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L Algérie sans stratégie de prévention

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Le ministre de la Santé salue les efforts du corps

médical durant la pandémie de la Covid-19

P 16

Risques majeurs

L’Algérie sans stratégie de prévention

Si la reconnaissance de ces dangers et leurs méfaits sur le pays ont été précisés dans des textes de loi, leur prévention en revanche, pose une sérieuse problématique pour les responsables en charge de ce dossier. Les séismes, les risques géologiques,

climatiques, radiologiques, nucléaires, les inondations, les feux de forêt…sont, certes, signalés pour les victimes et les dégâts matériels qu’ils engendrent mais les prévenir reste l’autre challenge que tentent de relever les dirigeants des différents secteurs.

Les récentes inondations qui ont ravagé la ville de Chlef et le séisme qui a frappé la wilaya de Béjaia prouvent encore une fois que l’Algérie ne dispose toujours pas d’une véritable stratégie de prévention.

pp 2, 3, 4 et 5

n° 3899 - Mercredi 31 mars 2021 - site web : www.lecitoyenonline.com - E-mail : lecitoyen2008@yahoo.fr - prix : 10 DA

Do ss ier

L

otfi

HALfAoUi, DG

DU

CEi HALfAoUi,

CAbinEt DEConsEiL EtD

ExpErtisEinDépEnDAnt

« L’application des textes de loi est impérative »

Dans l’entretien qu’il nous a accordés, Lotfi HALFAOUI, a expliqué que cette stratégie de prévention des risques majeurs « soit elle n’existe pas, soit elle existe mais elle n’est ni visible, ni connue ». Sur les dix (10) risques majeurs recensés, relève-t-il, très peu de prévention, et donc pas de stratégie préventive. L’absence de stratégie, est due, argue-t-il, à l’absence de réflexion par nature de risque, avec un « confinement » de

toute compétence scientifique, technique et organisationnelle.

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Mercredi 31 mars 2021

r isqUEs MAjEUrs

L’Algérie sans stratégie de prévention

Si la reconnaissance de ces dangers et leurs méfaits sur le pays ont été précisés dans des textes de loi, leur prévention en revanche, pose une sérieuse problématique pour les responsables en charge de ce dossier. Les séismes, les risques géologiques, climatiques,

radiologiques, nucléaires, les inondations, les feux de forêt…sont, certes, signalés pour les victimes et les dégâts matériels qu’ils engendrent mais les prévenir reste l’autre challenge que tentent de relever les dirigeants des différents secteurs. Les récentes inondations qui ont ravagé la ville de Chlef et le séisme qui a frappé la wilaya de Béjaia prouvent encore une fois que l’Algérie ne

dispose toujours pas d’une véritable stratégie de prévention.

L

es récentes inondations qui ont ravagé la ville de Chlef prouvent encore une fois que l’Algérie ne dis- pose toujours pas d’une véritable stratégie de pré- vention contre les risques majeurs.

Depuis la promulgation de la loi rela- tive aux catastrophes naturelles en 2004, suite aux inondations de Bab El Oued du 10 novembre 2001, rien n’a été fait pour protéger les personnes et les biens contre ce phénomène.

L’on assiste toujours à ces calamités naturelles surtout à ces inondations sans aucun moyen d’intervention ou de protection. Les citoyens se rési- gnent impuissants à subir les effets de toutes ces tragédies. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays touchés eux- aussi, par les mêmes désastres, où des « stratégies de prévention ont été élaborées et mises en application sur le terrain par le biais de scénarios ca- tastrophes qui représentent de véri- tables soubassements d’une politique d’anticipation permettant de réduire de plus de 80 % les méfaits engendrés par ces bouleversements naturelles et industriels», indique Pr Chelghoum Abdelkrim, expert en génie parasis- mique et numérique sismologie. Pour lui, le « constat lié à l’échec lamenta- ble de toute politique de protection des personnes et des biens vis-à-vis des catastrophes, est parlant». Il en veut pour preuve, les inondations en- registrées ces trois dernières se- maines dans les wilayas de Tébessa,

Batna, Sidi Bel Abbes, Oum El Boua- ghi, Ain Guezzam, Ain Amenas, et Constantine avec des pertes en vies humaines et matériel très impor- tantes totalisant des centaines de milliards de centimes. Concernant les dernières inondations, explique Pr Chelghoum, qui est également prési- dent du Club des risques majeurs, il est clair que la cause principale des pertes est « l’implantation de grands projets d’habitations et d’infrastruc- tures sur des terrains inondables, si- tués aux abords des Oueds sur des lits mineurs et majeures des Oueds dans toutes les wilayas». Ce qui a provo- qué, précise-t-il, une « remontée d’eaux importante, accompagnée de glissements et d’effondrement de ter- rain et ce, en dépit des dispositions de la loi 2004 qui interdit formellement la réalisation d’ouvrages sur ces zones qualifiées de zones non-aedifi- candi (non constructible)». Un tel constat concerne, souligne Chel- ghoum Abdelkrim, plus de 700 com- munes parmi les 1 541 de l’Algérie. « Malheureusement, les pouvoirs pu- blics font la sourde oreille et laissent traîner, gèrent au jour le jour sans méthodologie ni aucune évaluation des risques majeurs auxquels est confronté notre pays», déplore-t-il.

700 communes exposées Comme le risque est la confrontation directe entre l’aléa (danger) et les en- jeux (population et constructions) et

compte tenu de l’absence totale d’études d’impact et de risques, pro- pre à chaque région, « nous assistons à la multiplication des risques par 8 voire 9», regrette-t-il encore. Depuis le lancement de manière aléatoire il y a plus de 20 ans de ce projet d’au- toroute, les axes autoroutiers sont devenus inondables avec des affais- sements et des effondrements tout le long de son tracé, d’Est en Ouest.

Les inondations menacent l’ensem- ble des wilayas notamment les grandes villes situées au niveau des bassins versants et traversées par des Oueds telles que Tizi-Ouzou, Batna, M’Sila, Béchar, Bordj Bou Ar-

réridj, Ghardaïa, Alger…Une chose est certaine, les experts s’accordent à dire que l’affectation inappropriée des sols tel que cela a été fait à Ghar- daïa, la mauvaise gestion hydrau- lique comme c’est le cas à Ain Defla, Bouira et Tizi Ouzou, la réaffectation des terrains agricoles devenus urba- nisables dans La Mitidja, notamment à Alger, les palmeraies urbanisées, ainsi que d’autres opérations de pla- nification territoriale et urbaines ont contribué au déclenchement de ces événements catastrophiques. D’ail- leurs, 53% des constats établis après ces différentes calamités indiquent que les dégâts sont dus à toutes ces

actions entreprises par l’être-hu- main. Depuis quelques années, on note en moyenne trois inondations par an à travers le territoire national.

