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Emploi du piegeage sexuel avec des attractifs de synthese pour l'etude de la repartition dans la region parisienne de trois especes de tordeuses des vergers

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Emploi du piegeage sexuel avec des attractifs de synthese pour l’etude de la repartition dans la region

parisienne de trois especes de tordeuses des vergers

Brigitte Frerot, B. Boniface, J.P. Chambon, Y. Meritan

To cite this version:

Brigitte Frerot, B. Boniface, J.P. Chambon, Y. Meritan. Emploi du piegeage sexuel avec des attractifs

de synthese pour l’etude de la repartition dans la region parisienne de trois especes de tordeuses des

vergers. Agronomie, EDP Sciences, 1982, 2 (9), pp.885-893. �hal-02726632�

(2)

Emploi du piégeage sexuel avec des attractifs de synthèse

pour l’étude de la répartition dans la région parisienne

de trois espèces de tordeuses des vergers

Brigitte FREROT, Bernard BONIFACE Jean-Pierre CHAMBON Yves MERITAN (**)

l.N.R.A., Laboratoire des Médiateurs chimiques, Domaine de Brouessy, Magny-les-Hameaux, F 78470 St- Rémy-les-Chevreuse

(

*

) I.N.R.A. Laboratoire de Faunistique, Route de St-Cyr, F 78000 Versailles

(

**

) Chambre d’Agriculture d’Ile-de-France, 2, avenue Jeanne-d’Arc, B.P. 111, F 78150 Le Chesnay.

RÉSUMÉ Une année de piégeage sexuel des mâles de 3 tordeuses de la pelure, Archips podana, Pandemis heparana et Lépidoptère, A d ox oph y es orana au moyen d’attractifs de synthèse nous a permis de préciser leur répartition et leur

Tortricidae,

importance dans la région parisienne. A. orana a disparu de la région de Versailles et de la Bea u ce mais

Pandemis he p arana , pullule au Nord de Paris. Par contre, P. heparana et A. podana sont capturés dans toutes les parcelles en Adoxo

p h y

es orana , quantités variables. Nous avons aussi montré que A. orana cohabite avec P. heparana dans un même biotope.

Archi p s

p odana ,

La non-sélectivité de certains attractifs nous a permis de mettre en évidence la présence de ravageurs

Piège sexuel,

,

potentiels, Cle p sis spectrana et Argyrotaenia pulchellana, devant faire l’objet d’une surveillance lors de,;

Phéromone,

prochaines années.

Répartition, Région parisienne.

SUMMARY Trapping with synthetic sex attractants to determine the distribution of three tortricid moths of apple Lepidoptera, orchards in the Paris area.

Tortricidae Pheromone

trapping was carried out in the Paris area for a year to determine the distribution of 3 tortricid Pandemi

s heparana , moths : Arch ip s p odana , Pande mis heparana and Adoxophyes orana. A. orana which has disappeared from Adoxophyes orana , Versailles and Beauce is very abundant in the north of Paris. P. heparana and A. podana were caught in all Archips podana , places in variable quantities. We have noticed that A. orana and P. heparana were present in the same

Sex trapping, bio t o p e . The non-specificity of the attractant allowed us to detect some potential tortricid pests like Clepsis

Pheromone, s p ec t rana and A r gy r otaenia pulchellana which should be property monitored in future.

Distribution,

"

S! ! F t- !

Paris area.

1. INTRODUCTION

Cydia pomonella L., le carpocapse des pommes, la tordeuse la plus nuisible en vergers de pommiers ne doit pas faire oublier d’autres espèces telles que Archips podana Scop., Pandemis heparana Den. & Schiff. et Adoxophyes

orana Fisch. v.R. connues sous le terme général de « tor-

deuses de la pelure » et qui se manifestent de plus en plus fréquemment en causant de graves dommages aux récoltes

fruitières.

