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Chapitre 68 : XIV Rêve et Cauchemar

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Chapitre 68 : XIV Rêve et Cauchemar

Par snakeBZH

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CHAPITRE XIV : RÊVE ET CAUCHEMAR

Ariana était trop concentré sur l’envi de ne pas se laisser abuser par le charme du tunnel qu’elle ne remarqua même pas les comportements étranges de Christianus et Anthony.

Elle se souvint des entraînements d’Occlumancie que lui avait fait subir Alex et s’évertuait à fermer son esprit aux influences extérieures. Les paroles d’Alex lui revint, et malgré toute sa volonté de verrouiller son esprit, le souvenir de celui qu’elle aimait sans s’en rendre-compte lui parvint aussi clair qu’à l’époque.

« Tu dois imaginer des bulles infranchissables et indestructibles, avait-il dit. Et ces bulles doivent entourer tes pensées, les informations que tu souhaites cacher. Un legilimen va

chercher à faire éclater ces bulles, à les percer. C’est ta volonté qui te permettra de résister. Si tu as la moindre faiblesse, l’ennemi en profitera. N’oublie jamais ça. Maintenant, je vais

chercher à percer ta défense. »

Comme à son habitude, Alex n’avait même pas incanté, surprenant une fois de plus Ariana par sa vitesse d’exécution. Ariana avait accusé le coup, manquant de tomber sous l’assaut

psychique. Alex y allait fort d’entrer. Et pourtant, elle savait qu’il se retenait. A l’époque, elle ignorait l’origine de la puissance magique des Chaldo, elle ignorait le projet GLADIUS qui avait donné naissance à leur ancêtre quatre siècles plus tôt lors de la première guerre contre

Voldemort.

Ariana ne pouvait oublier la tristesse qu’elle avait ressentie quand Alex mourut. Elle venait à peine de se rendre-compte des sentiments amoureux qu’elle ressentait pour lui. La douleur fut encore plus grande que pour la mort d’Alastor. Elle crut que son âme était coupée en deux par une lame chauffée à blanc. Si seulement il pouvait revenir. Si seulement les Seigneurs de l’Oubli et la Secte du Serpent Blanc n’avaient jamais existé. Sa vie aurait été plus belle. Elle aurait passé ses dimanches à faire la grasse matinée. Réveillée par le chant des oiseaux et le soleil filtrant au travers des rideaux.

« Maman, il est l’heure de te lever, dit une voix d’enfant.

-Encore cinq minutes Sarah, gémit Ariana.

-Tu vas être en retard au travail, reprit Sarah.

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-‘Veux dormir, soupira Ariana.

-Papa ! appela Sarah. Maman ne veut pas se lever. Elle veut faire la grasse mat’.

-Je me demande qui est la plus mature des deux parfois, lança une voix masculine.

-On est dimanche, grommela-t-elle.

-Non, on est lundi. Et il est déjà sept heures et demi.

-Quoi ! Pourquoi tu ne m’as pas réveillée Alex ! s’écria-t-elle en se levant d’un coup.

-J’ai bien essayé mais j’ai failli me prendre un coup de coude, lança Alex. »

Ariana se précipita dans la salle de bain, bousculant le jeune homme aux cheveux noirs qui était en train de se brosser les dents. D’un coup de baguette, elle arrangea sa coiffure et se donna un teint frais. Elle courut ensuite, sous les yeux amusés d’Alex, jusqu’à la cuisine où elle se servit un thé et fit se tartiner toutes seules des biscottes avec de la marmelade. Sarah la regardait avec un air un peu dégouté. Ariana l’interrogea du regard.

« C’est pas bon la marmelade, fit la fillette.

-Je sais, tu préfères la confiture, fit Ariana. Mais moi, j’aime bien la marmelade.

-Rien de mieux que le chocolat, fit Alex en se servant un café.

-Oh moins, je sais qu’aucun de vous deux ne me volera ma marmelade. Il faut que j’y aille. Tu déposes Sarah à l’école ?

-Je m’en occupe, répondit Alex. Va, Julia et Joshua doivent t’attendre. » Ariana déposa un rapide baisé sur les lèvres d’Alex et transplana d’un coup.

Ariana se retrouva dans un hall sombre et morne du point de vu du décor. Par contre, il y régnait une activité certaine avec un flux dense et constant de gens divers. Ariana n’eut même pas le temps d’effectuer un tour d’horizon qu’une voix l’interpela. Elle se tourna vers une femme et un homme qui lui faisaient de grands signes.

« Ah enfin te voilà ! fit Joshua. Chaque lundi c’est pareil avec toi.

-Ce n’est pas de ma faute, j’aime pas le lundi matin, avança Ariana.

-Heureusement que mon frère est un lève tôt, sourit Julia.

-Et Sarah aussi. C’est elle qui m’a réveillée ce matin. On y va. »

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La journée de travail se passa sans problème. Ariana travaillait pour la Confédération Internationale des Mages et Sorciers, dans le service de liaison moldu, un service en étroite relation avec l’Organisation des Nations Solaires. Elle était une simple secrétaire mais son chef lui confiait parfois des missions plus importantes. Comme aujourd’hui où elle le représentait à une réunion. Joshua et Julia allait y exposer les avancés de leurs travaux pour que des

remèdes et des procédés médicaux magiques soient utilisés côté moldu sans que le Code du Secret Magique ne soit rompu.

