Gouvernement du Québec Faune et Parcs
RAPPORT TECHNIQUE 16-04
Résultats des pêches effectuées en 1993 et 1994 dans la rivière Richelieu, dans le cadre du programme triennal d'étude sur le chevalier cuivré
Monique Boulet et
Michel Simoneau
Directions régionales de Lanaudière et de la Montérégie Septembre 1999
Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 1999 RÉFÉRENCE À CITER :
BOULET, M. et M. SIMONEAU. 1999. Résultats des pêches effectuées en 1993 et 1994 dans la rivière Richelieu, dans le cadre du programme triennal d'étude sur le chevalier cuivré. Gouvernement du Québec, Faune et Parcs, Directions régionales de Lanaudière et de la Montérégie, Rapp. tech. 16-04, xiv + 87 p.
iii
LISTE DES PARTICIPANTS
À la rédaction du texte : Monique Boulet, biologiste'
Michel Simoneau, biologiste contractuel À la planification des travaux de terrain : Monique Boulet
Alain Branchaud, étudiant au doctorat Pierre Dumont, biologiste
Jean Leclerc, technicien de la faune
À la réalisation des travaux sur le terrain : Michel Beaudoin, technicien de la faune Annick Beaulieu, étudiante.
Monique Boulet, biologiste Alain Branchaud
Yves Chagnon, technicien de la faune Vincent Clément, étudiant
Stéphane Clermont, technicien de la faune Sylvain Desloges, technicien de la faune Bertrand Dumas, technicien de la faune Pierre Dumont
Pierre Koïvoguy, stagiaire Jerry Landivar, stagiaire Jean Leclerc
À la révision du texte : Yves Chagnon
Pierre Dumont
À la réalisation des figures :
Sylvain Bolduc, point de vue cartographie À la mise en page et à l'édition finale : Ginette Morel, bibliotechnicienne
'
Service de la faune et du milieu naturel, Faune et Parcs, Lanaudière.Les pêches tenues en juin 1993 et 1994, aux rapides de Chambly et au barrage de Saint-Ours, visaient essentiellement la capture de chevaliers pour les fins des différents projets relatifs au Programme triennal d'étude sur le chevalier cuivré. À Chambly, en 1993, l'objectif était d'estimer la population de géniteurs chevalier cuivré, au site de fraye connu, par la méthode de capture-recapture. En l'absence d'un nombre significatif de recaptures, le nombre de géniteurs n'a pu être déterminé. Par contre, outre les chevaliers, plusieurs autres espèces de poisson ont été recensées. Ce rapport présente ces résultats et collige les données descriptives et sur l'état de santé de l'ensemble des espèces de chevalier récoltées. Le filet-piège, le verveux et le filet maillant ont été les engins utilisés. À Chambly, le filet maillant s'est avéré la méthode la plus efficace pour la capture des chevaliers cuivrés, tandis qu'à Saint-Ours, le verveux donnait un meilleur rendement. Environ 1755 heures de pêche ont été totalisées à Chambly au cours des deux années, dont 71 7 au filet-piège (en 1993 seulement), 930 au verveux et 108 au filet maillant. Plus de 5300 poissons, répartis en 29 espèces, ont été capturés dont 402 représentants des cinq espèces de chevalier. À Saint-Ours, l'effort déployé a été beaucoup plus faible avec un total de 83 heures au verveux et de deux heures au filet maillant, en 1993 et 1994. Au total, 539 poissons comprenant 17 espèces ont été recensés, dont une centaine de chevaliers. Au cours des deux saisons de pêche, 81 chevaliers cuivrés et 57 chevaliers de rivière ont été répertoriés au deux sites. Parmi ces derniers, certains ont été marqués par l'ablation d'une pectorale et relâchés tandis que d'autres ont été recueillis pour les fins des études réalisées par l'Université du Québec à Montréal. Une ou plusieurs anomalies externes ont été observées chez près de 60 % des chevaliers. Les deux espèces les plus affectées sont le chevalier de rivière, pour lequel 85 % des individus sont touchés, et le cuivré, avec un taux de 52 %. La pathologie la plus fréquente est l'opacité du cristallin, qui pourrait être causé par la douve de l'œil, viennent ensuite le patron d'écailles irrégulier et les blessures. Aucune malformation squelettique n'a été relevée.
vii
TABLE DES MATIÈRES
LlSTE DES PARTICIPANTS RÉSUMÉ
LISTE DES FIGURES LISTE DES TABLEAUX LISTE DES ANNEXES 1 INTRODUCTION 2 ZONES D'ÉTUDE
3 MATÉRIEL ET MÉTHODE 3.1 Capture
3.1.1 Rapides de Chambly 3.1.2 Barrage de Saint-Ours
3.2 Mesures morphométriques et examen des poissons 4 RÉSULTATS
4.1 Effort de pêche 4.2 Captures
4.2.1 Rapides de Chambly et Saint-Mathias 4.2.2 Barrage de Saint-Ours
5 CONCLUSION REMERCIEMENTS
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
iii v ix xi xiii 1 3 5 5 5 6 11 13 13 19 19 29 35 37 39
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Localisation des zones d'étude.
Figure 2. Localisation des stations de pêche, en aval des rapides de Chambly, en 1993.
Figure 3. Localisation des stations de pêche à l'exutoire du bassin de Chambly, en 1993.
Figure 4. Localisation des stations de pêche en aval des rapides de Chambly, en 1994.
Figure 5. Localisation des stations de pêche, au bief d'aval du barrage 'de Saint- Ours, en 1993 et 1994.
Figure 6. Distribution spatiale des captures de chevaliers cuivrés, au pied des rapides de Chambly, en 1993 et 1994.
Figure 7. Distribution spatiale des captures de chevaliers de rivière, au pied des rapides de Chambly, en 1993 et 1994.
Figure 8. Distribution spatiale des captures de chevaliers blancs, au pied des rapides de Chambly, en 1993 et 1994.
Figure 9.Distribution spatiale des captures de chevaliers rouges, au pied des rapides de Chambly, en 1993 et 1994.
Figure 10. Distribution spatiale des captures de chevaliers jaunes, au pied des rapides de Chambly, en 1993 et 1994.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Effort de pêche et captures. par engin et par période, au pied des rapides de Chambly, en 1993.
Tableau 2. Effort de pêche et captures dans le bassin de Chambly et sur les rives de la rivière Richelieu, en face de Saint-Mathias, en 1993.
