Trente-huitième Année. Mo 8 2 . M e r c r e d i , 17 Octobre 1923 B u r e a u * : rue de la S e r r e , 5 8 .
IA T M M T I O N HORLOGÈRE
S U I S S E -
ORQRI1E DE LR CHHMBRE SUISSE DE L'HORLOGERIE, DES CHAMBRES DE COMMERCE, DE5 BUREAU* DE CONTROLE, DES ASSOCIATIONS PATRONALES ET DE L'INFORMATION HORLOGÈRE SUISSE
PARAISSANT LE MERCREDI ET LE SAMEDI A LA CHAUX-DE-FONDS Les Consulats suisses à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t le j o u r n a l ANNONCES: PUBLICITES, S. H. suisse de Publicité, 22, rue Leopold Robert, La Chaujc-dè-Fonds. — Succursales et agences en Suisse et à l'étranger.
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La réorganisation patronale
Ainsi que nous 1 indiquions dans la Fédération Horlogère, la Commission chargée de 1 élaboration des statuts, pour une Fédération suisse des asso- ciations de fabricants d'horlogerie s est réunie à Neuchâtel, vendredi passé 12 courant, sous la présidence de la Chambre suisse de l'horlogerie, pour la mise sur pied du projet proposé par le Comité de rédaction.
Après une discussion très nourrie et un certain nombre de remaniements plus ou moins importants, le projet fut admis pour être transmis aux asso- ciations intéressées, en vue de son adoption défini- tive.
Ainsi que nous l'avons déjà dit, la constitution de la Fédération projetée n'est qu'un fragment d'une réorganisation beaucoup plus générale e t étendue, des organes patronaux de l'industrie horlogère.
Cette réorganisation partielle ne touche qu aux or- ganisations des fabricants d horlogerie ; elle a pour but d'opérer leur concentration et leur simplification en vue de leur permettre d'établir des ententes avec les groupements des parties détachées et de mettre un frein, dans le délai le plus rapproché possible, à 1 avilissement des prix de la montre. Une fois cette première réforme opérée, l'exécution de ce qui reste du programme général, pourra s'effectuer avec beaucoup plus de facilité.
L'idée qui a prédominé dans la réorganisation projetée c e s t la concentration en une fédération, des associations et sociétés régionales et locales horlogères, qui sont actuellement les suivantes:
Association des fabricants et marchands d'horlo- gerie, Genève;
Association patronale horlogère du district du Locle ; Syndicat patronal des producteurs de la montre;
Société des fabricants d'horlogerie de Fleurier;
Association cantonale bernoise des fabricants d hor- logerie ;
Société des fabricants d'horlogerie de Bienne;
Société des fabricants d'horlogerie de Tramelan;
Société des fabricants d'horlogerie de Porrentruy;
Association des fabricants d'horlogerie, vis, machines et industries annexes du Canton de Soleure ( U . S. U . M . )
Association patronale de l'horlogerie et industries annexes du canton de Bâle-Campagne ( A . B . A. S.).
Elles deviendront sections de la Fédération en même temps que cette dernière serait section de la Chambre suisse de l'Horlogerie.
Le but de la Fédération est de veiller aux intérêts généraux des fabricants d'horlogerie par la coordina- tion de la politique économique des sections, l'amé- lioration des conditions de vente e t d'exportation et des conditions industrielles, spécialement par la conclusion de conventions avec les fournisseurs ou avec d'autres tiers, la surveillance du marché du travail e t l'étude des questions s'y rattachant.
L a majorité de la Commission a décidé de fixer le siège de l'institution à Neuchâtel. Des réserves ont cependant été formulées qui pourront être exa- minées par les assemblées de sections. Quant à sa durée, elle est limitée à 5 ans.
L'autonomie des sections est réservée, dans le domaine industriel, commercial et administratif pour autant que leur liberté n'est p a s limitée par les dispositions des statuts des règlements spéciaux et des conventions.
