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Domaines vitaux et déplacements migratoires d'Aigles royaux nichant dans la région de la baie d'Hudson au Québec

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(1)

Domaines vitaux et déplacements migratoires d'Aigles royaux

nichant dans la région de la baie d'Hudson au Québec

Serge Brodeur

Département des sciences des ressources naturelles Campus Macdonald de l'Université McGiII, Montréal

AoOt 1994

Une thèse soumise

à

la faculté des études et recherches graduées comme condition partielle requise pour l'obtention d'un diplôme de Maitre en Science

(2)

..

Court titre suggéré:

Migration des Aigles royaux au Québec

English titles:

Home range and mlgratory movements of Golden Eagles breedlng near Hudson

Bay,

Québec

Suggested short title:

(3)

III RÉUUMÉ

Les objectifs de l'étude étaient de vérifier l'appl'icabilité d'un suivi télémétrique par satellite d'Aigles royaux (Aquila chrysaetos) se reprctduisant délns la zone d'étude du projet hydro-électrique Grande-Baleine, de déterminer la superficie des domaines vitaux durant les saisons d'été et d'hiver et le régime alimentaire de ces oiseaux pendant la reproduction et d'identifier et cVlcrire les corridors migratoires et les lieux d'hivernage.

Aux mois da juin et août 1992, six Aigles royaux, dont cinq adultes (4' + 1 sexe inconnu), ont été capturés et munis d'un radioémetteur. La superficie moyenne du domaine vital estival de quatre des aigles adultes estimée avec la méthode du •• Minimum Convex Polygon (MCP)), est de 1102 km2 (sx :: 418 km2

).

L'aigle royal se nourrit de plusieurs espèces animales, Le. 8 mammifères, H; ()iseaux et un poisson, pendant la saison estivale et jusqu'à l'automne, cependant. la Bemache du Canatia (Branta canadensis) pourrait représenter sa principale proie. Le départ des Aigles royaux de l'aire de reproduction pourrait résulter principalement d'une diminution de la disponibilité de certaines proies recherchées.

Quatre de's aigles adultes ont entrepris leur migration automnale au mois d'octClbre 1992. L'autre adulte est mort d'une cause inconnue et 113 sort du juvénile n'a pu être Mabli. Ces oiseaux se sont tous dirigés vers les État-Unis, mais ont emprunté dos Itinéraires diffénmts pour S'l' renclre.

Les quatrE~ aigles ont atteint leur lieu cl'hivernage au;< mois de novembre et décembre 1992. Un im:lividu a h verné au Michi!~an, un Hn Pl3nnsvlvanle, un autro en Virginie Occiclentalle 19t un dernier près des frontières démarquant le Tennessoe, l'Alabama et la Geor!~ie. L.a sUpElrficie lloyenna de leur domaine vital dans l'aire d'hivenlag,~ estiml~e avec la rnéthl:lde de la r10yenne harmonique (HM) est de ~~ 928 .km2 (Sx :. :~ 3Ei1 km2,1 Et!:

celle estiméEl avec la tec:hnique des polyonEls ml.lltinu(~léés est do 3 31:3 krn2 (Sx

=

3 07'6 km2

(4)

..

Après un séjour de trois à quatre mols, trois de ces individus ont entrepris leur migration printanière au mols de mars 1993. Deux des aigles ont utilisé le même trajet que celui de leur migration automnale pour le retour vers leur aire de nidification, alors qu'un des Individus a dévié vers l'ouest en Ontario. Les deux premiers individus étaient de retour au même territoire de nidification au mois de mars et avril, alors que le troisième a atteint cette latitude seulement à la mi-mai 1993. Le sort du quatrième aigle n'a pas pu être établi.

(5)

ABSTRACT

The objectives of this study were to test for the feaslblIIty of satellite radlo-tracklng of golden eagles (Aquila chrysaetos) breedlng in the Grande-Baleine hydro-electrlc study area, to assess the size of their homt:J-ranges, to determlna thelr food habits durlng the nesting season, and to describe migration routes and wintering grounds of these blrds.

ln June and August 1992, six golden eagles. of which 5 adults (48

+

1 sex unknown), were caught and fixed with transmitters in order to follow their movements over one year. Using the minimum convex polygon (Mep) method, the average size of summer home range of four adult golden eagles was 1102 km2 (Sx = 418 km2).

The golden eagles fed on various animal species, i.e. 8 mammals, 15 birds and one flsh, dllring the breeding season, however Canada geese (Branta canadensis) were the main item in their diet. Reduction in preferred prey availability may be the main cause of thelr departure from the breeding ground.

Four of the adult eagles undertook their fall migration in Octooer 1992. The other adult eagle died of an unknown cause while the fate of thl' nestling could not be determlned. Ali the migratory birds moved south to the United States, but they used different migration routes. The four golden eagles reached their wintering grounds in November and December, 1992. They wintered in Michigan, Pennsylvania, West Virginia, and naar the junction of the Tennessee, Alabama and Georgia borders. On the wintering grounds, size

of home ranges averaged 2,928 km2 (Sx

=

2,361 km2

) with the harmonie mean method,

and 3,313 km2 (Sx

=

3,076 km2) with the multinuclear polygons technique.

After a tl1ree to four month stay in the wintering area, three eagles undertook thelr sprlng migration in March 1993. When returning to the breeding area, two of the eagles followed the same migration routes used in fall, while the third one flew off course to the west Into Ontario. The first two birds reached their former territories Ui March and April whlle the

(6)

..

TABLE DES MATIÈRES

RÉSUMÉ ... " ... , ... , . . . .. Iii

ABSTRACT ...•...•..•...•...•...•... v

TABLE DES MATIÈRES. . . • . . • • . . . • • • . . . • • . . . • • . . • . . . • • • •• vi

LISTE DES TABLEAUX ...••...••••... ,... ix

LISTE DES FIGURES ...•...••...•....•.•...•.... xi

LISTE DES ANNEXES ...••... xiii

LISTE DES PHOTOGRAPHIES. . . • . . . . . . . • . . . • .. xiv

RÈGLES À SUIVRE POUR LA SOUMISSION D'UNE THÈSE ...••...••.. xv

REMERCIEMENTS ...••...•...•...•..••..• xvi

1.0 INTRODUCTION ... • . . . . • . . • • • • . • • . • . . . • .. 1

2.0 ÉTAT DES CONNAISSANCES. . . . . .. .... . . .... . . ... . .... 3

2.1 Écologie de l'Algie royal. . . . . . . . . . . . .. 3

2.1.1 Le domaine vital en période de reproduction ...•... 3

2.1.2 Les migrations . . . . . . . . . . . . . .. 4

2.1.3 L'aire d'hivernage ...•... 5

2.1.4 Le régime alimentaire . . . . . . . . . . . • . . . . • . .. 6

2.2 Télémétrie par satellite ...•... 8

2.2.1 Retour historique ... . . . . . . . • . . . • . . • . . . .. 8

2.2.2 Performance du système ARGOS . . . . . . . . . . .. 10

3.0 MÉTHODE ... 14

3.1 Aires dtétud~s ...•.•...•...•.• " " • . . .. 14

3.2 Étude télémétrique ...•...•...•...•...•... 16

(7)

vii

3.2.2 Capture et marquage des AiglGS royaux ... 17

3.2.2.1 Choix des aigles à capturer . . . . • • • .. 17

3.2.2.2 Période de capture . . . 18

3.2.2.3 Technique de capture ... 18

3.2.2.4 Système d'attache . . . . . . . . . . .. 20

3.2.2.5 Suivis effectués pour vérifier l'impact des manipulations . . . 20

3.2.2.6 Recherche d'émetteurs et inspection des nids d'Aigles royaux en 1993 ... 21

3.2.3 Système de collecte de données télémétriques ... 22

3.2.3.1 Caractéristiques des radloémetteurs . . . .. 22

3.2.3.2 Transmission des signaux et calcul des localisations . . . 24

3.2.3.3 Classement des localisations ... 25

3.2.4 Traitement des données . . . . . . . . . . . . .. 25

3.2.4.1 Précision des localisations calculées par le système Argos . . . 26

3.2.4.2 Domaine vital pendant la saison de reproduction .. 27

3.2.4.3 Migration . . . 29

3.2.4.4 Domaine vital dans l'aire d'hivernage ... 30

3.3 Analyse du régime alimentaire . . . . . . . . . . . .. 31

3.3.1 Sources des données . . . 31

3.3.2 Techniques de cueillette, d'identification des proies et d'évaluation du nombre minimum d'individus de chaque espèce de proies ... . . . . . . . . .. 32

