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Intervention SNES au CSE du 10 décembre 2009

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Academic year: 2021

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Intervention SNES au CSE du 10 décembre 2009

Monsieur le Ministre,

Vous avez donc décidé de maintenir l’examen des textes définissant votre réforme des voies générale et technologique du lycée malgré la demande exprimée par une large intersyndicale représentant environ 80% des personnels d’enseignement, de vie scolaire et d’orientation des lycées.

Vous avez déclaré, en arrivant à la tête de ce ministère, que vous ne feriez pas de réforme contre les personnels, que vous prendriez le temps du débat et de la concertation. Certes, vos collaborateurs ont rencontré les organisations syndicales et vous êtes allé dans plusieurs établissements…mais avez-vous réellement entendu, écouté ce que les enseignants, les conseillers principaux d’éducation, les conseillers d’orientation psychologues vous ont dit ? Permettez-moi, Monsieur le Ministre d’en douter quand je ne vois rien, dans votre projet sur l’amélioration des conditions de travail et d’étude, quand je ne vois rien dans votre projet sur les contenus à enseigner, à part quelques intitulés d’enseignements nouveaux qui laisse au mieux un peu rêveurs, au pire plutôt inquiets ! Permettez-moi d’en douter, Monsieur le Ministre, quand je vois enfler des polémiques sur la place de telle ou telle discipline dans les différents parcours de formation (Histoire- géographie en série S, Sciences économiques et sociales, disciplines technologiques en seconde, mathématiques et enseignements scientifiques en série L…), illustrant à l’évidence le déficit de réel débat sur le fond et non le fait que les collègues et universitaires qui, aujourd’hui vous interpellent, n’aient rien compris à votre projet !

Mais sans doute est-ce parce que vous devez dès aujourd’hui penser à mettre en place les mesures qui vous permettront de boucler le budget 2011 et sa cohorte déjà annoncée de suppressions massives de postes que vous précipitez l’examen d’un projet bien mal ficelé sur des points essentiels…pour les personnels et les élèves…mais qui, sans doute, pèsent bien peu au regard des enjeux politiques d’inscription de votre réforme dans le cadre général de la prise en charge de la jeunesse dessiné par le plan de M. Hirsch !

Dans un premier temps, le SNES-FSU ne peut accepter que vous profitiez d’un projet de réforme du lycée pour imposer, au détour de la transformation d’un décret, une réforme en profondeur, débattue nulle part, de l’organisation des établissements scolaires…et donc également des collèges !

Que vous présentiez aujourd’hui un projet de décret EPLE, tel qu’il est rédigé,

est l’illustration de votre conception du dialogue social : les discussions sur la

réforme dite du lycée ont certes abordé le problème des marges d’autonomie

de l’établissement dans la gestion des heures globalisées mais, jamais nous

n’avons eu connaissance des rédactions qui seraient proposées, ni des choix

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qui présidaient à leur élaboration. Pourtant ces choix sont lourds de conséquences pour les personnels, pour les élèves…et en fin de compte pour le système éducatif. Quel fonctionnement démocratique peut-on imaginer quand c’est le chef d’établissement qui désigne et préside un conseil dit

« pédagogique » dont la fonction essentielle sera de répartir une pénurie de moyens alloués par le Recteur en fonction de critères qui ne sont définis nulle part ? Quelle égalité sur le territoire national pouvons-nous espérer quand c’est l’échelon local, soumis à la pression de la contractualisation des moyens que votre projet sous-entend sans le dire, qui décidera si telle ou telle discipline bénéficiera ou non de temps en petits groupes ? Quel fonctionnement démocratique peut-on imaginer et quel respect de l’équilibre des compétences quand c’est le chef d’établissement qui décidera en lieu et place du Conseil d’Administration de la répartition des moyens ?

Le SNES-FSU ne peut accepter ce texte, ni sur le fond, ni sur la forme !