N e peuvent être reçues sections de la Fédération que les associations dont les membres occupent au moins 200 ouvriers. Elles doivent, en outre, être sections de la Chambre suisse de l'horlogerie et composées exclusivement de fabricants d'horloge- rie et d exportateurs de montres et de mouvements, inscrits au Registre du Commerce, ayant leur siège
en Suisse ou des succursales de maisons étrangères établies en Suisse depuis 10 ans au moins.
L'admission de fabricants de parties détachées dans les associations peut toutefois se faire, mais ceux-ci doivent être organisés en une section spéciale indépendante de la Fédération. L e s membres de chaque association de fabricants d'horlogerie doivent en outre s'engager personnellement par une déclara- tion impliquant l'obligation de signer les statuts, r è - glements et conventions de la Fédération et de dépo- ser, en outre, une garantie, à déterminer ultérieu- rement, pour l'accomplissement des obligations assu- mées par la Fédération.
Cette institution comprendra les organes suivants:
l'assemblée générale des délégués du Comité, le Bureau du Comité, la Direction, l'Office de con- trôle, l'arbitrage e t les commissaires vérificateurs.
L'assemblée générale est composée de 50 délé- gués, nommés par les sections dans une proportion tenant compte, tout à la fois, du nombre des ou- vriers occupés par les membres des sections et de l'importance des maisons exportatrices. Chaque sec- tion a droit à un représentant au moins.
Comme attributions spéciales, elle nomme pour deux ans, le président du Comité qui est choisi parmi les fabricants d'horlogerie, membre d une des sections; il n'est pas immédiatement rééligible.
Elle nomme les membres du Bureau choisis parmi les membres du Comité et elle arrête les conditions de vente et de paiement pour les montres et les mouvements.
L e Comité est composé, en plus du Président, de 17 membres nommés par les sections dans la même proportion que celle admise pour l'assemblée des
délégués.
L e Président de chaque section doit faire partie du Comité. L e Comité nomme le Directeur et le contrôleur général et arrête leurs cahiers des charges ; il prépare les règlements spéciaux et les conventions avec les fournisseurs ou d'autres tiers; il nomme
Variété
6 A b r a m - L o u i s B r e g u e t .
Nous en trouvons la preuve dans une lon- gue lettre écrite beaucoup plus tard, en 1845,
par Ouibal d'Epernon à Louis-Antoine Breguet et lui faisant de véhéments reproches, lui rappelant les nombreuses démarches qu'il avait faites dans le but de publier cet ouvrage: «Je vois souvent dans c mes rêves, votre excellent père, son manuscrit
« à la main, vous priant de le faire imprimer, son air
« est toujours bienveillant, le sourire de sa bonté
« est sur sa bouche. »
« Si j'avais eu le temps de faire un testament
« (vous dit-il), il n'aurait qu'un seul article, ma
« recommandation de faire imprimer ce livre auquel
«je travaille depuis 25 ans; tu sais qu'il a été
« le rêve de toute ma vie. »
« Le petit-fils du grand horloger, François-Louis, qui, éduque dans de fort mauvaises conditions en Suisse, n'en allait jias moins relever le prestige de la maison, eut certainement l'idée de cette publication.
Il avait à ce moment-là le manuscrit en mains et il semble que c'est l'opposition de Louis-Antoine qui l'empêcha d'agir, car Ouibal dit dans cçtte même lettre: «Evidemment votre fils ne fera rien, persuade qu'il agirait « contre votre intention et votre désir. »
Sans doute était-il bien tard aussi. Finalement donc, cet ouvrage qui, selon le mot du baron Fourier, devait mettre le sceau à la réputation du grand maître ne parut jamais.
Il verra cependant le jour sous une forme diffé- rente, celle que lui donneront Messieurs Gélis, Kever- chon et Georges Brown qui utiliseront précisément les notes et documents originaux laissés par Breguet pour écrire le livre auquel j'ai déjà fait allusion.
C'est là que j ' a i puisé le renseignement qui préj
cède.
