• Aucun résultat trouvé

Seuil optimal des sommes de temperature. Application au mais (Zea mays L.)

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Seuil optimal des sommes de temperature. Application au mais (Zea mays L.)"

Copied!
10
0
0

Texte intégral

(1)

HAL Id: hal-02726866

https://hal.inrae.fr/hal-02726866

Submitted on 2 Jun 2020

HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

Seuil optimal des sommes de temperature. Application au mais (Zea mays L.)

Roxanne Durand, Raymond Bonhomme, M. Derieux

To cite this version:

Roxanne Durand, Raymond Bonhomme, M. Derieux. Seuil optimal des sommes de temperature.

Application au mais (Zea mays L.). Agronomie, EDP Sciences, 1982, 2 (7), pp.589-597. �hal-02726866�

(2)

Seuil optimal des sommes de températures Application au maïs (Zea mays L.)

Rémy DURAND, Raymond BONHOMME ( Maurice DERIEUX I.N.R.A., Station de Bioclimatologie, route de St-Cyr, F 78000 Versailles.

(

*

) LN.R.A., Laboratoire de Bioclimatologie, (

**

) Laboratoire de Génétique et d’Amélioration des Plantes, Estrées-Mons, F 80200 Péronne.

RÉSUMÉ Différentes méthodes sont utilisées pour déterminer, par les méthodes statistiques, la température seuil à prendre en compte dans les sommes de températures. Elles sont passées en revue et on indique les relations Sommes de températures, entre les températures seuil d’une part, la température moyenne et la durée des différentes répétitions d’autre

Seuil thermique, part. On montre que les seuils se répartissent en deux groupes : l’un, avec comme type le seuil T 3 (voir texte), Maïs, qui minimise la variance des sommes de températures ; l’autre, représenté par T 4 , qui minimise le coefficient Levée, de variation. Le premier groupe convient mieux pour comparer entre elles les diverses variétés ; l’autre est

Floraison. préférable pour l’estimation de la durée de la phase.

Les différentes formules sont appliquées aux phases semis-levée et levée-floraison d’un essai européen de

maïs avec 52 répétitions. On a obtenu : T 3

=

8 °C, T 4

=

2 °C pour la première phase et T 3

=

9 °C, T 4

=

7 °C

pour la seconde.

SUMMARY Optimal base temperature for calculating degree-day sums, as applied to maize (Zea mays L.) Heatsums

, Different procedures have been used to determine statistically the most convenient base temperature for Growing degree days, calculating degree-day sums. These are reviewed and the relations giving the base temperature as a function of

Base temperature, ays, mean temperature and duration of each replication are developed. Two groups of values are obtained : the Maize,

temperature, first is

represented by the base temperature T 3 (see text) minimizing the variance of the temperature sums and Emergence, the second by T 4 minimizing their coefficient of variation. The sums with T 3 base are most convenient for

Silkin g

. I Ing. comparisons between cultivars and those with T 4 base must be prefered for estimating phase duration.

The different formulae have been applied to the planting - emergence and emergence - silking phases of

maize in an European experiment with 52 replicates. We obtained T 3

=

8 °C, T 4 = 2 °C for the first phase and T

3

=

9 °C, T 4

=

7 °C for the second.

I. INTRODUCTION

Depuis l’introduction du concept des sommes de tempé-

ratures (RÉ AUMUR , 1735), des milliers d’articles ont paru

sur ce sujet. La notion de seuil de sommation est apparue

assez rapidement ; un seuil est en effet indispensable dans

les études anglo-saxonnes effectuées dans l’échelle Fahren- heit (DuRAND, 1969) ; il s’est révélé utile dans l’échelle

centigrade pour certaines productions telles que le maïs.

L’utilisation des statistiques a permis de remplacer le

« seuil de développement » (température au-dessous de

laquelle la plante ne se développe pas), assez empirique, par des évaluations de températures-seuils permettant l’optima-

lisation des sommes de températures. Selon la méthode

utilisée, on peut cependant trouver différents seuils à partir

des mêmes données. On se propose ici de faire un recense- ment des méthodes utilisées et de montrer qu’il est possible,

dans plusieurs cas, de calculer directement le seuil au lieu d’utiliser des méthodes graphiques. Les résultats seront

illustrés à partir des données d’un essai maïs à l’échelle

européenne.

