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CHAPITRE I = Histoire de la PSYCHANALYSE Qu’est-ce que la psychanalyse ?

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CHAPITRE I = Histoire de la PSYCHANALYSE

Qu’est-ce que la psychanalyse ?

Les premiers lecteurs français de FREUD n’étaient ni médecins, ni psychiatres : ce furent des philosophes, des psychologues et des littérateurs, des hommes tels que Théodule RIBOT, Henri BERGSON, Romain ROLLAND, ceci à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle (→ 1914).

De nombreux ouvrages présentent les mutations successives du paradigme (évolution) freudien, en relation avec la biologie, la psychiatrie, la sexologie naissante, la psychologie de l’enfant, l’anthropologie (étude de l’homme sous différents aspects (biologie, psychosociale, ethnologie)) et les théories de l’évolution…

Pour mieux comprend ce qu’est la psychanalyse, permettez-moi de vous présenter FREUD, l’homme qu’était FREUD et son parcours personnel et professionnel, ce qui l’a conduit à devenir le psychanalyste mondialement connu qu’il a été et qu’il est encore.

I) FREUD

FREUD est né le 06 mai 1856 à Freiberg (Moravie). Son vrai prénom était Sigismund (il en change à l’âge de 22 ans). Selon la coutume, il reçoit un prénom juif : Schlomo.

Son père, Jacob FREUD, a 41 ans et 2 enfants d’un premier mariage (Emmanuel et Philippe) lorsqu’il nait. Il est négociant en laine.

(Emmanuel a un fils, John, qui a un an de plus que Sigismund, son oncle, et sera plus tard son principal camarade de jeu).

Sa mère, Amalie, a 21 ans à la naissance de Sigismund qui est son premier enfant.

En 1859, la crise économique ruine le commerce de Jacob FREUD, la famille s’installe (mal) à Vienne en 1860.

En 1865, FREUD entre au Gymnasium (lycée) avec un an d’avance.

En 1873, FREUD est reçu à son examen de fin d’études secondaires. Il est félicité pour son style en allemand et a déjà beaucoup lu en plusieurs langues. Hésitant entre droit et médecine, il se tourne vers la médecine après avoir lu « L’essai sur la nature » de GOETHE.

En 1874, à l’université, il découvre les préjugés antisémites.

En 1876, il entre au laboratoire d’Ernst BRÜCKE et fait une recherche sur les glandes sexuelles des anguilles, et une autre en 1877 sur le SN (système nerveux) central d’une larve de lamproie (1ère publication. Il se lie d’amitié avec Joseph BREUER de 14 ans son aîné qui l’aide moralement et matériellement (nombreux prêts d’argent).

En 1879, il suit sans enthousiasme les cours de psychiatrie de MEYNERT, mais ne s’intéresse qu’à l’aspect neurologique de la question (il a failli découvrir le neurone, nommé en 1891 par WALDEYER).

En 1880, après un an de service militaire, FREUD envisage une carrière dans la recherche et/ou l’enseignement, alors que BREUER entreprend la cure d’Anna O (Bertha PAPPENHEIM) → notion de talking-cure.

En 1881-1882, FREUD passe ses examens de fin d’études de médecine et se rend aux conseils de ses amis et professeurs. N’ayant pas de ressources matérielles, il ne peut poursuivre une carrière de chercheur. Il lui faudrait attendre une chaire libre, trop long et impossible de par ses origines juives.

Il souhaite épouser Martha BERNAYS (issue d’une famille d’intellectuels juifs) et doit gagner sa vie.

En novembre 1882, BREUER lui parle du cas d’Anna O, interrompu depuis juin FREUD est étonné, intéressé, mais non influencé.

En 1883, la médecine ennuie FREUD. Il entre au service de psychiatrie de MEYNERT.

En 1884, chargé d’une étude sur la cocaïne, il découvre ses propriétés analgésiques mais les néglige (les honneurs reviendront à Karl KOLLER).

