A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E UGÈNE C OSSERAT
Sur le cercle considéré comme élément générateur de l’espace
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 3 (1889), p. E1-E81
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E.I
SUR LE CERCLE
CONSIDÉRÉ
COMME ÉLÉMENT GÉNÉRATEUR DE L’ESPACE,
PAR M. EUGÈNE
COSSERAT,
Aide-Astronome à l’Observatoire de Toulouse,
Chargé d’un Cours complémentaire à la Faculté des Sciences de Toulouse.
INTRODUCTION.
Les recherches sur
l’espace
cerclé semblent commencer avec le Mémoire de M. A.Enneper ~’ ),
danslequel
on trouve une classificationcomplète
des surfaces
engendrées
par le mouvement d’un cercle. M.Enneper,
consi-dérant la situation relative de deux cercles infiniment
voisins, parvient
àséparer
les surfaces cerclées enplusieurs
classes :Les surfaces de la
première
classe sont celles pourlesquelles
deux cerclesinfiniment voisins
n’ont,
engénéral,
aucunpoint
commun.Celles de la deuxième classe sont celles pour
lesquelles chaque génératrice
a un
point
commununique
avec lagénératrice
infiniment voisine.M.
Enneper
en donne lagénération
suivante : Sur une surfacegauche,
considérons deux courbes
h, r, ,
dont la seconde soit unetrajectoire
ortho-gonale
desgénératrices,
etsoient ~,
1tJ deuxpoints
der, r, ,
situés sur lamême
génératrice;
dans leplan
mené par lepoint 03C0
et par latangente
à lacourbe
fJ
endécrivons,
de 1t comme centre avec 1t7tJ pour rayon, uncercle ;
la surfaceengendrée
par ce cercle est la surface laplus générale
dela deuxième classe. On
peut
dire que le lieu dupoint
commun à deuxgéné-
ratrices infiniment voisines forme sur la surface une courbe à
laquelle
lecercle mobile reste constamment
tangent.
( 1 ) A. ENNEPER, Die cyklischen Flächen (Zeitschrift für Mathematik und Physik, p. 3g3 ; 186g ).
Les surfaces cerclées de la troisième classe sont celles pour
lesquelles
deuxgénératrices
infiniment voisines ont constamment deuxpoints
communs ;la surface est
l’enveloppe
d’unesphère
dont le centre décrit une courbe.Si les deux
points
communs auxgénératrices
infiniment voisines sont constammentconfondus,
on a deux nouvelles classes de surfaces :Ou bien le cercle mobile reste constamment osculateur à une
ligne
àdouble courbure : ce cas
correspond
aux surfaces de laquatrième classe ;
Ou bien le cercle mobile reste
tangent
à une courbe et sonplan
passe par latangente
à la courbe décrite par son centre : ce cascorrespond
aux sur-faces de la
cinquième
classe.M.
Enneper étudie,
dans le mêmeMémoire,
les surfaces cerclées minimadéjà
considérées parRiemann,
et introduit la notion deslignes
de strictiondes surfaces cerclées. Sur
chaque génératrice
existentquatre points
où lagénératrice
est à une distance maxima ou minima de lagénératrice
infini-ment
voisine ;
les courbes déterminées sur la surface par cespoints
sont leslignes
destriction; l’équation qui
les détermine estanalogue
à cellequi
permet
d’obtenir laligne
de striction sur les surfacesgauches.
L’étude des surfa.ces cerclées a été
reprise
parLaguerre 1 ’ ),
en introdui-sant une notion
importante
relative aux cercles etqui
est due à Chasles.Étant
donné un cercle dansl’espace,
par cecercle,
onpeut toujours
fairepasser deux
sphères
de rayon nul. M. Darboux a donné aux centres de cessphères
le nom defoyers
du cercle(2).
Un cercle est déterminé par ses deuxfoyers. Laguerre emploie
la notation(/, f’)
pourreprésenter
lecercle dont les deux
foyers sont f
etf’,
et donne lagénération
suivante dessurfaces cerclées. Considérons une courbe
gauche quelconque
C et une sur-face
réglée V,
telle que chacune de sesgénératrices
rencontre cette courbeen deux
points fi,
.Soient~’, f 1, 12 f ~, ...
lesgénératrices
de cette sur-face ;
les cercles( f , , f ; ), ( f ,, f ~ ),
...engendreront
une autresurface,
quel’on dira dérivée de la courbe C. D’une même courbe
donnée,
onpeut
ainsidéduire une infinité de surfaces
cerclées ;
chacune des surfaces dérivées cor-respond
à un mode degroupement
despoints
de la courbeC,
défini par la surface V.Lorsque
la courbe C estplane,
les droitesfif’i enveloppent
une(1) LAGUERRE, Mémoire sur l’emploi des imaginaires dans la Géométrie de l’espace ( Nouvelles Annales de Mathématiques; I872).