3.4 Mesures morphométriques . . . . . . . . . . . . .. 33

3.4.1 Détermination du sexe ... • • . . . • • . . . • . . . .. 33

3.5 Abondance des couples d'Aigles royaux . . . . . . . . . . . • . . . . .. 34

4.0 RÉSULTATS . . . 36

4.1 Étude télémétrique ...•.•..•...••... 36

4.1.1 Inventaires préalables ...••...•.. 36

(8)

\

4.1.2 Captures des aigles . . . . . . • . •. 37

4.1.3 Effets des captures sur les oiseaux . . . • . . . .. 37

4.2 Suivi télémétrique ...••...•... 40

4.2.1 Fonctionnement du système . . . . . . • . . . •. 40

4.2.2 Précision du système. . . . . . .. 41

4.2.3 Domaine vital pendant la saison de reproduction ... 42

4.2.3.) Détermination du domaine vital . . . • .. 43

4.2.4 Migration automnale. . . . . . .. 44

~.2.5 Aire d'hivernage. . . . . . . .. 46

4.2.5.1 Détermination du domaine vital en hiver . . . 46

4,2.5.2 Description des domaines vitaux . . . .. 47

4.2.6 Migration printanière ...•...

49

4.3 Régime alimentaire .. , . . . . . . • . . • . • .• 50

4.4 Résultats des mesures morpho métriques . . . • . . . .. 51

4.4.1 Détermination du sexe . . . • . • . . . •. 52

4.5 Abondance des couples d' Aigles royaux . . . . . . • • . . . •. 52

5.0 DISCUSSION ...•...•. 53

6.0 CONCLUSION ... , • . . . • . . . .. 71

(9)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Liste des espèces aviaires étudiées à l'aide d'émetteurs à

liaison satellitaire . . . . . . . . . . . . . . •. 81

Tableau 2. Classement des localisations calculées par le système

Argos. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 83

Tableau 3. Localisations des Aigles royaux calculées par le système

ARGOS pendant la durée d'opératiJn des émetteurs. ... 84

Tableau 4. Erreurs évaluées sur les localisations calculées par le

système ARGOS pour deux groupes de données. . . . .. 85

Tableau 5. Erreurs moyennes et écart type do latitude, longitude et d'hypothénuse de localisations fournies par les satellites

pour deux groupes de données. . ... , 86

Tableau 6. Nombre de localisations de classes 1, 2 et 3 recueillies

pendant la saison de reproduction de 1992. ... 87

Tableau 7. Superficie des domaines vitaux de quatre Aigles royaux

dans l'aire de nidification. . . . . . . . . . . . . . . . •. 88

Tableau 8 Chronologie des migrations. . . . . . . . . . . . . . .. 89

Tableau 9. Données météorologiques des jours du départ présumé des Aigles royaux enregistrées au bureau de prévisions

(10)

Tableau 10. Nombre de localisation de classes 1, 2 et 3 aux lieux

d'hivernage des Aigles royaux. . . . . . . . . . .. 91

Tableau 11. Superficie des domaines vitaux hivernaux (km2) de quatre

Aigles royaux calculée avec 100 % des localisations. ... 92

Tableau 12. Identification du sexe des Aigles royaux adultes capturés. . . . . . .• 93

(11)

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Situation géographique de l'aire de reproduction et

localisation des nids d'Aigles royaux découverts en 1990. ... 94

Figure 2. Localisation des nids visités pour la récolte des restes de

proies. ... .. "... 96

Figure 3. Localisation des nids d'Aigles royaux découverts en 1990,

1991,1992. . . . 98

Figure 4. Localisation des nids où des émetteurs ont été attachés à

des Aigles royaux. . . . .. 100

Figure 5 . Relation entre la superficie des domaines vitaux estivaux et

le nombre relatif de localisations utilisé pour les définir ... 102

Figure 6. Augmentation cumulative de la dimension des domaines

vitaux estivaux en fonction du nombre de localisations. ... 104

Figure 7. Domaine vital des quatre Aigles royaux étudiés ... 106

Figure 8. Domaine vital pendant la période de reproduction de l'aigle

no 5696 établi à partir des localisations de 1992 . . . . . .. 108

Figure 9. Domaine vital pendant la période de reproduction de l'aigle

no 5697 établi à partir des localisations de 1992 . . . . . . . . .. 110

Figure 10. Domaine vital pendant la période de reproduction de l'aigle

no 5698 établi à partir des localisations de 1992 . . . . . . .. 112

(12)

Figure 11. Domaine vital pendant la période de reproduction de l'aigle

no 5699 établi

à

partir des localisations de 1992 . . . . . . .. 114

Figure 12. Migration automnale (1992) et printanière (1993) de )'Aigle

royal no 5696. . . . • . • . • . • . . • • . . . . • .. 116

Figure 13. Migration automnale (1992) et printanière (1993) de l'Aigle royal no 5697. . . . 118

Figure 14. Migration automnale (1992) de l'Aigle royal no 5698 . . . 120

Figure 15. Migration automnale (1992) et printanière (1993) de l'Aigle

royal no 5699. . . . .. .. .. .. .... 122

Figure 16. Domaine vital de l'Aigle royal no 5696 en période

d'hivernage. . ...•.•...•. 124

Figure 17. Domaine vital de )'Aigle royal no 5697 en période

d'hivernage. ...•.•.•.•.•• 126

Figure 18. Domaine vital de l'Aigle royal no 5698 en période

d'hivernage. ... 129

Figure 19. Domaine v!tal de l'Aigle royal no 5699 en période

d'hivernage. . .. ,... 131

Figure 20. Localisation des territoires d'Aigles royaux découverts entre

1990 et 1993 ... 1 • • • 134

(13)

Annexe 1. Annexe 2. Annexe 3. Annexe 4 .

LISTE DES ANNEXES

Données récoltées lors de la capture des Aigles royaux adultes et de

Ilaigion ... ,. .... 1 • • 136

Nombre d'ossements identifiés et nombre minimum de proies évalué par territoire de nidification . . . • . . . • . . . .. 137

Liste des espèces identifiées dans l'étude du régime alimentaire .. 139

(14)

..

Photographie 1. Photographie 2. Photographie 3. Photographie 4.

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Lance-filet ... 142

Pose de l'émetteur sur l'aigle ....••...•...•... 142 Aigle royal en captivité muni d'un émetteur .••...•...•.. 143 Émetteur satellitaire et système d'attache . . . 143

(15)

RÈGLES À SUIVRE POUR LA SOUMISSION D'UNE THÈSE

Les candidats ont l'option, sujet à l'approbation de leur département, d'Inclure comme partie de leur thèse, une copie du texte des articles soumis pour publication ou le texte clairement photocopié d'articles déjà publiés, en autant que ces copies soient attachées

à

la thèse. Lorsque cette option est choisie, des textes dont la suite est logique sont requis.

La thèse doit cependant se conformer à toutes les autres directives du 'Guide de rédaction d'une thèse' et doit être dans un style littéraire qui est plus qu'une collection d'articles publiés ou qui doivent être publiés. La thèse doit inclure, comme sections ou chapitres distincts: (1) une table des matières, (2) un résumé général en français et en anglais, (3) une introduction qui cite bien les objectifs de l'étude, (4) une revue générale de la littérature se rapportant au sujet de la thèse, et (5) une conclusion globale finale . Les informations additionnelles (la description du matériel utilisé) doivent être placées dans les sections appropriées et avec suffisament de détails (e.g. en annexe) pour permettre un jugement éclairé de l'importance et l'originalité de la recherche présentée dans la thèse.

Dans le cas d'articles réalisés par plusieurs auteurs, le candidat doit faire une déclaration explicite de la contribution de chaque co-auteur dans la thèse. Puisque la tâche du réviseur est plus ardue dans ces cas, c'est dans l'intérêt du candidat d'expliquer clairement les responsabilités des différents co-auteurs qui ont participé à la rédaction.