Selon certaines statistiques d’ex- perts, Constantine se distingue forte- ment parmi les différentes localités touchées et accumule 15,6% des cas sur l’ensemble des données recen- sées, suivie par Tizi Ouzou avec 8,9%, Ain Defla avec 5,6%, puis Alger, Ghar- daïa et Bouira avec 4,4%. Ce phéno- mène s’accentue surtout avec l’absence d’une cartographie natio- nale qui identifie les zones inonda- bles dans notre pays.

Abdelilah Meslem

i nonDAtions

Ce danger qui menace l’Algérie

Depuis la promulgation de la loi relative aux catastrophes naturelles en 2004, suite aux inondations de Bab El Oued du 10 novembre 2001, rien n’a été fait pour protéger les personnes et les biens contre ce phénomène.

Rappel des principaux événements

En Algérie, les inondations figurent parmi les catastrophes naturelles les plus fréquentes et les plus dévastatrices dans certains cas, touchant plusieurs régions atteignant parfois l’ampleur d’une catastrophe nationale telle que :

- Tizi-Ouzou (1971) (42 morts et centaines d’habitations détruites) - Tizi-Ouzou (1974) (52 morts et 18000 sinistrés)

- EL Eulma (1980) (44 décès)

- Annaba (1982) (28 décès et 9500 sinistrés) - Jijel (1984) (29 décès et 11000 sinistrés) - Bordj Bou Arreridj (1994) (18 décès et des milliards de dégâts) - Bab El Oued (2001) (800 décès et 115 disparus) - Ghardaïa (2008) (100 victimes)

- Khenchela (2013)

Il faut noter que les quatre premières catastrophes citées dans ce tableau relèvent de la catégorie liée à des situa- tions météorologiques exceptionnelles. Les deux dernières ont trait à l’activité humaine comme celles qui inondent presque chaque hiver la ville de Tiaret. Parmi les régions sujettes aux inondations dues principalement au site to- pographique défavorable, on peut citer les villes de Batna, Médéa, Ain Defla, Tizi Ouzou situées au piémont de montagne. Oued Rhiou, Sidi Bel Abbes, BBA, Batna, Msila, sont, elles, traversées par des Oueds. Il n’existe pas de régions en Algérie prémunies contre ce risque. Ces évènements demeurent imprévisibles dans le temps et l’espace et constituent une des contraintes majeures pour le développement durable du pays. A.M

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Algérie doit se doter im- pérativement d’une poli- tique de prévention fiable représente, selon les normes in- ternationales, les procédures et les règles visant à limiter la vul- nérabilité des hommes et des biens face aux aléas technolo- giques. Pour chaque risque ma- jeur, propose Pr Chelghoum Abdelkarim, président du Club des risques majeurs, il faut une simulation numérique de l’évé- nement, soit une anticipation qui permettrait la correction de chaque étape de la catastrophe.

De plus, elle doit indéniablement reposer sur deux volets impor- tants, à savoir une stratégie de

gestion fiable et un aménage- ment du territoire rigoureux. De ce fait, cette politique doit être fondée sur le binôme sécurité ac- ceptable-coût économiquement acceptable. En général, une bonne démarche de gestion et de prévention du risque techno- logique doit suivre les quatre étapes dans un ordre chronolo- gique, à commencer par l’identi- fication des sources du risque, le classement des aléas par ordre de priorité et de gravité, l’élabo- ration d’un plan de protection des sites et le suivi et l’actualisa- tion des plans de gestion des ins- tallations industrielles (PPI, POI, etc.). Or, depuis l’explosion ga-

zière dans la zone pétrochimique de Skikda en 2004 qui a fait une centaine de victimes et des dé- gâts matériels avoisinant un mil- liard de dollars, le gouvernement a-t-il réellement mis en place une stratégie de prévention des risques pétrochimiques et indus- triels pour le pays ? « Malheu- reusement, il faut dire que le constat in situ est pitoyable pour ne citer que les catastrophes les plus récentes, à l’instar de l’ex- plosion du gazoduc à Baraki en 2018, de l’incendie dans la zone pétrochimique à Arzew en 2019 et de l’explosion du pipeline à El- Oued le 5 septembre 2020 », souligne l’expert en parasis-

mique. Le constat est parlant. On peut facilement affirmer, sur la base de l’état des lieux, des acci- dents récurrents à travers tout le territoire national, et surtout le diagnostic des causes et des ef- fets après chaque catastrophe, que l’Algérie, relève-t-il, demeure très vulnérable vis-à-vis de ce risque majeur. « Je dois dire éga- lement sans être alarmiste ni dé- faitiste, mais seulement réaliste, que des villes, à l’instar d’Alger, d’Oran, de Skikda, de Hassi Mes- saoud et d’Annaba, ne sont pas à l’abri d’une déflagration comme celle qui a démoli Beyrouth le mois dernier », conclut Pr Chel-

ghoum. A.M

f ACE AU risqUE MAjEUr pétroCHiMiqUE Et inDUstriEL

L’Algérie très vulnérable  

L

e tremblement de terre de magnitude 5,9 degrés sur l’échelle de Richter enregis- tré récemment à 01H04 dans la wilaya de Bejaia, en mer n’a certes, pas occa- sionné de pertes humaines mais a provoqué des dégâts énormes. Plus de 300 bâtisses, réunissant construc- tions individuelles et collectives et structures publiques, ont été affec- tées, à des degrés de gravités divers, selon un bilan non exhaustif de l’orga- nisme de contrôle technique de construction (CTC). Les diverses se- cousses qui se sont succédées, depuis 20h30 dont la plus importante, d’une grande intensité (5.9 sur l’échelle Richter) ont violement secoué cer- tains quartiers, notamment ceux de la haute ville, familièrement appelé le

«vieux Bougie» et mis à rude épreuve leur construction dont comme ce fût le cas à la rue Fatima, non loin du my- thique lycée Ibn Sina et de la poste centrale, qui ont été littéralement éventrées. Celles qui ont résisté ont dû essuyer de graves dégâts, balafrées ostensiblement par des fissures béantes et la disparition en ruine de leurs murs intérieurs ou façades. Des images effrayantes et spectaculaires qui rendent compte de la puissance du tremblement de terre mais aussi de la stupeur des habitants des sites victimes, et qui, assurément redou-

taient depuis des décennies une éven- tuelle catastrophe. La précarité concerne tous les quartiers allant de la place Medjahed, jusqu’à Sidi-ouali, en passant par Bab-Elouz, Bab-El Fouka, Houma Karamane, et Ami- moun, qui restent entièrement expo- sés. Quelques particuliers ont refait à neuf vigoureusement leur maison certes, mais la majorité, plus de 500 familles, faute de moyens, s’y ancrent encore, gardant l’espoir tout de même de se recaser ailleurs. Le séisme a frappé et fragilisé sans distinction, toutes les constructions et bâtisses

soumises à l’érosion du temps ou aux prises avec des malfaçons de la ma- çonnerie y compris, dans le secteur public. Dans son bilan provisoire, la protection civile a indiqué que le séisme a été ressenti dans 12 wilayas : Skikda, Constantine, Bordj Bou Arre- ridj, Sétif, Jijel, Mila, Bouira, Bou- merdes, Tizi-Ouzou, Alger et Tipaza.

