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Ce qui est bon pour moi maintenant est bon pour mon avenir!

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Eglise Réformée Evangélique du Valais - EREV

PAROISSE PROTESTANTE DE SION

pasteur François SCHLAEPPI

Ce qui est bon pour moi maintenant est bon pour mon avenir !

Prédication pour le dimanche des Rameaux 10 avril 2022

1ère lecture : Jean 12 : 1 - 11

Six jours avant la fête de la Pâque, Jésus va à Béthanie. C'est le village de Lazare, l'homme qu'il a réveillé de la mort. Là, on offre un repas à Jésus. Marthe sert le repas, et Lazare est un de ceux qui mangent avec lui. Marie prend un demi-litre d'un parfum très cher, fait avec du nard pur, et elle le verse sur les pieds de Jésus. Ensuite, elle les essuie avec ses cheveux, et l'odeur du parfum remplit toute la maison. Alors Judas Iscariote, l'un des disciples de Jésus, celui qui va le trahir, se met à dire :

- Il fallait vendre ce parfum pour 300 pièces d'argent et donner l'argent aux pauvres !

Judas ne dit pas cela parce qu'il pense aux pauvres, mais parce que c'est un voleur. C'est lui qui garde le porte-monnaie et il prend ce qu'on met dedans. Mais Jésus dit :

- Laisse-la tranquille ! Elle a fait cela d'avance pour le jour où on me mettra dans la tombe. Vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours.

Une grande foule de Juifs apprend que Jésus est à Béthanie. Ils y vont non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare, que Jésus a réveillé de la mort. Alors les chefs des prêtres décident de faire mourir aussi Lazare. En effet, à cause de lui, beaucoup de Juifs les quittent et ils croient en Jésus.

2ème lecture : Jean 12 : 12 - 19

Le jour suivant, la grande foule qui est venue pour la fête de la Pâque apprend que Jésus arrive à Jérusalem. Les gens prennent des branches de palmiers et ils vont à sa rencontre en dehors de la ville. Ils crient :

- Gloire à Dieu ! Que le Seigneur bénisse celui qui vient en son nom, le Roi d'Israël ! Jésus trouve un petit âne et il s'assoit dessus. On lit cela dans les Livres Saints :

- N'aie pas peur, ville de Sion ! Regarde ! Ton roi arrive ! Il est assis sur un petit âne.

Les disciples ne comprennent pas tout de suite ce qui se passe. Mais plus tard, quand Jésus recevra de Dieu la gloire, ils se souviendront : la foule a réalisé ces paroles des Livres Saints qui avaient été dites à son sujet. Beaucoup de gens étaient avec Jésus quand il a dit : Lazare, sors de là ! et quand il l'a réveillé de la mort. Et ils racontent ce qu'ils ont vu. C'est pourquoi la foule vient à la rencontre de Jésus. En effet, elle a appris le signe étonnant qu'il a fait. Alors les Pharisiens se disent les uns aux autres :

- Vous voyez, vous n'arriverez à rien. Voilà que tout le monde marche derrière Jésus !

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- 2 - 3ème lecture : Philippiens 2 : 5 - 11

Entre vous, conduisez-vous comme des gens unis au Christ Jésus.

Lui, il est l'égal de Dieu, parce qu'il est Dieu depuis toujours. Pourtant, cette égalité, il n'a pas cherché à la garder à tout prix pour lui.

Mais tout ce qu'il avait, il l'a laissé. Il s'est fait serviteur, il est devenu comme les hommes, et tous voyaient que c'était bien un homme.

Il s'est fait plus petit encore : il a obéi jusqu'à la mort, et il est mort sur une croix ! C'est pourquoi Dieu l'a placé très haut et il lui a donné le nom qui est au-dessus de tous les autres noms. Alors tous ceux qui sont dans le ciel, sur la terre et chez les morts tomberont à genoux quand ils entendront le nom de Jésus. Et tous reconnaîtront ceci : Jésus-Christ est le Seigneur, pour la gloire de Dieu le Père.

