A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
J EAN -M ARIE L ION J EAN -P HILIPPE R OLIN
Volumes, feuilles de Rolle de feuilletages analytiques et théorème de Wilkie
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 7, n
o1 (1998), p. 93-112
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1998_6_7_1_93_0>
© Université Paul Sabatier, 1998, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions).
Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitu- tive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
- 93 -
Volumes,
feuilles de Rolle de feuilletages analytiques
et
théorème de Wilkie(*)
JEAN-MARIE
LION(1)
et JEAN-PHILIPPEROLIN(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. VII, n° 1, 1998
RÉSUMÉ. - Nous montrons que les feuilles non spiralantes de certains
feuilletages analytiques réels (les feuilles de
Rolle)
appartiennent à uneclasse de sous-ensembles stratifiables des espaces n E N stable par
intersection, réunion, différence, projection linéaire et fermeture topolo- gique. Ce résultat est une version pour les feuilles de Rolle d’un théorème de Wilkie sur les structures O-minimales. Notre preuve reprend des argu- ments de Gabrielov et Wilkie et repose sur une estimation uniforme de volumes de tubes obtenue par la géométrie intégrale et les résultats de finitude de Moussu et Roche.
ABSTRACT. - Volumes, Rolle leaves of analytic foliations and Wilkie’s Theorem. We’ prove that non-spiraling leaves of some real analytic folia-
tions (Rolle leaves) belong to a class of stratifiable subsets of E N ,
which is stable under the following opérations : intersection, union, set différence, linear projections and topological closure. This result is a ver-
sion for Rolle leaves of a theorem of Wilkie on O-minimal structures. Our
proof uses arguments from Gabrielov and Wilkie and it is based on an
uniform estimation of volumes of tubes by mean of Intégral Geometry
and finiteness results of Moussu and Roche.
Introduction
Initiés par Khovanskii
([Kh], [Ri]),
les travaux sur les ensemblespfaffiens
ont pour
objet
d’étendre lespropriétés
des ensemblessemi-analytiques
auxsolutions
d’équations
différentiellesanalytiques.
Les définitions que nousadoptons
sont celles de Moussu et Roche[MR], [To].
Unefeuille
de Rolle~*~ Reçu le 3 décembre 1997, accepté le 4 mars 1998
~ ) C.N.R.S.-U.M.R. 5584, Laboratoire de Topologie, Université de Bourgogne, B.P.
400, F-21011 Dijon Cedex (France)
e-mail : lion@u-bourgogne.fr et rolin@u-bourgogne.fr
est une feuille
non-spiralante
d’unfeuilletage analytique réel, singulier
etde codimension 1 : toute courbe
analytique
transverse aufeuilletage
coupela feuille en au
plus
unpoint. Puisque
lesfeuilletages analytiques peuvent
être
singuliers,
les feuilles de Rolle ne sont pas nécessairement des ensemblesanalytiques.
Un ensemblepfaffien
est l’intersection d’unsemi-analytique
etd’un nombre fini de feuilles de Rolle de différents
feuilletages.
En utilisant un résultat deLojasiewicz [Lo]
engéométrie analytique réelle,
Moussu et Roche[MR]
montrent que les ensemblespfaffiens
relativementcompacts
vérifientune
propriété
de finitude uniforme à la Gabrielov([Ga], [Ha], [Te]) :
lenombre de leurs
composantes
connexes est uniformémentmajoré.
Lion et Roche
[LR1]
montrent que les ensemblespfaffiens
relativementcompacts de R3
admettent des stratifications deWhitney
en sous-variétés différentiables. Lion et Rolin[LR2]
montrent que les nombres de Betti des ensembles obtenus par intersectionsfinies,
réunions finies et différence d’en- semblespfaffiens
relativementcompacts
sont finis.Dans ce
travail,
nousadaptons
aux ensemblespfaffiens
la démarche éla- borée par Wilkie[Wi]
dans son étude des ensembles définis par une classe de fonctions différentiables vérifiant unepropriété
de finitude uniforme. Nous déterminons une nouvelle classe d’ensemblesayant
un nombre fini de compo- santes connexes, stable parprojection
linéaire etdifférence,
parproduit,
intersection et union
finis,
et contenant les feuilles de Rolle relativementcompactes.
