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Au Docteur Adolphe Michel JUNG Professeur de chirurgie en signe de profonde reconnaissance et d'amitié fidèle.

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Academic year: 2022

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Au Docteur Adolphe Michel JUNG Professeur de chirurgie en signe de profonde reconnaissance

et d'amitié fidèle.

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CE QUE RACONTE L'ALSACE

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ROBERT REDSLOB

CE QUE RACONTE L'ALSACE

ILLUSTRATIONS ROBERT KUVEN

E D I T I O N S S U T T E R 1 9 6 2

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L'ÉDITION ORIGINALE DE CE LIVRE A ÉTÉ TIRÉE A 2525 EXEMPLAIRES, SAVOIR:

2500 EXEMPLAIRES SUR PAPIER EDITION C O N DAT, 25 EXEMPLAIRES SUR PAPIER ALFA MOUSSE NAVARRE

NUMÉROTÉS DE 1 A XXV

C O U V E R T U R E : R O B E R T K U V E N

Tous droits de reproduction et de traduction réservés.

COPYRIGHT 1962 BY EDITIONS SUTTER

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Prélude

Avez-vous entendu les voix de l'Alsace? Elles montent vers le ciel en un chœur immense où de puissantes clameurs se mêlent à de tendres mélodies.

Elles parlent des gloires d'antan; des heures sombres, de la joie de vivre et du charme éblouissant de notre pays.

Les vagues mugissantes du Rhin content l'épopée des Nibelungen qui retentit «de combats d'audacieux héros, mais aussi de plaintes et de larmes». Depuis les villes se lèvent les chants des cloches qui se balancent avec une majestueuse lenteur et dans les sonorités profondes desquelles vibrent tantôt des invo- cations à la Mère de Dieu et tantôt le Cantique de Luther. Le bruissement d'un tilleul aux larges ramures, qui embrasse une église de village et qui caresse de ses branches les croix du cimetière, parle des aïeux qui ont labouré la terre sacrée. Le clapotis bavard d'une fontaine évoque les vieilles histoires qu'on racontait aux veillées d'hiver pendant que tournaient les rouets. Un violoneux, avec des coups d'archet grinçants et saccadés, entraîne les jeunes campagnards à une grave sarabande. Au milieu des épis dorés une paysanne, agenouillée devant un crucifix, remercie le

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ciel d'avoir béni les champs d'une riche moisson. La roue d'un moulin, qui ploie sous les eaux jaillissantes, jette de longs soupirs désabusés comme pour dire que la vie d'ici bas tourne selon des lois inexorables. Un long froissement d'ailes traverse les airs et ramène une phalange de cigognes vers leurs nids familiers dans cette Alsace à laquelle on reste toujours fidèle.

Sur une prairie de la montagne, au milieu de son troupeau, un pâtre tire de son chalumeau une mélodie sautillante qui exhale son bonheur de vivre sous le ciel bleu. La rivière amusée, heurtant des rochers, accompagne ces accents d'allégresse en battant la mesure. D'un monastère des cimes vogue une litanie qui déferle comme une bénédiction sur les toits des humains. Dans les couronnes des arbres les oiseaux chantent des lais d'amours que reprend, devant la tour d'un château, la cantilène d'un troubadour à laquelle répond l'ondoiement d'une tresse blonde sous une fenêtre ogivale. Et dans le dédale de rocs drui- diques sur les sommets, le vent qui s'engouffre dans une caverne éveille les cordes d'une harpe d'or sur laquelle un Barde célébrait l'épopée des vieux Gaulois.

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Une ville de Hohenstaufen : Haguenau

Située sur la lisière de la Forêt Sainte, Haguenau est une ville d'un grand charme. Elle reflète le Moyen Age romantique, la Renaissance prestigieuse et le gra- cieux dix-huitième siècle. Si tant de destructions sacri- lèges ne s'étaient abattues sur elle, la cité de la Moder serait un joyau incomparable.

Je suis allé voir Haguenau.