PRÉDICATION

On est toujours plus intelligent après !

L’évangéliste Jean, dans son récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem, glisse cette petite phrase, d’apparence anodine : Les disciples ne comprennent pas tout de suite ce qui se passe. Mais plus tard, quand Jésus recevra de Dieu la gloire, ils se souviendront... On est toujours plus intelligent après !

Que se passe-t-il ce jour-là, jour dit des Rameaux ? Jean, l’auteur du 4ème évangile, est plutôt sobre. Bref résumé !

Jésus a passé la journée précédente à Béthanie. Ce village est connu bibliquement pour être le lieu de résidence d’une fratrie composée de Marie, de Marthe et de Lazare ; selon les évangiles de Matthieu et de Jean, Jésus y vient à plusieurs reprises ; certainement y avait-il ses habitudes et l’amitié qui le lie aux deux sœurs et au frère n’y est pas étrangère.

Cette localité est difficile à situer aujourd’hui, mais pourrait correspondre au village de al-Eizariya dont le nom arabe fait référence à Lazare. Nous sommes là à trois kilomètres à l’est de Jérusalem, une distance bien vite franchie le matin du jour qui nous occupe.

La première chose que Jean mentionne, c’est la grande foule venue à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Et presque fortuitement, il signale que Jésus, aussi, vient à Jérusalem. Là où les autres évangélistes mettent en scène un cortège quasi triomphal, Jean se contente de préciser que les gens prennent des branches de palmiers et ils vont à sa rencontre en dehors de la ville ; ils crient : - Gloire à Dieu ! Que le Seigneur bénisse celui qui vient en son nom, le Roi d'Israël !

Afin de donner du poids à l’évènement, il fait de plus référence à une prophétie de Zacharie (9:9) avec cette mention : Jésus trouve un petit âne et il s'assoit dessus. On lit cela dans les Livres Saints : - N'aie pas peur, ville de Sion ! Regarde ! Ton roi arrive ! Il est assis sur un petit âne.

Point presque final : Les disciples ne comprennent pas tout de suite ce qui se passe. Mais plus tard, quand Jésus recevra de Dieu la gloire, ils se souviendront... Sur le moment, les disciples n’y pigent rien, on est toujours plus intelligent après !

A partir de là, j’essaie de me mettre dans la peau d’un des disciples. Ou plutôt, j’essaie de me voir comme disciple de Jésus, dans ma propre peau. Et cette question : qu’est-ce que j’aurais compris de tout cela, non seulement de cette entrée de mon maître dans Jérusalem, mais de tout le reste, de tout ce que j’aurais vécu en sa compagnie au cours des trois dernières années ?

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Il y a bien des chances, ou des risques, que la plupart de ses paroles et de ses enseignements me soient restés plutôt obscurs. Si je me réfère à ce que l’évangéliste Jean nous rapporte, le discours de Jésus est souvent allusif, voire allégorique : Je suis la vraie vigne, je suis le pain de vie, je suis la lumière du monde, je suis la porte des moutons... D’ailleurs l’évangéliste ne fait pas mystère des difficultés des disciples : Jésus leur tint ce discours figuré, mais eux ne surent pas ce qu’il leur disait (Jn 10:6).

Et les miracles, m’auraient-ils été plus accessibles ? Certainement serais-je resté ébahi, sûrement admiratif. Jésus qui marche sur les eaux ; la foule nourrie avec trois fois rien ; le fils d’un officier royal guéri, qui plus est, à distance ; le paralysé du bassin de Bethesda remis sur pied sur une simple parole de Jésus, et cela après trente-huit années d’infirmité ; et Lazare qui est rappelé à la vie alors que le processus de décomposition de sa dépouille est déjà engagé... Bien sûr que cela m’aurait laissé sans voix, ne me restant que cette question : mais comment est-ce possible ?