Il. MATÉRIEL ET MÉTHODES

A. Données biologiques et climatiques

Neuf pays d’Europe (Allemagne Fédérale, Autriche, Bulgarie, France, Hongrie, Italie, Pologne, Tchécoslova-

quie et Yougoslavie) ont participé à cet essai destiné à tenter de définir une échelle de précocité des variétés

cultivées en Europe. Onze variétés couvrant la gamme de

précocité ont été semées dans un maximum de 25 lieux

pendant 3 années consécutives (1977-79). Parmi les varié-

tés, nous avons choisi l’hybride « INRA » 260 qui était

commun à tous les essais et, parmi les nombreuses mesures

prévues dans le protocole expérimental, nous n’avons

(3)

retenu que les dates de semis, de levée (50 p. 100 des plantes sorties de terre) et de floraison femelle (50 p. 100

des plantes ayant sorti les soies). Nous disposons ainsi de 52 répétitions avec une grande variété dans les climats.

En regard de ces données biologiques, nous disposons des

relevés climatiques journaliers (températures maximales et

minimales sous abri météorologique standard et précipita-

tions) à proximité des parcelles expérimentales.

(4)

températures divisées par la somme de toutes les durées) est

T

M

=

17,12 °C et la température moyenne à la floraison est

T f

= 18,36 °C.

Toutes les températures moyennes journalières T i sont supérieures à 5 °C. Les courbes (fig. 2) montrent que, pour des températures-seuils T S croissant arithmétiquement, le

nombre de jours dont la température est inférieure à T S croît exponentiellement. Le nombre d’essais avec une ou plu-

sieurs températures inférieures au seuil croît également exponentiellement. Le nombre de jours à température

moyenne inférieure à 9 °C concerne moins de 1 p. 100 des

journées et il est réparti sur 10 p. 100 des répétitions. On peut donc considérer qu’il est négligeable.

La phase semis-levée dure de 6 à 27 j avec une moyenne de 13,9 j et un écart-type de 4,89 j. La température

moyenne de la phase (prise sous abri météorologique) varie

de 9,1 à 20,6 °C (moyenne 13,8 °C, écart-type 3,0 °C). Près

de 1 p. 100 des températures sont inférieures à 4 °C et près

de 5 p. 100 inférieures à 7 °C.

B. Signification des sommes de températures

Il nous semble utile de rappeler brièvement la significa-

tion des sommes de températures que nous avons déjà développée par ailleurs (D URAND , 1967, 1969).

La figure 3 représente la loi d’action de la température

sur le développement du maïs. Elle a été établie de 2 façons

différentes : la courbe continue représente le rythme d’apparition des feuilles de maïs cultivés en chambre climatisée (TO LLENAAR et ül., 1979). Les auteurs ont donné

un ajustement cubique des points de mesure. Les points représentent l’accroissement horaire du coléoptile du maïs (L

EHENBAUER

, 1914). Les données originales, variables

selon l’heure de la mesure, ont été corrigées en faisant l’hypothèse que la croissance du coléoptile est exponentielle

en fonction du temps ; pour chaque température, on a

effectué la moyenne des accroissements ramenés à la

longueur initiale de la pousse (11 mm).

Bien qu’il s’agisse de 2 variétés différentes et de 2 stades

de développement éloignés, l’accord entre les 2 modes

(5)

d’action de la température est remarquable. Nous n’avons

pas représenté la courbe d’allongement de la pousse ajus- tée, à un stade plus avancé que pour les expériences précédentes, à une fonction du 4 c degré de la température

par B LACKLOW (1972) ; la concordance avec les résultats

précédents est encore très bonne surtout entre 10 et 32 °C.

La modélisation de l’action de la température sur le développement suppose réalisé un certain nombre d’hypo-

thèses :

-

Concordance entre la température prise comme réfé-

rence et celle des méristèmes de croissance.