Nousappelons T~-pfaffiens
les éléments de cette classe.D’après
[MS], [Pi]
et[Dr],
la construction de la classe desT~-pfaffiens
par le pro- cédé de "limite" que nous décrivons auparagraphe
suivantimplique
que cette classe est minimaleparmi
cellesqui
vérifient lespropriétés
de notrethéorème. Notre résultat et ceux de Van den Dries et Miller
[DM]
ont pourconséquence
l’existence de stratifications deWhitney
despfaffiens
relative-ment
compacts
enT~-pfaffiens
de classeCk
où k ~ N est un entier fixé arbitraire. Cecigénéralise
considérablement[LR1]
et[LR2].
Un
Too-pfaffien
W est construit de lafaçon
suivante. On se donneun
semi-analytique
relativement compact X et une famille finie ~" defeuilletages analytiques.
L’ensemble W est l’union d’une famille croissante d’ensemblesAk,
oùchaque Ak
est la limite de Hausdorff d’une suite deprojections
linéaires d’ensemblespfaffiens
compacts associés à X et 0.D’après [MR],
toutT~-pfaffien
a donc un nombre fini decomposantes
connexes.
Nous prouvons en deux
étapes
lespropriétés
de la classe des T°°_pfaffiens.
Toutd’abord,
desarguments
élémentaires detopologie permettent
de prouver la stabilité de la classe des
T~-pfaffiens
parunion,
intersection etproduit finis, projection
linéaire et passage à l’adhérence. Il reste ensuite à prouver lepoint
essentielqui
est la stabilité de cette classe par différence.Nous utilisons pour cela des
arguments
voisins de ceux de Gabrielov[G a].
Ce dernier déduit la stabilité par différence de la classe des
sous-analytiques
de la
propriété
suivante : si Eest sous-analytique,
alorsE B int(E)
est inclusdans un
sous-analytique
de dimension strictement inférieure à celle de E.Ne
disposant
pas de notion dedimension,
nous utilisons comme Wilkie lamesure de
Lebesgue
et prouvons le résultat suivant : la différenceA B int(A)
entre la fermeture et l’intérieur d’un
T~-pfaffien
A est contenue dans unT~-pfaffien compact négligeable.
La
géométrie intégrale
nous fournit une démonstrationrapide
de cedernier
point.
Eneffet,
desarguments
de[MR]
que nous redémontrons montrent que la frontière de laprojection
linéaire d’un ensemblepfaffien
compact W est contenue dans laprojection x(Z
nW ),
où Z est unsemi-analytique.
Pour montrer queW)
estnégligeable,
nousmajorons
uniformément le volume des tubes
Tub(x(Z
ntV),6’)
despoints
situés àune distance de
x(Z
nW)
strictement inférieure à ~. Celui-ci s’obtient enintégrant
parrapport
à t le volume des bords des tubesTub(x(Z
nW ), t)
pour t 6;.
Or, d’après
la formule deCauchy-Crofton,
on calcule ce dernieren
intégrant
le nombre depoints
d’intersection de ces ensembles avec les droitesaffines, qui
est uniformémentmajoré d’après
le théorème de finitude de[MR].
Cet usage de la
géométrie intégrale
pour contrôler latopologie
desobjets
est dans
l’esprit
des travaux de Yomdin sur lespropriétés métriques
desensembles
semi-algébriques [Yo]. L’emploi
du théorème de finitude pour contrôler les volumes des bords des ensemblespfaffiens s’inspire
des résultats de Roche[Ro]
sur la densité des bords des feuilles de Rolle(voir également [Lil]
pour un lien avec lagéométrie intégrale).
Remarquons
pour finir que pour aboutir à une théorie des ensemblespfaf-
fiens totalement
analogue
à celle dessous-analytiques,
il reste àrépondre
à laquestion
suivante. Lecomplémentaire
de laprojection
propre d’un ensemblepfaffien
est-il laprojection
propre d’un ensemblepfaffien ?
Desexemples
ré-cents
[Li2]
montrent que laprojection
d’un ensemblepfaffien
n’est pas, engénéral,
un ensemblepfaffien. D’après [CLM],
le bord d’une feuille de Rolle est une réunion deprojections
propres d’ensemblespfaffiens.
Pour étendrece résultat aux ensembles
pfaffiens,
ilpourrait
être intéressant degénéra-
liser aux
feuilletages
degrande
codimension les théorèmesd’équiréduction
de
Cano,
Cerveau et Mattei( ~Ca~ , [CC], [CM]).
