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LA PÉDAGOGIE FREINET dans les classes de transition, les classes terminales, les classes de perfectionnement, les classes d'amblyopes, l'enseignement technique

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Academic year: 2022

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LA PEDAGOGIE FRE IN ET dans

les classes · de transition

• les classes terminales

les classes de perfectionnement

les classes d

1

amblyopes

• !/enseignement technique

par

c. Freinet

le point da vue pédagogique

On nous reproche parfois: Vous ne parlez pas assez des classes de transition et des classes terminales ni de tous les enseignements spécialisés pour les- quels les récentes instructions recom- mandent notre pédagogie.

Nous répondons que la pédagogie est une. Les techniques qui sont valables pour les classes de perfectionnement le sont aussi bien pour les classes de transition, pour les classes uniques ou pour les écoles de villes. Mais il faut évidemment pour chacune d'elles une adaptation nécessitée par les aptitudes des élèves, les incidences du milieu, le nombre d'élèves, l'organisation de la classe et de l'école.

Nous nous y sommes longtemps ap- pliqués et nous avons aujourd'hui une abondante littérature qui aide les édu- cateurs dans leur début. Cette adapta- tion se poutsuit d'ailleurs dans nos groupes départementaux par rencontres, visites de classes, expositions, démons- trations, cahiers de roulement, bulletins départementaux et régionaux. L'étude plus spécialisée s'en fait dans nos commissions de travail. Notre commis- sion de classes de perfection-nement en est un modèle& avec son bulletin excessivement nourri, qui est diffusé à plusieurs centaines d'exemplaires.

Un autre modèle serait aussi la commis- sion audiovisuelle avec son travail expérimental par bandes, ses stages et ses éditions.

Notre mouvement reste complexe : il n'est pas centralisé du tout. Ce qui se fait au sommet, par l'Éducateur n'est qu'une sorte de synthèse de l'activité d'un laboratoire pédagogique unique dans le monde, avec ses milliers de chercheurs œuvrant à la base, dans la vie.

Les classes de transition et les classes terminales nous posent cependant, il

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le point de vue pêdngaglque

est vrai, un problème nouveau qu1 mérite une attention spéciale.

Quand les Instructions Ministérielles recommandent notre pédagogie dans les classes de perfectionnement, elles authentifient pour ainsi dire le travail d'avant-garde de camaradas déjà spé- cialisés, qui se sont initiés à Beaumont et dans nos groupes, et qui n'ont rien à changer dans leur comportement, si ce n'est qu'ils travaillent désormais avec plus d'assurance dans une voie déjà débloquée et assurée. Pour les classe!> de transition et terminales, nous souffrons de l'anomalie des directives pédagogiques qui ont précédé l'ins- titution des classes et l'initiation des maîtres.

Jusqu'à présent ne venaient à nous que des camarades qui avaient été sensibilisés de quelque façon à notre pédagogie, qui, à travers l'inertie et

·parfois la malfaisance des méthodes traditionnelles éprouvaient la nécessité de chercher d'autres voies. Et qui cherche trouve, même si c'est labo- rieusement.

Avec les classes de transition, nous nous trouvons devant un fait nouveau : il est des camarades qui font conscien- cieusement mais paisiblement leur clas- se, sans se poser aucun de ces problèmes de rendement, d'adaptation et de for- mation que nous jugeons essentiels.

Ils sont de bons maîtres puisqu'on les a remarqués. L'IP leur dit : vous allez prendre une classe de transition pour laquelle les Instructions Minis- térielles recommandent textes libres, imprimerie, journal, correspondances, fichiers. Il y a alors deux catégories parmi ces maîtres : les uns, sans penser que les Instructions Ministérielles peu- vent demander un changement radical dans la pratique scolaire se contentent d'acheter le matériel recommandé qu'ils s'évertueront à adapter à leur classe.

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Ce sont les plus dangereux pour nous.

Ils nous ignorent et nous ne les connais-

s~ms pas. Ils ne lisent pas nos publica- tions, restent sans liaison avec nos adhérents : ils offriront aux parents et aux Inspecteurs une vague caricature de nos techniques scolarisées au ma- ximum. Ils éviteront l'échec par un recours permanent aux anciennes mé- thodes superficiellement modernisées.

Si de telles pratiques devaient un jour se généraliser, c'en serait fait de notre pédagogie.

Mais il y a heureusement une large proportion de maîtres qui, parachutés en classes de transition, mesurent leur ignorance et leurs responsabilités et essaient de se documenter. Leur pre- mière réaction, c'est de s'adresser à un de nos CélJnarades pour lui faire part des difficultés qu'ils rencontrent .et solliciter une aide technique.

Nous avons vu arriver ainsi récemment à l'Ecole Freinet un de ces camarades : il avait lu très consciencieusement les instructions pour l'emploi du matériel, mais il lui manquait d'avoir vu nos outils en usage dans une classe et il a plus appris chez nous en un après- midi, qu'à la lecture de tous les livres et revues.

