M. COUROT Patricia VOLLAND-NAIL INRA Station de
Physiologie
de la
Reproduction
37380
Nouzilly
Conduite
de la reproduction
des mammifères
domestiques :
présent et futur*
Le principal objectif de la reproduction des animaux domestiques
est d’assurer le renouvellement des générations dans
unbut économique
déterminé : la production de viande, de lait
oude laine selon les espèces
ou
les
raceset, dans certains
casparticuliers, la fourniture d’animaux de haute valeur individuelle
commeles chevaux de
course.Les éleveurs cherchent donc à maîtriser
aumieux la reproduction à la fois chez le mâle
et chez la femelle pour fournir le plus grand nombre de jeunes de la qualité potentielle voulue
aumeilleur moment et
aumoindre coût.
Au
coursdes dernières décennies, de nombreuses techniques ont été mises
au
point et développées dans
cebut.
Chez le
mâle,
des méthodes assurant une dis-ponibilité
continue de semence, comme l’insé- mination artificielle avec de la semence conge-lée,
sont maintenant utilisables dans toutes lesespèces domestiques.
Laproduction
perma- nente de semence chez lesespèces
dont lareproduction
est saisonnée, comme les ovins etles
caprins, peut
aussi être obtenue par une maîtriseappropriée
des conditions de l’envi- ronnement.Chez la
femelle,
les méthodesdéveloppées
permettent de maîtriser le moment de la repro- duction etd’augmenter
le nombre de descen- dants par femellegrâce
au contrôle du moment et du tauxd’ovulation,
associé ou non auxtechniques
de fécondation in vitro et/ou de transfertd’embryons.
De nouveaux
développements
dans la maî-trise de la
reproduction
vont êtreapportés
avecla
manipulation
desembryons.
Parmi cestechniques nouvelles,
certaines sontdéjà dispo- nibles,
comme la section desblastocystes,
alorsque
d’autres,
comme leclonage
ou le transfert degènes,
sont encore du domaine dufutur,
aumoins en ce
qui
concerne leur utilisation cou- rante.1 / Technologie du sperme : insémination artificielle
L’insémination artificielle est devenue une
technique
de routinelargement répandue
pourla
reproduction animale,
mais dans des condi-*Texte français d’une conférence donnée lors du Sympo-
sium sur « Les Production Animales à l’orée du 3° millé- naire », réunion FEZ Toulouse, Juillet 1990. A paraître en anglais chez PUDOC, Hollande (1991); les lecteurs pour- ront s’y reporter pour une bibliographie plus complète.
Résumé
________________________Les
techniques
modernes dereproduction appliquées
aux mammifères domesti- ques ont pour but d’accroître l’efficacité de laproduction
dejeunes
dans les conditions choisies par les éleveurs. Cette revueprésente
les différentes techni- quesdisponibles
pour atteindre un telobjectif.
Pour lesmâles,
enplus
de l’utili- sation de semence par insémination artificielle désormaispossible
chez toutes lesespèces domestiques,
l’accent est mis sur deuxstratégies :
d’une part, distribuer par insémination intra-utérine unpetit
nombre despermatozoïdes
des meilleursreproducteurs (sur
unplan génétique)
à un maximum de femelles avec lesplus grandes
chances defécondation,
d’autrepart,
maintenir en permanence les mâlesd’espèces
saisonnées au maximum de leurscapacités
deproduction spermatique
par un
régime photopériodique approprié.
Pour lesfemelles,
destechniques
effi-caces de contrôle de l’oestrus et de l’ovulation étant maintenant
disponibles
pour toutes lesespèces domestiques,
lareproduction peut
être conduite au moment choisi par l’éleveur. Destechniques
dereproduction plus complexes
ont été déve-loppées
avec lamanipulation
desembryons
dans le but de diffuserplus large-
ment le haut
potentiel génétique
des meilleursreproducteurs.
Si le transfertd’embryons
est parvenu à un stade dedéveloppement commercial,
la fécondation in vitro et lestechniques
de sexage ou declonage
desembryons
sont encore austade des études de laboratoire. Ces
techniques
sont néanmoinsprésentées
car elles modifieront certainement lapratique
del’élevage
dans l’avenir. En vue d’ob-jectifs peut-être plus lointains,
latransgenèse
est aussi abordée chez les animauxdomestiques. Enfin,
une brève réflexionprospective évoque plusieurs aspects qui
font
déjà l’objet
de recherches afin de mieux maîtriser ou rendreplus
efficace lareproduction
animale.tions
particulières
propres àchaque espèce.
L’utilisation de sperme
congelé
est couram-ment
pratiquée
chez les bovins dans les pays où l’azoteliquide
est facilementdisponible ;
elle se
développe
chez lescaprins
pourlesquels
une
technique
efficace decongélation
de lasemence a été récemment mise au
point (Cor-
teel et al
1988),
mais elle reste encore assezlimitée chez les ovins et les
porcins
où lesperme est
plus
difficile àcongeler (Bélier :
Colas 1975 ; Verrat :
Paquignon
et al1980).