En route j'ai passé devant la nouvelle cité de Mun- dolsheim. C'est une cité du Far West. Ici, comme en Amérique, le chemin de fer est venu d'abord et les habitations se sont greffées sur lui. La voie ferrée a suscité la colonisation.

De Vendenheim j'ai jeté un regard sur le châ- teau, en bordure de la forêt, devant lequel nous avons donné l'«Arlésienne» en 1913, avec la musique de Bizet, jouée par la Philharmonie de Strasbourg.

En passant le pont de la Zorn, à Brumath, près de l'Ecrevisse, j'ai cherché des yeux la maison pater- nelle de Gustave Stoskopf où le poète m'a reçu un jour dans mon jeune âge.

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Quand je traverse Brühmt, je ne puis m'empê- cher de songer au mariage grandiose de la fille d'un ancien notaire. Ce mariage a duré 3 jours. C'était à la fin du siècle passé. J'ai rencontré récemment l'an- cienne Hochzittere sur la place St-Thomas et nous avons évoqué ses épousailles légendaires.

Mais ne nous arrêtons pas trop longtemps en route. Nous n'arriverions pas à Haguenau.

Le premier tableau qui m'a frappé au milieu de la ville a été un noble hôtel du dix-huitième siècle, avec un portail grandiose, un hôtel digne d'abriter une famille aristocratique au faubourg St-Germain.

Les demeures de grande allure abondent: l'an- cienne bibliothèque, l'ancien couvent des Annonciades, la grange dîmière de St-Georges, les hôtels de Flecken- stein, de Stürzelbronn, de Koenigsbrueck, la maison Zuckmantel où un oriel porte l'effigie de St-Georges et du dragon, le quartier Dahlmann sur l'emplace- ment du palais des Hohenstaufen. Une tour à horloge attire le regard.

Il y a des témoins architecturaux plus anciens.

Ainsi la cathédrale St-Georges, bâtie par les Hohen- staufen et qui passe du style roman au style gothique;

elle arbore un immense Christ, en bois sculpté, qui date de la fin du Moyen Age. Devant le sanctuaire, la fontaine «des Abeilles». L'église St-Nicolas, édifiée par l'Empereur Frédéric Barberousse et qui desservait l'hôpital fondé par lui. Elle a des boiseries superbes;

on remarque un St-Nicolas merveilleux de vie. L'an- cienne chancellerie, la porte de Wissembourg, la tour des Chevaliers. Enfin cette admirable porte des Pêcheurs, qui lance sur la Moder son arcade hardie, flanquée d'une tour octogonale: c'est une vision du vieux Nuremberg avant sa destruction.

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J'ai erré au hasard dans les rues. Je suis entré dans le joli théâtre. Il a un orchestre, enfoncé dans les profondeurs, comme à Bayreuth. J'étais seul dans la salle de spectacle. J'ai voulu en essayer l'acousti- que et j'ai déclamé un poème de Leconte de Lisle reflétant la saga germanique: «Le Cœur d'Hjalmar».

Personne ne m'a entendu, heureusement. On m'aurait pris pour un déséquilibré.

Cela me rappelait de vieux souvenirs. J'avais récité jadis des strophes d'Antigone sur le Théâtre antique d'Epidaure, dans le Péloponnèse.

Haguenau est une cité de fleurs. Sur les pourtours des anciennes fortifications s'épanouissent des parcs, des jardins, des roses. Haguenau, ancienne forteresse, a su s'épanouir en un espace floral. Au milieu des plantations, sur une hauteur, se lève le monument aux morts, un groupe de bronze entouré d'une colonnade de grès des Vosges, une œuvre d'art d'un goût remar- quable et qui fait une impression profonde.

Depuis l'Hôtel de Ville le regard s'en va sur la place d'armes que domine la tour héroïque des Chevaliers.

C'est une tour d'une svelte élégance, mais aussi d'une solidité guerrière puissante. En elle s'incarne une farouche volonté d'indépendance et une haute fierté civique.

