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L'industrialisation durable et la diversification de l'Afrique à l'ère du numérique : document de travail COM 2020

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Texte intégral

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Conseil économique et social

Distr. générale 8 janvier 2019 Français

Original : anglais

Commission économique pour l’Afrique

Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique

Trente-neuvième réunion Addis-Abeba, 18-20 mars 2020 Point 6 de l’ordre du jur provisoire* Questions statutaires

L'industrialisation durable et la diversification de l'Afrique à l'ère du numérique

Document de travail COM 2020 I. Messages clefs

1. Les messages clefs sont les suivants :

a) Pour financer les objectifs de développement durable de l'Afrique, il conviendra d'actualiser les stratégies de viabilité de la dette et d'accroître les flux de recettes publiques, tout en relevant les défis et en tirant parti des opportunités de croissance offertes par les changements climatiques et le numérique.

b) Les changements climatiques et le numérique sont deux grands bouleversements qui ont modifié le processus d'industrialisation traditionnel et qui doivent être pris en compte dans la planification du développement en vue d'une croissance durable.

c) Le numérique ouvre de nouvelles frontières pour l'industrie manufacturière, notamment les technologies telles que l'impression 3D, qui devraient permettre aux petites entreprises africaines de mener des activités dans ce secteur et d'accéder à des marchés éloignés grâce au commerce électronique. Les technologies numériques peuvent également contribuer à améliorer l'efficacité de la production et le contrôle des ressources afin de promouvoir une croissance plus verte.

d) Le numérique modifie les services, en les rendant plus facilement exportables et en augmentant la croissance de leur productivité. Les services numériques en Afrique sont actuellement modestes, mais en pleine expansion.

e) Si le numérique peut se renforcer dans l'agriculture, il peut être porteur de transformation, stimuler la productivité des 60 % de la main-d'œuvre agricole qui subit l'incidence de la pauvreté la plus forte sur le continent, réduire le coût net des importations alimentaires et améliorer la résilience du secteur aux phénomènes climatiques.

* E/ECA/COE/39/1.

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f) La mise en œuvre de services numériques pour résoudre les problèmes que posent les effets des changements climatiques en Afrique devrait être considérablement renforcée, en particulier pour la production et la diffusion de l'information climatique et la facilitation de l'accès en temps réel à cette information et aux systèmes d'alerte rapide, et pour l'offre de solutions climatiques adaptées et rentables aux populations, en particulier celles des zones reculées.

g) La croissance verte offre une occasion de maximiser les atouts du numérique et d'impulser une industrialisation et une diversification durables des économies africaines. Pour tirer parti de ces atouts, les pays africains doivent associer politiques d'industrialisation et du numérique aux stratégies de croissance verte, et les mettre en œuvre de manière intégrée.

II. Introduction : contexte macroéconomique

2. La croissance en Afrique affiche un regain, quoique modeste, dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale et de prix des produits de base moins élevés que prévu. La croissance de son produit intérieur brut (PIB) devrait passer de 2,8 % en 2019 à 3,3 % en 2020, mais avec des écarts importants entre les régions, une amélioration en Afrique de l'Est et en Afrique du Nord, et un ralentissement en Afrique australe.

3. L'Afrique est en quête d'un équilibre financier. La réalisation de ses objectifs de développement durable d'ici à 2030 nécessitera un financement supplémentaire, de l'ordre de 10 % de son PIB total. Ses recettes fiscales restent toutefois faibles, à 14,8 % du PIB en 2018. Et sa dette risque d'atteindre des niveaux insoutenables, le ratio dette/PIB atteignant 59,6 % en 2019.

4. Depuis 2005, la composition de la dette change et passe de prêts à des conditions favorables à des prêts à des conditions non favorables, et à partir de 2014, la dette s'est accumulée à un rythme moyen de 9 % par an, un certain nombre de pays atteignant des niveaux de surendettement qui suscitent des inquiétudes quant à la viabilité de la dette.

5. La viabilité de la dette exige une augmentation des recettes. Dans son Rapport économique sur l'Afrique 2019 (CEA, 2019), la Commission économique pour l'Afrique recense cinq sources de revenus qui pourraient aider à combler le déficit de financement des objectifs de développement durable : l'adoption d'une politique budgétaire appropriée, l'imposition de taxes aux secteurs difficiles à atteindre, l'augmentation des recettes non fiscales, l'utilisation des technologies de l'information pour renforcer l'administration fiscale et la mise en place de politiques visant à lutter contre l'érosion de la base d'imposition et le déplacement des profits.