-

Relation univoque entre température et vitesse de

développement.

-

Absence de modification au cours de la phase étudiée (photo ou thermopériodisme par exemple).

Si ces 3 hypothèses étaient strictement réalisées et si la loi d’action était parfaitement connue, on trouverait une valeur constante en effectuant, pour chaque répétition, la somme

des températures instantanées

-

horaires par exemple

-

pondérées par la valeur de la vitesse de développement à

cette température. C’est la méthode thermophysiologique (L

IVIN GSTO N

, 1916) qui n’a été que très peu utilisée car elle est très lourde d’emploi, bien que sa mise en oeuvre soit maintenant aisée avec un ordinateur.

La pondération est grandement facilitée si la loi d’action de la température est linéaire : la somme des températures,

diminuées d’une valeur seuil, doit alors être constante. Or,

on a constaté (fig. 3) que l’ajustement linéaire des points expérimentaux de L EHENBAUER (1914) est aussi satisfaisant dans la gamme de température 12-31 °C, qu’une loi plus complexe telle que celle de TO LL ENAAR et al. (1979) ; il

conduit à un seuil proche de 9 °C. Or, presque toutes les

températures moyennes journalières de toutes les répéti-

tions sont comprises dans cette gamme. On peut donc s’attendre à trouver une somme de températures, diminuées

de 9 °C, constante entre la levée et la floraison.

Cette constance n’est cependant pratiquement jamais réalisée, d’une part parce que les 3 hypothèses avancées plus haut ne sont qu’approximatives, d’autre part parce que les températures horaires s’étagent sur une gamme plus grande que les températures moyennes journalières (de 0 à

35 °C dans l’essai international). Les valeurs négatives que donne une loi linéaire pour les températures inférieures au seuil, n’ont pas de sens biologique ; elles ne sont pas

exactement compensées par les erreurs par excès données par les températures supérieures à 30 °C.

Les courbes (fig. 4) représentent le poids moyen d’une

journée en fonction de sa température moyenne et de son amplitude thermique. Elles ont été calculées en admettant

une variation sinusoïdale des températures et en appliquant,

heure par heure, la relation de TO LLENAAR et al. (1979) en

notant que, d’après les mesures effectuées en chambre climatisée (Swntv et al., 1981), l’effet de l’amplitude thermi-

que peut être encore plus important que celui calculé ici. On constate que, selon la fréquence des températures moyen-

nes et la valeur des amplitudes thermiques, l’ajustement

linéaire d’un essai et particulièrement la température-seuil à laquelle il conduit, peuvent varier d’une répétition à une

autre. Le seuil optimal peut donc varier en fonction des

caractéristiques des diverses répétitions et le choix d’un

seuil unique conduit inévitablement à des valeurs de som- mes de températures non constantes. La variance de ces sommes de températures sera d’autant plus élevée que les climats thermiques des diverses répétitions seront diffé-

rents ; la précision des sommes de températures en sera

affectée.

C. Détermination des seuils thermiques

Pendant longtemps les seuils ont été choisis de manière

empirique : température au-dessous de laquelle la plante ne

se développe pas. L’apparition des courbes d’action de la

température a permis de préciser un peu mieux cette notion.

Maintenant on cherche, par les méthodes statistiques, le

seuil optimal ; cependant les diverses méthodes utilisées ne

conduisent pas à la même valeur avec les mêmes données.

De même qu’une régression de x en y ne donne les mêmes valeurs qu’une régression de y en x que si les points sont parfaitement alignés, les seuils trouvés par les différentes méthodes ne seraient égaux que si la relation température x développement était parfaitement linéaire. Ils diffèrent

entre eux d’autant plus que la somme des températures

traduit mal le phénomène.

Le tableau 2 donne la liste des principales méthodes

utilisées pour définir les seuils.

Elles reposent sur l’équation de base :

et sur l’expression de la variance empirique de Si qui en

découle :

Cette variation parabolique est représentée (!cf. fig. 6 plus loin) avec les valeurs de la variance calculée degré par degré

en négligeant les températures inférieures au seuil selon la méthode classique.