Et maintenant, cette entrée à Jérusalem quelques jours avant la fête de la Pâque. Dans mon histoire de disciple de Jésus, ce serait la troisième fois qu’on monterait ensemble à la ville sainte.

Une fois de plus donc. Et rien ne me dit que cela pourrait être la dernière, rien ne me dit qu’un drame est à deux doigts de se nouer, que dans les jours qui suivent l’histoire de Jésus va basculer, et non seulement la sienne, mais aussi la mienne et celle du monde. Comme mes autres camarades disciples, je ne comprends pas tout de suite ce qui se passe...

Il est vrai, cette fois-ci, ce n’est pas tout-à-fait comme les deux fois précédentes. Certes Jésus était déjà venu à la capitale à l’occasion d’une fête religieuse, mais là, dans une semaine, ce sera la Pâque, la fête par excellence et c’est ce qui explique la présence d’une telle foule. Et puis Jésus ne choisit pas la discrétion, contrairement à sa venue précédente : des gens l’acclament en agitant des branches de palmiers. Et puis, il y a cet ânon sur lequel il est juché, un peu comme un paysan s’en revenant des champs.

Alors, cette fois-ci, je me prends au jeu, je souris, je saisis également une palme et la brandit, je reprends en chœur l’acclamation de la foule. Tout cela me fait plaisir, tout cela m’amuse et je me dis que Jésus est un sacré gaillard... Un peu de popularité ne fait pas de mal, et comme je fais partie de sa bande, cette popularité me concerne aussi. Je ne suis pas seulement amusé, mais quand même un peu fier de cet accueil. Mais tout cela ne me fait pas mieux comprendre pour autant ce qui est véritablement en train de se passer. On est toujours plus intelligent après !

*

Je ne suis pas disciple de Jésus, du moins pas au sens premier du terme. Je ne suis que lecteur de l’Evangile et, à ce titre, j’ai la chance de connaître l’entier de l’histoire et si cela me chante, je peux même lire l’histoire en commençant par la fin. Autant dire qu’il n’y a plus grand suspense, que je n’ai pas à attendre que Jésus reçoive la gloire de Dieu, c’est-à-dire que Jésus soit ressuscité, pour enfin comprendre ce qui se joue en cette journée dite des Rameaux.

Et tout au long de la Semaine sainte qui s’ouvre aujourd’hui, au cours des quatre prochaines soirées qui nous permettront de nous approcher de la croix, au cours même du culte de Vendredi saint, je saurai quel est le dénouement final : la fête de la Résurrection est agendée et si je vais

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quelque peu être saisi et ému par le récit de la mort de Jésus, l’horizon de Pâques va tout de même éclairer et apaiser cette nouvelle et ixième représentation de la Passion. On est toujours plus intelligent après, et j’ai la chance, nous avons toutes et tous la chance d’être après.

Mais est-ce vraiment une chance ?

J’ai trouvé sur internet une petite histoire relative à cette affirmation qui veut qu’on soit plus intelligent après. Ecoutez !

En 1976 un certain Ronald Wayne a vendu pour 800 dollars les 10 % d’actions qu’il avait dans Apple et qui valent maintenant 70 milliards.

C’est évidemment facile de relire l’histoire en se disant qu’on a été bête de faire telle ou telle chose, car quand l’histoire est finie, elle est écrite, le chemin est tracé, donc

forcément, on sait ce qu’il aurait fallu faire. On est toujours plus intelligent après.

Pour revenir sur ce monsieur trop bête d’avoir vendu 800$ un truc qui en vaudrait aujourd’hui 70 milliards, il y a de nombreuses choses que cette histoire ne nous dit pas.

Par exemple :

- S’il était resté dans la boîte, la relation entre associés aurait peut-être capoté cinq ans plus tard et Apple aurait tout simplement dû déposer son bilan.

