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THAILANDE : FICHE PAYS MAI 2022

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BPIFRANCE | DIRECTION DE L’EVALUATION DES ETUDES ET DE LA PROSPECTIVE - FICHE PAYS THAILANDE | 05/2022

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Direction Evaluation, Etudes et Prospective

THAILANDE : FICHE PAYS – MAI 2022

SYNTHÈSE :

STRUCTURE DES ÉCHANGES

Catégorie OCDE (2022) :3/7

Notes agences (S&P / Moody’s / Fitch) : BBB+ / Baa1 / BBB+

Change : Baht (THB) / Régime de change flottant administré

Horizon de l’objectif de neutralité carbone : baisse des GES de 20 % d’ici 2030

Évolution des risques : stable

Environnement macroéconomique et financier :

Vulnérabilité de la croissance : Après un fort repli de l’activité en 2020 (-6,1 %), le rebond n’a été que de +1,4 % en 2021, où les restrictions sanitaires ont pesé sur la consommation et les services (dont le tourisme, près de 20 % du PIB). Pour 2022, les perspectives de rebond seraient toujours très modestes (avec plusieurs risques baissiers : sanitaire, inflation, ralentissement en Chine). A moyen terme, l’enjeu visé est de renforcer le taux d’investissement et la montée en gamme, notamment via les IDE.

L’endettement conséquent des ménages (89 % du PIB) reste une source de risque à court et moyen terme ;

Vulnérabilité des comptes publics : L’important stimulus budgétaire et la quasi-absence de rebond de l’activité ont provoqué un creusement du déficit public (-7,8 % du PIB en 2021). Le déficit ne se résorberait que très partiellement en 2022, le rebond anticipé de l’activité restant toujours modeste. L’endettement public avoisinerait 60 % du PIB en 2022 mais resterait inférieur au plafond autorisé (70 % du PIB). La dette publique reste soutenable à ce stade.

Vulnérabilité extérieure : En déficit en 2021 en l’absence d’une réelle reprise du tourisme, le solde courant redeviendrait excédentaire en 2022, sans atteindre pour autant ses niveaux pré-pandémie (prix élevés des carburants à l’import, rebond modéré du tourisme). Le Baht enregistrerait de nouvelles pressions baissières en 2022. Toutefois, les confortables réserves de change (9,9 mois d’importations) constituent un coussin de sécurité pour limiter une trop forte volatilité du Baht.

• Vulnérabilité du secteur bancaire : Le secteur affiche un niveau solide de capitalisation mais présente des ratios de liquidité faibles. Le risque de crédit a augmenté depuis 2020 et une hausse des prêts non performants devrait être observée dès 2023.

Environnement politique et gouvernance :

Stabilité socio-politique : Le climat politique reste tendu, avec une défiance de la population envers la junte militaire au pouvoir.

Dans un pays marqué par plusieurs évènements politiques (Coups d’Etat en 2006 et 2014), la stabilité politique est un prérequis pour attirer les investisseurs étrangers et maintenir les relations diplomatiques avec l’Union Européenne ;

Climat des affaires : Le pays est classé 21e au Doing Business mais affiche de faibles scores en termes de gouvernance.

Environnement et politique du climat :

Vulnérabilité climatique : Le niveau de risque physique est modéré à ce stade. Le pays s’est engagé à réduire de 20 % ses gaz à effet de serre d’ici 2030 mais semble rencontrer des défis techniques et financiers pour implémenter sa transition énergétique.

FORCES

Economie et exportations diversifiées

Maîtrise des comptes publics

Excédent courant important

FAIBLESSES

Fort endettement des ménages

Déficit d’investissements

Inégalités de revenus entre ruraux et urbains

Principaux partenaires commerciaux + France

Exportations Importations

1 Chine 11,7% 1 Chine 20,6%

2 Etats-Unis 11,6% 2 Japon 14,7%

3 Japon 9,6% 3 Etats-Unis 6,7%

4 Hong Kong 5,1% 4 Malaisie 5,5%

25 France 0,8% 16 France 1,4%

Sources : CNUCED

Part moyenne des échanges de marchandises entre 2015 et 2019 (% du total)