Les résultats de l'étude des domaines vitaux et des déplacements migratoires d'Aigles royaux nichant dans la région de la baie d'Hudson au Québec sont présentés sous la forme d'une thèse traditionnelle .

(16)

REMERCIEMENTS

J'aimerais remercier les personnes qui m'ont assisté pour la capture des Aigles royaux adultes, Raymond McNicholi et Laurier Breton du Ministère de l'Environnement et de la Faune (MEF) et Paul Dubois, pilote et co-propriétaire de la compagnie Héli-Express. Marc Savard, pilote chez Héli-Express et Shirley Orichefsky du G.R.E.B.E. inc. m'ont aidé lors des manipulations de l'aiglon capturé au nid. Ces gens ont grandement contribué au succès de l'étude.

Je tiens

à

remercier mon Elmployeur, Robert Décarie, pour m'avoir permis de réaliser une étude graduée et pour son support tout au long du déroulement du projet ainsi que mon superviseur, David Bird, qui avec la collaboration de un des ses amis, Mark Fuller du U.S. Fish and Wildlife Service (USFWS), a présenté l'idée de suivre les déplacements des Aigles royaux à l'aide de la télémétrie satellitaire. M. Sird m'a également fourni des outils de travail et encouragé chemin faisant. M. Fuller a grandement facilité les nombreuses démarches indispensables à l'élaboration d'un projet d'une telle envergure en acceptant de partager SfiS connaissances. Je les remercie sincèrement.

Plusieurs personnes ont fourni une aide précieuse lors du déroulement des différentes étapes de ce projet, John Cumming du USFWS au Colorado, Paul Howey de Microwave Telemetry, Daniel Lambert et François Morneau du G.R.E.S.E. inc., Denis Aicher de SOMER inc. Rodger Titman, Mark Adam et Stéphane Poulin du Collège Macdonald. Susan Klugman du USFWS a effectué la transmission des données calculées par le Serviva ARGOS. Ann RiCK et Michel Gosselin du Musée Canadien de la Nature

à

Ottawa qui ont identifié les ossements et les plumes récoltés à la base des nids d'Aigles royaux. Je leuro suis très reconnaissant.

Le support financier du projet a été assumé en grande partie par Hydre-Québec mais la collaboration du ministère de l'Environnement et de la Faune et du U.S. Fish and Wildlife Service a été sollicitée. Je remercie Jean-François Rougerie, Marcel La.perle et Richard Perreault de la vice-présidence en environnement de Hydra-Québec, Michel Lepage du MEF, Mark Fuller du USFWS.

(17)

---xvii Un support finan,cier a égal,ement été fourni directement pour ma thèse sous fonne de boursos du Fontis pour la FI)rmation dl~ Chercheurs et l'aide

à

la Recherche FCAB. des fonds commémoratifs Alfred B. Kelly de la Société québécoise de protection des ohleaux et par le comitée de la " Wilson Society Award" (1993 Paul Stewart Award) Ett sous torme de salaire par mon employe'Jr, le G.R.E.B.E. inc ..

Pour terminer, j'aimerais mmercier chaleureusement ma conjointe Louise pour sa compréhension et son encoLlragement et pour le platit trésor prénommé Maryssa qL"elle a mis au monde au cours de' cette aventure .

(18)

4.

1.0 INTRODUCTION

L'Aigle royal figure parmi la liste des espèces en danger au Maine, au New Hampshire et dans l'état de New York où des observatic ns récentes suggèrent sa nidification (Todd

1989). Les autres états de cette région désignent cette espèce comme disparue ou bien comme visiteur. Au Canada, lEI statut de cet oiseau n'est pas considéré précaire (CSEMDC 1992). Par contre, au Québec, on lui propose le statut d'espèce "vulnot~le" (Robert 1989, Brodeur et Morneau 1991).

Alors que l'écologie de l'Aigle royal en Europe et dans l'ouest de l'Amérique du nord a été le sujet de nombreux projets de recherche (voir Snow 1973), très peu d'études ont été réalisées dans la partie est du continent. Les deux principaux aspects de l'écologie de cet oiseau étudiés dans l'est de l'Amérique du nord sont sa distribution hivernale et l'abondance de couples reproductifs nichant le long des Appalaches (Millsap et Van a

1984, Todd 1989, Lee et Spofford 1990). Ces études ont été réaiisées à partir de données récoltées

à

des sites d'observation d'oiseaux de proies répal1is le long de certains corridors de migration, lors de dénombrements de Noël "Christmas Bird Count" et à partir de données historiques. Ces études ont permis de connaître les dates de fréquentation de certains secteurs par les Aigles royaux lors des migrations automnales et en hiver. Cependant, ils fournissent peu d'informations sur l'étendue de leurs déplacements dans l'aire d'hivernage, la durée de leur séjour et sur les trajets suivis lors de ces migrations. De plus, l'origine de ces oiseaux demeure obscure, seul un site de nidification de l'Aigle royal a été actif dans l'est des États~Unis (au Maine) depuis les années 1980 (Todd 1989,

Lee et Spofford 1990).

L'écologie de l'Aigle royal au Québec est pratiquement Inconnue. Le principal facteur qui a restreint l'étude de cette espèce au Québec est le nombre insuffisant de sites de nidification connus. Jusqu'à tout récemment, seul quelques nids avaient été découverts principalement en Gaspésie et dans l'Ungava (voir Brodeur et Morneau 1991). La découverte en 1990 d'une petite concentration de sites de nidification d'Aigles royaux dans la zone d'étude du projet hydroélectrique Grande-Baleine au Québec a permis l'étude de leur écologie.

(19)

Par ailleurs, dans son programme d'acquisition de connaissances lors des études d'avant-projet, phase 2, Hydro-Québec a jugé nécessaire de mieux documenter certains aspects de l'écologie de cette espèce qui est présente dans la zone d'étude de Grande-Baleine (C.G.G.G. 1990a). La dimension du domaine vital, les habitats exploités et le régime alimentaire en période de reproduction, de même que la fidélité des couples au site de reproduction ont notamment été identifiés comme des éléments méritant d'être approfondis.

Étant donné l'envergure du projet et certaines technologies requises pour c9tte étude, Hydro-Québec a obtenu la collaboration du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP), gestionnaire de l'espèce au Québec, et du U.S. Fish and Wildlife Service pour réaliser une étude qui s'intéresserait aussi aux migrations automnales et printanières de même qu'à la connaissance des lieux d'hivernage de l'animal. Parrallèlement à cette étude, dont le mandat est coordonné par le G.R.E.B.E. Inc., un projet de maîtrise a été élaboré avec le Centre de Recherche et de Conservation des Oiseaux de l'Université McGill. Les objectifs du projet de maîtrise sont les suivants: vérifier l'applicabilité d'un suivi télémétrique par satellite d'Aigles royaux nichant dans la zone d'étude de Grande-Baleine; déterminer la superficie de leur domaine vital pendant la reproduction et en hiver; identifier et décrire les corridors migratoires et les lieux d'hivernage de quelques Individus et déterminer le régime alimentaire de l'espèce pendant la reproduction. Cette étude devrait permettre d'élucider plusieurs interrogations concernant l'écologie de cet oiseau et d'élaborer par la suite des mesures pour assurer sa protection .

(20)

2.0 ÉTAT DES CONNAISSANCES

Ce chapitre comporte deux sections. La première présente une revue des connaissances sur le domaine vital, les habitats, les migrations, l'aire d'hivernage et le régime alimentaire de l'Aigle royal. La seconde section a trait à l'utilisation de la télémétrie à liaison satellltaire à des fins d'étlldes fauniques.

2.1 Écologie de l'Aigle royal

2.1.1 Le domaine vital en période de reproduction

Pour cette étude, le terme domaine vital en période de reproduction désigne l'espace utilisé par les Aigles royaux lors de leurs activités de reproduction, de chasse, de recherche d'abris ou do perchoirs et de soins aux jeunes (Nichoils et Fuller 1987) .