Il faut indiquer cependant à l'actif de Breguet quelques articles techniques dans les Revues scien- tifiques de l'époque. L'on a cité comme ouvrage signé de son nom « l'Horlogerie pour l'usage civil, chronomètres portatifs, horloges marines et astro- nomiques et autres instruments d'observation » mais il ne s'agit là que d'un catalogue public avec son fils, énumérant les produits de la maison.
Barbier, dans le dictionnaire des anonymes, lui attribue un petit livre intitulé « Essai sur la force animale et sur le principe du mouvement volontaire. » paru en 1811. C'est bien exact, car le manuscrit a été retrouvé tout dernièrement pour Monsieur Reverchon parmi les papiers de famille.
Cette brochure d'une quarantaine de pages est assez curieuse. Si Breguet ne l'a pas signée, c'est qu'il sentait le terrain sur lequel il s'aventurait assez peu solide, comme il le déclare lui-même.
Il recherche donc la cause qui produit chez les animaux la force et le mouvement et, après avoir étudié celui-ci dans toutes ses manifestations, il en arrive à vouloir établir son rapport avec la volonté.
Finalement Breguet conjecture que le mouvement est un agent immatériel qui est au monde matériel ce que la volonté est au monde intellectuel. L'auteur annonce qu'il publiera une seconde partie qui sera le développement et l'application des lois énoncées dans cette exposition sommaire. Elle contiendra — dit-il — les réponses que pourraient lui demander les hommes qui voudraient prendre quelque intérêt à ces spéculations. Il ne paraît point avoir donné suite à ce projet.
Citons un fait que nous n'avons trouvé relaté qu'en un seul ouvrage, c'est-à-dire dans la « Biogra- phie nouvelle des Contemporains» parue en 1821, deux ans avant la mort de Breguet. C'est que les sciences et les arts avaient trouvé dans ses ateliers et dans l'usage gratuit de leurs instruments des se- cours précieux et qu'il avait, ainsi que son fils, facilité par son aide et par ses conseils', maints perfectionnements, cela avec la plus grande modestie et en laissant toujours ignorer la source. Aujourd'hui, ce sont les laboratoires de notre Université qui offrent leur aide à l'industrie horlogère. Saluons en Breguet un précurseur de cette entr'aide qui ne peut apporter que les meilleurs fruits.
Le grand horloger considérait d'ailleurs tous les
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les membres des commissions de contrôle et les arbitres pour les tribunaux d'arbitrage; il prononce, sous réserve de recours à l'assemblée générale, les sanctions prévues dans les règlements spéciaux et dans les conventions.
L e Bureau du Comité est composé, en dehors du président, de deux vice-présidents et de deux as- sesseurs.
Un bureau permanent est constitué, comprenant un directeur, un contrôleur général et les employés nécessaires; les attributions du directeur sont fixées par un cahier des charges ; celles du contrôleur général consistent à surveiller l'exécution de l'ap- plication des règlements spéciaux et des conventions.
L e directeur et le contrôleur sont liés par le secret professionnel.
Les contraventions relevées par le contrôleur général, à la suite d'une plainte signée ou sur mandat du Comité, sont soumises, pour instruction et préavis à une commission de contrôle composée du contrôleur général et de deux membres du Comité, dont un est désigné par le Bureau et l'autre par la partie incriminée.
Toutes difficultés pouvant surgir entre les Sec- tions et la Fédération ou entre les sections, sont tranchées par un tribunal arbitral composé du Pré- sident de la Chambre suisse de l'horlogerie, de deux membres du Comité et de deux tiers étran- gers à l'industrie horlogère, désignés chacun par les associations en conflit.
L organisation nouvelle demandera évidemment certains sacrifices financiers qui pourront être com- pensés, en bonne partie, par les économies résultant de la suppression de quelques syndicats et groupe- ments et par des ressources spéciales provenant de certaines branches de l'activité de la Fédération.
L e solde des dépenses sera couvert par les mises d entrée, dont le montant est déterminé chaque fois par 1 assemblée générale des délégués et par les contributions calculées sur l'importance de la repré- sentation des sections à l'assemblée des délégués.
