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Submitted on 14 Nov 2008
Fonctionnement de peuplements en semis direct
associant du blé tendre d’hiver (Triticum aestivum L.) à différentes plantes de couverture en climat tempéré
Matthieu Carof
To cite this version:
Matthieu Carof. Fonctionnement de peuplements en semis direct associant du blé tendre d’hiver
(Triticum aestivum L.) à différentes plantes de couverture en climat tempéré. domain_other. INAPG
(AgroParisTech), 2006. Français. �NNT : 2006INAP0016�. �tel-00338817�
Institut National Agronomique Paris–Grignon Ecole doctorale ABIES
UMR Agronomie INRA/INA P–G
THESE
Présentée pour l’obtention du titre de
DOCTEUR DE L’INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE PARIS–GRIGNON par
Matthieu CAROF
Ingénieur de l’Institut National Agronomique Paris–Grignon
Fonctionnement de peuplements en semis direct associant du blé tendre d’hiver ( Triticum aestivum L.)
à différentes plantes de couverture en climat tempéré
Soutenue publiquement le 17 octobre 2006 devant le jury composé de :
Denis ANGERS Chercheur Agriculture Agroalimentaire (Canada) Rapporteur
« Je ne sais pourquoi je trouve du charme à regarder un champ inculte. Cela représente le possible. »
Victor Hugo. Philosophie prose.
« …ce que vous dites là est parfaitement vrai, et parfaitement faux, comme tout au monde. »
Alfred de Musset. Lorenzaccio.
AVANT-PROPOS
Ce travail est signé de mon nom mais il est le fruit de diverses collaborations. En premier lieu, j’ai beaucoup de plaisir à remercier mes encadrants, Jean Roger-Estrade et Stéphane de Tourdonnet, qui m’ont accompagné pendant trois ans avec leur confiance, leur complémentarité, leur disponibilité, leur enthousiasme et leurs idées pour que cette thèse puisse être menée à bien.
Exigeant mais toujours chaleureux, chacun m’a entraîné plus loin dans la réflexion et dans la rigueur ; avec humour et patience, ils ont su amoindrir certains de mes nombreux défauts et renforcer certaines de mes rares qualités. Ce travail est marqué de leur empreinte : j’en retire un profond respect et une grande fierté.
Thierry Doré a toute ma considération et mon admiration. Directeur de l’unité où cette thèse s’est déroulée, je le remercie d’abord pour son accueil ; il m’a ensuite toujours soutenu, orienté et aidé lorsque j’ai fait appel à lui. Ses pertinents conseils dans la relecture de ce document m’ont assisté pour construire une argumentation la plus rigoureuse possible.
Claire Chenu, Isabelle Cousin, Christian Feller et Vincent Hallaire ont accepté d’être les membres de mon comité de pilotage. Par leurs critiques et nos discussions, ils ont largement participé aux réflexions autour de mes travaux ; je leur en suis très reconnaissant. Deux personnes ont eu un rôle clé dans la concrétisation de ce travail. Yves Coquet m’a patiemment expliqué le principe de l’infiltrométrie, ce qui fut déterminant. Avec une grande pédagogie, Louis-Marie Bresson m’a transmis ses connaissances sur les mesures de porosité de blocs de terre imprégnée de résine. Pour ces mesures, je n’oublie pas la forte implication de Vincent Hallaire sous le costume de responsable de l’atelier de lames minces de l’UMR SAS INRA/AgroCampus Rennes ; je lui adresse encore mes plus sincères remerciements.
J’ai aussi beaucoup apprécié les échanges scientifiques avec Marie-Odile Bancal, Pablo Cruz, Jacques Gasquez, François Lecompte et Hervé Sinoquet.