Tableau 3. Effort de pêche et capture au pied des rapides de Chambly, en 1994.
Tableau 4. Effort de pêche et captures par jour et par engin, au bief d'aval du barrage de Saint-Ours, en juin 1993.
Tableau 5. Nombre de spécimens capturés, à l'aide de verveux, au bief d'aval du barrage de Saint-Ours, en 1994.
Tableau 6. Sommaire des principales données descriptives des différentes espèces de chevalier capturées au bassin de Chambly en 1993 et 1994.
Tableau 7. Prévalence des anomalies externes chez les chevaliers capturés au bassin de Chambly, en 1993 et 1994.
Tableau 8. Sommaire des principales données descriptives des différentes espèces de chevalier capturées au bief d'aval du barrage de Saint- Ours de 1993 à 1994.
Tableau 9. Prévalence des anomalies externes chez les chevaliers capturés au bief d'aval du barrage de Saint-Ours, en 1993 et 1994.
xiii
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE I - FICHE TECHNIQUE DU FILET-PIÈGE ET DU VERVEUX 41 ANNEXE II - DÉFINITION DES ANOMALIES EXTERNES OBSERVÉES SUR
LES MOXOSTOMA 43
ANNEXE III - EFFORT DE PÊCHE QUOTIDIENNE ET NOMBRE DE SPÉCIMENS CAPTURÉS AU PlED DES RAPIDES DE CHAMBLY,
EN 1993 45
ANNEXE IV - DISTRIBUTION, PAR STATION, DE L'EFFORT DE PÊCHE ET DU NOMBRE DE SPÉCIMENS CAPTURÉS, AU PlED DES
RAPIDES DE CHAMBLY, EN 1993 47
ANNEXE V
-
EFFORT DE PÊCHE QUOTIDIEN ET NOMBRE DE SPÉCIMENS CAPTURÉS, À L'AIDE DU VERVEUX, AU PlED DES RAPIDESDE CHAMBLY, EN 1994 49
ANNEXE VI - EFFORT DE PÊCHE QUOTIDIEN ET NOMBRE DE SPÉCIMENS CAPTURÉS À L'AIDE DU FILET MAILLANT, AU PlED DES
RAPIDES DE CHAMBLY, EN 1994 5 1
ANNEXE VI1 - DISTRIBUTION, PAR STATION, DE L'EFFORT DE PÊCHE ET DES SPÉCIMENS CAPTURÉS, AU PlED DES RAPIDES DE
CHAMBLY, EN 1994 53
ANNEXE VIII - DESCRIPTION DES CHEVALIERS CUIVRÉS CAPTURÉS AU
BASSIN DE CHAMBLY, EN JUIN 1993 55
ANNEXE IX - DESCRIPTION DES CHEVALIERS DE RIVIÈRES CAPTURÉS
AU BASSIN DE CHAMBLY, EN JUIN 1993 57
ANNEXE X - DESCRIPTION DES CHEVALIERS ROUGES CAPTURÉS AU
BASSIN DE CHAMBLY, EN JUIN 1993 59
ANNEXE XI - DESCRIPTION DES CHEVALIERS BLANCS CAPTURÉS AU
BASSIN DE CHAMBLY, EN JUIN 1993 63
ANNEXE XII - DESCRIPTION DES CHEVALIERS JAUNES CAPTURÉS AU
BASSIN DE CHAMBLY, EN JUIN 1993 6 7
xiv
ANNEXE Xlll
-
DESCRIPTION DES CHEVALIERS CUIVRES CAPTURÉS AUBIEF D'AVAL DU BARRAGE DE SAINT-OURS, EN JUIN 1993 6 9 ANNEXE XIV - DESCRIPTION DES CHEVALIERS DE RIVIÈRE, BLANCS ET
ROUGES CAPTURÉS AU BlEF D'AVAL DU BARRAGE DE
SAINT-OURS, EN 1993 ET 1994 ' 71
ANNEXE XV - DESCRIPTION DES CHEVALIERS CUIVRÉS CAPTURÉS À
CHAMBLY ET À SAINT-OURS, EN 1994 73
ANNEXE XVI - DESCRIPTION DES CHEVALIERS DE RIVIÈRE CAPTURÉS
AU PIED DES RAPIDES DE CHAMBLY, EN JUIN 1994 75 ANNEXE XVll - DESCRIPTION DES CHEVALIERS ROUGES CAPTURÉS À
CHAMBLY ET À SAINT-OURS, EN 1994 77
ANNEXE XVlll - DESCRIPTION DES CHEVALIERS BLANCS CAPTURÉS À
CHAMBLY ET À SAINT-OURS, EN 1994 8 1
ANNEXE XIX
-
DESCRIPTION DES CHEVALIERS JAUNES CAPTURÉS ÀCHAMBLY, EN JUIN 1994 83
ANNEXE XX - DESCRIPTION DES CHEVALIERS CUIVRÉS CAPTURÉS AU
BIEF D'AVAL DU BARRAGE DE SAINT-OURS, EN 1994 85 ANNEXE XXI
-
LISTE DES NOMS LATINS DES ESPÈCES DE POISSON 871 . INTRODUCTION
En 1990, le ministère de l'Énergie et des Ressources, devenu le ministère des Ressources naturelles (M.R.N.) mettait à la disponibilité de l'entreprise privée une série de sites propices au développement hydroélectrique. Parmi ces sites étaient proposés les rapides de Chambly (rivière Richelieu), lieu de l'unique frayère connue de chevalier cuivré, Moxostoma hubbsi (LaHaye et al. 1992). Ce poisson peu abondant et dont l'aire de distribution planétaire se limite aux rivières des basses terres du sud-ouest du Québec a été désigné espèce menacée par le Comité sur le statut des espèces menacées d'extinction au Canada et fait partie de la liste des espèces susceptibles d'être désignées vulnérables ou menacées au Québec (Mongeau et al. 1986, 1987, 1988, 1992).
Devant les risques de modifier les caractéristiques sédimentologiques et hydrauliques du milieu et conséquemment, de mettre en péril la population de chevaliers cuivrés de la rivière Richelieu, le ministère du Loisir de la Chasse et de la Pêche (M.L.C.P.), aujourd'hui Faune et Parcs et le M.R.N. ont alors convenu que le Service de I'aménage- ment et de l'exploitation de la faune entreprendrait des études sur l'écologie de cette espèce durant une période de trois ans. Cette entente donna naissance au printemps 1992 au Programme triennal d'étude sur le chevalier cuivré, dont l'objectif fondamental est d'acquérir les connaissances nécessaires qui auraient permis au promoteur la réalisation de l'étude d'impact.