Les connaissances de la superficie du domaine vital de l'Aigle royal sont limitées. Certains auteurs avancent des valeurs en divisant la superficie de la zone étudiée par le nombre de territoires découverts (voir Dunstan 1989). Ces valeurs sous-estiment la dimension réelle des domaines vitaux lorsque la densité d'Aigle royal est élevée parce que des couples peuvent utiliser les mêmes aires de chasse (Watson 1957, Palmer 1988).

Au moins, une étude du domaine vital de l'Aigle royal a été réalisée, du moins en partie. à l'aide de la télémétrie. Les déplacements de cinq Aigles royaux adultes ont été étudiés

à

l'aide d'émetteurs conventionnels (VHF) et ceux de six autres individus adultes ont été suivis de façon visuelle dans l'état de l'Idaho en 1976 et 1977. La dimension moyenne du domaine vital de six individus (4 femelles et 2 mâles) était de 7 km2

(4 à 15 km2 ). La

dimension moyenne du domaine vital de cinq couples comprenant ces individus était de 22 km2 (5 à 49 km2) (U.S. Departrnent of the Interior 1979). La superficie du domaine vital

estimée uniquement à l'aide d'observations visuelles atteignait en moyenne 93.6 km2

(49,4 à 153,4 km2, n

=

27 couples) en Californie (Dixon 1937), 32.8 km2 (11,6 à 49,0 km2, n =

(21)

couple) en Angleterre (Walker 1987). Ces valeurs sont basées sur quelques observations d'individus marqués ou al'horant un trait caractéristique (ex.: rectrice absente).

L·Aigle royal fréquente les habitats ouverts et semi-ouverts en terrain montagneux, là où les lagomorphes et les petits rongeurs sont disponibles. On le rencontre dans différents habitats, dont la toundra et la forêt boréale, les prairies herbacées et arbustives; Il est généralement absent des forêts denses (Kochert 1986). Les plateaux, les prés, les tourbières et les brûlis sont des habitats de chasse recherchés par ce prédateur (De Smet 1987). Deux facteurs principaux caractérisent les habitats de chasse, soit une bonne visibilité et des courants ascendants qui facilitent le vol plané (Cramp et Simmons 1980).

2.1.2 Les migrations

L'Aigle royal est une espèce sédentaire dans le sud de son aire de reproduction, mals les populations nichant dans les régions subarctiques migrent souvent sur de longues distances (De 5met 1987). Les migrations des oiseaux qui se reproduisent au Québec sont peu connues, mais un aiglon bagué dans la baie de Wakeham, située sur la cOte ouest de la baie d'Ungava,

a

été capturé pùis rel~ché au sanctuaire d'oiseau "Hawk Mountain" en Pennsylvanie (5pofford 1971). Deux individus juvéniles bagués dans l'Ungava en 1969 et 1972 ont été retrouvés morts dans le sud du Québec, respectivement au mois d'octobre 1969 et le 20 janvier 1973. Un autre individu juvénile bagué dans l'ouest de l'Ontario en 1978 a été retrouvé mort dans l'état du Kentucky en 1979 (Millsap et Vana 1984).

Quelques aspects de la migration de ce rapace ont été étudiés par Hoffman et Potts (1985). Lellrétude porte principalement sur la population de l'ouest de l'Amérique du nord. Toutefois, il a utilisé des données recueillies au sanctuaire d'oiseaux "Hawk Mountaln" en Pennsylvanie à titre de comparaison. Les résultats indiquent que peu d'Aigles royaux sont observés avant la fin du mois de septembre ou le début du mois d'octobre lors de la migration automnale au sanctuaire "Hawk Mountain". Le passage de cette espèce atteint un sommet au début du mois de novembre (données de 1962 à 1981). Des individus sont

(22)

observés jusqu'à Ja fin du mols de décembre. La migration des individus immatures a lieu principalement pendant la période qui s'étend de la mi-octobre au début novembre, alors que celle des adultes est plus accentuée entre le début et le milieu de novembre.

2.1.3 L'aire d'hivernage

En Amérique du Nord, la distribution hivernale de l'Aigle royal s'étend du centre de l'Alaska au sud des provinces canadiennes et atteint le Mexique et la Floride (American Ornithologists' Union 1983 in De 5met 1987). Dans certaines régions des États-Unis, l'effectif peut doubler en hiver. C'est le cas de l'état du Wyoming, où le nombre d'individus pendant la saison de reproduction est estimé à 8,000 et celui en hiver,

à

20,000 (Phillips et al. 1984).

Dans l'est des États-Unis, l'espèce est présente essentiellement en hiver (Millsap et Vana

1984). Entre 1979 et 1982, le nombre maximal d'observations a été réalisé dans J'ouest du Tennes~ee et à la baie de Chesapeake en Virginie. D'autres lieux d'hivernage sont répartis le long de la côte du New Jersey, du Connecticut alllsi qu'à l'intérieur des terres dans les états de New York, en Pennsylvanie et en Virginie Occidentale. Il semble que les adultes hivernent en majorité à l'intérieur des terres, alors que les individus immatures sont plus nombreux près de la côte Atlantique (Millsap et Vana 1984).

De 1979 à 1982, le nombre moyen d'individus signalés en hiver a été de 31,5. L'effectif réel était probablement plus élevé, puisque les inventaires n'ont couvert qu'une partie de l'est des États-Unis (Millsap et Vana 1984), Le fait qu'un seul site de nidification connu a été actif pendant cette périOde dans cette région (Todd 1989) indique que la majorité des individus observés se reproduiraient au Canadél

On Ignore quelle proportion de l'effectif reproducteur du Québec hiverne dans la province, mais des mentions indiquent qu'un certain nombre d';ndividus y demeurent, du moins certaines années. Dans les années 1970, Daniel Banville (comm. pers.) a observé régulièrement des individus dans la région de l'Outaouais en janvier et février. En janvier

(23)

1973, un aiglon bagué dans le nord du Québec a été retrouvé mort dans un piège dans l'Outaouais (Millsap et Vana 1984).

En hiver dans l'est des États Unis, l'Aigle royal fréqueme les habitats riverains et les habitats humides (Milisap et Vana 1984). 82 % des observations de ce rapace étaient associées à ces lieux. Sur le continent. il s'agissait de réservoirs ei de marais près des vallées encaissées de rivière. Dans les régions côtières, les marais salés, les passages entre les îles et l'embouchure des principales rivières étaient fréquentés.

Plusieurs des lieux d'hivernage identifiés correspondent à des terres humides aménagées. Trois facteurs favorisent leur utilisation par l'Aigle royal, soit la visibilité élevée, l'abondance des proies et le faible dérangement associé aux activités humaines. D'autres habitats moins accessibles aux observateurs, comme des prairies alpines, pourraient également être fréquentés (Millsap et Vana 1984) .

2.1.4 Le régime allmr:ntalre

L'Aigle royal est euryphage. La plupart des études réalisées en Amérique du nord indiquent que cet oiseau de proie capture principalerrent des petits mammifères (voir Snow 1973 et Palmer 1988). Dans une de ces études, l'analyse de 7094 proies composant son régime alimentaire indique que les mammifères sont les proies les plus fréquentes (Olendorff 1976). Les lagomorphes constituaient 54 % des proies, les marmottes, les spermophiles et les chiens de prairie 21,8 %, les tétraoninés B%, les ongulés 6,3 %, les mammifères carnivores 1,2 %, les oiseaux de proies 0,9 % et la sauvagine 0,5 %.

Cependant, dans le nord-est des États-Unis, la Marmotte commune (Marmota monax), le lièVrE> d'Amérique (Lepus americanus), le Renard roux (Vu/pas vufpes) , le Rat musqué (Ondatra zibethicus) figuraient parmi les proies observées aux sites de nidification utilisés dans les années 1950 et 1960. Toutefois, des oiseaux aquatiques comme le Butor d'Amérique (Botaurus lentiginosus) et le Grand Héron (Ardea herodias) en constituaient

(24)

la plus grande partie (Spofford 1971). Par ailleurs, l'étude des restes de proies découverts depuis 1983 au seul site de nidification dans le Maine a révélé que le Grand Héron était la principale proie (17 individus). Les restes d'un Cormoran à aigrettes (Phalacrocorax Bur/tus) et d'un Grand Bec-scie (Mergus mergansef) ont également été identifiés, mals aucun mammifère n'a été retrouvé (Welk 1987 in Todd 1989). Par ailleurs, les oiseaux sont les proies les plus fréquentes en Suède (Tjemberg 1981) et certains couples d'Aigle royaux en Écosse se nourrissent principalement d'oiseaux marins (Fumess et al. 1989).

