Society for French Historical Studies (SFHS)
Université du Québec à Montréal, jeudi 24 avril - samedi 26 avril 2014
“Guerre et paix dans l’histoire de France”
Appel à communications
Automobilisme, mobilités et espace francophone XIX- XXI
esiècle : point aveugle dans le rétroviseur de la
mobilité ?
A bien y réfléchir, l’historiographie de la mobilité est portée par des anglophones qui étudient des espaces et des territoires anglophones. Dans le domaine de l’automobilisme, les chercheurs américains sont les plus prolixes. Ils ont traité de l’espace étatsuniens, qu’il s’agisse des villes (McShane, 1994), des campagnes (Berger, 1979), de l’anti-automobilisme (Ladd, 2008 ; Norton, 2008), le genre et les races (Scharff, 1991 ; Seiler, 2008).
L’espace francophone est minoritaire dans les recherches. Dans son récent travail, Dean Ruffilli (Ruffilli, 2006) qui a étudié les aspects socioculturels de l’automobile au Canada passe sous silence l’analyse des espaces francophone.
Pourtant, de récentes recherches ont montré que l’espace francophone occupe une place dans l’historiographie qu’il ne faut pas sous-estimer. Mathieu Flonneau (Flonneau, 2005) met en avant le rôle précurseur de la France dans le domaine de l’industrie automobile – ce qui avait déjà été clarifié par plusieurs auteurs (Bardou et al., 1977) – mais surtout dans le domaine socioculturel.
Paris est à l’origine du premier automobile-club au monde, c’est aussi à Paris que sont organisés le premier congrès international de la route, le premier congrès international d’automobilisme et le premier congrès international du tourisme et de circulation automobile.
Culture francophone et culture anglophone peuvent être rapprochées dans certains cas. Arnaud Passalacqua montre avec l’exemple de l’autobus les dialogues existants entre Londres et Paris quant à l’essor du réseau d’autobus dans les deux villes (Passalacqua, 2011). Il s’agit cependant d’un exemple rare.
La culture francophone conduit-elle à un usage différencié de la mobilité par rapport à la culture anglophone ? Il s’agit d’une question légitime. En admettant cette hypothèse, comment cela se traduit en termes d’usages de la mobilité et des impacts sur la société francophone. Y-a-t-il une appropriation culturelle de l’automobilisme par les francophones ? Quelles sont les revendications des francophones à l’égard de la mobilité ?
Etienne Faugier : « Macadam à deux voies » : les cultures de l’automobile et la francophonie (France/Québec)
Godefroy Desrosiers-Lauzon : L'expérience de la route de la Floride pour les Canadiens francophones, depuis 1945
Bibliographie
BARDOU J.-P., P. FRIDENSON, J. M. LAUX, and J.-J. CHANARON, (dir.), La Révolution Automobile, Paris, Albin Michel, 1977, 385 p.
BERGER M. L., The Devil Wagon in God's Country: The Automobile and Social Change in Rural America, 1893-1929. Hamden, Conn., Archon Books, 1979, 269 p.
FLONNEAU M., Paris et l'automobile : un siècle de passions, Paris, Hachette littératures, 2005, 348 p.
LADD B., Autophobia, Love and Hate in the Automobile Age, Chicago, The University of Chicago Press, 2008, 236 p.
NORTON P. D., Fighting Traffic: The Dawn of the Motor Age in the American City, Cambridge, Mass., MIT Press, 2008, 408 p.
MCSHANE C., Down the Asphalt Path: The Automobile and the American City, New York, Columbia University Press, 1994, 288 p.
PASSALACQUA A., L’automobile et Paris : Histoire de mobilités, Paris, Economica, 2011, 268 p.
RUFFILLI D., “The Car in Canadian Culture, 1898-1983”, Ph.d., London (Ontario), University of Western Ontario, 2006., 279 p.
SCHARFF V., Taking the Wheel: Women and the Coming of the Motor Age, New-York, The Free Press, 1991, 220 p.
SEILER C., Republic of Drivers: A Cultural History of Automobility in America, Chicago and London, University Press of Chicago, 2008, 230 p.