La ville est bordée par la Forêt Sainte, «Sacra Silva», «Forestum Heiligenforst nominatum». On y admire des chênes séculaires, des hêtres à l'écorce argentée, des pins à la robe rouge qui évoquent la Méditerranée. La forêt doit son nom à de saints ermites qui l'habitaient jadis et qui priaient devant leurs huttes de branchages.

On dit que la Forêt Sainte de Haguenau marque la limite entre les deux peuplements, alémanique au sud et franc au nord. Des deux côtés de ses bois on

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trouve des différences bien accentuées de langue, d'ar- chitecture villageoise et de tradition paysanne.

Il faut avoir vu cette forêt au printemps, quand elle se couvre de muguets qui parsèment leurs clo- chettes blanches dans les sous-bois et répandent une lumière scintillante sous les voûtes des ramures. Il faut l'avoir vue en automne quand elle resplendit dans toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Le chevreuil, le sanglier, le coq de bruyère y abondent. La forêt de Haguenau a été une merveilleuse chasse royale à tra- vers les siècles. Ce fut une des raisons qui la fit appré- cier des souverains, et leur amitié se porta en même temps sur la ville qui s'élevait au seuil de ces bois.

Il y a, dans le voisinage de la ville, une grande richesse de terre glaise. Elle attirait les peuplades dès les temps préhistoriques. On vit fleurir la poterie en ces lieux, dès l'âge de la pierre polie.

L'Empereur Frédéric Barberousse avait droit sur cette terre glaise précieuse. Les potiers lui payaient une redevance pour l'exploiter. Or, quand l'Empereur se prépara pieusement pour la troisième Croisade et séjourna dans son palais de Haguenau, rêvant à la conquête du Saint Tombeau et de Bethléem, les potiers vinrent lui offrir en charmant hommage, une crèche avec bergers, anges et rois mages en terre cuite. Bar- berousse fut si touché qu'il renonça dès lors à ses droits sur la terre glaise et la laissa en libre propriété aux artisans.

Ce fut le dernier souvenir que Haguenau conserva de ce souverain qui l'aimait. Il ne devait plus revenir de Terre Sainte.

Je vous ai parlé du charme qui habite la ville de Haguenau.

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Je voudrais maintenant retracer devant vous les grands traits de sa prestigieuse histoire.

C'était dans les premiers temps du onzième siècle quand un comte d'Eguisheim, probablement Hugues IV, père de Saint Léon, le pape alsacien, cons- truisit dans une clairière, sur une île de la Moder, un petit castel. La Forêt Sainte ayant passé par héritage à la maison des Hohenstaufen, Frédéric le Borgne, duc de Souabe et d'Alsace, agrandit le manoir et le protégea d'une guirlande de châteaux forts, parmi les- quels le Fleckenstein, le Wasigenstein et le Wasen- bourg. Son fils, l'Empereur Frédéric 1 Barberousse, qui aimait passionnément Haguenau et l'Alsace, rem- plaça ce manoir, qui servait de pavillon de chasse, par un palais somptueux, entouré de trois côtés par la Moder et où abondaient statues et mosaïques d'or.

Là, dans trois chapelles superposées, se trouvaient, gardés avec vigilance, les insignes de l'Empire: l'épée de Charlemagne, la couronne, le sceptre et le globe, Reichsapfel. Des reliques aussi, un clou de la croix, une pièce de la couronne d'épines et la lance. Fêtes et tournois se succédaient, dans la «villa quae dicitur Hagenove», sous cet Empereur romantique, son fils Henri VI, et son petit-fils Frédéric II qui, dans son immense Empire, n'aimait véritablement que ses terres normandes d'Italie et l'Alsace. Il disait volontiers que parmi tous ses domaines héréditaires il préférait l'Alsace : inter alia patrimonialia cariorem. Il nous fai- sait l'honneur de mettre l'Alsace au même rang que des pays de l'éternel azur, l'Italie méridionale et la Sicile. Il a résidé dans sa ville de Haguenau pendant de longues années, il y a tenu même une Diète d'une rare splendeur.