L’Algérie enregistre une moyenne de 100 séismes chaque mois, avec une forte activité sismique dans les wi- layas du Nord et de l’Atlas saharien.

Selon le chef de la division chargée des études sismiques au Centre de re-

cherche en astronomie astrophysique et géophysique (Craag), Hamoud Beldjoudi, interrogé par le quotidien Liberté, «ces dernières semaines, on assiste à une intense activité sismique.

Mais, elle rentre dans un cycle d’acti- vité quotidienne, régulière et normale du Nord algérien. Dès fois, on assiste à des plis sismiques majeurs. Après, il y avait toute une activité de répliques que le citoyen n’a pas ressenti, du fait que seuls nos appareils détectent et enregistrent en temps réel ». A la question de savoir si cette activité est liée à des facteurs spécifiques à cette

région ou encore à la région de Biskra, qui a, pour rappel, a vécu une série de secousses telluriques durant plus de 3 mois, M Beldjoudi a affirmé qu’«il s’agit d’une confrontation de deux plaques tectoniques. Il, faut savoir que l’Algérie appartient à la plaque Afrique. Celle-ci est en collision avec la plaque Eurasie (Europe et Asie), avec un taux de convergence annuelle de 5 millimètres. Cela donne des séismes fréquents et une activité quotidienne régulière sur le Nord algérien, l’Atlas saharien et les Hauts-Plateaux. Ce qui donne, en moyenne, une centaine de séismes chaque mois.» Notre interlo- cuteur dira que «la majorité de ces se- cousses n’est pas ressentie par les populations, du fait que leurs fré- quences n’atteignent pas les magni- tudes des plis sismiques majeurs». En revanche, expliquera M Beldjoudi, l’Al- gérie enregistre une moyenne de 3 à 4 séismes avec des magnitudes supé- rieures à 4 et 5 degrés. «Il faut dire aussi que ce mouvement et cette acti- vité sismiques sont perpétuels chez nous. On a l’expérience de Boumerdes ou encore de Chlef qui nous montrent le rythme sismique du Nord Algérien

». M Beldjoudi a tenu toutefois à ras- surer les populations : «si on construit nos bâtisses conformément aux normes antisismiques, ces activités n’ont aucune incidence»

. Abdelilah Meslem

t rEMbLEMEnt DE tErrE

L‘Algérie fortement exposée

Les séismes continuent d’occasionner des dégâts humains et matériels considérables dans notre pays p LUsiEUrs qUArtiErs D ’A LGEr

inonDés sUitE AUx pLUiEs DiLUviEnnEs

La capitale n’est plus

« sécurisée » contre les inondations

L

es pluies diluviennes qui s’abattent à chaque fois sur les diverses régions du pays provoquent souvent des inondations dans plusieurs villes. Outre les routes, des institutions ont été également submergées par les eaux.

N’ayant pu suivre leur cheminement naturel à travers les caniveaux et autres canaux édifiés pour cette raison, les eaux issues des fortes pré- cipitations perturbent souvent le trafic routier dans les principales artères des villes et bloqué le fonctionnement du métro et du tramway pen- dant des heures. Des images publiées sur les ré- seaux sociaux, puis relayées par les médias électroniques et les chaînes de télévisions, ont montré régulièrement des rues entièrement re- couvertes d’eaux pluviales. Autant de scènes dé- plorables qui contredisent clairement les assurances des autorités à qui soutenaient en effet que la « capitale est totalement sécurisée contre les risques d’inondations». Contraire- ment à ce que les responsables ont déclaré, Alger n’a pu résister à ces écoulements dévasta- teurs des eaux de pluies torrentielles qui ont d’ores et déjà touché d’innombrables localités à Kouba, Ruisseau, Hussein Dey, Belcourt, El Mou- hamadia, ainsi que des endroits tels que « les Sablettes «. Une dizaine de minutes de pluies orageuses seulement ont suffi pour que la capi- tale cède devant d’interminables déversements d’eaux. Dans leur réaction, les responsables ont avancé comme argument, les diverses « infra- structures hydrauliques édifiées et l’aménage- ment des oueds dont Oued El Harrach et Oued Ouchaiah, dans la banlieue est d’Alger» qui, selon eux, protègeront la capitale contre cet aléa. Les dommages occasionnés par les fortes pluies apportent ainsi un démenti formel aux af- firmations de la tutelle. Pire encore, le plan na- tional mis en place pour la sécurisation des villes contre les inondations et l’aménagement des Oueds évoqué, s’est avéré inefficace ou n’a, du moins, pas réellement fonctionné.

A.M

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es travaux de la conférence natio- nale sur la stratégie nationale de prévention et de gestion des risques majeurs ont été couronnés, di- manche, par 133 recommandations pour «l’amorce d’une nouvelle ère de l’action coordonnée et participative». Les recommandations issues des quatre ateliers, organisés dans le cadre de cette conférence, au Centre international des conférences (CIC), Ab- dellatif Rahal (Alger), plaident pour «l’évalua- tion et l’actualisation» des plans de gestion des catastrophes et risques majeurs, y compris les

séismes ayant frappé récemment plusieurs wi- layas, avec le lancement d’un programme na- tional de recherche sur les risques majeurs et le développement de la recherche dans les sciences médicales. «La décentralisation de la gestion des catastrophes, notamment en termes de prise de décisions, la formation pé- riodique des intervenants pour une meilleure gestion des plans de secours et de communi- cation de crises et l’organisation d’exercices de simulation, ont également été préconisées. Les recommandations ont également porté sur l’adoption d’un système d’information géogra-

phique (SIG) et la garantie de l’accès à l’infor- mation géospatiale (la géolocalisation) pour fa- ciliter les interventions. Les participants ont plaidé, en outre, pour l’intensification de la for- mation au profit des citoyens, toutes catégo- ries confondues, en premiers soins et mesures à prendre face aux catastrophes et risques ma- jeurs, ainsi que «l’élaboration de textes régle- mentaires pour la gestion des réserves et la définition des missions confiées aux commis- sions mixtes de gestion des catastrophes».

L’importance d’associer la société civile et les notables à l’organisation de Plans de gestion

des catastrophes et le soutien au dispositif de lutte contre les incendies par des moyens aé- riens ont également été recommandés. Les participants ont également préconisé la révi- sion du système des assurances dans ce do- maine, l’établissements de prévisions en matière de gestion des catastrophes au niveau des différents secteurs, la mise en place d’un plan visant à renforcer les capacités des entre- prises face aux catastrophes et la promotion de la culture de la gestion des catastrophes chez les citoyens.

