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Ostraca grecs inédits de Strasbourg. Recherches sur la taxation dans l'Égypte romaine

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(1)

Ostraca grecs inédits de Strasbourg.

Recherches sur la taxation dans l'Égypte romaine

Fascicule I

Dissertation originale présentée sous la direction du Professeur Alain MARTIN

Paul HEILPORN en vue de l'obtention du titre de

Docteur en Philosophie et Lettres (Philologie classique)

Année académique 1995-1996

(2)

Freres humains, qui aprés nous vivez, N'ayez les cueurs contre nous endurcis...

En songeant à U. Wilcken, à J. G. Tait

et à mes autres prédécesseurs en ostraca.

À mes parents,

pour tant de patience et de présence.

(3)

Remerciements

Promoteur et initiateur de cette thèse, Monsieur Martin ne fut jamais avare d'aide ou de conseils, ni surtout d'encouragements chaleureux, particulièrement au cours des derniers mois. Je voudrais lui exprimer ici toute ma gratitude pour m'avoir soutenu, avec philosophie, à travers les retards et le déchaînement des éléments.

Monsieur Gascou m'a à de multiples reprises témoigné de sa confiance, en me permettant d'entreprendre, avec la plus grande liberté, ce travail sur les ostraca grecs inédits de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, puis en m'invitant à prendre une part active aux cours de papyrologie de son Université. Qu'il en soit chaleureusement remercié.

À Monsieur Bingen, pour son aide comme pour ses encouragements réguliers, toute ma reconnaissance, mais aussi l'expression de mon respect pour tant de rigueur et de méthode, tant d'idées à glaner dans ses publications, à commencer — vu le sujet de ce travail — par les O. Elkab.

M. Nachtergael fut le premier à me faire lire un papyrus, sinon un ostracon; pour cela et pour le soutien qu'il n'a jamais manqué de me donner, je ne pouvais manquer l'occasion de le remercier encore.

Toute ma gratitude va également à Mmes Labrique et Broze, pour leur amicale assistance, particulièrement importante dans les passages où j'avais à utiliser les sources en langue égyptienne. Je dois bien plus encore à la première d'entre elles: de m'avoir emmené, il y a plus d'un an maintenant, à la découverte de l'Égypte.

Ce n'est pas sans émotion que je voudrais évoquer ici la mémoire du Prof.

Quaegebeur, qui m'avait enseigné mes quelques rudiments de démotique et avec qui j'avais espéré collaborer pour les ostraca bilingues publiés ici. Le destin en a malheureusement voulu autrement.

Lorsque je l'ai tardivement sollicité, M. Devauchelle a accepté, avec une amabilité et une disponibilité sans faille, de m'aider à déchiffrer les notes démotiques

(4)

que présentent quelques-uns des textes publiés ici; je voudrais souligner à quel point son aide m'a été précieuse, déterminante même pour la compréhension de plusieurs d'entre eux, comme l'important n° 52.

Je tiens à exprimer toute ma gratitude à MM. Coles et Poethke qui ont tous deux bien voulu effectuer un certain nombre de vérifications pour moi à l'Ashmolean Museum et au musée de Berlin.

C'est un devoir, mais plus encore un plaisir pour moi que de remercier les responsables de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg, et tout particulièrement M. Allioux, qui, pendant plusieurs années, m'a régulièrement accueilli avec la plus grande gentillesse, m'offrant toutes les facilités possibles pour travailler sur mes chers tessons. C'est également à la Bibliothèque et à son personnel que je dois une bonne partie des photographies reproduites ici.

Les responsables d'autres collections m'ont accueilli, toujours avec amabilité, et je ne puis que les remercier, ainsi que leur personnel. Je songe tout particulièrement à Mmes Easson et Knox au Royal Ontario Museum et Whitehouse à l'Ashmolean Museum.

Le Fonds National de la Recherche Scientifique et l'Université Libre de Bruxelles m'ont accordé successivement plusieurs bourses et mandats qui m'ont permis d'arriver au bout de ce travail de longue haleine: que les responsables de ces deux institutions acceptent ici toute ma gratitude.

Enfin, j'ai pu bénéficier, au cours d'une dernière semaine, du soutien d'une équipe formidable, qui a porté cet ouvrage à bout de bras. Alors, merci à Nathalie, Sylvie, Caroline, Bénédicte, Maru⁄ska, Anne, Alexandre, Alexis, Frédéric et Jean- Pierre...

Merci aussi à tous ceux qui m'ont aidé, encouragé, soutenu au cours de ces cinq années de joie et de peine...

Merci encore à Chris, parce que cela fait des mois qu'elle est près de moi, même lorsqu'elle est loin...

Et merci enfin à l'autre Christine et à Lucien, pour tant d'années à me supporter, dans tous les sens du terme.

(5)

Table des matières

Remerciements iii-iv

Table des matières v-xi

Introduction générale p. 1-24

I. Le sujet p. 1-3

II. Les ostraca de Strasbourg; les liens avec d’autres collections p. 4-7 III. Archives, dossiers et ordonnancement du recueil p. 7-15

A. Présentation traditionnelle des corpus d’ostraca p. 7 B. Le mode de transmission: des ensembles réunis

par les receveurs…? p. 8

C. … ou par les contribuables? p. 10

D. Des lots d’ostraca relatifs à un même contribuable p. 12 E. Les conditions d’emploi du terme «archives» p. 13

IV. Le sytème de taxation p. 15

A. Remarque préliminaire p. 15

B. Les départements du fisc p. 16

C. L’objet imposé p. 16

D. Le type de revenus p. 18

V. Un bref aperçu de l’organisation de la perception à Thèbes p. 19

VI. Conventions d’édition p. 21

A. La Verschleifung (résorption)—emploi de l’apparat critique p. 21

B. Liste des sigles p. 23

Chap. I. Les divisions administratives de Thèbes p. 25-74

I. Les limites des données archéologiques p. 25

II. La topographie de la Thèbes ptolémaïque p. 29

III. Les différentes laËrai de l’époque romaine p. 31 IV. Les relations entre NÒtow, l’ÉVfi∞on et NÒtow ka‹ L€c p. 38 A. Prãktorew érgur€k«n NÒtou ka‹ ÉVfiÆou p. 38