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FREUD utilise imprudemment la cocaïne sur lui-même mais n’ayant pas de dispositions à la toxicomanie, il n’en souffre pas. Mais il crée des dégâts autour de lui. Voulant guérir son ami FLEISCHL (morphinomane), il le rendit cocaïnomane et aggrava son cas.

On le critique alors dans les cercles médicaux. Il entreprend de traiter les maladies nerveuses par électrothérapie (méthode de W-ERB). Il voudrait se faire connaitre pour quelques recherches (méthode de coloration de coupes neurologiques, études sur la coca…).

En 1885, il occupe peu de temps un poste dans une clinique où on emploie occasionnellement l’hypnotisme.

En avril, il détruit tous ses papiers et, au moment où il pense émigrer pour améliorer sa situation, il est enfin nommé privatdozent (maitre de conférences) puis obtient une bourse de voyage d’études et choisit Paris, chez Jean-Martin CHARCOT (1825-1893), à la Salpêtrière (vaste hospice abritant à l’époque + de 5000 âmes), surnommé « le Napoléon de la Névrose ».

CHARCOT a à son actif pas moins de 700 publications, pour exemple il a découvert la maladie de Parkinson, la SEP (sclérose en plaques), les localisations cérébrales, la topographie des zones corticales avant GUILLAIN, travaux sur la gériatrie, sur l’aphasie, l’hystérie et l’hypnose, l’épilepsie…

A l’époque, on étudie l’hystérie traumatique au travers du « Railway syndrome » (à la suite d’accidents de chemin de fer).

CHARCOT est renommé pour :

- Ses conférences (maladies nerveuses) du mardi (impromptues, avec diagnostics instantanés de patients en crise amenés sans consultation préalable, où l’on traite des maladies nerveuses.

- Ses conférences du vendredi qui sont des modèles de construction et de clarté, au cours desquelles il traite de :

→ La distinction des convulsions traumatiques et épileptiques,

→ La nature psychogène des symptômes traumatiques,

→ L’utilisation de l’hypnose et

→ Le découpage des phases de la transe hypnotique (léthargie = torpeur, catalepsie = mouvements volontaires et consciences suspendus, somnambulisme).

→ Description de la grande hystérie avec 4 phases : phase épileptoïde, phase des grands mouvements, point des attitudes passionnelles, phase terminale : délirante.

En 1886, il quitte Paris et s’intéresse à la neuropathologie infantile (il fait alors un séjour à l’institut des maladies d’enfants à Vienne).

FREUD commence sa pratique privée : il ouvre son cabinet le dimanche de Pâques, et épouse Martha en septembre.

Ils auront 6 enfants : Mathilde (octobre 1887), Jean-Martin (à cause de Jean-Martin CHARCOT) (décembre 1889), Olivier (à cause d’Olivier CROMWELL) (1891), Ernst (à cause d’Ernst BRÜCKE) (1892), Sophie (1893) et Anna (décembre 1895).

FREUD commence à utiliser l’hypnotisme en 1887 et publie un article sur ce travail en 1897 aidé par BREUER qui collabore à cette publication, Elizabeth von R, une patiente, lui impose la méthode des libres associations.

En 1896, FREUD scandalise son auditoire lors d’une conférence sur l’étiologie sexuelle des névroses/

de l’hystérie et se brouille avec BREUER à ce sujet.

En octobre 1897, FREUD découvre l’Œdipe. Il fait un rêve où il a des sentiments « plus que tendres » pour Mathilde et après étude, conclut : « le père est bien le promoteur de la névrose ». Le 15 octobre 1897, il se souvient de sentiments d’amour envers sa mère et de jalousie envers son père.

Il se sert bien sûr de ses souvenirs et de ses rêves.

II) L’élaboration de la théorie psychanalytique

Grâce à ses amis, le physiologiste Ernst Wilhem Ritter Von BRÜCKE (1819-1892), Jean-Martin CHARCOT (1825-1893), H. BERNHEIM de l’école de Nancy et Joseph BREUER (1842-1925) avec lequel il publie en 1895 les Etudes sur l’hystérie, et bien d’autres, FREUD a acquis la conviction que les névroses sont des maladies psychiques indépendantes de toute lésion organique et sont provoquées par des traumatismes psychiques, affectifs oubliés.