6. Toutefois, les chocs d'origine météorologique dus aux changements climatiques font peser de graves menaces macroéconomiques. En mai 2019, le cyclone Idai a frappé le Malawi, le Mozambique et le Zimbabwe, suscitant des pressions budgétaires indues sur les gouvernements respectifs occupés à répondre aux besoins humanitaires et à réhabiliter les infrastructures endommagées. Au cours du deuxième semestre, la sécheresse dans ces mêmes régions a, du fait de la persistance de pénuries alimentaires, entraîné une hausse de l'inflation et, par conséquent, des pressions budgétaires, les gouvernements ayant importé des denrées alimentaires pour faire face aux pénuries dues à une faible production agricole.

7. Les changements climatiques risquent d'aggraver les difficultés liées à la viabilité de la dette et de compromettre la stabilité macroéconomique et les acquis sociaux obtenus en Afrique ces deux dernières décennies. Il est donc impératif que l'Afrique ne continue pas à faire comme si de rien n'était, mais plutôt qu'elle prenne, contre les conséquences néfastes possibles des changements climatiques, des mesures dans lesquelles les technologies numériques pourraient jouer un rôle essentiel pour

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20-00028 3 /17 relever les défis interdépendants du développement durable et de la lutte contre les

changements climatiques.

8. Le présent document de travail comprend deux parties : la première étudie comment les changements climatiques et les technologies numériques changent le monde dans lequel les modèles traditionnels de croissance ont fonctionné ; et la seconde présente, dans ce contexte, les éléments possibles d'une stratégie de développement sur plusieurs axes d'industrialisation durable et de diversification. Il montre ainsi que le chemin traditionnel vers le développement n'est pas une option ; L'Afrique doit se préparer de manière proactive au nouvel avenir qui l'attend.

III. Scénarios de changements climatiques : impact macroéconomique

9. Les économies africaines dépendent de secteurs sensibles au climat (agriculture, énergie, eau et industries extractives). Les changements climatiques se manifestent par a) une augmentation de la fréquence et de l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations et canicules) ; b) une variabilité saisonnière ; et c) une modification des habitats et des zones agroécologiques. Ils peuvent ainsi mettre en péril toute la chaîne de valeur de l'industrialisation.

10. Le réchauffement climatique a déjà atteint 1,1°C au-dessus des niveaux préindustriels (avec un réchauffement localisé beaucoup plus élevé en Afrique), et la période de cinq ans (2015-2019) a été la plus chaude jamais enregistrée. L'Accord de Paris vise à limiter les températures moyennes mondiales à "bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels" et à poursuivre les efforts pour "limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels" par des contributions volontaires déterminées au niveau national à l'action climatique.

Cependant, les contributions soumises par les pays à ce jour précipitent le monde vers un réchauffement climatique de 3°C ou plus d'ici 2100, ce qui signifie un réchauffement nettement plus important pour l’Afrique. Même si le réchauffement climatique était maintenu à 1,5°C, l'Afrique continuerait de subir une augmentation des températures et une irrégularité des précipitations, avec des pertes de rendement des cultures de base.(WMO, 2019)(CAT, 2019)(IPCC, 2019)

11. Les changements climatiques ont de véritables conséquences sur la vie des populations en Afrique, par les perturbations des économies nationales, l'aggravation des déficits publics et l'augmentation des coûts et des impacts négatifs sur la santé, les moyens de subsistance et les écosystèmes.

12. Selon les estimations du scénario de réchauffement élevé, la Mauritanie devrait faire partie des cinq premiers pays à subir une réduction importante du PIB d'ici 2050, tandis que le Burkina Faso, la Gambie, le Mali, la Mauritanie et le Niger auraient à faire face à une baisse du PIB par habitant de plus de 15 % d'ici 2050 (BAD, CEA et PNUE, 2019). Ces pertes pourraient atteindre 19,8 % pour le Niger, tandis que le Sénégal, tirant parti d'une augmentation plus lente de la température le long de sa côte, pourrait connaître une baisse relativement moindre d'environ 5,7 %.

13. Les changements climatiques auront également des effets dévastateurs sur les facteurs qui favorisent l'industrialisation en Afrique, notamment les infrastructures, l'énergie, l'eau et les matières premières. S'agissant par exemple des infrastructures, les phénomènes inhabituels d'El Niño et de La Niña de 2015 et 2016 liés aux changements climatiques ont eu un impact dévastateur sur la production d'énergie hydroélectrique du barrage de Kariba - qui fournit la majeure partie de l'électricité consommée au Zimbabwe et en Zambie - ce qui avait provoqué l'arrêt des approvisionnements au début de 2016. Cette situation a eu des répercussions sur divers secteurs de l'économie, occasionnant des pertes de production et de revenus.

14.

Les impacts des changements climatiques sur les infrastructures (et par conséquent sur l'industrialisation) montrent que la non-intégration de ces

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phénomènes dans la planification et la conception d'infrastructures électriques et hydrauliques pourrait entraîner des pertes de recettes d'hydroélectricité de 5 à 60 % (selon le bassin) et des augmentations de dépenses de consommation d'énergie pouvant atteindre le triple des valeurs de référence correspondantes. (World Bank, 2015).

