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Les métiers du lien : une histoire de femmes et de compétences professionnelles

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Academic year: 2022

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Les métiers du lien :

une histoire de femmes et de compétences

professionnelles

Dans le cadre du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, la Ville de Colombes propose une exposition sur les métiers du lien : une histoire de femmes et de compétences professionnelles.

En France, aujourd’hui, une grande majorité des femmes travaillent et perçoivent leur propre salaire. Le salariat constitue pour elles un marchepied vers l’autonomie économique et un grand pas vers l’indépendance. Cet emploi, rémunéré, leur permet de créer une délimitation avec la sphère domestique et familiale, qui leur est historiquement réservée.

Mais la répartition actuelle des hommes et des femmes dans les familles de métiers est encore très inégale. Les femmes sont surreprésentées dans les métiers du lien et du soin : aides à domicile, assistantes maternelles, auxiliaires de puériculture, infirmières … Ces familles de métiers sont moins rémunérées que les filières à prédominance masculine : cette répartition inégale est d’ailleurs l’une des raisons des inégalités salariales en France.

Nos représentations sociales laissent penser que les femmes sont compétentes dans les métiers du lien et du soin car elles auraient des prédispositions naturelles pour prendre soin des petits enfants ou des personnes en situation de dépendance. Or, ces représentations amènent à invisibiliser les compétences professionnelles nécessaires à ces missions, les acquisitions professionnelles, les savoir-être et savoir-faire que ces femmes ont acquis.

Pourtant, ces femmes assurent avec professionnalisme des métiers essentiels à la cohésion de la société.

Cette exposition donne la parole à des agentes municipales qui travaillent dans ces métiers : aides à domicile, assistantes maternelles. Elles partagent leur parcours professionnel, les compétences qu’elles ont dû acquérir pour occuper leur fonction et ce que leur métier représente pour elles.

Elles ont chacune choisi un objet qui représente, pour elles, leur métier, et nous permettre ainsi de mieux connaître leurs missions.

À travers ces portraits, il s’agit donc de changer de regard sur ces métiers.

photographies de Nicolas Kalogeropoulos

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Je suis aide à domicile depuis 30 ans. J’aime bien mon métier.

Après avoir beaucoup aidé mes parents, j’ai cherché un métier et j’ai trouvé celui d’aide à domicile. Je me suis formée et je continue tout au long de ma carrière :

j’ai par exemple fait une formation sur les gestes et la posture et une autre sur les gestes de premier secours.

Pour moi, être aide à domicile, c’est être aux côtés des personnes, je les aide au quotidien. Je leur prépare les repas, je les aide pour le ménage, le

repassage et les courses. Je peux aussi les accompagner quand ils veulent sortir se promener dans le quartier.

Mais je me rends compte aussi que beaucoup de personnes ont besoin de parler et sont isolées. J’ai un rôle de lien avec elles. C’est une partie de mon travail que j’aime beaucoup : le relationnel avec les bénéficiaires.

G hislaine SACLIER Aide à domicile

LE TÉLÉPHONE

Le téléphone est très important pour moi car il m’est utile pour maintenir le lien avec les bénéficiaires. Parfois, si je ne peux pas venir, je les appelle et ça les rassure.

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Mon métier représente ce que j’aime faire dans ma vie : j’aime m’occuper des personnes. J’ai appris beaucoup de choses sur la vie, comment accompagner une personne âgée.

J’aimerais que notre métier soit reconnu car on n’est pas que des femmes de ménage, je fais beaucoup d’autres choses : j’écoute beaucoup, j’aide les

bénéficiaires dans leurs démarches administratives. Je remplace aussi la

famille car il y a beaucoup de personnes âgées seules, dont la famille est loin.

Il arrive même que les bénéficiaires m’appellent le dimanche pour me demander à quelle heure je viens parce qu’ils se sentent seuls.

Je me suis formée sur les maladies d’Alzheimer et Parkinson. Ça m’est très utile, car je sais comment m’y prendre avec ces personnes et assurer leur sécurité.

Mon métier est enrichissant. Pour rien au monde, je ne changerais pour faire autre chose.

J eannette GOMES

Aide à domicile

LES GANTS

J’ai fait des formations sur l’utilisation des produits ménagers durant ma formation qui a duré 9 mois. Mes gants me protègent, je les utilise quotidiennement pour le ménage.

Je les ai toujours avec moi.