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Il est donc à la recherche d’une méthode susceptible de ramener au jour les souvenirs enfouis.

Après avoir utilisé successivement l’hypnose, puis un traitement par questions, il emploie la méthode des libres associations et formule la règle de non-omission.

Il étudie parallèlement les lapsus, les oublis, les rêves et en démontre les mécanismes.

→ il met en évidence l’existence d’une pensée manifeste (dire bonjour, récit du rêve) et d’une pensée latente (dire au-revoir/fuir, contenu inavouable) → donc d’un conscient ou d’un inconscient.

Il élabore également les notions de censure, de refoulement, de libido, d’inconscient, de transfert, préparant par phases successives, une nouvelle psychologie qui sera connue sous le terme de

« psychanalyse ».

La psychanalyse : méthode originale d’investigation psychologique. On met à jour chez un patient des impulsions mentales refoulées, et par là-même inconscientes. On obtient en général ce résultat en demandant au patient de s’étendre sur un divan et de raconter, sans cacher quoi que ce soit, tout ce qui lui vient à l’esprit → « règle fondamentale ». L’analyse interprète ces récits (à l’aide des symptômes des rêves, des lapsus…), et en révélant au patient ses propres refoulements, la méthode psychanalytique devient alors thérapeutique.

On parle de Méthode Cathartique (Catharsis : purification, méthode psychanalytique qui rappelle dans la conscience des souvenirs refoulés).

Cette méthode psychothérapique est fondée sur cette investigation (de la signification inconsciente des paroles, actions et productions imaginaires → rêves, fantasmes, délires) et spécifiée par l’interprétation contrôlée de la résistance (tout ce qui dans les paroles ou attitudes, s’oppose à l’accès de l’analysé à son inconscient → recherche de satisfaction et formation de compromis), du transfert (processus par lequel les désirs inconscients s’actualisent sur certains objets) et du désir.

La psychanalyse comporte aussi un autre niveau : l’ensemble des théories psychologiques et psychopathologiques où sont systématisées les données apportées par la méthode psychanalytique d’investigation et de traitement.

Conclusion :

La phase neuro-anatomique de la carrière de FREUD prit fin vers 1897, année où il découvrit la sexualité infantile et le complexe d’Œdipe.

Le génie de FREUD ne réside pas seulement dans le recueil des données, mais dans la production des théories auxquelles il aboutissait après un long travail de synthèse.

Si le normal et le psychopathologique sont les références majeures de la vision théorique de FREUD, il ne faut pas oublier pour autant que le pathologique a servi à FREUD de modèle conceptuel principal pour sa théorie du normal.

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CHAPITRE II = LA STRUCTURATION DE L’APPAREIL PSYCHIQUE → les Topiques de FREUD

Nous abordons maintenant le domaine de la « métapsychologie », terme forgé par FREUD dès le début de ses travaux, qui recouvre les aspects théoriques de la psychanalyse.

La métapsychologie cherche à rendre compte des faits psychiques dans leur ensemble.

Dans Ma vie et la psychanalyse, FREUD écrit : « J’appelle ainsi un mode d’observation d’après lequel chaque processus psychique est envisagé d’après les 3 coordonnées de la dynamique de la topique, de l’économie. Et j’y vois le but suprême qu’il soit accessible à la psychologie ». (1925)

I) Situation des coordonnées métapsychologiques 1) Le point de vue dynamique

On considère les phénomènes psychiques comme résultant d’une combinaison de forces plus ou moins antagonistes.

Il y a donc une notion de forces et de conflit.

En 1909, FREUD explique le trouble psychique dynamiquement par le conflit de 2 forces.

« Nous y voyons le résultat d’une révolte active de 2 groupes psychiques l’un contre l’autre » → il s’agit de l’opposition des forces de l’inconscient qui cherchent à se manifester et de la répression du système conscient qui tend à s’opposer à cette manifestation.

