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.-Un essai sur la pertinence de là théorie marxiste pour l'analyse du phénomène urbain capitaliste.
Yves couture .
Thèse
prés~ntée
à'la'fa~u~té des\Etud~s avancé;~
et de la Recherche de
l'uni~ers~~MC
..
Gill pourl'obtention de la maîtrise
en
philosophie..
Il ... -~;.--r
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Yves couture
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1977
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.' . . :~~ -"lI_ ~Le texte qui sùit vient démontrer que la pensée économique,
politique et sociale de Marx et Engels est perti~nte pour
l'ana-~.'.
lyse du phénomène urbain capitaliste, même si la villIe n '.est pas
- ,
pour eux une préoccupation de première importance. Au plan politi-que: considérant que la ville est un élément' du capital constant
-social et considérant la loi de la baisse tendancielle du taux de
profit, force no,us est de conclure que V accroissemen~, physique des
villes contemporaines constitue un ferme~t de transformation
fon-damentale du mode de production capita1is,te. Au plan socio-poli tique,: on découvre que la politique du laisser faire bourgeois que la
clas-se dominante applique dans l'exercice de son pouvoir sur ~a ville,
dessert ses intérêts gans un , pr~mier temps, mais que dans un deuxième
, temps elle ne réussit qu'à accélé~ér le mouvement
te
la lutte desclasses à cause d'un quadrillage urbain qu'elle impose.
1
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" f" • ~ ' . ' . , . " .,L ... ~ , ... ~\J"'\'tThe object of this thesis is to show how Marx and Engels' e-'l' conomical, political and social theory are relevant to the
analy-cl ,
sis of the capitalist urban phenomena. Economicaly, considerin~
the city as a~ element of the social constant capital and
consi-dering the law of the tendancy of the rate of profit to fall, one must cooclude that the ever increasing size o,f cootemporary cities
constitutes a ferment of fundameotal transformation of the ca-pitalist mode of production. Socio-politicaly ope discovers that
the bourgeois poÎitics of laisser faire applied by the dominant c1ass in 'i ts exercise of power ',over the city, on the one hand
pro-motes its int~rests, but, on the other hand it ooly succeeds in
ac-celerating the movement of the class struggle because of an urban
cheqttering ;i.t imposes. ...
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\ L'~uteur " 1 le prof~sseur assistance cons ,Il.
re~ercier vivement son-directeur de thèse
vid Fate Norton à qui il est redevable d'une et éclairée.
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Il se doit a 5si de mentionner mademoiselle Micheline Côté qui
a
dactY1~~raPhié '~texte.
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Avant-propos introduction Chapitre premierUn aperçu de l'analyse marxiste de l'économie capitaliste Chapitre deux
Application.de la loi marxiste de la baisse tendancielle du taux de profit à 1'analya.e de la ville
Chap;l.tre trois
La vision marxiste de la P9litique bourgeoise - introduction
conclusion
Chapitr~ quatre!
La ville dans la vision marxiste de la" politique bourgeoise
Chapitre ,cinq
..
Un aperçu d~ la théorie marxiste de la lutte des classes
Chapitre six
.
La' ville quadrillée conscientlse le prolétariat et
1
raproche l'aboutissement âe la lutte des classes
•
Conclusion,
"-Bibliographie")
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1 6 19 ~9 55 60 73 82 91 99...
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,~' ...,... ~ /1~Jn8qù'à\lun:'pa8s~ encore récent, , i l y a vingt ans à peine, la ville , ,
apparaissait aux rutaux ,du Québe~,c~mme un f~rment de8truct~ur d'un mode
de vie. L~ mode de ~le de la'campagne'mourrait
,
à la ville. Si une adoles-,cente allait t~availler en ville, la perdit ton la guettait. Les
adoles-cents, les hommes qui partaient à -la ville étaient des parias qui
trahis-saient la terre où ilà étaient nés et où leur père avait tant travaillé. v
Il n'y avait que les meilleurs de ce monde rural qui y restaient: le
ru-ral qui poursuivait des étuqes à Montréal ou à 'Québec était souvent celui
qu'on jugeait trop petit de corps pour réussir sur une terre où le gabarit d'un individu avait de l'importance. Je me demande enfin si dans une cer-taine mesure la ville n'a pas gardé pour les ruraux cette image du lieu où s'~levait dans les années trente le temple de Lily St-Cyr, si ce n'est pas encore le lieu où l'on trouve les femmes qui fument (au sens de Proust),
1
si ce n'es t pas encore le ',lieu de perdition par excellence.,
\
En somme, pour ces gens 1 qui vivaient éloignés de la ville-et pour un,
certain nombre encore, la ville était le lieu, le mécanisme même de la,
disparition d'un mode ~de vie, d'un mode de pr?duction. Mais aujoud'hui,
l ,
au cours des années soixante, maintenant au cours des années soixante-dix,
.
,.. . " ' \ \
la ville apparait encore comme un ferment important de transfo~tions ,
-politiques et sociales radicales. Tous ensemble noua
savons'q~e ~es
, , villes, ,
nord américaines en particulier posent de très graves problèl)ies.i Qui ne , f
, ,
se souvi~nt" des longs étés trop chauds des USA? Qui a oubl1~' 1e$ ~oirs de
Watts, ce quartier de "la ville des
an~es"
et leurtentatii~
de' fairedis-parattre leur ghetto par le t e ? Qui veut se rappeler la/1iste interminable
des
crime~
violents commis c que jour d'1lDs la ville de!~e'w Y~rk?
