Le jardin du 21ème siècle doit dépasser ses propres limites et incarner plus que jamais une présence au monde positive. Une graine d’espoir est un havre de paix pour les fleurs sauvages et les insectes, inséparables duos depuis 130 millions d’années. Les insectes sont les architectes secrets de la Terre. En prenant soin d’eux, nous soignons notre habitat.

Le parcours traverse un bois verdoyant et s’enroule autour d’une haie. Elle laisse apercevoir une oasis intérieure dont les plantes se permettent parfois de déborder sur le chemin, tout comme l’action individuelle peut avoir des répercussions sur le monde. L’arrivée dans ce cocon est saisissante : les fleurs sauvages sont entretenues avec le soin habituellement réservé au potager. Derrière

une rangée de pommiers nains, légumes et fleurs variés nourrissent abeilles, papillons et autres créatures. Cette valse vivante sollicite tous les sens, pour écouter la bande sonore des bourdonnements, observer les couleurs changeantes des saisons et respirer le parfum des fruits et des herbes. L’organisation de l’espace, jusqu’au système d’arrosage, ignore le béton et le plastique. Tous les matériaux utilisés sont recyclés. Il est urgent de généraliser cette démarche face au recul des espèces, au réchauffement climatique et à la pollution galopante.

Le jardin nous revitalise s’il est partagé avec la nature, et sanctuarisé comme une grainothèque pour le futur. Le jardin idéal sème l’espoir.

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HARMONIE ÉTRANGE

Jeanne LAFON, paysagiste FRANCE

Comme s’il était égaré sur sa propre terre, étranger aux jeux de la nature, l’homme, à travers ses jardins, ne chercherait-il pas à formuler un accord entre lui et le monde ? Les jardins sont le fruit d’un dialogue entre des forces contraires, des utopies manifestées. Ils naissent des harmonies, des tensions, des continuités ou des ruptures entre l’ordre humain et l’ordre du monde.

Dans ce jardin, les plissements du sol, apparemment chaotiques, répondent à une logique souterraine. La trame orthogonale est, quant à elle, troublée par la disposition aléatoire des plantations. Tout se conjugue et se contredit. Harmonie, oui, mais étrange. C’est là, dans l’intervalle intangible de la rencontre entre les contraires, que se déploie ce jardin idéal.

Mais l’idéal, c’est aussi le rêve, le lieu irréel, inaccessible.

En pénétrant dans le jardin, le visiteur quitte le monde réel pour entrer dans un tableau. Les couleurs douces et vibrantes, les parfums des plantes aromatiques, comestibles et médicinales, font basculer ce qui pourrait être un paysage agricole du côté du rêve.

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Le jardin idéal est épargné par l’intervention de l’homme, c’est un espace de nature préservée, comme la chrysalide du papillon. Ce cocon, tendu de fils blancs sur une structure métallique en forme de dôme, donne naissance à un espace forestier de type primaire : une forêt vierge y symbolise la résilience de la nature face à l’activité humaine.

Sous la protection de ce cocon, arbres et plantes se développent librement. Des essences pionnières, mais également une végétation indigène, prospèrent et créent une zone de refuge pour la biodiversité. Colonisant leur milieu, des grimpantes s’échappent progressivement par le haut du dôme : houblon, chèvrefeuille et clématites sont prêts à conquérir d’autres espaces… Résistant

LE COCON VÉGÉTAL

Gaël LEFEBVRE et Marvin DEMAUDE, étudiants ISIA GEMBLOUX

BELGIQUE

au réchauffement climatique, une mare apporte la fraîcheur à cet abri naturel. La promenade peut s’y prolonger à l’ombre par le repos et la contemplation, grâce à des bancs émaillant le chemin. À l’extérieur du dôme, l’intervention de l’homme a dégradé la nature. Les végétaux sont hostiles, épineux et tortueux. Ils survivent sans parvenir à dominer le minéral.

L’intention de ce jardin est de rappeler que l’homme ne doit pas détruire la nature, ni pour son confort ni pour ses intérêts personnels, qui sont par définition éphémères. Un monde reste à inventer, où la cohabitation est possible.