1. Définitions et résultats
, 1.1. Feuilles de Rolle
Un
semi-analytique
est la réunion d’une famille localement finie d’ensembles bornésXi
= , ... =0,
gi,l, ... , >0}
où lesfonctions
fi,j
et sontanalytiques
auvoisinage
ducompact Xj
~[Lo].
Considérons un ouvert
semi-analytique
M de II8’~ et une 1-forme différen- tielle w = aidx1
+ ... + andxn
à coefficientsanalytiques
auvoisinage
deM.
Supposons
cette 1-formeintégrable (w
A dw -0)
et nonsingulière
dansl’ouvert M
(S(w)
n M =0
oùS(w)
=~a1
= ... = an =0~).
La 1-formew induit sur M un
feuilletage analytique
de codimension 1 : l’ouvert M est feuilleté par leshypersurfaces intégrales
del’équation
de Pfaff w =0,
connexes et maximales
[Go].
Une feuille V de cefeuilletage
est unefeuille
de Rolle
(associée
aucouple
dePfaff (M, w))
si toute courbeanalytique
contenue dans M et transverse rencontre V en au
plus
unpoint [MR].
Une telle feuille V est une sous-variétéanalytique
de codimension 1proprement plongée
dans M. Si leproduit
V est une feuillede Rolle associée au
couple
de Pfaff(M x II8’’’2, w).
Sif
est une fonctionanalytique
auvoisinage
de M et sanssingularité
dans M lescomposantes
connexes des
hypersurfaces
de niveau de la restriction def
à M sont desfeuilles de Rolle associées au
couple
de Pfaff(M, d f ).
Moussu et Roche montrent la
propriété
de finitude uniforme suivante.THÉORÈME
DE FINITUDE PFAFFIEN[MR].2014
Soientcouples
dePfaff
deRn,
X unsemi-analytique
borné de inclus dansl’intersection des A un
semi-analytique
borné deRk
etdes
fonctions analytiques
auvoisinage
du compact X x A. Il existe un entier N nedépendant
que deX, A,
des wi et deshj majorant
le nombre decomposantes
connexes de tout ensembleoù À
appartient
à A et les~2
sont desfeuilles
de Rolle associées auxcouples
de
Pfaff cvi).
Énonçons
le théorèmeprincipal
de notre travail.THÉORÈME 1. - Il existe une classe de sous-ensembles des espaces
II8’~,
n contenant les
semi-analytiques
et lesfeuilles
de Rolle relativementcompacts,
stable parprojection
linéaire etdifférence,
parproduit,
intersec-tion et union
finis,
et dont les éléments ont un nombrefini
decomposantes
connexes.
1.2. Ensembles
Too -pfaffiens
Un
T~-système H
=(n,
m,X)
de JR n est la donnée d’une famille finie decouples
de Pfaff(MZ , wi )
d’unsemi-analytique
Xborné inclus dans l’intersection des
Mi
et de laprojection canonique
7r desur
Un
pfaffien
associé à ?-~ est un sous-ensemble de la forme X n(ni Vi)
où lesVi
sont des feuilles de Rolle associées auxcouples
dePfaff
(Mi, w2).
On
appelle
?~-ensemble un sous-ensemble A de la forme suivante.Il existe une famille de
pfaffiens
compacts associés à ?-~ tels que :.
à j fixé,
la suite decompacts
converge dans latopologie
de Hausdorff de l’ensemble des
parties
compactes vers une limite~,,
,. les ensembles
A; , j EN,
forment une suite croissante de réunion A.On
appelle
tout ensemble A pourlequel
il existe un’I‘°°- système
H tel que A soit un 7/-ensemble. On dira que A est unToo -pfaffien
associé à ~-l.
Dans
l’appellation T~-pfaffien
la lettre "T"correspond
àl’opération topologique
de limite de Haussdorff et lesymbole
"oo" àl’opération
ensem-bliste d’union infinie croissante. Par définition un
Too-pfaffien
est borné. Deplus
c’est la réunion d’une famille croissante de compacts. Il est donc mesu- rable au sens deLebesgue.
UnT~-pfaffien
inclus dans est ditnégligeable
s’il est de mesure de
Lebesgue
n-dimensionnelle nulle.Les
pfaffiens
associés à unT~-système
7/ et les 7/-ensembles vérifient lespropriétés
fondamentales suivantes.PROPOSITION 1. Soient H =
(n,
m,X)
unT°°-systè-
me, 03C0 la
projection canonique
de sur n’ n et p laprojection canonique
de surI~8’~ .