Ariana se surprenait à penser que sans ce Code, son travail serait grandement facilité.

Mais les Sorciers et les autres peuples magiques se sentaient plus en sécurité avec cette protection. La CIMS essayaient tout de même de se rapprocher des Moldus par le partage de certaines techniques dans divers domaines.

Après la réunion, Ariana, Joshua et Julia se rendirent dans un café. Devant sa tasse de thé fumante, Ariana ne cessait de penser à ce Code du Secret et ses conséquences dans le monde du 25ème siècle.

« Les Moldus sont peut-être prêt maintenant, finit-elle par dire.

-A savoir pour notre monde tu veux dire ? fit Joshua. Parfois il m’arrive de penser ça aussi.

Parfois non. Je regarde les réseaux d’information moldus, des crimes racistes et des appels à la haine contre certains parce qu’ils n’ont pas la même couleur de peau ou la même religion arrivent régulièrement. Même s’ils ne sont le fruit que d’un pourcentage faible de la population, quand je vois que peu se dresse contre eux, je me dis que les autres sont d’accord avec ces extrémistes.

-Qui ne dit mot consent, ajouta Julia. C’est malheureusement vrai. Et puis, il ne faut pas oublier que notre existence remettrait en question la foi et donc la perception du monde pour

beaucoup. Ce ne serait pas un mal je pense, au vu de leur vision erronée. Mais cela pourrait provoquer une déstabilisation sans précédent. On a déjà parfois du mal à se faire accepter par certains des moldus au courant pour diverses raisons de notre existence.

-Je comprends tout ça. Mais…

-Tu sais, c’est quelque chose que nous voulons aussi. Les Chaldo en ont fait leur crédo.

-J’ai un peu épousé cette doctrine en épousant Alex, sourit Ariana. »

Le miroir communiquant d’Ariana sonna. Encore souriante elle l’ouvrit.

« Oui, répondit-elle sans vraiment regarder avec qui elle communiquait.

-Madame Ariana Chaldo ? demanda une voix neutre.

-C’est moi.

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-C’est au sujet de votre mari, Alexandre Chaldo. Il est actuellement à l’hôpital Gardevie. » Le sourire d’Ariana se figea avant de s’effacer. Alex était un chasseur, un membre de l’unité anti-mage noir du Ministère français de la Magie. Il risquait régulièrement sa vie en combattant les pires criminels du monde magique. Ariana en avait toujours été consciente. Mais jusqu’à maintenant, cette réalité lui avait toujours semblée éloignée. Jusqu’à maintenant…

« Comment va-t-il ? Que c’est-il passé ? demanda-t-elle frénétiquement.

-Vous devriez venir madame, répondit l’homme. Il le faut.

-J’arrive tout de suite. »

Ariana allait transplaner sans se soucier qu’elle soit dans un café rempli de moldus quand Julia lui attrapa la main.

« Calme-toi, fit-elle. Viens, on va trouver un coin tranquille pour y aller. »

Ariana se demandait comment sa belle-sœur pouvait rester si calme, c’était son frère quand même. Elle acquiesça d’un signe de tête.

« Allez-y, je règle l’addition et je vous rejoins, assura Joshua.

-Sarah, souffla Ariana.

-Je m’en occupe, dit Joshua. Je vais aller la chercher. Ne t’inquiète pas et vas-y. »

Ariana ne prit même pas le temps de remercier son ami et se précipita dehors avec Julia. Elles trouvèrent un coin isolé et transplanèrent.

Dans le hall de l’hôpital, Ariana et Julia repérèrent rapidement Anthony. Elles se jetèrent presque sur lui.

« Où est-il ? Que lui est-il arrivé ? Il va bien ? questionna Ariana rapidement.

-Il est en salle d’opération, répondit Tony. Pour l’instant, nous ignorons ce qu’il a, les médicomages travaillent et ne nous ont rien dit.

-Que s’est-il passé Tony ? répéta Julia.

-Il était en opération. Ce ne devait être qu’une simple reconnaissance. Surtout que ce n’était que pour une simple affaire de trafic de potions. Mais il a été repéré.

-Repéré ? C’est d’Alex dont tu parles !

-Je sais. Je n’ai encore aucune preuve mais il y a sûrement eu fuite d’information. Alex s’était

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approché seul sous sa forme animagus, laissant son coéquipier en arrière. On ignore ce qu’il s’est passé ensuite, mais il a été frappé de plusieurs sortilèges. Il a réussit à voleter jusqu’à son coéquipier qui l’a ramené ici. La première chose qu’ils ont fait, c’est lui rendre forme humaine. Après, on n’en sait pas plus. Les médicomages avaient l’air inquiet. »

Ariana se laissa tomber sur une chaise. Elle n’arrivait pas à croire ce qui arrivait. Elle avait toujours vu Alex comme quelqu’un de fort, d’invincible. Mais ce n’était qu’une illusion.