A.M

r ECoMMAnDAtions DE LA C onférEnCE sUr LA prévEntion ContrE LEs risqUEs MAjEUrs

Les premiers jalons d’une stratégie lancés

L

es experts qui ont animé la ren- contre sur les risques majeurs ont relevé à l’unanimité que la loi 04-20 du 25 décembre 2004 rela- tive à la prévention des risques ma- jeurs et la gestion des catastrophes n’a jamais été appliquée dans toute sa dimension. Cette loi prévoit pour- tant pour chaque risque majeur sur les 10 qu’elle a institués pour notre pays, l’élaboration d’un plan général de prévention adopté par décret. Ce plan doit fixer l’ensemble des règles et procédures visant à atténuer la vulnérabilité à l’aléa concerné et à prévenir les effets induits par la sur- venance de ce dernier (aléa). Sur les 30 textes d’application prévus, seuls 4 ont été promulgués, déplore la dé- légation nationale des risques ma- jeurs (DNRM). Les 26 autres ne sont pas élaborés à ce jour. Pis, cette loi est actuellement dépassée par les évènements mondiaux auxquels l’Al- gérie a souscrit notamment le cadre Sendai de 2015 qui a introduit de nouveaux concepts passant de ges- tion de la catastrophe à la gestion du risque de catastrophe. « En 16 ans, l’Algérie a dû dépenser 545 milliards de DA dans des interventions après le déroulement des catastrophes.

Près de 70 % soit 374 milliards de DA dans les inondations », indique Hamid Arfa qui est aussi le délégué

national des risques majeurs. Les in- terventions post-événements de l’Etat sont évalués en moyenne à 34 milliards de DA/an, affirme-t-il. Rien que pour l’année 2020, l’Etat a dé- boursé la somme de 30 milliards de DA dans des actions de gestion de ces catastrophes. Le rapport annuel de la Délégation signale l’absence d’une culture et d’une politique de prévention des risques majeurs au sein de la société. L’Etat, précise le document, a investi dans l’interven- tion et la lutte occultant ainsi les phases liées à la prévention, la pré- vision et le relèvement. Pour les ex- perts de cette structure, les moyens de lutte demeurent inadaptés alors que les moyens de financements sont insuffisants.

Mettre en œuvre le plan général de prévention

La réglementation algérienne a identifié officiellement une dizaine de risques majeurs. Si la reconnais- sance de ces dangers et leurs mé- faits sur le pays ont été précisés dans des textes de loi, leur préven- tion en revanche, pose une sérieuse problématique pour les responsa- bles en charge de ce dossier. Les séismes, les risques géologiques, cli- matiques, radiologiques, nucléaires, les inondations, les feux de forêt…

sont, certes, signalés pour les vic- times et les dégâts matériels qu’ils engendrent mais les prévenir reste l’autre challenge que tentent de re- lever les dirigeants des différents secteurs.

Néanmoins, pour chaque risque ma- jeur, il est institué un plan général de prévention. Ce plan fixe l’ensemble des règles et procédures visant à at- ténuer la vulnérabilité à l’aléa concerné et à prévenir les effets in- duits par la surveillance de ce péril.

Comme c’est le cas pour les bâti- ments à valeur stratégique ou patri- moniale des villes qui font l’objet de plans d’étude de vulnérabilité desti-

nés à les préserver contre les effets des risques majeurs liés à leur em- placement, leur mode de réalisation ou de l’ancienneté de leur édifica- tion. L’on peut citer les immeubles abritant des institutions de souverai- neté, les hôpitaux, les centres de Protection civile… autant de struc- tures qui doivent rester impérative- ment opérationnelles lors de la survenance des risques majeurs.

L’exposition de l’Algérie face à ces périls a contraint les responsables à tenter de tout faire pour prendre en charge cette question de la préven- tion. « Des étapes ont été franchies dans ce sens. Outre une batterie de

textes de lois complète, des actions concrètes ont été menées notam- ment la caractérisation instrumen- tale de la sismicité de l’ensemble du territoire, l’élaboration d’études d’aléa sismique régional et local, la vulnérabilité des bâtiments straté- giques dans la capitale, la délocali- sation de la ville de Hassi Messaoud, la relance de la construction de villes nouvelles », reconnaît un expert.

Des efforts supplémentaires doivent être consentis pour pouvoir finaliser une cartographie complète des risques majeurs pour l’ensemble du territoire et leur prise en compte dans l’aménagement et l’urbanisa- tion. « Sur le pan législatif, les lois existantes méritent d’être suivies ra- pidement de textes d’application », suggère ce spécialiste. L’on juge op- portun la mise en place de la com- mission aux risques majeurs qui va, selon ce spécialiste, « impulser et coordonner les efforts et les actions projetées par les différents départe- ments ministériels chargés de l’éla- boration et de la mise en œuvre des plans de prévention dans leurs do- maines d’intervention respectifs ».

Pour lui, cette commission va capi- taliser également tous les travaux de recherche menés en Algérie ou à l’international.

Abdelilah Meslem

G Estion Et prévEntion DEs risqUEs MAjEUrs

Le constat accablant de la Délégation nationale L’ UnE DEs prinCipALEs soLUtions MisEs En œUvrE

Adapter les infrastructures hydrauliques aux aléas climatiques

L’

adaptation des in-

frastructures hy- drauliques aux aléas du changement cli- matique dans le cadre de la lutte contre les inondations est une né- cessité que le gouvernement a d’ores et déjà entamé. Le ministère des ressources en eau tente d’adapter l’ensemble des ouvrages aux risques liés au changement cli- matique. «Avec le dérèglement cli- matique, nous redimensionnons nos ouvrages par rapport à un cer- tain volume et type de crue», a ex- pliqué un responsable. Selon ce même responsable, «la donne a changé», les ouvrages réalisés dans les années 80 pour drainer une crue dimensionnée à l’époque doi- vent être adaptés. «Les crues qui apparaissaient une fois par an re- viennent désormais plusieurs fois dans l’année. Les infrastructures actuelles ne peuvent pas drainer à partir d’une certaine limite de quantité d’eau», concède-t-il. Pour y remédier, les nouvelles études de réalisation d’infrastructures pren- nent en considération les nouvelles

données impliquant une récur- rence des phénomènes météorolo- giques importants et leur imprévisibilité. «C’est un chantier énorme que nous avons ouvert», a-t-il affirmé concernant l’adapta- tion des infrastructures hydrau-

liques au niveau national. Par ail- leurs, le représentant du ministère a fait savoir que depuis l’an 2000 jusqu’à aujourd’hui, le pré -bilan établi fait état de 600 opérations de protection contre les inonda- tions à travers les 48 wilayas du

pays pour un montant qui avoisine les 200 milliards de dinars. Pour sa part, la chargée d’études et de syn- thèse au niveau du même minis- tère a rappelé l’existence d’un programme préventif mettant à contribution l’ensemble des opéra-

teurs concernés afin de curer les réseaux d’assainissement et de les préparer ainsi aux périodes de crue. Dans ce cadre, elle a indiqué qu’une réflexion est menée avec les autorités compétentes afin d’élargir les missions de l’Office na- tional de l’assainissement (ONA) pour l’entretien des avaloirs au ni- veau national. «Concernant la ges- tion des oueds, Il faudrait faire de la sensibilisation pour que les ci- toyens évitent l’utilisation de ces cours d’eau comme des dé- charges», a noté cette directrice.