.i)
La limite deHaussdorff
d’une suiteconvergente
de H-ensemblescompacts
est un H-ensemble.Ainsi,
l’adhérence de tout H-ensembleest un H-ensemble
compact.
ii)
Il existe unT~-système
H~ tel que si W est unpfaffien
associé à?~,
alorsx(W)
est un ?~°° -ensemble.iii)
Il existe unT~-système Hp
tel quel’image
par p d’un H-ensembleest un
Hp-ensemble.
iv)
Il existe un entier Nmajorant
le nombre decomposantes
connexes des ?-~-ensembles.Un
semi-analytique
relativementcompact
est laprojection
d’unpfaffien
relativement
compact.
C’est donc unT~-pfaffien d’après
lespoints ii)
etiii)
de laproposition.
Une feuille de Rolle relativementcompacte
est un ensemblepfaffien
associé unT~-système.
C’est doncd’après
lepoint ii)
unT~-pfaffien.
Deplus, d’après
lespoints iii)
etiv)
de laproposition,
la classedes
T~-pfaffiens
est stable parprojection
et ses éléments ont un nombrefini de
composantes
connexes. Elle est clairement invariante par l’action des groupes affines desespaces Rn,
n .PROPOSITION 2. Soient H et des
T~-systèmes
de eti)
Il existe unT~-système Hx
tel que leproduit
d’un H-ensemble et d’un?-~~-ensemble
est un -ensemble.ii)
Si n =n’,
il existe des T°°-systèmes
et tels que l’intersection et la réunion d’un H-ensemble et d’unH’-ensemble
sontrespective-
ment un
?-~~-ensemble
et un7~1~-ensemble.
D’après
laproposition 1,
la classe desT~-pfaffiens
contient les semi-analytiques
et les feuilles de Rolle relativementcompactes,
elle est stablepar
projection
et ses éléments ont un nombre fini decomposantes
connexes.D’après
laproposition 2,
elle est stable parproduit,
intersection et union finis. Pour prouver le théorème1,
il reste donc à montrer que la différence de deuxT~-pfaffiens
est unT~-pfaffien.
THÉORÈME
2.2014 La classe desT~-pfaffiens
est stable pardi,f,férence.
Chez Gabrielov
[G a],
lapropriété
suivante est un desarguments
de la démonstration de la stabilité par différence de la classe dessous-analytiques :
si E est un
sous-analytique,
alors EB int(E)
est inclus dans un sous-analytique
de dimension strictement inférieure à celle de E. Comme Wilkie[Wi],
nousremplaçons
la notion de dimension par celle de mesure et nousutilisons des
arguments
voisins de ceux de Gabrielov[Ga]
pour déduire le théorème 2 de laproposition
suivante.PROPOSITION 3.2014 La
différence
AB int(A)
entre lafermeture
et l’inté-rieur d’un
T~-pfaffien
de est contenue dans unT~-pfaffien compact négligeable.
Cette
proposition
est un corollaire du lemme suivant.LEMME DE SARD-WILKIE PFAFFIEN. - Soient x un
T~-système
et 03C0 laprojection canonique
de sur associée. Il existe unsemi-analytique
borné Z de
1~8’~+"’L
et ~1’ > 0 tels que pour toutpfaffien compact
W associé à ?~ ~ .-i)
lafrontière B int (~r{ W))
est contenue dans l’ensembleW ) ii)
si ~ E] 0 , 1 ~ ,
le volume du tube nW), ~)
despoints
deII~’~ situés à une distance de
x(Z
nW )
strictementinférieure
à E estmajoré
par1.3 Plan de l’article
Nous consacrons la section 2 à l’étude des
propriétés
des ensemblespfaffiens.
Nousrappelons l’argument
essentiel de la preuve du théorème de finitudepfaffien
de[MR] :
le lemme de sectionpfaffien.
C’est un lemme decalcul différentiel et de
géométrie analytique.
Nous en déduisons ensuitele lemme de Sard-Wilkie
pfaffien.
Les preuves despropositions 1,
2 et 3 reposent sur desarguments
élémentaires de théorie desensembles,
detopologie générale
et de théorie de la mesure. Elles fontl’objet
de lasection 3. Nous démontrons le théorème 2 dans la section 4. Le théorème 1 résulte des
propositions
1 et 2 et du théorème 2 commesignalé
ci-dessus.2. Lemme de Sard-Wilkie
pfaffien
2.1 Feuillet s normaux et lemme de sect ion
pfaffien [MR]
Pour une meilleure
compréhension
de la preuve du lemme de Sard-Wilkiepfaffien
nousrappelons
la preuve du lemme de sectionpfaffien [MR].