Les impératifs économiques contraignant les arboricul- teurs à intensifier les rendements des cultures et à améliorer la qualité, ceux-ci sont obligés de lutter efficacement contre

les ravageurs. La lutte chimique, après quelques excès, tend

actuellement à être appliquée avec discernement du fait du coût des traitements et des dangers que représentent pour l’environnement et les consommateurs, les épandages abu-

sifs de produits toxiques.

Le concept de la protection intégrée des cultures est alors

apparu et la première phase consiste en un aménagement de

la lutte chimique en se référant à des seuils de tolérance et à

un choix approprié des pesticides. Elle est mieux connue

sous le terme de lutte dirigée ou raisonnée (M ILAIRE , 1978).

Mais cet aménagement de la lutte chimique contre les

ravageurs nécessite une bonne connaissance de leur iden-

tité, de leur biologie.

(3)

Le développement récent de l’utilisation, pour le pié-

geage sexuel, des phéromones sexuelles de synthèse relati-

vement spécifiques (CHA MB O N & d’AGUILAR, 1974) nous apporte de précieuses informations biologiques sur ces

ravageurs. Cette technique moderne de capture remplace avantageusement les anciennes méthodes de contrôle

(pièges alimentaires, lumineux, sexuels avec des femelles

vierges) et est maintenant employée dans le domaine des avertissements agricoles, ce qui permet de préciser les périodes d’activité des adultes et contribue à déterminer les dates optimales des interventions (AUDEMARD & MILAIRE, 1975 ; $ A U PHAN O R , 1980).

Le piégeage sexuel des mâles permet aussi de dépister

certaines espèces insoupçonnées (C HA n-tsoN & B IWER , 1978) et d’étudier leur aire de répartition (C HAMBON , 1981). Nous avons développé cet aspect dans ce travail, réalisé en 1980 dans la région parisienne. Les phéromones

de synthèse ont été utilisées comme moyen de détection

qualitatif et quantitatif pour 3 espèces de tordeuses, choisies

en fonction de leur importance économique.

-

A. podana fait partie de la faune habituelle des cultures fruitières sans causer pour autant de dégâts particu- liers, les populations restant à de faibles niveaux. Notons toutefois que des attaques graves se sont produites sur

pommes et poires au Nord des Pays-Bas, dans le Kent, dans le Haut-Adige (M ILAIRE , 1976).

Nous voulions donc étudier sa répartition mais aussi

vérifier, dans différents biotopes, l’existence d’une 2 c géné-

ration partielle (M ILAIRE , 1976) qui engendre des larves pouvant s’alimenter aux dépens des fruits avant la récolte.

-

P. heparana cause de graves dommages dans les

vergers de pommiers et de poiriers depuis 1977 (B ASSINO , 1976). La plupart des insecticides, notamment les organo-

phosphorés et le diflubenzuron, même appliqués sur le

stade sensible, les jeunes larves à l’éclosion, font preuve d’une efficacité insuffisante. Seuls les traitements aux pyré-

thrinoïdes donnent de bons résultats (B ASSINO et al., 1979 ; S

AUPHANOR

, 1981) mais leur emploi reste limité du fait de leurs effets secondaires sur l’entomofaune utile et des

pullulations d’acariens consécutifs à leur emploi. D’autre part, la biologie particulière de P. heparana rend très délicat le choix du moment optimal d’intervention. En effet, les larves hivernantes (L,, L!) se nymphosent sur une période

de 1 mois à 1 mois et deœi. Il en résulte une hétérogénéité

de la population et une longue période d’activité continue des imagos avec 2 ou 3 maxima (B ASSINO et al., 1979 ; FREROT, 1980). Ces particularités peuvent fournir une explication plausible à la progression actuelle de cette

espèce et motivent l’étude de sa répartition dans divers vergers du bassin parisien.