(2) DARBOUX, Sur les relations entre les groupes de points, de cercles et de sphères
dans le plan et dans l’espace (Journal de Liouville, 2e série, t. 1 ; i8~2). - Sur une
classe remarquable de courbes et de surfaces algébriques, p. 25.
courbe
qui peut
servir à définir legroupement
despoints. Réciproquement,
étant donnée une surface cerclée
quelconque,
onpeut toujours
la considé-rer comme une surface dérivée d’une courbe
gauche;
cette courbe est lelieu des
foyers
desgénératrices
circulaires de lasurface,
et la surface ré-glée
Vqui
détermine le mode degroupement
despoints
de la courbe est le lieu des axes des différents cercles. Nous verrons que la courbe C est unefocale d’une
quelconque
des surfaces dérivées.Les surfaces cerclées ont été considérées de nouveau par M. Demartres
qui
aappliqué
à l’étude de leurspropriétés
infinitésimales la méthode ciné-matique ~.’ ~.
M. Demartres a retrouvé lesprincipaux
résultats de M. Enne- per et en aajouté beaucoup d’autres, parmi lesquels
ce théorème fonda-mental : :
Chaque point pris
sur l’axe d’unegénératrice
circulaire G estlc d’une
sphère tangente
à lasurface
en deuxpoints
deG,
cttoutes les cordes de contact sont concourantes.
Les cercles de
l’espace dépendent
de sixparamètres ;
onpeut
constituerdes
systèmes
indéterminés decercles,
de mêmequ’on
l’a fait pour la droite.Les
premières
recherches dans cette voie sont dues à M.Cyparissos Stepha-
nos,
qui
a donné sans démonstration despropriétés
dessystèmes
linéairesdoublement
indéterminés ,
ainsi que dupentacycle
ousystème
decinq
cercles
qui
vérifient sixéquations
linéaires(2).
La voie à suivre dans l’étude des
systèmes
linéaires a étéindiquée
par M.K0153nigs ( 3 ) qui, après
avoir établi le théorème fondamental des recller- ches de M.Stephanos,
a donné uneproposition remarquable
relative ausystème
linéairequintuplement
indéterminé et découvert les invariants dece
système.
Un cercle étant déterminé par ses deux
foyers,
on voit que lagéométrie
du cercle dans
l’espace
n’est autre que lagéométrie
de l’ensemble de deuxpoints.
On est ainsiamené,
au début de l’étude ducercle,
à considérercomme élément de
l’espace
lesystème
de d.euxpoints auquel
nous donnonsle nom de double
point.
( 1 ) DEMARTRES, Sur les surfaces à génératrice circulaire (Annales de l’École llTOr- male, 3e série, t. JI, p. 123).
(~) CYPARISSOS STEPHANOS, Sur ~ une configuration remarquable de cercles dans l’es- pace ( Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. XCIII, p. 578). - Sur
une configuration de quinze cercles et sur les congruences linéaires de cercles dans
l’espace (Comptes rendus, t. XCIII, p. 633 )..
(3) G. KOENIGS, Contributions ci la théoric dic cercle dans l’espace (Annales de la
Faculté des Sciences de Toulouse, t. II ).
La
première
Partie de ce travail arapport
à l’étude despropriétés
infini-tésimales du
premier
ordre del’espace
cerclé. Nous avons cherché à con-struire une théorie
analogue
à celle donnée par M.K0153nigs
dans le cas del’espace réglé,
et fondée sur l’existence de la forme fondamentale(’ ).
Le théorème
déjà signalé,
et dû à M.Demartres,
conduit à uneproposi-
tion
qui peut
être considérée commel’analogue
d.u théorème de Chasles surla distribution des
plans tangents
à une surfacegauche
lelong
d’unegéné-
ratrice et
qui
amène à la substitution del’usage
des corrélations anharmo-niques
à celui du cercle infiniment voisin.Là rencontre de deux cercles infiniment voisins
s’exprime
par l’évanouis-sement d’une forme
biquadratique
des différentielles descoordonnées;
laconsidération de cette
forme, jointe
à l’étude des corrélations anharmoni- ques, conduit à la classification des surfacescerclées,
due à M.Enneper
etfondée sur la situation relative de deux cercles infiniment voisins.
