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Quelle science dans les musées ?

HUBERT VAN BLYENBURGH, Ninian

HUBERT VAN BLYENBURGH, Ninian. Quelle science dans les musées ? Information AMS , 1999, no. 63, p. 10-15

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:115771

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Ninion Hubert von Blyenburgh, oncien Directeur de Io Fondolion Ooude Verdon, lousonne, octuellement chorgé de

mis~on ou Déportement des offoires culturelles de Io Ville de Genève.

' Por musées scientifiques, nous entendons ous~

bien les musées de sciences, les musées d'histoire naturelle que n'importe quelle outre institution occueillont des visiteurs autour de thèmes scienti·

fiques.

INFO 63

Quelle science dans les musées?

Oie Fortschrille der technischer Wi~senschoften werfen •1iele neue Frogen ouf. Oies bedingt, neue Vermilllungszentren zwischen dem Publikum und :Jen Vvissenschoften zu schoffen Es stellt sich die Froge, wi-= sich die noturwisse1schoft.1ichen Museen in die- sem Umfeld positionieren müssom. Hoben sie eine wicht19e R.:;fle in der gesellschoft- lichen Oiskussion über die Wissensdioften zu spielen oder mi..ssen sie sich domit be- gnügen, Orle der Bewohrung Lnd d3r lehre zu sein? Wir versu.:hen, diese Frogen zu beonfworten, indem wir den G·ündEn der Schoffung wissenschcftlicrer Museen noch- 9ehen und ihre Rolle festholten, die hnen in der Gesellsc~oft zugetellt wurae.

Il moltipficorsi degli inlerrogoliv· pro\·ocot; doi progressi cella f:;cnoscienzo è a/l'origi- ne di uno nuovo richiesto di spozi di me:iiozione Ira il monda scier.tifico e il gronde pubblico. Come devono posiziona-si i :nusei scientifici rispetto a q.Jesto richiesto2 Hanna un rua/a nef dibollito sociale delle scienze? o si c'evon:; occontenlore di esse- re fuoghi di conservozione e di insegnomento delle scierze? 'li proponiomo di trolto- re quesle domonde esominonoo le 11ofivozioni che sono state alla base della creo- zione dei musei scientifici e de' ruolo che si volevo ossumesse·o nel/.:J socielà

Orgonismes généliquemenl modifiés (OGM). effet de ;erre, énergie nuclé- oire. smog éleclromognéliq 1e, lechnologie de l'inrormcltion, biodiversité el gestion de l'environnement, à l'oJbe du troisième millénoi·e

Io

lechnoscience esl plus que jomois présente dons nos vies quolidiennes. Elle interpelle, ques- tionne, lnquièle el provoque de nombreux débols_ Dons le cos des OGM por exemple,

ils

ont même pris des proportions plonéloires el en Suisse, cha- cun s'en r-0ppelle. c'esl le peuple qui o élé appelé è se proncncer sur l'ulili·

salien de ces nouvelles po.;sibilités de Jronsformolion du morde vivonl. Lo voche folle, le sang conlom né el la dioxine anl for1eme1t contribué à ébran- ler une confiance déjà défaillanle

du

publrc dons les •bienfoilS> de Io science.

Dons le domaine des sciences

de

Io vie, le public 1est plus prêl 6 occepler n'imporle quelle nouvelle opplicollon de Io recherche sdenlilique. De son côlé, la recherche biomédic::ile bouleverse nos conceptions trodilionnelles de Io vie humaine el nous fore~ à repenser, à chacune de ses nouvelles ovon·

cées, les lrmites de ce qui est mcrolemenl occeptotle ov pas. En celle fin de siècle, Io défionce el le sce::itici~rne face 6 Io scierce, !ongtemps synonyme de progrès. ne semblent jamais ::ivoir été aussi grands. Et tout porte à croire que ce sera encore davantage

ls

cos demain.