C’estune clef de la démonstration du théorème de finitude
pfaffien
de[MR]
et ilest essentiel dans la preuve de notre lemme de Sard-Wilkie
pfaffien.
Soit d =
0,...,
n. Unsemi-analytique
r deborné,
connexe et lisseest un
feuillet
normal de dimension d s’il existe des fonctionsf1,
... ,f n-d et g analytiques
auvoisinage
de r telles queSoient
X1,
...Xr
dessemi-analytiques
bornés de II8’~.Lojasiewicz
montrequ’il
existe unepartition
finie S de la réunion desXi
en feuillets normauxadaptés
à cessemi-analytiques [Lo] :
si r E S et i =1,
... , r, le feuillet r est inclus dansXi
ou dans soncomplémentaire.
En utilisant ce
résultat,
Moussu et Roche montrent le lemme suivant.LEMME DE SECTION PFAFFIEN
~MR~.
- Soient(Mi,
descouples
de
Pfaff
de et X unsemi-analytique
borné inclus dans l’intersection desMi
. Il existe unefamille finie
P defeuillets
normaux inclus dans Xvérifiant
les conditions suivantes. Soient
~,
i q desfeuilles
de Rolle associées auxcouples (Mi
iq ’1)
Toutecomposante
connexe de l’ensemble X nVi)
rencontre l’undes
feuillets
de ~.2)
SoitF _ ... = 0 , g >
0~
unfeuillet
de P .Si ~ C
~l,
..., q~,
lefeuillet
r estadapté
à3)
Il existe ~ C~ 1,
, ..., q~
de cardinal~I égal
à dim r tel que r cRr, I
:l ’ensemble r n
Y )
est discret.La condition
2)
est une condition de transversalité dont voici l’inter-prétation.
Soient 7C (1,
...,q~
etI~
C I de cardinal maximal vérifiant F C L’ensemble est une sous-variété de dimension dim r -~I~.
Son espacetangent
en unpoint
x estégal
à(n;
ker{x))
n.
Avant de
rappeler
la preuve de celemme,
montrons comment Moussu et Roche en déduisent le théorème de finitudepfaffien.
Démonstration du théorème de
finitude pfaffien [MR]
L’énoncé avec les
paramètres
À donné dans la section 1 estéquivalent
à unénoncé sans
paramètre.
Lesparamètres
deviennent des variables enajoutant
les
couples
de Pfaff{II8 n+~, da~ ),
enremplaçant
les ensemblesMi
etVi
par lesproduits Mi
etVi Rk
et X par{(x, À)
E X xA | h1,
..., hs
=0}
.Prouvons un énoncé sans
paramètre. D’après
la condition1)
du lemme desection,
onpeut
supposer que X est unfeuillet {f1
, ...fn-d
=0
, g >0}
de P.
D’après
la condition3),
il existe I C~ 1,
...,q~
de cardinal~I égal
à d = dimX tel que X C : l’ensemble X n est discret et contient X n
(ni Vi).
Les composantes connexes de ces ensembles sont despoints.
Si d n’est pasnul,
il existe I’ inclus dans I de cardinal d - 1.L’ensemble X n
Vi)
est une union de courbes lisses et connexes :la
tangente
en unpoint
x estégale
à(Q
ker(x))
n kerwi(x))
.D’après l’hypothèse
de Rolle etpuisque
A 0 en toutpoint
deX,
, chacune de ces courbes ne rencontre l’ensemble X n(ni ~ ) qu’en
unpoint
auplus.
On peut, par ceprocédé récurrent,
éliminer toutesles
équations
de Pfaff. Le théorème de finitude résulte donc de la finitude du nombre decomposantes
connexes d’unsemi-analytique
borné.Démonstration du lemme de section
pfaffien [MR]
On raisonne par récurrence sur la dimension de X.
D’après
le résultat deLojasiewicz,
onpeut
supposer que X est un feuilletnormal {f1
, ...fn-d
=0, g
>0}.
Si X est de dimensionnulle,
c’est trivial.Supposons
avoirprouvé
le lemme pour tout
semi-analytique
de dimension strictement inférieure à celle de X.Appliquons
le résultat deLojasiewicz
à X et aux semi-analytiques
pour I C~1,
..., q~.