L'Aigle royal peut se nourrir de charogne lorsque les proies sont peu abondantes (Bent 1961). En Écosse, Brown et Watson (1964) ont découvert que les carcasses de cerfs (Cervus elaphus) et de moutons composent 10% du régime estival de cet oiseau et ce pourcentage atteint 40 % en hiver.

Au Québec, seulement quelques observations ponctuelles d'oiseaux transportant ou se nourrissant de proies ont été signalées. Un Aigle royal transportant un lièvre (V. Aubry comm. pers.) ainsi qu'un autre capturant un Tétras du Canada (Dendragapus canadensls)(S. Lessard comm. pers.) ont été observés dans la réserve des Laurentides pendant la saison de reproduction. En été, des observations régulières d'Aigles royaux ont été réalisées

à

des postes d'alimentation installés dans le parc de la Gaspésie. Des appâts avalent été déposés dans le but d'identifier les prédateurs naturels du caribou

(Rangifer tarandus) (J.-P. Lebel comm. pers.). L'observation dans ce secteur d'un Aigle royal adulte sur la carcasse d'un jeune caribou, dont la mort était récente, (C. Banville et

J. P. Lebel comm. pers.) porte à croire que l'espèce pourrait s'attaquer aux jeunes caribous. Mis à part ces quelques observations réalisées pendant la saison de reproduction, un individu immature a été observé attaquant des héronneaux dans la région de Windsor (V. Létoumeau comm. pers.) et un groupe de canards aux rapides de Lachine

(O. Dalgneault, comm. pers.). En hiv~r, des individus ont été aperçus se nourrissant sur des carcasses de Cerfs de Virginie (Odocoileus virginianus) dans l'Outaouais (O. Banville comm. pers.) .

(25)

2.2 Télémétrie par satellite

2.2.1 Retour historique

L'objectif visé par le développement d'une technique de télémétrie par satellite était de surmonter différentes contraintes rencontrées avec les méthodes conventionnelles. L'utilisation des équipements de télémétrie, qui opèrent sur les fréquences VHF ("very high frequency") du spectre électromagnétique, est particulièrement limitée lorsque les espèces étudiées se déplacent sur de longues distances, habitent des réglons difficiles d'accès ou montagneuses. De plus, d'autres contraintes, tels les coOts reliés au repérage des animaux, les conditions météorologiques, le nombre d'heures d'éclairement et des considérations de sécurité sont des facteurs qui restreignent une cueillette adéquate de données (Fancy

et

al. 1988, Harris

et

al. 1990). La télémétrie à liaison satellitalre permet de limiter ces contraintes.

Les premiers essais de la télémétrie par satellite ont été réalisés sur des mammifères au cours des années 1970 et 1980 par le "U.S. Fish and Wildllfe Service". Les premiers résultats obtenus viennent d'un collier muni d'un émetteur de 11,3 kg qui avait été attaché

à

un Wapiti (Cervus canadensis) dans l'état du Wyoming en 1970 (Cralghead et al. 1972 cité dans Grubb

et

al. en prép.). Cet émetteur avait été conçu pour être Installé sur des bouées océanographiques ou des ballons météorologiques. Par la suite, d'autres colliers ont été attachés à des Ours polaires (Ursus maritimus) lors d'études menées conjointement par les États-Unis, le Canada, le Danemark et le Groenland. De plus, quelques études ont été entreprises sur un reptile marin, une Tortue de mer (Caretta caretta), un Requin (Cetorhinus maximus) et un Dauphin (Stenella attenuata) (voir Fancy et al. 1988). Ces premiers essais ont utilisé des systèmes de localisations Installés sur les satellites Nimbus. Depuis, cette technologie a pris un essor considérable avec le développement de piles plus puissantes et surtout la disponibilité du système de cueillette de données ARGOS ("ARGOS Data Collection and location System", DelS) en 1983. Celui-ci est installé

à

bord des satellites Tiros N (Fancy et al. 1988) .

(26)

__ l.c~

France. du "National Oceanlc and Atmospheric Administration" (NOM) et du -National Aeronautics and Space Administration" (NASA).

Le système Argos comprend quatre composantes: un radioémetteur (PIT ou platform transmltter terminal) (1), fixé sur un animal, émet un message sous forme d'une onde radio UHF ("Ultra High Frequency"), qui est capté et enregistré par un satellite (2). Le ou les messages reçus sont décodés et transmis

à

des stations terrestres (3).

Par

la suite. cette information est retransmise aux centres de traitement (4). Deux centres de traitement des données situés à Toulouse en France et à Landover au Maryland calculent simultanément la localisation des émetteurs et acheminent les données aux utilisateurs par la poste, par bélinographe ou par modem.

Depuis l'avènement de ce système de collecte de données le nombre d'espèces animales étudiées à l'aide de la télémétrie à liaison satellitaire s'est accru rapidement et continuera probablement cette ascension avec la miniaturisation plus poussée des émetteurs .

Parmi les différents mammifères étudiés ou

à

l'étude, il yale Rorqual à bosses (Megaptera novaeangliae), la Baleine grise (Eschrichtius robustus) le Lamantin (Trlchechus manatus), deux phoques (Hallchoerus grypus et Lobodon care/phagus), le Caribou (Rangifer tarandus), le Boeuf musqué (Ovibos moschatus), l'Ours brun (Ursus arctos), l'Ours noir (Ursus americanus), le Loup gris (Cants lupus), l'Orignal (Alees a/ces), le Morse (Odobenus rosmarus divergens) , le Mouflon de Dall (Ovis dam), le Wapiti (Cervus elaphus) et le Cerf mulet (Odocoileus hemionus) (voir Fancy et al. 1988, Harris et al. 1990) ainsi que le Béluga (Delphinapterus leucas; Martin 1992). Au Québec et au Labrador, deux groupes de chercheurs (Harrington et al. 1992, Noiseux 1992) étudient les déplacements du CaribOll, de l'Ours noir et du Loup gris dans le cas du second groupe.

Les premiers essais de télémétrie

à

liaison satellitaire sur des oiseaux ont été réalisés au début des années 1980, mais ce type d'étude connaît un certain essor depuis le début des années 1990 seulement. La principale contrainte qui a retardé cet essor est le poids relativement élevé des premiers appareils. Les modèles initiaux conçus pour les oiseaux étaient pourvus de piles fonctionnant à l'énergie solaire et leur poids atteignait 170 g. Ces émetteurs ont été testés en laboratoire, puis sur des oiseaux en captivité ou sédentaires

(27)

(voir Strikwerda et al. 1986). La liste d'oiseaux continue de s'accroitre rapidement (Tableau 1). La télémétrie à liaison satellitair~ est IJn outil qui s'est avéré très utile pour connaître les déplacements des oiseaux migrateurs.

2.2.2 Performance du système ARGOS

Depuis la mise en fonction du système ARGOS, quelques auteurs ont analysé différents aspects relatifs à sa performance, telles la fiabilité du système, son efficacité et sa précision. Ces analyses approfondies ont iusqu'à présent été limitées aux colliers émetteurs conçus l'lour les mammifères et fabriqués par la compagnie Telonles Inc. de Mesa, en Arizona. Les deux études les plus approfondies sont celles de Harris et al.

(1990) et Keating et al. (1991). Cependant, au mo~ns deux autres études traitent également de la performance du système ARGOS salt celles de Clark (1989) et de Hal'rington et al. (1992) .

Les paramètres étudiés pour vérifier la fiabilité du système sont la durée des émetteurs ainsi que la performance df)s cycles d'opération et des récepteurs d'activités. Les résultats démontrent que la proportion d'émetteurs qui ont cessé de transmettre prématurément est considérable et varie d'une espèce à l'autre. Les colliers Installés sur des Caribous ont eu le meilleur rendement parmi dix espèces étudiées, seulement 5 des 45 émetteurs ont cessé de fonctionner prématurément. Les résultats de cette étude comparative Indiquent que 2 des 6 colliers fixés à des Boeufs musqués ont également cessé de transmettre prématurément de même que 1 des 2 colliers fixés à des Loups et tous ceux installés sur des Morses, des Ours bruns et des Ours polaires (Harris et al. 1990).