Ex = compréhension d’un comportement obsessionnel : la compulsion à se laver les mains toutes les 10 minutes de plusieurs fois par jour s’interprète comme l’effet d’un conflit → d’un côté : désir conscient de propreté (physique ou morale), de l’autre : désir inconscient d’être sale/de vivre dans la saleté.

Si on parle de forces, il faut parler de résultante en métapsychologie, cette résultante s’appelle formation de compromis (même chose dans le rêve).

2) Le point de vue économique

Peut-être à cause de sa formation de scientifique, FREUD a cherché à introduire du mesurable dans la psychologie. Il a considéré l’énergie psychique sous un angle quantitatif.

D’un point de vue économique, la métapsychologie s’efforce d’étudier comment circule cette énergie, comment elle s’investit, se répartit entre les différentes instances et objets.

Ex = observations cliniques simples

-quand on est amoureux → surestimation de l’objet aimé → dévalorisation du sujet lui-même.

-traumatisme = bouleversement à l’intérieur de la personnalité suscité par des excitations quantitativement intenses que l’on n’a pas pu contrôler, canaliser.

→ Le point de vue économique est le prolongement logique du point de vue dynamique.

Pour comprendre l’issue du conflit, il faut faire intervenir la grandeur relative de ces forces. On parlera d’énergie pulsionnelle, ou encore de « quantum d’affect » (= aspect quantitatif).

3) Considération topique

La théorie amène à considérer l’appareil psychique comme l’organisation de divers systèmes assurant respectivement des fonctions différentes.

Ces systèmes ou instances sont regroupés sous les termes de topique = accent sur la disposition spatiale ou d’appareil psychique = accent mis sur la notion de travail (énergie psychique).

On parle de trépied métapsychologique, et on complète la théorie psychanalytique en abordant les phénomènes psychiques fondamentaux que sont l’angoisse, le rêve et le fantasme.

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A la 2ème moitié du 19ème siècle : beaucoup de travaux neurophysiologiques concernant les localisations cérébrales.

BREUER avait émis l’idée que des fonctions psychiques différentes supposaient des appareils également différents.

Le rêve et son étude a permis de démontrer que dans des conditions normales, un domaine mental peut fonctionner avec ses lois propres, indépendamment de la conscience → le problème de la topique est à l’origine lié à celui de l’existence de l’inconscient.

II) La première topique

Le terme « topique » appartient à la langue philosophique (cf KANT = localisation spatiale). allemand : Topik, anglais : Topography.

L’élaboration d’une conception topique s’est faite progressivement. On trouve toutes les toutes premières idées dans un essai de FREUD, non publié de son vivant = l’esquisse d’une psychologie scientifique (1895).

Le 1er schéma topologique de l’appareil psychique appelé plus couramment 1ère topique est décrit dans le paragraphe 7 de la Science des Rêves et dans l’essai de 1915 : « sur l’inconscient ».

FREUD propose un appareil psychique composé de 3 systèmes : - Inconscient, en abrégé Ics

- Préconscient, en abrégé Pcs

- Conscient, en abrégé Cs ou perception-conscience = Pc-Cs.

1) FREUD a situé le système Pc-Cs à la périphérie de l’appareil psychique, entre le monde extérieur et les systèmes mnésiques. Il est chargé d’enregistrer les informations venant de l’extérieur et de percevoir les sensations intérieures de la série plaisir-déplaisir.

Le système Pc-Cs ne conserve aucune trace durable des excitations qu’il enregistre. Ce système fonctionne sur un registre qualitatif (par opposition au reste de l’appareil psychique fonctionnant selon des quantités).

Le système Cs est aussi le siège des processus de pensée (raisonnements + reviviscence de souvenirs) et il a, pour une bonne partie, le contrôle de la motilité.

2) Le préconscient se distingue de Pc-Cs et Ics.

Contenu : non présent dans le champ de la conscience, il est accessible à la connaissance consciente. Il est fait de représentations de mots = traces mnésiques plus ou moins investies affectivement (différent des représentations de choses).

Ici, il s’agit de représentations verbales (= acoustique).