Qui, saitque la ville de New York en~ ge un urbaniste à temps pl~in pour,s'occuper
" des problèmes posés par les' excréments canills? Qui ignore l' exis tence des
restaurants chics pour chiens dans cette tmême ville? Qui ~e sait pas que
New York est un monstre en f~illite dont l'existence est suspendue au fil
d'interventions gouv~rn~tales de plus en plus tmportan~es1
Tous ces faits 'semblent entraîner de la part des partisans du"statu
quo la reconM,issance de l'existence de )taves problèmes qu'
on~'dglerà
demain ou l'année prochaine au plus tard. 'Quand on se déplace
v~rs'
l'ailegauche du corps politique, on entend
un
discours voulant que la ville soit\
~,
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12
1un ferment de disparition de la vie politique et sociale du capita-lisme. Quand on écoute bien, on s'entend dire par la gauche
tomantico-radicale que le m'épr~ n'aura qu'un temps.- Ce sont les t!ypes de
lan-gage qu'on entend
qu~nd
se pose un problème comme ceux soulevés parla démolition de la rue St-Norbert à Montreal et le remplacement de
ses logements par les garages de la voirie municipale. Toutes les cri-tiques de la décision du conseil municipal dans ce cas furent faites en termes politiques et sociaux. Fait surprenant dans ce monde de l'homo economicus, il n'apparatt jamais d'explication économique va. lable. D'autres y voient une1occasion pour le peuple d'acèrottre son
1
niveau de conscientisation. De tels événements, je le répète. donnent
fi
lieu à un ensemble de revendications pOlitico-sociales, mais jamais à
une explication économique d'ensemble conséquente.
Mais qui sont ceux qui formulent les critiques les plus virulen-tes d'un conseil municipal comm, celui de Mpntréal dans de telles
cir-constances? Il est difficile de ~é~o~dre avec précision à la question.
On ne peut vraiment parler sensement que des tendances. Dans ce cas-ci
il s'agit du RCM, Rassemblement qes citoyens de Montréal. Or, le RCM
1
a maintes fois manifesté unè allégeance certaine à un langage de type
marxiste. Je pense ici en parti~ulier aux problèmes qu'a connus cette
formation politique lors de son dernier congrès: les ténors du parti se sont longuement demandés si leur programme politique devait
expli-~citement inclure une position marxiste, formulée en termes marxistes
o
ou non. Il devenait donc légitime de me demander pourquoi des
expli-cations de type économiq~e faisaient défaut: la theo»ie marxiste
s'ex-prime en termes économiques, politiques et sociaux. Elle prétend 'permettre l'analyse des phénomène$ de ces trois points de vue.
Les recherches qui men~rent au texte qui suit furent donc
entre-prises. Un premier problèmè ressortait aw tout 'début: Marx et Engels ,
ont très peu parlé de la ville. _Marx lui-même n'a pas parlé de la ville d'une' manière vraiment consistante ni même considérable. Ce que Marx •
"
a pu dire de la ville; il l'a fait à toute fin pratique en passant et
un peu partout au cours de Son oeuvre. Quand il en parle le plus, c'est
r-I
(;
o
/3
) avec Engels dans"l'Idéologie allemande"et seulement lors de
considé-• , t
rations portant sur 1 opposition ville-campagne. Engels a pour sa
part accordé plus d'attention à la ville. Il l'a fait bien sar dans
des passages comme cèUX de "l'Idéologie allemande" avec Marx, Mais surtout, il a traité de la ville en soi dans la "Situation de la
clas-se laborieuclas-se en Angleterre" (j'utiliclas-serai l'abréviation ·SCLA à l'
ave-nir en me référant à cette oeuvre) où la ville 'fait l'objet d'une
des-cription détaillée. Ceci se passe au début de sa carrière. En fin dé carrière, il s'est penché sur la question du logement. Jamais cepen-dant, pas plus que Marx, Engels ne nous offre une explication
systé-matique en termes économiques, politiques et sociaux à la fois, du
rôle dialectiqu~ de la ville dans le monde capitaliste. J~ais Marx
Ou Engels ne nous offrent une application systématique de leur
théo-rie à l'analyse de la ville capitaliste.
Une première question se faisait jour: pouvait-on reprocher à ces
deux philosophes de ne nous avoir point donné une telle explication?
C'est à cette pr~ière question que je repondrai dans les conclusions
de cette thèse. Mais cette question en supposait une autre, plus évi-dente peut-être, première certainement: la théorie marxiste permet-elle une explication complète d'un rôlë dialectique possible de la ville
dans le ~od~ de production capitaliste?
La. thèse que je présente se veut donc une première approc~ de
.
l'application en termes. économiq·ues, politiques et sociaux de la
théo-rie marxiste à la ville. Je veux démon~rer dans ce texte qu'en toute
cohérence avec la vision marxiste du monde capitaliste, il est
possi-ble d'~ffirmer que la ville est un,ferment
qe
transformationessentiel-le du mode de produc~on capitaliste même si Marx et Engels ne nous
l'ont pas démontré. Cette affirmation est défendue de la manière suivan-te. Dans un premier chapitre, j'essayerai de résumer la vision marxiste
"
de l'économie c~italiste. Je tiens à exprimer au lecteur que je suis .
conscient de l'espèce de "manque de respect" d '.un texte aussi important
queULe cal!ital"subsumé par un' rêsumé aussi court. que celui que j'ai l' in-tention de lui prê88nter •. Dans un deuxièœe chapitre où j'assumerai
prin-cipalement que l 'h01lllle-marchandise n' esy pas une ,métaphore chez Marx et
p---Engels, je d6montrerai que le logement)et les instruments de
l'indus-...
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trie du transport constituent du capital constant social. J'en
'conclue-.
rai qu'aux termes de la loi de la baisse tendancielle du taux de profit
j
la ville est, économiquement, un élément de contradiction du ~ode de
production capitaliste.
Des quàtre chapitres suivants, l~s chapitres 3 et 5, seront
consa-crés à la vision marxiste de la politique bourgeoise et à la lutte des
classes. Les deux autres contiendront les arguments ~émo~trant que si '
la politique du laisser faire bourgeoi~ 'sert dans un premier temps les
avantages de la classe dominante en matières urbaines, elle fait néan-
,.