Les feuillets obtenusqui
sont demême dimension que X vérifient la condition
2). D’après l’hypothèse
derécurrence,
on peutremplacer
X par l’un d’eux. Soit I C~ 1,
... ,, q~
decardinal maximal vérifiant X C Si le cardinal de I est
égal
à ladimension de
X,
alors X vérifie la condition3). Sinon,
considérons b E Xet R > 0 tels que la
sphère
euclidienneSR(b)
de centre b et de rayon Rne rencontre pas X.
Puisque g(b) ~ 0, lorsque
a décrit lasphère SR(b),
laforme décrit une
sphère
non triviale del’espace
des formeslinéaires.
L’espace engendré
par les formes Ef 1,
..., n -a}
etrvi(b),
i E 1 étant de dimension auplus
n -1,
onpeut
choisir unpoint
a deSR(b)
tel quePuisque
X est connexe, lesemi-analytique
est de dimension strictement inférieure à celle de X. Si les
Vi
sont desfeuilles de Rolle associées aux
couples (Mi, wi),
l’ensemble W = X n~ )
est une sous-variété fermée de X.
L’espace tangent
à W en toutpoint
x estégal
à ker n kerw2 (x))
Parconséquent
toutecomposante
connexe C de W rencontre X’. En
effet,
la restriction à C de la fonctiona~~2g)
est propre. Elle atteint un maximum en unpoint qui appartient
àX’.
On conclut enappliquant l’hypothèse
de récurrence àX’.
2.2 Démonstration du lemme de Sard-Wilkie
pfaffien
Considérons un
T°°-système
?-~ =(~,
m,(Mi , wi) i ~ q , X) et un pfaffien
compact
W associé à ?~. Enappliquant
le lemme de sectionpfaffien
au semi-analytique X,
auxcouples
de Pfaff(Mi,
et on obtientune famille P de feuillets normaux inclus dans X
indépendante
de W etvérifiant :
1) x(W) = x(Y
nW )
où Y est la réunion des feuillets deP ;
;2)
soitl’ensemble r n West une sous-variété
lisse,
sa dimensiondr
nedépend
que de r et 1l : il existe
Ir C ~ 1, ... , q~
de cardinal minimal tel quel’espace tangent
à r n W en toutpoint
x est nker ;
3)
la restriction de ~r à la sous-variété r n W est une immersion.Notons Z la réunion des feuillets r pour
lesquels dr
est strictement inférieur à n.D’après
le théorème du rang, la frontière dex(W)
est contenue dans l’ensemble nW ) .
Pour prouver le lemme de Sard-Wilkie il reste à prouver l’existence de la constante ~’. Il suffit de raisonner sur un feuillet r
_ ~ f1,
... ,fl
=0,
g >
0 ~
de P pourlequel dr
est strictement inférieur à n. Contrairement à la frontière de~r(W ),
les ensemblesx(Z
nW )
etx(r
nW )
ne sont pasnécessairement
compacts.
Enparticulier
si yE II8’~,
il n’existe pastoujours
x E
x(Z
nW) qui
réalise la distancede y
àx(r
nW).
C’estpourquoi
nous recouvrons les tubes Tub n
W), ~)
par des ensembles dont nousestimons les volumes.
D’après
le théorème deSard,
l’ensemble Ddes 1]
E] 0 , 1 [ pour lesquels {g = ?y}
n r n W est une sous-variétécompacte
est dense.Soient
E Det ~
~ ]0, 1[.
On note TE(resp. T~~)
le fibré descouples (x, u)
où xest dans r n W
(resp. {g
=r~~
n r nW)
et u E est un vecteur denorme strictement inférieure à ~ et
orthogonal
àl’espace tangent Tx (I‘
nW ) (resp.
=r~~
n r nW) ).
Ce sont des variétés de dimension n. Soit pl’application
dans Rnqui
aucouple (x, u)
associe + u.Pour 6 >
0,
si r~ E D estpetit,
le tube Tub nW ), ~)
est contenu dans la réunion des ensembles etp(T;+8).
.Il suffit donc de montrer
qu’il
existe une constante Kindépendante
detelle que les volumes des ensembles
p(T~)
etp(T~)
sont
majorés
par~’~/2.
On note 5’ etS~
les lieuxsinguliers
des restrictions de p àT 1
etT~.