Curieusement, les musées scienlif igues 1 sont relativemenl absents de ces débats sur les enieux socloLx de Io ~cience. Ils consocr:1nl rarement leur oc- livilè Io plus visible pour le public, c'est-à·clîre les exposilions, à des queslions impliquonl Io science dons sa relolion à Io société. Des exceptions exislent bien sûr, avec des exposilions comme •Vivre ou survivre?• à l'lnslilul ·oyol des sciences naturelles de Belgi:iue :l B11.ixelles,

•6

mil iords d'hommes• ou MlJ- sée de l'Homme à Paris ou l'e~posilion •Ecobgy- ou

Notvro/ History Mu·

seum

de Londres, dons lesquelle~ les conœpteufs orl cherché à rencre visible des liens entre science el société On organisera plus foci emerl dons les mu-

~e sc:ienliliciue> <les conlé1encP.s, r.es rléhots 011 ::les •::nimolioris .;ur !el OIJ rel thèr11e de l'ocluoliré scienlili us, mois à noire connaissance, ouc:un d'en11e

eux n o placé le rapport entre Io science el Io rociété ou œnlre de ses pré- occupations. Lo science qui y esl présenlée esl d'abord une science descrlp- live, une science qui mal en scène des phénomènes chimiques, p~y~iques el biologiques. On y foil surloul de Io sclence pour Io sc1enc~, c~.qu1 dune cer- taine manière corlespond bien à l'image que le monde screnhhque se donne de lui·même, à savoir l'image d'une science lrlomphonte, isolée dans sa Jour d'ivoire el qui ignore les ogilollons du monde qui 1:~n~o~re.. . , Il ne s'ogi· évidemmenl pas de remellre en couse l 1nterer

d

une presenlohon de sovoir5 scienlifiques locluels. Découvrir des phénomènes nolurels el com- prendre les lois qul les régissent reste, bien sûr, indispensable à Io forrnolio_n d'une cuhure scientifique. El les musées 179uv~nl y conlrlb~er ulflem~nl. "7'ot.s

!oui semble indiquer que celle seule m1ss1on n es! pas suff1sonle. Au1ourd hui, Io queslion de la relolion enlre le

pub~ic

et Io scien_ce ne _se pose plus

~ule­

menl en termes de lronsferl de connaissances. mois plulol en lermes

d

rnter-

oclions entre Io science el Io sociêlé. Si le dialogue avec le public semble aujourd'hui diffrcile, c'est parce que le monde scientifique

s'~sl pe~do~!

lrop longlemps solisfoil du rôle de donneur de leçons. Les musees sc1ent1f1ques pourraient utilemenl conlrîbuer à renouer ce diologue, à condilion de repen- ser leurs proliques el leurs objectifs.

De

mulliples indices montrenl qu'il exisle une réelle volon!é d'aller dons ce sens.

Celle volonté exisle loul d'abord dons le milieu des musées sclenllfiques eux·mêmes. En effel, de façon encore confuse, mois avec de plus en plus d'ins stance, beaucoup

de

leurs responsables se demandent si leur~ l_ns~ilu­

lions doivenl prendre en comple la demande sociale pour une méd1ot1on scienllflqve dilférer\le. Le foi! que ECSITP y oil consacré une des sessions de son congrès annuel en

1998

«Building Discussions on Science, Technology ond Sociey lhe role _of 1he Science Cenlers: esl à c:I égard significolif.

Celle onnee, celle preoccupol1on conslltue meme le lheme cenlrol du. con- grès annuel. l'inlerr09olion polionl sur <Sciences Cenlers and Museums rn the nexl millennium: how to susloin our mission?•. D'oulres indices, comme po1 exemple le projel de création d'un musée scienlifique d'un 1Y179 n~uv9?u en Allemagne el qui s'inlilulero •Forums für Wissenschoft und Techn1k , lemo1gnenl d'une prêoccupotion réelle sur le rôle que les musées scienlifiques ont

è

jouer ou cours du siècle à venir.