B. Abôs presbÊterow fils de Petosiris p. 39

(Tableau I: Les textes publiés au nom d’Abôs

(6)

presbÊterow fils de Petosiris) p. 40

C. Les fils de Psentkerèbis p. 44

(Tableau II: textes relatifs à la famille de Psentkerèbis) p. 46

D. NÒtow et NÒtow ka‹ L€c p. 51

V. L’ÉVfi∞on p. 54

A. Les localisations proposées p. 54

B. L’ÉVfi∞on, district de Thèbes p. 55

C. Une Ipj / âAfiw sur la rive gauche p. 57

D. Quelques cas difficiles p. 58

(Tableau III: reçus émis pour l’ÉVfi∞on) P. 59

E. L’armée romaine à l’ÉVfi∞on p. 67

VI. Propositions pour la localisation des autres districts p. 69

A. NÒtow et NÒtow (ka‹) L€c p. 69

B. Les liens entre Kharax et les Agorai p. 70

C. Xãraj p. 71

D. ÉAgora€ p. 73

Chap. II. Les ostraca de l’Ôphièon. Introduction et exploitation p. 75-99

I. Préliminaires p. 75

II. Trois dossiers p. 76

A. Dossier de Paponès fils de Pamônthès p. 76

B. Dossier des Petekhespokhratès fils de Tithoès p. 78 C. Dossier de Psenamounis fils de Psenkhônsis et de Tsonesontis p. 81 III. La capitation (laograf€a, p3 ‹h‡d n ‘p.t «l’argent de la tête») p. 83 A. Le principal impôt capitaire en Égypte p. 83

(Tableau récapitulatif des montants) p. 86

B. Les montants dans la région thébaine p. 88

1. Thèbes p. 88

2. L’Hermonthite p. 92

3. Une hypothèse de recherche p. 94

IV. Les balaneutikã p. 96

A. Le balaneutikÒn / flhn.t3 s.t-ijwn p. 96

B. Le balaneutikÒn / ‹hd (n) s.t-ijwn p. 98

Chap III. Les ostraca de l’ÉVfi∞on. les textes p. 100-146

I. Dossier de Paponès fils de Pamônthès p. 100

1. P. Reinach II, 131: reçu pour l’impôt des digues p. 100

(7)

2. O. Stras. Inv. Gr. 1525: reçu pour la capitation p. 102 3. O. Stras. Inv. Gr. 1363: reçu pour la capitation p. 103 4. O. Stras. Inv. Gr. 1177: reçu pour l’impôt des digues p. 104 5. O. Stras. Inv. Gr. 1503: reçu pour l’impôt des digues p. 105 6. O. Stras. Inv. Gr. 1360: reçu pour l’impôt des digues p. 106 II. Dossier des Petekhespokhratès fils de Tithoès p. 108 7. O. Stras. Inv. Gr. 1278: reçu pour l’impôt des digues p. 108 8. O. Stras. Inv. Gr. 1362: reçu pour l’impôt des digues et

celui des bains p. 111

9. O. Stras. Inv. Gr. 1290: reçu pour l’impôt des bains p. 113 10. O. Stras. Inv. Gr. 1914: reçu pour la capitation et

l’impôt des bains p. 115

11. O. Stras. Inv. Gr. 1169: reçu pour le µerisµÚw

énakexvrhkÒtvn p. 117

12. P.S.I. VIII, 993: reçu pour la capitation p. 119 13. O. Stras. Inv. Gr. 1694: reçu pour le balaneutikÒn p.121 III. Dossier de Psenamounis fils de Psenkhônsis et de Tsonesontis p. 123

14. O. Stras. Inv. Gr. 1631: reçu pour plusieurs impôts de police p. 123 15. O. Stras. Inv. Gr. 1646: reçu pour l’impôt des digues p. 124 16. O. Stras. Inv. Gr. 1256: reçu pour l’impôt des bains p. 127

17. P.S.I. III, 264: reçu de blé p. 128

18. O. Stras. Inv. Gr. 1450: reçu pour les impôts des digues

et des bains p. 130

19. O. Stras. Inv. Gr. 1458: reçu pour la capitation et l’impôt

des bains p. 131

20. P.S.I. III, 265: reçu de blé p. 134

20bis. Annexe: P.S.I. III, 270: reçu de blé p. 135

IV. Deux ostraca isolés p. 137

21. O. Stras. Inv. Gr. 1859: reçu pour la contribution aux

opérations de la ferme p. 137

Excursus: l’emploi de êllh pour introduire un second paiement p. 139 22. O. Stras. Inv. Gr. 1409 + S.B. XVI, 12765 (P.S.I.

VIII, 996): reçu de paille p. 144

Chap IV. Les archives de Psaïs fils de Senphthoumôntès

et textes apparentés. Introduction et exploitation p. 147-180

I. Identification et composition des archives p. 147

A. Pièces en mauvais état et hypothèses convergentes p. 147

(8)

B. Onomastique et autres critères d’unité p. 147

C. Archives ou dossier p. 148

D. Contenu des textes p. 150

II. De quelques impôts en particulier p. 151

A. L’étalement des impôts de l’an 20 d’Hadrien p. 151

B. La kunhg‹w dork≈`(nvn?) p. 155

Tableau p. 156

C. Les contributions destinées à couvrir les déficits de la ferme p. 163

1. État de la question p. 163

2. Plusieurs contributions par an? p. 164

Tableau p. 164

3. Les montants, indices d’unité? p. 170

4. Un seul impôt? p. 172

5. Nature de l’impôt p. 173

Tableau récapitulatif des archives de Psaïs, fils de

Senphthoumônthès p. 175

Chap V. Les archives de Psaïs: les textes p. 181-223 23. O. Stras. Inv. Gr. 1375: reçu pour la contribution aux vigies p. 181 24. O. Stras. Inv. Gr. 1714: reçu pour les impôts des digues et des bains p. 182 25. O. Stras. Inv. Gr. 1468: reçu pour la capitation et l’impôt des bains p. 183 26. O. Stras. Inv. Gr. 1118: reçu pour la capitation et l’impôt des bains p. 185 27. O. Stras. Inv. Gr. 1674: reçu pour la contribution aux vigies p. 186 28. O. Stras. Inv. Gr. 1354: reçu pour la capitation et l’impôt des bains p. 187 29. O. Stras. Inv. Gr. 1108: reçu pour la contribution (pour les

impôts) de ceux qui sont en fuite p. 190

30. O. Stras. Inv. Gr. 1213: reçu pour les impôts des digues et des bains p. 191

31. P.S.I. VIII, 997: reçu de blé p. 192

32. O. Stras. Inv. Gr. 1200: reçu pour l’impôt des digues et une

kunhg‹w dork≈`(nvn?) p. 195

33. O. Stras. Inv. Gr. 1269: reçu de blé p. 196

Tableau p. 198

34. P. Sorb. I, 66: reçu d’argent p. 201

35. O. Stras. Inv. Gr. 1353: reçu de paille p. 204

36. O. Stras. Inv. Gr. 1351: reçu pour la contribution à l’impôt des

marchandises p. 206

37. P.S.I. III, 271: reçu pour diverses contributions p. 208 38. O. Stras. Inv. Gr. 1651: reçu pour la contribution des disparus p. 209

(9)