Après l'interrègne, l'époque sans empereur, «die kaiserlose, die schreckliche Zeit», un grand bailli fut

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installé dans le château par Rodolphe de Habsbourg.

Il surveillait les villes impériales et administrait les villages impériaux qui avaient à Haguenau leur tri- bunal suprême. Lorsqu'en 1354 les dix villes impériales d'Alsace formèrent une ligue, la Décapole, Haguenau en devint la cité guide.

L'art et l'artisanat fleurirent dans la ville. Calli- graphistes, miniaturistes, relieurs et imprimeurs firent connaître la cité au loin. Wolfgang Capito, le réfor- mateur, Jérôme Guebwiller, le pédagogue, vécurent dans ses murs.

Puis vinrent les jours de deuil. La Guerre de Trente Ans sema ses désastres. La guerre de Hollande fut fatale pour la ville: en 1677 elle fut incendiée par deux fois, et le château impérial fut détruit de fond en comble. La gloire des Hohenstaufen s'effondra dans un monceau de ruines.

Au dix-huitième siècle la cité se releva pour un bel avenir, plein de prospérité.

Je pensais à tous ces jours glorieux et sombres.

Je m'arrêtai à l'ombre de la prodigieuse arcade, la porte des Pêcheurs. La nuit tombait. Tours et pignons se dessinaient dans la pénombre. La ville reprenait son ancienne silhouette du Moyen Age.

Et j'écoutais. Des bruits singuliers passaient dans les ténèbres.

C'étaient les sons de la harpe que touchait Rein- mar le Vieux, «le Rossignol de Haguenau ». A travers les ramures de la Forêt Sainte le vent portait, sur ses ailes, les litanies des pieux ermites. Un cliquetis de lances annonçait un tournoi, ouvert par Frédéric Barberousse. Un frémissement d'armures résonnait

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dans la tour des Chevaliers. Des sons de cor retentis- saient au loin, depuis les donjons bâtis dans les mon- tagnes pour défendre le palais impérial et la ville forte de Haguenau.

Des visions se levaient. Des corporations, ban- nières en tête, franchissaient la porte de Wissembourg, trapue, massive, et qui se dresse comme un bouclier.

Rodolphe de Habsbourg et son bailli apparaissaient sous la tour-porte des Chevaliers. Des lansquenets frappaient de leurs pas lourds le pont romanesque de la porte des Pêcheurs et passaient comme une traînée d'acier dans le ciel obscur.

Puis c'étaient de lugubres clameurs de bataille.

Le canon, de sa voix d'airain, faisait trembler les murs.

Les flammes montaient en gerbes sinistres. Le châ- teau des Hohenstaufen s'abîmait dans les cendres.

Et la Moder passait, calme, imperturbable sous la haute arcade qui se voûtait sur elle. La rivière mur- murait dans un clapotis de vagues. Elle semblait dire, d'une voix sourde, que les temps s'en vont sur un rythme inexorable, que les lumières alternent avec les ombres, mais que toujours et immanquablement le soleil finit par déchirer les nuages et se lever dans une splendeur nouvelle.

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Dans le Pays de Hanau Bouxwiller

L'Alsace est un pays où alternent les enchante- ments. Ainsi, quand on a quitté la région idyllique du Kochersberg et qu'on met le cap vers le nord, on aborde une autre contrée, non moins charmante, qui s'adosse aux Vosges, se balance en doux vallonnements et arbore des villages pittoresques. C'est le pays de Hanau.

On est ici de tradition protestante. Les coutumes sont patriarcales. Dans maint village, le paysan ne va pas à la Sainte Cène sans avoir revêtu un long habit noir flottant qu'on appelle d'un nom adorable: «Got- tes-Tisch-Rock», redingote pour aller à la Table de Dieu.

La capitale du Hanauer Lândel est Bouxwiller, qui a conservé son aspect séduisant de ville princière mignonne.

Le château de la Renaissance a disparu, hélas.

Mais les vieux arbres, ormes, érables et tilleuls, qui se tiennent là, hiératiquement, sur la grande place, le

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