De plus, la même responsable a souligné l’importance du plan gé- néral de lutte contre les inonda- tions comprenant notamment les zones inondables et la typologie des pluies provoquant les inonda- tions. «Nous devons maintenant agir en adaptant à chaque bassin hydrographique son plan de ges- tion spécifique qui prendra tout en charge, de l’aspect environnemen- tal à l’aspect hydrologique, tout en améliorant la connaissance du risque d’inondation», a plaidé la re- présentante du ministère.

Abdelilah Meslem

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Le Citoyen : pourriez-vous nous présenter votre établissement ? Lotfi HALfAoUi : CEI HALFAOUI est un cabinet de conseil et d’ex- pertise indépendant algérien, fondé en 1991 et certifié ISO 9001 :2015. Il est spécialisé dans les thématiques de maitrise des risques, d’environnement et d’ef- ficacité énergétique.

Les récentes inondations qui ont ravagé la ville de Chlef et le tout dernier séisme qui a frappé la wilaya de béjaia prouvent en- core une fois que l’Algérie ne dis- pose toujours pas d’une véritable stratégie de prévention contre les risques majeurs. se- riez-vous de cet avis ?

Il existe la Loi n° 04-20 du 25 dé- cembre 2004 relative à la préven- tion des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement dura- ble, quelques décrets, et une Dé- légation Nationale aux risques majeurs, mais sans véritable stra- tégie. En effet, nous trouvons très peu d’informations sur la stratégie nationale de prévention contre les risques majeurs. Soit elle n’existe pas, soit elle existe mais elle n’est ni visible, ni connue. Sur les dix (10) risques majeurs recensés, très peu de prévention, et donc pas de stra- tégie préventive.

L’on constate que depuis la pro- mulgation de la loi relative aux catastrophes naturelles en 2004, suite aux inondations de bab El oued du 10 novembre 2001, rien n’a été fait pour protéger les personnes et les biens contre ce phénomène. partageriez-vous cet avis ?

Effectivement, en matière de pré- vention beaucoup a été fait pour Alger en matière d’inondation et de maitrise relative des surplus d’eaux de ruissellement après la catastrophe de Bab E Oued.

Quelques grandes villes en ont bénéficié telle que Sidi Bel Abbes, toutefois les actions entreprises restent dispersées, et semblent isolées et disloquées de tout plan. Il y a un manque de visibi- lité, d’information et de coordi- nation.

Dans d’autres pays exposés eux- aussi à ce genre de catastrophes naturelles, en revanche, les dé- gâts occasionnés ne sont pas aussi importants ? quelles-en sont les raisons selon vous ? Ce n’est pas tout à fait vrai, l’ac- tualité mondiale nous rappelle à chaque fois qu’un risque majeur frappe un territoire combien il est imprévisible et ses effets dif- ficiles à contenir. Toutefois, un nouveau paramètre et pas des moindres vient se rajouter ces dernières années à notre grille d’analyse. A savoir celui du ré- chauffement climatique. Ce qui était encore contesté il y a quelques décennies, est une vé- rité scientifique qui nous amène, nous spécialistes de l’évaluation des risques à revoir les modèles d’identification et d’évaluation des risques et des impacts. En- core faut-il maintenant, que nous soyons consultés pour apporter notre expertise dans ce domaine.

En dépit des dispositions de la loi 2004 qui interdit formelle- ment la réalisation d’ouvrages sur les zones qualifiées de zones non-aedificandi (non constructi- ble), l’on continue à édifier des ouvrages sur ces zones. Et les dommages lors des phéno- mènes naturels sont énormes.

Ce constat est établi par tous les experts. Etes-vous de cet avis ? pensez-vous que le rôle des pou- voirs publics reste primordial dans ce sens ?

L’absence de stratégie, est due à l’absence de réflexion par nature de risque, avec un « confine-

ment » de toute compétence scientifique, technique et organi- sationnelle. La gestion de tous ces risques dits majeurs est confiée au seul ministère de l’in- térieur qui est représenté par la protection civile. Or, les inonda- tions concernent le ministère en charge du secteur des ressources hydriques, les risques industriels du ressort du ministère en charge de l’industrie, etc. Force est de constater qu’au niveau des minis- tères qui changent de dénomina- tions rien n’est prévu, ni fait. La pollution atmosphérique est citée comme risque majeur dans notre réglementation. Est-ce que nos gouvernants ont sensibilisé lors de vents violents et vents de sables paralysant pendant plu- sieurs jours toute activité dans le sud du pays ? La réponse est non.

En sus, le problème de l’urba- nisme et de l’aménagement du territoire reste entier et présent dans notre pays. Forcément, la question de la prévention des risques majeurs qu’ils soient de types naturels (inondation, sis- mique, incendie de forêt, etc.) ou technologiques (industriel, trans- port de marchandises dange- reuses, etc.) est tout simplement

« oubliée »

L’on évoque aussi l’absence to- tale d’études d’impact et de risques, propre à chaque région.

Ce qui multiplie les risques par 8 La wilaya a comme responsabilité de mettre en place les plans par- ticuliers d’interventions (PPI) de son territoire, mais force est de constater que non seulement le PPI est davantage dirigé aux risques technologiques que natu- rels, mais en plus, peu d’informa- tions nous (citoyens ou professionnels de la maitrise des risques) parviennent concernant son fonctionnement. D’un autre côté, vous avez raison, bien que la loi de décembre 2004 prévoit un ensemble de systèmes à met- tre en place pour la prévention et la gestion des risques majeurs, le manque de textes d’application font que la règlementation ac- tuelle n’exige nullement aux au- torités locales la réalisation d’études d’impact ou de risques.

Depuis quelques années, on note en moyenne trois inonda- tions par an à travers le territoire national. Comment peut-on faire face à ce péril permanent ? Dans un premier temps, il fau- drait commencer par promulguer les textes d’application de la loi de 2004. Cette loi a maintenant 17 ans et il faut reconnaitre, qu’il y a très peu de textes promul- gués régissant les principes de prévention, d’information du ci- toyen et de gestion qu’elle porte.

Un programme prioritaire pour lancer la stratégie nationale de lutte contre les inondations a été étudié au ministère de tu- telle. Cette stratégie nationale est apparemment basée sur les aspects liés à la prévention et à la coordination entre les diffé- rents secteurs. pensez-vous que cette solution préconisée par les pouvoirs publics peut être effi-

cace ?