La plupart de ces seuils sont généralement déterminés par tâtonnement, souvent par méthode graphique. Or il est

souvent possible, en poussant un peu plus loin l’analyse statistique, de trouver le seuil directement.

Ces solutions analytiques ne sont valables que dans la

mesure où toutes les températures journalières sont supé-

rieures au seuil trouvé puisque généralement on ne tient pas

compte de ces journées dans le calcul des sommes. On peut

(6)

cependant s’interroger sur le bien-fondé de cette pratique qui complique un peu les calculs sans peut-être apporter une amélioration sensible dans la précision des sommes de températures. Le nombre de ces journées dans l’essai que

nous traitons étant réduit, leur incidence sur le résultat est

faible ; nous la montrons sur quelques graphiques.

1. Seuils T l et T 2

Les seuils T, et T 2 sont matérialisés graphiquement (fig. 5) ; les formules classiques des équations de régression

donnent:

2. Seuil T 3

Le seuil T 3 qui minimise l’écart-type de S, peut se calculer

en annulant la dérivée de la variance par rapport à T, (fig. 6) :

C’est le coefficient de la régression de S o en fonction de n.

L’annulation de la co-variance de Si et de n conduit à la même. valeur T 3 . Remarquons que si l’on pose

n = f i(1 + n -

fi fi) et si l’on effectue un développement

limitéBau 2e ordre de 1/n et de T g Sri , on démontre que limité au 2e ordre de 1/n et de T

=

1 , on démontre que

n

T! et T 3 sont très voisins.

3. Seuil T 4

Le seuil T 4 qui minimise le coefficient de variation de s j se calcule de même en annulant la dérivée par rapport à T i du

quotient (V(S i )/S4. En posant Si

=

n(T M - l i ), on obtient

facilement :

Comme A RNOLD (1959) l’a déjà fait remarquer, l’écart- type, exprimé en jours moyens Sj en divisant s par le poids

d’une journée moyenne (T, - T i ), est égal au coefficient de variation, au facteur 1/n près. Le même seuil T 4 minimise

donc s j . Comme ci-dessus, on démontre que T l et T 4 sont

voisins.

La courbe continue (fig. 7) et les croix (x) montrent la

variation de l’écart-type exprimé en jours moyens selon que l’on tient compte ou non des températures inférieures au

seuil.

4. Seuil T4

On passe facilement du seuil T 4 au seuil T[ en remplaçant

la température moyenne de la phase T M par la température

moyenne à la floraison T f :

(7)

La courbe en points-tirets (fig. 7) et les croix (+) mon-

trent la variation de s f en fonction de T ; . Les températures

étant généralement plus élevées à la floraison que pendant

toute la phase levée-floraison, les valeurs de s f sont inférieu-

res à celles de s j . Les points (o) qui traduisent, degré par

degré, l’écart-type des écarts entre la date de floraison notée

et celle à laquelle la somme de température moyenne est

réalisée, sont en bon accord avec cette courbe.

On démontre que si T f > i,, T, est compris entre T 3 et T

4

; il est inférieur à T 4 dans le cas contraire.

5. Seuils T 5 et T 5 ’

On peut écrire :

L’annulation de sa dérivée :

n’a pas de solution analytique. Il faut donc chercher T 5 par des méthodes itératives de recherche du minimum de la relation (8) ou de résolution de l’équation (9).

La courbe en pointillé (fig. 7) montre que l’évolution de

S

* avec T i est très semblable à celle de s j . Aussi, si la

méthode de B ALVOLL & B R E MER (1965) est théoriquement plus séduisante que la méthode plus grossière de détermina-

tion de s j , le faible gain dans la précision ne justifie pas la lourdeur des calculs.

Le remplacement de T par T f permet de calculer le seuil T, ou T’ 5 ; les calculs sont aussi lourds.