,moins de la ville un processus d'accélér~tion de la lutte des classes.
Ainsi, la ville nous appara!tra en terwes marxistes, comme un élément ~
essentiel du mode de production capitaliste, et, dialectiquement, un
élément essentiel des modifications les plus profondes qu'aura à
Su-bir le mode de production capitaliste dans l'histoire.
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1 .. 1 1 Chapitre premier.
Un aperçu de l'analyse marxiste de l~économie capitaliste
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" /6~ serait sans doute prê~ à m'accorder que l'objectif
prin-cipal des bourgeois est la réalisation de profits. L'analyse .
marxiste de l'économie capitaliste v~se tout compte fait à
révé-ler comment ces profits se rea1isent. La'critique (1) ~r~iste
vise, elle, à révéler les conséquences Inéluctables·de ce mode de
production particulier. Avant d'aborder l'analyse de la ville
pour révé~er l'essentiel de son conte~u économique, :i1 impo~te de •
rappeler les éléments les plus importants de l'analyse marxiste du' mode de-production capitaliste (2).
Pour Marx, réaliser des profits a une signification précise: disposant d'une certaine masse monétaire qu'il ne veut pas
consom-mer à son entretien personnel, un capitaliste est prêt à faire
cir-culer cette masse d'une manière telle qu'à la fin du mouvement
circulatoire la masse mon~taire dont il disposait au début s'est
ac-crue. Schématiquement où A
=
masse monétaire originelle et A' uneÂmasse monétaire nouvelle et supérieure à la.mas?e originelle, on obtiendrait l'expression suivante: A - circulation - A'.
Cette simple expression ne vaut ~s que pour le capitalisme.
Les ~archands aussi ~oumettent, et avant même lè capitalisme.
_sou-mettaient une 'cettaine,masse monétaire à une circulation donnée et
-
.
retrouvaient A' au boüt du mouvement. 'Il nous faut donc définir les particdlarités du circuit capitaliste.
Le mou~ement circulatoire du capital argent
màtiquement' de la
mani~re
suivante:~
A' - Mt - P - M' - A' ,
l ,
s'exprime
sché-Disposant d'un capital argent (A), un capitaliste s'approprie de
la marchandise (M) ccouiprenant d'une_~art la force de trsvail (t)
et des moyens de production (mp). (M) est consomme dans le
mo-ment de ~roduction (P). Ce'qu~ eSr produit 8 ce moment (P) est
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6t'l' \. 1 " r Jt ' ," '" ~~~. ,~,./1
une marchandise (M') dont la valeur est supérieure à celle de la
mar-chandise (M). Enfin, (M') est échangé contre son équivalent argent
(A'):
le capital reprend la forme de capital argent.l'
La question est ~ors ~e savoir comment la vàleur d'dchange
...
de tM) (i.e. la valeur de
(M)
en tant que ~roduit destiné àl'é-change et non pas en tant que produit destiné à une c?nsommation
personnelle où on parle alors de valeur d'usage) a pû êtrè accrue
à (M'). Cette quantité supplémentaire d'argent (a) quand (a
=
A' ,,''t
- - A) s'appelle la plus valuel (pv) chez Marx. D'où vient par
consé-\
qàent cette plus value et comment est-elle produite?
Dans l~,mouvement circulatoire du capital il y a
essentielle-ment trois phases:
le~
deux phases de cirqtlation (A~
M et M'~
A)et la phase de production
(P).
C'est dans le moment de la' .
produ~tion'
que se
réal~se l~P
us value et~on
dans ceux de la circulation. En~'autres~termes,
'augmentation de la valeur ne se réalisant ni pakl'achat ni par la te de la marchandise, elle doit se réaliser
par la marchandise elle-même.
"-Nous avons soul~gné que la marchandise était composée tant de
..
moyéns de.production (mp) que de forces de travail (t). La partie
\
du capital argent consacrée à l'appropriation des moye~s de produc-~
tion s'appelle le capital constant (Cc). Le capital constant se
di-vise ~r~ en capital,circu~ant et d'autre part en capital fixe.
.
1
Le capital fixe comprénd les bâtiments et les machines qui s'u-sent lentement c'est-à-dire qui ne confèrent leur valeur à la
mar-,
.
- ~chandise (M~) que peu à pe~. Le'capital cArculanè compr~nd les matières
auxiliaires servant à l'entretient des machines. (des huiles par
.
,"
exemple), complèèèment c?nsommées dans le processu~ de pr~duction, et
la matière première destinée à la transformation.
1
capital consacrée à l'achat de la force de travail
que détien~ travailleur libre d'en disposer sur un marché dit li-bre, s'appelle le capital ·variable.
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-/8
Marx appelle constant un certain capital et variable un a~tre en
raison de leur impossibilité et de leur possibilité respective de
chan-,
ger de valeur. Le capital constant ne voit pas sa valeur modifi~e alors
, "
que le capita~1 variable lui voit sa valeur modifiée au cours du Imoment
de production. Ainsi, pour Marx, si la plus value doit être créée avec la marchandise ce ne peut être avec la partie (mp) de cette marchandise
"
dont la valeur ne peut être modifiée mais seulement transmi~e ~ (M').
La p.J,.us yalue est donc produite par la partie '(.t) de la marchandise.
, Cc
Not9ns enfin que pour Mar~1 le rapport Cv constitue la composition
or-ganique d'un capital donné.