Lo volonlé de créer une nouvelle forme de dialogue entre Io science et le public est aussi exprimée par Io société el le monde scientifique. En Suisse, par -:x.emple, surloul depuis

Io

vololion sur l'initiative •Pour une meilleure pro- tection génélique•, un mouvement s'est créé ou sein de Io communauté scien·

!ilique pour •omélio1e1 Io communico!lon avec le publio. Une Fondolion, créée par le secrétaire d'Elal à Io science el à Io recherche, Monsieur Chorles Kleiber, cherche à soutenir ce rnouvemenl. Une des premières inilio- live~ de celle Fondation o élé de mondoter un groupe de lrovail pour réfléchir sur

Io f

oçon donl un musée des sciences pourra il jouer un rôle dons le déve- loppement d'une culture scienrifique plus dloyenne.

Mois si le besoin d' me o\llre forme de communication entre le monrle sclenlîfique et le grand public se foil sentir, les musées scientifiques sont ls

2 European C 11/aboiative for Sâence, mdustry and Technology fahibiffons est une assmiotion qui réunit la plufX!rt des musées scientifiques o,uropéens.

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vraiment concernés par ce pobleme ou à l'inverse ne fo~t-ils pas déià ce tra- vail2 Pour répondre à ces l1lerrogations, il esl utile de retouTer à l'histoire de ces institutions. Considér::ms, tout d'abord, les musées d'histoire naturelle et les jardins botaniques. Ils onl é:té réalisés dons le mou·.1emen~ d'essor de Io syslémolique ou XVIII· siècl9, c'est.O·dire ou moment où l'on pre101t con- science de l'exlroordinoire rchesse du monde vivorl el de Io nécessité de Io décrire pour mieux l'appréh~nder. Ainsi, les musées d'h stoire notur-:lle sont, d'abord, des témoins des précccupotions sden i ique3 dominanl:s d'une époque. Une gronde mutot<on ce ces inslilulions E"SI interverue ou momenr où

li

a êlé décidé de les oUl'rir Oj public el d'en foi·e ainsi ce qui est appelé aujourd'hui des musées. Les coleries mises à

Io

dispo~ilion des visileurs n'élaienr·

ou déporl rien d'autre que des réserves ouvertes ou public.

Il

élail·allendu de Io pari de ce dernier qu'il y •lise> les dbjels présent3s avec la même compé- tence que les spécialistes Cj\fi les y avalent placés. Lordre de

b

nature devoil opporoîlre comme une évidence grâce à Io mise e1 scène d'une sêrie d'ob- jets naturels censés foire sens pcr eux·mêmes. Or, ce genre de présenlolian n'éloil accessible qu'à une élire cullivée el déjà sensibilisée à l'intérêl el à l'élude du monde vivanr. AJjaurd'hui, beaucoup ce pràsentations dans les musées d'histoire nofurelle se sont modernisêes el le visi·eur

y

es! davonloge pris en compte. Mois l'héritage polrimonial el inlellectuel dont ces institulions sonl les dépositaires - en porllculiel le folt qu'elles se soient inveslies d'une mission de conservolion - re le~ pousse pas à repenser londomentalemenl leurs ropporls à Io société.

Avec Io créolion du Palais dE Io Décowerfe à Joris en 1937, une noLr velle mulotlon muséogrophicue a lieu. A travers les orésentotlons qu~ les visi·

teurs pouvoienl

y

découvrir, il ne s'agissait plus, comme dons les musées Ira·

dillonnels, de présenter delS obiels et des csouvenirs scienllfiques•, mois de montrer la science en lroin de SE- foire, d'ouvrir les laboratoires ou public el de le foire participer à des ex.périenœs et à des démonsfrolions Inspirées de recherches en cours. Céloil l'époque de Io science lriorrphanle el toute puis·

sanie. de la science qui <résoudra lous les problèmes de l'humonilé>. les espoirs mis en elle élaient immenses et il s'agissait de porloger ce· oplimis·

me el celle ferveur avec le r-ublic. le Po.lois de Io Découverte témoigne ainsi d'un nouveau type de mppcrl qui s'insialle enlre Io science el Io sociélé pen- donl celle périooe !rouble d'en-re-deux·guerres. Les horreur~ commises ou cours de Io Seconde Guerre mondiale onl beoucouo co1lribué à saper celle conf ionce aveugle en la science