6. Seuils T 6 et T 6

Les seuils T 6 et T’ 6 ne peuvent, eux non plus, être trouvés analytiquement : on doit recourir à une méthode itérative de recherche de la solution de l’équation :

7. Seuil T 7

Le seuil T 7 enfin, a une solution analytique :

Comme précédemment, on peut montrer que T 7 et T 4 sont

voisins.

D. Expression des variances pour les seuils T 3 et T, 4

En portant les relations (5) et (6) dans la relation (4), on

obtient des expressions simples de la variance empirique des

sommes de températures :

En tirant V(S o )/V(n) des relations (5) et (6), on obtient :

Le rapport des variances des n et des S 4 exprimées en jours moyens, qui permet d’estimer l’amélioration apportée

par les sommes de températures, prend alors l’expression

simple :

(8)

III. RÉSULTATS ET DISCUSSIONS A. Phase levée-floraison

Les différents seuils énumérés ci-dessus ont été calculés à

partir des données de la phase levée-floraison du maïs. Les valeurs de ces seuils ainsi que les sommes de températures correspondantes et leurs écarts-types sont consignés dans le

tableau 3. On peut les assembler en 3 groupes :

-

Les seuils T 2 et T 3 , voisins de 9 °C, qui minimisent l’écart-type des sommes de températures.

-

Les seuils T l , T 4 , T 5 , T 6 et T 7 , voisins de 7 °C, qui

minimisent l’écart-type exprimé en jours moyens.

-

Les seuils T4, T, et T6, légèrement supérieurs aux précédents, minimisent l’écart-type exprimé en jours

moyens en fin de phase.

Les seuils du 1&dquo; groupe correspondent à l’optimisation de

la régression entre la vitesse moyenne de développement

1/n et la température moyenne T ; ils sont analogues à celui

défini par la régression de la figure 3. Il faut les préférer

dans les comparaisons variétales ; les variétés conduisant à

un seuil plus bas sont mieux adaptées aux climats froids, la

pente de la droite, qui traduit la somme de températures

moyenne, étant un indice de précocité, lorsque les ordon- nées sont comparables.

Les seuils du 2 e groupe permettent de minimiser l’incerti- tude sur la durée de la phase lorsque l’on connaît la

température moyenne. Ils seront donc préférés dans les

études de prévision ou de simulation de date de fin de

phase.

L’expression de l’écart-type en jours moyens en fin de

phase s f est plus précise que l’expression de s j et correspond

mieux à la réalité (fig. 7). Cependant les seuils du 3 e groupe

n’apportent qu’une amélioration minime de la précision.

Leur valeur est d’ailleurs peu différente de celle du 2e groupe.

Malgré une diversité importante des climats thermiques,

les seuils T 5 et T 6 n’apportent pas d’amélioration sensible et les différences entre Sj et s* ne sont sans doute pas

significatives puisque les écarts entre s f et s * f sont de signe

contraire.

Le rapport de variance, calculé d’après la relation (14),

donne F

=

4,825 ; il est donc hautement significatif. Sa

racine carrée (2,20) est bien égale au rapport entre l’écart- type des données observées (11,3 j) et l’écart-type calculé

en jours moyens avec le seuil T 4 (s j = 5,14).

B. Phase semis-levée

Les calculs effectués sur la phase semis-levée (tabl. 4)

font apparaître un écart plus grand entre T 3 et T 4 qui traduit

une moins bonne adéquation des sommes de températures

pour cette phase : l’écart-type des durées n’est divisé que

par 1,4 avec le seuil T 4 . Les variations d’humidité du sol et

(9)

les différences entre la température de référence et celle au

niveau des graines en sont probablement les principaux responsables. On constate cependant que le seuil T 3 est peu différent de celui obtenu pour la phase levée-floraison ; en négligeant les températures inférieures à T 3 (on a affecté la température de 8 °C aux journées à température moyenne

plus basse), on trouve un seuil de 8,11 °C. Il se confirme donc que ce seuil est voisin de celui obtenu par régression

linéaire des points de la figure 3 affectés d’un poids propor- tionnel à leur fréquence et constitue donc un paramètre dépendant surtout de la plante.