Industrialisation et diversification dans la nouvelle économie climatique

15. Lors de l'industrialisation de l'Europe et de l'Amérique du Nord au cours des XVIIIe et XIXe siècles, et des miracles de la croissance asiatique et chinoise du XXe et du début du XXIe siècle, l'utilisation intensive du carbone par les pays concernés a non seulement alimenté leur transformation économique, mais elle a, dans le même temps, contribué à la dégradation de l'environnement et au réchauffement climatique.

Les changements climatiques sont une conséquence des échecs dans la manière dont les économies du monde ont été configurées au cours des années.

16. Les défis que les changements climatiques posent à l'industrialisation et au développement peuvent toutefois se muer en opportunités de développement si les pays adoptent une nouvelle approche de l'économie des changements climatiques.

Cette approche favorise une réduction de l'intensité des intrants (moins d'émissions et de déchets par unité de production) ; vise à résister aux effets néfastes des changements climatiques et à contribuer à leur atténuation ; se donne un sens économique et ne nécessite pas de compromis coûteux ; tire parti de l'évolution des nouvelles technologies (y compris le numérique) ; contribue à accroître la productivité et la compétitivité à l’échelle internationale offre des possibilités d'inclusion plus importantes ; contribue à réduire les effets sur l’environnement ; et présente des avantages, non seulement pour la génération actuelle, mais aussi pour les générations futures, parce que les décisions prises aujourd'hui circonscrivent les stratégies de développement possibles.

17. À cet égard, pour dynamiser son industrialisation, l'Afrique peut tirer parti de ses abondantes ressources en énergie renouvelable et de la baisse des coûts des technologies d'exploitation des énergies renouvelables. Cette stratégie permettra de réduire les effets sur l'environnement, de créer plus d'emplois et de contribuer à la réduction des émissions à l'échelle mondiale.

18. Pour industrialiser l'Afrique, une nouvelle approche de l'économie des changements climatiques est une option "sans regret" qui assurera à l'Afrique une place centrale dans l'économie mondiale. Par exemple, la République démocratique du Congo - qui dispose d'abondantes ressources minérales, dont le cobalt et le coltan - pourrait tirer parti de l'action climatique mondiale pour développer son industrie des batteries et répondre à la hausse attendue de la demande de véhicules électriques dans le cadre de l'action climatique.

19. En fait, la lutte contre les changements climatiques pourrait générer des retombées économiques de 26 000 milliards de dollars d'ici 2030, plus d'emplois, des avantages pour la santé grâce à la réduction de la pollution atmosphérique et de meilleures opportunités pour les femmes et les jeunes (Nouvelle économie climatique, 2018).

20. Il s'agit ici d'un programme et d'une opportunité de croissance que l'Afrique ne peut se payer le luxe de manquer si elle doit réaliser ses aspirations de développement telles qu'énoncées dans divers plans de développement nationaux, y compris le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l'Agenda 2063 de l'Union africaine : l'Afrique que nous voulons.

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20-00028 5 /17

IV. Numérique et industrie 4.0

A. Caractéristiques d'un monde en voie de numérisation

21. La "numérisation" s'entend ici de la transformation des activités économiques par l'application des technologies numériques de la "quatrième révolution industrielle" (figure I).

Figure I

Caractéristiques de l'industrialisation de l'industrie 1.0 à l'industrie 4.0

Source : Adapté de CEA, FES et HCDH (2019).

B. Numérisation et automatisation de l'emploi

22. Les technologies numériques permettent et entraînent directement l'automatisation des tâches de routine. Les emplois que représentent ces tâches de routine risquent d'être détrônés par ces technologies, tout comme les emplois des tisserands artisanaux avaient été remplacés par le métier à tisser de la première révolution industrielle. L'ampleur estimée de ce basculement varie selon les études : certains s'attendent à ce que 47 % des emplois aux États-Unis soient menacés (Frey et Osborn, 2017) ; 57 % dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (Oxford Martin School, 2018) ; ou 69 % en Inde, 77 % en Chine et 40 à 60 % dans l'Union européenne. D'autres études récentes indiquent que seulement 6 à 12 % des emplois risquent d'être entièrement automatisés (Arntz, Gregory et Zierahn, 2016), mais que 50 % des tâches liées à ces emplois pourraient être automatisées par la technologie actuelle (Bughin, Manyika et Woetzel, 2017).(Bowles, 2014)

23. Ces prévisions apparaissent provisoirement dans les données. La part de l'emploi total dans l'industrie manufacturière a lentement diminué, passant de 15,3 % en 2000 à 14,2 % en 2018, et elle devrait tomber à 13,2 % en 2022, selon les projections de l'Organisation internationale du Travail (OIT) (figure II).