Cependant,
pour ces dernièresespèces,
l’insé-mination artificielle s’est
développée
dans cer-tains pays
grâce
àl’usage
de la semence fraîchediluée : elle est utilisée immédiatement
(moins
d’une
demi-journée après
larécolte)
chez desbrebis
synchronisées
oupendant
unepériode
un peu
plus longue
chez lesporcins,
dans des conditionsparticulières d’élevage (conduite
enbandes) ;
dans cetteespèce,
la semence ainsipréparée donne,
eneffet,
de bons taux de ferti- litéjusqu’à
3jours après
la récolte.Chez les ovins, la nécessité d’inséminer les femelles avec un
grand
nombre de spermato- zoïdes est une limiteimportante
audéveloppe-
ment de l’insémination artificielle. Pour cette
espèce, plusieurs
chercheurs ont tenté d’insé- miner les brebis directement dans la cavité uté- rine en réduisant de manièreimportante
le nombre despermatozoïdes déposés,
tout enmaintenant un niveau élevé de fécondation.
Diverses
expériences
ontpermis
depréciser
lemeilleur moment d’insémination
(48
ou même60 h
après
l’enlèvement del’éponge)
et la doseoptimale
de semencecongelée (au
moins 20.10&dquo;spermatozoïdes
danschaque
corneutérine),
lesdeux facteurs
dépendant
d’ailleurs l’un de l’au- tre. L’insémination intra-utérine sous endosco-pie
au travers de laparoi
abdominale(laparos- copie)
avec de la semencecongelée
est devenueefficace chez les ovins
(55
à 60 %d’agnelage).
Elle
peut
maintenant être considérée comme unetechnique
dereproduction
utilisable enélevage,
mais dans des conditions bienpré-
cises. Des résultats prometteurs ont été obtenus récemment chez les
caprins
par inséminationlaparoscopique
depetits
nombres de spermato- zoïdes.2 / Production permanente
de
semencechez les espèces
à reproduction saisonnière : contrôle photopériodique
Sous les latitudes moyennes et
élevées,
lesovins et les
caprins
sont desespèces
saison- nées, dont lapériode principale
d’activitésexuelle se situe en automne. Leur
reproduc-
tion est contrôlée par
l’amplitude
de la varia-tion de la durée du
jour
aulong
de l’année(Revue :
Ortavant et al1985).
Les effets de laphotopériode
s’exercent par le relais du sys- tème nerveux centralqui
module la sécrétion des hormonesgonadotropes (pulsatilité
de LH,niveau de
FSH).
Chez lemâle,
ceschangements
hormonaux contrôlent la
production
de sper-matozoïdes par les
testicules,
avec un maxi-mum en automne et un minimum au
prin-
temps.La durée du
jour
et laphotopériode
sont lesprincipaux
facteurs d’entraînement de l’activité testiculaire. Ceci est très bien montré dans lesexpériences
où les variations annuelles de laphotopériode
sont contractées encycles
de 8, 6ou même 4 mois. Dans ces
conditions,
bélierset boucs
présentent
une stimulation de l’acti- vitégonadotrope
et de la croissance testiculaire àchaque période
« automnale », suivie d’unerégression
àchaque période
dejours
«longs
».Lorsque
lerythme
dechangement photopério- dique
est encoreplus accéléré,
pour atteindre 3ou 2 mois, la
cyclicité
testiculaire est alors sup-primée :
lepoids
des testicules est constam- ment élevé et laproduction spermatique
atteintun niveau
comparable
à celle normalement observée en saison sexuelle(figure 1).
L’effet dela lumière ne
dépend
pas du type deschange-
ments
photopériodiques, progressifs
ouabrupts,
mais de lapériode
ducycle
lumineux.Des béliers et des boucs peuvent donc ainsi être transformés en
reproducteurs capables
de pro- duire engrande quantité
de la semence de bonnequalité
et des’accoupler
tout aulong
del’année
(Pelletier
et Almeida1987).
3 / Contrôle du cycle œstrien,
induction de l’ovulation
et superovulation
Pour une meilleure conduite de la
reproduc-
tion, lecycle
ovarien des femelles doit être maî- trisé et l’ovulation induite auxpériodes
souhai-tées. Plusieurs
techniques,
telles que certains traitements hormonaux, le contrôlephotopério- dique
ou « l’effet mâle », sont couramment uti- lisées dans des programmes modernes dereproduction.
Leurobjectif principal
est unemeilleure
gestion
du travail et unerépartition
des
parturitions
mieuxadaptée
aux conditionstechnico-économiques.