A cette forme
biquadratique
sont associées les théories dessystèmes
ad-joints
et des surfaces desingularités.
Nousdéveloppons
ces théories dans lecas
général
où l’onadopte
comme élémentgénérateur
del’espace
unecourbe
dépendant
de(n + 1) paramètres;
la rencontre de deux éléments infiniment voisinss’exprime
alors par l’évanouissement d’une forme des dif- férentielles des(n -~- I) paramètres qui
est intimement liée auxpropriétés
infinitésimales des
systèmes d’éléments,
que nousdésignons
par les sym- bolesSo, S t, S,, ..., Sn,
l’indiceindiquant
l’indétermination dusystème.
M.
K0153nigs, qui,
lepremier,
a considéré cette forme et lui a donné le nomde
forme f ondamentale,
aprouvé
que si le nombre desparamètres
estsupérieur
àquatre,
elle admet nonplus
une formeadjointe,
comme dans lecas de
l’espace réglé,
mais unsystème adjoint composé
de( n -.2 ) formes,
dont
l’emploi permet
deconstituer,
àl’égard
d.usystème Sn,
une théorieanalogue
à celledéveloppée
par M. Klein dans le cas ducomplexe
dedroites,
par l’introduction de la formeadjointe.
Nous montrons
qu’à
chacun dessystèmes S3’ S4’
..., onpeut,
demême,
fairecorrespondre
unsystème adjoint
de la forme fondamentale dont l’existence est intimement liée auxpropriétés
infinitésimales du sys- tèmeauquel
il est associé.Ces
systèmes adjoints
conduisent naturellement à lagénéralisation
de la(1) } G. KOENIGs, Sur les propriétés infinitésimales de l’espace réglé (Annales de l’~~cole Normale, 1882).
notion de surface de
singularités
ducomplexe
dedroites ;
la surface focale de la congruence et la surface surlaquelle
sontréparties
les courbes de~,
tapparaissent
comme des surfaces desingularités,
et forment ainsi les der- niers éléments d’une suite de surfacesqui présentent
entre elles une liaisonremarquable.
Les théorèmesqui
lient entre elles les surfaces desingularités
de trois
systèmes
consécutifspeuvent
être très utiles dans la recherche des surfaces desingularités,
ainsiqu’on
levoit, plus loin,
dans l’étude des sys- tèmes linéaires de cercles. Laproposition qui
établit un lien entre la surfacede
singularités
ducomplexe
de droites et les cônes ducomplexe apparaît
comme un cas
particulier
d’uneproposition plus générale.
Nous
appliquons
les résultats obtenus aux différentssystèmes
de cercles.On trouve, pour les
cyclides
de raccordement des surfacescerclées,
unedéfinition
analogue
à celle deshyperboloïdes
de raccordement des surfacesgauches,
en utilisant lagénération
descyclides
due à M.Casey.
Al’égard
de la congruence de
cercles,
nous retrouvons la surfacefocale,
considéréepar M. Darboux dans le cas
général
des congruences de courbes. A propos dusystème quintuplement indéterminé,
nous montrons comment la notion de surface desingularités
conduit naturellement au beau théorème que l’on doit à M.Koenigs (i)
etqui
est lagénéralisation
de laproposition
deM. Klein relative aux
complexes
dedroites;
nous établissonségalement
laréciproque
de cethéorème,
pour le cas du cercle.Dans la seconde
Partie,
nous abordons l’étude dessystèmes
linéaires decercles.
La théorie des
systèmes
linéaires de droitespeut
sedéduire,
comme onsait,
d’un seul théorème. Il existe demême,
àl’égard
dessystèmes
linéairesde
cercles,
un théorèmequi peut
servir de base à leur théorie. Cette propo- sitionn’est, d’ailleurs,
quel’interprétation géométrique
d’unepropriété
decertaines formes bilinéaires. A la recherche des
conséquences
que l’onpeut
en
déduire,
nous associonsl’application
despropositions développées
dansla
première
Partie.(’ ) ) G. KOENIGS, Sur une classe de formes de différentielles et sur la théorie des d’éléments (Comptes rendus, t. CIV, p. 673-675, 842-844). 2014 Acta Mathematica,
t. X, p. 313-338).
PREMIÈRE PARTIE.
PROPRIÉTÉS INFINITÉSIMALES DU PREMIER ORDRE DE L’ESPACE CERCLÉ.