- Fonctionnement = c’est le processus secondaire qui est en cause ici → sa caractéristique principale

= l’énergie n’y circule pas librement (notion de contrôle).

Il y a prédominance dans le processus secondaire du principe de réalité sur le principe de plaisir.

3) L’inconscient = Ics est la partie la plus archaïque de l’appareil psychique, la plus proche de la source pulsionnelle.

C’est le siège des représentations de choses, représentants des pulsions (Attention : on ne dit pas

« pulsions ». Pourquoi ? Parce que « pulsion » est aux limites du biologique et du psychologique. Au niveau des processus mentaux, ce sont les représentants qui interviennent).

L’inconscient se constitue historiquement au cours de la vie de l’individu, et surtout pendant son enfance.

Fonctionnement = il est surtout caractérisé par le processus primaire : l’énergie est libre d’une représentation à une autre (cf phénomènes de condensation et de déplacement dans le rêve).

L’inconscient est régi par le principe de plaisir.

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4) Frontières entre les différents systèmes

L’énergie, les représentations, ne circulent pas sans contrôle de l’un à l’autre des systèmes. A chaque pas s’exerce une censure.

Elle est particulièrement sévère entre Ics et Pcs.

La censure est une force vigilante qui interdit à telle ou telle représentation l’accès à un certain territoire.

Il y a également une censure entre Pcs et Cs mais avec moins de rigueur. Ici, on parle plus de sélection que de réprimande.

Ex = dans le travail analytique, on doit vaincre les résistances, pour triompher de la censure entre inconscient et préconscient, alors qu’on ne parle que de réticences pour le passage Pcs-Cs.

Conclusion = dans cette 1ère topique, le travail semble surtout se faire aux frontières de chaque système. On recentre dans la conceptualisation suivante le travail psychique sur les systèmes eux- mêmes, appelés instances psychiques.

III) La deuxième topique

On trouve les premières lignes de cette deuxième topique dans « Au-delà du principe de plaisir », et sera surtout développée en 1923 dans « Le Moi et le Ça ».

Parallèlement, il y a un remaniement assez général de la théorie psychanalytique.

L’esprit des deux topiques n’est pas le même et la terminologie le reflète, ex = 1ère→ systèmes, 2ème

→ instances.

On quitte les traces mnésiques, les représentants, pour s’intéresser à la notion de conflits entre instances.

Là encore, nous retrouvons une trilogie : le ça, le moi, le surmoi.

1) Le Ça

Se définit comme le pôle pulsionnel de l’appareil psychique, FREUD dit « c’est la partie obscure, impénétrable de notre personnalité » (nouvelles conférences sur la psychanalyse).

Les instincts de vie et de mort appartiennent au Ça.

Les lois qui le régissent sont les mêmes que pour l’inconscient → processus primaires = principe de plaisir. Le principe de contradiction n’existe pas, ni les notions d’espace et de temps.

Le Ça ignore les jugements de valeur, le bien, le mal, la morale.

En ce qui concerne l’élaboration progressive de l’appareil psychique, FREUD dit dans l’Abrégé de psychanalyse : « A l’origine, tout était Ça ». Le Moi s’est développé à partir du Ça sous l’influence persistante du monde extérieur.

→ pôle pulsionnel de l’individu = Ça.

2) Le Moi

Est le pôle défensif de l’individu. C’est en quelque sorte le médiateur chargé des intérêts de la totalité du sujet.

Genèse de ce Moi : il étend progressivement son contrôle sur le Ça, et en même temps se forme à la suite d’identifications successives à des objets extérieurs qui sont ainsi intériorisés.

→ Le Moi se constitue progressivement. Il n’existe pas d’emblée.

Contrairement au Ça, morcelé en tendances indépendantes, le Moi est une unité, une instance qui assure la stabilité et l’identité de la personne.

Fonctions du Moi : il assure la fonction de conscience d’autoconservation et prend garde aux exigences du Ça et du monde extérieur. FREUD isole une substructure, ayant une fonction d’idéal qui l’appelle idéal du Moi ou Moi-idéal (narcissisme infantile, idéal de toute puissance).