Les données expérimentales acquises pour la réalisation de cette thèse sont l’aboutissement du
travail de plusieurs personnes. Avant tout, je souhaite exprimer toute ma gratitude à Dominique
Le Floch pour son soutien, sa motivation, ses connaissances techniques et son humeur bretonne ;
il fut un maillon essentiel au déroulement de cette thèse. J’exprime toute ma sympathie aux autres
membres de l’équipe technique qui sont intervenus dans ce projet, particulièrement Mathieu
Yannick Bénard n’a pas compté son temps pour participer à mon travail. Sans son intervention, les mesures de porosité sur les blocs de terre imprégnée de résine seraient encore un doux rêve dans mon cerveau de doctorant. Je remercie Daniel Boitez et Hervé Gaillard pour la réalisation de certaines mesures sur les échantillons de sol. J’adresse aussi mes remerciements à Florence Lafouge pour les quelques milliers de dosage d’azote total qu’elle a effectués et à Olivier Maury pour son aide dans l’utilisation du logiciel ImageJ.
Merci aux autres collègues et doctorants de l’UMR Agronomie INRA/INA P–G. Je tiens à remercier spécifiquement Marie-Hélène Jeuffroy qui est intervenue à quelques reprises pour me conseiller et guider certaines de mes décisions. Jean-François Fourbet et David Makowski m’ont éclairé de leurs connaissances en statistique ; je les en remercie. Merci à Alain Bône, fournisseur officiel de l’unité en articles scientifiques ! Merci aussi à Joëlle Brun pour toutes les démarches administratives. Stéphanie Pineau, dont l’un des rôles dans l’unité est le suivi des doctorants, a toute mon amitié : au-delà de son efficacité, sa gentillesse et sa bonne humeur ont été plus d’une fois un rempart contre le désappointement. Pour les raisons qu’elle sait, son courage aujourd’hui est pour moi une source d’admiration et une leçon de vie.
Je souhaite remercier mes collègues et amis, Cédric Naud et Céline Pelosi, pour leur soutien constant et leur sympathie. Merci à Cédric pour ses explications sur les écart-types ; merci à Céline pour ses cours sur les vers de terre qui intéressent tant de personnes à travers le monde !
Je me souviens avec plaisir des foisonnantes discussions échangées avec Lorène Prost. J’ai aussi beaucoup apprécié de partager un bureau avec Aurélie Vocanson puis Walid Sadok.
Denis Angers et Alain Capillon ont accepté d’être les rapporteurs de ce document ; Harry Ozier-Lafontaine, Guy Richard, Jean Roger-Estrade et Stéphane de Tourdonnet ont bien voulu faire partie du jury. J’en suis honoré et je les remercie de l’intérêt qu’ils ont porté à mon travail et du temps qu’ils y ont consacré.
Merci à ma famille de son soutien et de ses encouragements, surtout pendant les périodes les plus difficiles de cette thèse. Je tiens à remercier en particulier mon père, Sylvain Carof, pour sa relecture consciencieuse de ce document malgré son emploi du temps très chargé. Merci aussi à mon oncle, Alain Sibiril, pour ses corrections sur le résumé en anglais de ce travail.
Je profite de cette thèse pour remercier ceux qui, dans mon parcours professionnel et
académique, m’ont conduit jusqu’ici : Jean-Marc Guiavarc’h, Sylvain Carof et Yannick Lautrou.
Table des matières
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE ... 9
CHAPITRE I – ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE ET PROBLEMATIQUE... 15
1. Effets du semis direct sur les composantes du milieu cultivé ... 15
1.1. Effets du semis direct sur la composante biologique ...16
1.2. Effets du semis direct sur la composante chimique...17
1.3. Effets du semis direct sur la composante physique ...18
2. Associer une plante de couverture à une culture de vente... 22
2.1. Interactions entre espèces...23
2.2. Productivité des cultures associées ...24
3. Combiner le semis direct et l’association de cultures... 25
4. Problématique de la thèse... 30
CHAPITRE II – EFFETS DE DIFFERENTES PLANTES DE COUVERTURE SUR LE RENDEMENT DU BLE ET SUR SES COMPOSANTES ... 35
1. Introduction ... 37
2. Materials and Methods ... 39
2.1. Site description ...39
2.2. Experimental design ...39
2.3. Management practices ...39
2.4. Data collection and calculation ...41
2.5. Statistical analysis ...41
3. Results and Discussion ... 43
3.1. Wheat grain yield ...43
3.2. Yield components ...45