Industrie 1.0 (XVIIIè siècle)

Mécanisation, machine à vapeur et métier à tisser →passage de l'artisanat à la production mécanique

Industrie 2.0 (XIXè siècle)

Energie électrique →production à la chaîne et production de masse

Industrie 3.0 (XXè siècle)

Electronique, technologies informatiques→production automatisée et en réseau

Industrie 4.0 (XXIè siècle à ce jour)

Intelligence artificielle, automatisation avancée et robotique, impression 3D, mégadonnées et commerce électronique →production automatisée privilégiant l'immatériel et la "servicification" de la production

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Figure II

Part de l'emploi total au niveau mondial dans l'industrie manufacturière, par région

f = prévision de l'OIT.

Source : Calculs de l'auteur selon les données de l'OIT (2019).

24. À ce jour, cette baisse est intervenue en grande partie dans les pays à revenu élevé, qui ont perdu un peu plus de 13 millions d'emplois manufacturiers depuis 2000 (une régression de 17 %), même si plus récemment, la Chine - qui regroupe 36 % des emplois manufacturiers du monde - a également perdu plus de 9 millions d'emplois manufacturiers depuis son niveau record enregistré en 2014 dans ce secteur.

C. Numérisation et transfert de la valeur industrielle vers des services spécialisés

25. Les technologies numériques accordent une place plus importante aux biens incorporels (recherche-développement, design, modèles, logiciels, études de marché et stratégies de marque) et aux bases de données (Haskel et Westlake, 2018).

Quoiqu'au cœur de la production industrielle, ces biens incorporels sont plus proches de ce que l'on considère généralement comme des "services", brouillant ainsi les frontières traditionnelles entre les biens et les services dans le processus de fabrication (Mayer, 2018).

26. Par conséquent, l'industrialisation n'est plus ce qu'elle était : les changements apportés au lieu où se crée la valeur et aux moyens de la saisir réduisent la part de la valeur que représentait traditionnellement la production manufacturière. Une part plus importante de la valeur de l'industrie manufacturière se déplace vers les services de pré et de post-production. Dans la pré-production, la conception assistée par ordinateur et axée sur les données procure plus de valeur. Dans la post-production, les services intégrés aux logiciels et les services après-vente améliorés représentent plus de valeur (figure III).

27. L'effet cumulé est la réduction de la capacité d'industrialisation fondée sur le secteur manufacturier comme stratégie d'absorption d'une main-d'œuvre peu qualifiée abondante.

pays à haut revenu Asie (pays à haut revenu non

compris) Chine Afrique Reste du monde

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

14%

16%

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20-00028 7 /17 Figure III

Chaîne de valeur manufacturière traditionnelle (ligne pointillée) et production manufacturière numérisée (ligne continue)

Source : CNUCED (2019).

D. La fracture numérique en Afrique

28. La capacité de l'Afrique à adopter les technologies numériques est limitée par la fracture numérique à laquelle elle est confrontée avec une bonne partie du monde, et par les problèmes d'électricité persistants, qui, en 2018, ont fait figurer 32 pays africains parmi les 50 derniers dans la sous-catégorie " Accès à l'électricité " de l'indice Doing Business de la Banque mondiale. Cependant, l'Afrique rattrape son retard dans les indicateurs numériques de base. Il y a dix ans, seuls 4 % des Africains utilisaient l'Internet ; ce pourcentage est monté rapidement et a atteint 24 % en 2018.

Figure IV

Part des personnes utilisant l'Internet, en pourcentage, 2005-2018

* Estimation.

Source : Calculs de l'auteur selon les données de l'UIT (2019).

29. Toutefois, des inégalités importantes subsistent, les zones urbaines étant beaucoup plus connectées que les zones rurales, et les inégalités entre les femmes et les hommes en matière d'accès à l'Internet montrant que, dans ce domaine, l'Afrique subsaharienne (les données n'étaient pas disponibles pour l'ensemble du continent) se classe en moyenne au deuxième rang (après l'Asie du Sud) pour ce qui est de la 0

10 20 30 40 50 60

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 *2018 Africa World

Afrique Monde

Valeur ajoutée

Pré-production

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possession de téléphones mobiles et de l'utilisation de l'Internet mobile (Banga, 2019) (figure V).

Figure V

Personnes utilisant l'Internet, par sexe, des pays africains pour lesquels des données de l'UIT ventilées par sexe sont disponibles, dernière année disponible

Source : Calculs de l'auteur selon les données de l'UIT (2019).