39. O. Stras. Inv. Gr. 1274: reçu la contribution pour les bains de la

métropole p. 211

40. O. Stras. Inv. Gr. 1849: reçu de blé p. 212

41. O. Stras. Inv. Gr. 1166: reçu pour la contribution couvrant les

déficits de la ferme p. 214

42. O. Stras. Inv. Gr. 1216: reçu pour une contribution p. 215 43. O. Stras. Inv. Gr. 1079: reçu pour la contribution couvrant les

déficits de la ferme p. 217

44. O. Stras. Inv. Gr. 1505: reçu de blé p. 218

45. O. Stras. Inv. Gr. 1387: reçu de blé p. 220

46. O. Stras. Inv. Gr. 1344: texte de nature incertaine, concernant

du blé (?) p. 221

47. Annexe: S.B. XVIII, 14030: reçu pour le xvµatikÒn p. 222 Chap VI. Les archives des Khabonkhônsis, et textes

apparentés. Introduction et exploitation p. 224-296

I. Identification et composition des archives p. 224

A. Note préliminaire p. 224

B. Onomastique p. 225

C. Composition de famille p. 228

D. Archives ou dossier?—Répartition des ostraca p. 232

- Ostraca de Strasbourg p. 233

- Ostraca de Toronto p. 234

- Ostracon Reinach (Sorbonne) p. 235

- Ostraca de la Bodléenne; O. Ont. Mus. I, 33 (n°85-87) p. 236

- O. Leid. dém. 324 (n°88) p. 236

- Les limites à notre définition des archives p. 237 Tableau récapitulatif des textes relatifs à la famille des

Khabonkhônsis p. 238

II. Démotique et clergé p. 246

A. Le démotique dans l’Égypte romaine p. 246

B. Les derniers ostraca démotiques p. 247

C. Les ostraca bilingues du IIes. p. 251

D. Des archives bilingues p. 256

E. Démotique et individus, à Thèbes, au IIe s. p. 258

F. Résumés démotiques et archives p. 259

G. Un milieu privilégié pour le démotique? p. 260

H. Un premier prêtre: Teôs fils de Hôros p. 262

(10)

I. Une famille de prêtres p. 262

III. Nature des textes p. 266

A. Les reçus de blé p. 266

- Formulaire p. 266

- Date de paiement p. 267

- Contribuables et intermédiaires p. 268

- Les montants perçus, indicateurs d'une certaine richesse? p. 274 - Remarques sur les signataires des années 160-200 (?) p. 279

B. Reçu pour un t°low taf∞w (n° 84) p. 286

- Nature des t°lh taf∞w p. 287

- Rapports avec le t°low t«n nekrotãfvn et l’argent /

la taxe du chef de la nécropole p. 289

C. Les autres reçus p. 292

D. D’autres textes p. 295

Chap VII. Les archives des Khabonkhônsis. Les textes p. 297-380

48. O. Ont. Mus. Inv n° 906.8.147: reçu de blé p. 297

49. O. Ont. Mus. I, 43: reçu de blé p. 302

50. O. Stras. Inv. Gr. 1094: reçu de blé p. 303

51. O. Stras. Inv. Gr. 1235 + 1626: reçu de blé p. 304 52. O. Stras. Inv. DG. 86 + Inv. Gr. 1565 + 1577 + 1129: reçu de blé p. 306

53. P. Reinach II, 141: reçu de blé p. 309

54. O. Stras. Inv. Gr. 1430: reçu de blé p. 311

55. O. Stras. Inv. Gr. 1484 + 1878: reçu de blé p. 314

Tableau p. 315

56. O. Stras. Inv. Gr. 1858: reçu de blé p. 320

57. O. Ont. Mus. Inv. 906.8.204 (O. Ont. Mus. I, 45): reçu de blé p. 321

58. O. Ont. Mus. II, 191: reçu de blé p. 323

59. O. Stras. Inv. Gr. 1471: reçu de blé p. 324

60. O. Ont. Mus. II, 192: reçu de blé p. 330

61. O. Ont. Mus. II, 193: reçu de blé p. 331

62. O. Stras. Inv. Gr. 1317: reçu de blé p. 332

63. O. Stras. Inv. Gr. 1123 + 1824: reçu de paille p. 333 64. O. Stras. Inv. Gr. 1423 + 1842: reçu de blé p. 337

65. O. Ont. Mus. II, 196: reçu de blé p. 339

66. O. Stras. Inv. Gr. 1146: reçu de blé p. 341

67. O. Stras. Inv. Gr. 1752: reçu de blé p. 342

68. O. Stras. Inv. Gr. 1171 + 1578: reçu de blé p. 343

(11)

69. O. Stras. Inv. Gr. 1622: reçu d’orge ou de fourrage? p. 346

70. O. Ont. Mus. II, 195: reçu de blé p. 350

71. O. Stras. Inv. Gr. 1105: reçu de blé p. 352

72. O. Stras. Inv. DG. 92 + Gr. 1876: reçu de blé p. 353

73. O. Ont. Mus. I, 55: reçu de blé p. 354

74. O. Stras. Inv. Gr. 1638: reçu de blé p. 356

75. O. Stras. Inv. Gr. 1397: reçu de blé p. 357

76. O. Stras. Inv. Gr. 1347: reçu de blé p. 358

77. O. Ont. Mus. I, 57: reçu de blé p. 359

78. O. Ont. Mus. Inv. 906.8.256 p. 360

79. O. Stras. Inv. Gr. 1520: reçu de paille p. 361

80. O. Ont. Mus. II, 212 + 213: reçu de blé p. 362

81. O. Theb. D. 221 (p.54-55) p. 363

82. O. Ont. Mus. Inv. 906.8.161 (A+B): compte d’intérêts (?) p. 365 83. O. Stras. Inv. Gr. 1220: document concernant les affaires

privées de la famille p. 369

84. O. Stras. Inv. Gr. 1830: reçu relatif à la momie de Hôros p. 372 85. O. Bodl. II, 1109 : reçu pour l’aurum coronarium p. 373 86. O. Ont. Mus. I, 33: reçu pour l’aurum coronarium p. 375

87. O. Theb. 73: reçu d’impôts capitaires p. 376

88. O. Leid. dém. 324: cession de jours liturgiques p. 378

Bilan et perspectives p. 381-386

Annexe: Les prãktorew érgurik«n de Thèbes p. 387-458

Liste alphabétique p. 387

Tableau par année et par district hors texte,

p. a-k

Indices p. 459-479

Bibliographie p. 480-497

Légende des planches I-II hors texte, p. l

Planches pl. I-XLIII

Plan de la région thébaine pl. I

Plan de Karnak pl. II

Ostraca pl. III-XLIII

(12)