Le Programme triennal d'étude compte principalement trois volets :
1- la localisation et la caractérisation des sites de fraye de la population de la rivière Richelieu;
2- la caracterisation de l'habitat et l'étude du comportement des premiers stades de développement;
3- l'évaluation de l'importance de la population de géniteurs aux rapides de Chambly.
Bien que le Programme triennal visait principalement le chevalier cuivré, il traitait parallèlement des quatre autres espèces de chevalier, dont notamment le chevalier de rivière, Moxostoma carinatum. Cette dernière espèce, de distribution. restreinte et de faible densité, possède un statut de rareté au Canada (COSEWIC 1983). La population de la rivière Richelieu était également menacée par le projet de centrale.
À priori, ce rapport devait porter sur le troisième volet du Programme triennal. Toutefois, en l'absence de résultats significatifs, il a été décidé de colliger à l'intérieur d'un même document l'ensemble des résultats des pêches effectuées au bassin de Chambly et au barrage de Saint-Ours, sur la rivière Richelieu, en 1993 et 1994. 11 se veut donc essentiellement un recueil d'informations. Aucune analyse ou traitement de données n'est effectué et aucune discussion n'est présentée. On y décrit, de façon concise, la répartition dans le temps et dans l'espace de l'effort de pêche et des captures. Une synthèse des données morphométriques et sur l'état de santé des espèces de chevalier, capturés au cours des deux saisons de pêche, est également présentée.
2 ZONES D'ÉTUDE
Rapides de Chambly
Le bassin de Chambly est un élargissement naturel de la rivière Richelieu. Ce bassin est situé à environ 50 km au sud-est de Montréal. Immédiatement en amont de ce bassin, et sur une distance d'environ 1,2 km, se trouve un secteur de rapides (Figure 1). Ces rapides s'écoulent au pied d'une crête déversante relativement récente et à proximité de vestiges d'une ancienne centrale hydroélectrique. En dépit de la crête déversante qui assure, en amont, une répartition uniforme du courant, la présence des vestiges de la centrale et des îles deltai'ques (archipel de Chambly) favorisent une concentration du débit en rive gauche et une hétérogénéité des vitesses de courant. Une description détaillée de la zone des rapides de Chambly est présentée dans Bérubé (1 983).
Barrage de Saint-Ours
Le barrage de Saint-Ours est situé, à environ, 2 km en amont du village de Saint-Ours, à 50 km à l'aval des rapides de Chambly et à 22,5 km à l'amont de la confluence de la rivière Richelieu et du fleuve Saint-Laurent à Sorel (Figure 1). À cet endroit, la rivière possède une largeur d'environ 300 mètres. L'île D'Arvard subdivise le cours d'eau en deux parties. L'embranchement du côté droit tient lieu d'une écluse aménagée au siècle dernier afin de faciliter la navigation. Le tronçon gauche, où se sont déroulées les pêches, est'harnaché par un barrage-déversoir. Le secteur à l'étude s'est limité aux 700 premiers mètres en aval du barrage. Ce secteur est décrit dans Boulet et al. (1996) et Dumont et al. (1 997).
3.1 Capture
L'effort de pêche a été dirigé particulièrement sur les chevaliers frayant tardivement. Les engins de pêche ont été sélectionnés en fonction de minimiser les risques de mortalité ou de blessures pouvant affecter les chevaliers cuivrés et de rivière. L'usage du filet- piège et du verveux, actifs généralement 24 heures par jour, a donc été privilégié (Annexe 1). Une levée était effectuée quotidiennement. Toutefois, en 1993, après plusieurs jours de pêches infructueuses quant à la recherche du chevalier cuivré, nous avons dû nous résigner à avoir recours aux filets maillants (mailles étirées de 12,7 cm) de 30 à 45 mètres de longueur et de deux mètres de hauteur.
Chaque filet a été installé et visité, de nuit. Le temps opérationnel ne devait pas dépasser deux heures. Toutes les précautions nécessaires ont été prises lors du démaillage des chevaliers. Lorsque cela s'est avéré opportun, les mailles ont été coupées afin d'éviter les blessures.
Toujours dans le but de limiter le stress chez les espèces visées, un protocole stricte a été suivi. Chaque équipe était constituée d'au moins trois personnes. Suite à la levée des engins, tous les poissons, autres que les chevaliers, étaient dénombrés et relâchés.
Le traitement particulier alloué aux chevaliers est décrit plus loin.
3.1.1 Rapides de Chambly
Les travaux de terrain se sont déroulés entre le 2 et le 22 juin 1993 et entre le 27 mai et le le' juillet 1994.
En 1993, la pêche expérimentale avait comme but d'évaluer la population de géniteurs
. chez le chevalier cuivré. Le marquage des spécimens et leur recapture devaient nous renseigner sur l'importance des effectifs. Vingt-six (26) stations ont été sélectionnées à
l'embouchure du bassin de Chambly, le long des îles deltaïques au pied des rapides de Chambly (Figure 2). De ces stations, 9 ont été échantillonnées à I'aide d'un verveux (Annexe l), 7 à I'aide du filet-piège (Annexe 1) et les 10 dernières à I'aide de filets maillants. Quelques stations ont également été sélectionnées à l'extrémité nord du bassin, soit à la hauteur du village de Saint-Mathias (Figure 3).
En 1994, la pêche visait uniquement la capture de géniteurs, chez l'ensemble des espèces de chevalier à l'exception du jaune, pour les fins de la reproduction artificielle (Branchaud et Fortin 1994). Les verveux et les filets maillants ont pêché simultanément.
Vingt-et-une (21) stations ont été réparties en aval des rapides de Chambly. Parmi elles, 13 ont été couvertes à I'aide du verveux et 8 à I'aide de filets maillants (Figure 4).
Aucun filet-piège n'a été utilisé au cours de la saison 1994.
3.1.2 Barrage d e Saint-Ours
Les pêches ont eu lieu du 3 au 15 juin 1993 et du 19 juin au 2 juillet 1994. Ces pêches visaient essentiellement la capture de géniteurs des différentes espèces de chevalier, qui ont constitué le matériel biologique requis pour les expériences menées par l'université du Québec à Montréal (Branchaud et Gendron 1993; Branchaud et Fortin 1994; Branchaud et al. 1995).
