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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Les rapports historiques de la pédagogie audio-visuelle et de l'enseignement des sciences : une lecture actuelle

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LES RAPPORTS HISTORIQUES DE LA PEDAGOGIE AUDIO-VISUELLE ET DE L'ENSEIGNEMENT DES SCIENCES UNE LECTURE ACTUELLE

Claude THOLLON-PO~~EROL Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Education - Genève

~ées vers 1650, les pr'ojections lUITlinellses seront utilisées au 18 et 19i~rTicS siècles pour deux usages: -1) La recherche scientifique (l_eder,lijlJer, r-larat, les n8tIJP31istes au 18È:me, Solejl, Duboscq au 19èrGe), l'eilseiljfle::-Jent et 13 vulgé:lrisE:!tiün (\:ollet, Sjgaud de la Fond au 18~me, r~oigno et les conférerlces populaires au 19ème). -2) Les ~ol"t"c:téJ.cles d'i llusion, publjcs nu privés (cf. COfil,pardon) ou d'fpou'Gnte (Robertson). Après des projets avortés (De Paroy, Moigno) la consécration scolaire officielle aura lieu en 1880 (Meunier).

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L'interrcgati-OlJ sous-jacent,~ti ~:::ctte présentatior: rourra.'-L être forTluJ.ée

ainsi: S.i COlrrne 'J~-: ~")f31se le ,::'-Dntrerl la r:éda.s.rogie aucUo-visue Ile et la dif:=usion c1es connaissances scie.ntificr..l2s ont eu des liens précc:ces, tille telle association est-elle encore p:Jrteuse c1'.J.verLi.r ? Sauf à faire du présentisme! l'histoire ~-J.e réfY.Jnd jamais direc:tement, elle ~:;uqqère... ") Une invention controversée

Les pre'Tliers p12..!lS irCtprLrné~, ':11,12 l'on connèiisse de la la...t.erne r.ugique sont dus à Kircher dans Ja deuxiène b..1ition de son ou\r.cage Z\rs ~gna Lucis.>:'""t U:nbrae (Î6 71 }~ Cependant si }lGl: en cr'Olt Millet de C1".as1.esr un norrrrré

\'Ja1genstein faisa.it à Lyon 211 Î66 5 des démonstrations de Lmteme magi:j1-J.2

tandis que La Nusehistorique -relate Ui'1e séa'J.c'~ du 9 r·1ai 656 2. .laquelle

:t-trle de Choisy fit quantité de signes de croi..x. Dar 2illeurs on ne ?2Ut r-...otalerrent écarter la date c~e i646, fKerrcière édi -L.ion de l' !:,,rs !Jagna àc KircrEr dans lequel il présente un ffiexlèle priJnitlf -appelé rricrosc0FE' ou lanterne- que certains tie..i'1.nent ;:our une lanterne rragiqu.e (p.:.:'I.J:' c.xernple

Perriault, 1981) mens qui nous se.'Tlble être une si-rnple lanterne d'écla~El­ ge. <)Jant à de I.DYs il avance sans hésiter la date de 1639 (cf. ,785, 235). Les p2rfectionnenents sucessifs dus, par exemple, aux travaux de Lolland sur les verres achranaticrùes, ainsi qu1~'. l'invention de la :Tlècfi.e àdouble couran>t d'air par l\r9and et du \fer.:e coudé par Qumquet, en firent un instl:urœnt utilisable ccrnplété par le microscope de projection de Lieberkuhn et le microscope lucernal d'~.dams. Si Kircher faisait des projections religieuses ou imaginaires (chemin de croix, flarrrrnes de l'enfer) Zahn, dès 1685, se prop:>sait de projeter l ' iiTlëlge d' anirralcules contenus dans un récipient de verre, ainsi que des planches d'anatanie, inaugurant l'usaqe scie.."'îtifique de la lanterne ITagique.L 'usage illusiormiste se rép-3Ildi t cependant ainsi qu'on le voit sur l'illustration de S'Gravesande (1721) ou à la lecture de la définition de Richelet en1740 :

C'est une petite machine optique qui fair voir dans l'obscurité, sur lme muraille blanche, plusieurs spectres et monstres de sorte que celui qui n'en connaît pas le secret croi·t que cela se fait par un ar.t magiclue. 3. Undoubleusage al: milieu du 18è.."'Te siè:cle~