I. -- Les corrélations
anharmoniques;
leur rôle dans les propriétésinfinitésimales de
l’espace
cerclé.Considérons comme élément de
l’espace
l’ensemble de deuxpoints auquel
nous donnerons le nom de
double point;
la droitejoignant
les deuxpoints
sera la droite du double
point.
Appelons couplc
lesystème
formé par l’ensemble d’un doublepoint
etd’une
sphère
menée par ce doublepoint;
nousdésignerons
le doublepoint,
formé de l’ensemble des deux
points
a" , a.,, par a. Uncouple
pourra se dé-signer
par la notation(a, a),
où a est le doublepoint
et a lasphère
ducouple.
Appelons couple simple
lesystème
formé par l’ensemble d’unpoint
etd’une
sphère
menée par cepoint;
nousdésignerons
uncouple simple
par la notation(a, a.),
où adésigne
lepoint
et a lasphère
ducouple.
Un
couple
sera dit situé sur un cercleC,
ou bien le cercle C sera dit ap-partenir
aucouple,
si ce cercle est sur lasphère
a ducouple
et passe par le doublepoint a
de cccouple.
Les mêmesexpressions, employées
àl’égard
du
couple simple,
auront unesignification
semblable.Lorsque
nous considérerons sur un même cercleplusieurs
doublespoints,
nous les concevrons en
général
de la manière suivante : choisissons dans leplan
du cercle unpoint
P et menons par cepoint
unesécante;
elle coupe le cercle suivant un doublepoint;
en faisant tourner la sécante autour deP,
nous aurons différents doubles
points.
Onpeut
ainsienvisager
le cerclecomme
engendré
par un doublepoint,
la droite de ce doublepoint passant
par un
point
fixe P. ’ -Étant
donnésquatre
doublespoints
ainsi déterminés a,b,
c,d,
leur rap-port anharmonique (a, b,
c,d)
sera lerapport anharmonique
desquatre
droites de ces doubles
points.
Quatre couples ( a, a ), ( b, ~ ), ( c, ~~), ( d, ~ )
étant situés sur un mêmecercle,
on dira que cescouples
sont en relationanharmonique,
s’il yT aégalité
entre lesrapports anharmoniqucs.
des
quatre
doublespoints a, b,
c, d et desquatre sphères
a,~,
y, ,o.
Considérons un cercle et supposons donné le
point
Pqui
détermine ladescription
du cercle par le mouvement d’un doublepoint.
Pour définir uncouple
sur cecercle,
on doit alorsenvisager
deux coordonnées ,~ et u, défi-nissant,
l’une le doublepoint,
et l’autre lasphère.
Uncouple
sur un cercledonné
dépend
alors de deuxconditions;
uneéquation
entre ,~ et uassujettit
le
couple
à unecondition ;
lescouples correspondant
à unpoint
P et satis-faisant ainsi à une même condition forment une corrélation. Si l’on remarque
qu’un couple
d’une corrélation est défini par une nouvellecondition,
onpeut
direqu’une
corrélation est unecorrespondance
entre les doublespoints
d’un cercle C relatifs à unpoint
P et lessphères passant
par cecercle.
Si l~a doublespoints correspondent
à unesphère
etsi ~ sphères correspondent
à un doublepoint,
on dit que la corrélation est du lnième ordreet de la
classe,
et l’onpeut
ladésigner
par lesymbole r~t.
Rappelons
enfin le théorèmesuivant, conséquence
immédiate duprincipe
de
correspondance
:Quatre couples
d’une même corrélation039311,
, dupremier ordre
et de lapremière classe,
sont cn relationanharmonique,
etréciproquement,
lescouples qui,
situés sur uncercle,
sont en relationanharmonique avec
trois
couples fixes
situés sur cecercle, engendrent
une corrélation039311
dirpremier
ordre et de la classe.C’est pour cette raison
qu’on
donne à la corrélation dupremier
ordre etde la
première
classe le nom de corrélationanharmonique.
Deux corrélations
r~
etcorrespondant
à un mêmepoint P,
ont encommun un nombre de
couples égal
àet, en
particulier,
deux corrélationsanharmoniques correspondant
à unmême
point
P ont en commun deuxcouples (a, ( b, ~ ).
Arrivons au rôle des corrélations
anharmoniques
dans lespropriétés
infi-nitésimales de
l’espace
cerclé.Supposons qu’un
cercle donné C dansl’espace appartienne
à une surfacecerclée. Pour étudier la surface autour du
cercle,
prenons pourplan
des .ryle
plan
ducercle les
coordonnées étantrectangulaires.
