CONCOURS COMMUN 2001
DES ECOLES DES MINES D’ALBI, ALES, DOUAI, NANTES
Epreuve de Math´ ematiques
(toutes fili`eres)
Jeudi 17 mai 2001 de 14h00 ` a 18h00
Instructions g´en´erales :
Les candidats sont invit´es `a porter une attention particuli`ere `a la r´edaction : les copies illisibles ou mal pr´esent´ees seront p´enalis´ees.
PROBLEME 1
Les parties AetB sont ind´ependantes, mais sont utilis´ees par la partie C.
PARTIE A :
Pour tout r´eelapositif ou nul, on notega la fonction d´efinie sur IR∗+ parga(t) =ta.
A.1.Montrer que la fonctionga est prolongeable par continuit´e en 0 (on notera toujoursga la fonction ainsi prolong´ee, qui est donc d´efinie et continue sur IR+). Pr´eciser la valeur dega(0). Montrer que la fonction ga est de classeC1 sur IR+pour a>1.
Soientaet bdeux r´eels positifs ou nuls. On pose
I(a, b) = Z 1
0
ga(t)gb(1−t)dt .
A.2.Justifier l’existence de l’int´egraleI(a, b). ComparerI(a, b) etI(b, a).
On ´ecrira abusivementI(a, b) = Z 1
0
ta(1−t)bdt.
A.3.Soientaet bdeux r´eels positifs ou nuls. Trouver une relation entreI(a+ 1, b) et I(a, b+ 1).
A.4.CalculerI(a,0). En d´eduire que, pour tout entier natureln, on a
I(a, n) = n!
(a+ 1)(a+ 2). . .(a+n+ 1).
A.5.Soientpetqdeux entiers naturels. ExprimerI(p, q) `a l’aide de factorielles.
A.6.En d´eduire la valeur de l’int´egrale
J(p, q) = Z π2
0
(sinθ)2p+1(cosθ)2q+1dθ ,
o`u pet qsont deux entiers naturels.
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PARTIE B :
Pour tout r´eelastrictement positif, on notefa la fonction d´efinie par fa(x) =xln
1−a x
.
B.1.Pr´eciser l’ensemble de d´efinition defa.
On noteCa la courbe repr´esentant la restriction de la fonctionfa `a l’intervalle ]a,+∞[.
B.2.Si aetxdont deux r´eels tels que 0< a < x, d´emontrer l’encadrement a
x 6lnx−ln(x−a)6 a x−a.
B.3.En d´eduire les variations de la fonctionfasur l’intervalle ]a,+∞[ (on dressera un tableau de variations).
Pr´eciser la nature des branches infinies de la courbeCa. B.4.Donner l’allure des courbesC1,C2 etC3 sur un mˆeme sch´ema.
B.5. On fixe a >0 et on consid`ere la suitey = (yn) d´efinie, pour tout entier naturel n tel quen > a, par yn =
1−a n
n
.
Etudier le comportement (sens de variation, limite) de la suite (yn).
Partie C :
Pour tout r´eel positif ou nulxet tout entier naturel non nuln, on pose Fn(x) =
Z n 0
1−u
n n
uxdu .
C.1.Montrer queFn(x) =nx+1I(x, n).
C.2. En utilisant les r´esultats de la partie B, montrer que, pour tout x fix´e, la suite Fn(x)
n∈IN∗ est croissante.
C.3.On fixex>0.
a. Montrer l’existence d’un r´eel strictement positifU tel que
∀u∈IR+ u>U=⇒e−u6 1 ux+2 . b. En d´eduire que, pour tout entier naturel non nuln, on a
Fn(x)6 Z U
0
e−uuxdu+ 1 U . c. Montrer que la suite Fn(x)
n∈IN∗ est convergente.
Pour tout r´eel positif ou nulx, on poseF(x) = lim
n→+∞Fn(x).
C.4.D´emontrer la relation fonctionnelle
∀x∈IR+ F(x+ 1) = (x+ 1)F(x).
En d´eduire la valeur deF(k) pourk entier naturel.
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PROBLEME 2
Les parties BetC sont li´ees, mais la partieAest ind´ependante du reste du probl`eme.