/"
Quellé est la valeur de (t)? La force de travail est,."l'ensemble des facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps
~
d'un homme dans sa personnal~té vivante, et qu'il doit mettre en
mou--\ . '
v~~Ît p~ur produire des choses utiles" (3). La valeur de cette
marchan-dise
(t)
est déterminée par le temps de travail nécessaire à lacon-servation et à la reproduction de c~tte force. Si notre capitaliste
payait toute cette valeur et la p\us
~alu~
que produit laco~somamtion
J
de cette force,lcomme la-partie (t) du capital productif transmet aussi
il . ' "" \ ,
sa valeur à
{M'},
il ne retro~erait pas (M' - A') en fin de mouvementmais seulement (M - A). Il ne réaliserait pas de plus value. Marx af-firme alors que pour que ,le, capitaliste retrouve (A') en fin de course,
il doit éviter de payer au travailleur tout~ la,valeur de (t) et la
va-ieur de la plus value qu'il produit. Il ne peut éviter de payer toute la valeur de (mp) qui aonstitue tout compte fait le (M') d'un autre
- ; t
indust{iel. Il y a deux moyens pou~ payer la valeur de
(t)
tout enac-croissant la plus. value produite. L'une est absolue. On parle de plus
\
'"
.
value absolue. L'autre est telative et onlParle alors de plus value re-lative.
i.
La plus value absolue sera la plus value réalisée par l'allongement
.
.
de la journée de travail. Le jeu est" le suivant: si pour le posaésseur .,
. . . .
...de la force de travaIl la vente au capitaliste de x heures est. suffi-
-sante pou\lassurer sa
c~nservati~'ù
ets~
reproducÙon, lecap~tal:Î.ste
acceptera ~ verser la somme demandée. Il exigera cependant en retour
que la force de travail soit dépensée par son possesseur
, , ,"
..
,
, ).t~....
... ~. .\;:~'-/1
"---A
, , , ,01"..
.
•
1"
•
J
,
\
pendant 2x heu~~s. C'est-~-dire que pour une journée. de huit heures,
le trava1l1eur sera payé pour quatre heures soit le salaire qui lui
permettra de se procurer les produits nécessaires ~ sdn entretien~.
On voit que le capitaliste a avantage à accrottre la durée de la jour-
.
née de travail..
. On voit aussi qu'il ne p~ut allonger cer;.e journ~,e de travàll sans
fin.' Pour accrottre sa plus' value! augmenter en somme~e taux de
plus value
(~),
le capitaliste a un autre rec9urs: faire en sorte quele temps
~e tr~vail nécess~ire
soit raccourci (et~
éfidemment sans. que soutéëiûite la durée d~ la semaine ou de la journé~ de travail).
" .
\..
En d'autre~ermes, faire en sorte que la valeur des
p~oduit~néces-saires
~
1~ntretien
de la force det~avail
baisse.~si
lesalai~e,
, 1 ·
i.e. le prix à payer par le capitaliste pohr
l'entretie~
nécessaire 1l ' l l
de (t) pourra baisser et le taux de plus value passera de - à ---. En
, n n-x
d'autres termes encore, le capitaliste doit fai~ e~ sorte que le
tra-. vaille~r réalise ,la vale~r de sa force de travail n plus ,en x heures; ~
x heures
mais en 2 • Par exemple, non plus en quatre he res sur une
jour-neé totale de'huit heures, mais en deux heures. Le c pitaliste fait donc
en sorte que la Ectivitê du ~ravail soi~ accrue. plus value
ria-lisée de cette fa on est la plus value re~atiye. Il y. a deux sortes
de plus value' re ative nous explique Baby.
D'un~
partl
une plus value
l, '
relative temporaire réalisée par un capitaliste donn~momentané~ent
, ,seul possesseur d'une machine permettant.à ses ouvriers de rêaliser
un produit en un temps inférieur ~u temps de travail socialement
né-"
cessaire - le temps de trâvail 'socialement nécessaire,se définit commè le temps dépensé-en moyenne par les'producteurs d'une marchandlse dans
des conaitions normales -. D'autre par~ cette plus value obtenue
si-multanément par tous les capitalistes qui abaissent ensemble la valeur de la force de travail en accroissant sa productivité.
~
Mais pourquoi.vouloi~ accrottre la plus value? Que veut laire le
capitaliste de la plus value qu'il accapare? Il peut essentiellement
e~
faire deux choses. Il peut procéder ,.
.
~
unereproduction,simp~
deson capital, ou à une reproduction' élargie. La.reproduction stmple
• 1 l
est celle où toute la plus value est utilisee à la satisfaètion des
besoins et des désirs personnels du capitaliste, quand le maintien ':.'
"
.\,---~---..
..
"
.t
, ~, ..+-, ..+-, ~ .;"*
•
1C
~,
,
\
rIO
... . \des moyens de production et de la force de travail'sont assurés. Mais
quand ~ne partie de la plus value est utilisée pour accr~ttre la
\
production, on parle alors de reproduction élargie du capi'çal. ..
-Dans la
reprod~ction
simPle: ,la plus value e:tenti~rement
con-~ommée par le capitaliste pour le renouvellement de son capital pro-ductif (Cc+Cv) et dans son entretien personnel. Mais cette
repr'oduc-tion simple ~e faisant toujours par la plus value, dans un laps'de
~
t~ps plus ou moins court le capital initial total est reproduit.
Ainsi dans la reproduction simple il y a reproduction d'ùn certain
, ' ~
nombre de marchandises nécessair~s,\à la prpductiol1, reprodu~tion de
~~ , "1-'
la plus value nécessaire à l'entret~a6~du:capitaliste, et enfin,
re-production des rapp'or~~~eproduction entre le capital et le travail.
. ~
En d'autres termes, la reproduction simple produit le rapport social
- \
suivant: le capital (A) permettant au-capitaliste de s~approprier
J ~' . .