*
E n même temps que les associations intéressées discuteront des statuts, les règlements spéciaux, ainsi qu un projet de budget seront élaborés par le Comité de rédaction de façon à ce qu'ils puissent être adoptés, au moment de la constitution de la Fédération.
En outre, des pourparlers préliminaires seront engagés avec certains groupements des branches annexes pour la conclusion des conventions prévues par les statuts.
Dans ces conditions, grâce à l'esprit d'entente qui n a cessé de présider jusqu'ici aux travaux des commissions et qui continuera, nous n'en doutons pas, à se faire sentir dans les associations hor-
logères intéressées, il y a tout lieu de prévoir que la réalisation de l'œuvre projetée pourra s'effectuer d u n e façon aussi complète que rapide.
Caisse nationale suisse d'assurance en cas d'accidents, Lucerne
n
Les primes encaissées pour l'année 1922 sont en diminution sur celles de 1921 de 3.917.188 francs pour l'assurance des accidents professionnels et de 859.508 frs pour l'assurance des accidents non- professionnels. La diminution totale est donc de 4.776.696 frs. Cette diminution est due, pour l'assu- surance des accidents non-professionnels, uniquement à la réduction de l'activité de l'industrie et à celle des salaires qui en est la conséquence. Pour l'assu- rance des accidents profcssionnls, cette même cause a joué le rôle prépondérant, mais l'abaissement des taux de primes d'un certain nombre d'entreprises1
a contribué à ce résultat. La preuve qu'il en est bien ainsi est donnée par le fait que la diminution des primes de l'assurance des accidents profession- nels est de 10,45 °/o tandis qu'elle n'est que de 7,32 <yu pour l'autre branche d'assurance.
Par rapport à l'année 1921, le nombre d'accidents a diminué de 8944, soit de 10,58 o/o, pour l'assu- rance des accidents professionnels et de 2117, soit de 8,78 o/o, pour l'assurance des accidents non-pro- fessionnels. La diminution totale est ainsi de 11,061 accidents. Comparativement à l'année 1920, la di- minution pour les deux branches d'assurance est de 42.965 accidents.
Les frais d'administration sont aussi en diminution de fis 465.647. Comme ils n'ont pas diminué dans la même mesure que les primes, ils sont, proportion- nellement à celles-ci, en légère augmentation. Us ont en effet passé de 13,08 °/o à 13,44 o/0.
Dans son rapport de l'année dernière, en réponse à des critiques que l'on a coutume de lui adresser,*) la Caisse nationale a établi une comparaison entre ses frais d'administration et ceux des sociétés d'as- surance. On a répliqué de divers côtés par des chiffres inexacts et des arguments sans valeur. Elle maintient de la façon la plus catégorique que ses frais d'administration ne sont pas plus élevés que les plus bas parmi ceux que les sociétés d'assurance avaient dans les dernières années avant la guerre, et aussi que si la Caisse nationale jouit de quelques privilèges, tels que franchise d'impôts et franchise postale partielle, les dépenses dont elle est là libérée ne représentent pour les sociétés d'assurance qu'une part très peu importante de leurs frais d'ad- ministration et sont largement compensées par d'au- tres dépenses que ne connaissent et ne connaissaient pas les sociétés d'assurance. Nous insistons aussi sur le fait que le travail qui incombe à la Caisse nationale comme organe chargé de prononcer la soumission des entreprises à la loi est absolument comparable à ce que les sociétés d'assurance nom- ment l'acquisition, travail qu'elles rémunèrent par des commissions. La différence, dans ce domaine, entre les Sociétés d'assurance et la Caisse nationale est que cette dernière doit s'occuper d'un très
*) Voir Fédération Horlogère, du 27 septembre et 28 octobre 1922.
savants comme appartenant à une même corporation où l'estime devait régner aussi bien que l'amitié.