I. Le sujet

De banals tessons de poterie: tel est, avec le papyrus, l’un des matériaux que les habitants d’Égypte ont le plus utilisé pour écrire, à l'époque gréco-romaine.1 Cette pra- tique était alors sans doute répandue dans tout l'Orient méditerranéen: quelques pièces, retrouvées récemment à Alexandrie,2 à Chypre,3 en Israël4 ou à Babylone,5 en témoignent. Le succès de ce matériel est sans conteste dû au fait qu'il était facile à se procurer et était bon marché, à la différence du papyrus. Son aspect, souvent peu soigné, et sa faible maniabilité — il pouvait difficilement être transporté en masse — en restreignait le plus souvent l'emploi à des textes courts6 et d'intérêt mineur: il s'agit en majorité de reçus d'impôts, mais des tessons ont également été utilisés pour noter des lettres, des listes, des comptes, voire des textes littéraires en milieu scolaire.7

Si les premiers ostraca furent retrouvés à Éléphantine dès les années 1820,8 les découvertes les plus nombreuses se produisirent à Thèbes de 18809 à 191010 environ. La plupart des collections européennes, y compris celle de Strasbourg,11 furent constituées

1 Sur les origines de l'emploi des tessons, cf. O. Wilcken I, p. 3-6 (en Grèce, notamment dans l'Athènes classique); O. Mattha, p. 1, citant des ostraca remontant au Haut-Empire.

2 Cf. notamment A. ŁUKASZEWICZ, Nouveaux textes documentaires ... (1984) p.

879-884; Zb. BORKOWSKI, Deux ostraca grecs ... (1990) p. 153-157, 2 fig.

3 Cf. Zb. BORKOWSKI—A. ŁAJTAR, Medicament Label ... (1993) p. 19-23 et pl. 1.

4 Cf. par exemple les O. Masada.

5 Cf. S. M. SHERWIN-WHITE, A Greek Ostrakon ... (1982) p. 51-55 et pl. IIa.

6 Pour quelques exceptions, cf. W. CLARYSSE—P. J. SIJPESTEIJN, A Military Roster ... (1988) p. 71-96 (réédition d'O. Amst. 8), notamment p. 74.

7 Cf. par exemple O. Claud. I, où ces différentes catégories sont représentées;

pour les ostraca littéraires, cf. P. MERTENS, Les ostraca littéraires ... (1975/1976) p. 397- 409.

8 Cf. O. Wilcken I, p. 20. Environ 700 ostraca de Syène/Éléphantine sont publiés à ce jour, bien moins que pour Thèbes; cependant, les inédits de cette provenance sont encore très nombreux, notamment au Louvre ou à Berlin.

9 Cf. A. H. SAYCE, Jewish Tax-Gatherers ... (1890) p. 400; O. Wilcken I, p. 21-22.

10 D'importants lots sont achetés à Thèbes en 1910 pour les bibliothèques de Stras- bourg et de Florence; il semble que le marché, pour ce type de matériel, se soit ensuite tari.

11 Cf. ci-dessous, p. 4-5.

(13)

à cette époque: elles comprennent donc essentiellement des ostraca provenant de ces deux villes, qui constituent l'essentiel du matériel publié.12 Les 89 textes publiés ici, tous d'époque romaine, n'échappent pas à cette règle: ils proviennent tous de Thèbes même.

Les divisions administratives de cette ville à l'époque romaine, mal connues jusqu'à présent malgré leurs nombreuses attestations, feront l'objet d'un premier chapitre, qui m'a paru trop volumineux pour être intégré dans la présente introduction générale.13

Quelles sont les spécificités des ostraca thébains? En premier lieu, le support, à cause duquel ces documents sont souvent conservés et publiés séparément des papyrus;

il permet de définir assez facilement le matériel au sein duquel il faut chercher les parallèles directs à nos textes. La seconde caractéristique se situe sur le plan du contenu:

pour Thèbes — et notamment dans le présent recueil —, il s'agit essentiellement de reçus d'impôts, délivrés par les collecteurs aux contribuables: or, ce type de documents n'occupe pas une place aussi privilégiée dans les textes conservés sur papyrus et d'autres sites, comme le Mons Claudianus ou Douch, ont livré des tessons couverts de textes de nature très différente. Cependant, la principale spécificité des ostraca thébains, et plus généralement de Haute-Égypte, réside plutôt dans leur provenance, qui n'est partagée que par de trop rares papyrus:14 les particularismes locaux, tant du point de vue de l'onomastique que des formulaires, en font incontestablement un domaine particulier.

Néanmoins, les méthodes à utiliser pour exploiter ces textes sont celles de la papyrologie, comme le montreront, je l'espère, les pages qui suivent — s'il en est encore besoin.

Le présent ouvrage est avant tout une édition: établir de manière aussi précise que possible le texte d'ostraca qui n'avaient pas encore été déchiffrés a été mon objectif premier. Ceci ne se conçoit bien entendu pas sans exploitation de leur contenu: vu la nature des documents, le système de taxation mis en place par le pouvoir romain en Égypte s'est tout naturellement retrouvé au coeur de mes recherches. Les synthèses qui lui ont été consacrées — les oeuvres magistrales d'U. Wilcken en 1899 et de Sh. L.

Wallace en 193815 — ont certes vieilli et leur renouvellement serait souhaitable, mais le

12 En particulier les O. Wilcken II, O. Stras. et O. Bodl.

13 Pour une présentation d'ensemble de Thèbes et de sa région, cf. le tout récent Hundred-Gated Thebes. Acts of a Colloquium on Thebes and the Theban Area in the Graeco-Roman Period = Pap. Lugd.-Bat. 27 (Leiden, 1995), en particulier l'article de K.

VANDORPE, City of Many a Gate, Harbour of Many a Rebel. Historical and Topographical Outline of Greco-Roman Thebes, op. cit., p. 203-239.

14 Pour une liste des papyrus thébains d'époque romaine, cf. W. CLARYSSE, Theban Personal Names ... (1984) p. 25-26.

15 O. Wilcken I; Sh. L. WALLACE, Taxation in Egypt from Augustus to Diocletian (Princeton, 1938).

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présent ouvrage n'a pas ce but: je me limiterai à la discussion de certains impôts, mentionnés dans les textes publiés ici et pour lesquels je crois pouvoir amener quelque élément neuf. En revanche, il m'a semblé intéressant de tenter d'autres approches, no- tamment en mettant l'accent sur ce que ces modestes reçus nous apprennent des contri- buables concernés: cet aspect a souvent été négligé par les études consacrées aux reçus thébains, lesquelles se concentraient en général sur la taxation et la perception.

Une moitié environ des ostraca grecs de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg était restée jusqu'à présent inédite et même pratiquement inexploitée: mon premier travail fut d'inventorier les documents appartenant à cette partie de la collection. Au sein de celle-ci, il a fallu faire un choix pour la présente publication: j'ai retenu trois dossiers cohérents. Le premier se compose des ostraca relatifs à l'ÉVfi∞on, district jusqu'à présent peu connu de la métropole thébaine; les deux autres constituent les restes d'archives de contribuables, comme on le lira plus bas.16 Les documents de ces trois ensembles sont présentés séparément les uns des autres, pour des raisons qui seront expliquées ci-dessous; au sein de chaque chapitre, le classement des textes est, sauf exception, chronologique.