Leséquations
de lagénératrice
de la surface cerclée seronta, b,
c, oc.~3,1~
sont des fonctions d’une même variable~,
les fonctions a,~,
y s’annulant simultanément avec la variable. Ledéveloppement
en sériedonne
Cherchons les
points (x,
y,o),
où lasphère
(lui
passe par le cercleC,
touche la surface.Posons
Les coefficients directeurs de la normale à la surface au
point (x,
y,o~
sont
proportionnels
à _ _Ceux de la normale à la
sphère
sontproportionnels
àEcrivons
que ces deux normales sontconfondues;
il vientNous retrouvons donc ce
théorème,
dù à M. Demartres(’ ) :
:Chaque point
sur l’ctxe du cercle C est le centre d’unesphère
tangente
à lasurface
cerclée cn deuxpoints
deC;
; toutes les cordes decontact sont concourantes.
(t) ) DEMARTRES, Sur les surfaces à génératrice circulaire (Annales de l’École llror- n2ale, 3e série, t. 11, p. 123).
La
droite Q
= o est lacaractéristique
AA’ de M. Demartres.La droite M = o est l’axe radical aa’. .
Les deux
points
a, a’ du cercle situés sur aa’correspondent
à lasphère, qui
admet le cercle commegrand cercle;
les deuxpoints A,
A’ situés surcorrespondent
auplan
ducercle;
en ces deuxpoints A, A’,
la normaleest
perpendiculaire
auplan
ducercle ;
donc : -Il existe sur
chaque génératrice
deuxpoints
où elle esttangente
àune
ligne asymptotique
de lasurface,
et ces deuxpoints
sont situés surla
caractéristique.
Remarquons également
cetteproposition,
énoncée aussi par M. Demar-tres : : La courbe lieu des
f oyers
des cerclesqui engendrent
lasurface
est une
focale
de cettesurface.
Plaçons-nous
dans le casgénéral
oùQ
= o, M == o sont deux droitesdistinctes;
P étant leurpoint d’intersection,
concevons le cercle comme décrit par un doublepoint
dont la droite passe par P. Onpeut
alors énon-cer le théorème
suivant, qui constitue,
àl’égard
des surfacescerclées,
lethéorème
analogue
au théorème de Chasles sur la distribution desplans
tangents
à une surfacegauche
lelong
d’unegénératrice :
:Les
couples formés
par un doublepoint
d’unesurface
cerclée et lasphèr~e tangente
en ce doublepoint,
etqui
sont situés sur une inénirgénératrice circulaire, engendrent
une corrélationanharmonique.
Considérons une autre surface cerclée
passant
par le cercleC ;
elle don-nera lieu à d’autres
développements
et à une autre corrélation anharmo-nique qui
sera, engénéral,
relative à unpoint P,
différent de P. Les droites des doublespoints qui correspondent
à une mêmesphère
forment des fais-ceaux
homographiques
de sommets P etP, ;
parconséquent :
:Deux
surfaces
cercléespassant
par un même cercle sont, engénéral,
tangentes
enquatre points
de ce cercle.Supposons
que P etP,
f soientconfondus,
c’est-à-dire supposons que les déterminantscompris
dans la matricesoicnt
proportionnels
aux déterminantsanalogues,
en sortequ’on
aitles
couples
communs aux deux corrélationscorrespondant
au mêmepoint
Pseront les
couples
de raccordement des deux surfaces.Si,
deplus,
tous les déterminantscompris
dans la matricesont
nuls,
les deux corrélationscoïncident;
les deux surfaces cerclées sonttangentes
tout lelong
du cercle C.Réciproquement,
si deux surfaces cerclées sonttangentes
lelong
ducercle
C,
lespoints P, Pi, qui
leurcorrespondent,
sont confondus et, deplus,
les deux corrélations coïncident.Ceci
posé,
onaperçoit
immédiatement que les conditionsqui
corres-pondent
à ce casparticulier peuvent
s’écrire de lafaçon
suivante :On a, par
suite,
la conclusion suivante :Considérons le cercle
C, qui
a pouréquations
Si on laisse a0, b0 c0 et
c1, 03B11, 03B21,
Y tinvariables,
et que l’on attribue auxconstantes «) , ~?
... ,~ ?