L'Encyclopédie des gens du monde « rapporte que les inimitiés entre savants l'affligeaient; «il ne concevait pas que des gens qu'il appréciait avec
« tant de désintéressement pussent se méconnaître
« ainsi. »
Et cela nous amène à parler du caractère d'Abram- Louis Brcguet. 11 en est peu qui aient été loué à un tel degré. « On peut dire avec vérité — disait le
« baron Fourier dans son Eloge — que cet homme
« célèbre ne fut pas moins remarquable par les
« inclinaisons du cœur que par la sagacité et le
« talent. Toutes les personnes qui l'ont connu savent
«qu'il était animé d'une disposition très singulière
«à la bienveillance; il s'intéressait sans réserve au
« succès des autres, et il était touché de toutes les
« infortunes. 11 semblait que dans ses relations avec
« les personnes dignes de cet attachement, il décou-
« vrit chaque jour de nouveaux motifs de les aimer,
«et en cela il se montrait aussi ingénieux que par
«ses inventions mécaniques.»
L'on objectera qu'il s'agit d'un discours officiel.
Ce n'est point là en général qu'il faut chercher la vérité sur un caractère, pas plus qu'on ne jugera de l'académie d'un homme d'après le bel habit à la française avec broderies soie sur soie porté dans un jour de cérémonie. N'en saura-t-on pas davantage sur quelqu'un en recherchant ce qu'en a dit —
selon le dicton — son valet de chambre pour lequel
— on le sait — il n'y a pas de grand homme. Et du reste quel être se révèle entièrement et qui peut oser se prononcer sur ce qu'il connaît si im- parfaitement?
Pourtant, le baron Fourier était dans la vérité en parlant ainsi; ce qu'il déclarait résume cent opinions qui se sont prononcées unanimement. Et Charles Dupin avait raison aussi lorsqu'il disait:
« 11 est des caractères si heureux qu'ils semblent
« être créés pour être aimés. Il y a dans leur
« simplicité, dans leur naturel, dans leur prévenance,
« quelque chose de si doux, qu'on s'abandonne à
« leur attrait et qu'on leur est dévoué dès (pie
« leur âme s'est ouverte à la nôtre. »
Brcguet, en effet, avait su se faire aimer en réunissant ces deux qualités qui souvent s'excluent;
l'énergie et la bienveillance, une bienveillance un peu naïve, dit-on, plutôt une bonhommie intelligente et qui faisait penser à celle de Jean de la Fontaine.
Toujours à la recherche de la perfection, il travailla sans cesse pour s'en rapprocher, mais ne la vit jamais que comme un but lointain, s'éloignant à chaque pas qu'il faisait, car suivant l'expression d'un de ses collègues de l'Institut: « il voyait tout en beau excepté ses ouvrages. »
Cette joie de vivre, il la dût avant tout à sou ardeur au travail. Le 17 septembre 1823, levé avant le jour selon son habitude, il était occupe à rédiger
grand nombre de petites entreprises auxquelles les sociétés ne s'intéresseraient pas.
Les résultats de l'exercice 1922, surtout ceux de l'assurance des accidents non-professionnels, sont meilleurs que l'on ne pouvait s'y attendre. Cela vient sans doute en première ligne du fait que le nombre des accidents a diminué dans une plus forte proportion que le montant des primes, mais tout n'est pas expliqué par là. Les autres causes de ces résultats favorables ne pourront être déterminées que par les statistiques et calculs détaillés qui se feront par la suite.
Les comptes de l'assurance des accidents profes- sionnels soldent par un excédent de fr. 217.636,52.
Si l'on ajoute à cette somme le versement de fr.
2.500.000 à la réserve de primes et celui de fr.
671.385,95 au fonds de réserve, on arrive à la somme de fr. 3.389.022,47 comme excédent total.
Comme l'année dernière, nous devons toutefois dire que de ce beau chiffre il ne faut pas tirer la con->
elusion que les primes actuelles laissent une marge de bénéfice. Si l'on met en présence uniquement les primes et les dépenses pour les accidents de l'an- née 1922, le résultat est un déficit. Les bons résultats actuels sont donc dus aux réserves accu- mulées et aux intérêts des capitaux.