30. Les pays africains sont également en retard en matière d'utilisation de technologies numériques plus avancées - telles que les applications d'informatique en nuage et de commerce électronique - et de déploiement de technologies intelligentes comme les robots et les imprimantes 3D. En 2017, les importations de biens des technologies de l'information et de la communication ne représentaient que 5 % des importations de marchandises en Afrique, contre une moyenne mondiale de 13 %. La part des robots vendus en Afrique en 2015 (environ 0,2 % des ventes mondiales) était 15 fois inférieure à sa part dans le PIB mondial (environ 3 %) (Banga, 2019). (ECA, FES and OHCHR, 2019)(UNStat, 2019)

V. Une stratégie de développement sur plusieurs axes de diversification et d'industrialisation durable et

résiliente aux phénomènes climatiques à l'ère numérique

31. Les changements climatiques et la numérisation sont deux bouleversements majeurs du processus d'industrialisation traditionnel. L'industrie manufacturière continuera de jouer un rôle important dans la création d'emplois et la croissance des économies africaines, en particulier si elle peut être "écologisée, plus propre et modernisée" grâce aux technologies numériques, en tirant parti du vaste marché de consommation africain en pleine croissance au travers de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et d'une industrialisation fondée sur les produits de base. Parallèlement, la numérisation offre de nouveaux moteurs pour diversifier les économies africaines et créer les possibilités d'emploi importantes nécessaires, et les villes intelligentes peuvent contribuer à l'adoption de ces nouvelles technologies.

0 10 20 30 40 50 60 70

Male Female

Angola Botswana Burundi Cabo Verde Djibouti Égypte Malawi Maurice

Cameroun Niger Togo Zimbabwe

Femelle

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A. Possibilités d'écologisation et de modernisation de l'industrie manufacturière traditionnelle

32. Des possibilités existent pour l'adoption de nouvelles modalités en faveur d'une industrie manufacturière plus écologique à l'ère numérique. Des technologies telles que l'impression 3D offrent aux petites entreprises et aux entrepreneurs africains la possibilité de s'engager dans des activités manufacturières selon des modalités autrefois propres aux grandes entreprises publiques (Akileswaran et Hutchinson, 2019). Par exemple, Kijenzi utilise l'impression 3D pour fournir des composants médicaux aux cliniques rurales du Kenya, et l'impression 3D d'Akhani utilise une série de techniques en Afrique du Sud.

33. De même, les technologies numériques dans les domaines du marketing, des transactions et de la logistique, telles que celles que proposent les plateformes de commerce électronique, peuvent aider les micro, petites et moyennes entreprises africaines à accéder à des marchés éloignés selon des modalités traditionnellement réservées aux très grandes entreprises d'envergure transnationale. La JClassy du Ghana, par exemple, utilise Instagram pour commercialiser des produits pour des commandes internationales directes.(MacLeod, 2017)

34. D'autres technologies, telles que la conception assistée par ordinateur et la numérisation 3D, peuvent faciliter la rétro-ingénierie dans l'industrie manufacturière traditionnelle. Si la rétro-ingénierie a longtemps constitué une stratégie d'industrialisation pour les pays comme la République de Corée et la Chine, les technologies numériques facilitent relativement cette pratique.

35. Cependant, l'industrie manufacturière traditionnelle doit de plus en plus être alimentée par l'accès à des sources d'énergie propres et renouvelables. Qui dit croissance verte dit utilisation rationnelle de l'énergie et des ressources naturelles, et réduction des déchets et de la pollution de l'environnement. La numérisation peut favoriser une utilisation plus intelligente des énergies renouvelables, des systèmes de transport et des processus de production et de distribution. Elle peut ainsi contribuer à accroître l'efficacité énergétique et à réduire les émissions de gaz à effet de serre.(IISD, 2010)

36. Les pays doivent assurer la mise en œuvre synergique des politiques de développement industriel, de numérisation et de croissance verte. De nombreux pays ont adopté des politiques d'industrialisation et formulent de plus en plus souvent des cadres nationaux de numérisation. Ce qui pose problème, c'est que beaucoup doivent encore élaborer et mettre en œuvre des politiques et des stratégies de croissance verte.

37. Dans les pays où elles ont été adoptées, les stratégies de croissance verte constituent le fondement nécessaire d'une industrialisation durable. Comme exemples de cadres de croissance verte, on peut citer la stratégie d'économie verte résiliente aux phénomènes climatiques de l'Éthiopie, la stratégie et le plan de mise en œuvre de l'économie verte du Kenya, l'AKOBEN du Ghana, l'accord sur l'économie verte de l'Afrique du Sud et la stratégie de développement de la croissance verte de l'Ouganda.

B. Industrialisation verte fondée sur les produits de base

38. L'industrialisation fondée sur les produits de base a longtemps été une voie alternative pour le développement de l'Afrique au-delà de l'industrie manufacturière traditionnelle à forte intensité de main-d'œuvre (CEA, 2013 ; 2015). En ajoutant de la valeur à leurs matières premières au niveau local, les pays africains peuvent favoriser la diversification et la croissance. Il convient à présent d'accorder une attention plus particulière aux produits de base susceptibles de tirer profit de la croissance verte, le cobalt par exemple, pour les batteries et l'énergie propre.