Daurnas dai1.S son étude sur :.es jnstrtffi1B'1ts scientifiques au X'"-JII et ~\.'\lIIIérœ~) siècles (cf, 1953) ne cite paS la lanterY12 rnagique et ne consacre que . -qùatre lismes au microscope solaire. Pourta.'1t conformément a.u Prograrrme ou idée générale d'un cours de Phvsique eXT:.>érirnentale aVeCllTJ. ëatalogue raisoni1éd:es instruJI1.ents (JU'."l.l ét3I;Qra Gn 1ï36, t'Jallet organis-er3.une

dérrof'l...stratioD de microSCOF€ 5Ol2.2.re devant la reine i\1arie Leczinskél qùi appréciera la leçon~ Ces 6.:.xpérie.nces, consignées dans ses Leçons de P:~'siqu~

.TE.imentale (1765) seront répliquées dans nombre de cabÜlets de physi,pe et d 'hJstoire naturelle qui se constituent à cette époque et ?Our lesquels Nollet en 1771 et Sigaud de la Fond en 1775 donneront aux aJTlëlteurs tous renseignements utiles.

En 1765, Ledennuller construira son livre Augen und Microscopischetl Ergotzilllgen grâce au lnicroscope lucemal qui permet de recopier sur papier les images formées sur le dép:>li, aÜlsi qu'i l le rrontre dans le delDciÈrne tome· Le microscope lucemal vient ainsi corrpléter la panoplie des naturalistes du siècle pour qui. l •observation est le pivot méthcx::lologique

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et épistéJmlogique. Brisson ne manquera pas à son tour de souligner que le microscope solaire est " très propre à étendre les progrès de la physique et de l' histoire naturelle, par la facilité qu'il donne de voir en grand et sans aU::lIDe fatigue, et par plusieurs personnes à la fois, les objets prodigieuserrent petits "(1787,2,143) ce qu'avait également fait remarquer Morrat dans ses Découvertes sur le feu l'electricité et la lumière (1779), lui qui s'en était servi peur dénontrer l'existence du "fluide igné" à travers plus de 120 expéreinces consignées dans les registres de l'Académie Royale des Sciences.

Parallèlerrent les projections allaient trouver fortune sur les foires et dans les spectacles des prestidigitateurs. Compardon (cf. 1877) en a recensé cinq en cette dernière noitié du 18èrre siècle, se disant aussi physiciens. Lavogue de ces spectacles optiques fut telle qu'elle inspira à Florian une fable dont la conclusion est restée célèbre : " Il n' avait oublié qu'un peint, C'était d'éclairer sa lanterne", fable à laquelle on attribue la respcnsabilité d'un certain dédain peur la lanterne des enseignants refusant de se voir comparés à un singe (cf. Le singe qui nontrait lé' lanterne magique). L'apcgée de ces spectacles - qui continueront au 19ème et début du 20èrre siècle - fut atteint dans le genre spectacle d'épeuvante par Robertson dont les fantasmagories effrayaient fort les badauds (Robertson, 1840).

4. Deux rendez-vous manqués?

Une extension significativement i.rrqJortante a peut-être été manquée, et par deux fois, lors de l'interdiction des jésuites d'abord, lors de la Révolution Française ensuite. Le premier rendez-vous n'est qu 'hypcthétique et des 0tudes plus détaillées devraient l'infirmer ou le confirmer. Il faut cependant relever que l'ordre des jésuites avait entre les mains tous les élérrEnts d'un usage pédagogique régulier des projections. Les jésuites avaient tout d'abord une pratique et une thÉOrie de l'usage pédagogique des images, en particulier des estampes qui étaient assez utilisées (cf. De Dainville, 1940), Par ailleurs ils connaissaient et utilisaient les appareils de projection qui figuraient parmi ceux des cabinets de physique de certains ét3blisserrents. La liaison entre ces deux aspects n' a pas été, à notre connaissance, faite avant <Jl.le de Paroy ne la propese en 1788

à

la reine Marie-Antoinette. Le cante de Paroy réussi t en effet à se faire allouer la sornrœ de milles écus ccmne avance peur la réalisation de documents audio-visuels destinés à l' éJ.ucation du Dauphin. Ayant présenté à la reine les avantages des estampes, de Paroy propese de les faire copier sur verre peur en faire, avec des docurœnts d'accompagnement, des projections par lanterne magique (cf. De Paroy, 1895, 279-281). Mais le 10 Août arriva .. ,

5. La réalisation de projets éducatifs au 19èrre siècle

Deux lignées de découvertes ne devaient pas manquer d'exercer une influence sur les projections fixes : les améliorations de l'éclairage, celles des plaques à projeter.

