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Fondements géoéconomiques du développement des services bancaires dans les arrondissements 1, 2 et 5 de Ouagadougou, Burkina-Faso

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Academic year: 2022

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Fondements géoéconomiques du développement des services bancaires dans les arrondissements 1, 2 et 5 de Ouagadougou, Burkina-Faso

Geoeconomic bases for banking development services in districts 1, 2 and 5 of Ouagadougou, Burkina-Faso

Côovi Aimé Bernadin TOHOZIN1, Saïdou OUEDRAOGO2

1- AFRIGIST (Institut Régional Africain des Sciences et Technologies de l’Information Géospatiale), Département de Cartographie, Obafemi Awolowo University Campus,

tohozin2003@yahoo.fr / tohozinbernadin@gmail.com 2- Stagiaire à AFRIGIST, osaidou02@gmail.com

RÉSUMÉ

Dans la ville d’Ouagadougou au Burkina Faso, les banques connaissent une importante évolution et occupent de plus en plus un rôle important dans la vie de la population. Cependant cet essor des banques occupe différents degrés dans la spatialisation dans cette ville. L’objectif de cette recherche est d’étudier les facteurs de forte concentration bancaire dans les Arrondissements 1, 2 et 5 à partir de la méthode d’analyse SIG en vue d’une meilleure décentralisation pour une atteinte de la clientèle. L’approche méthodologique adoptée est exclusivement basée sur l’outil SIG avec l’utilisation des analyses de proximité. Elle est aussi basée sur des enquêtes de terrain par questionnaire et par entretien sur un échantillon de 36 chefs agences sur un total de 72. Des analyses statistiques permettant d’avoir des informations sur le mode de répartition ont été aussi réalisées avec l’utilisation de XLSTAT. Cette étude a permis de dénombrer 72 banques qui sont inégalement réparties dans le secteur d’étude. Plusieurs facteurs ont été identifiés comme étant prépondérants au développement de ce secteur. Il ressort de ces résultats que 92 % des services bancaires sont à proximité des équipements commerciaux, 60 % au niveau des bâtiments administratifs, 25 % au niveau des postes de sécurité, 76

% au niveau des équipements non commerciaux, 47 % des services bancaires sont dans la zone de faible densité, 46

% dans la moyenne densité et 7 % dans la densité forte. Ces différents résultats constituent de véritables indicateurs pour l’installation future des services bancaires pour une meilleure accessibilité à la clientèle.

Mots clés: SIG, géoéconomie, banque, Ouagadougou.

ABSTRACT

In the city of Ouagadougou in Burkina Faso, banks are undergoing significant development and increasingly occupy an important role in the life of the population. However, this boom in banks occupies different degrees in spatialization in this city. The objective of this study is to study the factors of strong banking concentration in Arrondissements 1, 2 and 5 using a GIS analysis method with a view to better decentralization for reaching customers. The methodological approach adopted is exclusively based on the GIS tool with the use of proximity analyzes. It is also based on field sur- veys by questionnaire and by interview on a sample of 36 heads of agencies out of a total of 72. Statistical analyzes providing information on the distribution mode were also carried out with the use of XLSTAT. This study identified 72 banks that are unevenly distributed in the study area. Several factors have been identified as being preponderant in the development of this sector. These results show that 92% of banking services are close to commercial equipment, 60% in administrative buildings, 25% in security posts, 76% in non-commercial equipment, 47% in banking services.

are in the low density area, 46% in the medium density and 7% in the high density. These various results constitute real indicators for the future installation of banking services for better accessibility to customers.

Keywords: GIS, geo-economy, bank, Ouagadougou.

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INTRODUCTION

Le développement des banques dans les sociétés africaines est incontournable et se consolide chaque jour. En effet, en raison de la libre circulation des biens et des services à travers le monde, les effets de concurrence et des tendances de saturation de marchés deviennent de plus en plus perceptibles (J. C. CAN- DIDO, 2017, p.7). De nos jours, le développement du commerce donne naissance aux activités financières, dont celles bancaires, pour faciliter les transactions monétaires et financières des activités commerciales.

