L’ANALYSE
POLLINIQUE
DES MIELSDE LA
RÉPUBLIQUE
POPULAIREROUMAINE
Dr. Cornelia PELIMON Bucarest
Les ressources mellifères de la
République populaire
de Roumanie seraient suffisantes pour nourrir dix fois l’effectif des6 50
ooo ruchesqui
y existent actuellement. De très
grandes possibilités
de récolte nous sont offertes par la transhumance des ruches vers lespeuplements
mellifèresnaturels et stables ainsi que vers les différentes cultures dont les
implan-
tations sont
susceptibles
de varier en fonction des nécessités de la nou-velle
agronomie.
Dans cescultures,
on vise d’ailleurs aussi bien à la pro- duction du mielqu’à
la fécondation des fleurs par les abeilles.Nos ressources mellifères essentielles sont constituées par de vastes
peuplements
de Robinierfaux-acacia,
deTilleul,
de Ronce,d’Epilobe,
de
Menthe,
ainsi que par desprairies
et des étendues limitées de Tamaris lelong
deplusieurs
rivières. Nouspossédons
aussiquelques
vieillesplan-
tations de
Châtaigniers.
Dans toute larégion
descollines,
enplus
desarbres
fruitiers,
il y a des cultures locales :Sarrasin, Tournesol,
Cucur-bitacées,
desplantes
médicinales et àparfum
ainsi que du coton et de la Phacélie. La carteci-jointe (fig. i) indique l’emplacement
desprincipales
ressources mellifères.
Robinia
pseudacacia
constitue laprincipale
ressource mellifèreprin-
tanière des
régions
de laplaine.
Il occupe en tout 80 ooo ha sous la forme de forêts et de rideaux d’arbres. Il faut aussi mentionner lesplantations qui
se trouvent dans lasteppe (Baragan)
aux environs deBraila,
Hanul Conachi(région
administrative deGalati),
dans le sud de larégion
deCraiova,
à Alios(district d’Arad)
et Valea lui Mihai dans larégion
d’Ora-dea.
Tilia. Il convient pour les Tilleuls de
distinguer plusieurs
massifsforestiers
importants :
a)
Au nord de laDobroudgea,
entre le Danube et la Mer Noireentre 205 et
45 6
md’altitude,
le Tilleulreprésente
5o p. 100 dupeuple-
ment forestier
mélangé
de 5000oha,
fait considéré commeunique
enEurope.
b)
Dans les forêtsmélangées
deIasi, Husi, Vaslui, Negoesti, Tg.
Fru-mos,
Bîrlad, Murgeni, Roman, Hîrlau,
le Tilleul occupe une surface de22
ooo ha.
c)
Dans le sud-ouest de larégion
deTimisoara,
le Tilleul occupe 9ooo ha dans des forêts àplusieurs
essences(Resita, Oravita,
MoldovaNoua,
Orsova,Lipova, Ceahova, Caransebes).
d)
Dans larégion
deBucarest,
le Tilleul occupe une étendue de 7ooo ha dans les forêts à essencesmélangées
deSnagov, Domnesti, Titu, Videle, Branesti, Vidra,
Comana.Dans le reste du pays, Tilia se trouve sur de
petites
surfaces.Castanea sativa. Les
plantations
deChâtaigniers
modifientl’aspect
habituel de la
végétation près
de Tismana(district
de Baia deArama)
sur une étendue de 30 ha ainsi que
près
de Seini(région
administrative de BaiaMare)
et sur diverspoints
tels queCaransebes,
Cuvin(district
de
Arad), Hunedoara, Prejmer (région
administrative deStalin).