(M) est composé exc1bsivement, ap~~ un certain laps de temps, de
\ ~.. ri
la plus v~iNe tirée... ~e (t). Et Baby ~i~e
Marx:
;
L'ouvrier pçoduit donc constamment la richesse obje~
tive comme capital, comme un~ puissance qùi le domine
et qui !~exploite, et le capitaliste de son côté, p~o
duit eonstamment
la
force dè travail comme une sourcede ~ichesse subjective, separée de ses prop~es moyens
de realisatipn, abstraite, nte~istant qùe dans la
for-me matérielle de l'ouvrier~salàrié. Cette constante
re~rod}lcÜon, cette perpétua~i,dn ùe l'ouvrier est la
condition sine qua non-de la production capitaliste. (4)
- · s ~,
~. -N~tons tout d'abord que le concept de reproduction simple n'est
qu~un;modèle fabriqué par Marx. Un tel modèle n'a pas beaucoup de
chan-, " ' 1 : ' , . . . _
ce de se réaliser: la~concurence entre les capitalist~s ne r~alisabt
l " " .' r. ,,'
queJ~étte reproduction ~le et ceux réalisant la reproduction élargie
, r-
'
"1' _ ''~e_hous verrons plus bas~place les premiers dans la désagréable
!~o-... 1, " - - 1 " . j
" ,
sition d~être absorbés par les secondsi Mais cet exercice de Marx
n'est pas 'sans sign1f1ca~9n. Il fait ressortir que l'ouvrier et sa •
condition
particuli~~e,
i.e.
sa position face~I
l'appareil deproduc-- '"l ... \
ticnÎ du monde capitali~fe'4d~ivent tpujours être les mêmes pour que ce mode
se perpétue. Cette- positiQn est' celle où sur un marcpé dit libre, 'comme
je le soulignais plus
..
haut~ po!;sesseur d'une force "4e travail et de rien.
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d'autrê comme le remarque implicitement Dobb (5), il offre cette
1
force ~ quelqu'un d'autre qui lui peut l'achetér de même que le
reste des moyens de production. 1
,~
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.Kais si nous regardons la
reproducti~
éiargie, il nousfaùt.~n
tenant inclure dans notre arrière plan de
réf~rence
nonplu8'seui~~
,ment un capitaliste individuel et peut-être quelques travailleurs,!
comme le 8ugg~re le modèle de la repr~uction simple, mais bien
considérer qu'lI s'agit maintenant de.1ca réalité sociale de tout l'ensemble du mode de production capitaliste. Notre aboutissement devrait donc être la condition de l'ensemble des travailleurs, par rapport aux moyens de production et les rapports dans lesquels ils
~ ,
entrent avec'l~s capitalistes. Il ~
'\
Le cas de la reprodti~tion élargie est celui où une partie
de la p1u$ value'est consacrée'à l'accroissement de la masse des
moyen~ de production: le capitaliste accrott son capital constant
,
et son capital vaTiable. J'ai déjà indiqué que Marx appelle
"com-position or,ganique du capital" le rapport
~.
Qu'arrive-t-i1 à cettecomposition organique du capital dans le processus d~ la
reproduè-tion élargie? Dans un premier cas elle peut rester la même." C'ést-: à-dire que dans 4es proportions identiques, une masse plus grande
de chacun des capitaux mentionnés (Cc et Cv) est maintenant
dispo-. dispo-. dispo-.
~ \nib1e. Le capital variable étant disponible dans une plus ~argé part
ab-, '
solue, la'demande de force de travail s'accrott. Il se peut que la forc.e de tz:avail dans la socUté soit, numériquement suffisànte pour répondre à la demandE3sans plus. Mais les circonstances historiques peuvent être telles que le nombre ne soit pas suffisant pour
ré-t p
pondre à ~ette demande. C'est ,te type de période ~roductive où les
ouvriers sont à peu pr~s tous employ~s. Dans 'de telles périodes,
.. , l \
,les salaires aurdnt tendance à augmenter. C'e8t-à-di~e que ~e
, ~ .
.
taux a~ la plus value
ëV
aura tendance à décrottre. Il passera,disons,
d~
14
à!S"
si
lar~production él~rgie
ducap~tal
est poss blePv 3 ' .
quand, par exemple".~, les sa1ai'res ne pourront aup,:nter au elà
4 . \. 1
du point 'o\~ ~ égalera
U.
Au delà de ce po;f.n~, la reprod~ctiode-viendra sfmp
2X
ét
pla~era
leèa~italiste
dans la positiondéfa~qrable
dont je parlais tout à l'heur~. Mais, si dû à des hausses intéressantes
1 'b / \
/
1
,', ,
/12
de salaires ou il d'a res considérations l'offre des forces
deJl~r'à-r ( ")
,~ail s'accrott, les saI ires auront tendance il baisser et le taux de
1 " 4 4
plus ~,alue il pa'sser par e mple de 6.5 à
'3'
A' ce moment la plusvalue disponible rend l'ace ulation du capital si grande que la
de-mande e~ forces dè travail sia crQtt il nouveau. Et, dit Baby,
l'os-cilla~ion reprend en sens inverse.
'\,.. 1
\ \
Dans ce cas de la reproduction élargie du capital où la
c~mpç-sit10n organique du capital reste la même, nous ret!~uvons un élément
essentiel du fonctionnement du mode de production capitaliste. ~i
dans le mod~le de la reprod~ction simple il était apparu que les
con-ditions des travailleurs devaient être reproduites 11 faut bien
pren-•
dre ~ote qu'il apparait maintenant 9u'elles ne peuvent pas ne pas être reproduites dans la reproduction élargie. Baby insiste:
Ce schéma abstrait a seulement paur but de faire com-prendre que les oscillations de salaire sont comprises
\ entre certaines limites et que le syst~e de production
capitaliste' ne peut pas comporter une hausse continue des salaires qui finirait par dégager l'ouvrier de sa
\condition de prolétaire. '(6)
Si la composition organique du capital peut rester la même, elle
1 ~
peut aussi varier, Nous venons de voir comment une variation negatiye
est limitée, i.e. qu'un ~ccroi~ent cons,tant du facteur Cv de
l,'ex-Cc 1 L '
,pression Cv est imposElib1e. Voyons ce qui s~ p.asse si cette compositio~
organique s'accrott,' i.e. si
le
facteur Cc s'accrott plus rapidement~
que le facteur Cv • • C'est'd'ai11eurs, remarque Baby, ce quis~
passehabituellement. Nous avons vu èn effet que la production absolue de
la plus value, l'allongement de la journée de travail afin d'accrottre ,
le temps de travail gratuit, ne peut se faire indéfiniment~ Le
capita-, ~
liste doit pour accottre la plus value, modifier la productivité du
travailleur. Cela suppose l'introduction de
n~~ux procéd~s
depro-duction. en particulier de machines. "
1
" '
Ainsi la masse du capital a tendance à s'accr~ttre èonstamment.
