Images en Ophtalmologie
•Vol. XI - n° 2
•mars-avril 2017 64
Tumeur oculaire • Écho graphie haute fréquence • Corps ciliaire.
Intraocular tumour • Ultra- sound biomicroscopy • Ciliary body.
L. Lumbroso-Le Rouic déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Références bibliographiques
1.
Zografos L. Présentation clinique des méla-
nomes de la choroïde et du corps ciliaire. In:
Tumeurs intraoculaires. Paris : Masson, 2002.
p. 120-52.
2.
Siahmed K, Berges O, Desjardins L et al.
Imagerie des tumeurs du segment antérieur : avantages respectifs de l’échographie (10, 20 et 50 MHz) et de la tomographie en cohérence optique. J Fr Ophtalmol 2004;27(2):169-73.
Cas clinique
Légendes
Figure 1. Aspect de la première échographie oculaire haute fréquence : lésion du corps ciliaire localisée à 8 heures.
Figure 2. Hyperhémie conjonctivale loca- lisée à 8 heures.
Figure 3. Angle iridocornéen remanié avec aspect “pigmenté” et lésion rétro-irienne.
Figure 4. Aspect de l’échographie oculaire de contrôle : quasi-disparition de la lésion pré- cédemment retrouvée au niveau du corps ciliaire à 8 heures.
Masse d’allure tumorale du corps ciliaire
A pseudotumour of the ciliary body
L. Lumbroso-Le Rouic
(Institut Curie, Paris)U n patient, âgé de 56 ans, électricien, consulte pour une rougeur oculaire gauche apparue à la suite d’une projection de “poussière”. Il est reçu en urgence.
Observation
À l’examen, l’œil droit est normal. À gauche, en revanche, l’examen à la lampe à fente montre une hyperhémie conjonctivale limbique positionnée sur 8 heures et l’on constate une lésion dans l’angle iridocornéen en regard, associée à une lésion rétro-irienne et à des phénomènes hémorragiques. La masse rétro- irienne est confirmée par l’échographie haute fréquence (figure 1) . Cet aspect étant fortement évocateur de tumeur, le patient est adressé pour une prise en charge en milieu spécialisé. L’examen clinique, réalisé quelques jours plus tard, est superposable : l’acuité visuelle est à 4/10, et une discrète hyperhémie conjonctivale persiste (figure 2) , bien que le patient signale une amélioration fonctionnelle sous corticoïdes locaux. Une synéchie postérieure est constatée sur 6 heures, ainsi que quelques dépôts pigmentés sur la cristalloïde anté- rieure, séquelles probables d’une inflammation. En gonioscopie, on note un remaniement de l’angle sur 7-8 heures, sans véritable pigmentation, les rema- niements rétro-iriens ne sont pas retrouvés cliniquement (figure 3) . Le fond d’œil est sans particularité.
Le tableau clinique n’était pas typique d’une lésion d’origine tumorale et il y avait la notion d’une projection de corps étranger à l’interrogatoire. Un scanner orbi- taire a donc été réalisé pour rechercher un corps étranger et s’est révélé sans particularité. L’hypothèse tumorale étant très peu probable, une surveillance étroite a été proposée au patient avec contrôle clinique et échographique. Le patient a progressivement récupéré une acuité visuelle à 8/10 avec régression des images visualisées en échographie haute fréquence (figure 4) .
Le diagnostic retenu est donc celui d’une hémorragie post-traumatique.
Discussion
La constatation d’une lésion sombre au niveau irido-ciliaire doit faire évoquer de principe une pathologie tumorale (1) , et l’examen clinique doit être complété par une échographie haute fréquence qui permet de très bien visualiser des lésions rétro-iriennes cliniquement très difficiles d’accès (2) . Pour ce patient, le mode de révélation (post-traumatique) et l’association à une inflammation conjonctivale et de la chambre antérieure ne sont pas typiques d’une tumeur.
Dans ces cas de diagnostic difficile, une surveillance clinique rapprochée et par échographie permet d’affirmer ou d’infirmer la nature tumorale des lésions
constatées.
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