39. La numérisation offre également des opportunités ici. Les technologies numériques ouvrent de nouvelles voies pour créer de la valeur aux étapes de la pré-

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production et de la post-production, au travers, par exemple, des révisions des processus de production fondées sur des données et assistées par ordinateur et des services après-vente à distance. Par exemple, les processus de production de café au Soudan du Sud ont pu être améliorés par TechnoServe grâce à l'utilisation de l'imagerie satellitaire (Financial Times, 2016). Si les pays africains peuvent de plus en plus adopter ces technologies numériques, ils pourront sans doute accorder davantage de valeur à leurs exportations fondées sur les produits de base et mieux assurer leur viabilité.

40. Toutefois, il convient de veiller de plus en plus à promouvoir une utilisation durable des ressources de base africaines : selon les estimations, 45 % des poissons d'eau douce et 58 % des espèces végétales d'eau douce seraient surexploités, et 21 % de toutes les espèces d'eau douce seraient menacées (PNUE-WMC, 2016). La numérisation peut mettre à contribution les systèmes de télédétection et les réseaux de capteurs intégrés pour renforcer la surveillance, la mesure et la gestion des systèmes naturels, humains et bâtis de l'environnement physique.(IISD, 2010)

C. Opportunités de la numérisation dans les services

41. La numérisation modifie les services. Traditionnellement, le secteur des services portait sur les biens non échangeables : les produits manufacturés pouvaient être vendus contre des devises, mais les coupes de cheveux ne le pouvaient pas. Les canaux numériques de prestation de services permettent d'offrir des services au-delà des marchés du travail locaux. Depuis 2018, les services numériques représentent 2 900 milliards de dollars à l'échelle mondiale. Bien que des exportations de ce type en provenance d'Afrique soient actuellement peu importantes, elles sont en augmentation (figure VI). (UNCTAD, 2019)

Figure VI

Exportations de services numériques, 2005-2018 (nombres indices, 2005=1)

Source : Calculs de l'auteur selon les données de la Division de statistique (2019).

42. Le travail sur plateforme est une caractéristique nouvelle des services numériques, qui permet aux clients d'externaliser des tâches auprès d'un large éventail de collaborateurs potentiels à l'échelle mondiale. Les plateformes telles qu'Amazon Mechanical Turk offrent principalement des tâches à faible valeur ajoutée, telles que le nettoyage des données et l'étiquetage. Freelancer et Upwork offrent une gamme de travaux dont le développement web et le marketing. Andela assure la formation des développeurs de logiciels les plus talentueux d'Afrique, avant de les employer à distance dans des entreprises technologiques partout dans le monde. Selon Heek (2017), il y aurait environ 70 millions de travailleurs de plateformes enregistrés dans le monde, sur un marché du travail qui, d'après la Banque mondiale, devrait se chiffrer de 15 à 20 milliards de dollars d'ici 2020 (Kuek et al., 2019). (BFA Global, 2019) 0.0

0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 Developing economiesÉconomies en développement AfricaAfrique Developed economiesDéveloppéeséconomies

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20-00028 11 /17 43. Les travailleurs en ligne restent toutefois actuellement concentrés aux États-

Unis, en Inde et aux Philippines. A l'exception de l'Egypte, du Kenya, de l'Afrique du Sud, du Nigéria, du Ghana et du Maroc, les plateformes en ligne assurent actuellement une quantité de travail négligeable en Afrique. La qualité et les conditions de travail peuvent également laisser à désirer (Graham et al., 2017 ; Shah, 2018).

D. Opportunités de la numérisation dans l'agriculture

44. La numérisation modifie également l'agriculture. Il s'agit notamment de l'application de technologies numériques pour une agriculture de précision, la diffusion de services de conseil, la connexion des liens entre les marchés, l'intermédiation des services financiers numériques et les solutions de gestion des chaînes d'approvisionnement.

45. Au Sénégal, Daral Technologies recourt à la technologie numérique pour assurer l'identification et la sécurité du bétail. Au Niger, ITechCentre utilise des solutions numériques pour diffuser des informations commerciales aux agriculteurs.