S. OUEDRAOGO (2018, p.12), parlant de l’importance des banques dans les villes en Afrique au sud du Sahara disait ceci .

« Les banques à l’instar des autres activités de services sont des activités humaines destinées à la satisfaction de besoins ne reposant pas sur l’acquisition de biens physiques et leur rôle

prépondérant dans les sociétés à économie de marché est incontestable et se renforce de plus en plus ».

Cependant la logique de localisation de leurs activités n’est pas nécessairement différente de celles des industries. Le bon choix des sites d’implantation des structures bancaires devient indispensable et révèle toute son importance. Il faut cependant garder à l’esprit que le choix d’un lieu d’implantation pour un nou- veau site de production constitue donc un exercice particulièrement délicat au cours duquel des arbitrages doivent être effectués entre des exigences multiples et parfois contradictoires (B. SERGOT, 2004, p. 9).

Le développement d’une bonne stratégie permet aux banques de mieux fructifier leur affaire et avoir de la clientèle. Mais pour y arriver, il est nécessaire d’avoir une bonne localisation géographique des agences par un choix parfait des endroits adéquats ou propices pour une couverture durable.

Ainsi le choix de la localisation des activités de services dépend tant du milieu historique, mais aussi de l’engagement de la société pour accroitre ses activités et être proche de ses clients. Une décision de localisation désigne donc l’acte de choix, par une entreprise, d’un lieu géographique pour y exercer son activité. Cette situation géographique, ajoutée à la disponibilité des infrastructures, rend davantage la banque attractive en faisant de la ville, la principale porte d’entrée et de sortie des personnes, des biens et des services à travers ses infrastructures portuaires et aéroportuaires (D. A. NASSA, 2011, p. 75).

À travers une urbanisation galopante et une démographie exponentielle, Ouagadougou une des villes les plus actives du Burkina Faso en terme économique compte plusieurs activités commerciales qui y sont très remarquables dans le centre-ville. Cette grande mobilité encourage les installations des services ban- caires en particulier dans les Arrondissements 1, 2 et 5. Les commerces font de la ville un pôle d’attraction incontournable pour les résidents des campagnes environnantes, voire des villes moins équipées sur ce plan (N. LEBRUN, 2002, p. 8).

A cette urbanisation accélérée occasionnant un rapide développement des activités commerciales et bancaires dans les Arrondissements 1, 2 et 5, il est à noter une mauvaise répartition des services bancaires et une grande méconnaissance de leurs facteurs de spatialisation. La question que l’on se pose est de savoir si ces facteurs sont liés à la concentration des activités commerciales, des transports et des lieux de travail ou à l’importance de la population. Cette situation a attiré l’attention de D. A. Nassa Dabié (2011, p.

73) qui parle de la disparité observée dans l’expansion des banques, et s’interroge alors sur leurs stratégies d’implantation et de développement.

Cette étude analyse les facteurs de répartition des banques sur l’espace urbain ouagalais en privilégiant les faits géographiques résultants du comportement de « l’homo-économicus » qui selon J-M. BONVIN (2005, p. 73) est doté d’une rationalité illimitée qui lui permet de choisir infailliblement le moyen le plus approprié pour atteindre ses fins. Aussi cette analyse devrait-elle conduire à cerner la question de l’évolution des disparités géographiques observées dans la structuration du marché bancaire.

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La question de la spatialisation des services bancaires liée à l’accroissement urbain est très capitale.

Ces diverses observations soulèvent des interrogations qui se résument en ces termes : quelle est la distribution spatiale des services bancaires dans les Arrondissements 1, 2 et 5 de Ouagadougou ? Quels sont les fondements géoéconomiques qui expliquent le développement de ce secteur? L’hypothèse qui en découle est que les fondements géoéconomiques sont déterminants dans le processus de l’installation d’une banque. L’objectif de la présente étude est d’analyser la distribution spatiale des services bancaires sur la base des fondements géoéconomiques. Ce travail est structuré en deux parties essentielles : le matériel et les méthodes, les résultats et la discussion.