Il existe en théorie une « Déléga- tion Nationale aux risques ma- jeurs ». Comme il existe au niveau des compagnies et socié- tés d’assurances une « task force face aux séismes » formée par l’Union Européenne, dont CEI HALFAOUI, fait partie et qui est restée « lettre morte »

Vu la complexité du sujet, il est indispensable de décloisonner, ouvrir, impliquer, informer. Plutôt que se lancer sur de nouvelles commissions, il nous semble plus pertinent de désigner « une » personne, qui sera visible, acces- sible, et responsable de la mise en place de tous les chantiers re- latifs à la prévention des risques majeurs. Cette personne sera à la tête d’une entité (direction, ob- servatoire, agence nationale …) et devra avoir les moyens de pla- nifier et piloter toute la stratégie nationale.

Un tremblement de terre, en- core un en Algérie, vient de frap- per la région de béjaia. Même si la wilaya n’a pas enregistré de pertes humaines, le séisme a causé toutefois, d’énormes dé- gâts sur des infrastructures sco- laires et administratives ainsi que les habitations. pourtant, il existe une réglementation stricte notamment le rpA (règle- ment parasismique algérien) qui a été révisé et réactualisé plu- sieurs fois. s’agit-il d’une négli- gence ou d’une mauvaise application de ce texte de loi ? Les enquêtes locales permettront certainement de déterminer les responsabilités. Aussi, il y a peu d’engouement vis-à-vis de la po- lice d’assurance Cat-Nat (catas- trophe naturelle). Le chiffre est de 500 000 contrats par rapport à un marché potentiel de plus de neuf millions de foyers.

pour faire face de manière effi- ciente à tous ces risques qui me- nacent notre pays, certains observateurs très au fait de tous ces dangers, proposent au gou- vernement la création d’un ob- servatoire qui sera dédié à cette problématique. Une telle solu- tion serait-elle opportune, selon vous ?

Déjà évoqué précédemment, nous sommes favorables à cette idée. Elle est même une urgence nationale. Malheureusement, nous restons septiques face au peu de volonté en matière de prévention. L’intervention, quand c’est trop tard est plus médiatisée et de fait se retrouve réactive.

Interview réalisée par : Abdelilah Meslem

L otfi HALfAoUi, DG DU CEi HALfAoUi, CAbinEt DE ConsEiL Et D ExpErtisE inDépEnDAnt

« L’application des textes de loi est impérative »

Dans l’entretien qu’il nous a accordés, Lotfi HALFAOUI, a expliqué que cette stratégie de prévention des risques majeurs « soit elle n’existe pas, soit elle existe mais elle n’est ni visible, ni connue ». Sur les dix (10) risques majeurs recensés, relève-t-il, très peu de prévention, et donc pas de stratégie préventive. L’absence de stratégie, est due, argue-t-il, à l’absence de réflexion par

nature de risque, avec un « confinement » de toute compétence scientifique, technique et organisationnelle.

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r é g i o n s

Mercredi 31 mars 2021

tissemsilt

Des manœuvres sur des scénarios de catastrophes lors d’intempéries

La direction de la protection civile de la wilaya de tissemsilt a organisé des manœuvres sur des scénarios de catastrophes pouvant survenir lors d’intempéries, a-t-on appris auprès de cette structure.

C

es exercices d’entraine- ment, entrant dans le cadre du programme de la Direction générale de la pro- tection civile, sont organisées par les unités secondaires dans les huit daïras de la wilaya et concernent les procédures per- mettant de faire face aux catas- trophes découlant des perturbations météorolo- giques, à l’instar des inonda- tions, des accidents de la route, les glissements de terrains et l’effondrement d’habitations, a- t-on indiqué.Les manœuvres seront exécutées sur une pé- riode de deux mois par plus de 700 agents de la protection ci- vile et supervisées par la bri- gade de soutien et d’intervention de la direction de wilaya de la protection ci- vile.Ces exercices pratiques per- mettront d’évaluer la disponibilité des agents de la protection civile de la wilaya amenés à faire face à d’éven- tuelles catastrophes et à ac- compagner le plan de prévention contre les incidents

dus aux intempéries mis en place par la direction de wilaya de la protection civile.D’autre

part, la direction de la protec- tion civile a fait part de la pro- grammation prochaine de deux

sessions de formation au profit de l’équipe de plongée et l’équipe cynotechnique.

D

es points de vente de proximité de produits alimentaires, fruits et lé- gumes seront ouverts, durant le mois sacré de Ramadhan, au niveau des diffé- rentes communes de Blida, aux fins d’assurer la disponibilité des différents produits et contenir le commerce informel, a-t-on ap- pris, auprès du directeur local du Com- merce.Un travail de coordination avec les chefs des 10 daïras de la wilaya, est en cours, en vue de l’ouverture de nouveaux points de vente au niveau des communes, pour assu- rer différents produits alimentaires aux ci- toyens, durant le mois sacré, à des prix concurrentiels, d’une part, et d’autre part contenir les vendeurs anarchiques et occa- sionnels, dont le nombre augmente à cette occasion, a indiqué, à l’APS, le directeur, Dja- mel Abad.Au titre de cette démarche, il est prévu l’intégration des vendeurs anarchiques ne disposant pas de registre de commerce, dans des points de vente actuellement en

cours d’aménagement en coordination avec les assemblées communales, et qui feront, a-t-il dit, l’objet d’un contrôle permanent des agents du commerce mobilisés afin d’éviter un éventuel risque d’intoxication ou des cas de fraude dans les marchandises exposées à la vente et préserver la santé du consomma- teur.M. Abad a indiqué, qu’outre le point de vente ouvert chaque mois de Ramadhan au club équestre du chef-lieu de wilaya et pro- posant à des prix concurrentiels des produits d’industriels locaux, il sera procédé, entre autres, à l’ouverture de deux autres espaces similaires dans les communes d’Ouled Aich et Boufarik.A cela s’ajoute l’ouverture, en coordination avec la direction des services agricoles de la wilaya, d’autres points de vente similaires au niveau des exploitations agricoles de communes agricoles telles que Oued El Alleugue, El Affroune et Meftah, dans le but «d’assurer la vente directe des produits agricoles du producteur au consom-

mateur, en solidarité avec le citoyen mo- deste», a souligné le même responsable.A titre d’exemple, les points de vente de fruits et légumes de la daïra de Meftah ont été re- partis à travers les exploitations agricoles Djelloul N07, 04 ,01,06 d’El Bour, Zougari Mechri N09, Baahmed Youcef de Seraidjia, Ziane, Zougari Mechri N4, Bensafi Mohamed N2 de Seraidjiia, et enfin l’exploitation Oued- fel Ali N1 de Floriana.Le directeur du com- merce de Blida a, par ailleurs, rassuré les citoyens quant à la disponibilité des diffé- rents produits alimentaires, comme le pou- let, dont le prix sur le marché à commencé à baisser et l’huile, dont le marché local est ali- menté à raison de 100 tonnes/jour.M. Abad a, également, fait part d’opération de contrôle quotidiennes organisées par sa di- rection en collaboration avec les services de sécurité, au niveau de différents dépôts de marchandises pour mettre un terme à la spé- culation.