Bien que le filet maillant ait également été mis à contribution, le verveux a été privilégié.
Connaissant les principaux sites de concentration des chevaliers cuivrés, le verveux s'est avéré une technique de pêche très efficace pour la capture de ces derniers.
Au pied du barrage de Saint-Ours, les pêches se sont déroulées surtout sur la rive gauche de la rivière Richelieu. En 1993, le verveux et le filet maillant ont été utilisés tandis qu'en 1994 seul le verveux a été retenu. La répartition des stations apparaît à la Figure 5.
Figure 2. Localisation des stations de peche, en aval des rapides de Charnbly,'en 1993.
>
Verveux Échelle approximative O --
0.5 1 .O km.H Filet maillant 1 : 20 O00 POINT DE VUE CARTOGRAPHIE
Figure 3. Localisation des stations de pêche à l'exutoire du bassin de Chambly, en 1993.
Figure 4. Localisation des stations de pêche en aval des rapides de Chambly, en 1994.
3.2 Mesures morphométriques et examen des poissons
Compte tenu de la situation précaire des chevaliers cuivrés et de rivière, toutes les précautions permettant de minimiser le stress et les blessures, en particulier, chez les chevaliers cuivré et de rivière, ont été scrupuleusement appliquées.
Avant de manipuler les chevaliers cuivrés et de rivière, les autres chevaliers étaient dénombrés et mesurés. Le sexe et le stade de maturité des gonades (Nicholski 19631n Ricker 1970) étaient notés. L'état de santé était, par la suite, déterminé grâce à un examen minutieux. La détermination de l'état de santé consistait à scruter le corps des poissons pour y relever la présence de parasites externes, de blessures ou de toutes autres malformations. Les différentes anomalies observées sont décrites à l'Annexe II.
En 1993, tous les chevaliers cuivrés et de rivière ont été manipulés sous anesthésie.
Chaque spécimen, traité individuellement, était déposé dans un bain de MS 222 à une concentration de 120 ppm. Pour chaque poisson, le temps d'induction a été noté.
Généralement, après quatre minutes, les individus tournaient sur le côté et ne répondaient plus à aucun stimulus. Aucun problème lié au dosage n'a été décelé.
Une fois le poisson endormi, il était placé dans une civière puis mesuré, pesé et examiné suivant le protocole décrit pour les autres chevaliers. Par la suite, on procédait au marquage par l'ablation de la pectorale droite, à Chambly, et de la pectorale gauche, à Saint-Ours. Une étiquette de type spaghetti »a été posée sur les spécimens conservés pour les essais de reproduction artificielle. Les manipulations duraient généralement entre deux et quatre minutes. Les poissons relâchés étaient remis à l'eau, en position naturelle, dans la civière qu'il devait quitter de lui-même. En général, le temps de récupération était moins de dix minutes.
En 1994, sensiblement le même protocole a été suivi, toutefois l'étape d'anesthésie a été abandonnée.
4.1 Effort de pêche
Rapides de Chambly et Saint-Mathias
Entre le 2 et le 22 juin 1993, I'effort de pêche a totalisé 1306 heures (Tableau 1)' dont 717 à I'aide du filet-piège et 528 heures à I'aide du verveux. Devant l'inefficacité de ces engins pour la capture de chevaliers cuivrés, le filet maillant a dû être utilisé à partir de la mi-juin, pour un effort total de 60 heures. L'effort et les captures par jour et par station sont détaillés aux Annexes III et IV.
Durant la même période, 348 heures de pêche ont été effectuées dans le bassin de Chambly et dans la rivière Richelieu à la hauteur de Saint-Mathias, dont 14 heures à I'aide de filets maillants et 334 heures à I'aide de verveux (Tableau 2).
En 1994, 450 heures de pêche au filet maillant (48 heures) et au verveux (402 heures) ont été cumulées au pied des rapides de Chambly (Tableau 3). Une description détaillée de I'effort et des captures par station, par engin et par jour estaprésentée aux Annexes V, VI et VII.
Barraae de Saint-Ours
L'effort déployé au barrage de Saint-Ours a été beaucoup plus faible qu'aux rapides de Chambly. En 1993, I'effort totalisait 18 heures à I'aide de verveux (1 6 heures) et de filets maillants (Tableau 4) alors qu'en 1994, les verveux ont pêché 67 heures (Tableau 5).
+ a, a, L O (a, II a, U Y
W
-C
Tableau 2. Effort de pêche et captures dans le bassin de Chambly et sur les rives de la rivière Richelieu, en face de Saint-Mathias, en 1993.
ENGIN DE PECHE EFFORT DE PECHE (heures) ESPÈCE
Crapet de roche Perchaude Meunier noir Marigane noire Chevalier rouge Barbue de rivière Crapet-soleil
CENTRE DU
FILET
14,6 N
O
Achigan à petite bouche Barbotte brune
Chevalier blanc
O O O O O O
Doré jaune
Chevalier de rivière Chevalier jaune Couette
O O 2
Lamproie argentée TOTAL
TOTAL
348,2 RIVIÈRE
53 O 24 O O
O 14
2 6
O 5 2.3
O O O 1
RlVE DROITE VERVEUX
43,6
O 5
O 2
O 2
O O
O 3
RlVE GAUCHE VERVEUX
290 N
28
4 20 6,6
pp
3 35 6 28 21
O 1
1
11
0,3111 190 304 100,O
N 46
56 35 30 28
P
21
18,4 11,5 9,9 9 2 6,9
Tableau 3. Effort de pêche et capture au pied des rapides de Chambly, en 1994.
I
ENGIN DE PÊCHEI FILET MAILLANT1
VERVEUX TOTALEFFORT DE PÊCHE
(heures)
1
48,601
401,891)
45049Barbotte brune 52
Meunier noir 4 1
ESPÈCE Crapet de roche Perchaude Chevalier rouge Crapet-soleil
Chevalier blanc 19 25,7 2
Chevalier de rivière 14 18,9 12
Marigane noire 25
Barbue de rivière 9 12,2 4
Poisson-castor 3 4 3 1
Grand brochet 8 .1,8
(
1 1 2N
3
Chevalier jaune 2 2,7 6
Lépisosté osseux 6
Doré jaune 5 6,8
Achigan à petite bouche 4 0,6 4 0 3
Anauille d'Amériaue
1 1 1
31
0.41
31
0.4%
4 3
I ~ e u n i e r rouae
1 1 1
21
0.31
21
0.3N 21 5
112 97 73
Malachigan Esturgeon jaune Lotte
Baret
% 31,3 16,3 15,O 1,6
Chevalier sp.