Principaux produits échangés

Exportations Importations

Machinerie méca. 16,5% Machines élec. 20,8%

Machines élec. 14,9% Combustibles 13,8%

Véhicules 10,5% Machinerie méca. 12,5%

Métaux précieux 7,9% Véhicules 4,6%

Caoutchouc 6,8% Fer, acier 4,5%

Sources : ITC

Part des échanges de marchandises en 2020 (% du total)

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BPIFRANCE | DIRECTION DE L’EVALUATION DES ETUDES ET DE LA PROSPECTIVE - FICHE PAYS THAILANDE | 05/2022

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TABLEAUX DES PRINCIPAUX INDICATEURS

THAILANDE

2017 2018 2019 2020 2021 (e) 2022 (p) STRUCTURE ECONOMIQUE

PIB (Mds USD, courant) 457 507 544 500 513 522

Rang PIB mondial 26 26 24 26 26 26

Population (Mns) 69,2 69,4 69,6 69,8 70,0 70,1

Rang Population mondiale 20 20 20 20 20 19

PIB / habitant (USD) 6 596 7 296 7 814 7 168 7 336 7 449

Croissance PIB (%)** 4,2 4,1 2,2 -6,2 1,4 3,2

Inflation (moyenne annuelle, %)** 0,7 1,1 0,7 -0,8 1,2 4,9

Part exportations manufacturées (% total exp.)* 74,1 74,9 73,0 71,6 NA NA

FINANCES PUBLIQUES

Dette publique (% PIB)* 41,8 41,9 41,1 49,8 58,0 59,5

Solde public (% PIB)* -0,4 0,1 -0,8 -4,7 -7,8 -4,5

Charge de la dette publique (% recettes budg.)* 4,8 5,1 5,2 NA NA NA

POSITION EXTERNE

Solde courant (% du PIB)**** 9,6% 5,6% 7,0% 4,2% -2,2% 1,5%

IDE (% du PIB)*** 1,3% 0,8% 1,0% 4,8% NA NA

Réserves (en mois d'importation B&S)* 8,8 7,8 8,8 12,0 9,9 NA

Dette extérieure totale (% PIB)** 34,1% 32,2% 31,6% 38,1% 38,5% NA

Dette extérieure CT (% PIB)** 15,1% 12,5% 11,0% 15,0% 14,5% NA

Taux de change*** 33,9 32,3 31,0 31,2 31,9 NA

SYSTÈME BANCAIRE

Fonds propres / actifs pondérés** 18,0 17,9 19,4 19,8 20,0 NA

Taux de NPL** 3,1 3,1 3,0 4,0 3,0 NA

ROE 7,6 7,8 9,6 4,7 NA NA

SOCIO-POLITIQUE

Rang gouvernance Banque Mondiale (214 Pays)* 119 121 116 121 NA NA

Rang doing business (190 pays)* NA NA NA 21 NA NA

CLIMAT

Rang émissions de CO2 par hab. (145 pays)a 75 NA NA NA NA NA

Rang ND-Gain (181 pays)b 88 92 NA NA NA NA

Rang politique climat (58 pays)c NA 47 39 19 NA NA

Légendes : (e) estimations ; (p) prévisions. Sources : FMI (WEO Avril 2020), *Banque Mondiale,**BoT et NESDB,***Oxford Economics,****Fitch, a : Agence Internationale de l'Energie, b : Notre Dame Global Adaptation Initiative (indicateur de vulnérabilité), c : Germanwatch

Agriculture 8,1%

Industrie extractive 2,4%

Secteur manufacturier

25,6%

Eau, gaz, électricité 3,0%

Construction Transport, 2,5%

communication et information

8,4%

Commerce 16,2%

Services financiers 7,5%

Services publics 9,9%

Hotel et restauration

6,1%

Immobilier 2,5%

Autres 7,7%

Thailande : Part des secteurs dans le PIB (2019)

Sources : National Statistics Office of Thailand

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BPIFRANCE | DIRECTION DE L’EVALUATION DES ETUDES ET DE LA PROSPECTIVE - FICHE PAYS THAILANDE | 05/2022

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1. SITUATION ECONOMIQUE

Forte récession en 2020

L’activité économique a enregistré un recul brutal en 2020 (-6,1 %) en Thaïlande. Les mesures sanitaires ont particulièrement pesé sur la demande interne (la consommation privée s’est repliée de -1 % en m.a et l’investissement privé de -8,2 %). La Thaïlande étant fortement intégrée aux chaînes de valeur mondiales1, elle a également pâti du recul des exportations (-19,7 %).