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3) Le Surmoi

N’est apparu qu’en 1923 dans « Le Moi et le Ça », « Le Surmoi est l’héritier du COE », célèbre phrase de FREUD. Il tire lui-aussi (comme le Moi) son origine du Ça. Là aussi interviennent les processus d’identification.

Ex = le petit garçon renonce à sa mère comme objet d’amour pour sortir du conflit œdipien. 2 possibilités s’offrent à lui → où il s’identifie à la mère → où il s’identifie au père, et intériorise l’interdit paternel.

Le Surmoi a des caractéristiques particulières : il ne s’agit pas d’une identification au Moi des parents (un Surmoi sévère peut être élaboré à partir d’un père complaisant).

L’identification se fait plutôt au Surmoi des parents qui transparait par leur attitude éducative (de génération en génération).

Si c’est le renoncement aux désirs œdipiens, amoureux et hostiles qui est au principe de la formation du Surmoi, celui-ci se voit enrichi, selon FREUD, par les apports ultérieurs des exigences sociales et culturelles (éducation, religion, moralité).

Le Surmoi assure 3 fonctions : - une fonction d’auto-observation

- une fonction de conscience morale, de censure (sentiment de culpabilité) - une fonction d’idéal (Idéal du Moi) (sentiment d’infériorité)

Conclusion = FREUD remarque : « En dépit de leur différence foncière, le Ça et le Surmoi ont un point commun = tous deux représentent en effet, le rôle du passé ; le Ça celui de l’hérédité, le Surmoi celui qu’il a emprunté à autrui, tandis que le Moi, lui, est surtout déterminé par ce qu’il a lui-même vécu, c’est-à-dire par l’accidentel, l’actuel » (« Abrégé de psychanalyse »).

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CHAPITRE III = LES GRANDS STADES du DEVELOPPEMENT de L’ENFANT

La psychanalyse est fondée sur 2 piliers distincts, fort différents = l’interprétation des rêves et les Trois Essais sur la sexualité (1905).

La publication de ce dernier ouvrage fit scandale à l’époque. On avait répertorié jusqu’alors les formes pathologiques de la sexualité (avec KRAFFT-EBING, HAVELOCK ELLIS et quelques autres) (→ masochisme, sadisme…).

FREUD affirme que la sexualité normale doit se constituer à partir de pulsions partielles, dont chacune représenterait une perversion si elle échappait à cette normalisation, comme cela arrive chez un adulte quand la sexualité est restée fixée ou a ultérieurement régressé à l’une des étapes par lesquelles passe l’organisation des pulsions.

En s’appuyant sur l’analyse des adultes, FREUD a pu analyser les étapes par lesquelles passe le développement de la sexualité.

De là découle la notion de stade, en tant que « partie distincte d’une évolution », et plus particulièrement puisque c’est notre sujet d’étude de stade libidinal.

FREUD fait l’hypothèse de l’existence d’une énergie unique à l’origine de toute activité sexuelle qui, dans le développement de l’enfant, va se déplacer d’une zone à l’autre = cette énergie est appelée la LIBIDO (du latin : envie, désir).

Les transformations subies par la libido sont fonction de la primauté (= importance) successive de certaines zones érogènes (excitation appelant une activité externe, pour obtenir une décharge, un plaisir quelle que soit la partie du corps) dans le développement de l’enfant.

La libido = l’énergie qui est à l’œuvre dans la transformation des excitations que l’on appelle pulsions (libidinales, sexuelles).

Selon les théories de FREUD (+ ABRAHAM), la libido, au cours du développement individuel, passe par un certain nombre de stades :

- stade oral (primitif de succion, tardif de cannibalisme)

- stade anal puis sadique-anal puis - période de latence

- stade phallique - adolescence

- stade génital - adulte

PHASE PRÉGENITALE I) Le stade oral

Le stade oral correspond à la première unification des conduites autour d’une partie sexuelle partielle.

Ici, la zone érogène = zone buccale dominante (+ les lèvres) due au fait que la partie du cortex qui se développe en premier est celle correspondant à la zone buccale, qui devient la zone principale d’excitation et de décharge des tensions.