Le compte d'exploitation de l'assurance des acci- dents non-professionnels solde par un déficit de fr. 337.876. Si l'on retranche de cette somme celle de fr. 217.502,40 versée au fonds de réserve, on ob- tient fr. 120.373,60 comme déficit réel. Ce ré- sultat est meilleur que celui de l'exercice 1921, mais il ne faut pas oublier que ce dernier a supporté le report du déficit de l'année 1920, tandis que le déficit de 1921, comblé par un prélèvement sur le fonds de réserve, n'a pas été reporté au compte de 1922. C'est surtout pour cette branche d'assurance que la diminution du nombre des accidents a influencé favorablement les comptes. En effet, tandis que les primes n'ont diminué que de 7,32 »u, le recul dans le nombre des accidents a été de 8,78 °/o.
La Direction propose au Conseil d'administration de verser à la réserve de primes de l'assurance des accidents professionnels la somme de 2.500.000 fr. et de porter ainsi cette réserve à 4.327.226,20 fr.
A cette proposition, elle joint celle de rétrocéder aux entreprises, comme nous l'avons déjà fait pour l'année 1920, le 10 o/0 des primes de l'assurance des accidents professionnels, payées pour l'année 1922.
Voici ce qui a été fait pour l'allégement des charges des assurés depuis l'ouverture à l'exploitation de la Caisse nationale:
1918 premier exercice;
1919 abaissement général des taux de primes;
1920 rétrocession de 10 o/o des primes payées;
1921 mise en vigueur d'un tarif des primes revisé, réalisant un nouvel abaissement général des taux ;
1922 revision du classement d'un grand nombre d'en- treprises, pour la plupart dans le sens d'un abaissement du taux et proposition de rétro- cession du 10 °/o des primes;
1923 mise en vigueur du tarif des primes, revisé pour la seconde fois, prévoyant une réduction des taux pour un grand nombre de classes de risques.
ses précieuses notes sur l'horlogerie, quand il expira tout à coup. On a pu appliquer à cette fin si douce ce qu'a dit Condorcet du mathématicien Euler:
« Tous deux cessèrent à la fois de vivre et de calculer. »
L'on fit à Brcguet d'imposantes funérailles dont le Constitutionnel du 20 septembre 1823 donne le détail, citant quantité d'hommes célèbres parmi ceux qui y assistèrent: le chimiste Fourcroy, Charles le compagnon de Montgolfier, van Spandonck, le pein- tre des fleurs, le duc de Choiseul, Qiraud l'égypto- logue, pour n'en citer que quelques-uns. Sur la tombe, on entendit les discours d'Arago, de Dupin et de Ternaux l'aîné.
Le baron Fourier prononça l'éloge de Brcguet à l'Académie des sciences le 5 juin 1826. J'en cite encore le passage le plus caractéristique qui résume l'homme et l'oeuvre: «Se placer au premier rang
« d'une profession difficile et nécessaire, perfection-
« ner et inventer, guider les navigateurs, donner
« aux sciences des instruments nouveaux, créer sa
« fortune en la fondant sur l'utilité publique, jouir
«de l'amitié, ignorer l'ingratitude, échapper à l'cn-
<; vie, c'est une heureuse et honorable destinée. Puis-
« sent les arts réserver toujours d'aussi dignes ré-
« compenses à ceux qui les cultivent. »
Et Charles Dupin avait non moins raison lorsqu'il disait: «Un tel exemple fait aimer la gloire paisible
« des travaux utiles. » (A suivre.)
LA F E D E R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E
587Informations
Misa en garde.
On nous signale qu'une importante fabrique d'hor- logerie des Etats-Unis désire entrer en relations permanentes avec un dessinateur qualifié, qui vou- drait pour un prix satisfaisant, créer les variétés modernes pour gravure de boîtes or et plaqué or;
la maison spécifie que sa demande s'entend pour lignes droites et gravure fantaisie, et qu'en fait, n'importe quelle combinaison de modèles distingués, utilisables commercialement lui conviendrait.