L'innovolion pédogogigue ma eure du Palais de Io Découverle o consislé

~ .s~lliciler. une parlicipolion acti~e du pu~l!c. Auiourd'hui encore, l'interac- llvrle conshlue oans lous les musees sc1entrf1ques du monde un principe de référence dons Io façon d'organiser les expositions. Ce ~honds on• explique en gronde partie leur succès. Ion· 11 esl vrai que le p.iblic aime loucher, mani- puler, explorer, êlre actif dons les expositions. Le recours à l'inleraclivilé esl gér1érolemenl juslilié par Io croyance que Io parlicipal;on oclive du public seroil une manière d'optimolise1 l'appropriolion dl! sav·:iir. Bien des éludes rnonlrenl aujourd'hui que les choses ne sont pas si simple.;. Mois une des con·

séque-ices d1J succès indéniable de Io démarche inleroctive es! qu'elle esl de- venue une panacée peu remise en q1JesliGn, voire 1m dogme. Du coup, ur1 certain conformisme règne dons les musées scientifiques, qui finissenl lous par plus ou moins se ressembler.

Il

ne s'ogil bien sûr. pos ici de condamner l'inleroctivlié, mois simplement de consloler que le foi! que cço. rno1che>,

~~

signifi~

pas forcémenl que l'on

fos~e

de

Io ~l~nce

avec le publ'.c.

~e

mon1.e·

re un peu polémique, nous pourrions consrderer

qu~

les musees interactifs sonl d'abord de formidables lerroins de jeu et que le bilan des conno1ssonces transmises esl peut·être plus modeste qu'on ne le croil. • .

Les deux catégories de musêes scientifiques qve nous avons evoquees cl·

dessus sont donc d'abord à com;idérer comme des témoins d'une certaine conceplion de Io science à une époque donnée; Vu

~a.us ~et

angle, il n'y o

pas ce ruplure concepluelle réelle entre les musee_s d hist?!re _nolure'.le el les musées des sciences ou les cscience centers> fv\ême crees o des epoques rrès différentes - pour les premiers, li y o plus d? deux

sl~les

et pour. les seconds 11 y o un peu plus de 60 ans - , ces musees ont Ires peu

c~?~g?

Io conceplio• de leur mission, alors mérne que les

1op~rls ~e l~ .

soc1ele a Io science onl profondémenl évolué. Actualiser les rTI~sees scre~lrfiques _cons1s·

leroil seulement à les rendre un peu plus porleno1res du

~e~ol

.social des sciences, ce qui ne semil qu'une façon de prendre en cons1derohon Io nou·

velle alliance entre science el sociélé.

Mois

c~lle

évolulion des musées scienllflque rencontre encore des obslo·

des ::l'ordre idéologique. Pour beaucoup, y compris des. sci~nliliq_ues,

!o

science reste une oçlivllé suppo~ée neulre el purement ob1echve, reservee aux seuls spécialistes. Selon celle conception élroile, Io communication scienlifique devroH se borner à expliquer les phénom.ènes, que ce soit ~or les médics

à

l'école ou dons les musées, comme si celle communrcohon serai·

suffi s~nle

pour comprendre Io science et ses enieux. Si des problèmes se posent dons le ropporl du publlc à la science, ce serai! uniquemenl porc:

que le public n'a pas bien compris cerloines choses el/ou que les expli·

calions n'étoienl pas ossez claires. Ce roisonnemenl est un peu cauri.

Conlroiremen1· à une idêe encore Ir.ès lorgemenl répondue, il né surfil pas d'expliquer

~e

qu'es/ le génie

gén~l!que,

l'éne gie

nu~léo ire

ou les. ondes électromagnetiques povr que les rehcenœs el les craintes du. public face à ces oppllcolions de Io science disporoissenl. El pourtant, c est d~ cell?

manière que les scienlifiques procèdent encore le plus souvent. Il ~ 091ro1t peul-être de rompre avec le schéma

lrodilio~nel

selon lequel le public

«~eu !

savoir• el les scientifiques cdonnent des

repenses~

el

• expliquent~.