Les
développements
récents destechniques
de fécondation in vitro, de transfert
d’embryons
et de
manipulations
d’oeufs oud’embryons
ontcréé des besoins nouveaux dans ce domaine de la maîtrise de la
reproduction.
Eneffet,
le suc-cès de ces
techniques dépend
non seulementd’un excellent contrôle de l’oestrus et de l’ovu-
lation mais aussi d’une
production
accrued’ovocytes.
De cefait,
l’induction de la super- ovulation chez les meilleures femelles devientun nouvel
objectif pratique
pour les éleveurs.3.i / Contrôle du cycle oestrien,
induction de l’ovulation
Certaines
techniques
décrites ci-dessous sont couramment utilisées enélevage
alors que d’autres sont encore à l’essai mais elles seront bientôtdisponibles.
a / Traitements
hormonaux
Les
progestagènes
et/ou lesprostaglandines
sont
largement
utilisés pour l’induction ou lasynchronisation
descycles
oestriens chez lesanimaux
domestiques.
De nombreuxproduits
sont à la
disposition
deséleveurs,
avec indica-tion
précise
de leur moded’emploi
pour cha- queespèce.
Les
progestagènes peuvent
être administrés par différentes voies :éponges intravaginales, implants
sous-cutanés,injection
ou addition dans les aliments. Onpeut
aussi utiliser la pro-gestérone déposée
sur des supports en élasto- mère tels le CIDR(Controlled
InternalDrug Release)
chez les ovins ou le PRID(Progeste-
rone
Releasing Intravaginal Device)
chez lesbovins.
Les
analogues
desprostaglandines
F2a, entant
qu’agents lutéolytiques,
sont administrés parinjection
intramusculaire mais avec unelimite très
importante
à leurutilisation,
à savoirqu’elle
n’estpossible
que chez les femellescycliques.
Les
gonadotropines (PMSG
ouhCG)
oul’hormone de libération des
gonadotropines (GnRH)
sont aussi trèslargement
utilisées pour induire l’ovulation chez les mammifèresdomestiques (voir
Short et al 1988, pour unerevue
générale).
b
/ Photopériode
etmélatonine
eLes ovins, les
caprins
et leséquins
sont desespèces domestiques
àreproduction
saison-nière chez
qui
laphotopériode
est leprincipal
facteur de l’environnement
qui
contrôle lareproduction (Revue :
Ortavant et al1985).
L’utilisation de lumière artificielle addition- nelle pour induire l’oestrus chez les
brebis,
les chèvres et lesjuments
a étélargement
étudiéedurant ces dernières années.
Toutefois,
ce pro- cédé nécessite des bâtiments étanches à lalumière,
donc coûteux.Une alternative a été
proposée
récemment entraitant les animaux avec de la
mélatonine,
l’hormone « donneur detemps
»,qui
transmet le messagephotopériodique
ausystème hypo- thalamo-hypophysaire (Revue :
Collin et al1986).
La sécrétion nocturne de cette hormonepar la
glande pinéale indique
la durée dujour
à l’animal. Un traitement par la mélatonine estinterprété
comme un« jour
court », stimulant l’ovaire. Chez labrebis,
la mélatoninepermet
d’avancer l’activité ovarienne saisonnière sansprovoquer d’effets secondaires indésirables sur
la fertilité. De ce
fait,
cette hormonepeut jouer
un rôle essentiel dans les programmes de maî-
trise de la
reproduction
dans les paysproduc-
teurs d’ovins
(Poulton 1988).
La mélatoninepeut être donnée de différentes manières : dans la nourriture, par
injection,
par infusion ou encore parimplants.
L’efficacité des diverses voies d’administra- tion de la mélatonine a été démontrée chez la chèvre où elle peut aussi devenir un nouveau moyen de maîtrise
de
lareproduction (Chemi-
neau et al
1988).
Chez lajument,
la mélatonineexogène corrige
les effets desjours longs
sur lemoment de l’ovulation au terme de l’inactivité ovarienne et
pourrait
aussi devenir un outil de contrôle de lareproduction.
c / L’effet mâle
La relation entre l’introduction d’un mâle dans un groupe de femelles
préalablement séparées
desmâles,
et le moment de leur ovula- tion a d’abord été observée chez les ovins.Depuis,
« l’effet bélier » a été très étudié(Revue :
Martin et al1986).
C’est par l’intermé-diaire de
phéromones
que les béliers stimulent l’activité dereproduction
des brebis en aug- mentant lafréquence
desdécharges
de LH et,par voie de
conséquence,
la croissance de folli- cules ovariens aboutissant à l’ovulation. L’effet mâle est un moyen efficace et peu onéreux dans la conduite de lareproduction
ovine maisil
présente
des limites car lescapacités
deréponse
des femelles varient avec la race, la sai-son et leur état nutritionnel.
Des mécanismes
analogues
ont été décritschez les
caprins,
les bovins et lesporcins.