Par ailleurs, le secteur du tourisme, pilier de l’économie2, a vu ses recettes chuter de près de 90 % sur l’année.

Faible rebond en 2021

En 2021, le rebond de l’activité a été limité (+1,6 %), laissant la Thaïlande encore éloignée de son niveau d’activité pré-pandémie. Ce faible rebond est notamment imputable à la réintroduction de confinements partiels, surtout au T3 2021. Ces mesures sanitaires ont à la fois pesé sur la dynamique de la consommation privée (seulement +0,3 % en m.a) et sur les activités de service (transports et commerce dans une moindre mesure). Le rebond des activités touristiques a été très faible3.

L’activité a été principalement tirée par l’investissement privé (+10,4 % en m.a, avec un fort effet de base) et par la consommation publique (+3,2 % en m.a). L’important soutien budgétaire (4 % du PIB) en 2021, via des transferts auprès des ménages à faibles revenus4, a notamment permis un recul des inégalités de revenu, le pays faisant exception en ASEAN selon les estimations de la Banque Mondiale. La reprise du commerce mondial, tirée par l’activité aux Etats-Unis et en Chine, a stimulé les exportations du secteur manufacturier. La contribution des exportations nettes à la croissance du

1 La valeur ajoutée étrangère dans les exportations thaïlandaises atteignait 32 % du total en 2015 selon l’OCDE.

213 % du PIB, 20 % en intégrant des activités annexes.

3Le nombre de touristes représentait 1 % du niveau de 2019.

4 Près de 30 millions de personnes, principalement des travailleurs agricoles et du secteur informel (50 % du total des travailleurs selon l’OCDE).

PIB est néanmoins restée négative en 2021 (-2,9 %), compte tenu de l’accélération des importations au S2.

Menaces sur la croissance en 2022

En 2022, les instituts de prévision tablent sur une croissance du PIB comprise entre +2,6 % et +3,7 %, encore insuffisant pour retrouver le niveau d’activité de 2019.

Le rebond de l’activité continuerait d’être porté par celui de l’investissement, tant par le gouvernement dans les infrastructures que par le secteur privé qui bénéficie d’incitations fiscales (dans la zone du Eastern Economic Corridor et/ou dans les secteurs agroalimentaire, robotique, tourisme).

Selon la Banque centrale (BoT), les exportations devraient augmenter de +7 % en 2022. Le secteur automobile pâtirait cependant de la hausse des prix des matières premières (dont le palladium) et du prolongement des tensions sur les chaînes de valeur pour les composants électroniques5. De plus, malgré la pleine réouverture des frontières attendue en juillet, la reprise à plein du tourisme pourrait encore être différée compte tenu des prix élevés des carburants, qui augmentent les coûts des transports aériens.

Sur le volet des échanges, le pays est par ailleurs exposé à un ralentissement de l’activité en Chine, que cela soit par le canal du commerce (11 % des exportations à destination de la Chine) ou du tourisme (28 % des touristes en Thaïlande). Selon la Banque Mondiale, une réduction de 1 pt de PIB en Chine engendrerait -0,5 pt de croissance en Thaïlande.

Sur le front de la demande interne, un taux de vaccination désormais élevé6 offrirait des marges de manœuvre aux autorités pour un retrait des mesures sanitaires, favorable au rebond de la consommation privée. Toutefois, une inflation au plus haut depuis 13 ans7 (+4,7 % au T1 2022), et qui devrait perdurer au moins jusqu’au T3, limiterait l’ampleur du rebond. Par ailleurs, le basculement de 1,5 million de personnes en situation de pauvreté en 20208 constitue une source de vulnérabilité.