Dans les
régions montagneuses,
Rubns etEPilobium
embellissent lespentes
ensoleillées et assurentquelquefois
aux abeilles une bonne récolte. Mille fleurs existent dans lesprairies
demontagne,
constituant lapremière
et laprincipale
récolte pour les ruches de ces contrées.Au
sud,
dans la « Balta », c’est-à-dire dans lesrégions
inondables duDanube,
les Saules fournissent en abondance auprintemps
dupollen
et du nectar. La
Menthe, Tvifolium minus,
etc...qui
constituent la florespécifique,
fleurissent ensuite dejuillet
àseptembre.
Un ce
qui
concernel’analyse pollinique
desmiels,
un seul travail aété
publié
dans notre pays, celui de A.ha R Cas,
« Recherches sur lepollen
des arbres fruitiers dans le miel »
(Cluj zg 39 ).
Entre 1940 et 1951,après
des travauxpréparatoires qui
ont abouti à une collection depréparations permanentes
de 400espèces
depollen,
on a examiné à l’Institut de recher- cheszootechniques
de Bucarest 257 échantillons de miel provenant de toutes lesrégions
du pays. Latechnique employée
a été celle de E. ZAN-DER
. On s’est
procuré
les échantillons directement dans les ruchers et, enplus petit nombre,
dans le commerce. Ils’agissait,
soit de miels tnulti- floraux récoltés sur l’ensemble de la saisonapicole,
soit de miels uni- floraux.La
figure
2représente
sous forme d’ungraphique
lesprincipaux
résultats de nos
analyses polliniques.
Pourchaque pollen
nousindiquons,
d’une
part
le maximum dupourcentage
relevé dans les échantillons uni- floraux et d’autrepart
lafréquence
aveclaquelle
seprésentent
les diffé-rents
pollens
dans les 257 échantillonsanalysés.
Dans la
première
colonne on trouveTrifolium.
Ils’agit
depollens
de Trèfles mais à
l’exception
de T.pratense
et T.incavnatum, lesquels
n’ont été identifiés que très rarement et seulement comme
pollens
isolés.Les
pollens
de Trèfle sont lesplus fréquents
dans les miels roumainspuisqu’on
les a trouvés dans 93 p. 100 des échantillons. Ils’agit
de Trèflesvivant sur des terrains incultes ou peu cultivés. Le
pourcentage
maximum dans les miels de Trèfles unifloraux atteint 68 p. 100.Dans la deuxième colonne suivent les
Crucifères, comprenant
lesgenres
Brassica, SinaPis,
ainsi que lesespèces Raphaiius raphanistrum,
Cardamine
pratensis,
avec lafréquence
de 91 p. 100 et le maximum depollen
de 80 p. 100. Dans lamajorité
des cas ils’agit
deplantes spontanées
et, très rarement, de
plantes
cultivées.Robinia atteint une
fréquence
de 54p. 100 et Tilia seulement de22 p. 100. Tous deux ont un maximum de
pollen
de78
p. 100. Ces chif- fres montrentqu’il s’agit
deplantes présentes
sur des surfaces limitées.Tilia est très loin derrière
Tvi f oliuvn.
Lotus covniculatus existe
partout. Echium vulgare
démontre aussisa valeur de
plante
mellifère sauvage. Lepollen
de Salix a unefréquence
de 50 p. 100 des
échantillons,
cequi rappelle
l’existence de cet arbuste dans toutes lesrégions
et surtout lelong
des rivières et du Danube.Helianthus annuus,
Mentha, Rubus, Symphytum, Tamarix,
ont unefréquence plus
limitée. Le maximum depollen
est au-dessus de4 6
p. ioo mais trèsprès
de cettelimite,
c’est-à-direpratiquement
entrepollen
dominant et
pollen
secondaire. Tamarix nejoue qu’un
rôle secondairequant
à son influence sur lescaractéristiques
du miel.L’échantillon
de miel unifloral de Rubus constitue uneexception
en cequi
concerne lepollen,
avec le maximum très élevé de 92 p. 100. En dehors de Rubus les autresplantes (Helianthus, Mentha, Sympltytum, Tamarix)
n’ontprésenté qu’un
seul échantillon où lepollen
soit dominant et peu au-des-sus d’ailleurs de la valeur limite. Dans les autres échantillons ils étaient dans la classe des
pollens
secondaires.Les échantillons de miels unifloraux se
distinguent
parquelques
caractères
particuliers.