1. SECTEUR DE L’ÉTUDE

Les Arrondissements 1, 2 (autrefois Arrondissement de Baskuy) et 5 (Arrondissement de Bogodogo) sont des communes de la ville de Ouagadougou, la capitale politique du Burkina Faso. Ces trois (3) com- munes sont situées entre 12°20’ et 12°26’ de Latitude Nord et 1°27’ et 1°33’ de Longitude Ouest. Elles sont localisées dans la province du Kadiogo (Figure 1).

Figure 1: Présentation des Arrondissements 1, 2 et 5 de Ouagadougou

La loi N°066-2009/AN du 22 décembre 2009 consacre la nouvelle configuration administrative de la ville de Ouagadougou. Cette ville est désormais composée de 12 Arrondissements et de 55 secteurs. Chaque Arrondissement est subdivisé en secteurs. Ce nouveau découpage a été fait pour gérer et contrôler de manière plus efficiente l’espace urbain. Les Arrondissements 1, 2 et 5 de la ville de Ouagadougou ont été choisis pour mener cette étude. Ils couvrent ensemble une superficie de 53 km2 et s’étendent d’est en ouest sur près de 11 km et du Nord au Sud sur 9 km. Les conditions physiques et humaines des Arrondissements 1, 2 et 5 favorisent l’installation des agences bancaires.

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2. MATÉRIEL ET MÉTHODES 2.1. DONNÉES

L’étude sur les fondements géoéconomiques qui expliquent le développement des banques dans ces arrondissements a nécessité l’utilisation des types de données. En effet, plusieurs données ont été utilisées aux fins de la réalisation des différentes analyses cartographiques. Le plan parcellaire de Ouagadougou au 1/15 000 et une image Quickbird de 2009 avec une résolution de 0,65 mètre du secteur d’étude obtenu auprès de la Base Nationale de Données topographiques à l’Institut Géographique du Burkina-Faso (BNDT/

IGB). Des données complémentaires tirées de l’image Google Earth de 2018 ont été utilisées pour la mise à jour des données de l’image Quickbird. Les coordonnées GPS de toutes les banques du secteur d’étude et les données sur le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2006 ont été aussi utilisées. En plus, les données de l’enquête ayant ciblé un échantillon de 36 agences sur un total de 72 que comptent ces arrondissements ont été utilisées.

2.2. TRAITEMENT DES DONNÉES

Les données ainsi recueillies ont été traitées respectivement avec le logiciel Excel et son extension XLSTAT puis spatialisées grâce au logiciel ArcGIS 10.3 suivant des méthodes bien définies. Pour ce qui concerne les points obtenus sur le terrain, un récepteur GPS (Global Positioning System) de marque Garmin 76csx de précision planimétrique d’environ 7 m a été utilisé.

Les points GPS obtenus sur le terrain ont été utilisés pour visualiser la distribution spatiale des services bancaires. Le GPS a été paramétré et mis dans le système de coordonnées UTM, zone 30N avec pour datum WGS 1984. Ces points collectés ont été transférés et convertis sur Excel et importés dans ArcMap 10.3. Ils ont été ensuite projetés sur le fichier de forme des Arrondissements 1, 2 et 5 de la ville de Ouagadougou.

Cette projection a permis de localiser spatialement les services bancaires. Des opérations d’analyse spatiale ont été faites. Elles ont permis de réaliser des «Buffer» sur les différents facteurs identifiés sur les fondements géoéconomiques pour leur décision d’installer une agence dans un secteur de la zone d’étude. Ces buffers ont été utilisés en tenant compte des distances obtenues pendant l’enquête de terrain. Enfin une Analyse en Composantes principales basée sur l’étude des axes factoriels entre les facteurs d’implantation des banques et le nombre de services bancaires par secteur a été effectuée. Cette analyse a facilité la discrimination des facteurs les moins corrélés à ceux qui expliquent au mieux l’installation des banques dans le secteur d’étude.