blida

Vers l’ouverture de points de vente de proximité durant le mois de Ramadhan

transplantation rénale au CHU d’Annaba

10 interventions réalisées depuis début 2021

El bayadh

Lancement

du raccordement de 360 foyers du village

Benhadam au réseau de gaz naturel

L

es travaux de raccordement de 360 foyers du village de Benhadjam de la commune d’El Meherra (wilaya d’El Bayadh) au réseau du gaz natu- rel ont été lancés, a-t-on appris de la direction de l’énergie.Le chef de service électricité et gaz, Naimi Amiri a souligné que cette opération destinée au village classé zone d’ombre a nécessité une enveloppe financière de 487 millions DA au titre du pro- gramme complémentaire du secteur de l’énergie. Les délais de réalisation ont été fixés à 12 mois pour une longueur du ré- seau de transport est de 9 kilo- mètres et du réseau de distribution de 9 km.Pour rap- pel, une opération de raccorde- ment de 350 foyers au réseau du gaz au village de Sidi Ahmed Belabbès relevant de la com- mune de Boualem et du village de Tousnina de la commune de Sidi Ameur, a été lancée derniè- rement pour une enveloppe fi- nancière de 741 millions DA au titre du dit programme.Il a été également procédé au raccorde- ment de plus de 270 foyers à ce réseau aux villages de Toualil et d’El Meghsel dans la commune de Kerakda dans le cadre d’une opération d’un délai de 12 mois pour un coût de 500 millions DA au titre du programme complé- mentaire du secteur de l’éner- gie. A noter que 235 foyers ruraux ont bénéficié dernière- ment de ce réseau dans la com- mune d’El Khaiter.L’opération réalisée au titre de la Caisse de garantie et de solidarité des col- lectivités locales a coûté 13 mil- lions DA, alors que 350 foyers de la commune d’El Ghassoul et 40 autres au village d’El Farch dans la commune de Sidi Ameur ont bénéficié de la même opéra- tion..La commune d’El Bnoud enregistre, pour sa part, les tra- vaux de raccordement au réseau de gaz auquel 970 foyers seront raccordés dans un délai de 15 mois pour un investissement de 1,4 milliard DA.

D

ix (10) interventions chi- rurgicales de transplan- tation rénale ont été réalisées au centre hospitalo- universitaire (CHU) d’Annaba depuis le début de l’année 2021, a-t-on appris du chef du service de néphrologie et d’hé- modialyse, Pr. Ahcene Atik.Ces réalisations dans le domaine de la greffe d’organes constituent

«un saut qualitatif» pour l’équipe médicale qui supervise ce genre d’interventions au CHU d’Annaba, au sein duquel

36 transplantations rénales ont été programmées pour l’année 2021, a-t-il fait savoir.Supervi- sées par le directeur général de l’Agence nationale des greffes (ANG), le Pr. Hocine Chaouche, les dix (10) transplantations ré- nales effectuées ont été réali- sées par un staff médical du CHU d’Annaba, composé de spécialistes en néphrologie, urologie et chirurgie générale ainsi que d’autres spécialistes de diverses disciplines.Les opé- rations de transplantations ré-

nales constituent «la solution la plus efficace» en matière de prise en charge des patients souffrant d’insuffisance rénale, dont le nombre augmente en fonction de la hausse des mala- dies chroniques, notamment le diabète, a-t-on signalé de même source.Le centre hospi- talo-universitaire d’Annaba en- registre près de 1.300 séances de dialyse annuellement au profit de personnes souffrant d’insuffisance rénale, a-t-on ajouté.

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m o n d e

Mercredi 31 mars 2021

birmanie

Plus de 500 morts, les factions rebelles menacent la junte

plus de 500 civils ont été tués par les forces de sécurité depuis le coup d’Etat du 1er février en birmanie, où les factions rebelles armées mena- cent de rejoindre la contestation anti-junte si le bain de sang se poursuit.

s

ourds aux condamnations et aux sanctions occidentales, les géné- raux birmans poursuivent leur ré- pression meurtrière pour tenter de stopper les manifestations pour la démo- cratie et les grèves qui secouent le pays depuis leur putsch du 1er février contre le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi.510 personnes, dont de nombreux étu- diants et des adolescents, sont tombées sous les balles des policiers et des mili- taires ces deux derniers mois, d’après l’As- sociation d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP).L’ONG précise que le bilan «est probablement beaucoup plus élevé», d’autant que des centaines de per- sonnes arrêtées sont portées disparues.Samedi, journée des forces ar- mées birmanes, au moins 107 civils, dont sept mineurs, ont été tués.Face à ce bain de sang, plusieurs factions rebelles ont menacé mardi de prendre les armes contre la junte.Si les forces de sécurité

«continuent à tuer des civils, nous colla- borerons avec les manifestants et nous ri- posterons», ont-elles écrit dans un communiqué commun signé notamment par l’Armée d’Arakan (AA), un groupe armé fort de plusieurs milliers d’hommes et doté de moyens très importants.

«Guerre civile»

«La situation risque d’évoluer vers une guerre civile totale», a commenté auprès de l’AFP Debbie Stothard, de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). «La junte ne veut rien céder et des contestataires, largement pacifiques jusqu’à présent, sont tentés d’appeler à l’aide des factions armées pour se proté- ger».Depuis l’indépendance de la Birma- nie en 1948, une multitude de groupes ethniques est en conflit avec le gouverne-

ment central pour obtenir plus d’autono- mie, l’accès aux nombreuses richesses na- turelles du pays ou une part du lucratif trafic de drogue.L’armée avait conclu ces dernières années un cessez-le-feu avec certains. Elle avait même retiré mi-mars l’AA de sa liste des organisations terro- ristes.Mais ce week-end, la junte a lancé des raids aériens dans le sud-est du pays, ciblant l’un des plus grands groupes armés, l’Union nationale karen (KNU), après que cette dernière s’est emparée d’une base militaire, tuant plusieurs sol- dats.Il s’agit des premières frappes de ce type dans cette région depuis 20 ans.En- viron 3.000 personnes ont fui les violences pour tenter de se réfugier en Thaïlande voisine, d’après des organisations lo- cales.Mais les autorités thaïlandaises les ont refoulées, a affirmé à l’AFP Hsa Moo, une militante karen des droits humains.