Ainsi le miel deSaule, qui représente
une res-source
exceptionnelle ( 3 kg
parjour),
a été récolté àpart
le 4 avril. Ce miel étaitclair,
nuancé trèslégèrement
de vert etprésentait
un fin arômede l’écorce de l’arbuste
qui
leproduit.
Dans le culot decentrifugation
ona découvert aussi du
pollen
de Rubus etd’Epilobe provenant
du nid àcouvain;
c’était un reste de l’étéprécédent qui
n’avait pas été consommépendant
l’hiver. Habituellement le miel de Saule se trouve enpetite quantité
et on ne le récolte pas; on le laisse comme nourriture pour le dé-veloppement
du couvain.Vevbascum a été
représenté
dans y p. 100des échantillons avec commemaximum 55p. IOO dans un miel de
Baragan.
Ce résultat nouspermet
desupposer que dans certaines conditions
atmosphériques
Verbascumpeut présenter
une abondante sécrétion nectarifère et donner une récolte.Le
pollen
deMyosotis
ne s’est retrouvé que dans6,6
p. 100 des échantillons mais avec un maximum absolu de 99p. 100. Cepourcentage, qui correspond
à uneimportante quantité
de nectar,justifie l’appella-
tion de miel de
Myosotis (MauRizro 1940 ).
Les miels
d’Epilobe
ont montré seulement unepetite quantité
depollen :
9, 15, 29 p. 100.Parmi les
pollens
secondaires on a identifié lepollen
assez caracté-ristique
de Lovanthuseuropaeus (plante parasite
desHêtres,
Chênes etBouleaux)
avec un maximum de 35 p. ioo ; cepollen
a étésignalé
par MauR
rzro
(ig6o).
Nous l’avons trouvé dans les miels de 13 localités différentes de larégion
des collines et une fois enplaine
à Calarasi(voir
fig. 3 ).
Les
pollens
deFagopyrum esculentum, Covylus
avellana,Alnus, Anthyllis vulnevavia, F y angula, Gossyfiium, Cucumis,
Cucuvbita!e!o,
n’ont pas
dépassé
la limitesupérieure
dupollen isolé,
soit 15 p. 100. Parmi lesplantes pollénifères,
il faut mentionner dans le groupe« secondaire » : Cannabis
( 31
p.100 ), Papaver ( 20
p.100 ), Chenopodium (
1
8
p.100 ),
Rumex( 17
p.10 0).
Dans le culot de
centrifugation
des miels nous avons constaté aussi laprésence
degrains
d’amidon dans71 ,6
p. 100 deséchantillons;
engénéral
ils sontprésents
en mêmetemps
que des spores dechampignons microscopiques.
Dans o,5 p. 100 des échantillons lesgrains
d’amidonétaient aussi nombreux que les
grains
depollen
et dans z6 p. 100ils étaient tplus
nombreux.Nous avons observé dans les miels de forêt des cristaux de différentes formes voisinant avec le
pollen
de Tilia etaccompagnés
par lespol-
lens de
Myosotis,
Antrisctts etT y ifolium.
Des cristaux en forme de rosette(fig. 4 )
ont été trouvés dans les miels du massif de 1’ulcea(Dobroudgea).
Une substance minérale verte a coloré le sédiment et les cendres d’un miel de
prairie.
I,a couleur verte apersisté
2 à 3jours
et a viré ensuiteau brun.
Nous avons identifié des
Algues
vertes dans lesmiellats,
en mêmetemps
que les spores dechampignons microscopiques.
Dans un échan-tillon de miellat presque pur de
Sorghum,
les spores se trouvaient ennombre
égal
avec lesgrains
depollen.