-

A. orana était un ravageur important des vergers de la

région parisienne et du Nord de la France dans les années 1970. Des méthodes de lutte adaptées ont permis d’enrayer

sa pullulation (B ONNEMAISON , 1971 ; M ORIN , 1972).

En 1976, des piégeages avec des phéromones de synthèse

ont montré que cette espèce avait disparu de la région de

Versailles (M ILAIRE , 1976).

Qu’était-il advenu de A. orana en 1980 ? Avait-il laissé la

place à P. heparana ? Faire le point sur cette question était

un des objectifs de notre étude.

Le but de ce travail n’est pas de proposer une tactique de

lutte mais de mettre en évidence, par l’utilisation de

nouveaux moyens de piégeage, des secteurs devant faire

l’objet, de la part des arboriculteurs, d’une surveillance

particulière vis-à-vis des tordeuses de la pelure.

II. MATÉRIEL ET MÉTHODES

A. Conditions du piégeage

Pour réaliser cette étude, nous avons utilisé le piégeage

sexuel. L’attractif est, dans chaque cas, constitué par la

phéromone sexuelle de synthèse correspondant à l’espèce étudiée, c’est-à-dire :

Pour A. podana : l’acétoxy-1 tétradécène-11-z (z-11 TDA )

600 li g ,

l’acétoxy-1 tétradécène-11-E ( E -11 TDA ) 400 ¡,Lg,

(P

ERSOONS et al., 1974).

Pour P. heparana : l’acétoxy-1 tétradécène-11-z (z-11 TDA)

850 wg,

l’acétoxy-1 tétradécène-9-z (z-9 TDA ) 50 gg,

le tétradécène-11-z ol-1 (z-11 TDO I)

100 (JLg.

(FREROT et al., 1979).

Pour A. orana : l’acétoxy-1 tétradécène-11-z (z-11 TDA)

100 w g ,

l’acétoxy-1 tétradécène-9-z (z-9 TDA )

Dans chaque parcelle, 3 pièges de type I.N.R.A. (Ets

CA R O L

- Cestas) ont été placés du début juin à la fin septembre. Ces pièges sont employés volets ouverts et sont munis d’un diffuseur en caoutchouc (bouchon pour tube à

allergie, Ets L EUNE - Orsay) contenant 1 mg de l’attractif de synthèse. Ce diffuseur a été renouvelé toutes les 6 semai-

nes.

Les pièges sont disposés dans la culture à une hauteur de 1,60 m environ et distants de plus de 50 m les uns des autres.

Nous avons choisi de les accrocher à l’intérieur des parcelles

afin que les captures soient le plus représentatives des populations qu’elles abritent.

Les relevés ont été effectués une fois par semaine et les insectes capturés ont été identifiés d’après l’examen de leurs

pièces génitales.

B. Sites d’expërimentetion

Les pièges sont placés dans 4 zones distribuées autour de Paris et choisies pour leur situation géographique et leurs

conditions climatiques légèrement différentes (tabl. 1).

A l’exception des parcelles du Sud de Paris, tous les vergers présentent un environnement comparable, constitué

de cultures fruitières ou maraîchères en friche, une urbani-

sation très développée et un passé phytosanitaire très lourd.

La zone du Sud de Paris est représentée par 2 vergers, 1 à

Ormoy, 1 à Montereau qui sont les plus précoces des

vergers étudiés. Dans ce secteur, l’arboriculture fruitière est peu développée. Les tordeuses ne posent pas de problèmes particuliers. Le choix des 2 parcelles repose sur la grande

différence de leur histoire phytosanitaire.

En remontant vers le Nord, nous avons placé des pièges à

Corbeil et à Marcoussis dans des cultures ne subissant pas

d’attaques notables des tordeuses de la pelure.

Au Sud-Ouest/Ouest de Paris, les parcelles de piégeage

sont situées à St-Nom-la-Bretèche, La Queue-les-Yvelines,

Poissy, Chambourcy (fig. 1).