« Maman ! s’écria une voix de fillette. »

Sarah accourut vers Ariana. Cette dernière la prit immédiatement dans ses bras, la serrant contre son cœur.

« Il est où papa ? questionna Sarah.

-Les médicomages s’occupent de lui, répondit Ariana.

-Mais il va bien dis ?

-Oui, il a eu un petit accident mais ça va aller, il sera rapidement avec nous. Ne t’inquiète pas.

-J’aime pas quand tu me mens maman, soupira la fillette en cherchant à retenir ses larmes. » Ils attendirent des heures. Sarah ne quitta pas les bras de sa mère. Ariana s’accrochait à elle pour ne pas sombrer. Joshua essayait de rester immobile mais il se levait régulièrement pour marcher un peu. Il s’était absenté pour appeler Mei-Lin et lui dire où il se trouvait. Sa fiancée ne pouvait pas le rejoindre pour le moment. Plus loin, étrangement calme, Julia et Anthony discutaient. Leur air était grave. Ils avaient appelé leurs parents qui viendraient dés que possible.

L’attente était interminable. Un médicomage vint finalement les voir.

« Madame Chaldo ?

-Oui, répondit Ariana en se levant.

-Suivez-moi s’il vous plait.

-Je veux venir, fit Sarah.

-Sarah, je vais voir papa, pour l’instant, tu restes avec Joshua, d’accord, fit Ariana.

-Pourquoi je ne peux pas aller le voir ?

-Parce qu’il doit se reposer. Tu le verras plus tard. Je lui ferais un bisou de ta part. »

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Ariana suivit le médicomage.

« Comment va-t-il ? questionna Ariana dés qu’ils furent suffisamment loin.

-Votre mari a reçu une quantité inconnue de sortilèges de type maléfice, exposa le

médicomage. Son corps a subi des dommages importants et irréversibles. Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Mais, le fait est que ce n’est pas assez.

-Que voulez-vous dire ?

-Il ne reste que quelques minutes à vivre à votre mari. J’ai pensé que vous aimeriez le voir avant. »

Ariana s’était arrêtée de marcher. Elle fixait le vide devant elle. Elle ne pouvait y croire. Il ne pouvait pas mourir. C’était impossible.

« Madame Chaldo, par ici, il est dans cette chambre, indiqua le médicomage. »

Ariana entra dans la chambre comme un automate. L’infirmière sortit pour les laisser seul. Alex était allongé sur le lit, un drap le recouvrait, cachant son corps meurtri. Il portait des marques violacées et rouges sur son visage. Il dut sentir la présence d’Ariana car il ouvrit les yeux.

« Salut, souffla-t-il en souriant légèrement.

-Alex, fit Ariana en lui prenant la main.

-Je ne dois pas être très beau à voir.

-Tu es très bien. Le médicomage dit que tu vas vite te remettre.

-Ariana, inutile de mentir, il m’a tout dit. Je sais très bien ce qui m’attend. Je voulais juste te voir une dernière fois. Maintenant, je peux partir en paix. Dis à Sarah que je l’aime.

-Oui.

-Je t’aime Ariana. »

La main d’Alex se relâcha dans celle d’Ariana. Ses yeux se fermèrent. Le drap cessa de se soulever sur sa poitrine. Ariana resta immobile à le regarder durant plusieurs secondes.

Comment pouvait-il paraître si serein ? Les larmes d’Ariana ruisselèrent sur ses joues. Elle s’effondra à genoux sans lâcher la main encore chaude.

« Tu sais pourtant que rien n’est vrai, lança une voix cynique. Tu sais que ce n’est pas moi. »

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Ariana se releva et tomba sur un Alex debout, vêtu de noir et lui souriant de son habituel sourire cynique.

« Tu sais où tu te trouves en ce moment, dit-il.

-Oui, au Mexique, dans un tunnel ensorcelé, fit-elle. Mais tout me semble si réel ici. Sarah, nos amis, toi ici allongé, mort.

-Ne te fis jamais à ce que tu crois vrai. Dans notre métier, l’illusion est monnaie courante. Tant que tu ne peux pas goûter une chose, tu dois te méfier.

-Goûter ?

-Le gout est le sens le plus dur à tromper. Souviens-t-en.

-Pourquoi a-t-il fallu que tu meures ? J’avais tant de chose à te dire.

-Qui te dit que je les ignore ? Souviens-toi toujours : certaines choses que tu crois vrai, ne le sont pas forcément. Cherche la vérité, ou alors, c’est elle qui te trouvera. Bientôt, tout sera révélé.

-Qu’est-ce que ça signifie ? -Au revoir Ariana. »

Ils arrivèrent au bout du tunnel, entrant dans une nouvelle salle. Ariana se sentait étrangement sereine. Les paroles sibyllines d’Alex ne l’avaient pas éclairé, mais quelque chose s’était éveillé en elle. Quelque chose de doux, un espoir. Elle ignorait quoi exactement.

Elle devrait juste se montrer patiente. Elle venait de vivre un rêve et un cauchemar.

« Vous allez tous bien ? demanda Lucifel. Alors continuons, nous avons encore du chemin à parcourir. »

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