Sur les structures, le texte révèle peu de surprises, puisque nombre de dispositifs étaient connus depuis quelques semaines. Mais là encore, quand elles existent, la plupart des surprises sont mauvaises… :

- Accompagnement personnalisé, dont on aurait pu espérer qu’il soit une véritable réponse à la demande légitime des lycéens d’un meilleur encadrement, d’une plus grande explicitation des attentes, d’un véritable accès à l’autonomie. Ce qui est proposé est au final multiforme, bien flou, et installé par la diminution des horaires disciplinaires.

- Enseignements d’exploration réduits à 1h30 par semaine et qui risquent bien de n’être que le fallacieux « appartement témoin » d’un lotissement construit au rabais, et dont certains intitulés laissent dubitatifs (qu’est-ce qu’un enseignement des patrimoines relevant du champ « création et activités artistiques ».. ?) ou sont inquiétants pour la conception de certaines disciplines (enseignements technologiques, SES) ou leur articulation entre cours et travaux pratiques ou dirigés.

- Silence pesant sur les séries technologiques, dont on voit bien que l’organisation de la seconde les mettra en difficulté, la seconde que vous proposez étant encore plus générale que celle d’aujourd’hui…

pour ne pas dire encore plus tournée vers la série S qu’aujourd’hui.

- Tronc commun de première dont on voit mal ce qu’il apporte de plus

que l’existant à la question importante des changements de parcours

dans le cycle terminal, mais dont on voit en revanche clairement

l’aubaine qu’il représente pour les recteurs pour supprimer des postes

en comprimant les structures et en restreignant l’accès à l’heure de

première chaire de nombreuses disciplines. Sur ces deux derniers

points notamment (organisation des séries technologiques et du tronc

commun de 1

ère

), on voit bien la logique de globalisation qui est à

l’œuvre, avec l’objectif d’économiser des moyens.

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- Rééquilibrages des séries qui créent d’autres déséquilibres et semblent plutôt conçus comme, encore une fois, allant dans un sens unique de S vers L et qui enferment encore davantage la L en restreignant encore le spectre de ses débouchés (option scientifique en concurrence avec LV3 et LA, programme de maths optionnel commun avec les ES, enseignement de « droit et grands enjeux du monde contemporain mal défini), et qui continuent de valoriser une série S généraliste.

- Flou le plus complet sur le baccalauréat….

- Tutorat qui mélange accompagnement pédagogique et orientation et dont la conception même traduit une transformation du métier d’enseignant que nous rejetons et qui semble vouloir écarter les professionnels formés à l’orientation que sont les conseillers d’orientation psychologues.

Ce dernier point trouve sa concrétisation dans le décret « orientation »

En aucun cas, ces mesures ne permettent d’atteindre l’objectif de démocratisation et de 80% d’une classe d’âge au baccalauréat, objectifs que vous rappeliez vous-même au CSE d’ouverture en septembre.

Ce texte instaure une approche de l’orientation que nous contestons. Il organise des glissements de missions, semble boucler d’avance le conclusions du groupe de travail installé par la DGESCO sur les missions des Copsy, vide les commissions d’appel de leur substance et fondement, et s’inscrit dans la liberté du …chef d’établissement.

Et que dire de la mise en place d’illusoires stages de remise à niveau pendant les vacances en lieu et place d’une véritable réflexion, certes difficile mais pourtant nécessaire, sur les alternatives au redoublement ?

Monsieur le Ministre, la communauté éducative s’est engagée il y a plus d’un an et demi maintenant dans des discussions sur l’avenir du lycée avec espoir et volonté de débattre. En présentant les textes aujourd’hui au CSE, vous entendez clore cette phase de concertation.

Force est pourtant de constater que votre projet est largement refusé par les

personnels, parce que vous ne répondez pas à leurs demandes prioritaires sur

les conditions de travail (effectifs des classes, possibilités cadrées

nationalement de travail en groupe, contenus des enseignements, équilibres

disciplinaires…) et que vous installez une nouvelle gouvernance des

établissements qui, contrairement à l’objectif affiché de prendre en compte la

diversité des établissements et des élèves, amplifient les inégalités entre les

lycées et l’offre et les conditions de formation offertes aux jeunes, en totale

contradiction avec la conception que la très grande majorité des personnels a

de l’organisation et du fonctionnement du service public d’éducation nationale.

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