D'autres collections, achetées à la même époque que celle de Strasbourg, con- tiennent des ostraca appartenant aux trois dossiers évoqués ci-dessus. Il m'a semblé indispensable d'intégrer ces parallèles dans le présent recueil, pour offrir au lecteur une vue complète des ensembles étudiés; ceci se justifiait aussi par les corrections qui pouvaient assez souvent être proposées aux textes, tels qu'ils avaient été établis par leurs éditeurs. Même si je tenais à ce que ce travail reste avant tout une publication d'ostraca de Strasbourg, deux éléments m'ont amené à reprendre ici, par exception, un document inédit du Royal Ontario Museum de Toronto, retrouvé par chance dans la collection démotique de ce musée (n° 82): d'une part, il s'agit d'une pièce importante pour l'étude du troisième dossier; d'autre part, l'essentiel de cette collection — du côté grec, du moins — a déjà été publié, de sorte que cet ostracon n'aurait pu être intégré dans un autre corpus. Par contre, d'autres ostraca au nom des contribuables étudiés ici attendent peut-être encore d'être découverts dans des collections majoritairement ou totalement inédites, parmi les quelque 2000 ostraca démotiques de Strasbourg, par exemple: les limites de temps qui m'étaient imparties et les contraintes matérielles qu'implique ce genre de recherches ne m'ont pas permis de les découvrir; leur publication au sein d'une édition d'ostraca grecs de Strasbourg aurait d'ailleurs plus difficilement pu se justifier.

16 Le lecteur trouvera une présentation plus complète de chacun de ces dossiers en tête des chapitres qui leur sont consacrés.

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II. Les ostraca de Strasbourg; les liens avec d'autres collections Les ostraca grecs de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg furent acquis sous le régime allemand, dans des circonstances assez mal connues; si la décision de créer une collection papyrologique fut prise en 1898, les premières pièces semblent avoir été achetées à titre individuel par W. Spiegelberg dès 1896.17 L'ensemble dut s'agrandir peu à peu, pour s'élever à plus de 1000 tessons lorsque son étude fut confiée au papyrologue berlinois P. Viereck. Celui-ci séjourne plusieurs semaines dans la capitale de l'Alsace au cours de l'été 1910 et a encore l'occasion d'y revenir brièvement avant que n'éclate la première guerre mondiale: son corpus ne paraîtra cependant, en raison des vicissitudes du temps, qu'en 1923.18 Il contient l'essentiel de la première moitié de la collection (Inv. Gr. 1-1013), ainsi que l'Inv. Gr. 1062 (O. Stras.

776) et six pièces portant des numéros d'inventaire inclus entre Gr. 1789 et Gr. 1837, qui furent par la suite réattribués: entre-temps, le nombre d'ostraca grecs conservés à Strasbourg avait en effet presque doublé.

Les textes publiés ici appartiennent tous à cette seconde partie de la collection, presque entièrement inédite. Il existe pour celle-ci un inventaire manuscrit,19 qui commence au n° Gr. 1063; il ne donne cependant, le plus souvent, que des renseignements d'ordre physique (dimensions, parfois couleur ou forme de l'ostracon), jamais d'indication sur le contenu des textes. Les circonstances d'achat n'y sont précisées que pour quelques groupes bien définis.20 Parmi ceux-ci, un premier lot mérite d'être signalé: pour les Inv. Gr. 1789-1839, l'inventaire porte l'indication "Kauf Reitzenstein? Elephantine?", qui s'avère erronée: ces ostraca semblent de provenance

17 Cf. P. HEILPORN, Les ostraca grecs ... (1994) p. 236-237.

18 P. VIERECK, Griechische und griechisch-demotische Ostraka der Universitäts- und Landesbibliothek zu Strassburg im Elsass (Berlin, 1923).

19 Plutôt que Journal d'Entrée, comme je l'appelais dans l'article cité ci-dessus, n.

17.

20 Outre ceux mentionnés ci-dessus: Inv. Gr. 1728-1749 et 1756-1763 (achetés par R. Reitzenstein à Éléphantine en 1911); Inv. Gr. 1750 (acquis par la Wissenschaftliche Gesellschaft de Strasbourg en 1910 — même indication sur les boîtes où sont conservés les Inv. Gr. 1017-1056; 1058-1062); Inv. Gr. 1764-1788 (achetés par W. Spiegelberg à Luxor en 1911; provenance: rive gauche thébaine); Inv. Gr. 1880-1881 (donnés par A. Wiedemann, achetés respectivement à Éléphantine, en 1902, et en un lieu non précisé, en 1908). — Les Inv. Gr. 1891-1923 sont des pièces antérieurement rangées parmi les ostraca démotiques, la plupart acquises par L. Borchardt à Luxor, en 1910. La plupart des Inv. Gr. 1582-1617 portent au verso d'anciens numéros d'inventaire au crayon, ce qui est une caractéristique des achats antérieurs à 1910: vu leur état, souvent désespéré, il s'agit sans doute de pièces que l'on n'avait pas jugé nécessaire d'inventorier dans un premier temps.

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thébaine. La plupart de ces pièces sont liées à d'autres documents appartenant à la première moitié de la collection et publiés par P. Viereck: j'ai émis ailleurs l'hypothèse qu'elles représentent le contenu d'une boîte acquise avant 1910 mais dont l'inventaire ne fut établi qu'à la suite des nouveaux achats;21 il faut cependant noter que deux ostraca publiés ici, étroitement liés aux achats de 1910-1911, se sont apparemment glissés dans ce lot, dont l'unité ne peut donc être considérée comme assurée.22

Pour cinq autres tessons, il est précisé qu'ils furent acquis par L. Borchardt à Luxor, en 1910;23 or, cet achat est l'un des plus importants tant pour la collection d'ostraca démotiques que pour celle des ostraca coptes.24 Il me paraît dès lors probable que l'essentiel de la seconde partie de la collection d'ostraca grecs ait été acheté en même temps; quelques rapprochements entre les ostraca pour lesquels l'inventaire manuscrit omet toute indication et ceux qui ont certainement été acquis par L. Borchardt en 1910 semblent confirmer ce fait.25

Cet ensemble, qui aurait donc compté 700 ou 800 tessons portant du grec, n'est pas homogène: les ostraca appartenant aux archives de Psaïs fils de Senphthoumônthès, publiées ici sous les n° 23 à 47, doivent provenir d'une même trouvaille;26 pourtant ils sont dispersés au sein de cette partie de la collection, entre les numéros d'inventaire Gr.