Toutefois, certains de ces émetteurs ont cessé de transmettre quelques jours seulement avant la date prévue. Des émetteurs ont transmis sur une plus longue période. La ou les causes de cette faiblesse du système n'ont pas été étudiées, mals pourraient être attribuables dans plusieurs cas à l'épuisement des piles. Les premiers signes de faiblesse des émetteurs se traduisent par la réception des données concernant les récepteurs (de température, de mesure de l'intensité des piles et d'activité) seulement, aucune position

(28)

n'étant calculée. De plus, des changements dans la programmation du cycle d'opération peuvent être observés (Harris et al. 1990).

Les deux paramètres considérés pour vérifier l'efficacité du système sont la quantité et la qualité des localisations calculées avec les messages émis par chacun des émetteurs. Harris et ses collègues (1990) ont défini deux indices mensuels pour é'Jaluer l'efficacité. Le premier Indice permet d'évaluer de façon approximative la probabilité d'obtenir au moins un message pour chaque heure de transmission chaque mois et le deuxième, la probabilité d'obtenir une localisation pour chaque heure de transmission chaque mois. Les résultats démontrent que l'efficacité peut varier considérablement entre les projets. Ainsi, lors d'une étude réalisée sur le Wapiti dans le parc National de Yellowstone, la probabilité d'obtenir au moins un message par heure de transmission était de 0,37, tandis que celle d'obtenir une localisation par heure de transmission était de 0,16. Par contre, une étude réalisée sur le Boeuf musqué dans le nord de l'Alaska a obtenu de très bons résultats, la probabilité d'obtenir au moins un message ou une localisation par heure de transmission chaque mois était de 1,11 et de 0,78 (Une probabilité de messages >1 est possible aux pôles, puisque le nombre de passages des satellites est de plus de un par heure). La qualité des localisations obtenues n'est pas constante d'une étude à l'autre, le pourcentage de localisations dont la précision est à déterminer par les utilisateurs (classe 0, voir section 3.3.3.3) a varié de 23,9 pour une étude réalisée sur le Boeuf musqué dans l'Arctique

à

59,9% pour une étude réalisée sur l'Ours brun en Alaska (Harris et al. 1990). Les résultats de cette dernière étude tout comme ceux obtenus par Keating et ses collègues (1991) ont également démontré que les performances de chaque émetteur pouvaient différdr lors d'une même étude. Les écarts de performance pourraient être attribuables

à

plusieurs facteurs, dont la latitude, la topographie et le relief des zones étudiées, de faiblesses internes dans la conception des émetteurs, de différences subtiles du mode d'attachement des colliers, des différences de comportement ou d'habitats fréquentés par ces animaux. Le nombre de localisations foumies par le système ARGOS était peu élevé lorsque les animaux étaient situés au fonds des vallées encaissées (Harris et al. 1990, Keating et al. 1991). Ces auteurs ont souligné l'importance de considérer ce fait lors de l'interprétation des données .

(29)

Différents tests ont été effectués pour vérifier le degré de précision des localisations calculées par le système ARGOS. Des colliers émetteurs ont été placés sur des structures fixes (Clark 1989) et d'autres ou les mêmes ont été installés sur des animaux retenus en captivité ou sur des animaux domestiques de taille similaire à ceux dont les colliers étalent destinés (chien pour le loup, cheval et mulet pour les ongulés) (Harris et al. 1990, Keallng

et al. 1991). Enfin, quelques animaux marqués ont été observés dans leur milieu naturel et leurs positions ont été notées pendant les heures coïncidant avec le passage des satellites (Harris et al. 1990). Ces données ont ensuite été comparées à celles fournies par le service ARGOS (section 3.2.3.3). Les facteurs qui Influencent le plus la précision des localisations sont l'altitude des émetteurs (le système ARGOS considère leur élévation égale à celle du niveau de la mer) et l'élévation du satellite par rapport à

l'horizon au moment où celui-ci enregistre les messages reçus des émetteurs (Harris et

al. 1990, Keating et al. 1991). Les études où les déplacements des animaux marqués sont réalisés sans changement important d'altitude devraient obtenir de meilleurs résultats (Keating et al. 1991) .

Les résultats d'au moins deux études indiquent que la quantité, la qualité et par conséquent, la précision des localisations sont pluS faibles lorsque les colliers sont attachés à des mammifères que lorsqu'ils sont fixes (Harris

et

al. 1990, Keatlng et al. 1991).

Aucune étude approfondie n'a été réalisée pour vérifier la performance des émetteurs conçus pour des oiseaux. Toutefois, quelques données non publiées permettent quelques comparaisons. Tout comme pour les émetteurs conçus pour les mammifères, plusieurs de ceux attachés à des oiseaux ont cessé prématurément de transmettre (Strikwerda

et

al. 1986, Grubb et al. en prép.). Par ailleurs, contrairement à la plupart des études réalisées sur des mammifères, la maiorité des localisations obtenues était da classe 0

(vllir section 3.3.3.3).

Dans une étude publiée récemment (Prince et al. 1992), les auteurs ont pris pour acquis que les erreurs mentionnées par le Service ARGOS (voir section 3.2.3.3) étalent valables . De plus, ils ont estimé qu'aucune des localisat:ons de classe 0 avait une erreur supérieure

(30)

à

10 km. Toutefois, au moins deux groupes de chercheurs ont obtenu des résultats différents (Grubb et al. en prép., Kralovek et al. en prép.). Cas auteurs ont attaché un radloémetteur conventionnel (VHF) sur des Pygargues

à

tête blanche (Haliseetus

leucocephalus) munis d'un émetteur à liaison satellltaire. Ils ont ensuite évalué la position des oiseaux munis d'émetteurs par triangulation et par des observations visuelles simultanément aux passages des satellites. Les auteurs de la première étude ont obtenu une erreur moyenne de 55,05 km (sx = 62,7; n := 10, calculée avec les données

présentées dans Grubb

et

al. en prép.) pour les localisations de classe O. Ils ont pu vérifier la précision de seulement une localisation de classe 1 et une erreur de 7,4 km a été évaluée. Dans la seconde étude. quelques vérifications sur le terrain ont démontré que les aigles étaient dans un rayon de 5 km des localisations calculées par le système ARGOS (Kralovek et al. en prép.). Toutefois, les aigles n'ont pas toujours été localisés visuellement de façon simultanée aux passages des satellites, un intervalle maximal de 45 minutes a été considéré (Kralovek et al. en prép.). Le nombre de données est cependant trop restreint pour tirer une conclusion. De plus, ces études ont été réalisées avec des émetteurs de marques différentes (Telonics, Toyocom et Microwave).

Par ailleurs, ces résultats indiquent qu'il faudra porter une attention particulière à l'évaluation de la précision des données afin d'en faire le meilleur usage .

(31)

3.0 MÉTHODES

3.1 Aires d'étude

L'étude s'est déroulée sur une période de un an. Pendant cet Intervalle de temps, les Aigles royaux de la zone d'étude de Grande-Baleine fréquentent des lieux différents. Trois aires d'étude distinctes englobant ces lieux ont été définies; l'aire utilisée pendant la période de reproduction, dite aire de reproduction, les corridors migratoires utilisés au printemps et à l'automne ainsi que l'aire d'hivernage.

L'aire de reproduction

L'aire de reproduction de l'Aigle royal dans la zone d'étude de Grande-Baleine est située dans l'ouest de cette dernière (Figure 1). Ce secteur correspon~ au relief le plus ac~ldenté de la zone d'étude (voir Consortium Gauthier & Guillemette - GREBE 1990b) pour une description plus détaillée de la zone d'étude de Grande-Baleine). Lorsque l'étude a été entreprise. les sites de nidification connus de cette espèce dans la ~one d'étude de Grande-Baleine étaient situés

à

l'ouest du 74° degré de longitude dans les sel'teurs de la bande côtière et de l'ouest du plateau intérieur. Ils sont situés le long de la Giande rivière de la Baleine, de la cuesta, de la partie aval des rivières Boutin et Petite rivière de la Baleine et de la rivière Nastapoka (Figure 1).