Méné jaune
1 1
Lamproie marine TOTAL
-N - 21 5
112 1 O0
73
1
% 28,2 14,7 13,l 9 8
1,4 1,4
74
1,4
1
100,O
1
O, 1
O, 1 1
688
t
O 0.0O, 1 100,O
1 762
O, 1 100,O
Tableau 4. Effort de pêche et captures par jour et par engin, au bief d'aval du barrage de Saint-Ours, en juin 1993.
JOUR 3 4 6 14 15
I
ENGIN DE PÊCHE VERVEUX
EFFORT DE PÊCHE (heures) 4,00 4,50 2,75 1,75 3,25 2,OO
ESPÈCE N N N N N N
Chevalier cuivré 2 14 1 2 4 4
Crapet de roche 1 20 3
Achigan à petite bouche 22 1
Chevalier rouge 7
1
41
31
11
TOTAL
Tableau 5. Nombre de spécimens capturés, à l'aide de verveux, au bief d'aval du barrage de Saint-Ours, en 1994.
4.2 Captures
4.2.1 Rapides d e Chambly et Saint-Mathias
Toutes les espèces
Au pied des rapides de Chambly, en 1993, le nombre total de prises s'élevait à 4577, réparties en 24 espèces. En 1994,26 espèces composaient les 762 spécimens récoltés.
Au cours des deux années de pêche, un total de 29 espèces ont été recensées (Tableau 1 et Tableau 3). Les espèces les plus abondantes ont été la perchaude, le crapet de roche, la barbotte brune, le crapet-soleil, la marigane noire ainsi que le meunier noir. La perchaude représentait près de 55 % de la récolte en 1993, contrairement à 1994, où cette proportion diminuait à 14 %. Les cinq especes de chevalier étaient présentes en 1993 et en 1994. Bien que le nombre de prises ait été semblable au cours des deux années (n = 173, en 1993 et n = 181, en 1994), les chevaliers représentaient 4,5 % de la récolte, en 1993, et 24 %, en 1994. Ce résultat s'explique par les méthodes de pêche beaucoup plus efficaces pour ces espèces, en 1994, suite à la mise au point des protocoles de pêche en 1993. La distribution journalière et spatiale des captures sont présentées aux Annexes III et IV.
Dans le bassin de Chambly et dans la rivière Richelieu à la hauteur de Saint-Mathias, 304 poissons, comprenant une quinzaine d'espèces, ont été capturés (Tableau 2). Les especes dominantes sont le crapet de roche, la perchaude, le meunier noir, la marigane noire, le chevalier rouge, la barbue de rivière et le crapet-soleil. Aucun chevalier cuivré n'a été récolté sur ces sites de pêche. Par contre, des représentants des quatre autres espèces ont été observés.
Le filet-piège et le verveux ont été très productifs en terme d'abondance et de diversité d'espèces capturées. Par contre, le filet-maillant, plus sélectif, s'est avéré beaucoup plus efficace pour le prélèvement des espèces recherchées tels les chevalier cuivré et de rivière.
Chevalier sp.
Au cours des deux saisons de pêche, 402 chevaliers ont été capturés au bassin de Chambly (Tableau 6). De façon générale, la composition de la récolte de chevaliers se répète d'une année à l'autre. Les chevaliers rouge et blanc sont les plus abondants, cependant le chevalier blanc domine en 1993, alors que c'est le rouge qui vient au
9
premier rang, en 1994. La proportion de chevaliers de rivière varie entre 12 et 17 %, tandis que les chevaliers jaune et cuivré ne représentent, chacun, qu'environ 5 % des effectifs du genre Moxosfoma.
En 1993, parmi la quinzaine de chevaliers cuivrés capturés et marqués, seulement deux ont été recapturés. II s'agissait de deux spécimens. prélevés sur le même site deux heures avant. Par conséquent, on a dû abandonner l'objectif d'estimer la population.
Pareillement, aucun chevalier de rivière n'a été repris, malgré la quarantaine de spécimens marqués en 1992 et les 27 de la saison 1993.
En dépit du succès mitigé du filet-piège pour la capture du chevalier cuivré à Chambly, deux spécimens étaient présents lors de la première levée, le 2 juin 1993, à la station S03 (Annexes III et IV). Par contre, le stade de maturité des gonades étant peu avancé, le sexe n'a pu être déterminé. La majorité des chevaliers cuivrés (12), à l'instar des chevaliers de rivière (22) ont été prélevés, du 15 au 22 juin 1993, suite à la décision
1
d'installer des filets maillants (Tableau 1). En 1994, ces espèces sont apparues lors de 1 1 la seconde séquence de pêche, entre le 23 juin et le le' juillet (Annexes V et VI).
i
Les chevaliers blancs ont été omniprésents tout au long de la saison de pêche 1993, quoique leur abondance relative ait été beaucoup plus importante durant la période s'échelonnant du 2 au 7 juin (Tableau 1). En 1994, ce patron ne semble pas s'être répété d'une façon aussi nette (Annexes V et VI). Pour sa part, le chevalier rouge se montre plus actif la première quinzaine de juin pour disparaître vers la fin de juin (Tableau 1 et Annexes V et VI).
Tableau 6. Sommaire des principales données descriptives des différentes espèces de chevalier capturées au bassin de Chambly en 1993 et 1994.
LONGUEUR POIDS NOMBRE STADE DE MATURITÉ~ (NOMBRE) ESPÈCE NOMBRE % MOYENNE (MM) MOYEN (G)
(MIN.-MAX.) (MIN.-MAX.) ?, d, DE IND.'
k
FEMELLE1
Chevalier cuivré1
151
61 ,,,,p,,,,
bu21
11911
Chevalier de rivière1
301
l21
(491-665\ SYO1
Chevalier blanc1
I O 51
431
(36n-665\ SU2'
Sexe indéterminé.*
Le stade de maturité des gonades n'a pas été déterminé chez tous les spécimens.III : Aucune libération du produit sexuel.
IV : Extraction du produit sexuel suite à une légère pression sur l'abdomen, liquide transparent.
V : Extraction du produit sexuel sans pression sur I'abdomen, paroi abdominale tendue.
VI : Produit sexuel libéré, paroi abdominale flasque.