La nature était là bien avant nous, c’est notre devoir à tous et toutes d’en prendre soin. Menacée de disparition, elle nous condamne nous aussi.

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MA MAISON EST UN JARDIN

Sylvère FOURNIER, Jérémie BOISSIÈRE, Cédric EYGRIE et Allan BONTOUX, jardiniers paysagistes

FRANCE

Le jardin idéal répond aux besoins de l’homme, dans le respect de la nature. De cette harmonie naît un jardin où se sentir chez soi, où se mêlent l’intérieur et l’extérieur au cœur d’une maison contemporaine et végétale. Le blanc domine et accroche la lumière sous le toit du ciel. Le parcours permet d’arpenter l’une après l’autre les pièces de vie de cette utopie.

Une fois passée l’entrée arborée et fleurie, l’accueillant salon s’ouvre sur un bassin. Un portique le sépare de la cuisine nourricière et perpétuelle, opulent garde-manger où légumes frais et plantes aromatiques poussent à portée de main. La salle à manger est le cœur du jardin. Sa table

suspendue, comme en lévitation, promet un moment de convivialité nourrissant autant l’âme que le corps. L’une de ses extrémités tient lieu de fontaine, déversant un filet d’eau pure dans le bassin. Dans l’intimité de la chambre, un lit à baldaquin romantique repose sur un tapis de gazon et de mousse. Tilleuls, camphriers, houblons, verveines et vivaces y bercent tous les rêves. Précédant la sortie de cette maison, saponaires, jasmins et courges éponges reconstituent une salle de bain régénérante.

Cette transposition de la maison au jardin ramène l’homme à la terre. Elle lui offre une chance de vivre sa vie et ses rêves en symbiose avec la nature.

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AINSI PARLAIT L’ENFANT

Bruno PASTANT, Mathilde ALBERT, Léna THÉBAUDEAU et Nicolas MARTIN, étudiants,

Aurélien RAMOS, enseignant

ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE DE PAYSAGE DE VERSAILLES FRANCE

Ce jardin est une quête de l’idéal, librement inspirée des trois métamorphoses de l’esprit décrites par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra. Sur le chemin de l’idéal, l’esprit devient tout d’abord Chameau. Obéissant et résilient, il porte sur son dos tout le poids des valeurs morales.

Le jardin s’ouvre donc sur un premier espace qui met en scène les rudesses de son environnement. Rase et rustique, la végétation qui s’y développe est le témoignage d’adaptations constantes.

Puis, l’esprit devient Lion, il se dresse à l’encontre des règles établies. En tout point contraire au précédent, ce deuxième espace instaure une montée en puissance, une

quête de liberté à travers un regard dominant. Puissantes et libres, les graminées se dressent vers le ciel tandis que le sol est surélevé.

Enfin, l’esprit devient Enfant : il n’a plus besoin de chercher à respecter les règles, ni par soumission, ni par opposition, mais par pure innocence. Le jardin idéal est celui de l’Enfant. Grâce à son imaginaire et à son insouciance, des liens intimes se tissent avec le vivant : nous sommes ouverts aux autres formes de vie.

De ces trois métamorphoses de l’esprit naît un parcours à travers des idéaux qui parviennent à cohabiter entre eux.

Il n’est pas d’unité ni d’idéal sans cheminement...

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Qui peut aujourd’hui se targuer d’être parfaitement équilibré ? Les expériences négatives, habitudes professionnelles névrotiques et relations humaines de plus en plus virtuelles et fragiles, font que notre équilibre intérieur oscille comme le balancier d’une pendule. Ce que disait le paysagiste Gertrude Jekyll au siècle dernier est plus que jamais d’actualité : le jardin a des vertus thérapeutiques, pour le repos du corps et l’apaisement de l’esprit. Il est devenu un abri, une escale, un lieu de retour sur soi et de créativité renouvelée, dans lequel la vie apparaît comme une mosaïque que le temps compose et colore, en veillant à l’harmonie et à la beauté de l’ensemble. Alors que notre quotidien reste conditionné par la pandémie, le jardin s’avère une ressource indispensable.