Le 19èJœ siè:::le ve=a, en effet, la mise au peint de plusieurs sources lumineuses : la lumière oxhydrique dite de Drurnrrond, le pétrole lampant alilnentant une lampe coiffée d'un systèrre optique : le lanposcope,

l'électricité dont l'arc sera daœstiqué. Mais l'invention qui révolutionna les projections reste la photographie permettant enfin de résoudre le

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la prob1.èrœ des placJU8s de \/erre,jont la peinture

fois coûteuse et [€U sa t.israisantc,

Au début du siècle ce sont les opticiens Soleil puis son srerlke Dul:ûscc;

qui firent progresser la technique des projections en mettant ai] point,

J.Jélr t:xemple, les projections dérl0ntratlt les connaissanc~sscjertiEiques

élal:::orées sur la lumière ( cf Di..ooscc!,Î885) .. Les dernières nouveautas

scientifiques étaier1t ainsi rapidement accessibles, comme le furent celles

de l'Exp::>sition Electrique de 1881 dont on trouve en 1884 1 H ',,"leS dans

le catalogue de la I"raison :,blt.eni qui er~ comportait plus de 8000 titres.

A\lP!C Arago, Soleil prèta son appui à l'entreprise ci1éducation populaire

de l'abbé Moigno qui éc:houa dans lIr1 premier temps, alors que la seconde

moitié et la fin du siècle virent l'éclosion des conférences

scientifi-ques avec projections sous l'égide des sociétés savant.es et des

rrDl...ve-rrents de fonnation d'adultes. On recen.sera, par exemple, pour l'armée 1900-1901 125.065 conférences avec projection (cf, Journal Officiel de la République Française, RappŒ:t de '1. Petit,19/08/190J).

6. L'entrée officielle dans l'enseignement.

En 1880 ~~unier fera au Congrès Pédagogique une conférence illustrée de ?rojections qui- marquera l' intérèt officiel de l'enseignement pour l'utilisation pédagogique des projections.

"Je suis persuadé que chaClm de vous sera sensible à 1.'adjonction au natériel scolaire cl'url petit appareil d'où vous voyez que le rroncJe peut sortit. Grâce à lui le professeur de cl1irnie ou de physique rrontrerail tous les élèves de la classe les expériences les plus délicates; le naturaliste révèlera aux enfants les merveilles les plus diverses de la Création, depuis les objets les plus gigantesques jusqu'aux détails les plus infimes; le géographe transportera son auditoire dans les ré-gions les plus lointaines; l'historien, enfin ressuscitera le passé,

évoquera les h::mnes illustres, enrrême terrlps qu'il vulgarisera les chefs-d'œuvre des arts, qui reproduiront sous les yeux des spectateurs les grandes scènes de 1'histoire" (1880,34) .

M2unier sera suffisarment convai..ncant pour que la Carmission d'Etude des Sciences Physiques et Naturelles du Ministère de l'Instruction publique se penche sur la question et adopte un appareil de projection d'un prix de 100 F à l'usage des éooles et des cours d' adul tes, et dresse un catalogue des expériences qu'elle considère ccmne les plus uiciles au point de vue de l'enseignement icf, Buisson, 1887, Article Projections l\.ll\W1euses). C'est à partir du t1usée pédago.:rique que :f..1t institué en 1896 un service de prêt de vues sur verre dont la S<xiété 1'1ationale des Conférer1ces Populaires eut la gestion. Ce service restera OUlert jusqu'en1953, parallèlement au service de prêt de diapositives et prêt de fiDcs. 7 Conclusion

Après plus de deux siècles d'utilisation marginale des proje2t_~ons

fixes dans l'enseignemEnt, Charles E'athé déclarait en 1914 que le ci..néma,

encore ITnlet, serait le théatre et l! 2cole de l'avenirr déclaration à

laquelle ce].le de Balraux fera ÉCm en 1974. Il annonçait, en effet, le rôle inélœtable de la télévisi.on, asservie par l'ordinateur, qJi serait l'école de l'avenir (cf,1974). Suffit-il cependant que des pionniers ou des " prophètes " rrarquent leur confiance dans la technique, aussi sophistiquée soit-elle, pour résoudre les problèmes de l'enseignement et de la diffusion du savoir?

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[~CJlJrfll)uze,J.C. t1cJ(leS U;-!r:.rd!_n~r['s ~~~l:

..

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Références

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