... ,Y~ ’
... ,~27 ’ ’ ’ ? ~ ? b’2,
...,c’2,
... telles valeursque
l’onvoudra,
lesdéveloppements suivants
où 03BB est une variable
indépendante,
conviendront à toutes les surfaces cer-clées tangentes entre elles tout le
long
du cercle C.Or attribuons â a une valeur infiniment
petite
e; ennégligeant
les termesdu second
ordre,
on aLe cercle
correspondant
est infiniment voisin du cercleC,
et, comme ilest
indépendant
de ..., on en conclutqu’il
est commun à toutesles
sur-faces cerclées
qui
définissent la même corrélation sur le cercleC ;
c’est cequ’on peut exprimer
en disantqu’une
corrélationanharmonique
sur uncercle C
correspond
à un cercle del’espace
infiniment voisin du cercle C.De même
qu’un point
del’espace
infiniment voisin d’unpoint
fixe définitune direction issue de ce
point,
et que,inversement,
la considération decette direction
peut
souvent être substituée à celle dupoint voisin,
demême,
dansl’espace cerclé,
un cercle infiniment voisin d’un cercle définitsur lui une corrélation
anharmonique
dontl’emploi peut remplacer
celuidu cercle infiniment voisin dans un
grand
nombre dequestions.
Arrivons à la
représentation analytique
des cercles et descorrélations
anharmoniques.
Les cercles de
l’espace
forment unsystème sextuplement indéterminé;
un cercle
dépend
de sixparamètres
nous
désignerons
ce cercle par la notation( u).
Un cercle infiniment voisin du cercle
( r~)
a pour coordonnéesou, en
négligeant
les termes du secondordre,
On
peut
ledésigner
par lcsymbole ( u
+du).
Chaque système
de valeurs desrapports
’*définit un cercle infiniment voisin du cercle
(u)
et, parsuite,
une corréla-tion
anharmonique
sur ce cercle. Si ..., ts sont desquantités firties proportionnelles
àdu, dU2’
...,dU(n
on pourra dire que lesquantités 1
sont les coordonnées
homogènes
d’une corrélationanharmonique
sur lecercle
(u).
Les corrélations
anharmoniques
sur un cercle donné(u)
forment unequintuplé
infinité. Uneéquation
entre les coordonnées d’une corrélationreprésente
une série quatre fois indéterminée decorrélations;
deuxéqua-
tions
représentent
une série trois foisindéterminée,
etc. Si toutes leséqua-
tions sont
linéaires,
on a dessystèmes
linéaires de corrélations que nousreprésenterons
par lessymboles l~’Z~, ~r.,,
l’indiceindiquant
l’indétermination du
système.
Revenons à la corrélation sur le cercle
C,
défini par leséquations
afin d’étudier tous les cas
qui peuvent
seprésenter.
Étant
donnée lasphère
les
points
de contact avec la surfaces’obtiennent,
ainsiqu’on
l’a vu, encoupant
le cercle par la droitequi
a pouréquation
dans leplan
des xyen
posant
Supposons
d’abord que les deux droites =o~ Q ==
o soient distinctes : elles secouperont
en unpoint
P.Le cas
général
est celui où lepoint
P estquelconque.
Si le
point
P est sur lecercle,
on dira que la corrélation estsingulière.
Le
point P,
considéré comme doublepoint (la
droite du doublepoint
étant la
tangente
aucercle),
et lasphère correspondante
constituent lccouple singulier.
Supposons
maintenant que tous les déterminants déduits du Tableausoient nuls.
Dans ce cas, les
couples
formés par lessphères tangentes
et les doublespoints
de contact se composent, ou bien d’unesphère
fixe et d’un doublepoint quelconque,
ou bien d’unesphère quelconque
et d’un doublepoint
fixe. Si ce dernier double
point
est formé de deuxpoints distincts,
on peut dire que la corrélation est doublementsingulière;
s’il est formé de deuxpoints confondus, la
corrélation seratriplement singulière.
II. - La forme fondamentale et les systèmes
adjoints.
Lorsqu’on adopte
comme élémentgénérateur
del’espace
une courbedépendant
de n -~- ~paramètres
u" u2, ..., la rencontre de deux éléments infiniment voisinss’exprime
par l’évanouissement d’une formedu)
des( n
+I )
différentielles des( n
+r ) param ètres
dontdépend
l’élément. Cette forme
joue
un rôle fondamental dans lagéométrie
des sys- tèmes de courbes que l’onpeut
former avec l’élément considéré.M.