4. Conclusion... 49
CHAPITRE III – COMPETITION OU FACILITATION POUR L’AZOTE ET LA LUMIERE ENTRE LE BLE ET LES PLANTES DE COUVERTURE ... 51
1. Introduction ... 53
2. Materials and Methods ... 54
Table des matières
3.4. Above-ground biomass and NNI: indicators of competition or facilitation for light
and N...65
4. Conclusion... 69
5. Résultat complémentaire : la teneur en azote total des résidus de culture ... 69
CHAPITRE IV – STRUCTURE ET PROPRIETES HYDRIQUES D’UN SOL EN SEMIS DIRECT AVEC DIFFERENTES PLANTES DE COUVERTURE ... 73
1. Introduction ... 75
2. Materials and Methods ... 77
2.1. Site description ...77
2.2. Experimental design ...77
2.3. Measurements and calculation of K ...77
2.4. Calculation of mean effective pore size radius ...78
2.5. Image analysis of pore space ...78
2.6. Statistical analysis ...79
3. Results ... 81
3.1. Hydraulic conductivity...81
3.2. Functional porosity ...83
3.3. Pore space description ...83
4. Discussion ... 86
5. Résultat complémentaire : la rétention de l’eau ... 88
DISCUSSION GENERALE ET PERSPECTIVES ... 91
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 101
ANNEXES ... 115
Introduction générale
Introduction générale
Pour nourrir une population mondiale en constante augmentation, il faut accroître sans cesse la production agricole. Cet objectif peut être atteint par l’augmentation des surfaces en production et/ou par l’augmentation de la productivité des systèmes de culture. Cette dernière solution a été mise en œuvre en Europe de manière spectaculaire, tout spécialement après la seconde guerre mondiale. Cependant, cette intensification des systèmes de culture européens s’est accompagnée d’un certain nombre d’effets néfastes sur l’environnement qui ont conduit à une forte remise en cause du modèle agricole occidental (Boiffin et al., 2001). Il faut donc proposer de nouveaux systèmes de culture pour répondre à ces attentes, souvent contradictoires, sur la productivité agricole, le respect de l’environnement et la rentabilité économique. Dans ce contexte, un des rôles de la recherche agronomique est de fournir des bases scientifiques pour concevoir ces systèmes de culture. C’est dans ce cadre que se situe ce travail de thèse sur les systèmes de culture en semis direct sous couvert végétal (SCV).
Les premiers SCV sont américains. Aux Etats-Unis, les années 1930 sont marquées par une crise économique et agricole majeure. Dans les Grandes Plaines, une mauvaise gestion agricole du sol, i.e. un travail du sol profond et répété, concomitante à des épisodes de sécheresse entraîne des pertes de terres cultivées par érosion éolienne, le Dust Bowl. Dès 1935, les pouvoirs publics prennent conscience de certains effets néfastes du labour et déclarent que l’érosion est une menace nationale (Masutti, 2004). Le gouvernement établit alors le Soil Conservation Act, instaure le Soil Conservation Service 1 au sein de l’United States Department of Agriculture (USDA) et met en place des mesures de conservation du sol (Masutti, 2004). Parmi les solutions proposées émerge une technique culturale qui consiste à travailler le sol superficiellement pour y maintenir des résidus de récolte pendant la période d’interculture. Les fondements de l’agriculture de conservation sont établis : un travail minimal du sol et sa couverture permanente par un paillis végétal (Derpsch, 2001). Dans les années 1960, la diffusion de l’herbicide total Paraquat et la construction de semoirs adaptés accélèrent l’essor de l’agriculture de conservation (Capillon &
Séguy, 2002). En 2000, plus de 35 % de la sole nationale est cultivée selon les principes de cette agriculture (Magleby, 2002).
L’expérience nord-américaine s’étend hors des frontières du pays. La technique élaborée aux
Introduction générale
Labour
‡Travail
superficiel Semis direct
zAucune
(pailles exportées, etc.)
Résidus de culture
(pailles, etc.)
Les résidus de culture assurent la couverture du sol
Culture intermédiaire La culture intermédiaire est détruite
avant le semis de la culture de vente
Plante de couverture non détruite
(implique une association de cultures)
Pendant son cycle, la culture de vente est associée à la plante de couverture
z
Le travail du sol en semis direct se réduit à celui réalisé par les éléments semeurs.
‡