3.
2 / Superovulation
Le taux d’ovulation des femelles
peut
êtrelégèrement augmenté
pour améliorer leurproli-
ficité
naturelle,
ou fortement stimulé(c’est
lasuperovulation)
pourproduire
soit ungrand
nombre
d’ovocytes
en vue de la fécondation invitro, soit
plusieurs embryons
pour les pro- grammes de transfertd’embryons.
La
superovulation
estprovoquée
par un trai-tement hormonal à base de
gonadotropines (FSH,
PMSG,hMG)
ou de GnRH(figure 2).
Laréponse
obtenueprésente
unegrande
variabi-lité
qui dépend
desindividus,
de leur activité ovarienne au moment du traitement, de la race,de la saison et de
l’origine
des hormones.- Bovins : Divers traitements avec des
prépara-
tions de FSH contenant un taux connu de LH, des
analogues
de GnRH ou duliquide
follicu-laire bovin ont été
essayés
pour déterminer celuiqui provoquerait
lasuperovulation
maisavec le moins
possible
d’effets secondaires surles
profils
endocriniens des animaux. PMSG, maintenantappelée
eCG(equine
ChorionicGonadotropin),
n’induitqu’une superovulation
limitée chez les bovins.
Cependant, lorsqu’un anticorps
anti-PMSGspécifique
est utilisé pour limiter la durée d’action de PMSG, le nombred’embryons
de bonnequalité produits
par vache donneuse estcomparable
à celui obtenuavec FSH
(Revue : Chupin 1988).
- Ovins : La
réponse
ovulatoire à FSHdépend
de la
population
des follicules ovariens audébut du traitement. Un
prétraitement
avec unLes traitements
hormonaux
provoquantla superovulation
sontutilisés
pour obtenir soit ungrand
nombre
d’ovocytes,
destinés
àla
fécondation
invitro,
soitplusieurs embryons qui
serontensuite
transplantés.
La fécondation in vitro n’a été réussie que récemment chez les mammifères
domestiques.
Elle anécessité
de
trèsnombreux
essais afin dedéfinir
les conditionsprécises
de récolte et de maturation
des ganètes.
analogue
de GnRH, ensupprimant
lesgrands follicules,
augmente le taux d’ovulation et réduit la variabilité de laréponse (Brébion
etCognié 1989).
L’addition de LH aux dernièresinjections
de FSH augmente aussi le taux d’ovulation des brebis. Une combinaison de PMSG et FSH estégalement
efficace pour aug- menter le nombre des ovulations chez la bre- bis.-
Caprins :
Lespréparations
hormonales lesplus
utilisées chez la chèvre sont PMSG en uneseule
injection
et FSH eninjections multiples (Revue :
Amoah etGelaye 1990)
mais, commechez les
bovins,
FSH tend à modifier de manière défavorable lesprofils
endocriniens des animaux.-
Equins :
Il est très difficile d’obtenir des ovula- tionsmultiples
chez lajument.
Les extraitshypophysaires équins
semblent lesplus
appro-priés
pour stimuler la croissance d’unpetit
nombre de follicules ovariens(Squires
et al1986).
La
superovulation
peut donc être obtenue chez les animauxdomestiques
avec des traite-ments
adaptés
àchaque espèce.
Ils peuvent êtrerépétés
à intervallerégulier
toutes les 6 à 10semaines augmentant ainsi la
production
d’oeufs ou
d’embryons
par donneuse. Toute-fois,
il existe uneimportante
variabilité indivi- duelle dans laréponse
aux traitements hormo-naux,
réponse qui
tend à diminuer avec leurrépétition, peut-être
à cause de la formationd’anticorps
contre les hormonesexogènes injectées.
4 / Fécondation Ill vitro
La fécondation in vitro
(FIV)
est un très bonoutil d’étude des mécanismes
biologiques
misen
jeu
dans la fécondation et ledéveloppement embryonnaire précoce
des mammifères. Sonapplication
enélevage
doitpermettre
la multi-plication
intensive deslignées
lesplus
intéres-santes, la
production
d’animauxtransgéniques
et le
pronostic
de la fertilité des mâles. La fécondation in vitro n’a été réussie que récem- ment chez les mammifèresdomestiques
et lespremiers jeunes
nésaprès
FIV sontâgés
demoins de 10 ans chez les bovins
(Brackett
et al1982),
5 ans chez les ovins(Cheng
et al1986),
les
caprins (Hanada 1985)
et lesporcins (Cheng
et al
1986),
et 1 an chez leséquins (Palmer
et al1990).
Pour la réussite de la FIV, il fautpréparer
convenablement à la fois les ovules(ovocytes)
et les
spermatozoïdes (figure 3). J.
Les ovocytes doivent être récoltés soit par
chirurgie,
directe ou sousendoscopie,
soit àl’abattage.