Les restrictions de p à et à sont des immersions.On munit les ensembles Te
B
S’ etT~ B S’~
desmétriques images réciproques
de la
métrique
euclidienne par p. NotonsaTt
etâT~
les variétésD’après
le théorème deSard,
les volumes des ensemblesp(TE)
et sontégaux
à ceux des ensemblesB S‘)
etp(T~ B
Ils sont doncmajorés
par ceux des ensembles Tê
B
S etT~ B D’après
le théorème deFubini,
lesvolumes de ces derniers sont
égaux
auxintégrales fo v (t )
dt etfo t )
dtoù
v (t )
ett )
sont les volumes( n -1 )-dimensionnels
des variétésB
S’et
B
Pour
conclure,
nousmajorons
uniformément les volumesv {t )
ett).
.Fixons une boule fermée B de JR n
qui
contient lespoints
situés à une distanceinférieure à 1 de
x(r)
et notons B l’ensemble des droites affines de Rnqui
rencontrent B.
Puisque
les restrictions de p aux variétés de dimension(n-1)
~Tt B
S et8T~ B 5’~
sont desimmersions, d’après
la formule deCauchy-
Crofton
([Sa], [La]),
il existe une mesure sur Bcanoniquement
obtenue àpartir
de lamétrique
euclidienne de Rn telle queSi f les ensembles n
aTt
et n sont des ensemblespfaffiens.
Parexemple
il existe une matrice L à coefficients bornés par 1 etun
point
b E B tels que l’ensemblep-1 (~)
nôT
est défini par les conditions suivantes :(x, u)
E(r
nW)
x~n, = t, L(x - b)
=0, g
= 1] etD’après
le théorème de finitudepfaffien
de[MR],
il existe un entier Nindépendant
du choix deW,
, desréels 1]
ED, tE] ] 0, 1 [ et
de la droite l E Bqui majore
le nombre decomposantes
connexes de ces ensembles : ici lesparamètres
sontq, t,
L et b. Parconséquent, d’après
le théorèmede
Sard,
à tfixé,
pour presque toute droite.~,
les cardinaux des ensemblesB S) et (~~ ~
sontmajorés
par N. Le nombre 2fB
N est la constante !{ recherchée.3.
Propriétés
desT~-pfaffiens
3.1 Démonstration de la
proposition
1Preuve de
i)
- La stabilité de la classe des ?~-ensemblescompacts
par limite de Haussdorff résulte duprocédé
d’extractiondiagonale
de Cantor.En
effet,
soit une suite de x-ensemblescompacts
de limite de Haussdorff K.Chaque
s’écritPuisque k’~
est compact et que l’union estcroissante, !{i
est la limite de HaussdorffEn utilisant deux fois le
procédé
d’extractiondiagonale
deCantor,
onobtient
où
i(~)
etj(.E)
sont des suites strictement croissantes d’entiers. Lecompact
K est donc un H-ensemble.
Preuve de
ii).
- Lesemi-analytique
X est la réunion desemi-analytiques
bornés
où les
fi,j
et les sontanalytiques
auvoisinage
deXi.
. Soit Z le semi-analytique
Le
T~-système
convient. En
effet,
si W est unpfaffien
associé à?~,
les ensemblessont des
pfaffiens compacts
associés à H~. L’ensemble7r(W)
est un H~-ensemble : c’est la réunion de la famille croissante
))j
eN où pdésigne
la
projection canonique
associée à ?~°° . .Preuve de
iii).
- L’existence de?~C~
résulte despropriétés
suivantes.Soient A C et une suite de compacts Si A est compact
et si cette suite converge vers
A,
alors la suite converge versp(A).
Si la suite(Ai) ieN
est une suite croissante d’unionA,
alors la suiteest une suite croissante d’union
p(A) .
.Preuve de
iv). -
Soit. un 7/-ensemble.
D’après
le théorème de finitudepfaffien,
il existe un entier Nmajorant
le nombre decomposantes
connexes de tout ensemblepfaffien
associé à Cet entier
majore
donc le nombre decomposantes
connexes des ensembles de leursimages
par x, des limites de Haussdorfflimi~~ 1r(Wi,j) et
enfin de Aqui
est la réunion de la famille croissante decompacts limi~~ 03C0(Wi,j ).
03.2 Démonstration de la
proposition
2Preuve de
i).
- L’existence de ?~ x résulte despropriétés
suivantes.. Si V est une feuille de Rolle associée au
couple
de Pfaff(M, W),
leproduit
V est une feuille de Rolle associée aucouple
de Pfaff(M
xI18"~, W).