Au Kenya, Musoni applique des méthodes fintech pour accorder des prêts à un grand nombre de petits exploitants agricoles. Sur un échantillon de 50 points de données de l'étude d'impact, il a été constaté que les solutions de technologie numérique permettaient d'augmenter les rendements agricoles moyens d'environ 20 % grâce aux services de conseil, de 70 % grâce aux services de liaison avec les marchés et de 40 % grâce aux services financiers numériques. Elles peuvent également contribuer à la résilience aux phénomènes climatiques, en améliorant la conception et la diffusion des produits d'assurance récolte et en accroissant les rendements. (CTA, 2019) 46. Il s'agit d'un secteur en pleine croissance : selon le CTA (2019), il existerait au moins 390 solutions agricoles numériques distinctes actives en Afrique, dont 60 % ont été lancées ces trois dernières années et qui touchent 33 millions de petits exploitants africains. Cependant, le secteur manque actuellement de données quantitatives précises ou d'indices sur les impacts nets sur l'emploi. Mais si l'adoption des technologies numériques dans l'agriculture africaine peut être renforcée, son impact pourrait être porteur de transformation. Un peu moins de 60 % de la main- d'œuvre africaine travaille actuellement dans l'agriculture, et c'est là que l'incidence de la pauvreté en Afrique est la plus forte (Banque mondiale, 2019a). L'Afrique reste également un gros importateur net de denrées alimentaires, consacrant environ 20 milliards de dollars de plus par an en importations alimentaires qu'en exportations (ITC, 2019b), bien que sa superficie agricole par habitant soit supérieure de 62 % à la moyenne mondiale.(FAO, 2017)

47. La mécanisation et l'adoption de technologies dans le secteur agricole africain ont été limitées par le passé. Si certains craignent que les technologies numériques ne subissent un sort similaire (Banque mondiale, 2019b), d'autres font valoir que la chute des prix des smartphones et des technologies intelligentes adaptées aux systèmes analogiques devrait offrir de nouvelles possibilités aux agriculteurs africains pour améliorer l'utilisation des engrais et l'irrigation, accéder à l'assurance et mieux anticiper les changements climatiques et y répondre. Pour y parvenir, il est impératif de maintenir la tendance à l'augmentation de l'accès et de la connectivité des smartphones dans les zones rurales, d'améliorer la culture numérique en milieu rural, d'investir dans des infrastructures "intergiciels" telles que les cartes agronomiques et faire en sorte que le financement de la numérisation agricole soit davantage privé que lié aux fonds provenant de donateurs.(CTA, 2019)

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E. Utiliser la Zone de libre-échange continentale africaine pour stimuler l'industrialisation

48. Outre la constitution d'une main-d'œuvre, la population africaine en âge de travailler, qui ne cesse de croître, contribue à promouvoir une source intérieure de demande de consommation traditionnellement absente des marchés africains relativement petits et fragmentés (figure VII). La ZLECA aide à consolider la demande africaine comme solution partielle pour absorber les biens et services produits par une offre croissante de main-d'œuvre africaine.

49. Les exportations industrielles de l'Afrique devraient bénéficier le plus de la ZLECA et contribuer ainsi à promouvoir l'industrialisation du continent, qui se fait attendre depuis longtemps. La modélisation de la CEA prévoit que la ZLECA augmentera les exportations intra-africaines de produits industriels de 25 à 30 % (soit 36 à 43 milliards de dollars).

50. La ZLECA peut également proposer une plateforme pour un marché unique numérique, éventuellement sous la forme d'un protocole à l'accord (CEA, Commission de l'Union africaine, Banque africaine de développement et CNUCED, 2019). En harmonisant les réglementations du marché numérique, notamment en matière d'accès aux données et de portabilité des données, un tel marché unique numérique africain peut aider à surmonter la petite taille des marchés qui freine actuellement la croissance des entreprises technologiques africaines.

Figure VII

Augmentation rapide de la part de l'Afrique dans la population active mondiale

Source : Calculs de l'auteur selon les données de l'OIT (2018).

F. Infrastructures et villes intelligentes pour l'adoption de la numérisation en Afrique

51. Les villes sont des facteurs d'industrialisation parce qu'elles améliorent l'accessibilité aux marchés, aux intrants, aux idées et à la main-d'œuvre. Cependant, dans de nombreuses villes africaines, ces puissants avantages productifs sont réduits à néant par les déficits des infrastructures de transport et d'énergie, la faiblesse des institutions foncières et immobilières et une densité insuffisante.

52. Les possibilités de croissance intelligente des villes africaines sont considérables, l'essentiel des infrastructures indispensables pour les prochaines décennies n'ayant pas encore été construit. De nombreuses villes africaines se trouvent à un moment critique où il est possible de résoudre les problèmes spatiaux et les problèmes institutionnels avant que n'intervienne une vague de développement urbain mal planifié et mal géré.

