Seconde Thème - La Terre, la vie et l’organisation du vivant
V. BLANCHE - G.BRIDON - Modifié d’après J.CARTIER
Activité 10 : Quels mécanismes évolutifs permettent d’expliquer les variations de la biodiversité ? Problème 3 : Comment la communication intraspécifique contribue-t-elle à l’évolution de la biodiversité ?
Document 1 : les chauves-souris de l’espèce Rhinolophus mehelyi
Certaines espèces de chauves-souris se nourrissent d’insectes qu’elles chassent en volant. Et ce sont d’excellents chasseurs : la plupart des insectes qu’elles croisent n’en réchappent pas.
Mais, il existe une exception : les chauves-souris de l’espèce Rhinolophus mehelyi (RM) qui ne sont pas de bons chasseurs. Elles semblent ne pas voir la plupart des insectes et par conséquent elles doivent passer beaucoup plus de temps à chasser pour parvenir à se nourrir.
Mais on a découvert que parmi cette espèce, certains individus de l’espèce RM sont tout de même de bons chasseurs. Si ces individus chassent mieux, ils devraient vivre plus longtemps, posséder davantage d’énergie que leurs congénères mauvais chasseurs et donc se reproduire plus souvent. Si tel était le cas, le caractère « bon chasseur » devrait être naturellement sélectionné et peu à peu devenir de plus en plus fréquents au sein de cette espèce.
Mais, paradoxalement, ce n’est pas du tout ce qui se passe : générations après générations on observe toujours beaucoup plus de mauvais chasseurs que de bons chasseurs.
Document 2 : l’efficacité de la chasse des chauves-souris
Lorsqu’elles volent, les chauves-souris n’utilisent pas leur vue pour repérer les insectes, elles se fient à leurs oreilles. Concrètement elles poussent des cris qui se réfléchissent sur les insectes passant dans le champ du son. Cette réflexion forme un écho que les chauves-souris entendent et qu’elles utilisent pour localiser l’insecte. C’est ce qu’on appelle l’écholocalisation.
On a découvert que plus les cris sont aigus, plus ils sont atténués au cours de leur propagation dans l’air et, par conséquent, moins ils portent loin dans le milieu. Cela conditionne l’efficacité de la chasse, comme le montrent les schémas ci-dessous.
Cri peu aigu Cri très aigu
La chauve-souris repère les deux insectes et peut donc les chasser tous les deux.
La chauve-souris ne repère que l’insecte le plus proche.
Elle ne pourra donc chasser que celui-ci.
Seconde Thème - La Terre, la vie et l’organisation du vivant
V. BLANCHE - G.BRIDON - Modifié d’après J.CARTIER Document 3 : comparaison des cris de deux espèces de chauves-souris
À l’aide du logiciel AUDACITY on peut écouter et déterminer la fréquence du cri des chauves- souris.
Une fois qu’un enregistrement est affiché il faut le sélectionner entièrement à l’aide de l’outil de sélection, puis aller dans Analyse et cliquer sur Tracer le spectre.
On obtient alors une analyse de fréquence, comme dans l’exemple ci-contre. Pour connaître la fréquence principale (en Hz) du cri il faut positionner la souris (qui apparaît sous la forme d’une croix) sur le pic le plus haut et relever la fréquence de la valeur du cruseur.
Plus la fréquence est élevée plus le cri est aigu.
Document 4 : expérience avec des femmes Rhinolophus mehelyi (RM)
Des chercheurs ont réalisé l’expérience décrite par l’image ci-contre.
Ils ont placé des chauves-souris femelles de l’espèce RM face à deux compartiments contenant chacun un haut-parleur diffusant les cris de chauves-souris mâles de la même espèce d’un bon chasseur et d’un mouvais chasseur.
Les chercheurs ont alors observé si les chauves- souris femelles se dirigeaient davantage vers un compartiment plutôt que vers un autre.
D’après l’équipe de Sebastien J. Puechmaille dans Plos One
Résultats de l’expérience :
Chauve-souris femelle
COMPARTIMENT 1 COMPARTIMENT 2
Haut-parleur diffusant les cris d’une chauve- souris mâle bon chasseur
Haut-parleur diffusant les cris d’une chauve- souris mâle mauvais chasseur
Compartiment 1 Compartiment 2 Nombre de fois où une chauve-souris femelle se dirige vers le compartiment
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