(4)
(5)

Le Nord de Paris est représenté par 3 parcelles, 2 à St-

Brice notées : St-Brice 1 et St-Brice II et 1 à Ecouen.

Cette région est réputée pour les dégâts des tordeuses sur

les fruits (25 p. 100 de la récolte attaquée en 1979). D’un point de vue phénologique, c’est la zone la plus froide et la plus tardive, plus particulièrement Ecouen qui est, de plus,

mal adaptée à la culture du poirier.

III. RÉSULTATS

A. Répartition des 3 espèces et importance des captures Les résultats des piégeages pour les 3 espèces étudiées,

dans les différents sites, sont représentés figure 1. Nous

constatons des captures particulièrement importantes des

3 tordeuses dans la zone Nord de Paris, connue pour ses attaques de tordeuses de la pelure, tandis que le nombre des mâles piégés dans le Sud de la région parisienne, peu touché par les tordeuses, reste faible.

Nous remarquons, par ailleurs, que les 3 espèces de

Tortricidés et plus particulièrement P. heparana et A.

orana, peuvent cohabiter dans une même parcelle, une espèce n’excluant pas la présence d’une autre.

A. podana est piégé dans la plupart des vergers de

pommiers et de poiriers étudiés, mais le taux de captures

reste peu élevé par rapport à ceux enregistrés pour les 2 autres espèces. Cette tordeuse est la mieux représentée

dans les vergers anciens (Corbeil, Poissy, Chambourcy)

dont l’environnement immédiat est constitué de cultures fruitières en friche.

P. heparana est la seule des 3 tordeuses à être capturée

dans tous les sites de piégeage avec souvent des effectifs très importants, particulièrement à l’Ouest de lParis (Poissy, Chambourcy).

A. orana prédomine au Nord de Paris où les captures et les dégâts signalés par les arboriculteurs sont importants. A l’Ouest, les mâles sont piégés en quantité moindre et il est remarquable de noter l’absence localisée de A. orana dans la région de St-Nom-la-Bretèche et de Versailles ainsi que dans le Sud du bassin parisien (Etampes), phénomène déjà signalé par M ILAIRE en 1976.

B. Période et allure des vols pour les 3 espèces

Lorsque les captures des mâles de A. podana sont élevées, l’examen des courbes de vol révèle l’existence de 2 périodes d’activité imaginale : du 15 juin au 15 juillet pour le le! vol, courant septembre pour le 2 c (fig. 2a).

Cette remarque nous permet donc de confirmer l’hypothèse de M ILAIRE (1976) et de considérer qu’une partie de la population de A. podana peut évoluer avec 2 générations annuelles (Poissy, Chambourcy, Corbeil).

Les courbes de vols enregistrées pour P. heparana (fig.2b, 2c) ne montrent pas, comme chez A. podana (fig. 2a) et A. orana (fig. 2d), 2 périodes d’activité bien nettes et séparées dans le temps. Durant la saison, nous capturons sans arrêt P. heparana du début juin au début septembre. L’allure générale des histogrammes de vol est

variable suivant le lieu de piégeage. A St-Brice Il par

exemple, on observe 2 maxima tandis qu’à Chambourcy on

en enregistre 3.

C. Résultats annexes dus au manque de spécificité des

attractifs de synthèse

Les tordeuses de la pelure appartiennent toutes à la sous-

famille des Tortricinae et à la tribu des Archipini. Les composés qui constituent le bouquet phéromonal des femel-

les sont chimiquement voisins. Il s’agit d’une chaîne carbo- née à 14 atomes de carbone avec une ins;aturation en

position 11 ou 9 et une fonction alcool ou acétate.

Du fait de cette similitude structurale entre les consti- tuants de la phéromone et de la diffusion permanente de l’attractif sur le terrain, le problème de la spécificité se pose.