1079 (= n° 43) et 1849 (= n° 40); de même, les documents des archives des Khabonkhônsis (n° 48-88) sont répartis entre les Inv. Gr. 1094 (= n° 50) et 1878 (+ Gr.

1484 = n° 55). D'autres lots peuvent être distingués au sein des pièces achetées par L.

Borchardt en 1910: ils semblent tous avoir été mélangés les uns aux autres. Était-ce le cas dès l'Antiquité, ou cette confusion est-elle moderne, conséquence d'un brassage dans le commerce des objets anciens, d'un manque de soin lors du transport des tessons vers l'Europe ou lors de l'inventoriage à Strasbourg?

Un premier élément de réponse est fourni par la date des textes concernés: parmi les ostraca qui ont probablement été acquis par L. Borchardt, se trouvent aussi bien des reçus du IIIe s. av. J.-Chr. que d'autres du VII/VIIIe s. de notre ère — ce qui rend peu probable qu'ils proviennent d'une seule et même trouvaille. D'autre part, l'étude de plu- sieurs lots identifiés au sein de cet ensemble a révélé les rapports étroits qui unissent les

21 P. HEILPORN, Les ostraca grecs ... (1994) p. 239.

22 Inv. Gr. 1824 (+ Gr. 1123 = n° 63); 1830 (= n° 84). Cf. Chap. VI, I, D,

23 Inv. Gr. 1447 et 1751-1754.

24 Inv. K. 197-523; 569-571, sur 624 numéros; Inv. D. 843-1538 (sauf D. 1387 et 1521) sur 2037 numéros (chiffre provisoire, ne tenant pas compte des ostraca démotiques retrouvés au cours des dernières années dans la collection grecque).

25 Cf. Chap. VI, I, D,.

26 Pour la notion d'archives appliquée aux ostraca et sur la façon dont ces ostraca nous sont parvenus, cf. ci-dessous, Introd., III, E.

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pièces achetées en 1910 avec celles figurant dans trois autres collections: celles du Royal Ontario Museum de Toronto — et quelques autres ostraca acquis en même temps par J. G. Milne et aujourd'hui dispersés —, de la Biblioteca Medicea Laurenziana de Florence et de l'Institut de Papyrologie de la Sorbonne à Paris. Or, ce ne sont pas les mêmes dossiers qui sont partagés entre ces collections, comme le montreront les quelques remarques qui suivent.

Les ostraca de Toronto furent acquis à Thèbes, en 1906 par C. T. Currelly, alors directeur du Royal Ontario Museum, et par J. G. Milne. Le premier reçut au nom de son institution une moitié des tessons, dont la plupart des ostraca grecs d'époque romaine;

une autre partie, dont l'essentiel des textes ptolémaïques, fut donnée par J. G. Milne à la Bodleian Library d'Oxford, mais le savant anglais dispersa également un certain nombre de pièces au sein de ce qui était alors l'empire britannique: c'est ainsi que quelques-uns de ses ostraca ont abouti à Sydney,27 Manchester,28 Wassington (Lancashire),29 probablement Belfast30 ainsi peut-être que Cambridge31 ou Dublin.32 Malgré les 4 ans qui séparent cet achat de celui réalisé par L. Borchardt pour la collection de Strasbourg, les deux ensembles présentent plusieurs points communs, comme de nombreux ostraca des archives des Khabonkhônsis33 ou d'Inarôs et Talôs, enfants d'Inarôs fils de Hôros;34 par contre, les documents relatifs à Psaïs fils de Senphthoumônthès ou à l'ÉVfi∞on, nombreux à Strasbourg, ne semblent pas représentés dans l'ensemble acheté en 1906 par C. T. Currelly et J. G. Milne.

La collection de Florence n'est encore que partiellement publiée et je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de me rendre sur place pour en consulter les inédits;

aussi ne puis-je tirer que des conclusions provisoires sur sa composition. Elle semble intimement liée à l'ensemble acquis par L. Borchardt,35 ce qui est normal, puisqu'elle fut

27 O. Theb. 32 etc. Cf. B.L. II, 1, 35-38.

28 O. Theb. 112; 145, cf. B.L. II, 1, 39 et 42.

29 O. Theb. 83, cf. B.L. II, 1, 37.

30 Cf. O. Minor D 12 (probablement Teôs fils de Hôros, cf. Chap. VI, II, C et H);

13 (Tèionkhônsis fils de Sakhomneus, cf. la note à O. Ont. Mus. II, 198); 14 (probablement Inarôs fils d'Inarôs et sa soeur Talôs, cf. notamment Death and Taxes n°

163 et Chap. VI, II, C, n. 110 ).

31 Cf. notamment O. Cambr. 68, appartenant aux archives d'Inarôs, fils d'Inarôs, et de sa soeur Talôs.

32 Petit ensemble inédit, conservé à l'University College Dublin, dont je prépare la publication en collaboration avec M. Br. McGing; cf. notamment p. 294, n. 334.

33 Cf. Chap. VI, I, D.

34 Cf. Chap. VI, II, C, n. 110; notamment O. Stras. Inv. Gr. 1652; 1671; 1676.

35 Cf. notamment le n° 22, où est proposé un raccord entre O. Stras. Inv. Gr. 1409 et le P.S.I. VIII, 996 (= S.B. XVI, 12765).

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également acquise en février 1910, à Luxor, par E. Pistelli. Plusieurs textes repris ici dans le dossier de l'ÉVfi∞on37 et dans les archives de Psaïs fils de Senphthoumônthès38 sont aujourd'hui à Florence;39 par contre, aucun des ostraca publiés dans les P.S.I. ne concerne la famille des Khabonkhônsis ou Inarôs et Talôs.

Trois ostraca repris dans le présent corpus appartiennent à la petite collection laissée par Th. Reinach à l'Institut de Papyrologie de la Sorbonne: ce sont les n° 1; 34;

53, appartenant à trois dossiers différents. Aucune indication ne subsiste cependant sur la date où ils furent acquis — vraisemblablement vers 1910, d'après les parallèles offerts par les ostraca de Strasbourg. D'autres pièces de la collection Reinach doivent avoir été acquises plus tôt, puisqu'elles se rapprochent de documents appartenant à la première partie de la collection alsacienne.40

Les différences entre les collections de Toronto et de Florence apportent peut- être une nouvelle indication: les ostraca acquis par L. Borchardt en 1910, qui mêlent des pièces liées à l'une ou à l'autre des deux collections, ont d'autant moins de chance de provenir d'une seule et même trouvaille que les différents dossiers ne sont pas répartis de manière semblable entre les trois collections. Comme on le lira ci-dessous, il est plus probable que les différentes archives (ou dossiers) de contribuables aient été trouvées séparément et n'aient été mélangées que sur le marché des antiquités, voire lors de leur transfert en Europe.