À Chambly, le filet maillant a été l'engin le plus efficace pour la capture des chevaliers cuivré, de rivière et jaune, tandis que le filet-piège et le verveux ont donné un meilleur rendement pour les chevaliers blanc et rouge.
La distribution spatiale des captures des différentes espèces de chevalier est représentée de la Figure 6 à la Figure 10. La majorité des chevaliers cuivré et de rivière ont été prélevés en aval des îles deltaïques. Les stations T-05 et S-05, échantillonnées à l'aide des filets maillants, ont été les plus prospères (Annexes IV et VII).
Un sommaire des principales données descriptives des spécimens, capturés au bassin de Chambly, apparaît au Tableau 6 et une description individuelle est présentée aux Annexes Vlll à XIV. Chez le chevalier cuivré, on remarque que pour une longueur moyenne similaire (600 mm), au cours des deux saisons de pêche, le poids moyen est passé de 3377 g, en 1993, à 2920 g, en 1994. Sensiblement, le même phénomène s'observe chez le chevalier jaune. Toutefois, les petits échantillons ne permettent pas de vérifier si ces différences sont statistiquement significatives. Pour sa part, le chevalier de rivière montre une certaine constance quant à la longueur moyenne, le poids et le rapport des sexes. On remarque également que, chez les chevaliers cuivré et de rivière, le rapport des sexes est nettement en faveur des mâles, en 1993 et en 1994, et ce, malgré la période de pêche plus tardive, en 1994. Autre fait à relever, plusieurs chevaliers blancs et rouges, sexuellement matures (stade 4) ne s'étaient pas encore reproduits à la fin de juin-début juillet 1994.
Les prévalences d'anomalies et de malformations externes, des chevaliers du bassin de Chambly, apparaissent au Tableau 7. En 1993, 72 % des spécimens examinés étaient affectés d'une ou de plusieurs anomalies, alors que cette proportion chutait à 40 %, en 1994. Un examen plus rigoureux, effectué en 1993, pourrait expliquer, en partie, ce résultat.
I
POINT DE VUECARTOGRAPHIE^
Figure 6. Distribution spatiale des captures de chevaliers cuivrés, au pied des rapides de Chambly, en 1993 et 1994.
^. I
"...
.va?-
Station de pêche négative en 1993 -m8L. ...
... . . .
... . . .
...
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... j -m..
... --....
...
...
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..-......
...
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... ...
...
... ... ... Station de pêche négative en 1994 ....
m
... ... Nombre de spécimens capturés en 1993 ...
::::3iiiiii::;ii O 5 0 m . i I = ;
... ... ...
... ... ... Échelle 1: , 5 0 0 0 i- : : : : :
... :: Nombre de spécimens capturés en 1994
...
c
POINT DE VUE CARTOGRAPHIE
Figure 8. Distribution spatiale des captures de chevaliers blancs, au pied des rapides de Chambly, en 1993 et 1994.
I
POINT DE VUE CARTOGRAPHIE1
Figure 9. Distribution spatiale des captures de chevaliers rouges, au pied des rapides de Charnbly, en 1993 et 1994.
de Chambly, en 1993 et 1994.
i ameau /. rrevaience aes anomalies externes cnez les c n e v a i i e r s captures au isassin de Chambly, en 1993 et 1994.
ANOMALIE EXTERNE (%)
hevalier cuivré
4 = 15)
hevalier de rivière
4 = 30)
hevalier jaune
4 = 18)
hevalier blanc
4 = 104)
hevalier rouge J = 78)
hevalier cuivré
d = 8)
hevalier de rivière hevalier jaune l = 8)
hevalier blanc l = 35) ievalier rouge I = 79)
Parmi les affections les plus fréquentes, figure l'opacité du cristallin, qui peut être causé par la douve de l'œil, suivie des blessures et des patrons d'écailles irréguliers. Les chevaliers rouge et blanc présentent la plus grande diversité d'anomalies, tandis que le chevalier de rivière est l'espèce la plus fréquemment affectée (97 %, en 1993 et 73 %, en 1994), notamment par les parasites et les blessures. En 1993, le chevalier cuivré se retrouve au second rang, avec un taux de 80 %. Par contre, en 1994, ce taux chute à 25 %; l'échantillon est également plus faible.
Généralement, lors de la capture, les spécimens étaient vigoureux et en bonne forme physique et aucun ne présentait des malformations osseuses de type scoliose. Des rougeurs sur l'épiderme, semblables à des varices, se présentaient parfois sur la partie ventrale des poissons. II est probable qu'elles aient été occasionnées par les manipulations. En 1993, trois chevaliers cuivrés ont subi des blessures (soulèvement d'écailles) suite à la capture au filet maillant. Le filet-piège et le verveux sont, sans doute, des engins qui entraînent un risque moindre de blessure. Par contre, à Saint-Ours, en 1993, on a observé des marques sur le museau et des écailles soulevées sur le corps chez différentes espèces de chevaliers.
4.2.2 Barrage de Saint-Ours
Toutes les espèces
Au bief d'aval du barrage de Saint-Ours, 539 poissons ont été capturés dont 127 en 1993 et 376 en 1994 (Tableau 4 et Tableau 5). Malgré l'effort de pêche beaucoup plus faible à Saint-Ours qu'à Chambly et davantage orienté vers le chevalier cuivré, un total de 17 espèces de poisson ont été recensées au cours des deux saisons. En 1993, le chevalier cuivré (21 %), le crapet de roche (19 %), I'achigan à petite bouche (18 %) et le chevalier rouge (12 %) se sont révélés les espèces les plus abondantes (Tableau 4). En 1994, les captures ont été de loin dominées par la barbue de rivière avec 56 % des effectifs suivie du crapet de roche (19 '/O) et du chevalier cuivré (8 %) (Tableau 5).
En 1993, 36 % de la récolte se composait de représentants de quatre espèces de chevaliers (cuivré, rouge, blanc et de rivière). L'année suivante, les chevaliers ne contribuaient qu'à 14 % des prises et le chevalier de rivière disparaissait du relevé.
Aucun chevalier jaune n'a été répertorié à Saint-Ours.
Chevaliers sp.
Compte tenu de l'objectif des pêches à Saint-Ours, ces dernières ont été dirigées de façon à capturer le plus grand nombre possible de chevaliers cuivrés. En 1993, il a été constaté que cette espèce se rassemblait en rive gauche, à environ 300 mètres en aval du barrage (station A2; Figure 5). En 1994, les verveux ont été installés dans ce même secteur (station C) et se sont révélés très efficaces.