. Soient A E E et et des suites de
compacts
desespaces Rn
et Si ces suitesconvergent
vers A etA’,
alors lasuite
produit
converge vers A xA’.
Si ce sont des suites croissantes d’unions A etA’,
alors la suiteproduit
est une suite croissante d’unionAxA’.
Preuve de
ii ).
- Soientdes
T~-pfaffiens
associés auxsystèmes
On note Z le
semi-analytique
où 7T et
7!~
sont lesprojections canoniques
associées à 7~ et7~.
On pose d = 2n + m + m’ + 1. Montrons que leT~-système H~ égal
àconvient.
Si j
E N on noteet si i on note et
~i~~
les distances de Haussdorff entre et et entre et Alors les ensemblessont des
projections
depfaffiens compacts
associés à Deplus à j
E Nfixé,
la suite converge vers l’intersectionA~
n L’ensemble A n A’ est donc un?-~~-ensemble.
L’existence de
?-lu
résulte de laproposition
1 et de l’existence de?~X
etde En
effet,
il existe une boule euclidienne B contenant A etA’;
laréunion A U
A’
estl’image
par laprojection canonique
de B surB de l’ensemble
(B
x A xA’)
n{(x,y,y’)
EB3 x
= y ou x =y’ }
.3.3 Démonstration de la
proposition
3On note Z le
semi-analytique
et ~~ la constante obtenus enappliquant
le lemme de Sard-Wilkie
pfaffien
auT°°-système
?-le On note?-l z
le T°°-système
obtenu enremplaçant
X par Z dans 7/ et leT°°-système
obtenu en
appliquant
laproposition
1 à?~Z .
Soitun H-ensemble. Si
i, j d’après
le lemme de Sard-Wilkiepfaffien appliqué
aupfaffien
compactWi,j
associé à?~,
la frontière de est contenue dans le7/°-ensemble
compact nZ). Or,
si ~~ ] 0, 1 [,
letube
f1 Z), ~)
estégal
à nZ), ~) .
Son volume estdonc
majoré
parQuitte
à extraire onpeut
supposer que les suites(7r(Wi,j n Z) convergent
vers des7/p-ensembles compacts B j
et quela suite ainsi obtenue converge vers un
H~Z-ensemble compact
Bassocié à
D’après
le lemmesuivant,
leToo-pfaffien compact
B estnégligeable
et contient la frontière AB int(A)
de A.LEMME. - Soient A et B deux
compacts,
et deux suites decompacts
deconvergeant
vers A et B.i ) Si,
pour icompact Bi
contient lafrontière Ai B int(Ai)
deA2,
alors le
compact
B contient lafrontière
AB int(A)
de A. Si deplus
lasuite est
croissante,
alors lecompact
B contient lafrontière
A’
B int(A’)
de la réunionA’
desAi.
ii) Supposons qu’il
existe ~i > 0 tel que pour i E ~1 et ~ E] 0, 1 ~ ,
le volume du tube
~)
despoints
situés à une distance deBZ
strictement
inférieure
à ~ estmajoré
parAlors,
si ~ E] 0, 1 ~ ,
, levolume du tube
Tub(B, ~)
estmajoré
parPreuve. - Pour prouver
i)
il suffit de remarquer que si a est unpoint
de A
B int(A) (ou
de A’B int(A’))
et si ~ >0,
alors pour i E N assezgrand,
la
boule ~ ~ ~ ~ - ~ ~
contient unpoint ai
deAi
et unpoint
ci hors deAi
: elle contient donc unpoint bi
deAi B int(Ai) (convexité
des bouleseuclidiennes!).
Pour prouver
ii),
il suffit de remarquer quealors pour i E N assez
grand
le tubeTub(B, ~)
est inclus dans le tubeTub(Bi, ~
+b).
.4. Démonstration du théorème 2
En
adaptant
au cadreT~-pfaffien
desarguments
de[Wi],
nousindiquons
comment conclure la preuve du théorème 2 à
partir
des troispropositions.
Certaines idées sont
présentes
dans l’étude dessemi-analytiques [Lo]
et dessous-analytiques [G a] mais,
comme chez Wilkie[Wi],
la mesure deLebesgue remplace
ici la dimension.D’après
lespropositions
1 et2,
il suffit de prouver par récurrence les affirmations suivantes.AFFIRMATION
An
Soit A un