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Des espèces invasives dans les

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Academic year: 2022

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ne espèce exotique envahissante, ou espèce invasive, est une espèce animale ou végétale exotique dont l’introduction sur un territoire par l’homme, volontaire ou non, menace les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives.

POURQUOI L’AQUARIOPHILIE EST-ELLE CONCERNEE?

En France, de nombreuses espèces utilisées en aquariophilie sont des espèces exotiques envahissantes, comme la cabomba de Caroline (Cabomba caroliniana). Ces espèces, naturellement absentes des milieux aquatiques naturels, peuvent pourtant y être observées.

Les risques d’introduction en milieu aquatique naturel sont liés à certaines pratiques des aquariophiles.

En cause notamment, le rejet de ces espèces dans le milieu naturel par des aquariophiles qui se débarrassent du contenu de leurs aquariums ou de leur bassin d’ornement.

Ainsi, une étude conduite auprès de plus de 300 aquariophiles a montré que près de 4% d’entre eux rejettent leurs animaux dans le milieu aquatique naturel et 1% en font de même pour leurs plantes, ce qui représente près de 40 000 aquariums contenant des espèces invasives.

La majeure partie des plantes aquatiques a la capacité de se reproduire à partir de petits fragments. Lors de la vidange de l’eau des aquariums et des bassins, des fractions de plantes arrachées par les manipulations humaines et les poissons peuvent être évacuées avec l’eau, de même que des œufs ou des larves d’animaux. Lorsqu’elle est vidée

dans le caniveau, l’eau n’est pas traitée. Cette eau est rejetée directement dans le milieu naturel avec les eaux pluviales. Lorsqu’elle est rejetée dans l’évier, il y a également un risque, car l’efficacité des stations d’épuration à retenir ces fragments n’est pas garantie. Ainsi, plus de 20 000 000L d’eau contenant potentiellement des fragments d’espèces invasives viables sont rejetés dans le milieu naturel chaque semaine.

QUELLES SONT LES CONSEQUENCES ?

En colonisant un milieu, les espèces exotiques envahissantes entraînent une modification de la biodiversité naturellement en place. Elles modifient les habitats et entraînent la disparition de certaines espèces natives. Les végétaux invasifs modifient également les conditions physico-chimiques de l’eau : en formant des tapis denses, ils entraînent une réduction de la quantité de lumière qui pénètre dans l’eau et diminuent la quantité d’oxygène dissous.

Certaines espèces sont également vecteurs de pathogènes transmissibles à l’homme, comme la tortue de Floride (Trachemys scripta) qui véhicule des salmonelles.

Elles ont un impact sur les activités humaines, particulièrement les végétaux. Ces derniers bouchent les canaux, gênent la navigation et peuvent

entacher la beauté d’un site récréatif.

Enfin, les espèces exotiques envahissantes génèrent des coûts élevés pour l’entretien des cours d’eau. Par exemple, l’arrachage de la jussie (Ludwigia peploides) dans le bassin de la Loire coûte environ 170 000€/ha.

ET MON ROLE DANS TOUT CELA ?

Pour limiter les risques liés à l’utilisation d’espèces exotiques envahissantes, il est notamment possible

d’utiliser le levier préventif : informer les aquariophiles lors de leurs achats et les mettre en garde contre les pratiques risquées.

Afin d’éviter que des aquariophiles n’achètent des espèces qu’ils pourraient relâcher ensuite par méconnaissance de leurs conditions de vie, il serait utile d’étendre l’arrêté du 31 juillet 2012 « relatif aux mentions essentielles devant figurer sur les équipements utilisés pour la présentation des animaux de compagnie d’espèces domestiques en vue de leur cession […] » aux espèces non- domestiques. Il serait également nécessaire de l’appliquer aux plantes, en précisant plus particulièrement leurs exigences et leurs taux de croissance.

Il est également possible de favoriser la vente d’espèces originaires de notre pays, c’est-à-dire des espèces autochtones, en mettant en valeur les espèces autochtones ressemblant aux espèces exotiques.

Par exemple :

- proposer du myriophylle en épis (Myriophyllum spicatum) plutôt que du myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum) et de la cornifle (Ceratophylum demersum)

- proposer de l’écuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris) plutôt que de l’hydrocotyle fausse renoncule (Hydrocotyle ranunculoides)

U

Introduction en milieu naturel

Rejet d’animaux et de végétaux indésirables dans le milieu naturel

Fragments de plantes dans l’eau de vidange

photo M. spicatum photo

C. demersum photo M. aquaticum

photo H. ranunculoides

photo H. vulgaris

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LES ESPECES CONCERNEES

ESPECES INVASIVES DEJA OBSERVEES EN FRANCE : Les plantes :

Azolla filliculoides Cabomba caroliniana Ceratophyllum demersum Crassula helmsii

Egeria densa Eichhornia crassipes Elodea canadensis Elodea nuttalii Hydrilla verticillata Hydrocotyle ranunculoides

Impatiens glandulifera Lagarosiphon major Landoltia punctata Lemna minuta Ludwigia grandiflora Ludwigia peploides Myriophyllum aquaticum Pistia stratiotes

Sagittaria sagittifolia Vallisneria spiralis

Les poissons : Carassius auratus Cyprinus carpio carpio Pterygoplichthys anisitsi

Les écrevisses : Orconectes immunis Procambarus clarkii

Les grenouilles : Rana catesbeiana Xenopus laevis

Les escargots :

Potamopyrgus antipodarum

Les tortues : Trachemys scripta

ESPECES INVASIVES NON OBSERVEES EN FRANCE A CE JOUR :

Les plantes : Azolla pinnata

Gymnocoronis spilanthoides Hygrophila polysperma Limnocharis flava Ludwigia peruviana

Myriophyllum heterophyllum

Rhizophora mangle Sagittaria platyphylla Salvinia minima Salvinia molesta Utricularia gibba Vallisneria nana Les poissons :

Poecilia reticulata

Pterygoplichthys disjunctivus Pterygoplichthys multiradiatus Pterygoplichthys pardalis Xiphophorus hellerii

Les écrevisses : Cherax destructor Cherax quadricarinatus Orconectes rusticus

Procambarus sp. (écrevisse marbrée)

Les escargots : Pomacea canaliculata

SOURCES

Beisel JN., Lévêque C., 2010. Introductions d’espèces dans les milieux aquatiques. Editions Quae, Versailles : 232 pages.

ISSG. Invasive species database.

http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?fr=1&si

=281

Mineau H., 2010. Coûts de la gestion des plantes envahissantes dans le bassin de la Loire.

Photographies : Julie Quélet, sauf jussie (ONEMA)

INOFFENSIFS ? Pas tout à fait…

Des espèces invasives dans les

aquariums

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