Ils le sont au moment de l’ovulationaprès
maturation in vivo ou bien ils peuvent êtreprélevés
directement dans les follicules ovariens avant l’ovulation et maturés in vitro dans un milieuapproprié.
Les
spermatozoïdes
doiventprovenir
de mâles donnant deséjaculats
de très bonne qua- lité avec unpouvoir
fécondant élevé(Fukui
etal
1988).
Ils sontpréparés spécialement
pour la FIV(Thibault
et Crozet1988).
Leur ultime maturation, ou «capacitation
»,qui
intervientaprès l’éjaculation,
alongtemps représenté
unedifficulté
majeure qui
n’a pu être surmontée in vitroqu’après
l’essai de nombreux milieux etde conditions
techniques
variées(Revue :
Firstet Parrish
1988).
Enbref,
des milieux efficaces pour lacapacitation
doiventpréserver
unemotilité
élevée,
faciliter la maturation membra- naire et augmenter lepourcentage
de spermato- zoïdesqui entreprennent spontanément
laréaction
acrosomique (fusion
de la membrane cellulaire et de la membrane externe de l’acro-some).
De fortes concentrations de spermato- zoïdes sont nécessaires pour obtenir lacapaci-
tation in vitro. C’est un processus
long (6
heures ouplus
pour le sperme de taureau oude
bélier)
mais,lorsqu’il
estaccompli,
les sper- matozoïdespénètrent
dans l’oeuf dans les minutesqui
suivent lemélange
desgamètes (Crozet
et al1987).
Avec des conditions conve-nables de
température,
demilieu,
de concentra-tion en
spermatozoïdes
et un rapport numéri-que
spermatozoïdes/ovocytes
correct, des tauxélevés de fécondation peuvent maintenant être obtenus chez la
plupart
des animaux domesti-ques.
5 / Transfert et manipulation
des embryons
Les
embryons
obtenus àpartir d’ovocytes superovulés
et fécondés in vivo ou in vitro sonttransplantés
dans des femelles receveuses pourse
développer
normalementjusqu’à
la nais-sance. Grâce à cette
technique,
il devientpossi-
ble d’utiliser des femelles d’un haut niveaugénétique
comme donneusesd’ovocytes
oud’embryons.
Ces « mèresgénétiques
» peuvent ainsiproduire
ungrand
nombre de descen- dants par des traitementsrépétés
de superovu-lation ;
lesgestations
sont ensuitepoursuivies
chez des « mèresbiologiques
» receveuses.5.
1 / Transfert d’embryons
Le transfert est
pratiqué
avec desembryons
de 5-8
jours,
soitchirurgicalement
parlaparo-
tomie chez toutes les
espèces domestiques,
soitde manière non
chirurgicale
par les voies natu- relles(vagin,
colutérin)
chez les bovins et leséquins.
Destechniques
delaparoscopie
ont étéproposées
récemment chez lespetits
ruminantsavec des
embryons
de 5 à 7jours (Revue :
Krae-mer
1989).
Elles ont été améliorées pour être utilisables avec desembryons
de 1 ou 2jours
chez les ovins(Vallet
et al1989).
Les pro- grammes commerciaux de transfert d’em-bryons,
mis enplace
chez lesbovins,
les ovinset les
caprins,
montrent que latechnique
estdisponible
enélevage
même si des améliora- tions sont encore nécessaires. Le taux de réus- site del’implantation
desembryons
transférésdevrait
pouvoir
êtreaugmenté
par co-transfertd’embryons
et de vésiculestrophoblastiques (obtenues
àpartir
d’annexe(trophoblaste)
dejeunes embryons
en voied’allongement)
comme cela a été fait chez les bovins. Cette amélioration est
probablement
due à une meil-leure « communication » entre la femelle rece- veuse et le matériel
embryonnaire grâce
à unsignal plus
efficace de ce dernier(Thatcher
etal
1985).
5.a / Traitement des embryons
En
respectant
des conditionstechniques pré-
cises, lesembryons peuvent
être stockés avant leur transfert. Ilspeuvent
aussi être traités pour desobjectifs spécifiques
entrant dans le cadre de programmes d’améliorationgénétique.
-
Congélation :
Lacongélation d’embryons
de 6-8
jours
estd’usage
courant chez les bovinsdepuis plusieurs
années. Elle estpossible
chezles ovins et les
caprins
et desjeunes
sont nés du transfertd’embryons congelés-décongelés,
mais très peu d’articles ont
rapporté
des taux de mise-bassupérieurs
à 50 % chez lespetits
ruminants
(Heyman
et al 1987, Baril et al1989).