Les courbes (fig. 8) montrent que, pour cette phase, on

n’obtient pas de minimum de variance des sommes de

températures lorsque l’on néglige les températures inférieu-

res au seuil. Par ailleurs le minimum d’écart-type des

sommes de températures exprimées en jours moyens est très peu accusé (fig. 9), une large gamme de températures peut convenir comme seuil.

Le rapport de variance des durées réelles et des sommes

de températures estimées en jours moyens avec le seuil T 4

n’est plus que de 1,96. Bien que significatif au seuil de 1 p. 100, il montre que les sommes de températures n’apportent pas une amélioration substantielle à la prévision

de la date de levée.

Les calculs que nous avons effectués avec les données de A

RNOLD (1959) conduisent à T 3

=

6,6 °C et T 4

=

4,0 °C,

donc à des valeurs plus faibles. Mais il faut remarquer que les sommes de températures ont été effectuées sur l’ensem- ble du développement du maïs, du semis à la maturité, et

surtout que les températures sont nettement plus élevées (T!

=

24 °C) ; les températures moyennes journalières ont probablement dépassé assez souvent l’optimum de la courbe

(fig. 3), ce qui doit conduire à un ajustement linéaire coupant l’axe des températures à un point plus bas, d’où une valeur de T 3 plus faible. Bien que la variabilité des durées soit assez faible (écart-type de 4,5 j) et que l’écart entre T 3

et T! soit assez élevé, le rapport des variances est fort (F

=

8) : l’écart-type des sommes de températures estimées

en jours moyens tombe à 1,6 j.

IV. CONCLUSION

De nombreuses méthodes sont utilisées pour déterminer, par les méthodes statistiques, le seuil optimal à utiliser dans les sommes de températures. Toutes ces méthodes condui- raient à une même valeur si la réponse des plantes à la température était parfaitement linéaire. Pratiquement, les

résultats peuvent être regroupés soit autour du seuil optimal T

3 pour minimiser la variance des sommes de température,

soit autour du seuil qui minimise l’écart-type des sommes exprimées en jour moyen T 4 ou mieux en jours moyens en fin de phase T4, ce dernier seuil donnant des résultats

pratiquement identiques au calcul direct de l’écart-type des

différences entre la date de fin de phase et celle estimée,

année par année, par la somme de températures moyennes.

Le seuil T 3 semble être essentiellement une caractéristi- que physiologique et sera donc préféré pour comparer des

espèces ou des variétés entre elles. L’écart entre T 3 et T 4 est

d’autant plus faible que les sommes de températures tradui-

sent mieux la phase de développement considérée. On

préférera T 4 ou mieux T4 lorsque l’on voudra faire une

estimation de la date de réalisation de la fin de la phase.

T

3 et T 4 peuvent se calculer facilement à partir des durées

et des températures moyennes de la phase. La température

moyenne en fin de phase (par exemple moyenne des

températures moyennes des décades entourant la fin de

phase) est en outre nécessaire pour déterminer T4.

REMERCIEMENTS

Nos remerciements vont à tous les observateurs ayant participé à

cet essai dans le cadre du réseau coopératif européen de recherches

sur le maïs de la F.A.O. qui nous a permis d’utiliser ces données.

Nous remercions également M. H ALLAIRE , Président de la commis- sion d’agrométéorologie de l’LN.R.A. pour les conseils qu’il nous a prodigués pour la rédaction de cet article.

Reçu le 15 janvier 1982.

Accepté le 17 mars 1982.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Angus J. F., Cunningham R. B., Moncur M. W., MacKenzie D. H., 1980-1981. Phasic development in field crops. 1

-

Thermal response in the seedling phase. Field Crops Res., 3, 365-378.

Arnold C. Y., 1959. The determination and significance of the base temperature in a linear heat unit system. Proc. am. Soc. hort. Sci., 74, 430-455.

Balvoll G., Bremer A. H., 1965. The heat unit system and plant production in connection with growth and development of different

vegetables. Meld. Nor. Landbrukshoegsk., 44 (20), 1-18.