Cf DOLTO : « Le besoin de sucer existe dès les premières heures de la vie » (même vie intra-utérine).

FREUD explique que le suçotement est un acte réflexe dans l’existence de l’enfant qui correspond à une fonction biologique = l’alimentation (sein, biberon).

Cette prime de plaisir entraine que l’action de sucer (d’abord fonction physiologique) devient par elle- même un plaisir. L’alimentation correspond à la faim. A partir de là, un plaisir s’ajoute, la durée de succion au sein se prolonge à partir du 4ème jour → le bébé grignote, chipote le sein, le mamelon (en général, le bébé nourri au sein est plus calme, et a plus de satisfaction au « contact-peau » de la mère

→ alimentation, chaleur, balancement, odeur, peau).

- Tétée = 5-6 mn.

- Tate le sein = 20 à 40 mn.

- Activité de succion proprement dite et plaisir de mordre – prendre et retenir les objets (bras-main → dans la bouche).

→ Le sein de la mère est perçu comme un objet sexuel.

L’enfant et la mère sont dans une union symbiotique, le bébé n’est pas un individu (relations anobjectales).

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Peu à peu, par la maturation du système nerveux (l’enfant distingue progressivement les sensations venant de l’intérieur et de l’extérieur) et les expériences alternées de satisfaction et d’insatisfaction (nécessaires, l’enfant sent alors que le sein n’est pas de la même façon que son corps à sa disposition) (→ séparation désir-réalité), le sentiment progressif de dépendre du bon vouloir de la mère (plus bébé apprend à atténuer ses insatisfactions) et la reconnaissance parallèlement progressive de la mère comme objet constant toujours le même et différent de soi s’installent.

L’enfant apprend à prendre du plaisir avec son corps, à éprouver du plaisir → notion débutante d’onanisme (= masturbation).

Fin de la phase tardive du stade oral, avec la poussée dentaire et le sevrage : la succion se transforme en morsure (partie destructrice et agressive donnant à la rercherche de la satisfaction un caractère sadique = stade sadique-oral).

II) Le stade anal 1. Phase passive

« La situation anatomique de la zone anale la rend propre à étayer une activité sexuelle à fonction physiologique ».

Zone érogène dominante appuyée sur la défécation → les tensions tendent à se décharger surtout sur la défécation qui détermine une distension de la muqueuse anale → le passage des fèces est excitant. Caractère de non-contrôle et parallèlement, contrôle des sphincters progressif.

→ Seule est concernée comme zone érogène la muqueuse anale (= être excité).

2. Stade sadique-anal

Entrée en jeu de la capacité musculaire du sphincter de retenir les selles.

2 zones érogènes : → passive (muqueuse) → active (sphincter)

permet → rétention des selles, augmentation tension des muqueuses, augmentation plaisir.

Actif = nouvelle forme de plaisir = « plaisir de retenir le plaisir ».

Valeur particulière à l’intérieur de la relation d’objet.

Bipolarité (actif/passif) qui permet à l’enfant pour la première fois de choisir c’est-à-dire d’administrer son plaisir :

→ autoérotique (rétention)

→ satisfaire à l’injonction parentale pour favoriser le lien objectal (abandon).

Si l’enfant renonce : → privé d’une satisfaction (= jouissance).

→ doit quitter d’une partie de lui à valeur de richesse qu’il possède et produit.

Le corps entier est spécifié comme une totalité différente de la mère :

→ céder l’excrément = côté masochique (sacrifice de soi) mais valorisation très grande.

→ plaisir de dire « non » = contrôler, retenir.

(Signification pulsionnelle des fèces : objet de désir → objet de dégoût.

exhibitionnisme → honte, pudeur.

agressivité → amour, pitié.

saleté → écœurement/propreté).

Développement du sentiment de puissance (richesse-argent = valeur d’échange, attachée à la relation mère-enfant de ce stade).

→ le stade anal est très important pour ce qui est de l’intégration dans notre société.

(cadeaux, opposition, puissance → contrôle du corps et des objets).