Pour les
équins
et lesporcins,
lacongélation
des
embryons
est encore au stade du labora- toire. Lacongélation d’embryons plus jeunes
n’est pas encore faisable mais il est
possible
d’obtenir le
développement
in vitro d’aeufsfécondés
jusqu’au
stade morula oublastocystes
par culture sur des cellules de
l’épithélium
des trompes ou des cornes utérines(Rewe :
Rex-road
1989).
Cesblastocystes pourraient
alorsêtre
congelés
mais ceci n’a pas encore étépublié.
- Culture des
embryons :
La mise aupoint
de méthodes de culture desembryons
donnenon seulement une information
appréciable
surla
biologie
dudéveloppement embryonnaire précoce
desmammifères,
mais elleapporte
aussi les moyens d’un tri in vitro des
embryons
en fonction de leur
qualité.
Avec la culture in vitro, on pourra évaluerl’aptitude
desembryons
à survivre à lacongélation
et à ladécongélation,
aux divers traitements de sec-tion ou de
clonage,
ainsi que leurscapacités
àse
développer après
transfert dans des femellesreceveuses. Des tests efficaces de tri des
embryons après
l’utilisation de cestechniques
ne sont
cependant
pas encoredisponibles (Revue :
Butler etBiggers 1989).
La culture invitro des
embryons
sera aussi très utile dans les programmes detransgenèse
pour trier lesembryons
et ne transférer que ceuxqui
auront effectivementincorporé
desgènes étrangers (cf.
infra).
- Section des
embryons :
Toutes les cellulesqui proviennent
despremières segmentations après
lafécondation, depuis
les stades lesplus précoces jusqu’au
stademorula,
sontcapables
de redonner des
embryons
normaux. Aussi, lasection des très
jeunes embryons
a étéprati- quée
chez laplupart
desespèces domestiques (figure 4)
afind’augmenter
le nombre de des- cendantsgrâce
à unplus grand
nombre dedemi-embryons disponibles
pour le transfert soitisolément,
soit parpaires.
Eneffet, lorsque
des
paires
dedemi-embryons
sont transférées dans une receveuse, laproduction
totale denouveau-nés
augmente
et, dans les meilleuresconditions,
elle peut mêmedépasser
100 %(Bovins :
Seike et al 1989 ; Ovins : Chesné et al1987),
sans entraîner de free-martins chez les bovinspuisque
lesdemi-embryons
d’unepaire
donnée sont du même sexe.Le transfert est
pratiqué
avecdes embryons
de 5 à 8jours.
Différentsprocédés peuvent
êtreutilisés pour
sélectionner les
embryons
àtransplanter,
sexage parexemple,
oupour les
modifier,
mais ces
techniques
sont encore au
stade des
études de laboratoire.-
Sexage :
Il estpossible
aussi deprélever quelques
cellules desembryons
pour connaître le sexe des futursproduits.
Les éleveursappré-
cieront certainement de
pouvoir
transférer desembryons
de sexe connu. Bien des méthodesont été
proposées
pour déterminer le sexe desembryons.
Laplus prometteuse
est cellequi
faitappel
à des sondes d’ADNspécifiques
du chro-mosome Y
(Vaiman
et al1988).
La méthodepermet
de n’utiliserqu’un
toutpetit
nombre de cellulesembryonnaires
surlesquelles
estappli- quée
latechnique
dite de « PCR» (Polymerase
Chain
Reaction) qui amplifie
l’ADN(multiplica-
tion in vitro de la fraction intéressante
d’ADN).
On
regarde
si les celluleslient
la sondespécifi-
que du chromosome Y : une réaction
positive
n’est obtenue que chez les
embryons
mâles.Cette méthode est fiable et
rapide.
Elle devraitse
développer
pour êtrelargement
utilisée dansun
proche
avenir.La
technique
de « sexage » peut aussi êtreappliquée
auxspermatozoïdes,
non poursépa-
rer ceux
qui
sontporteurs
du chromosome Xou du chromosome Y mais pour vérifier l’effi- cacité des méthodes destinées à les
séparer.
Jusqu’à présent,
celles-ci se sont toutes avérées inefficaces chez les animauxdomestiques (Amann 1989). Toutefois,
le sexage des sperma- tozoïdes devrait devenir une réalitélorsque
latechnique
de tri réussie parJohnson
et al(1989)
chez le
lapin
à l’aide de lacytométrie
en flux(cellules
circulant dans une veineliquide, sépa-
rées selon leur contenu individuel en
ADN)
sera
adaptée
au sperme des autresespèces domestiques,
oulorsque
lestechniques
immu-nologiques (Booman
et al1989)
seront renduesplus performantes.
6 / Clonage animal
par transplantation embryonnaire
La
multiplication
des meilleurs animaux d’unepopulation
est essentielle pour la diffu- sionrapide
duprogrès génétique. Toutefois,
le transfertd’embryons
n’est pas encore assezefficace pour atteindre ce
but,
même associé à lasuperovulation répétée
des meilleures femelles et à la section de leursembryons
pouraugmenter le nombre de descendants. Le déve-
loppement
récent des connaissances sur l’em-bryologie
des mammifères apermis
de propo-ser de nouvelles
techniques qui
devraient per- mettre lareplication
d’ungrand
nombre d’ani-maux par la voie du
clonage.