«Elles leur ont fait savoir qu’ils devaient

rentrer chez eux, qu’il n’y avait plus de combats», a indiqué l’activiste qui a pour- tant fait état de nouveaux raids aériens lundi soir.Selon elle, la Thaïlande bloque aussi les organisations humanitaires, dont le Haut commissariat aux Réfugiés (HCR), qui souhaite rencontrer les réfugiés.Tanee Sangrat, porte-parole du ministère thaï- landais des Affaires étrangères, a démenti ces informations. Nous continuerons de nous «occuper de ceux qui se trouvent du côté thaïlandais tout en évaluant l’évolu- tion de la situation et les besoins sur le ter- rain», a-t-il déclaré.La police thaïlandaise a pour sa part déclaré avoir intercepté 10 colis contenant une centaine de grenades et 6.000 cartouches destinées à la ville frontalière de Tachileik.

«Grève des ordures»

En attendant, la protestation se poursuit en Birmanie avec de nouvelles tactiques

de résistance.Des appels à «une grève des ordures» ont été lancés mardi pour que les habitants jettent leurs déchets dans les rues et bloquent les carrefours routiers.A Rangoun, la capitale économique, certains axes étaient encombrés de détritus, sur- montés parfois de petits panneaux: «On a besoin de démocratie», d’après des images diffusées par les médias locaux.Face à l’aggravation de la situation, Washington a annoncé la suspension im- médiate de l’accord-cadre sur le com- merce et les investissements conclu en 2013 avec la Birmanie, et ce jusqu’au ré- tablissement d’un gouvernement «démo- cratiquement élu».La France a dénoncé

«la violence aveugle et meurtrière» du ré- gime et exigé la libération de «tous les pri- sonniers politiques» notamment Aung San Suu Kyi, toujours mise au secret.Londres a pour sa part demandé une réunion d’ur- gence du Conseil de sécurité de l’ONU, qui se déroulera mercredi à huis clos.Mais les généraux birmans ont jusqu’à présent fait la source oreille aux protestations et aux sanctions occidentales.Ils ont pu aussi compter sur les divisions de la commu- nauté internationale.La Chine et l’Inde ont refusé de condamner formellement le coup d’Etat.La Russie maintient ses liens étroits avec la junte: le vice-ministre de la Défense Alexander Fomin a participé sa- medi au défilé annuel des forces armées birmanes. Le Kremlin s’est certes inquiété du nombre «croissant» des morts, mais a déclaré que la Birmanie restait un «allié fiable et un partenaire stratégique» avec qui il souhaite renforcer ses relations mili- taires.Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exhorté la com- munauté internationale à «plus d’unité»

et «plus d’engagement» pour faire pres- sion sur la junte.

Etats Unis

Biden avance sur les infrastructures et revendique une présidence audacieuse

L

e président américain lance cette semaine la deuxième offensive de son mandat:

un projet d’investissements massifs dans les infrastructures s’accompagnant de hausses d’impôts qui restent à définir mais font déjà hurler ses adver- saires politiques.Preuve de l’im- portance qu’il attache à ce dossier, qui pourrait être un marqueur de sa présidence, il s’exprimera mercredi depuis Pittsburgh, dans le nord-est, la ville où il a lancé sa campagne il y a deux ans.Et signe d’une pré- sidence qu’il veut audacieuse et réformatrice, celui que Donald Trump avait tenté de caricaturer en «Sleepy Joe» (Joe l’endormi) sans idées ni lignes directrices devrait avancer des chiffres qui pourraient, une nouvelle fois, donner le tournis.Après avoir fait adopter par le Congrès un plan de sauvetage centré sur la pandémie de Covid-19 de près de 2.000 milliards de dollars, il pourrait cette fois-ci vanter les

mérites d’une enveloppe de 3.000, voire 4.000 milliards.Ob- jectif affiché ? «Reconstruire notre économie et créer des emplois mieux payés pour les travailleurs américains», selon la formule de sa porte-parole Jen Psaki.Le projet s’articule au- tour d’une promesse mille fois répétée en campagne: «Build Back Better» («Reconstruire mieux»), visant à moderniser les installations, relever le défi de la compétitivité face à la Chine, mais aussi à placer les enjeux climatiques au coeur de la poli- tique américaine.La Maison Blanche est jusqu’ici restée avare en détails, alimentant les spéculations sur les projets et les sommes envisagées mais aussi la stratégie politique.Seule certitude: le discours de Pitts- burgh ne sera que le point de départ d’une âpre bataille au Congrès à l’issue très incertaine.

Sa majorité y est en effet étri- quée, et les tractations s’annon- cent redoutables.Les mois à

venir mettront à l’épreuve les qualités de négociateur et de fin connaisseur des rouages de Washington de ce «vieux lion»

de la politique», selon l’expres- sion de Barack Obama.

buttigieg en première ligne Restaurer ou construire des routes, des ponts, des voies fer- rées, des ports et des aéroports

? L’idée est bien sûr parlante pour le grand public, d’autant que nombre d’infrastructures aux Etats-Unis datent des an- nées 1950 et que leur délabre- ment ne fait pas débat.Mais au-delà de la célèbre ritournelle

«c’est un sujet sur lequel démo- crates et républicains peuvent s’entendre», dégager un consensus politique n’est pas une mince affaire.Les deux pré- décesseurs de Joe Biden, Do- nald Trump et Barack Obama, avaient, eux aussi, slogans à l’appui, fait de grandes pro- messes sur ce thème. Elles sont

restées lettre morte.

La question revient en boucle:

comment les financer ? Ancien rival de Joe Biden dans les primaires démocrates, Pete Buttigieg, désormais ministre des Transports, qui sera en pre- mière ligne sur ce dossier, as- sure que tout sera différent cette fois-ci, que les étoiles sont alignées.»Je pense que nous avons une occasion extraordi- naire d’avoir le soutien des deux partis pour voir grand et faire preuve d’audace sur les infra- structures», martèle le jeune ministre.»Les Américains n’ont pas besoin qu’on leur explique que nous devons agir sur les in- frastructures et la réalité est que vous ne pouvez séparer la dimension climatique» de ce défi.Si l’enthousiasme et le capi- tal politique de Pete Buttigieg sont réels, la tâche s’annonce ardue.Pour DJ Gribbin, expert au sein de la Brookings Institu-

tion et ancien conseiller de Do- nald Trump sur les infrastruc- tures, Joe Biden ferait bien de s’inspirer des erreurs de ses pré- décesseurs.Il s’agit d’abord de définir avec précision le rôle du gouvernement fédéral qui n’est, dans l’écrasante majorité des cas, pas le propriétaire de ces infrastructures.Mais il s’agit aussi de se méfier du risque d’un projet trop «technique» et de garder toujours garder en tête l’appétit des Américains, et de leurs élus, pour des projets

«tangibles»: quelle réduction dans mes temps de transport ? Les nids-de-poule sur les routes seront-ils éliminés ?S’il ne change pas d’approche, Joe Biden se heurtera, lui aussi, au Congrès, écrit DJ Gribbin dans un billet de blog. Et échouera.»Et la tradition des fu- tures candidats à la présiden- tielle promettant en vain des milliers de milliards de dollars pour nos infrastructures se per- pétuera».

Références

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