i
1
Il n' y a pas lieu de discuter ici des divers moments possibles où la
f
courbe exprimant cette tendance étalerait. Cette tendance 1· l'accrois- r'
'
-,
sement de la masse du ca~ital est appelée la tendance à la concentratio~
\1
,1
.
," '
.
~~ , ,.'
~. ~*,
~I 'f,w'·
, , ~~ ~. ~t
1 l,..
•
(' 1 113du ca·pi~al.
.
Marx appelle la tendance à l'accaparement du capital'
productif des capitalistes ~lus petits, ceux par exemple qui repro~
JI '
'duisent simplement leur capital,:par les capitalistes les plus im-portants, les plus en selle, çeux qui réaliseht une reproduct1tin
" \1
élargie de leur capital, la tendance à la centralisation.
De la considération du processus par lequel la composition or-
.
ganique du capital a tend~nce à B' accrottre,' Marx tire deux lois: la
loi gé~érale de l'accumulation du c~pital et la loi de la'baisse
ten-danc~elle du tau* de profit. La loi générale de l'accumulation du
1 ~
,'c~ 'tal se formule ainsi:
l' ée de réserve indus:r'ielle est
~~~ant
'PIUS granderichesse sociale, le
capi~al en~~ction,
l'éten-due e l'~nergie de son accroissemeht et par suite la
grandeu absolue du prolétariat et la force productive
de ~on t avail ;ont plus considérables. (7)
\,
o
Pour Marx, la croissance rapide ~ la composition organique du capital
signifie d'une part, qu'une masse de plus en plus petite du capital
so-cial est consacrée au salaire - c'est-a-dire à ~'entretien de la force
de travail - et, d'autre part, que les travailleurs sont évincés du mo-ment de production par des machines, le processus tend à créer une sur-population relativ.e. "Cette sursur-population relative forme ce que· Marx ap-pelle l'armée industrielle de réserve du.capitalt." (8)
..
Elle n'est pas qu'un effet du mode de production capitaliste. E~le
lui est nécessaire.
r.
En effet les progrès de la technique ont donné à la
marche de la producti n une allure fiévreuse, sacca-dée, entrecoupée de c ises violentes; tantôt les capi-taux affluent dans un branche d'industrie et récla-ment beaucoup de main- 'oeuvre, tantôt un arrêt de
production jette à la e des masses d' ouvriers,- (9)
•
Marx et Baby, son commentateur, considèrent comme nécessaire une
sour-ce de"forsour-ce de travail où peuç
~ise~
à son gré la classe bourgeoiseselon
qu'éll~
dispose ou nonde'~pitaux,
selon qu'elle se trouve dansune
pério~e P~:
pJ\oduction faste ou \n. Cette armée de réserve permetl , \ r 1'711,,\
\
-
,
" , , .) ,,-' . ,.'
•
, , ' ~~, t . . . . "1 f
/14
-f
enfin de baisser l~s salaires à cause de la concurence présenteau sein de cette armée, "Pour l'appropriation d'une partie de la
1
masse de capital variable social disponible à un moment donné.
Considérons maintenant la IQi de la baisse tendancielle du taux de -proUt. En examinant plus haut le principe de la prod,uc ... tion de la plus value relative, nous avons constaté que cela
é-tait possible en particul;er par l'achat et l~utilisation de
ma-chines qui accroissent
~
productivité de la force de travail.\
Au moment d'aborder le profit dont'nous venons de définir le taux
comme ~e rapport de la plus value au capital total (la plus value
produite par le trava~l ne pouvdnt être que la seule source de
,
,r
Pvl'accroissement de la valeur du capital initial) i.e. CctCv' il faut bien admettre que cette utilisation des machines, .quê cet
accroissement du capital'constant, devrait tendre à fair~ diminuer
le taux de profit.
Or
nous avons laissé entendre plus haut quepour un capitaliste donné, il était tout à fait possible et même
probable que son taux de profit s'accroisse avec ~'utilisation des
'machines, ,donc avec l'accroissement de la composition organique ,
de son capital particulier. Considê~ant la formulation que nous
avons adoptée pour le taux de profit, il y aurait une
contradic-<? '
tion à affirmer que ,1'âccr9tssement de la composition o~ganiq~e ,
Cc ...
du capital (ev) puisse s'accompagner'd'une hausse du taux'~~
pro-fit. Mais il n'yen a pas: bien que la composition organique ~e
'certàines industries soit plus élevée'que,celle d'autres ind~str+es,
le taux de profit est comparable d'une industrie à l'autre.
1
.
Comment s'explique cette égalisation du taux de p'rofit?
Le
taux de profillest élevé dans les entreprises à basse composition
organique. Les éapitaux affluent dans ées e~treprises. Cétte afflu~
ence
entra1n~_Q~ e~c~s de-producti~n
tel que lesmarc~andises
pro-duites par
ces'~;dù~~ries
doivent être vendues au dessous de leurvaleùr.· Bien sûr la
s'i~tion"~erait
'inverse dans les entreprises~
composition organique éîe -e. ' "En somme le .taux de profit ne .. ut vraiDent être compris lors-que l'analyse porte sur une seule indus ie'osur une seule
entrepri-\
\ 1 1
..