Il a été montré que les noyaux des cellules résultants des
premières
divisions de l’oeuf oumême de celles de la masse cellulaire interne des
jeunes blastocystes
peuvent redonner unembryon
normallorsqu’ils
sonttransplantés
dans un ovocyte fraîchement ovulé dont le pro- pre noyau a été retiré
(figure 5).
Des nouveaunés issus de
transplantation
nucléaireembryonnaire
ont été obtenus récemment chez les bovins(Prather
et al1987),
les ovins(Wil-
ladsen
1986)
et lesporcins (Prather
et al1989).
C’est l’aboutissement d’une série de
techniques complexes
demicromanipulation
de cellules.Leur efficacité est, pour le moment, très limitée
Un ovocyte « receveur fraîchement ovulé est
prélevé (I).
Il est débarassé de ses chromosomes,ler
globule polaire (a) et plaque métaphasique (b),
par
aspiration
dans unemicropipette (11).
Les cel-lules d’un œuf&dquo; « donneur » de noyaux
(A),
austade 8 à 32 cellules, sont
séparées (B).
Une deces cellules est
placée
sous la zonepellucide
ducytoplasme
receveur(III).
Sa fusion avec le cyto-plasme (IV),
sous l’effet d’unchamp électrique,
donne un nouvel
embryon qui
sedéveloppera
comme un œuf normalement fécondé.
et doit être considérablement améliorée. En outre, il faut
souligner
que leclonage
animaln’est
possible qu’à partir
des cellulesembryon-
naires
qui
ont conservé toutes leurscapacités
dedifférenciation,
cellules dites «totipo-
tentes ». Il ne l’est pas avec des cellules d’ani-
maux adultes.
Des améliorations ont
déjà
étéapportées
à latechnologie
duclonage
pour en augmenter l’ef- ficacitéglobale
et il estpermis
de penser que cettetechnique
vaprendre
saplace
dans l’éco- nomie desproductions
animales. Leclonage
contribuera
largement
augain génétique,
même s’il ne crée pas lui-même de nouvelles combinaisons de
gènes
maisproduit
des sériesd’animaux
génétiquement identiques.
Il per- mettra, eneffet, (i)
de réduire letemps
de pas- sage du noyau central de sélection vers les trou- peauxd’utilisation, (ii) d’augmenter
l’efficacité de l’évaluation des caractèresgénétiques
inté-ressants comme ceux
qui
touchent à laproduc-
tion
laitière,
et(iii)
d’étudier les interactions entre lagénétique
et les facteurs de l’environ- nement, tels que la nutrition ou les conditionsd’élevage.
Ainsi, leclonage
animal devrait contribuer sans limitethéorique
à unplus
grand développement
duprogrès génétique.
Ilest même
possible
de cloner desembryons
eux-mêmes
produits
declonage (Bondioli
et al1990).
Par contre, il faudra êtreparticulière-
ment attentif dans le choix des animaux
qui
seront à
l’origine
des clones et avoir le maxi-mum de moyens pour en vérifier la
qualité
afind’éviter tout
risque
de diffusion degènes
dont les effets seraient défavorables.7 / Animaux transgéniques
Le transfert de
gènes
ne peut pas être consi- déré comme unetechnique
dereproduction
ensoi
puisqu’il
consiste àmanipuler
des oeufs aumoment de la fécondation ou très peu de temps
après (microinjection
d’ADN dans l’un des pro- noyaux des oeufs fécondés ou dans les noyauxd’embryons
au stade 2cellules).
Il semble tou- tefois normal d’en discuter dans cet article carles
progrès
de latechnologie
de IADN recombi- nant rendentpossible
l’insertion degènes étrangers
dans legénome
d’animaux domesti- ques pour modifier leurpotentiel génétique.
L’objectif
est d’introduire desgènes
nouveauxqui
amélioreraient certainescaractéristiques importantes
auplan économique,
telles que la résistance auxmaladies,
laproduction
deviande,
de lait ou de laine... Chacun a enmémoire les souris
géantes
obtenues par l’in- sertion dugène
de l’hormone de croissance d’une autreespèce
au moment de la féconda- tion(Palmiter
etar1982).
Certains ontpensé
que des
changements comparables pourraient
être obtenus chez les mammifères
domestiques.
Plusieurs
expériences
ont été conduites chez les ovins et lesporcins
pourproduire
des ani-maux de
plus grande
taille et pour améliorer laqualité
des carcasses. C’était une vueoptimiste
des choses dans la mesure où le taux de succès est extrêmementfaible,
environ1/100,
et que très peu d’animauxtransgéniques
ont pu êtreproduits jusqu’à présent
chez lesespèces
inté-ressantes sous
l’angle économique.