Quatre sous-zones bioclimatiques ont été identifiées dans la zone d'étude de Grande-Baleine (Payette 1983): la forêt ooréale, la toundra forestière du sud, la toundra forestière du nord et la toundra arbustive. La première correspond au secteur du plateau Intérieur situé au sud de la Petite rivière de la Baleine. La toundra forestière du sud et la toundra forestière du nord sont des zones de transition entre la forêt boréale et la toundra arbustive; elles couvrent une bande étroite le long de la côte, au sud du lac Guillaume-Delisle et presque tout le secteur au nord de la Petite rivière de la Baleine, à l'exception de l'extrême nord-ouest. La zone arctique ou toundra arbustive, couvre le secteur ouest du lac Guillaume-Delisle et l'extrême nord-ouest de la zone d'étude (Payette 1983) .

(32)

Deux types de climat sévissent dans la zone d'étude: un climat de type polaire caractérisé par une température annuelle moyenne inférieure à-6°C est observé au centre et au nordest, alors qu'un climat subpolaJre. dont la température annuelle moyenne varie de -6 oC à 4,5 oC. règne au sud et sur la bande côtière, jusqu'au lac Guillaume-Delisle (Météoglobe 1991). La période sans gel est très courte. La dernière gelée du printemps survient le 25 juin sur la cOte et le 11 juin sur le continent alors que la première gelée est observée entre le 11 et le 13 septembre. De façon générale, la période où la température mensuelle moyenne dépasse le point de congélation s'étend seulement de mai à octobre (Canada, Service de l'environnement atmosphérique 1982).

L'abondance et la diversité des espèces animales n'est pas constante au cours des saisons. La zone d'étude de Grande-Baleine chevauche la distribution de 35 espèces de mammifères (Consortium Gauthier & Guillemette - G.R.E.B.E. 1994). La majorité de celles-cl sont sédentaires et leur abondance est généralement plus faible pendant la saison froide, particulièrement celles qui hibernent. Toutefois, le nombre de Caribous augmente considérablement en hiver, avec la venue d'individus des troupeaux de la rivière George et de la rivière Aux Feuilles. Ils atteignent la zone d'étude de Grande-Baleine au mols d'aoOt (Gauthier & Guillemette Consultants 1991), y séjournent pendant l'hiver pour entreprendre leur migration printanière vers les aires de mise bas aux mois d'avril ou mai.

Selon les connaissances actuelles, 142 espèces d'oiseaux ont été recensées dans la zone d'étude de Grande-Baleine (Consortium Gauthier & Guillemette - G.R.E.B.E. 1994). L'abondance des oiseaux atteint un sommet lors des migrations saisonnières. Les derniers groupes de Bernaches du Cà~ada quittent à la mi-octobre. Seulement quelques espèces de canards plongeurs sont observées après cette date dans le passage de Manitounuk (Consortium Gauthier & Guillemette - G.R.E.B.E. 1991). La Bernache du Canada est la première espèce de la famille des Anatidés observée au printemps; des Individus ont déjà été aperçus au mois d'avril (J.-G. Ricard comm. pers.). La zone d'étude de Grande-Baleine est également un corridor de migration et une aire d'hivernage utilisés par les lagopèdes. Les premiers groupes sont observés au mois d'octobre et séjournent jusqu'à la fin du mois de mars (Eco-Recherches 1979).

(33)

Les corridors migratoires

Les Informations concernant les corridors migratoires empruntés par les Aigles royaux qui nichent dans le nord du Québec sont rarissimes. Les seules données disponibles sont celles d'individus juvéniles provenant de la baie d'Ungava (voir section 2.1.2). Toutefois, 24 Aigles royaux ont été dénombrés au printemps 1990 près de St-Fabien et de Valleyfield. De plus, pendant l'automne de 1980 à 1989, un nombre moyen de quatre individus par année a été observé près de Valleyfield (Aubry et al. 1991, Gasselin et al. 1991 ).

L'aire d'hivernage

Les lieux d'hivernage anticipés pour la population d'Aigles royaux de la zone d'étude de Grande-Baleine sont décrits dans la section 2.1.3 .

3.2 Étude télémétrique

3.2.1 Inventaires préalables

Trois nids d'Aigles royaux appartenant à autant de couples ont été visités une première fols au mols d'avril 1992 (R. Pelletier comm. pers.).

Par la suite, tous les nids connus de l'Aigle royal dans la zone d'étude de Grande-Baleine ont été visités lors de l'inventaire du Canard arle/quin (Histrionieus hlstrlonleus) en mal et juin 1992 pour déterminer leur utilisation pour l'année en cours.

Étant donné le faible taux d'utilisation de ces nids en 1992 (2 sur 9 au mols de juin), un effort supplémentaire de recherche a été effectué pour découvrir d'autres nids pendant le dénombrement du Canard arlequin et plus tard lorsque les conditions météorologiques n'étaient pas propices à la capture des aigles. Cette recherche a consisté en un survol des falaises propices à la nidification de l'espèce situées le long des principales rivières

(34)

de la zone d'étude de Grande-Baleine. De plus, certains secteurs de la bande côtière non couverts lors de l'inventaire de l'Aigle royal de 1990, quelques falaisas où un couple avait été observé depuis ce dénombrement ainsi que certaines hautes falaises verticales exposées vers le sud ou sud-est ont été survolées.

Les survols des falaises lors de la recherche des nids de l'Aigle royal ont été réalisés à l'aide d'un hélicoptère A Star 350. Chaque paroi a été scrutée attentivement pour déceler des nids grâce à l'observation d'indices d'occupation tels que fèces et adultes s'envolant de la paroi. L'équipage était composé du pilote et de deux ou trois observateurs.

3.2.2 Capture et marquage des Aigles royaux

3.2.2.1 Choix des aigles à capturer

La capture de six Aigles royaux adultes était envisagée pour cette étude. Cet effort de capture devait permettre d'obtenir une appréciation générale des déplacements effectués par la population d'Aigles royaux de la zone d'étude de Grande-Baleine. L'alternative envisagée advenant l'impossibilité de capturer six Individus adultes était de capturer des aiglons au nid. Des permis de capture délivrés par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et l'Université McGiII ont été obtenus au préalable.

Le principal objectif étant de déterminer la superllcle du domaine vital des Aigles royaux, la capture d'individus reproducteurs a été privilégiée. La capture d'individus adultes non-reproducteurs devait être écartée, puisque les déplacements de ces individus pourraient différer

à

cause d'un besoin é"orgétique différent. Les individus considérés comme reproducteurs sont les aigles adultes observés sur un nid actif ou au plus à quelques centaines de mètres de celUI ci (voir chapitre 3.5).

Le choix des lieux de captures ~ été fait en fonction de deux critères: la présence d'un nid actif et les contraintes logistiques. Tous les nids découverts avant ou pendant l'étude télémétrique de "Aigle royal ont été considérés.

(35)

3.2.2.2 Période de capture

La période de capture des Aigles royaux adultes a été déterminée en fonction de deux critères: leur susceptibilité aux dérangements et la possibilité de les repérer rapidement. Les oiseaux de proies sont plus susceptibles aux dérangements au début de la saison de reproduction soit quelques semaines avant la ponte ou pendant la couvaison (Fyfe et Olendorff 1976). Pour cette raison, la capture d'adultes lorsque les aiglons sont âgés de quelques semaines était préférable. Les adultes da l'Aigle royal continuent de nourrir les aiglons âgés de quelques semaines même s'ils sont dérangés (Postovit et al. 1982). Les aiglons seraient aptes à jeûner dès l'âge de 20 jours (Ellis 1979). La période de capture des adultes a donc été planifiée pour coincider avec celle où les aiglons sont âgés de quatre ou cinq semaines. Les adultes d'Aigles royaux sont facilement repérables à cette période puisqu'ils se perchent à proximité du nid ou directement sur celui-ci (obs. pers.).

