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Submitted on 2 Jun 2020
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Emploi du piegeage sexuel avec des attractifs de synthese pour l’etude de la repartition dans la region
parisienne de trois especes de tordeuses des vergers
Brigitte Frerot, B. Boniface, J.P. Chambon, Y. Meritan
To cite this version:
Brigitte Frerot, B. Boniface, J.P. Chambon, Y. Meritan. Emploi du piegeage sexuel avec des attractifs
de synthese pour l’etude de la repartition dans la region parisienne de trois especes de tordeuses des
vergers. Agronomie, EDP Sciences, 1982, 2 (9), pp.885-893. �hal-02726632�
Emploi du piégeage sexuel avec des attractifs de synthèse
pour l’étude de la répartition dans la région parisienne
de trois espèces de tordeuses des vergers
Brigitte FREROT, Bernard BONIFACE Jean-Pierre CHAMBON Yves MERITAN (**)
l.N.R.A., Laboratoire des Médiateurs chimiques, Domaine de Brouessy, Magny-les-Hameaux, F 78470 St- Rémy-les-Chevreuse
(
*
) I.N.R.A. Laboratoire de Faunistique, Route de St-Cyr, F 78000 Versailles
(
**
) Chambre d’Agriculture d’Ile-de-France, 2, avenue Jeanne-d’Arc, B.P. 111, F 78150 Le Chesnay.
RÉSUMÉ Une année de piégeage sexuel des mâles de 3 tordeuses de la pelure, Archips podana, Pandemis heparana et Lépidoptère, A d ox oph y es orana au moyen d’attractifs de synthèse nous a permis de préciser leur répartition et leur
Tortricidae,
’
importance dans la région parisienne. A. orana a disparu de la région de Versailles et de la Bea u ce mais
Pandemis he p arana , pullule au Nord de Paris. Par contre, P. heparana et A. podana sont capturés dans toutes les parcelles en Adoxo
p h y
es orana , quantités variables. Nous avons aussi montré que A. orana cohabite avec P. heparana dans un même biotope.
Archi p s
p odana ,
’
La non-sélectivité de certains attractifs nous a permis de mettre en évidence la présence de ravageurs
Piège sexuel,
,’
potentiels, Cle p sis spectrana et Argyrotaenia pulchellana, devant faire l’objet d’une surveillance lors de,;
Phéromone,
’prochaines années.
Répartition, Région parisienne.
SUMMARY Trapping with synthetic sex attractants to determine the distribution of three tortricid moths of apple Lepidoptera, orchards in the Paris area.
Tortricidae Pheromone
trapping was carried out in the Paris area for a year to determine the distribution of 3 tortricid Pandemi
s heparana , moths : Arch ip s p odana , Pande mis heparana and Adoxophyes orana. A. orana which has disappeared from Adoxophyes orana , Versailles and Beauce is very abundant in the north of Paris. P. heparana and A. podana were caught in all Archips podana , places in variable quantities. We have noticed that A. orana and P. heparana were present in the same
Sex trapping, bio t o p e . The non-specificity of the attractant allowed us to detect some potential tortricid pests like Clepsis
Pheromone, s p ec t rana and A r gy r otaenia pulchellana which should be property monitored in future.
Distribution,
"S! ! F t- !
Paris area.
1. INTRODUCTION
Cydia pomonella L., le carpocapse des pommes, la tordeuse la plus nuisible en vergers de pommiers ne doit pas faire oublier d’autres espèces telles que Archips podana Scop., Pandemis heparana Den. & Schiff. et Adoxophyes
orana Fisch. v.R. connues sous le terme général de « tor-
deuses de la pelure » et qui se manifestent de plus en plus fréquemment en causant de graves dommages aux récoltes
fruitières.
Les impératifs économiques contraignant les arboricul- teurs à intensifier les rendements des cultures et à améliorer la qualité, ceux-ci sont obligés de lutter efficacement contre
les ravageurs. La lutte chimique, après quelques excès, tend
actuellement à être appliquée avec discernement du fait du coût des traitements et des dangers que représentent pour l’environnement et les consommateurs, les épandages abu-
sifs de produits toxiques.
Le concept de la protection intégrée des cultures est alors
apparu et la première phase consiste en un aménagement de
la lutte chimique en se référant à des seuils de tolérance et à
un choix approprié des pesticides. Elle est mieux connue
sous le terme de lutte dirigée ou raisonnée (M ILAIRE , 1978).
Mais cet aménagement de la lutte chimique contre les
ravageurs nécessite une bonne connaissance de leur iden-
tité, de leur biologie.
Le développement récent de l’utilisation, pour le pié-
geage sexuel, des phéromones sexuelles de synthèse relati-
vement spécifiques (CHA MB O N & d’AGUILAR, 1974) nous apporte de précieuses informations biologiques sur ces
ravageurs. Cette technique moderne de capture remplace avantageusement les anciennes méthodes de contrôle
(pièges alimentaires, lumineux, sexuels avec des femelles
vierges) et est maintenant employée dans le domaine des avertissements agricoles, ce qui permet de préciser les périodes d’activité des adultes et contribue à déterminer les dates optimales des interventions (AUDEMARD & MILAIRE, 1975 ; $ A U PHAN O R , 1980).
Le piégeage sexuel des mâles permet aussi de dépister
certaines espèces insoupçonnées (C HA n-tsoN & B IWER , 1978) et d’étudier leur aire de répartition (C HAMBON , 1981). Nous avons développé cet aspect dans ce travail, réalisé en 1980 dans la région parisienne. Les phéromones
de synthèse ont été utilisées comme moyen de détection
qualitatif et quantitatif pour 3 espèces de tordeuses, choisies
en fonction de leur importance économique.
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A. podana fait partie de la faune habituelle des cultures fruitières sans causer pour autant de dégâts particu- liers, les populations restant à de faibles niveaux. Notons toutefois que des attaques graves se sont produites sur
pommes et poires au Nord des Pays-Bas, dans le Kent, dans le Haut-Adige (M ILAIRE , 1976).
Nous voulions donc étudier sa répartition mais aussi
vérifier, dans différents biotopes, l’existence d’une 2 c géné-
ration partielle (M ILAIRE , 1976) qui engendre des larves pouvant s’alimenter aux dépens des fruits avant la récolte.
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P. heparana cause de graves dommages dans les
vergers de pommiers et de poiriers depuis 1977 (B ASSINO , 1976). La plupart des insecticides, notamment les organo-
phosphorés et le diflubenzuron, même appliqués sur le
stade sensible, les jeunes larves à l’éclosion, font preuve d’une efficacité insuffisante. Seuls les traitements aux pyré-
thrinoïdes donnent de bons résultats (B ASSINO et al., 1979 ; S
AUPHANOR
, 1981) mais leur emploi reste limité du fait de leurs effets secondaires sur l’entomofaune utile et des
pullulations d’acariens consécutifs à leur emploi. D’autre part, la biologie particulière de P. heparana rend très délicat le choix du moment optimal d’intervention. En effet, les larves hivernantes (L,, L!) se nymphosent sur une période
de 1 mois à 1 mois et deœi. Il en résulte une hétérogénéité
de la population et une longue période d’activité continue des imagos avec 2 ou 3 maxima (B ASSINO et al., 1979 ; FREROT, 1980). Ces particularités peuvent fournir une explication plausible à la progression actuelle de cette
espèce et motivent l’étude de sa répartition dans divers vergers du bassin parisien.
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