L’idée de ce jardin est née devant l’un des chefs d’œuvre de l’art roman italien, la marqueterie de marbre de style cosmatesque pavant la basilique Sainte-Croix-

SUGGESTIONS COSMATESQUES

Vincenzo NARDI et Vincenzo TOMASSI, architectes-paysagistes, Rosa MONTEBOVI, biologiste et architecte-paysagiste ITALIE

de-Jérusalem, située à Rome, depuis le XIIème siècle.

Les pièces de marbres polychromes, disposées selon des formes géométriques à la signification ésotérique, semblent représenter une succession de bordures fleuries et suggèrent le plan d’un jardin idéal, lieu de refuge et de contemplation. Ici, le jardin s’organise en quatre espaces circulaires autour d’un anneau central, comme autant de pétales autour d’un cœur. Ce dernier est lui-même divisé en trois, permettant au sentier de parcourir tous les espaces. Ils sont délimités par des parterres de fleurs arrondis et symétriques, généreux et fluides.

Franchir le seuil de ce jardin, c’est gagner un lieu sûr, où les arbres, les vivaces, les bulbes et les plantes annuelles réduisent les appréhensions et garantissent un repos réparateur, indispensable à une vision optimiste de la vie et du monde qui attendent à la sortie.

Encore une fois, le jardin nous sauvera.

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LE JARDIN DE THÉLÈME

François MASSIN CASTAN et Édouard MOULIN, architectes, Lucien PIGEARD DE GURBERT, illustrateur et architecte FRANCE

En 1534 paraît le roman Gargantua de François Rabelais.

L’auteur y décrit l’Abbaye de Thélème, première utopie littéraire reposant sur ces mots : “Toute leur vie était organisée non par des lois, des statuts ou des règles, mais selon leur vouloir et franc arbitre. Ils se levaient du lit, quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait ; nul ne les éveillait, nul ne les forçait ni à boire ni à manger, ni à faire autre chose. Ainsi l’avait établi Gargantua.”

Librement inspiré de cette œuvre, Le jardin de Thélème s’ouvre par l’injonction du héros, “Fais ce que voudras”, lisible sur le mur de tuffeau qui matérialise l’entrée.

Franchir le seuil revient à pénétrer dans le monde des idées. Les arches du cloître sont traversées par le paysage et envahies par la végétation. Les plantes

médicinales y évoquent le carré des simples, cher aux abbayes médiévales. Les moines, humbles par vocation, élaboraient avec soin de petites parcelles d’herbes savamment choisies, pour leurs vertus thérapeutiques autant que culinaires.

L’idéal dépasse ici le bon vouloir. Il tient dans des symboles ténus et dans l’effacement des contraintes du temps et de l’espace. Le visiteur arpente, en quelque, sorte l’idée d’une abbaye, le jardin idéal étant là où chacun veut bien le trouver, dans la proximité des bancs de sables de la Loire et de sa lumière inspirante.

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

LES ÉVÉNEMENTS 2022

Les Botaniques de Chaumont-sur-Loire, 2020 © Éric Sander

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LES BOTANIQUES DE CHAUMONT-SUR-LOIRE

17 ET 18 SEPTEMBRE 2022

La quatrième édition des Botaniques de Chaumont-sur-Loire se déroulera le week-end des 17 et 18 septembre 2022 dans l’allée des Ormeaux, ancienne allée cavalière du Domaine de Chaumont-sur-Loire.

Passerelle naturelle entre le végétal et le jardin, entre le patrimoine horticole et la création paysagère, cette Fête des Plantes originale vous permettra de retrouver les plantes phares du Festival International des Jardins sur les stands des exposants.

Exigence botanique et diversité variétale seront au rendez-vous grâce au partenariat noué entre le Domaine de Chaumont-sur-Loire et l’association de pépiniéristes producteurs Plantes et Cultures.