Plusimpor-
tant,l’ingénierie
moléculaire maladaptée
deces
gènes
a eu desconséquences physiologi-
ques défavorables sur les animaux chez
qui
ilsont été introduits
(Pursel
et al1990).
Eneffet,
les
gènes étrangers
doivent être convenable-ment
placés
et leurexpression
correctement contrôlée pour donner les résultats attendus.Jusqu’à présent,
ceci est extrêmement difficileet la maîtrise de
l’ingénierie
moléculaire desgènes
devra êtrebeaucoup plus
avancée pour que deschangements significatifs
desperfor-
mances animales
puissent
être obtenus de manièrerégulière (Pursel
etai1990,
Wilmut et al1990). Cependant,
des succès notoires ont été obtenus récemment avec l’obtention de bre- bistransgéniques
dont le lait contenait des composantsqui
normalement nes’y
trouventpas, comme des
protéines
humaines d’intérêtthérapeutique qui peuvent
ainsi êtreproduites
en
grande quantité (Wilmut
et al1990).
8 / Perspectives
Cette revue a
présenté
lesprogrès
d’intérêt fondamental ouappliqué
réalisés enreproduc-
tion animale au cours des dernières décennies.
De nouvelles
techniques
sontrégulièrement
mises en ceuvres dans les programmes d’amé- lioration
génétique
du bétail de nombreux pays, même si certaines ne sont encore que modérément efficaces au titre de lareproduc-
tion comme l’insémination artificielle des bovins où les taux de réusssite en
première
insémination artificielle restent voisins de 50- 55 % endépit
des nombreux travaux réalisés pour les améliorer. Certainestechniques
néces-sitent encore
d’importants progrès
avant d’êtrelargement
utilisées enproduction animale,
comme le sexage ou le
clonage
desembryons,
et leur coût par rapport au
profit
attendu condi- tonnera leur utilisation.Chez le
mâle,
lacongélation
de la semencenécessite des recherches
complémentaires
pour laplupart
desespèces
et la réduction du nom-bre des
spermatozoïdes
par dose est unobjectif pratique important.
Dansl’avenir,
le sexage desspermatozoïdes
sera demandé chez tous les animauxdomestiques, après
lespremiers
résul-tats
prometteurs qui
viennent d’être obtenus chez lelapin (Johnson
et al1989).
Une meil-leure conservation du
pouvoir
fécondant desspermatozoïdes après
leurdépôt
dans les voiesgénitales
femellespermettrait
depratiquer
l’in-sémination artificielle
indépendamment
de lapériode
d’cestrus(une
fois en début de saisonde
reproduction,
ou une fois au hasard à cha-que
cycle aestrien).
Cela rendraitpossible
l’amélioration
génétique
par le recours à l’insé- mination artificielle en conditionsd’élevage
extensif. Tout
progrès
dansl’appréciation pré-
coce de
l’aptitude
à lareproduction
aes mâlesou de leurs
éjaculats
aurait aussi desrépercus-
sions considérables. Une vue
plus
futuristeencore de l’insémination artificielle serait l’uti- lisation de sperme
déshydraté,
évitant latechnologie
lourde et onéreuse de lacongéla-
tion dans les pays où l’azote
liquide
n’est pas facilementdisponible. Toutefois,
le seul résul- tatpositif
obtenu il y a de nombreuses annéesavec cette
technique
n’ajamais
pu êtrerépété,
même par ses auteurs
(Meryman
etKafig 1963),
et aucune
percée
réelle n’a étéenregistrée
surce
sujet.
Chez la
femelle,
enplus
d’une bonne maî- trise de l’œstrusqui
demeure unobjectif prati-
que
important,
la faible efficacité de laproduc-
tion
d’ovocytes
pour le transfertd’embryons,
lafécondation in vitro ou le
clonage animal,
estun facteur limitant de l’amélioration
génétique
par la voie femelle. Des
progrès
dans laconnaissance de la
biologie
de l’ovaire(folli-
cules ovariens et
ovocytes)
seront déterminants.Il est
permis
de penserqu’au
siècleprochain
les meilleures femelles seront
régulièrement
traitées pour donner un
grand
nombre d’ovo-cytes congelables
et de bonnequalité
en vue dutransfert
d’embryons après
fécondation avecdes
spermatozoïdes
sexes, ou pourproduire
des séries
d’embryons
clonés... Pour accroître leurs chancesd’implantation
chez les femellesreceveuses, les
embryons
seront transférés parpaires,
avec des vésiculestrophoblastiques
additionnelles obtenues in vitro par culture de cellules du
trophoblaste,
afind’augmenter
lesignal embryonnaire
nécessaire à l’établisse-ment de la