En plus des autres techniques utilisées pour traiter les données, la méthode d’analyse du plus proche voisin de la répartition spatiale des services bancaires a permis d’avoir des informations sur le mode de distribution. Elle est basée sur l’analyse du voisin le plus proche. Elle permet de donner des informations sur la distance entre chaque centroïde d’entités et l’emplacement de son voisin le plus proche. Elle fait alors la moyenne de toutes ces distances de voisin le plus proche. Si la distance moyenne est inférieure à la moyenne d›une distribution aléatoire hypothétique, la distribution des entités analysées est considérée comme étant groupée ou agrégée. Si la distance moyenne est supérieure à une distribution aléatoire hypothétique, les entités sont considérées comme dispersées. La dispersion est régulière lorsque la distance moyenne tend vers 1. Un test de Z-score permet de juger de la significativité de la différence entre la valeur théorique et la valeur observée. Si la probabilité est inférieure à 0,05 alors la différence est significativement différente d’une distribution aléatoire (S. OUEDRAOGO, 2018, p. 36).

En ce qui concerne les données de l’enquête, un échantillon raisonné de 50 % sur l’effectif des chefs agences dans chaque secteur a permis de retenir un échantillon de 36 agences sur la totalité des 72. La méthode d’échantillonnage élémentaire simple paraît la plus adaptée, car tous les chefs d’agences envisagés ont exactement la même probabilité d’être sélectionnés et permet de gagner du temps.

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3. RÉSULTATS

Les traitements opérés sur les données ont abouti à des résultats présentés sous forme graphique et cartographique. Ces différents résultats abordent la dynamique spatiale des services bancaires et leurs facteurs d’installation.

3.1. DYNAMIQUE SPATIALE DES SERVICES BANCAIRES

Les banques contribuent énormément à financer les activités économiques de la population, mais aussi elles sont source d’épargne. Elles sont en grand nombre réparties sur le territoire de ce secteur d’étude (Figure 2).

Figure 2: Répartition des points des services bancaires en fonction de l’occupation du sol et du réseau routier Source : Ouédraogo, Enquêtes de terrain, septembre 2018

La figure 2 montre que l’ensemble des services bancaires des Arrondissements 1, 2 et 5 de la ville de Ouagadougou est implanté en fonction des zones d’habitations, des zones administratives et commerciales, mais aussi en fonction des grandes avenues et des routes principales. Ainsi il ressort après une requête en utilisant le langage SQL (Structured Query Langage) ou le langage d’interrogation des données sur la base de la figure 2 et des travaux de terrain que 30,55 % des services bancaires sont installés dans les zones commerciales et administratives et 69,45 % à proximité des zones d’habitations.

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Analyse du plus proche voisin de la répartition des agences bancaires

Cette dynamique spatiale est aussi appréhendée par l’analyse du plus proche voisin. Elle a permis de comprendre la répartition des services bancaires dans le secteur d’étude (Figure 3).

Figure 3: Voisin le plus proche de la répartition des agences bancaires Source : Ouédraogo, Résultats d’analyse, septembre 2018

Le ratio du voisin le plus proche est de 0,48 (Figure 3). Ce ratio permet de conclure que les services bancaires sont groupés. L’indice moyen de voisin le plus proche étant inférieur à 1 alors le modèle présente un phénomène d’agrégation et la tendance n’est pas à la dispersion.

Le Z-score qui a une valeur de -8,57 permet de déduire que les voisins ne sont pas loin l’un de l’autre.

Ces voisins qui sont dans ce cas précis les banques sont installés de façons aléatoires, mais groupées.