La période de capture a donc été établie d'après la chronologie de la reproduction de cette espèce dans la zone d'étude de Grande-Baleine, qui a été déterminée d'après des observations réalisées en 1990. Lors de l'inventaire réalisé pour localiser les nids da l'Aigle royal et du Faucon pèlerin du 10 au 18 juillet 1990, 90 % des aiglons (9 sur 10) étaient âgés de sept à neuf semaines d'après Bent (1961). La capture des Aigles royaux a donc été planifiée pour la période du 20 au 30 juin 1992.

3.2.2.3 Technique de capture

La oapture des individus a été effectuée avec l'aide d'un lance-filet actionné d'un hélicoptère (O'Gara et Getz 1986). Cette technique a été choisie parce que le risque de blesser un oiseau est faible comparativement aux dangers que représentent les autres méthodes de capture, tels que les pièges à pattes et le filet-canon (Q'Gara et Getz 1986) et parce qu'elle permet de sélectionner les individus que l'on veut capturer. L'utilisation du lance-filet pour capturer des Aigles royaux est mise à profit depuis 1986 au Éta.ts-Unis (O'Gara et Getz 1986, Phillips et al. 1991a}. Au Québec, cette technique a été utilisée avec succès pour le Cerf de Virginie à l'île d'Anticosti (Potvin et Breton 1988) et le

(36)

Caribou au Nouveau-Québec (Le Hénaff et Breton 1989). Le lance-filet utilisé pour les captures est distribué par la compagnie Coda Entreprises, Mesa, Arizona. Il s'agit d'une carabine à quatre canons, de calibre 308, qui permet de déployer un filet en cordelettes de nylon (Photographie 1). Les filets qui ont été utilisés ont une dimension de 16 m2 (4

x 4 m) ou de 25 m2 et les mailles avaient 10 ou 20 cm de côté. L'équipement de capture

a été fourni par le Ministère de l'Environnement et de la Faune. De plus, cet équipement a été manipulé par deux techniciens spécialisés pour ce type de travail oeuvrant dans cette Institution.

La technique de capture comprenait trois étapes: la recherche d'adultes, leur poursuite et leur capture.

La

recherche consistait à survoler les nids d'un territoire de nidification, les perchoirs connus et les parois rocheuses situées à quelques centaines de mètres du nid actif. L.a poursuite en hélicoptère consistait à suivre l'aigle en volant de 25 à 30 mètres derrière et au-dessus de celui-ci, jusqu'à ce qu'il se pose au sol. Le filet était ensuite déployé sur l'oiseau .

Le filet était propulsé du haut des airs, à partir d'un hélicoptère de modèle Astar 350 muni de patins. Ce type d'aéronef a été privilégié pour son autonomie, sa manoeuvrabilité et son habitacle spacieux. Deux ou trois passagers ont pris place à l'intérieur de l'hélicoptère avec le pilote. Un système d'interphones permettait aux observateurs de communiquer entre eux. Le navigateur assis à "avant, à la gauche du pilote, avait pour tâche de repérer las sites de nidification, de localiser les adultes de l'Aigle royal, de noter l'heure du début et de la fin des poursuites ainsi que toutes autres données jugées pertinentes et enfin, de surveiller les obstacles lors de la poursuite. Le tireur était assis en arrière du pilote sur le plancher. Il était retenu à l'hélicoptère par un harnais de sécurité. Au moment du tir, il se déplacalt vers l'extérieur en prenant appui sur le calle-pied situé sur le patin de l'hélicoptère. L'autre opérateur préparait l'équipement pour le tir (filets de rechange, cartouches supplémentaires) et maîtrisait l'oiseau capturé, le cas échéant. Lorsqu'un aigle était capturé, le pilote immobilisait l'hélicoptère et à la suite de son accord, le passager arrière se précipitait hor~ de l'aéronef pour maîtriser l'oiseau avant que celui-ci ne s'échappe du filet. L'aigle était immobilisé à l'aide de gants de sécurité, puis une cagoule était enfilée sur sa tête, et ses pattes étaient maintenues ensemble à l'aide d'un bandage.

(37)

L'aiglon a

été

capturé au nid. Pour ce faire, une personne est descendue en rappel le long de la falaise porteuse jusqu'au nid et a saisi l'aiglon. Tout comme pour les Individus adultes, une cagoule a été placée sur sa tête et ses pattes ont été attachées. Par la suite, l'oiseau a été placé dans un sac et a été descendu au pied de la falaise pour faciliter les manipulations. Celui-ci a ensuite été remis au nid.

Les manipulations incluaient la pose d'un émetteur sur le dos (Photographies 2 et 3), un prélèvel11ent de sang, la prise de différentes mesures morphométriques, la pose d'une bague du Service canadien de la Faune SU! la patte droite, la récolte d'une pluma et l'installation d'un marqueur alaire.

3.2.2.4 Système d'attache

Les radioémetteurs ont été attachés sur le dos des aigles au moyen d'un harnais spécialement conçu pour des oiseaux (Photographie 4). Il est confectionné de lacets de nylon qui s'enfilent dans des ouvertures spécialement créées

à

la base des émetteurs. Les ganses du harnais sont cousues ensemble au moyen de fils de coton ou de nylon.

Les fils de coton ont été G6:ectionnés pour cette étude dans le but de restreindre la période pendant laquelle les oiseaux devront porter ce dispositif. Les Algies royaux devraient perdre leur émetteur après une ou deux années puisque le fil de coton est biodégradable.

Un émetteur a été attaché à un Aigle royal en captivité avant le début de la campagne de terrain dans le but d'essayer le système d'attachement. L'aigle utilisé pour cette expérience est maintenu en captivité à l'Écomuseum à Ste-Anne de Bellevue.

3.2.2.5 Suivis effectués pour vérifier l'Impact des manipulations

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des manipulations sur le comportement des aigles capturés. Une première visite des lieux de capture a eu lieu quelques jours après la pose des émetteurs sur les aigles pour vérifier leur présence près du nid et noter la présence de nourriture fraîchement apportée. Une deuxième visite a eu lieu au cours de l'été pour vérifier le pourcentage d'aiglons qui prendraient l'envol des nids où des adultes avaient été capturés ainsi qu'aux autres nids utilisés au début de l'été. Cette dernière visite devait être réalisée lorsque les aiglons étalent agés d'au moins sept semaines; le taux de mortalité des aiglons après cet age est faible et ceux-ci peuvent alors être considérés pour évaluer la productivité (Steenhof

1987).

3.2.2.6 Recherche d~émetteur8 et Inspection des nids d'Aigles royaux en 1993

Deux émetttturs attachés l'un à un adlJlte et l'autre à l'aiglon sont demeurés dans l'aire de reproduction. Les données d'activité obtenues du système ARGOS pour ces appareils depuis l'automne 1992 n'indiquaient pas de mouvement. Un effort de recherche a donc été réalisé du 22 mai 1993 au 18r

juin 1993 pour retrouver ces émetteurs et déterminer si les aigles porteurs étaient décédés.

Une position médiane a d'abord été déterminée pour chacun de ces appareils

à

partir des localisations calculées par le système ARGOS. Un récepteur portatif (Direction Finder) a ensuite été utilisé pour repérer l'emplacement précis des émetteurs. Un aéronef de type Astar 350 muni de patins a été utilisé pour cette opération. Une antenne reliée au récepteur a été fixée sous l'hélicoptère pour capter les signaux ém s par les émetteurs.

Par ailleurs, tous les nids d'Aigles royaux connus ont été inspectés lors de cette campagne de terrain pour vérifier leur statut pour l'année en cours. Le nombre d'adultes présents ainsi que le nombre d'oeufs ou de jeunes ont été notés .

Figure

Tableau 2.  Classement  des  localisations  calculées  par  le  système  Argos  (La  précision  donnée  correspond  à  l'écart  type  de  la  distribution  des  localisations [Service  Argos  1988; Clark  1989])
Tableau 3.  Localisations  des  Aigles  royaux  calculées  par  le  système  ARGOS  pendant la  durée d'opératlon des émetteurs
Tableau  4.  Erreurs  évaluées  sur  les  localisations  calculées  par  le  système  ARGOS  pour deux groupes de données
Tableau  6.  Nombre  de  localisatIons par classe  recueillies pendant  la  saison de  reproduction  de 1992
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Références

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