Une masse de fins
granules
a pu être observée dans les échantillons des miels de la « Balta » mais aussi dans un échantillon de miel multiflorald’Euphovbia,
Robinia et Crucifères en provenance deBaragan.
Conclusions
Entre 1940 et 1951, l’examen
microscopique
du culot decentrifuga-
tion de 257 échantillons de miel a mis en évidence la flore mellifère
prin- cipale
de notre pays dont laplus grande partie
est constituée par desplantes spontanées;
lesplantes
cultivées sont moinsimportantes.
I,’importance
despollens
deTrifolium (avec
g3p.100 ),
desCrucifères,
de Lotuscovniculatus,
Eclaiumvulgare,
a démontré le rôle essentieljoué
par ces
plantes
comme source de miel. H elianthus anzauus et Brassica(peu important)
ont été les seulesplantes
de cultureauxquelles
on a pu attribuer des miels -tinifloraux.I,es échantillons des miels unifloraux de
Robinia, Tilia, Efi i lobium, Ritbus, Myosotis,
Menthacorrespondent
auxpeuplements indiqués
surla carte.
A la suite de l’examen
organoleptique,
on a constaté que les miels de Robinia et de Tilia sontplus importants
que ne laissait croire la fré- quence dupollen
dominant à la limite de4 6
p. 100. Ceci confirme les constatations de ZANDER( 1935
àzg 49 ),
MAURIZIO(ig 3 6
à1960),
PRZTSCa(1957).
Les miels de
Myosotis, Castanea, Salix, Polygonuin aviculare,
doi-vent être considérés comme relativement
exceptionnels.
Bien que les
peuplements
de Menthe au sud du pays s’étendent sur unegrande superficie,
dans un seul cas lepollen
de cetteplante
a pu êtretrouvé dans le groupe dominant.
Les cultures
d’Helianthus, Gossypi’uiii, Polygonum esculentum,
Plaacelia se sont peu
remarquées
dans le culot decentrifugation
deséchantillons examinés. Le
pollen
des Arbres fruitiers et des Cucurbitacées constitue une rareté.On remarque une ressemblance entre le miel roumain et celui de la R. P. de
Hongrie
en cequi
concerne les miels de Robiniapseudacacia (le plus
souvent de couleurclaire),
deStachys (dans
le nord-ouest dupays)
et, engénéral,
par laprésence
dupollen
de Lovantlauseuropaeus.
I,es miels roumains de Tilleul ressemblent aussi aux miels de l’U. R.
S. S. par le
pourcentage
élevé dupollen
de Tilia dans le culot de centri-fugation.
Il en est de même pour le mield’E!ilobüc!2 qui
est récolté enabondance dans le pays voisin.
Il y a des différences en
comparaison
avec les miels de laSuisse,
del’Allemagne
et de laPologne.
Nous n’avons constaté laprésence
d.’aucungrain
depollen
de Callune ni de Rhododendron. On n’ajamais
trouvéde
pollen
de Taraxacum commedominant ;
donc nous n’avons pas de miel de Taraxacum.Le miel de
Polygonum
escule!aturyc nous différencie de l’U. R. S. S.Alors que chez nous il y a peu de cultures de sarrasin au nord-est du pays,
en U. R. S. S. cette
plante
est très cultivée pour la consommation et pour la nourriture des animaux.I,’examen
microscopique
a confirmé aussi que le miel roumain de couleur claireprovient,
dans lamajorité
des cas du nectar des fleurs et non du miellat.Nous considérons
qu’à
l’heure actuelle lespectre pollinique
des mielsde notre pays a pu se modifier
légèrement
parrapport
à celui de 1940- 1: 95
1, ceci en raison de l’extension des cultures de Tournesol et de Coton.
Mais la flore
spontanée,
surtout celle despeuplements
mellifèresnaturels, garde
saposition
et sa valeurprédominante.
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