A ce stade, la BoT adopte le statu quo en maintenant les taux d’intérêt bas pour favoriser la progression du crédit bancaire afin d’accompagner la reprise de l’activité. Pour contenir les pressions inflationnistes, les autorités

5En lien avec le conflit en Ukraine mais aussi avec des niveaux encore élevés de congestion dans les ports asiatiques.

638 % de la population a reçu son rappel et 74 % a finalisé un cycle complet de vaccination début mai.

7 Principalement alimentée par les prix alimentaires (porc) et des transports (en lien avec la hausse du coût de l’énergie).

88,8 % de la population vit avec moins de 5,5 USD/ jour.

90 111 103 104 98

107 75

99 98 95

0 20 40 60 80 100 120

Autres services Services financiers Immobilier Construction Commerce Communication Transport Manufacturier Agriculture Total

Thaïlande : Niveau d'activité par secteurs à fin 2021

Sources : NESDB, Refinitiv

Base 100 2019 (niveau d'activité pré-pandémie)

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privilégieraient des mesures de contrôle des prix via des subventions (sur le diesel et pour plus de 50 produits alimentaires à destination des ménages à faibles revenus) et des baisses de taxe (sur les droits d’accise sur les carburants). En cas d’inflation persistante qui mènerait à une défiance accrue des investisseurs et à des tensions sur les flux de capitaux et le baht (cf. Partie 3), la BoT procéderait néanmoins à une hausse des taux d’intérêt de 25 pdb dès 2022.

Un système bancaire résilient à ce stade Le moratoire sur l’endettement bancaire a été prolongé jusqu’à fin 2022, une mesure qui a permis de contenir les prêts non performants (NPL : 3 % du total des prêts fin 2021). Cependant, les prêts en situation de risque progressent (6,7 % des prêts fin 2021 contre 2,8 % en 2019). Une augmentation des NPL interviendrait dès lors que ces mesures de report de paiement seront levées9 pour atteindre 5 % d’ici 2024 selon S&P, qui a dégradé la notation de quatre des principales banques10. Toutefois, les banques thaïlandaises affichent un solide niveau de solvabilité11 et ont augmenté leurs provisions pour faire face à la montée du risque de crédit. La part des actifs liquides sur le total des actifs du secteur bancaire reste dans la fourchette basse des pays de la région, et ces actifs ne couvrent que 34 % des engagements de court terme, soit un niveau assez faible.

Perspectives à moyen terme

Le pays se caractérise par un taux d’investissement relativement faible et les autorités comptent sur leur stratégie « Thaïlande 4.0 », lancée depuis 2016, pour combler ce retard (40 Mds € d’investissement via des PPPs pour moderniser les infrastructures de transport ferroviaire, activité portuaire, les services financiers et le Eastern Economic Corridor). Il s’agit également d’accroitre le poids des secteurs innovants dans le PIB (de 17 % du PIB en 2017 à 27 % en 2027), ce qui devrait notamment se concrétiser par une montée en gamme du secteur automobile (véhicules électriques). Par ailleurs,

9 Dans quatre secteurs : agriculture, tourisme, construction et commerce.

de nombreux dispositifs fiscaux ont été introduits pour renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers et booster les IDE.

Le niveau élevé d’endettement des ménages (89,3 % du PIB) constitue une source de vulnérabilité à moyen terme, avec une part croissante des revenus consacrés au remboursement de cette dette.

2. FINANCES PUBLIQUES

L’élargissement de la base fiscale durant les années 2010 a facilité la bonne gestion des finances publiques (solde public moyen de -0,1 % du PIB entre 2015 et 2019) et la stabilisation de l’endettement public (42 % du PIB). Pour faire face à la pandémie, la Thaïlande s’est appuyée sur ses marges budgétaires en mettant en place un important stimulus budgétaire qui a provoqué un fort creusement du déficit public (-7,8 % du PIB en 2021). Ce déficit a été financé sur le marché domestique à des conditions favorables (cf. graphique ci-dessous).

Si le déficit public resterait élevé en 2022 (-4,5 % du PIB selon la Banque Mondiale) avec d’importantes dépenses, les recettes devraient progresser (retour de la taxe foncière à son niveau pré-pandémie, suppression de l’exonération de taxe sur les plus-values financières).