- Qu’a-t-il fait de ces 800 dollars ? Si ça se trouve il les a mis à 100 % dans une boite dont il est maintenant actionnaire unique et qui vaut 70 milliards ?

- Il a peut-être prêté de l’argent à un ami qui est devenu son meilleur pote et qui lui a sauvé la vie deux ans plus tard ?

- Il a peut être offert une bague à la femme de sa vie avec qui il vit heureux depuis plus de quarante ans ?

- Il s’est peut-être offert un billet d’avion pour aller parler pour la dernière fois avec son père qui était sur son lit de mort ?

- Il a peut-être tout claqué au jeu à Las Vegas ? Peut-être a-t-il acheté un PC fonctionnant sous windows, ou placé cet argent sur un compte bancaire qui aujourd’hui ne rapporte plus rien ?

On n’en sait rien ! L’histoire ne nous dit pas si, pour cet homme, vendre ces actions pour 800 dollars était une bonne ou une mauvaise idée, ou si c’était même une affaire

parfaitement anodine.

Ecoutons encore le commentaire de celui qui rapporte cette petite histoire :

Personnellement j’ai aussi souvent tendance à regarder trop loin en avant ou en arrière, et je me rappelle alors d’une discussion que j’ai eue avec mon directeur d’études.

J’échangeais avec lui au sujet de mon avenir et lui demandais : Que faut-il que je fasse maintenant pour avoir un bel avenir ? Un stage, une formation, du bénévolat ? Dans cet échange je confrontais mes envies, mon énergie du moment, à mon besoin d’être rassuré sur le fait que cela avait un sens, ou plus précisément que cela ferait bien dans mon curriculum vitae.

Mon directeur d’études me répondit alors ceci : Ce qui est bon pour toi maintenant, est bon pour ton avenir.

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Alors, faut-il vraiment attendre pour être plus intelligent après ? Le fait que je puisse lire les Evangiles même en commençant par la fin me procure-t-il vraiment un avantage sur les disciples ?

Le moment crucial auquel l’Evangile me confronte, c’est toujours le moment présent, et c’est toujours mon propre présent et pas celui des autres. Lire l’Evangile aujourd’hui, ce n’est pas tellement lire une histoire du passé que me laisser interpeller au sujet de ma vie d’aujourd’hui.

Et pas plus que les disciples d’alors, je ne connais rien de ma vie de demain.

Certes, je sais qu’après cette journée des Rameaux, la tension est montée entre Jésus et les responsables religieux ; je sais qu’il y a eu cette longue soirée du jeudi au cours de laquelle Jésus a apporté un ultime enseignement à ses amis – et certainement n’ont-ils pas tout compris ; je sais qu’après la crucifixion il y a la résurrection... Oui, tout cela je le sais, mais qu’est-ce que j’en fais, non seulement maintenant, mais jour après jour dans mon quotidien, dans l’ordinaire de ma vie ? La vraie et la bonne question, elle est là !

Peut-être plus précisément et en rapport avec le récit biblique d’aujourd’hui, comment est-ce que j’acclame le Christ, comment est-ce que je l’accueille non pas tant dans ma ville que dans ma vie ? Si maintenant j’étais sur le trottoir à Jérusalem voyant passer cet homme bringuebalé sur un âne et connaissant sa réputation, saurais-je reconnaître en lui le vrai visage de Dieu et suis-je prêt à m’écrier : Gloire à Dieu ! Que le Seigneur bénisse celui qui vient en son nom ?

La question n’est pas d’être plus intelligent plus tard. La question qui me concerne est juste de savoir ce que je fais aujourd’hui de cette Bonne Nouvelle qu’est l’Evangile. Et cette Bonne Nouvelle peut très bien être résumée par cette parole du Deutéronome : J’ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction ; choisis la vie ! (Dt 30:19)

Choisir la vie ! Ce qui est bon pour moi maintenant, est bon pour mon avenir.

Amen.

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