Au cours des deux saisons, le chevalier cuivré représente près des deux tiers de l'ensemble des chevaliers (Tableau 8). Près d'une trentaine de spécimens ont été recrutés. En 1993, le .chevalier rouge prend le second rang tandis qu'en 1994, il le partage avec le chevalier blanc. Le chevalier de rivière n'était présent qu'en 1993, et en nombre très restreint (n = 2).
À l'instar de Chambly, bien que la longueur moyenne des chevaliers cuivrés soit' semblable au cours des deux années, le poids moyen est légèrement inférieur en 1994 (Tableau 8). Par ailleurs, on remarque que la taille des spécimens de Saint-Ours semble généralement plus imposante qu'à Chambly. II ne s'agit que d'observations qualitatives puisqu'aucune vérification statistique n'a été effectuée. Enfin, contrairement à Chambly, où les mâles dominaient, une plus grande proportion de femelles a été notée et ce, d'une façon plus accentuée en 1993. En 1994, le rapport des sexes était en équilibre. II est possible qu'une certaine proportion de femelles, rejoignant les mâles plus tard sur les sites de fraye, ne puissent franchir le barrage de Saint-Ours et demeurent prisonnières au pied de la structure.
Tableau 8. Sommaire des principales données descriptives des différentes espèces de chevalier capturées au bief d'aval du barrage de Saint-Ours de 1993 à 1994.
'
Sexe indéterminé.*
Le stade de maturité des gonades n'a pas été déterminé chez tous les spécimens.III : Aucune libération du produit sexuel.
IV : Extraction du produit sexuel suite à une légère pression sur l'abdomen, liquide transparent.
V : Extraction du produit sexuel sans pression sur l'abdomen, paroi abdominale tendue.
VI : Produit sexuel libéré, paroi abdominale flasque.
L'amélioration du bilan de santé des chevaliers, en 1994 par rapport à l'année précédente est également observée à Saint-Ours. II est possible que l'examen ait été moins minutieux en 1994. En 1993, 64 % de tous les chevaliers étaient affectés d'une ou plusieurs anomalies alors que ce pourcentage diminue de moitié en 1994 (Tableau 9).
En 1993, plus de 50 % des chevaliers souffraient de l'opacité du cristallin, qui est de loin l'affection la plus fréquente. Par contre, en 1994, ce problème touchait moins du tiers des chevaliers cuivrés, alors que des blessures diverses étaient notées sur la moitié d'entre eux. De plus, en 1994, une plus grande diversité d'anomalies ont été relevées chez cette espèce. Une description individuelle des spécimens capturés à Saint-Ours est présentée aux Annexes XV à XX.
rn V) '0 m. O rn OPACITE DU CRISTALLIN 'ÉCAILLES IRREGULIER ULCERE CHAMPIGNON HEMATOME PARASITE EXTERNE AUTRE
5 CONCLUSION
Les pêches menées à Chambly et à Saint-Ours, sur la rivière Richelieu, avaient différents objectifs dont l'estimation de la population des géniteurs chevalier cuivré à Chambly, en 1993, et la capture de géniteurs des autres espèces de chevalier pour les fins d'études réalisées par l'université du Québec à Montréal. Les géniteurs chevalier cuivré n'ont pu être dénombrés à chambly; par contre, il a été intéressant de constater que cette espèce est présente sur le site dès le début du mois de juin.
D'autre part, la saison de terrain 1993 a permis le rodage des méthodes de pêche et la bonification des protocoles de manipulation et de reproduction artificielle; qui devaient se répéter les années suivantes.
Bien que les pêches réalisées dans le cadre du Programme triennal d'étude sur le chevalier cuivré aient été dirigées sur la capture des chevaliers, elles ont été l'occasion d'enrichir la banque de données sur la communauté ichtyenne de la riviere Richelieu.
Une quantité importante d'informations ont été colligées dans ce document. Nous espérons qu'elles seront utiles à tous les chercheurs, qui poursuivront les études sur la riviere Richelieu et, plus particulièrement, sur les chevaliers.
REMERCIEMENTS
Nous remercions tous les participants ainsi que les membres du comité scientifique pour leur implication, leur esprit critique et leur disponibilité lors de la planification et du suivi du programme triennal d'étude sur le chevalier cuivré. Ce comité était formé de messieurs Alain Branchaud et Réjean Fortin de I'UQAM, de monsieur Serge Pépin du Biodôme de Montréal et de messieurs Pierre Dumont, Jean Leclerc et de madame Monique Boulet de la Direction régionale de Montréal, du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de l'époque. Ce projet n'aurait pas pu se réaliser sans la contribution de messieurs Robert Parent, Martin Léveillé et Gérard Massé, successi- vement chef du Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune. Enfin, nous désirons mentionner l'aide financière de la Fondation 'de la faune du Québec et du Fonds de restauration de l'habitat du poisson (FRHAP), ainsi que la,contribution de Parc Canada, qui nous a autorisé à utiliser la rampe de mise à l'eau à l'écluse de Saint-Ours et qui nous a fourni un lieu d'entreposage pour le matériel.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Branchaud, A., M. Boulet, S. Pépin et R. Fortin. 1993. Essais de reproduction artificielle du suceur cuivré entrepris au cours de l'été 1993. Québec, ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Service de I'aménagement et de I'exploitation de la faune, Montréal, Rapp. trav. 06-26, vii + 34 p. + annexe 1, 16p.
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06-30, 137 p.
Mongeau, J.-R., P. Dumont et L. Cloutier. 1992. La biologie du suceur cuivré (Moxostoma hubbsi) comparée à celle de quatre autres espèces de Moxosfoma (M. anisurum, M. carinatum, M. macrolepidotum et M. valenciennesi). Can. J.
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Mongeau, J.-R., P. Dumont, L. Cloutier et A.-M. Clément. 1988. Le statut du suceur cuivré (Moxostoma hubbsi), au Canada. Can. Field Nat. 102 (1) : 132-139.
Ricker, W. E. 1970. Methods for assessment of fish production in fresh water. IBP Handbook No. 3. Second printing. Blackwell Scientific publications, Oxford and Edinburg, 313 p.