Elle ajoute qu'elle prie les personnes à qui elle s'adresse d'envoyer par premier courrier, des échan- tillons de genre de dessin qu'elles sont capables de faire.
Le but de cette maison est évidemment de se procurer à peu de frais de nouveaux décors de boîtes; nous mettons en garde les décorateurs qui pourraient avoir reçu une offre analogue — contre les agissements de la firme américaine, qui, s'ils se généralisaient, sont de nature à causer un grave préjudice à l'industrie horlogère suisse.
Commerce extérieur
France.
Le total des importations en provenance de l'é- tranger pour les 8 premiers mois de l'année en cours, se chiffrent à 18.044.916.000 de francs, contre 13 milliards 152.000.000 de francs pendant la même période de 1922.
La Suisse entre dans ces chiffres pour frs 360.695 contre frs 327.405 pour la même période de 1922;
il y a donc augmentation de frs 33.290 sur ce poste.
Quant aux exportations de la France à destina- tion des pays étrangers elles se sont élevées du 1er janvier au 31 août 1923, à frs 16.679.077.000 contre frs 11.550.047.000 durant la période corres- pondante de l'année dernière.
La Suisse est dans ce chiffre pour 1.257.514 frs contre 582.164 frs, pour la période correspondante de 1922; les exportations françaises à destination de la Suisse sont donc en forte augmentation:
675.350 francs.
En ce qui concerne les chiffres totaux du commerce extérieur français, on constate que les importations se présentent d'une année à l'autre en augmenta- tion de près de 4.893 millions tandis que les exportations ont de leur côté progressé de 5129 millions de francs en chiffre rond. Ces augmentations sont évidemment dues à la hausse des prix, consé- quence elle même de l'élévation des devises étran- gères.
De ces chiffres il résulte que la balance visible du commerce de la France avec l'étranger s'est tra- duite pour la période envisagée par un déficit de 1.366 millions en chiffre rond.
Indes britanniques.
D'après les informations provenant de source au- torisée, il reste encore passablement de stocks en Inde, les ventes se font très lentement, l'argent est rare, et par conséquent, les prix sont excessivement bas.
11 serait à souhaiter, ajoute notre correspondant, que les maisons suisses s'abstiennent d'expédier aux Indes pendant une certaine période, pour permettre la liquidation des stocks et pour équilibrer les prix.
Chronique financière et liscale
Allemagne. — Le taux de l'escompte.
On vient d'annoncer que la Reichsbank allemande a élevé son taux d'escompte de 90 à 108 "/o. Ajoutons que cette augmentation n'est valable que pour l'es- compte du papier. En ce qui concerne les prêts sur nantissement, le taux est maintenu à 10 °/o.
Les dettes alliées envers les Etats-Unis.
La dette totale des gouvernements alliés envers les Etats-Unis s'élevait, au 24 août 1923, au chiffre de 1.088.000.000 de dollars, en y comprenant les arrérages d'intérêts.Les paiements d'intérêt à cette date dépassaient 704 millions de dollars dont 60 o/0
représentaient des versements effectués par la Gran- de-Bretagne, 27 o/o des versements par la France et 8 o/o des versements de l'Italie.
Tchécoslovaquie. — Circulation fiduciaire.
Suivant la situation hebdomadaire de l'Office ban- caire du ministère des Finances, au 7 courant, la circulation fiduciaire s'élevait à cette date à 9.162 millions de couronnes 'tchécoslovaques, en di- minution de 148 millions par rapport à la semaine précédente. Les disponibilités à l'étranger se mon- taient à 2.409 millions, l'encaisse métallique à 1.079 millions, les versements de l'impôt sur le capital à 3.196 millions.
Chronique du travail
Tchécoslovaquie.— Le chômage.
Suivant la statistique officielle, le nombre des chômeurs du mois de septembre s'élevait à 57.000, en diminution de 4.400 par rapport au mois précè- dent.