Koenigs, à qui l’on
doit la notion defondamentale dic),
a montré que, si le nombre des
paramètres
estsupérieur
àquatre,
cetteforme fondamentale
présente
desparticularités caractéristiques ( ~ ) :
l’unede ces
particularités
consiste dans l’existence d’unsystème adjoint composé
de
2)
formes. Il nous est nécessaire derappeler
comment ài.Koenig.s
établit ce
point.
Supposons
leséquations
de l’élément considéré mises sous la formeConvenons d’une
façon générale
de la notationsuivante; 6
étant unefonction de uj , , u.,, ..., nous poserons
Si les courbes
(u)
et(u
+du)
secoupent
aupoint (x,
y,z),
on aEn éliminant z entre ces deux
équations,
on trouve une formehomogène
des différentielles
du,
dont les coefficientsdépendent
des u.Désignons
pardu)
cette formequi
n’est définiequ’à
un facteurprès, indépendant
des différentielles. Au lieu des
du
, introduisons desquantités
finies Li,( 1 ) G. KOENIGS, Sur une classe de formes de différentielles et sur la théori_e des sys- tèmes d’éléments (Acta Mathematica, t. X ).
..., et considérons la forme
qui provient
de l’élimination de z entre leséquations
Pour
interpréter
ceséquations,
M.K0153nigs
fait usage de la considération des espaces àplusieurs
dimensions.Regardons
lesquantités
u comme con-stantes, et les t comme les coordonnées linéaires
homogènes
d’unpoint
d’unespace à n dimensions. Une
équation homogène
entre les t définit un espaceà
(n
-i)
dimensions que l’onpeut appeler
unesurface;
sil’équation
estlinéaire,
on a un espace linéaire à(n
-i)
dimensions que l’onpeut appeler un plan.
Ceci
posé,
différentions totalement leséquations (A),
enregardant,
les Mcomme constants, il vient
d’où,
enposant
on conclut
. Par
conséquent,
si nousexprimons
le contact del’espace
linéaire à(/~
-i)
dimensionsavec la surface
nous ayons à éliminer z et 03BB entrc les
équations
et nous obtenons
(Il
-2) équations homogènes
entre lesquantités T’,
dontles coefficients
dépendent des u,
et que nous écrironsLe
système
despremiers
membres de ces( n - 2 ) équations
est lesystème adjoint composé
de(n - 2)
formes.M.
K0153nigs
a montrél’importance
de cesystème adjoint
dans l’étude dusystème
de courbes défini par une relation entre les(/z
+1) paramètres
Uf, , ..., nous y reviendrons d’ailleurs
plus
loin.Nous verrons
qu’il
y aégalement
intérêt à attacher ausystème
de courbesdéfini par k relations entre Ut, U2’ ..., un
système adjoint qui
pourra être dit de kièmeespèce
etqui
seracomposé
de(~a
- k -I)
formes.Si nous
exprimons
le contact d’un espace linéaire à( n - k)
dimensionsavec la surface
t)
= o, nous avons à éliminer â,h,
1, 2, ..., kentre
leséquations
et nous obtenons
(/z2014/c2014i) équations homogènes
entre lesquantités
...~ , que nous écrirons
Le
système
despremiers
membres dc ceséquations
est lesystème adjoint
de
espèce, composé
dei)
formes.Considérons le cas
particulier
del’espace
cerclé.Si nous prenons pour coordonnées du cercle les coefficients
a, h,
c, x,~,
~dans les
équations
du cercle
rapporté
à trois axes coordonnésrectangulaires,
la condition derencontre des cercles infiniment voisins
s’exprime
par l’évanouissement d’une formebiquadratique
des différen- tiellesda, db,
...,qu’on
obtient en éliminant x, y, z entre lesquatre équations
L’élimination est immédiate. Si l’on
prend
ensuite des coordonnées u, , u.>, ..., U6quelconques
pour le cercle dansl’espace,
cette forme devient une. forme
biquadratique
des différentiellesdu.,
...,dus,
que nous dési- gnerons parN(du).
Soient1V, (du), N 3 (du)
ce que deviennent les formesquadratiques
’
on aura
Soit K une
expression indépendante
des différentielles descoordonnées;
l’évanouissement de la forme
biquadratique
des différentielles des coor-données
exprime
la rencontre des cercles infiniment voisins(u)
et(u
+du).
La forme
M(du)
est la forme fondamentale relative aucercle ;
c’est uneforme
quadratique
ternaire parrapport
àN2, ’1 ~. D’après
sadéfinition,
elle n’est déterminée
qu’à
un facteurprès K, indépendant
des différentielles.Si l’on
exprime
que les deux cercles infiniment voisins se rencontrent en deuxpoints,
on obtient deux conditions en annulant les déterminantsdéduits du Tableau .