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À la base, je n’étais pas destinée à être aide à domicile. J’ai fait un CAP petite enfance et j’ai travaillé auprès d’enfants en école maternelle. Un jour, on m’a proposé un remplacement d’une semaine pour être aide à domicile. J’ai trouvé le rapport avec les personnes âgées intéressant. Ça se passait bien, j’ai donc décidé de rester.

En tant qu’aide à domicile, je fais le portage des repas, aide-ménagère,

j’accompagne le bénéficiaire à la banque, fais ses courses ou ses courriers, je lui prends ses médicaments. Je peux aussi faire les toilettes des bénéficiaires.

Au début, j’étais un peu réticente car ce n’est pas facile. Et puis je l’ai fait, ça s’est très bien passé, j’ai donc continué.

Mon travail représente beaucoup pour moi. Travailler à la ville de Colombes, c’est différent du privé. L’ambiance est différente, je m’y sens bien.

J’ai fait une formation de secouriste avec les pompiers. Cette formation me rassure, au cas où j’ai un problème avec un bénéficiaire.

L ise JOLO

Aide à domicile

LA BLOUSE

Elle représente mon travail. Quand je la mets, je suis bien. C’est mon outil de travail,

un peu comme un vêtement qui me permet de rentrer dans un rôle et d’être aux côtés des bénéficiaires toute la journée.

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J’ai grandi avec ma grand-mère et je me suis occupée d’elle jusqu’à sa

disparition. Etant habituée aux personnes âgées, j’ai voulu en faire mon métier.

J’ai fait une formation à Paris d’assistante de vie aux familles qui a duré 6 mois.

J’ai fait 3 modules : apprendre à faire le ménage, apprendre la bonne posture devant une personne âgée et apprendre à s’occuper des bébés et des petits enfants. J’ai obtenu mon diplôme professionnel.

Je suis aide à domicile depuis 2017 à la ville de Colombes. Ça me plait beaucoup.

J’utilise toutes les compétences professionnelles que j’ai apprises : je fais le ménage, les courses, la préparation des repas. Les bénéficiaires me

considèrent comme une personne essentielle dans leur vie : quand ils me

voient arriver, ils sont heureux. Quand je suis malade, certains bénéficiaires ne veulent pas d’autres personnes tant que je ne suis pas de retour. Ils ont

confiance en moi.

Je me suis formée aux gestes de premier secours. Ça m’est bien utile : quand une personne fait un malaise, je sais comment mettre la personne en attendant les pompiers et je sais faire les premiers gestes.

L iliana MUANZA

Aide à domicile

LA BLOUSE BLEUE

Dès que je suis chez le bénéficiaire, je mets ma blouse. Elle représente pour moi une protection contre les produits pour ne pas tacher mes habits et améliorer la qualité d’hygiène. Elle représente aussi ma collectivité, ma ville.

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Je suis assistante maternelle depuis 30 ans, j’étais comptable avant.

Je suis passionnée par la petite enfance, et j’aime mon métier, c’est le plus beau métier du monde.

Je suis assistante maternelle et j’accueille les enfants à mon domicile.

Je travaille avec une crèche familiale, ce qui me permet d’avoir accès à une

crèche deux fois par semaine. Les enfants que je garde peuvent ainsi bénéficier d’un accueil collectif et jouer avec d’autres petits.

La bienveillance, le respect de l’enfant, de son tempérament, de ses capacités, de son rythme sont au cœur de mes missions. J’ai le pouvoir de donner des

clés aux tout-petits pour les aider à grandir avec une confiance en eux boostée.

Pour les accompagner au mieux, je me forme beaucoup : l’alimentation chez l’enfant, l’hygiène, la propreté, l’aménagement de locaux, le handicap.

Je me forme aussi sur mon temps personnel sur les recherches sur le fonctionnement du cerveau de l’enfant, les émotions…. Ces formations me permettent d’améliorer mes pratiques professionnelles.

D ominique HERRIER

Assistante maternelle

« LE LIVRE ASSISTANTE MATERNELLE UN MONDE EXTRAORDINAIRE »

Ce livre parle des cent métiers d’une assistante maternelle : de cuisinière à ludothécaire, d’éducatrice à gestionnaire, de psychologue à infirmière, de comptable à diplomate.

Ce livre aborde aussi le regard de la société sur nos métiers, que je ne trouve pas juste : nous ne faisons pas que garder des enfants, nous faisons tellement plus. Je souhaiterais que la société change de regard sur nos métiers.

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Mon métier est un métier passion. Avant, je travaillais dans la vente.