Chambres de commerce
Chambre de commerce internationale.
La septième session du comité exécutif de la chambre de commerce internationale s'est tenue le 10 octobre courant, au siège de la chambre, rue Jean-Qoujon, 33, à Paris. Eelle a été présidée par sir Arthur Shirley, député à la Chambre des com- munes, président de l'Association des. chambres de commerce britanniques.
Le comité avait mis à son ordre du jour les ques- tions suivantes : traitement des étrangers dans les différents pays en ce qui concerne la jouissance des droits civils et patrimoniaux; limitation du nombre des foires internationales et fixation de ces foires à des dates différentes.
Il a réglé, en outre, les dispositions à prendre pour la conférence internationale sur les forma- lités douanières, et a décidé de l'opportunité d'une publication internationale des formalités douanières.
Registre du commerce
Raisons sociales.
Enregistrement:
10/X/23. — Louis Dubail, (de Porrentruy), importa- tion et exportation, Porrentruy.
Modifications:
1 0 X 2 3 . — La raison « Perreuoud frères», «Fabri- que Nouvel », est dissoute. Actif et passif sont repris par Albert Perrenoud, Fabrique Nouvel (Albert-Zélim P., de la Sagne et des Ponts de Martel), fabr. d'articles étampés et décolletés.
Rue de la Paix 3 bis, La Chaux-de-Fonds.
l l / X / 2 3 . — La soc. an. « Fabrique d'horlogerie Bella S. A.» (Bella Watch Manufactory Ltd), (Uhrenfabrik Bella A. G.), Genève, est dissoute.
La liquidation s'opère par Jules Schaad, sous la raison fabrique d'horlogerie Bella S. A. eu liq.
10/X/23. — La raison «Robert Heckendorn » est radiée. Actif et passif sont repris par R. Heckeu- doru & Cie, soc. n. coll. (Robert H., de Walden- bourg, Hans Gisin, de Lampenberg, Karl Dettwyler.
de Berken), fabr. de décolletages, pivotages, vis.
Oberdorf (Bâle-Campagne).
Radiations :
10/X/23. — Beaulieu Watch Co., S. A., horlogerie, Petit-Saconnex (Genève).
9/X/23. — Jules Jaquemet, représentation, La Chaux- de-Fonds.
Faillites.
Etat de collocation.
Faillie: Société anonyme A. Natural, Lecoultre &
Cie, en liquidation, Grand Quai 24, Genève. Délai pour action en opposition: 23 octobre 1923.
Clôture de faillite.
l l / X / 2 3 . — Dame Veuve Perrottet-Morel, fabr. de ressorts de montres, Coulouvrenière 29, Plainpa- lais (Genève).
Concordats.
Homologation du concordat.
9/X/23. — Sphynx S. A., fabr. de machines et outillage de précision, Fleurier.
Rejet de concordat.
2/X/23. — Georges-Fernand Perret, fabr., achat et vente d'horlogerie, Brenets.
Sursis concordataire et appel aux créanciers:
26/IX/23. — Henry C- Co., médailles et bijoux,
« Emo », fabrique du Plan Neuchâtel. Délai pour productions: 3 novembre 1923. Assemblée des créanciers: 19 novembre 1923. Commissaire: M.
Francis Mauler, avocat, Neuchâtel.
2 X 23. — Albert Schmid, fabr. de boîtes de montres argent, Rue du Rocher 7, Neuchâtel. Délai pour productions: 2 novembre 1923. Assemblée des créanciers: 19 novembre 1923. Commissaire i Adrien Hummel, préposé aux faillites, Neuchâtel.
Dessins et Modèles
Radiations:
No. 29402. 3 juillet 1918. — 1 modèle. — Mous- queton de sûreté.
No. 29428. 9 juillet 1918. — 2 modèles. — Machine à sertir; appareil à meuler.
No. 22732. 14 juillet 1913. — 1 modèle. — Calibre de montre.
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