Dans un contexte de forte hausse de l’endettement public avec la pandémie (de 41 % en 2019 à 58 % du PIB en 2021), le plafond de la dette publique a été relevé de 60 à 70 % du PIB. La dette publique est néanmoins jugée soutenable et la notation souveraine n’est pas menacée à ce stade. La dette publique est libellée 98 % en monnaie locale, elle est détenue à plus de 80 % par des résidents et le risque de refinancement est limité (maturité moyenne de 7,5 ans).

3. POSITION EXTÉRIEURE

Retour à un excédent courant en 2022 La faiblesse des recettes touristiques a mené à un déficit de la balance des services, venant plus que compenser l’excédent de la balance commerciale. Dès lors l’excédent structurel a disparu et la balance courante est

10En BBB- : Siam Commercial, Kasikorn, TMB et Krung Thaï.

11Avec un ratio CAR de 20 % fin 2021.

-4 -2 0 2 4 6

Inflation en Thaïlande

Alimentaire et boissons Transport et communication Autres

Total

Sources : Banque de Thaïlande GA %

-150 -100 -50 0 50 100 150 200 250 300

03/2012 09/2012 03/2013 09/2013 03/2014 09/2014 03/2015 09/2015 03/2016 09/2016 03/2017 09/2017 03/2018 09/2018 03/2019 09/2019 03/2020 09/2020 03/2021 09/2021 03/2022

Thaïlande : Spreads sur les rendements obligataires souverains

1 an 5 ans 10 ans

Sources : Eikon Reuters pdb

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devenu déficitaire en 2021 (-2,2 % du PIB selon la Banque Mondiale). En 2022, le solde courant redeviendrait positif, en lien avec la reprise attendue des activités touristiques12. Toutefois l’excédent courant resterait inférieur aux niveaux pré-pandémie. En effet, en dépit d’une base d’exportations diversifiée (machines, chimie, caoutchouc, produits agricoles, électroniques), l’impact de la guerre en Ukraine (hausse du prix des hydrocarbures, du palladium ou des engrais) devrait peser sur la balance commerciale, la Thaïlande étant notamment importateur net de carburants. L’évolution de la demande chinoise de biens et de services constitue un point de vigilance en 2022 pour apprécier la dynamique des exportations en Thaïlande.

Exposition aux sorties de capitaux

L’endettement externe reste modéré (36,7 % du PIB). La part de la dette à court terme est non négligeable (14 % du PIB) ; les entreprises et les banques sont exposées à un risque de refinancement (respectivement 47 et 57 % de leur dette externe est contractée à court terme), toutefois une partie de cet endettement correspondrait à de la dette inter filiale, ce qui limite les risques.

Par le passé, la Thaïlande a été confrontée à des épisodes de stress financiers (crise asiatique en 1997, fed tapering en 2013, Coups d’Etat en 2006 et en 2014), marqués par des sorties de capitaux et une volatilité du taux de change. Le resserrement des conditions financières internationales (jusqu’à 7 hausses des fed funds aux Etats-Unis anticipées en 2022) pourrait de nouveau provoquer des tensions sur les flux de capitaux dans les pays émergents et plusieurs facteurs menacent l’attractivité de la Thaïlande, en premier lieu des taux d’intérêt réels négatifs (-5,2 % en mars 2021) et également des chiffres d’activité économique toujours en deçà de leur niveau pré-pandémie. Au T1 2022, le Baht (THB) avait perdu 10 % de sa valeur face à l’USD en g.a.

Cette tendance baissière se maintiendrait en 2022. La BoT peut néanmoins s’appuyer sur ses marges montétaires (espace pour relever les taux d’intérêt et confortables réserves de change de 9,9 mois d’importation) pour limiter un décrochage du THB.

12 Pour 2022, l’autorité du tourisme locale table sur des recettes touristiques atteignant 50 % de celles de 2019.

13La nouvelle Constitution réduit le poids du suffrage universel pour désigner un nouveau Premier Ministre et contraint les futurs gouvernements à respecter le plan national de développement pour une durée de 20 ans.