3.2. ANALYSE SPATIALE DES FACTEURS D’INSTALLATION DES SERVICES BANCAIRES 3.2.1. Identification du nombre de services bancaires en fonction de chaque facteur

Un nombre total de 6 facteurs a retenu l’attention des chefs d’agences au moment de l’enquête de ter- rain. Ce sont les équipements commerciaux, non commerciaux, les bâtiments administratifs, les postes de sécurité, l’accessibilité routière et la population.

Des zones tampons (buffer) ont été réalisées autour de ces facteurs. Les distances retenues ont été obtenues à l’issue de l’enquête de terrain menée auprès des chefs d’agences. Il ressort qu’une distance de 200 m des routes et une distance de 500 m des équipements ont été retenues (Figure 4).

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Source : Ouédraogo, Résultats d’analyse, septembre 2018 Figure 4: Zone tampon autour des différents facteurs

Les résultats consignés dans la figure 4 permettent d’analyser la stratégie d’installation des services ban- caires dans les Arrondissements 1, 2 et 5 et de voir si elle est en adéquation avec les différents facteurs. Ainsi les figures 4a, 4b, 4c et 4e présentent une zone tampon de 500 m respectivement autour des équipements commerciaux, des bâtiments administratifs, des postes de sécurité et des équipements non commerciaux (gares, etc.). Les résultats obtenus sur la base des requêtes qui portent sur les zones d’influence des diffé- rents facteurs et sur les travaux de terrain, révèlent que 92 % des services bancaires sont à proximité des équipements commerciaux, 60 % au niveau des bâtiments administratifs, 25 % au niveau des postes de sécurité, 76 % au niveau des équipements non commerciaux (gare). La figure 4d qui présente la densité de population permet de constater que 47 % des services bancaires sont dans la zone de faible densité, 46

% dans la moyenne densité et 7 % dans la densité forte. Cela permet de conclure que les secteurs à faible

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et moyenne densité de population sont les zones à forte installation. La population résidente n’est donc pas un facteur prépondérant, mais cette concentration est plus liée à la population ambiante. La figure 4f présente l’accessibilité routière. À partir d’une zone tampon de 200 m autour des routes principales et des grands axes il ressort que 83 % des services bancaires sont à proximité de la route. Cette analyse permet de hiérarchiser les facteurs d’installation des services bancaires. Ainsi le commerce est le facteur le plus important ensuite, la route, les équipements non commerciaux, les bâtiments administratifs, les postes de sécurité et enfin la population.

3.2.2. Relation entre fondements géoéconomiques et nombre de banque par secteur

Au regard des différents facteurs qui influencent le développement du secteur bancaire dans la zone, une analyse statistique permet de déterminer la relation entre ces facteurs et le nombre de banques par secteur.

Ce test facilite le choix des principaux facteurs explicatifs du choix d’implantation d’une banque (Figure 5).

Source : Ouédraogo, Résultats d’analyse, septembre 2018

Figure 5: Influence des facteurs explicatifs du développement du secteur bancaire dans les Arrondisse- ments 1, 2 et 5

La figure 5 montre les différentes variables (en rouge) qui influencent le développement de l’installation bancaire dans chaque secteur (en noir) avec les arrondissements qui sont subdivisés en secteurs. Ainsi les secteurs 1, 2, 3, 4, et 23 sont beaucoup plus influencés par plusieurs facteurs, dont les équipements commerciaux, non-commerciaux, sécuritaires et administratifs. Ces facteurs sont donc importants pour la décision d’installation d’une banque. En dehors de ces facteurs, le secteur 10 est sous l’influence des bâtiments administratifs. Par contre les secteurs 5, 6, 7, 8, 9, 11, 21, 22 et 24 sont sous l’influence de la proximité avec la densité de population.

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Aussi, en dehors de cette première interprétation, la matrice de corrélation de Pearson a été également interprétée afin de mieux mettre en exergue les liens (Tableau I).