Mais surtout ce camarade éprouvait de grandes difficultés pour l'incorpo- ration des diverses techniques à la pratique générale de la classe. Il avait réfléchi à tout ce que nous disons du texte libre, du plan de travail et de son exploitation, des divers fichiers.

Mais il se sentait impuissant à leur donner vie. Il était prêt à abandonner la vieille pédagogie, mais la nouvelle restait encore pour lui une énigme.

Je crois que c'est là le cas de la masse des camarades qui démarrent dans les classes de transition. Ils ont besoin de notre aide pour réussir ; et leur échec sera notre échec.

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Nous invitons donc tous les maîtres des classes de trans1t1on :

- à s'abonner à L'Educateur qui les initiera peu à peu à l'esprit nouveau dont ils doivent se pénétrer;

- à s'inscrire à notre cours par cor- respondance qui les familiarisera, à même leur classe, à une forme nouvelle d'école;

- à prendre contact avec les groupes départementaux afin d'assister aux réu- nions et aux visites de classes qu'ils organisent ;

- à lire nos publications qui les aideront à cette initiation.

Mais nous voudrions aussi que tous nos camarades se mobilisent pour cette initiation. Nous demandons à nos res- ponsables départementaux de se pro- curer les adresses des classes de transition de leur département, de prendre contact avec les responsables, de leur faire parvenir de la documentation, de les initier aux réunions et au besoin même de les vi~iter dans leur classe. . Nous donner des noms pour l'envoi de documents et pour le service du Bulletin de la Commission qui continue à paraître.

Nous devons nous intéresser de même aux classes terminales qu'on met en place et pour lesquelles nôus préparons une série de bandes qui permettront le travail individualisé, particulièrement recommandé dans ces classes.

Et cela repose le délicat problème des stages. Rien d'officiel n'est encore intervenu mais les CEMEA continuent à en organiser et nous demandons à nos camarades de participer à leur réussite.

Les traditionnels, et en tête hélas ! le SNI et l'Ecole Libératrice, voudraient bien démontrer que la pédagogie re- commandée par les I.O. est bien trop

le point de vue pédagogique

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en avant-garde pour être vraiment appliquée dans les classes, qu'elle est trop difficile, qu'il y faut une longue initiation, qu'elle néglige trop les ac- quisitions formelles encore exigées par les parents et par les Inspecteurs, et que les enfants formés à cette pédagogie seront incapables de suivre plus tard dans des classes traditionnelles.

Nous pouvons vous assurer qu'il n'en est rien.

Notre pédagogie est plus simple que la pédagogie traditionnelle. Elle est une pédagogie de bon sens pour laquelle une initiation élémentaire suffirait s'il ne fallait pas au préalable opérer le décrassage de la tenace gangue sco- lastique.

Penser à l'acquisition des connaissances:

Il est exact que les nouveaux venus ont tendance à se lancer dans la for- mation générale et, par réaction aux pratiques qu'ils ont subies, à ne pas faire à l'acquisition des connaissances la place qui lui revient dans le contexte actuel de l'Ecole. Nos bandes vous éviteront ce danger. Ellés permettent le pont entre l'idéal et la pratique, par l'acquisition, à même le milieu, des éléments indispensables à l'écriture, la lecture et le calcul.

Mais ces acquisitions elles-mêmes sont vivifiées et normalisées par nos tech>

niques, ce qui permet à nos élèves de se situer en bonne place dans les compétitions et les examens.

Nous pouvons enfin donner l'assurance, expérimentale, que le passage dans les classes modernes est pour les enfants un gage de réussite dans les classes traditionnelles où ils devront travailler. Et cela ne devrait pas nous étonner. Notre enseignement n'est pas un simple conditionnement mais une formation profonde qui permet aux enfants de se souvenir et de s'exprimer avec intelligence. Et une intelligence

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le pqint de vue pédagogique

bien formée reste, en toutes occas10ns, un sûr élément de succès.

Nous conseillons aux camarades tra- vaillant dans les

classes de transition

de s'orienter le plus vite possible vers la nouvelle forme de classe que nous avons rendue possible par nos bandes enseignantes.

-

Prévoyez, pour le matin, une séance de deux heures environ de travail vivant collect1j avec lecture motivée, texte libre, imprimerie, exploitation sommaire en chas- se aux mots, en grammaire, et· calcul vivant. - Organisez ensuite deux heures de travail libre pour lesquelles fiches et bandes, - surtout les bandes

-

vous se ront d'un grand secours. Nous avons mainte- nant les bandes de base pour le calcul et le français. Nous préparons des bandes de travail pour calcul et sciences. Si vos enfants ont un travail bien préparé dans le cadre du plan de travail, vous aurez assuré l'acquisition suffisante des connaissances.

-

La dernière heure sera employée aux synthèses, aux leçons a posteriori et aux conférences.

Une telle pratique est alors

à

la portée de lou s. Vous réussirez.

Et dites-vous bien que vous n'avez pas le choix.