Afin de valoriser et de récompenser le savoir-faire des pépiniéristes producteurs, des artistes et des artisans exerçant dans le domaine des jardins, un prix, décliné en deux versions et intitulé ”Le Coup de Cœur des Botaniques” sera décerné et récompensera :

> ”Côté Jardin” : une plante, pour son originalité botanique ou horticole, sa qualité esthétique et sa vigueur.

> ”Côté Cour” : un stand pour la qualité de sa présentation et l’information destinée au public.

Le Comité de Sélection est constitué de représentants de sociétés d’horticulture, d’architectes paysagistes, de propriétaires de jardins remarquables et de botanistes.

Des conférences et des signatures d’ouvrages vous seront également proposées pendant ces deux jours.

Le prince et la princesse de Broglie, derniers propriétaires privés du Château de Chaumont-sur-Loire, possédaient de grandes collections de plantes, réputées pour leur excellence au tournant du XXème siècle. Il était donc important, pour le Domaine de Chaumont-sur-Loire, de faire revivre cette époque en invitant les producteurs collectionneurs d’aujourd’hui à proposer le fruit de leur travail dans l’ancienne allée cavalière du Domaine.

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© Éric Sander

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QUAND FLEURIR EST UN ART

DU 07 AU 11 OCTOBRE 2022

Le Domaine de Chaumont-sur-Loire, Centre d’Arts et de Nature, organise cette année la quatrième édition de l’événement Quand Fleurir est un Art, consacré à l’art floral, avec la présentation des créations de grands artistes décorateurs du végétal, français et étrangers.

Des installations florales contemporaines, spectaculaires et poétiques, respectant l’esprit des lieux, métamorphoseront des salles du Château le temps de l’événement.

Les derniers propriétaires privés du Château de Chaumont-sur-Loire, le prince et la princesse de Broglie, étaient de grands amateurs de plantes et entretenaient des collections d’orchidées et de plantes vertes exotiques qui leur valurent de nombreuses récompenses dans les concours horticoles de la Belle Époque.

Il était important, pour le Domaine de Chaumont-sur-Loire, de poursuivre cette histoire en permettant aux artistes floraux d’aujourd’hui de mettre leur savoir-faire et leur créativité au service d’un savoir-vivre exceptionnel, associant l’art et le végétal au nom de la beauté.

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© Éric Sander

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DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE CENTRE D’ARTS ET DE NATURE

FESTIVAL INTERNATIONAL DES JARDINS

CENTRE CULTUREL DE RENCONTRE

LE DOMAINE DE CHAUMONT-SUR-LOIRE

© Éric Sander© Éric Sander

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Propriété de la Région Centre-Val de Loire depuis 2008, Centre culturel de rencontre, le Domaine de Chaumont-sur- Loire rassemble le Château, les Parcs, le Centre d’Arts et de Nature et le Festival International des Jardins. Installations artistiques, expositions photographiques, rencontres et colloques y explorent les liens entre art et nature, faisant du Domaine le premier Centre d’Arts et de Nature entièrement voué à la relation de la création artistique de la nature et du paysage.

LES CHIFFRES CLÉS DU DOMAINE

12 000 m2 de surface totale (bâtiments) 32 hectares de Parcs

Plus de 860 jardins crées depuis 1992 30 nouveaux jardins chaque année

6 restaurants, dont un atelier de création culinaire, gérés directement par le Domaine et répartis entre le Château, la Cour de la Ferme et le Festival International des Jardins et bientôt un hôtel et un nouveau restaurant

Une fréquentation du Festival International des Jardins et du Château toujours à la hausse (hors période de crise sanitaire) Plus de 500 000 visites en 2019 (200 000 en 2007)

Plus de 20 000 enfants accueillis pour des activités pédagogiques en 2019 1 propriétaire : la Région Centre-Val de Loire

363 jours d’ouverture annuelle 75% d’autofinancement

Depuis 2018, le Domaine de Chaumont-sur-Loire bénéficie de 3 étoiles dans le Guide vert Michelin des Châteaux de la Loire.

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