Dans les conditions naturelles, certaines tordeuses qui

n’ont pas développé des mécanismes d’isolement chimique

et qui communiquent avec des mélanges identiques qualita-

tivement et quantitativement, s’isolent par des périodes de

vols différentes ’ , des rythmes circadiens d’activité décalés.

Par exemple Argyrotaenia pulchellana Haw. et Archips xylosteana L. émettent un mélange identique et sont attirées

par ce même mélange (FREROT, 1980), soit le Z-11 TDA,

90 p. 100 et le E-11 TDA, 10 p. 100. Dans la nature, ces 2 espèces n’ont aucune chance de se rencontrer car elles n’ont pas les mêmes périodes de vol ; l’activité sexuelle d’A.

pulchellana a lieu à l’aube tandis que celle d’A. ylosteana se produit au crépuscule.

Cette spécificité de la communication basée sur le déca-

lage des périodes d’activité ne peut être reproduite lors

d’une expérimentation sur le terrain au moyen d’attractifs de synthèse.

Nous avons donc enregistré des captures « parasites »

pour chacun des attractifs (tabl. 2, 3, 4).

(6)

L’analyse de ces captures nous a permis de mettre en

évidence la présence en quantité non négligeable d’espèces

pouvant être considérées comme des ravageurs potentiels à

surveiller.

1. Attractif d’A. podana (tabl. 2)

L’attractif employé pour cette espèce capture en grand

nombre (30 p. 100 des prises) une autre tordeuse : A.

pulchellana.

La formulation employée pour A. podana est, en fait, à la

limite du spectre d’attraction des mélanges de Z -11 TDA /E-

11 TDA utilisés pour la capture d’A. pulchellana (optimum

Z

-11 TDA 90 p. 100, E -11 TDA 10 p. 100). Avec ce mélange,

les prises auraient donc été supérieures à celles obtenues (FREROT, 1980).

2. Attractif de P. heparana

Deux produits de la sécrétion phéromonale de P. hepa-

rana, le z-11 TDA et le z-9 TD .a, se retrouvent dans celle de

Clepsis spectrana Tr. (M INKS et al., 1973) comme le z-11 TDoL, présent dans les capsules attractives de P. heparana,

n’inhibe pas l’attraction des mâles de C. spectrana, on a

également piégé cette espèce qui s’identifie facilement.

Les captures de C. spectrana représentent en moyenne 30 p. 100 de celles de P. heparana, ce qui nous a permis de

mettre en évidence, dans certaines localités (St-Brice II, La Queue-les-Yvelines), la présence de cette tordeuse de la

pelure.

Il est également piégé, dans tous les autres sites, mais en quantités faibles (tabl. 3). Son activité dans la nature est caractérisée par 2 périodes de vol : une en juin, la seconde

de la 2 e quinzaine d’août à septembre.

L’attractif de P. heparana piège aussi la tordeuse euro-

péenne de l’ceillet, Cacaecimorpha pronubana Hbn., ce qui peut induire en erreur un piégeur non expérimenté, bien

que les ailes postérieures orangées de C. pronubana la

différencient de P. heparana dont les ailes postérieures sont

gris argenté. Ces captures atteignent 18 p. 100 de celles de

P. heparana dans la région parisienne, mais elles peuvent

(7)
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être beaucoup plus importantes dans le Sud de la France

(vallée du Rhône) cette tordeuse est bien plus abon-

dante.

3. Attractif d’A. orana (tabl. 4)

Cette formulation est plus sélective que la précédente. On

note cependant 2 p. 100 de captures de P. heparana, ce qui s’explique par l’identité de 2 constituants de la phéromone présents seulement en quantités différentes chez chaque espèce. La bonne sélectivité observée fait ressortir l’impor-

tance des proportions relatives des constituants d’un

mélange phéromonal dans les mécanismes d’isolement des

espèces.

Cet attractif capture aussi des noctuelles appartenant aux sous-familles des Amphipyrinae, des Noctuinae et des Cucullinae.