Tableau I: Matrice de corrélation de Pearson entre les variables de développement et le nombre de banques par secteur

Variables NBS Population Administratifs Commerciaux Non commerciaux Sécurité

NBS 1 -0,47 0,42 0,28 0,31 0,40

Population -0,47 1 -0,27 -0,25 -0,48 -0,53

Administratifs 0,42 -0,27 1 0,39 -0,15 0,42

Commerciaux 0,28 -0,25 0,39 1 0,11 0,30

Non commerciaux 0,31 -0,48 -0,15 0,11 1 0,65

Sécurité 0,40 -0,53 0,42 0,30 0,65 1

Les valeurs en gras sont significative- ment différentes de 0 à un niveau de signification al- pha=0,05

Source : Ouédraogo, Résultats d’analyse, septembre 2018

Le tableau I ne révèle pas de fortes corrélations entre les variables explicatives du développement du secteur bancaire. Cependant, il est à noter des corrélations moyennes entre le Nombre de Banque par Secteur (NBS) et les variables Administratives (r=0,42), sécurité (r=0,40), commerciales (r=0,39) et non- commerciales (r=0,31). Ainsi, ces variables peuvent être considérées ici comme les principales variables explicatives du développement du secteur bancaire dans le secteur d’étude. Aussi est-il remarqué une très faible corrélation entre le Nombre de Banque par Secteur et la densité de population (r=-0,47) ce qui prouve réellement que la densité de population est considérée comme étant un facteur secondaire explicatif à l’installation des banques dans la zone.

3. DISCUSSION

3.1. DYNAMIQUE SPATIALE DES SERVICES BANCAIRES

Dans la ville de Ouagadougou et principalement dans les Arrondissements 1, 2 et 5, les services ban- caires sont plus concentrés dans le centre-ville à proximité des activités commerciales. Une semblable étude réalisée par D. A. NASSA (2011, p. 77) sur le dynamisme du marché de banques à Abidjan en Côte-d’Ivoire a montré également la répartition spatiale des banques. Il a montré une grande concentration des banques dans cette ville. Selon cet auteur, la situation géographique de cette ville et les marques de l’histoire ainsi que les enjeux économiques de ces activités ont influencé considérablement l’implantation et l’organisation des services bancaires. S. OUEDRAOGO (2018, p. 46) aussi a obtenu des résultats similaires dans la ville de Ouagadougou. La concentration des banques n’est pas spécifique à la ville d’Abidjan ou de Ouagadougou.

Elle a été révélée par l’étude menée par L. HOTON et A. SOULE (2002, P. 23) au Bénin, où ils ont constaté qu’au sujet de la couverture, les banques sont concentrées dans les villes commerciales et quelques chefs- lieux de Département, considérés comme les pôles d’attraction du pays. Les auteurs semblent déplorer une couverture insuffisante sans prendre en compte le niveau de développement local. Il y a lieu de se demander

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si l’implantation d’une banque doit précéder le développement économique d’une localité ou au contraire si la banque vient accompagner ce développement.

Les résultats sur la répartition géographique des agences bancaires sont confirmés par des travaux menés par la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (2018, p. 6) qui a pu dénombrer plus de 680 agences bancaires implantées sur toute l’étendue du territoire ivoirien au 31 décembre 2017. Cela donne en moyenne 21 agences par région. Ce nombre d’agences, rapporté à l’ensemble de la population donne une agence pour 36 128 habitants. Ces moyennes cachent de grandes disparités dans la répartition spatiale des agences de banques. En effet, plus de la moitié (54 %) des agences bancaires sont localisées dans le district autonome d’Abidjan. De son côté, N.

SECK (2010, p. 8) explique comment depuis des années, la répartition des banques sur le territoire du Sénégal laisse apparaître une situation de déséquilibre. Cet auteur a pris soin de faire le point de la présence de plusieurs banques dans le pays, mais de manière disproportionnée.