III. Archives, dossiers et ordonnancement du recueil

A. Présentation traditionnnelle des corpus d'ostraca

La plupart des ostraca grecs de la région thébaine, comme ceux de Syène/Éléphantine, ont été publiés dans des corpus liés à une collection particulière.

Pour le classement, les éditeurs ont le plus souvent adopté comme premières distinctions une séparation entre reçus d'époque ptolémaïque et d'époque romaine, puis entre impôts payés en argent et en nature;41 lorsqu'il y avait lieu, ils ont séparé les textes

36 Cf. R. PINTAUDI—P. J. SIJPESTEIJN, Tre ostraka copti ... (1990) p. 97, n. 1.

37 N° 12; 17; 20-20bis; 22.

38 N° 31; 37.

39 Cf. aussi les quelques reçus au nom de Psenamounis fils de Psaïs petit-fils de Khesphmoïs: P.S.I. III, 272-274 (147), desquels il faut rapprocher O. Stras. Inv. Gr.

1078(?); 1446; 1466; 1715.

40 Cf. par exemple P. Reinach II, 128-129; 135; 137.

41 Ainsi les O. Ont. Mus. I-II, qui ne contiennent pratiquement que des textes de la région thébaine (les Memnonia n'y sont pas encore distingués de Thèbes).

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de provenances différentes;42 beaucoup ont en outre classé les documents par impôt concerné.43 En dernier ressort, l'ordre chronologique a bien entendu toujours été retenu.

Comme je l'ai déjà signalé, j'ai opté, pour le présent recueil, pour une présentation différente, où les textes sont regroupés en dossiers cohérents, centrés principalement sur les contribuables. Pour justifier cela, il me faut établir dès à présent un point de méthode: la possibilité que des ostraca aient constitué les archives de contribuables.

B. Le mode de transmission: des ensembles réunis par les receveurs ...?

Nous ne bénéficions le plus souvent d'aucune indication sur le contexte archéo- logique où ces ostraca, aujourd'hui conservés dans des musées européens ou autres, ont été retrouvés à Thèbes. Ont-ils été découverts dans les ruines des maisons de contri- buables ou dans celles des bureaux de receveurs ou d'intermédiaires non officiels?

Cl. Préaux est celle qui a le plus clairement opté pour la seconde hypothèse, à la suite d'U. Wilcken notamment:44 les ostraca, retrouvés en monceaux, "se groupent plus souvent sous les noms de receveurs, de banquiers ou de sitologues que sous les noms des contribuables"; les textes concernant ceux-ci n'auraient constitué que des sous- ensembles des archives détenues par les receveurs ou les agents intermédiaires.

Pour justifier son point de vue, Cl. Préaux évoquait un fait et plusieurs impressions. Le point qui me paraît acquis est l'existence de nombreuses paires d'ostraca émis le même jour par un même receveur et adressés à des contribuables différents; ceci peut s'expliquer si les contribuables sont apparentés ou agissent l'un pour l'autre,45 mais aussi s'ils sont voisins et que le receveur les a rencontrés l'un après l'autre au cours de sa collecte.46 D'autre part, Cl. Préaux signalait plusieurs cas de numéros d'inventaire

42 Ainsi les O. Wilcken II et O. Leid.; dans les O. Bodl. II, la répartition par sites passe après celle par impôts. — Dans les O. Stras., P. Viereck a réparti les ostraca par formulaire, ce qui aboutit à un résultat grosso modo similaire, mais à une présentation plus complexe, voire confuse.

43 Ainsi des O. Theb., O. Brooklyn Wilbour, O. Bodl. II, O. Cair. GPW et autres O.

Ashm. Shelton.

44 Cf. O. Wilcken I, p. 26; Cl. PRÉAUX, Sur les ostraca grecs ... (1956) p. 103-106;

la citation est empruntée à la p. 105.

45 Parmi les quelques exemples cités par Cl. Préaux (p. 104), remarquons que les O. Bodl. II, 1377-1378 concernent un même Phthouminis fils de Dioskouridès, intermédiaire dans l'un, contribuable dans l'autre. Cf. les n° 57-58 (père et fils) ou les O.

Elkab 81-82 (deux frères; les deux ostraca se joignent).

46 Sur les circuits que les receveurs étaient obligés de faire pour collecter les impôts, cf. notamment A. E. HANSON, Topographical Arrangement of Tax Documents

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voisins attribués à des ostraca de même date et de même nature, émis donc par les mêmes receveurs; il faudrait, pour en tirer argument dans le problème qui nous intéresse, que cet inventaire reflète l'état de la collection à son acquisition. Tel ne me semble pas être le cas: pour commencer, il est frappant de constater que tous les raccords effectués avant la publication des ostraca de la Bodléenne l'ont été entre des numéros d'inventaire contigus;47 il est peu probable qu'aucun de ces ostraca fragmentaires n'ait vu ses pièces séparées par les vicissitudes des fouilles clandestines ou du voyage vers l'Europe et bien plus réaliste de supposer que ce fait témoigne de ce que, comme ailleurs,48 l'inventaire n'a été réalisé qu'après que quelqu'un avait travaillé, plus ou moins longtemps, sur les ostraca. Or, cette collection est essentiellement basée sur les acquisitions d'A. H. Sayce et, dans une moindre mesure, celles de J. G. Milne, qui ont déjà été évoquées plus haut. D'après la correspondance relative à la collection, ... (1994) p. 210-218 (notamment p. 210, pour la bibliographie relative à cette question).

Il paraît très peu probable que les habitants de Thèbes aient été des contribuables plus disciplinés que ceux du Fayoum, au point de dispenser les receveurs de toute visite à domicile.

47 Ainsi O. Bodl. I, 23 (Inv. 386 + 387); II, 943 (Inv. 411 + 412); 2256 (Inv. 571 + 572) etc.; ceci est également vrai lorsqu'il y a trois fragments: cf. par exemple O. Bodl.

II, 2166 (Inv. 1897 + 1898 + 1899); 1689 (Inv. 2079 + 2080 + 2081). Cf. K. A. WORP, Konkordanz ... (1991) p. 105-118.

48 Dans certaines parties de la première moitié de la collection, il est sûr qu'avant de recevoir leur numéro d'inventaire, les ostraca ont fait l'objet d'un premier classement, assez sommaire, par type et par date: ainsi les reçus de prãktorew érgurik«n O.