Les Instructions Ministérielles obser- vent fort justement en préambule que les enfants qui peuplent et peupleront les classes de transition sont exclusive- ment ceux qui ont trop souffert de l'Ecole traditionnelle au point d'en avoir acquis une sorte d'allergie. Et il est un principe de l'allergie que toute pratique qui rappellera celles dont on a eu une véritable indigestion sera d'avance vouée à l'échec. Bon gré

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mal gré, il nous faut déconditionner ces enfants, trouver pout: eux de nouvelles formes de travail et d'intérêt~

et

des fôrmes

qui

ne rappellent pas l'Ecole.

C'est pourquoi les LM. ont recom- mandé nos techniques qui ne sont pas marquées de cette allergie.

On vous livre, comme on nous livre à l'Ecole Freinet, des enfants qui ne veulent plus travailler scolairement, qui sont intellectuellement paralysés dès qu'ils sont devant un devoir à faire ou une leçon à apprendre, et qui réagissent comine ils peuvent pour défendre leur propre intelligence et leur vie.

Avec eux, plus qu'avec des enfants ayant scolairement réussi, vous abordez une tâche impossible, si vous voulez les obliger aux. pratiques qu'ils ne peuvent plus, physiologiquement et nerveusement, tolérer.

Supprimez toutes tâches scolastiques, cherchez des formes de travail nouvelles, qui n'aient pas été dévaluées par

l'Ecole, éliminez devoirs et leçons,

alors vous pourrez faire fond à nou- veau sur leur intelligence - qui est parfois grande - sur leur besoin de création et de travail, et sur leur gentillesse d'autant plus attachante qu'elle n'a pas souvent eu l'occasion de s'extérioriser dans l'ancienne école.

Nous avons recherché et mis au point justement des techniques de travail qui n'ont jamais eu cours à l'Ecole, nous les .vivifions par le travail auto- correctif et l'activité libre que redonnent à ceux qui les pratiquent - éducateurs compris - confiance et dignité.

Non, les Instructions Ministérielles n'ont pas tort. Elles font aux éducateurs une confiance qu'ils doivent aujourd'hui mériter. Nous les y aiderons.

C. F.

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Cette opinion favorable que nous don- nons sur les récentes Instructions Mi- nistérielles ne saurait être en aucun cas interprétée comme une appréciation générale de la réforme, ni comme une acceptation du régime ou du gouvernement qui les ont autorisées sinon suscitées.

Le régime changera, espérons-le, mais ces Instructions demeureront comme

Il! pOint de vue pédagogique

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sont restées, toujours aussi excellentes, les Instructions qui depuis 1923 ont jalonné le progr=ès pédagogique en France. Nul ne s'est jamais demandé sous quel gouvernement elles ont été publiées puisque leur permanence est la marque de leur excellence, par delà les contingences d'une politique qu'il nous appartient à nous de rendre plus favorable à la nouvelle pédagogie.

C. F·

LES CLASSES TERMINALES

Le cycle terminal est institué par le décret du 6 janvier 1959 modifié successivement par les décrets du 14 juin 1962 et du 3 août 1963. Il a pour but d'accueillir les adolescents de 14 à 16 ans qui, ne pouvant accéder à un enseignement conceptuel, tireront un meilleut· profit d'une formation de caractère pratique. L'enseignement ter- minal aura son plein effet à partir de la rentrée 1967. Toutefois, des classes ont été ouvertes dans chaque départe- ment à titre expérimental.

Les classes terminales dénommées 4e et 3° pratiques font suite aux classes de transition et au cycle d'observation pour les élèves âgés de 14 ans qui ne sont pas maintenus ou admis dans un lycée ou un collège.

Ces classes font partie du premier cycle. Les modalités de l'observation et de l'orientation prévues par le cycle d'observation sont étendues à ces classes.

Outre un complément de culture ·gé- nérale, elles ont pour but de donner aux élèves qui seront amenés à !es fréquenter une initiation ·préprofes- sionnelle polyvalente.

Celle-ci a pour objet de développer des aptitudes qui auront leur plein emploi dans la profession. Elle com- portera donc les aspects suivants :

recherche d'aptitudes et éveil de vo- cation;

- information sur les professions ; - préparation gestuelle à un ou plu- sieurs groupes d'activités;

- acquisition d'un bagage général.

C'est dire l'importance considérable que prend le travail manuel dans ces classes. Les activités pratiques occu- peront 17 h par semaine la première année, 19 h la seconde.

De ces travaux pratiques touchant à la technologie, découleront les notions scientifiques et mathématiques et l'uti- lisation des moyens d'expression, fran- çais, dessin, considéré comme langage.

L'enseignement sera ouvert sur le monde, sur le milieu, sur l'actualité.

~tudes en classe d'après des docl!ments~

JOUrnaux, revues, ouvrages, ma1s ausst visite de chantiers, ateliers, adminis- trations, monuments.

Une liaison sera donc recherchée avec la profession.

Une large initiative ·est laissée aux maîtres. Plus de programmes· contrai- gnants.

Plus de découpage heure par heure de la journée, le travail sera souvent conçu en demi-journées.

(Prochain article : Organisâtion pédago- gique des classes terminales; formation pré-professionnelle).

}AEGLY

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