(morale → actes bons/mauvais).

(Questionnements = d’où je viens ?, surtout si à la maternelle, l’enfant voit des naissances à venir).

Méconnaissance vagin-anus → fèces = pénis pour l’enfant.

PHASE GÉNITALE

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III) Complexe d’Œdipe

Déjà abordé avec la deuxième topique (Surmoi).

Conflit d’ambivalence vis-à-vis du parent rival, indispensable dans l’évolution et la formation de la personnalité.

Aboutissement de cette crise = l’intégration du sexe propre (masculin ou féminin).

IV) Le stade phallique

Caractérisé par une unification des parties partielles sous le primat des organes génitaux.

Mais à ce stade, l’enfant (garçon ou fille) ne connait qu’un organe génital, l’organe mâle = pénis, et l’opposition des sexes est équivalente à l’opposition phallique-châtré.

Le stade phallique correspond au moment culminant et au déclin du COE.

Le complexe de castration y est prévalent.

Prévalence de la zone génitale, avec des caractéristiques très particulières = l’organe de jouissance est réduit à l’organe externe (pénis-clitoris).

La différence entre les sexes va s’établir à partir de la dissymétrie Fille/Garçon = posséder ou non un pénis.

Pour les 2 sexes à ce stade, il y a surestimation du pénis.

A cette période, intérêt cognitif considérable de l’organe sexuel extérieur = voir tous les êtres vivants (animaux) (Attention : vache/pie = confusion), investigation voyeuriste = l’enfant remarque que parfois

« on voit » (Garçon) d’autres fois non (Fille) avec en plus une autre différence contrastée = la façon d’uriner.

* Chez le garçon

- Très anxiogène = vision d’être sans pénis, d’autant qu’il sait qu’on peut lui retirer des parties du corps très investies : sein, fèces.

- Non-acceptation de l’absence de pénis chez la fille.

(cf le petit Hans/sœur = « son fait-pipi va pousser », « le mien est bien enraciné »).

- Pénis = organe actif de la jouissance exhibé victorieusement.

- Angoisse de castration (le perdre).

* Chez la fille

- Vit l’absence comme la cicatrisation d’une ablation ou la privation de pénis (être châtrée).

- Sentiment violent d’humiliation.

- haine envers la mère, ambivalence amour/haine par rapport à la mère et se tourne vers le père → le désir de s’approprier le pénis du père est sublimé dans le désir d’enfant.

- Pour les deux sexes, l’ambivalence amour/haine pour le parent du même sexe est progressivement dépassée.

Généralement, le sexe psychologique est le même que le sexe biologique → aboutissement d’une identité sexuelle.

→ rôle fondamental du COE dans la structuration de la personnalité.

→ choix d’identité sexuelle

→ formation du Surmoi

→ identifications idéales (Idéal du Moi) = support intériorisé sur ce qu’on doit être pour être estimé.

Période de latence :

Après COE, la désexualisation va libérer une énergie libidinale considérable qui va s’investir dans ses apprentissages proprement sociaux (durant l’école primaire) → appétits cognitifs.

(11)

→ autres types d’intérêts (éducatifs, ludiques, appartenance à un groupe sportif, religieux,…).

V) Stade génital

Ce stade du développement psychosexuel se fait en réalité en deux temps, séparés par la période de latence : le stade phallique (= organisation génitale infantile) et l’organisation génitale proprement dite qui s’institue à la puberté. (Certains auteurs situent le stade phallique dans la phase prégénitale).

Là, les pulsions partielles s’unifient et se hiérarchisent définitivement.

La bipolarité pendant l’adolescence sera non pas phallique-châtrée mais centrée sur masculin-féminin (intromission du pénis/vagin récepteur).

Parallèlement, des transformations amènent la vie sexuelle infantile à sa forme définitive et normale.

La pulsion sexuelle était jusque-là essentiellement auto-érotique, elle va maintenant découvrir l’objet sexuel et la notion de but sexuel apparait.

La zone génitale devient la zone érogène dominante et le choix hétérosexuel marque la maturité sexuelle dite « classique ».

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