S1 Io

volonté existe réellemenl d'inslourer un dialogue différenl enlre la science et Io sociélé, il ne suflil pas de /ronsme//re un savoir, mais

d'échanger

sur ces implicolions épistémologiques, sociales, économiques, philosophiques

~I

morales. Il s'ogil de mettre Io science en conte1<le el non plus.

~e Io ~o.ns1·

dérer comme un savoir désincarné et sons rapporl avec Io réol11e quohd1en- ne. C'esl pourquoi, les attentes, les convidions el les idées reçues des dif- férents publics dewoienl êlre inlégrés dans loul proiel de comrnunicolion scien1ifiqJe.

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Por le nombre d'individus qu'ils accueillent, par le plaisi< qu'ils peuvent pro- CU1er, les musées scientifiques son- de formidables OJtils de ccmmunication.

Ils sont même lorgemenl pléblscilés par le public. Ils ont d::.inc un rôle à iouer dons l'inslaurolion d'un dialogue différent enlre la science et la société. En effectuonl celte sorte de tournant social, ils ne feraient que témoigner, comme par le passé, de Io place qu'occupe la science dans 1os rnciétés. Mais com- ment y parvenir? Comment créer le cadre nécessaire au développement d'un veritoble dialogue entre les scientifiques et les autres acteurs sociaux? Quels sont les outils qu'il four développer pour cela? Et à quoi ressemblerait une exposition qui feroil une mise en contexte de la science?

A Ioules ces questions,

il

e31 év demment bien diff cile ::le répondre de fa- çon simple et univoque. Des amorces de réponses se dégageront sons doute por la prolique el l'expèrimentolicn.

il

foui poursuivre les recherches qui on!

été entreprises sur ces quesllons et Intégrer leurs résJltols déjà nombreux. Il s'og 1 d'un lravail qui ne peul se bire que sur le long ferme el qui nécessite l'accumulation de nouvelles e;<pertises el de nouveau. SO\ooir-fo1re. les répon·

ses toutes faites dans ce domaine n'existent pas. Lo seL.le chose que nous puiss~ons affir~er sons trop nous tromper c'e~t d'éviter tou· dogmatisme el de favoriser au mieux une relation de proxlmlle entre h~ public, Io science en lroln de se foire et Io société qui produit celle science el l'utilise.

C'est dons cet esprit que nous avons proposé, avec loufe Io modestie requise, •Gènes en cult1Jre:.. Jne expérience de commun col ion scienlifique,

à

l'occasion de Io votation su le génie générique du 7 ju n 1998_ Par celle monifeslolion, réalisée en coilobcrolion avec Francesco Ponese du Labora- toire d'études sociales des sciences de l'Université de Lausanne, nous avons voulu ouvrir la discussion, provoquer des renconhes er nultipller les appro- ches de la génétique. Il ne s'ogiss·::iil donc pos de prendre position en foveur de ou conlre l'initiative, mais de proposer un esp:ice de réflexion, dans lequel rous les points

de

vues pou·1oienl s'exprimer et se confronter. Ainsi, ou cours des trois mois prëcédont le jour de

la

votation ce l'iritiotive, nous avons pu proposer une mo111festolio1 comprenant plusieurs vole~. Le noyau perma- nent de cette manifestation é·oit constitué par une exposition du même nom

à Io Fondation Claude Verdon, s tuée à Lausanne. =11e était accompagnée d'une perite anirnoh9n d'exlroctior d'ADN, organisée dons le cadre de celle exposition, d'une exposition de photographies inlilulée •Autoportrait géné- tique» ou Musée de l'Elysée de lcusonne, d'un cycle de f !ms de fiction à Io Cinémathèque suisse, intitulé •Sciences en fiction>, a nsi oue de débats el de conférences. Un supplément sur le.s en[eux de l'initiative, ·éolisé par l'hebcJo.