53. La numérisation peut aider à repenser la planification, la conception et la gestion des villes. Les villes intelligentes qui recourent à la technologie numérique pour améliorer l'efficacité, la compétitivité, la productivité, la qualité de vie et la 0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

Africa Eastern Asia S-C Asia Europe LAC North Am Other

1990 2050

Amérique latine et Caraibe

North America Asie centrale

et du Sud

Afrique Asie orientale Amérique du

Nord

Autre

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20-00028 13 /17 viabilité écologique avec des infrastructures et des services intelligents ont le

potentiel de redéfinir la trajectoire du développement urbain de l'Afrique. La cartographie, le système de localisation GPS et les données mobiles largement accessibles peuvent améliorer l'efficacité spatiale. La numérisation n'est pas une fin en soi mais un moyen de transformer véritablement notre action, l'industrie et les services, dans la perspective d'améliorer la qualité de vie dans nos futures villes modernes et intelligentes (Nations Unies, 2016).

54. L'application des technologies numériques peut aider à améliorer la productivité industrielle dans les villes africaines en pleine croissance (McKinsey Global Institute, 2018). Par exemple, l'argent mobile peut approfondir l'inclusion financière et relever le défi de l'accès au financement, un obstacle majeur pour les entreprises urbaines. La numérisation peut également transformer l'aménagement et la gestion des villes et les rendre plus productives - par exemple, grâce à des systèmes numériques d'administration foncière et de recettes. Les solutions numériques, comme le paiement mobile des frais de stationnement dans le quartier central des affaires de Nairobi et le portail des services d'administration en ligne du Rwanda (Irembo), mettent en évidence ce potentiel. En ce qui concerne particulièrement la mobilité urbaine, contrainte majeure dans les villes africaines, la numérisation peut contribuer à améliorer la planification et la prise de décisions dans le secteur des transports, et accroître l'efficience et l'efficacité des réseaux de transport.

55. Les villes intelligentes peuvent également aider à créer des emplois dans les centres numériques et technologiques, améliorer ainsi l'environnement économique et appuyer les entreprises industrielles par des prestations de services et la réduction des coûts de transaction. Les pôles technologiques jouent un rôle central dans la révolution technologique de l'Afrique, et ils sont passés de 314 en 2016 à 442 en 2018, la création de nombreux autres étant prévue, avec des flux d'investissements étrangers également en hausse (ITC, 2019a). Il ressort d'une étude de 117 pôles technologiques qu'ils ont favoriser de nombreuses innovations, l'éclosion de nouvelles idées, la création d'emplois et la formation de nouvelles entreprises (Kelly et Forestone, 2016).

Les parcs technologiques dans et autour des villes africaines, qui concentrent des entreprises de fabrication et de services de haute technologie, créent également des emplois. Par exemple, le SmartVillage égyptien, créé en 2001, a dynamisé le secteur des technologies de l'information et de la communication et généré plus de 50 000 emplois. Ainsi, il existe des possibilités non exploitées de diversification des économies urbaines en Afrique au travers d'entreprises manufacturières et de services à fort coefficient de productivité axées sur la technologie. (BearingPoint Institute, n.d.)

56. Pour promouvoir les villes intelligentes, il faut une masse critique de smartphones et de capteurs connectés aux réseaux de communication haut débit ; des applications intelligentes pour le traitement des données ; et un usage public à grande échelle induisant des changements de comportement (McKinsey Global Institute, 2018). En outre, l'infrastructure traditionnelle de base doit également être en place pour servir de socle au bon fonctionnement des systèmes et services numériques et technologiques des villes africaines. Par exemple, il est difficile d'envisager des solutions numériques et intelligentes dans des villes africaines où l'approvisionnement en électricité continuerait de poser un redoutable défi. En outre, pour que le secteur technologique continue de croître et de se développer dans les villes africaines, un soutien ciblé s'impose en matière de réglementation, de formation professionnelle et de viabilité financière. (ITC, 2019)

(14)

VI. Questions de politique générale et principaux sujets de débat

a) Comment les effets dévastateurs concomitants des changements climatiques et de la numérisation peuvent-il jouer sur la viabilité macroéconomique et la viabilité de la dette de l'Afrique ?

b) Quels sont les risques pour le continent de manquer la quatrième révolution industrielle ? Et comment l'Afrique peut-elle tirer parti de la quatrième révolution industrielle pour parvenir à une croissance verte ?

c) La ZLECA peut-elle contribuer au développement de l'économie numérique et du commerce électronique ? La proposition de promouvoir un "marché unique numérique" africain, éventuellement sous la forme d'un protocole à la ZLECA, est-elle fondée ?

d) Comment les décideurs peuvent-ils adopter des solutions numériques pour mieux planifier et mieux gérer les villes africaines afin de s'engager dans une industrialisation plus efficace ?

e) Comment l'approche de l'industrialisation à l'ère numérique peut-elle être modifiée pour parvenir à une croissance verte et à un développement durable en Afrique ?

f) Quel rôle les gouvernements et le secteur privé peuvent-ils jouer pour promouvoir une industrialisation mue par le numérique et favoriser la croissance verte et le développement durable ?

(15)

20-00028 15 /17

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