4. ASPECTS POLITIQUES

La junte militaire au pouvoir contestée La Thaïlande est une monarchie constitutionnelle qui a connu son 12ème coup d’Etat en mai 2014. L’emprise de la junte militaire sur le paysage politique thaïlandais a été renforcée en août 2016, à la suite de l’adoption d’une nouvelle Constitution13 puis par la victoire du parti Palang Pracharat (PP) aux élections législatives de mars 201914. En février 2020, le pays était en proie à d’importants mouvements contestataires, la population souhaitant une révision de la Constitution de 2016, de la monarchie et le départ du Premier Ministre P. Chan-o-cha. Les mesures sanitaires ont marqué une interruption des manifestations, mais celles-ci reprennent avec la levée de ces mesures. Les élections municipales à Bangkok en mai 2022, où le parti de l’opposition PTP semble le mieux positionné, permettront de jauger la côte de

« popularité » du PP avant les élections législatives prévues début 202315. Le nouveau processus de vote introduit en 2021, conçu pour favoriser la formation de majorité plus solide, favoriserait en principe le maintien d’un nombre important de sièges aux parti traditionnels.

Le climat politique reste tendu. La stabilité politique reste un prérequis pour attirer les investisseurs étrangers et pour garantir un avancement sur les négociations d’accord de libre-échange avec l’Union Européenne.

Un climat des affaires favorable en dépit des mauvais indicateurs de gouvernance

La Thaïlande présente des performances plus faibles que ses voisins aux indicateurs de gouvernance de la Banque Mondiale (stabilité politique, liberté d’expression, corruption). Cependant, la Thaïlande bénéficie d’un climat des affaires assez favorable (21ème au classement Doing Business 2020).

5. CLIMAT ET ENVIRONNEMENT

La Thaïlande se classe 88e au classement de vulnérabilité ND-Gain, soit un niveau de risque physique modéré à élevé. Si le pays semble particulièrement exposé et sensible aux risques climatiques (notamment sur les questions liées au niveau de la mer et à l’accès à l’eau potable), le pays présente des résultats au-dessus de la moyenne mondiale en ce qui concerne ses capacités d’adaptation (principalement au niveau de l’habitat et de l’alimentaire).

Sur la période 2014-2018, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont augmenté de +1,7 % par an en moyenne, soit un rythme légèrement inférieur aux autres pays de la région d’Asie du Sud Est. Dans le cadre des accords de Paris, la Thaïlande s’est engagée à réduire

14Ce parti créé par la junte est soutenu par les urbains, les élites et l’armée), son rival étant le Pheu Thai Party (PTP : soutenu par les ruraux, les ouvriers et les étudiants).

15Elles pourraient néanmoins être avancées à fin 2022.

28 30 32 34 36 38

Evolution du Baht thaïlandais face à l'USD

Sources : Reuters 1 USD = X THB

Dépréciation

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6

de 20 % ses émissions de GES d’ici 2030. A ce stade, le développement des énergies renouvelables fait néanmoins face à deux obstacles importants, à savoir le

manque d’investissement et de technologies, en dépit des incitations fiscales mises en place à cet effet.

D

IRECTION DES

E

TUDES

,

DE L

’E

VALUATION ET DE LA

P

ROSPECTIVE

Baptiste Thornary Responsable Pôle Conjoncture Macroéconomie Risque pays baptiste.thornary@bpifrance.fr

Economie Internationale et Risques Pays

Anne-Sophie Fèvre Afrique de l’Ouest, Afrique australe, CEI & Russie as.fevre@bpifrance.fr Adriana Meyer Amérique Latine, Asie du Sud & Inde, Afrique de l’Est adriana.meyer@bpifrance.fr Victor Lequillerier MENA, Turquie, Chine, ASEAN victor.lequillerier@bpifrance.fr

Global trends, Pays Développés, Conjoncture France

Sabrina El Kasmi Responsable /Global trends, Pays développés, pétrole sabrina.elkasmi@bpifrance.fr Laetitia Morin Macroéconomie France, Europe, conjoncture PME laetitia.morin@bpifrance.fr Thomas Laboureau Macroéconomie France, conjoncture ETI thomas.laboureau@bpifrance.fr

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