Blacklow W. M., 1972. Influence of temperature on germination

and elongation of the radicle and shoot of corn (Zea rnays L.). Crop

Sci., 12, 647-650.

(10)

Brochet P., Gerbier N., Bedel J., 1975. Contribution à l’étude

agrométéorologique du maïs : application à la prévision des phases phénologiques et des rendements. Monographie de la Météorologie

Nationale (France) n° 95, 66 p.

Cross H. Z., Zuber M. S., 1972. Prediction of flowering dates in

maize based on different methods of estimating thermal units.

Agron. J., 64, 351-355.

Duncan W. G., 1973. Development temperatures in corn. Soil Crop

Sci. Soc. Fla. Proc., 32, 59-63.

Durand R., 1967. Action de la température et du rayonnement sur la croissance. Ann. Physiol. vég., 9 (1), 5-27.

Durand R., 1969. Signification et portée des sommes de températu-

res. Bull. techn. Inf. Min. Agric., 238, 185-190.

Hoover M. W., 1955. Some effects of temperature upon the growth

of Southern peas. Proc. am. Soc. hortic. Sci., 66, 308-314.

Kanemasu E. T., Bark D. L., Chinchoy E., 1975. Effect of soil temperature on sorghum emergence. Plant Soil, 43, 411-417.

Lehenbauer P. A., 1914. Growth of maize seedlings in relation to

temperature. Physiol. Res., 1 (5), 247-288.

Livingston B. E., 1916. Physiological temperature indices for the

study of plant growth in relation to climatic conditions. Physiol.

Res. 1, 399-420.

Magoon C. A., Culpepper C. W., 1932. Response of sweet corn to varying temperatures from time of planting to canning maturity.

U.S. Dept. Agr. Tech. Bull., 312.

Reaumur R. A. de, 1735. Observations du thermomètre faites à Paris pendant l’année MDCCXXXV comparées à celles qui ont été

faites sous la ligne à l’Isle-de-France, à Alger et en quelques-unes

de nos Isles de l’Amérique. Mémoires de l’Acad. Roy. des Sci., 545- 576.

Russelle M. P., Bolton F. E., 1980. Soil temperature effect on winter wheat and winter barley emergence in the field. Agron. J., 72, 823-827.

Swan D., Brown D. M., Coligado M. C., 1981. Leaf emergence rates of corn (Zea Mays L.) as affected by temperature and photoperiod. Agric. Meteor., 24, 57-73.

Tollenaar M., Daynard T. B., Hunter R. B., 1979. Effect of temperature on rate of leaf appearance and flowering date in maize.

Crop Sci., 19, 363-366.

Références

Documents relatifs

Si un réel admet au plus une seule image par une fonction, il peut admettre plusieurs

La température sous le composant (au point M) a donc été relevée pour une puissance et une vitesse d’air dans les ailettes constantes (figure 2.4 et 2.5).. Ces courbes illustrent

Justifier que les conditions pour utiliser l’intervalle de fluctuation au seuil de 95% sont bien remplies.. Déterminer l’intervalle de fluctuation au seuil

Une revue générale très rapide des méthodes statistiques employées en psy- schologie est présentée et brièvement illustrée d'exemples empruntés surtout aux applications faites

Les épreuves psychologiques qui ont été employées jusqu'à présent sous le nom de tests sont extrêmement nombreuses. En réalité, il conviendrait de réserver ce nom aux

LE SEUIL DE RENTABILITÉ D ’UNE ENTREPRISE EST LE CHIFFRE D ’AFFAIRES POUR LEQUEL L ’ENTREPRISE COUVRE LA TOTALITÉ DES CHARGES (CHARGES VARIABLES+CHARGES FIXES) ET DONC DÉGAGE

Chercher donc un zéro du polynôme par tâtonnement puis effectuer la division sans reste par la méthode du schéma de Horner (formulaire numérique

Un autre trait caractéristique des « Méthodes statistiques de l’économétrie » était que, tout au long de l’ouvrage, Malinvaud prenait le lecteur par la main pour montrer