On rappelle que, si pest un entier naturel non nul, la notation Mp(IR) repr´esente l’alg`ebre des matrices carr´ees d’ordrep`a coefficients r´eels.
Partie A :
Soitpun entier naturel non nul. Une matriceAdeMp(IR) est ditenilpotente d’indice troissi elle v´erifie A26= 0 etA3= 0.
Dans toute cette partie, on noteAune matrice deMp(IR), nilpotente d’indice trois. On noteI la matrice- unit´e d’ordre p.
Pour tout r´eelt, on note E(t) la matrice
E(t) =I+tA+t2 2A2. A.1.V´erifier la relation
∀(s, t)∈IR2 E(s)E(t) =E(s+t). A.2.En d´eduire que E(t)n
=E(nt) pourt∈IR etn∈IN.
A.3.Montrer que la matriceE(t) est inversible. Quel est son inverse ?
A.4.Montrer que la famille (I, A, A2) est libre dans l’espace vectorielMp(IR).
A.5.En d´eduire que l’applicationE:t7→E(t), de IR versMp(IR), est injective.
A.6.Dans cette question,p= 3 etA=
0 1 1
0 0 1
0 0 0
. Expliciter la matriceE(t) sous la forme d’un tableau
matriciel pourt∈IR.
PARTIE B :
Dans cette partie, on noteB0= (−→ e1,−→
e2) la base canonique de IR2. Soit la matriceA=
4 −6 1 −1
appartenant
`
aM2(IR). On notef l’endomorphisme de IR2 qui lui est canoniquement associ´e.
B.1.Montrer queF = Ker(f−2 idIR2) etG= Ker(f−idIR2) sont deux droites vectorielles, suppl´ementaires dans IR2. Pr´eciser un vecteur directeur−→u deF, et un vecteur directeur−→v deG.
B.2.Sans calculs, d´eterminer la matrice de l’endomorphismef de IR2 dans la baseB= (−→u ,−→v).
B.3.En d´eduire qu’il existe une matriceP inversible et une matriceDdiagonale (toutes deux carr´ees d’ordre deux) telles queA=P DP−1. ExpliciterP,D etP−1.
B.4.ExpliciterDnpour tout entier natureln. D´emontrer la relationAn=P DnP−1. En d´eduire l’expression deAn sous forme de tableau matriciel.
Partie C :
On reprend les notations de la partieB.
C.1.En utilisant l’in´egalit´e de Taylor-Lagrange, montrer que, pour tout r´eel t, on a
et= lim
n→+∞
n
X
k=0
tk k!
! .
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On pourra admettre le r´esultat de cette question pour traiter les suivantes.
C.2.Pour tout r´eelt, pour tout entier natureln, on noteEn(t) la matrice d´efinie parEn(t) =
n
X
k=0
tk k!Ak. On
´ecrira cette matrice sous la formeEn(t) =
an(t) bn(t) cn(t) dn(t)
.
Expliciter (sous forme de sommes) ses coefficientsan(t),bn(t),cn(t),dn(t).
C.3. Pour tout t ∈ IR, on note E(t) la matrice E(t) =
a(t) b(t) c(t) d(t)
, avec a(t) = lim
n→+∞an(t), b(t) = lim
n→+∞bn(t), etc. Expliciter la matriceE(t).
R´eponse partielle : on obtienta(t) = 3e2t−2et.
C.4.Montrer qu’il existe deux matricesQet R(carr´ees d’ordre deux) telles que
∀t∈IR E(t) =e2tQ+etR et expliciterQet R.
C.5.Calculer les matricesQ2,R2,QR,RQ. Que peut-on dire des endomorphismesqetrde IR2canonique- ment associ´es aux matricesQetR (on pourra pr´eciser la r´eponse en utilisant les droites F etGde la question B.1.) ?
C.6.En d´eduire que
∀(s, t)∈IR2 E(s)E(t) =E(s+t). Que dire de E(t)n
pourn∈IN ?, de E(t)−1
?
L’applicationE:t7→E(t), de IR versM2(IR), est-elle injective ?
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