,
'•
a ' /15se, ou sur un secteur de production ou sur un capital donné. On
ne peut formuler de loi en ce qui concerne le profit qu'en consi-dérant l'ensemble du capital d'une société donnée. c'est dans ce
~orttexte, considérant, que la composition organique du capital
social a tendance à s'accrottre, qu'une part de plus en plus
pe-tite du capital est utilisée à l'achat de la force de travail
que Marx formule, la loi de la baisse teddancielle du taux de profit •
Terminons cette synthèse par une note sur la circulation du capital. Nous avons commencé cetéxposé en expliquant la
proposi-tion A - Mt - P -mp M' - A'. Nous pouvons concevoir que dans Jn pro-,
cessus de circula~io~A - M"con~titue une première phase et M" - A'
la troisi~e phase. Dans la première phase le capital argent se
, ,
transforme en capital productif. Dans la deuxième phase, la
circu-'.
-.
lation est interrompue et cède la place à la consommation des mar-
.
chandises nouvelles,et propres à leur m e en valeur par la plus
va1ue~ Dans la troisième phase la marchand e dont l~ valeur est
accrue est transformée a nouveau en capital a gent disponible pour
1
la reproduction Qimple ou élargie du capital e pour la reprise du
cycle complet. Cette troisième phase est évidemm t nécessaire,
con-sidérant tout ce que nous avons dit plus haut.
Pour cette dernière phase, il est clair que certains frais doivent être encourus par le capitaliste. Il n'est pas nécessaire
de reprendre
ici"m~~
en survol, les arguments de Marx portantsur la productivité ou la no,n productivité de la force de travail dépensée dans cette circulation du 'capital. Il nous est 'suffisant de rappeler que pour Marx, seule l'industrie du transport est pro-ductive dans cette troisième phase:
..
La circulation, c'est-a-dire la course effective des marchandises dans l'espace;lest résolue par le
trhnsport. D'un côté l'industrie des transports cons-titue une branche autonome de production et par pon-séquent une sphère spêciale"de placement du capital. productif; d'un autre côté, elle se distingue en ce '
qu'el~e.apparait c~e la ~ontinuation d'un procès de
production à l'intérieur du procès de circulation et
pour lui. (10)
t
-'~
i? f,' " " '.' ~', (-1 ( ~ 1 ,\.
r
",
l-I ;" > > f-·"
':•
" ~ "' .... ' \ . . l ""r~ "\'"' ~ ~ , .... l ,~~..., - \ ... ~ .-/16
(Tel est donc l'aperçu que je voulais donner de l'analyse marxiste
~e,.
l'économie politique: Cet aperçu est très schématique. Il m'est eneffet permis d'assumer que le lec~eur connait cette analyse de Marx
" que Engels a faite sienne. Pour ceux qui pourraient être moins familiers '
"
avec cette analyse, je prétends avoir donné ici tous les éléments qui
"
permettraient la reconstitution logique de toute cette analyse. Mon but explicite dans ce texte est de voir quelles sont les relations
entre les éléments de
i'
écoriomi~
politi'quemarxt~te
et.J.a ville et nonpas de reprendre après beaucoup d'autres un exposé de la théorie.
Des grands traits que j'ai voulu mettr-e en"lumière ici sont
(a) cette activité centrale du capitalisme visant ~ faire des profits
1
et la notion essentielle de plus value;
..
(b) que la force de trav~il dont dispose l'ouvrier du mode de
produo-.).',
tion capitaliste ~ une marchandise et que cette marchandise est
consommée dans le moment ,de production;
(c) que la valeur de cette marchandise est déterminée par la somme
,
d'argent dont' doit disposer son détente~ur la reproduire, i.e.
se procurer les moyens de subsistance nécessaires à son maintien, les besoins variant selon les conditions géographiques et les
con-ditions historiques et socl~les, , et, de plus, les moyens nécessaires
à l'entretien de ses enfants\ l~s détenteurs substituts de la force
...- .... ;.(1
de tr~avaii~' 1
(d) la concentration et la centralisation du capital dans le mode de reproduction élargie;
(e) la création d'une armée industrieile de réserve et la reproduction des rapports de production;
(f) la loi de la baisse tendancielle du taux de profit;
(g) le caractère social du mode de production capitaliste; ,
(h) la question de,la rotation, de 1 la circulat:;.ion du capital et enfin,
là question des transpo~ts •
1
,Q
,
';
Notes du chapitre premier
'.
(1) Karl Marx, postface à la deuxi~me édition allemande du "Capital"
\
8 {ols. (Paris: ~ditions sociales, 1972), 1:1: p. 25
~,'~(2) Comme il apparattra au lecteur, ce premier chapitre est inspir~
de l'oeuvre de Jean Baby, "Les lois fondamentales de l'~conomie
capitaliste" (Montr~al: Librairie progressiste), passim
(3)' ~rX, "Le capital", 1:1: p. 170
(4) Baby, "Les lois fondamentales", p. 83
(5) Voir en particulier Maurice Dobb, "Studies in the development of
capitalism" (New York: International Publishers, Newvor.ld Paperbacks,
1973), p. 7
(6) Baby, "Les lois fondamentales", p. 87
(7) Marx, "Le capital" (ed. Costes) 4:114-115, ci~é par Baby, ''Les lois
fondamentales", p. 94
(8) ,Baby, "Les lois fondamentales", p. 91
(9) ibid., p. 91
(10) Marx, "Le capital", 2:1: p. 140
'"
1
\
1
•
'1'..
...
,
1 Chapitre deuxApplication de"la loi marxiste de la baisse tendancielle \u taux de profit à l'analyse de la ville capitaliste.,
..