Des travaux menés sur les noctuelles nord-américaines

montrent que l’acétoxy-1 tétradécène-9-z (z-9 ’r DA ) est présent dans la sécrétion phéromonale de plusieurs espèces appartenant aux mêmes sous-familles. C’est le cas, par

exemple de Spodoptera eridania Cramer, Spodoptera frugi- perda J. E. Smith, Mamestra configurata Walker, Cucullia

intermedia Esp. (JACOBSON et al., 197! ; SEKUL & SPARKS, 1975 ; U NDERHIL L et al., 1977 ; RO EL O F S & C OMEAU , 1971).

Ce même composé se retrouve aussi dans la sécrétion de Mamestra (Polia) pisi L. (R ENOU et al., 1981). Comme il est majoritaire dans la formulation utilisée, il doit être à

l’origine de l’attraction de la plupart des espèces piégées.

Cependant, sur le Mont Ventoux, des captures de Noctua fimbriata Schreber ont été enregistrées dans des pièges à

Tortrix viridana L. ne contenant que de l’acétoxy-1 tétradé-

cène-11-z (Du MERLE, comm. pers., 1980). Il ne faut donc

pas exclure son rôle attractif vis-à-vis de certaines noctuel- les.

Ces captures laissent donc prévoir que le z-11 TDA ou (et)

le z-9 TDA entrent probablement dans la composition de la

sécrétion phéromonale de ces noctuelles.

Des espèces telles que Oligia versicolor Bork., Cucullia chamomillae Den. & Schiff. avaient déjà été capturées lors

d’essais d’attractivité dans la nature de différentes formula- tions contenant du z-9 TDA et du Z-11 TDA (FREROT, 1980).

L’examen du tableau 3 montre des captures abondantes d’Oligia fasciuncula Haw. dans le verger de La Queue-les- Yvelines où nous avions précisément constaté, sur les jeunes fruits, de multiples morsures profondes probable-

ment attribuables à cette espèce.

IV. DISCUSSION

A. Relation captures-populations

Les résultats exprimés par la figure 1 et les tableaux 2, 3, 4, montrent que, selon les parcelles de piégeage, le nombre

des mâles capturés pour une espèce donnée est très varia- ble. Par exemple, pour P. heparana, les extrêmes sont de 666 prises à Chambourcy et de 30 à Montereau.

Bien qu’on ne connaisse ni le rendement d’un piège pour

une espèce donnée (notamment pour P. heparana), ni le

rayon d’attraction de la phéromone de synthèse, ni les déplacements des mâles en quête d’une partenaire nous

pouvons cependant considérer que toutes ces inconnues

(9)

sont les mêmes pour une même formulation de synthèse. Le

fait de capturer des quantités différentes de mâles avec un

même attractif laisse donc supposer des populations diffé-

rentes.

Cette étude nous permet alors de définir par simple comparaison des captures, des zones où les populations

d’une espèce donnée sont plus ou moins importantes. Nous

dirons ainsi que dans la zone de Montreau les populations

de P. heparana sont moins grandes que dans la zone de

Chambourcy.

Nous parlons de zone afin de ne pas limiter la conclusion à la parcelle de piégeage dans la mesure on ne maîtrise

pas la portée du piège, ni les déplacements des insectes.

Ces lacunes restent un facteur limitant de la fiabilité de l’évaluation d’une population et de l’impact d’une espèce économique sur une surface limitée et il serait bon

d’associer, lors de prochaines expériences de ce type, d’autres méthodes d’échantillonnage basées par exemple

sur le contrôle visuel des pousses, des bourgeons floraux,

des fruits...

Il est par contre impossible d’établir des comparaisons

entre les niveaux de population des différentes espèces, comparaisons qui seraient uniquement basées sur les don-

nées de piégeage sexuel. Le rendement de 2 pièges, l’un à

A. podana et l’autre à A. orana par exemple, n’est sûrement

pas comparable et il en est probablement de même quant à leur portée et aux facteurs conditionnant le comportement sexuel de chaque espèce. Nous ne pouvons donc pas comparer l’importance des populations de A. podana par rapport à celles de A. orana ainsi que celles de P. heparana

par rapport aux autres espèces.