3.2. ANALYSE SPATIALE DES FACTEURS D’INSTALLATION DES SERVICES BANCAIRES L’importance accordée dans cette étude aux facteurs comme les équipements commerciaux, les équi- pements non commerciaux, les bâtiments administratifs, les postes de sécurité, l’accessibilité routière et un peu moins à la densité de la population est assez intéressante. Elle peut en effet constituer comme un baromètre pour les nouveaux décideurs. Cette analyse n’est pas partagée par F. ALLEN et al. (2012, p. 4).

En effet, ces auteurs accordent une place plus importante à la densité de la population. Selon eux, la diffé- rence la plus frappante concerne la densité de population qui est plus fortement corrélée au développement financier en Afrique que partout ailleurs, et notamment au taux de pénétration des succursales bancaires et à l’accès des entreprises au financement externe.

En plus, C. MAYOUKOU et P-B. RUFFINI (1998, p. 166) ont abordé la notion de proximité. Ils ont démontré que le client s’adresse à la banque la plus proche pour avoir de ses services. Ceci crée la proximité relationnelle. Il est à remarquer que c’est l’accessibilité aux agences bancaires qui a été mis en exergue. Une analyse similaire a été faite par M. BA (2009, p. 47) sur les déterminants pour le choix du lieu d’implantation des agences bancaires. Il trouve que ces déterminants tournent autour de l’importance de la zone de chalandise, du potentiel économique, l›activité économique, l›accessibilité, l›attractivité de la zone et la concurrence.

Les fondements géoéconomiques qui favorisent le développement du secteur bancaire constituent des facteurs phares que les usagers doivent rechercher avant de s’installer. La recherche de ces fondements a été suffisamment explorée à Abidjan par D.A. NASSA (2011, p. 75) et D.A. NASSA et G.A. BOLOU (2011, p.

8). Ils ont bien établi que pour comprendre la logique d’installation des banques, il importe de tenir compte des réalités historico-géographiques, économiques et culturelles dont a bénéficié la ville. Ils ont réussi à dénombrer les banques créées avant 1960 et celles après les années des indépendances. Ce dernier résultat n’a pas eu le même écho dans la ville de Ouagadougou à cause de la réticence des responsables des différentes agences. Ils ajoutent que le modèle de Hotelling démontre qu’une force centripète pousse les banques à se placer au même endroit, notamment au centre du marché, pour gagner des clients sur leurs concurrents. Ainsi, le quartier européen du Plateau était à l’époque coloniale, la seule aire de chalandise, car il regroupait à cette époque une grande partie des infrastructures lui permettant de développer très tôt l’économie d’urbanisation.

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Pour J. CADOT (2015, p. 21), la banque est le principal apporteur de capitaux externes des agriculteurs.

Son rôle est critique au moment de l’installation, qui s’accompagne souvent d’investissements lourds, encouragés par les bonifications de prêts accordées par l’État aux jeunes agriculteurs.

CONCLUSION

Au terme de cette étude, il convient de retenir que la situation géographique de Ouagadougou et le rôle important qu’il joue sur le plan administratif et commercial ont été les principaux facteurs de répartition des banques dans la ville. D’autres facteurs comme les coups de pouce politiques, de l’urbanisation, la mobili- sation des capitaux influencent la création et les raisons d’implantations des banques. Les Arrondissements 1, 2 et 5 de cette ville concentrent l’essentiel de l’économie et constituent un grand marché pour les activités commerciales. L’étude a analysé les facteurs prépondérants qui militent en faveur de l’implantation des banques et a en outre montré que cette infrastructure économique capitale n’est pas uniformément répartie sur le territoire de cette ville. Aussi, il est à signaler que la population n’est pas un facteur prépondérant dans cette décision d’implantation d’une banque, mais le commerce et l’accessibilité géographique. De nos jours, la nécessité d’avoir des banques à proximité des lieux de résidence ou des zones d’activités est importante, car la population est beaucoup plus dans la logique de moins dépenser et de fournir peu d’efforts pour y accéder. Vu l’importance et les opportunités que revêt le secteur bancaire pour l’économie nationale, il est à suggérer une attention particulière pour l’installation de cet outil financier précieux.

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