Pour aider une amie qui préparerait son concours d’infirmière, j’ai gardé ses

enfants. Et là, j’ai eu le déclic. Je me suis dit que je voulais en faire mon métier.

J’ai donc repris mes études à 30 ans et j’ai fait un CAP petite enfance.

Depuis 2007, je suis assistante maternelle à la ville de Colombes.

J’ai choisi d’être assistante maternelle au sein d’une équipe et j’ai donc rejoint une crèche familiale.

Je fais ce métier pour répondre aux besoins fondamentaux des très jeunes enfants. Ça représente un enjeu éthique considérable puisqu’il s’agit de les aider à se construire et à devenir des personnes équilibrées.

Je travaille ma posture professionnelle pour savoir accompagner l’enfant dans son évolution et dans sa confiance en lui. Si on prend le temps d’écouter un

enfant, il y a très peu de frustration. Je prends le temps d’être à l’écoute du parent et de l’enfant.

J’ai fait de nombreuses formations : la bienveillance, proposer des jouets adaptés à chaque âge, la douce violence, les rapports avec les parents, les gestes de premier secours. Je continue de me former

quotidiennement. Mon métier, c’est une remis en cause permanente pour m’adapter à chaque enfant, à ses besoins, à chaque famille.

S andrine LEGRAND

Assistante maternelle

LA MAISON

Notre but, c’est être aux côtés des familles. À mon domicile, j’accueille les enfants mais

aussi les parents. c’est un travail d’équipe.

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Je suis assistante maternelle. Moi, ce travail, je l’aime beaucoup. C’est riche ! Je suis assistante maternelle à temps plein depuis 2009 et j’ai intégré la crèche familiale depuis 2015. J’accueille les enfants de 0 à 3 ans. Je suis satisfaite car je suis bien accompagnée, encadrée. Des professionnel.les de la crèche peuvent même venir à domicile pour m’aider en cas de difficulté.

Je viens à la crèche deux fois par semaine, une fois pour les petits et une fois pour les grands.

J’accompagne les enfants dans leur autonomie, mais j’accueille aussi les parents : souvent, lorsque c’est leur premier enfant, ils ont beaucoup besoin d’échanger.

Si je ne peux pas répondre à certaines questions, je sais que je peux les orienter vers la psychologue, la directrice ou les éducatrices de petite enfance.

Pour être assistante maternelle, j’ai deux formations initiales. Depuis, je continue de me former, comme sur le lien entre le domicile et la crèche et sur le jeu. Je suis très demandeuse de formation car ça nous aide dans notre travail. Plus je me

forme et plus je comprends des choses.

Je pense que la société ne valorise pas mon métier. On pense que, parce que je suis à la maison ce n’est pas un vrai métier et que je ne

travaille pas. Pourtant, je fais un travail, un bon travail, qui a de la valeur.

R achida SADOUK

Assistante maternelle

LE LIVRET PÉDAGOGIQUE DE LA CRÈCHE

Il représente le travail d’assistante maternelle en général, le cadre global : accompagner

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Avant, je travaillais dans la restauration mais j’ai voulu changer. J’ai donc repris des études à distance et j’ai passé un CAP petite enfance que j’ai obtenu en

2009. Aujourd’hui, je suis aide auxiliaire. Je travaille à la ville de Colombes depuis 2011 et suis actuellement dans une halte-garderie qui propose un accueil à des enfants, en fonction des besoins des parents. J’aime travailler dans cette structure, car les journées ne se ressemblent jamais.

À la halte-garderie, je suis là pour l’enfant, son développement, son bien-être.

Je peux aussi bien proposer des activités pour son développement que de m’occuper des repas. Je suis à l’écoute de chaque enfant et m’adapte à ses besoins. Avec eux, j’apprends au long terme.

Je me suis aussi formée sur les livres, les comptines ou comment

accompagner les enfants porteurs de handicap. Je souhaite toujours faire progresser mes pratiques professionnelles pour mieux aider les enfants à grandir.

J’ai le sentiment que la société pense que nos métiers sont faciles, qu’on joue toute la journée avec les enfants. Mais je pense qu’on ne voit pas que ce sont des métiers fatiguants, bruyants et qui demandent une

vigilance constante. Je ne suis pas là seulement pour garder des enfants.

A lisson LAPALUS

Aide auxiliaire

UN PINCEAU

J’ai choisi le pinceau car c’est une activité que je propose régulièrement.

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