41
ANNEXE 1
-
FICHE TECHNIQUE DU FILET-PIÈGE ET DU VERVEUXDimension de la boîte de récupération : Hauteur : 2 mètres
Longueur : 2 mètres Largeur : 1,3 mètres Dimension des ailes :
Hauteur : 2 mètres Longueur : 8 mètres Dimension du filet guide :
Hauteur : 2 mètres Longueur : 30 mètres
Dimension des mailles étirées : 6 cm Grosseur du fil : no 210136
Anneau 10 cm . Anneau IO cm
76cm
VERVEUX
ANNEXE II
-
DÉFINITION DES ANOMALIES EXTERNES OBSERVEES SUR LES MOXOSTOMAANOMALIE
Excroissance
1
BlessureI
Hématome1
ChampignonsPatron d'écailles irrégulier
+ I
Opacité du cristallinNageoire atrophiée
Parasites externes
k
1
Autres pathologiesDESCRIPTION
Perte de substance de la peau sous forme d'unt plaie qui ne se cicatrise pas
Tout gonflement pathologique, tumeur, pustule Plaie causée par un contact physique
Accumulation circonscrite de sang sous la peal (rougeur)
Présence d'une mousse blanchâtre Disposition anarchique des écailles Oeil blanc et opacité :
- sous forme de picots
- partielle
- complète
Poisson amaigri et d'apparence inhabituelle Poisson difforme, bossu (scoliose)
Nageoire absente ou érodée Nageoire difforme
8 Marques non cicatrisées de lamproies
8 Autres
Soulèvement d'écailles Rostre bifide
8 Yeux exorbités
'OOOC
OOOC
rObC
NOLDi
O '2
5 .r 3
a,.-
L L C 2 2 m ., > >.a,a,-0 Zf.$$S 0 0 E O C3ANNEXE V
-
EFFORT DE PÊCHE QUOTIDIEN ET NOMBRE DE SPECIMENS CAPTURÉS, À L'AIDE DU VERVEUX, AU PIED DES RAPIDES DE CHAMBLY, EN 1994ANNEXE VI
-
EFFORT DE PÊCHE QUOTIDIEN ET NOMBRE DE SPÉCIMENS CAPTURÉS À L'AIDE DU FILET MAILLANT, AU PIED DES RAPIDES DE CHAMBLY, EN 1994EFFORT DE PÊCHE
(heures)
1
"331
11.171
13,/6JUIN
26
1
271
281
291
30 1"' 1
TOTAL4,50 2,33 1,17 1,OO 5,84 NOMBRE DE CAPTURES
19 25,68 14 18,92
9 12,16
8 1 0,81
6 8,11
5 6,76
3 4,05
3 4,05
2 2,70
2 1 1 1 74 2hevalier jaune
Zsturgeon jaune vialachigan zhevalier sp.
l-OTAL
2,70 1,35 1,35 1,35 100,OO 2
1 1 1 26 O
O O O 2
- -
O- -
O O O 15
O O O
O O
- -
O-
O O O 3 O
O 15
O O 4
O O
O O
O O
O O 4
O O 5
ANNEXE VI1
-
DISTRIBUTION, PAR STATION, DE L'EFFORT DE PECHE ET DES SPÉCIMENS CAPTURÉS, AU PIED DES RAPIDES DE CHAMBLY, EN 1994Cn w
* V : verveux ; FM : filet maillant.
STATION
ENGIN DE PCHE*
EFFORT DE PECHE
(heures) L02
V 47,6
002 V 47,5
Q03 FM 2 0
R03 FM 6,8
R05 FM 5,6
S03 FM 5,5
S04 FM 2,1
T04 V 5 3 3
T05
v
FM 14,9 14,9
T06
1'0 U05
V FM 63'6 4,5
U07
9,O
U09 FM 2.3
V I 0
23,l W12
FM 6.9
X I I FM 5,7
-
X I 3
56.1
- -
Y13
7,5
TOTAL VERVEUX FILET MAILLANT
450,5
X
xxxx:
-. -. -.
5 <
u
5 7 XXXX
> >
5 5
3 0 0 D O O -mm -rN
3 CD m 3 in I. -J in m X X X
XXX 2
b %
> 0 0 300 '4I.m - N N
ANNEXE X
-
DESCRIPTION DES CHEVALIERS ROUGES CAPTURES AU BASSIN DE CHAMBLY, EN JUIN 1993ANOMALIE EXTERNE
JOUR
02 02 02 02 02 02 03 03 03 03 03 03 03 03 03 04 04 04 05
--
SEXE
ENGIN HEURE
DE DE
PÊCHE LEVÉE
STADE DE MATURITÉ*
STATION
S03 W l l W l l W11 W l l W11 W l l W11 W l l
"t-
TT-
Verveux 22 h 30
Verveux 1 1 4 h 4 5
OPACITÉ DU CRISTALLIN BLESSURE 'ATRON D'ÉCAILLES IRRÉGULIEF ULCÈRE CHAMPIGNON NAGEOIRE ATROPHIÉE EXCROISSANCE HÉMATOME PARASITE EXTERNE RACHITIQUE DISTORSION DE LA COLONNE
- OPACITÉ DU CRISTALLIN BLESSURE ATRON D'ÉCAILLES IRRÉGULIER CHAMPIGNON NAGEOIRE ATROPHIÉE EXCROISSANCE PARASITE EXTERNE RACHITIQUE
I l
DISTORSION DE LA COLONNEANNEXE XI
-
DESCRIPTION DES CHEVALIERS BLANCS CAPTURÉS AU BASSIN DE CHAMBLY, EN JUIN 1993JOUR
02 02 02 02 02 02 02 02 02 02 02 02 02 02 02 02 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03 03
ENGIN DE PÊCHE
HEURE DE LEVÉE STATION
W11 W l l
W11 W l l W11
O O C P O C
e
0 O G 111zzc
III o. o. z (D. (D. n: Q cn (r CDCDn: Ai-L- &A- 3- 3- 2 OOC O O C OPACITÉ DU CRISTALLIN BLESSURE PATRON D'ÉCAILLES IRRÉGULIER ULCÈRE CHAMPIGNON NAGEOIRE ATROPHIÉE EXCROISSQANCE HÉMATOME PARASITE EXTERNE RACHITIQUEi
NA-
-
03 ci5 5 S
Ln Ln U Z-nZg g 5
333 ru.m.
ru---
Er Er 5 222 NO0 LOO 3 3 5000 000 Ln P P Ln Co -J 4 Ln N
-
AA- 4 4 uO & C
Ln Ln U 1 I! Zg g
3 3 3 ru.-
ru. ru- -
ni- Er El 2 2 2 OOK IO-
CA 3 5 J a IO P LnLnU LnPP OCo K w-ru X K X
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