Une seule année d’expérimentation ne nous permet pas de conjecturer sur l’évolution future des populations,

d’autant plus que les résultats enregistrés sont ceux d’un système qui évolue continuellement du fait des interven- tions humaines et des facteurs naturels de régulation

modifiant les populations des ravageurs.

B. Courbes de vol

Dans les différentes zones de la région parisienne, nous

pouvons considérer que les vols débutent simultanément, compte tenu de l’imprécision liée à la fréquence hebdoma-

daire des relevés ainsi que de l’existence probable d’un décalage de quelques jours dans les périodes limites des captures présentées à la figure 2.

V. CONCLUSIONS

Cette étude, conduite en 1980, met en évidence la

présence de P. heparana et de A. podana dans toutes les

zones de piégeage, tandis que A. orana a disparu de la région de Versailles et de la Beauce. P. heparana est la

mieux représentée à l’Ouest de Paris sans que l’on puisse préciser son incidence économique. Il en va de même pour A. podana. A. orana est présente en quantités importantes

surtout au Nord de Paris. Dans cette région les tordeuses de la pelure causent des dégâts importants, signalés par les

arboriculteurs. La disparition ponctuelle de A. orana du

Sud-Ouest de Paris peut être difficilement expliquée. Il

serait hasardeux de ne faire intervenir que l’impact d’une

lutte chimique bien menée pour expliquer la disparition ponctuelle d’une espèce ; une telle manifestation serait la

conséquence d’un ensemble de phénomènes complexes

faisant intervenir la densité des populations, la diversité des

espèces, les possibilités de croissance des populations ainsi

que l’impact des interventions humaines et naturelles sur le

biotope.

Il est remarquable de noter que la région Nord de Paris, réputée pour ses problèmes de tordeuses de la pelure, est

l’endroit où l’on piège le plus d’insectes en quantité et en espèces. Par contre au Sud de Paris, où les ’Tortricidés ne

posaient pas de problème aux arboriculteurs, les taux de captures restent faibles ainsi que la diversité des espèces piégées. Le piégeage sexuel serait donc représentatif de ce qui se passe dans une région ; des données de contrôle

visuel recueillies simultanément à notre expérimentation

nous auraient permis de préciser s’il peut être aussi repré-

sentatif de la parcelle de piégeage.

Le manque de sélectivité de certains attractifs nous a

permis de détecter la présence ponctuelle de C. spectrana et d’A. pulchellana à l’Ouest et au Nord de Paris. Ces 2 dernières zones abritent une grande diversité d’espèces de

tordeuses capturées en quantité variable. La présence de ces

ravageurs potentiels doit attirer l’attention des agronomes.

Les captures d’A. pulchellana sont intéressantes ; on sait en effet que cette espèce a été un ravageur des cultures fruitières en Italie en 1954, puis en Suisse en 1955 (B OVEY , 1966).

Le passé de cette tordeuse ainsi qu’une recrudescence

signalée en 1980 (S AUPHANOR , COMM . pers.) dans la région

de Montpellier en font un ravageur potentiel nécessitant

une surveillance attentive. Il en va de même pour C.

spectrana.

L’étude que nous venons d’exposer pourrait être poursui-

vie en verger sur plusieurs années et les phéromones

sexuelles de synthèse fourniraient annuellement des infor- mations sur l’importance, la diversité et l’évolution des ravageurs des vergers de pommiers. Le piégeage sexuel, associé dans un premier temps à des méthodes d’échantil-

lonnage, permettrait de raisonner au niveau de la parcelle.

Reçu le 15 décembre 1981.

Accepté le 21 juin 1982.

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