On aura
donc,
d’unefaçon générale,
ces deux conditions en annulant lestrois formes
quadratiques
Si l’on
exprime
que les deuxpoints
de rencontre sontconfondus,
on aune nouvelle condition
la forme
P(du)
est une formequadratique
des différentielles.Si l’on se
reporte
à ce que l’on a dit sur les corrélations et si l’on consi- dère une corrélationanharmonique
sur uncercle,
on voit que :1° L’évanouissement de
exprime
que la corrélation estsingulière;
le cercle
( u
+du), qui
la détermine sur le cercle( u),
rencontre ce cercleen un
point ;
’
2° L’évanouissement simultané de
N, ( t), N2 ( t), N3 ( t), qui équivaut
àdeux
conditions, exprime
que la corrélation est doublementsingulière ;
lecercle
( u
+du ), qui
la détermine sur le cercle( u),
rencontre ce cercle endeux
points.
Les cercles
(u)
et(u
+du)
ont ainsi uncouple
commun(a, a~).
Cecouple
est lecouple singulier
de la corrélation doublementsingulière.
Tout
couple
d’une corrélation doublementsingulière
admet pour un deses éléments
(double point
ousphère)
au moins un des éléments ducouple singulier.
3° L’évanouissement simultané de
N2 ( t), N 3 ( t), P ( t) exprime
que la corrélation est
triplement singulière.
Nous pouvons maintenant
compléter
ce que nous avons ditprécédem-
ment. On est amené à la classification rationnelle des surfaces cerclées due à M.
Enneper
et fondée sur la situation relative de deux cercles infiniment voisins : :Pj°emiènc classe. - Deux cercles infiniment voisins
n’ont,
engénéral,
aucun
point
commun, .Deuxième classe. -
Chaque génératrice
a unpoint
commununique
avec la
génératrice
infinimentvoisine;
lespoints
communs forment sur lasurface une courbe à
laquelle
le cercle mobile reste constamment tangent.Nous
donnerons, d’après
M.Darboux, le
nom d’arête de rebroussement de la surface à cette courbe.Troisième classe. - Deux
génératrices
infiniment voisines ont constam- ment deuxpoints
communs. Le cercle mobile reste constammenttangent
àdeux directrices
curvilignes ; chaque génératrice
est uneligne
de courbure dela surface.
Quatrième et cinquième
classes. - Les deuxpoints
communs se con-fondent.
Arrivons maintenant au
système adjoint
depremière espèce
et prenonsencore les
équations
du cercle sous la forme.
Posons
on trouve, par un calcul
facile,
Le
système adjoint s’obtient,
parsuite,
enéliminant x,
y entre les rela-tions .
On a
trouvé,
pour uneexpression
de la formefondamentale,
en y faisant k == 1 et
posant
Les
équations
dusystème adjoint
depremière espèce apparaissent
doncsous la forme. suivante :
Les trois
premières équivalent
à deuxéquations.
III. - Les surfaces de singularités.
On connaît
l’importance qu’il
y a, dans la théorie dessystèmes
dedroites,
à associer à
chaque système
une surfacequi,
pour lecomplexe,
est la sur-face de
singularités
et, pour la congruence, la surface focale.Lorsqu’on
aborde la théorie dessystèmes
de courbes construits avec unélément
donné,
on est amené à chercher s’il n’est paspossible
d’associer àchaque système
une surfacejouant
le rôle des surfacesprécédentes.
La
question
a été résoluedepuis longtemps
par M. Darboux en cequi
concerne les congruences, c’est-à-dire les
systèmes
de courbesdépendant
de deux
paramètres a
et b1 ’ ).
M.Darboux,
considérant leséquations
d’un
système
de’ courbesdépendant
de deuxparamètres a
etb,
remarque que, si l’onexprime
que l’une des courbes dusystème passe
par unpoint M,
a et b seront, en
général,
déterminés. La condition que leplan tangent
enNI à une surface soit
tangent
à l’une des courbesqui
ypassent
conduit àune
équation
aux dérivéespartielles qui
sedécompose
enéquations
linéaires.L’intégrale générale
est formée des courbes pourlesquelles
b est une fonc-tion de a.
Si,
entre leséquations
(1 ) DARBOUX, Mémoire sur les solutions singulières des équations aux dérivées par- tielles du premier ordre et Leçons sur la théorie genérale des surfaces.