Stras. 208-239 portent les numéros d'inventaire Gr. 600; 383; 599 (tous trois de l'an 14 d'Hadrien); 603; 314; 602; 601 (an 15); 604; 299 (an 16); 204; 605; 392; 606 (an 17);

608; 609; 607 (an 18); 610 (an 19); 612 (an 20); 613 (an 21); 461 (an 22); 685 (nom d'Hadrien et date en lacune); 237 (an 8 d'Antonin); 619 (an 9); 622; 623 (an 10); 621 (an 10? selon l'éditeur); 626; 624 (an 11); 625 (an 12); 627 (an 13); 631 (an 21); 633 (an 23 de Marc-Aurèle). Les premiers ostraca de cet ensemble concernent le plus souvent un seul et même contribuable (Epônukhos alias Apathès), mais ceci est dû au fait que cet homme occupe une place prépondérante parmi les reçus de cette époque conservés à Strasbourg; il n'apparaît plus dans la seconde partie de la liste présentée ci-dessus. En outre, le même phénomène de classement grossier par type et par date, qui a incontesta- blement pu tromper Cl. Préaux, se remarque, quoique de manière moins nette, pour les reçus de blé (Inv. Gr. 524-569, répartis plus ou moins régulièrement parmi les O. Stras.

334-416). Certaines des pièces concernées portent encore la trace d'un premier état d'inventaire, dont l'ordre semble totalement différent (numéros écrits au verso, le plus souvent au crayon; ils sont utilisés dans les premières publications relatives à la collection: cf. P. HEILPORN, Les ostraca grecs ... [1994] p. 237, n. 12-13): ceci confirme que les numéros d'inventaire actuels doivent être le fruit d'un premier classement par type et par date.

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dont j'ai pu consulter une transcription à Oxford, les ostraca d'A. H. Sayce ne furent confiés à la Bodléenne qu'en 1915, alors que le savant anglais avait commencé à en acheter dès l'hiver 1881/1882,49 en avait publié un certain nombre50 et avait invité U.

Wilcken, notamment, à les étudier. Le témoignage de ce dernier prouve que les ostraca d'A. H. Sayce n'avaient pas encore été inventoriés en 1895;51 il semble même qu'ils ne l'aient été qu'à leur entrée à la Bodléenne: il me paraît dès lors douteux que les numéros d'inventaire des ostraca de cette collection puissent constituer un indice fiable pour déterminer quelles sont les pièces qui ont été retrouvées ensemble.

C. ... ou par les contribuables?

Les autres éléments invoqués par Cl. Préaux étaient la facilité avec laquelle les enfants de Luxor ou Karnak fournissaient de nombreux ostraca aux voyageurs de la fin du siècle passé — comme s'ils avaient mis la main sur un ou plusieurs tas de poteries — et les monceaux découverts à Karanis, Edfou et Pselkis, dans des fouilles systématiques.

Or, ce sont les résultats de telles recherches qui sont le mieux à même de nous renseigner sur les détenteurs des ostraca dans l'Antiquité, d'autant que la collaboration entre archéologues et papyrologues n'a cessé de se renforcer: elle nous offre aujourd'hui des résultats particulièrement fiables. Deux types de contextes se révèlent à travers eux pour la découverte d'ostraca. D'une part, nombre de tessons ont abouti dans des dépotoirs, en s'y mélangeant et s'y dispersant plus ou moins, comme au Mons Claudianus;52 cependant, il faut noter que les textes qui ont été retrouvés sur ce site ne sont pas des reçus d'impôts. D'autre part, une publication comme les O. Elkab, agencée selon les lieux de découverte, montre que la plupart des ostraca retrouvés au sein d'une même maison ne concernent qu'une ou deux familles de contribuables;53 or il s'agit ici de documents de même nature que ceux de Thèbes.

Qui plus est, nous connaissons désormais d'autres cas où des ostraca étaient groupés par contribuable: il en est ainsi de 59 reçus découverts dans une tombe à Tebtynis,54 de bien des tessons retrouvés à Karanis;55 quant aux ostraca d'Edfou, pour lesquels nous n'avons guère de renseignements d'ordre archéologique, ils se concentrent

49 Cf. notamment A. H. SAYCE, Jewish Tax-Gatherers ... (1890) p. 400.

50 Cf. la liste des quelques publications d'A. H. Sayce en O. Wilcken I, p. 57.

51 Cf. O. Wilcken I, p. 52.

52 Cf. O. Claud. I, p. 16-21.

53 Cf. O. Elkab, p. 27-28; 58-60; 75-79 etc.

54 Cf. O. Tebt. Pad. 1-59 et p. vii; 1-3 pour la description de la découverte.

55 Cf. notamment P. VAN MINNEN, A Closer Look ... (1992) p. 169-171; ID., House-to-House Enquiries ... (1994) p. 227-251.

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autour de quelques familles. Plus près encore de Thèbes, les ostraca provenant des fouilles américaines de Medinet Habou n'ont encore été que très partiellement publiés;

pour la plupart de ceux qui ont été édités, le lieu de découverte a en outre été perdu;

cependant, on relève parmi eux un ensemble assez important de reçus au nom d'un Pasèmis fils de Pamônthès et petit-fils de Mesoèris ou d'autres membres de sa famille, à l'époque d'Auguste et de Tibère; or la plupart d'entre eux, pour lesquels une indication de provenance a été par chance conservée, ont été découverts dans une même zone de fouilles ("find-spot R 8").58 À Thèbes même, un petit ensemble relatif à une même famille et composé d'ostraca démotiques et grecs a récemment été découvert dans les ruines d'une maison, à l'intérieur de l'enceinte du sanctuaire de Mout; il n'est cependant pas encore entièrement publié.59

Sur le terrain, il paraît donc clair aujourd'hui que les reçus d'impôts sur ostraca sont le plus souvent retrouvés groupés par contribuable ou par famille, non par receveur.

Cela n'a rien d'étonnant: ces documents étaient une garantie que le collecteur délivrait à celui qui payait ses impôts et celui-ci avait tout intérêt à les conserver aussi longtemps qu'un contrôle était possible, avec plus ou moins de soin.60

56 Cf. notamment les remarques de J. SCHWARTZ, La communauté d'Edfou ...

(1984) p. 61-70.

57 Sur la distinction faite ici entre Thèbes (Karnak et Luxor, sur la rive droite) d'une part et Medinet Habou et autres villages des MeµnÒneia (sur la rive gauche) d'autre part, cf. A. BATAILLE, Les Memnonia ... (1952) en part. p. 40-64; 78; R.

BOGAERT, Banques et banquiers ... (1984) en part. p. 278; 282-283; K. A. WORP, Studies on Greek Ostraka ... (1989) en part. p. 45-46.

58 Cf. O. Med. Habu, p. xiii (liste des lieux de découverte); 20; 80 (s. v. ¡Ms-wr™);

U. KAPLONY-HECKEL, Die Medinet Habu Ostraca ... (1992) p. 165-168.

59 Cf. R. FAZZINI—R. JASNOW, Demotic Ostraca from the Mut Precinct ... (1988) p. 23-48.

60 Outre la cachette documentaire que constituent les O. Tebt. Pad. 1-59, signalons le cas des O. Fay. 24-29, reçus au nom d'un certains Sôdikès, poiµÆn, retrouvés à Théa- delphie, "resting on a niche in the wall (of a house)" (cf. P. Fay., p. 52).

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