modoire •l'Hebdo» avec notre cc·llobOrohon, permellait de s'informer large- ment sur les enjeux de l'iniflolive elle-même

Il ne s'agit pas ici de foire un bilan exhaustif de celle monifeslalion, mais de foire quelques observations en rapport avec les wes généroles que nous avons exprimées dons cet ar·icle. Lo monifestolion <3ènes en culture• a été réalisée dons le contexte d'une vot.:Jtion populaire qui a dechoiré les passions et qui a mobilisé de multiples ocl,;urs sociaux. l'ens.:imbl3 de Io classe poli·

tique, un grand nombre d'ossoc1clions, de fondo1io11s et de sociétés, les mi-

lielix scient if 1ques el médicaux, des enlreprises de la gronde dislributio11 el de l'ogrootirne~loi1e se sont mobilisés à celte occosion el on1 e pritné leu1s points de vues. Tous ces avis ont élé lorgemenr relayés par les 1ournoux, les radios el les télévîsions qui, à !eur tour, ont apporté leurs conlribulions au

dé·

bot. Ce déferlement médiatique a eu ou moins deux conséquences sur l'impact que pcuvoi1 avoir noire manifestation. Premièrement, il a contribué, comme des sor.doges l'ont montré, ô provoquer un désintérêt du public pour une ques·

lion difficile et qui, pour èlre comprise dans Ioule sa comple ité, demandait de lournir un effort de compréhension imporlont à tous ceux qui s'y 1nléres·

soient réellemenl. Deuxièmement, ce déferlemenl a empêché que l'originalité de la démarche que nous proposions soit clairement perçue. En l'absence,

à celle épcque, d'une notoriété suffisante de

Io

Fondation Claude Verdon, on comprend pourquoi le succès de noire monifestolion o surraul élé un succès d'estime. l'enseignement que nous relirons de celle expérience est que

Io

communication sur des questions scientifiques, comme celle qui nous inléressoit ici, s'accommode mal du contexte polémique d'une votation popu·

laire. Four foire le travail de mise en contexte de Io science, que nous avons évoqué dors cet article, il fout, ou contraire, p<:!WOir se déconnecler de l'événe- menrie et travailler sur la durée. Pour cela, il fout disposer de lieux qui soient cloiremenl identifiés par le public comme des lieux consacrés ou débat social des se ences et qui ont su inslourer un rapport de conf ionce avec lui. C0nlrl·

buer efficacement

o

l'élaboration d'une véritable culture scientifique populaire ne peul s'ewlsoger que si ces condllions élémentaires son! réunies.

Si le succès public de Io monilestotion .. Gènes en cultu1e• n'a pas été à Io hou;eur de Ioules nos espèronces, les réactions des personnes qui on! por·

ticipé à l'une ou l'outre des oclivilés proposées onl sauvent été très positives. En multiplient les approches de la génétique, t.Génes en culture• a contribue

à mieux Foire prendre conscience de Io complexité des enjeux el de l'im·

possibilité 6 régler définifivemenl celte question pc.ir un simple •oui• ou •non•

glissé dons une urne. A un niveau plus général, elle o contribué à !aire pren·

dre conscience

o

tous les acteurs sociaux, impliqués dons le débat social des sciences, ce

Io

nécess'ité de mieux prendre en comple Io demande pour un dialogue différent enlre Io science el Io cité.

il

s'ogil mointenonl

de

mettre en

place une véritable poll!ique de communication scientifique, de profession·

nalise1 celle oclivilé, de l'instllulionnoliser el de lui donner des moyens d'exis- ter. C'est seulement ainsi qu'il deviendra possible de donner une existence concrète ou débat en1re Io science el la société el d'y associer pleinement le grand public. Et dons ce processus, même si les solutions ne sont pos évi· denles a priori, les musêes scienllfiques ont certainement un rôle central à

jouer.

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