"
\
' s< ;1 1 \\
~
l'•
Il\
\
,
"'''
..119
,
La question est maintenant de conna1tre le rôle de la ville
dans cette économie politique marxiste. Je soulignerai tout d'abord
,
brièvement l'es~ntiel du rôle qu'Henri Lefebvre assigne à la ville
dans la pensée marxiste, puis j'essayerai de voir pourquoi certains
textes a'Engels et des références à la théorie marxiste de
l'écono-mie politique capitaliste contie~ent des indications nous
permet-tant de relire la position de Lèfebvre d'un oeil critique. \
Cette po~ition est la suivante. Pour Lefebvre, la ville
n'appa-ratt dans la pensée deoMarx et d'Engefs que comme une simple1toile de fond (1). Elle est un service public (2), elle est une chose so-ciale et elle fait partie des conditions historiques du mode de' ,
produ'cUon capitaliste (3). A quel .titre?
"Du point de vue de la formation de la plus value, la ville n'a pas une fonction, essentielle. En effet, le
lie~ où se forme initialement la plus value, c'est
l'~nité de production: l'entreprise •••
C'~t ainsi que la. ville, produit historique,
fournit'ce'que nous avons appelé la toile de fond de la soc~été bo~rgeoise". (4)
Plus loin, il nous dit que du point de vue de la réalisation de la
plus value, la vill~n'a qu'une valeur d'usage (5)~~eci implique
-
~qu'elle n'a pas de valeur d'echange et qu'elle,ne peut être consi-déree comme une unité productive, que ses éléments constituants ne
peuvent êtr'e considérés comme de la marchandise prod\fctive~
En somme, la position de Lefebvre est claire: ,la villè n'est
pas un moyen de production du mode de production capltaliste.~La'
~l 1
ville n'est qu'up lieu, import?rtt sans ~outè mais un simple lieu
toü~ de même (6).
" . •
.
,
<tAD'emblée, urle telle position est séduisante. il semble bien
que la population de ~loccident soit à 80% urbaine. C'est ~n
phé-nomène récent, propre à la période contemporaine. Athènes et Rome
il y a deux mille ans, peuvent,difficllement.se comparer à,ce que sont aujourd'hui Tokyo, Londres,'New York et même 'Montréal. Accep-tons donc sans discussion une position voulant que les villes
•
1/ \ -, , , 1•
,-,o
,
,
,
/20
""
d'Athènes el de Rome aient été des décors dans lesquels se déroulaient
les drames politiques et sociaux et où se jouaient les je~x économiques
de ces différentes civilisations. Nous pouvons même accepter qu'en"un sens la ville capitaliste que nous connaissons et qu'atconnu E?gels à
~nchester en particulier, joue ce rôle général de toile de fond. Il
n'en demeure pas moins qu'un débat s'impose autour de la question "Jus-qu'à quel point la ville capitaliste n'est-elle qu'une toile de fdhd du déroulement du procès de production capitaliste?!'.
Une 'première considération d'ordre génétal nous p~rmet de justifier
théoriquement une attitude critique comme celle-ci, vis-à-vis la
posi-tion de Lefebvre ou d'une autr~ qui s'en rapprocherait. Si nous
reli-sons la position d'Engels face à la loi la dialectique (8), il n~us
apparaît, en gros, que des modifications da la qualité d'un objet
en--./'
trainent des modifications dans sa quantité e inversement. Si nous
avon~ accepté que les villes antérieures à la période capitaliste de
l'histoire ,avaient la qualité d'être des toiles de fond, nous devons,
avec la loi de la dialectique, ~cep~er que cette qualité ne peut être
comprise qu'en ,relation avec une quantité. Ma~s en f9ncti~ de la loi
de la dialectique telle qu'exposée par Engels nous devons nour demander
jusqu'à quel point, la quantité des villes ayant changée, el1e~'n'ont
pas· cessé d'être de simples
toi1e~ de(~ond,
Le. des effetsd'~
JDodede production pour devenir autre chose, i.e. des fondements du mode de production capitaliste.
\
Si la loi de la dialectique à laquelle je viens de me référer nous permet de soulever un doute, quant à la qualité de la ville telle que
1
. décrite par Lefebvre, sa formulat~on par Engels ne nous permet pas de
, dépasser le doute et ne nous donne aucune indication nous permettant de qualifier la modification qualitative de la ville, par son accrols-sement'contemporain en quantité. Certafns pourraient même dire que le , renversement que je viens d'opérer d'effet à fondement, pour la
quànti-té de la ville, est arbitraire et ne, se justifie pas aux,termes de la 0
formulation engélienne de la loi de la ~ia1ectique. Aussi devons-nous
nous tourner vers' autre chos'e pour dicqJvrir certaines
spécifi~ités.
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.
1
/2:1
Déj~ en 1845, dans la SCLA, Engels avait décopvert que
•
"Le rapport de l'industriel à l'ouvrier n'est pas un rapp'ort humain mais une relation purement économique .
'L'industriel est le "cap,ita1", l'ouvrier est le "travail". (9)
Plus tard dans "le Capital ~', au' ~oment d'exposer le détail· de cette rela'7'
tion économique, Marx dira:
"Pour pouvoir tirer une valeur échangeable de la valeur usuelle d'une marchandise', il faudrait que l'homme aux écus eût l'heureuse chance de découvrir, au milieu de
la circulation, sur le mâr2ôé même, û~e marchandise
dont la valeur usuellell'possédât la vertu particulière
:d'être source de valAjur échangeable • .'." (10) \
~
:~ous avons vu dans la synthèse de l'économie politique Jue cette mar-chandise ét,it la force de travail.
!; ... (,
ensemb~e
des .. -facultés fhysiques etintellec-tuelles qui existert~ dans le corps même d!un homme ••• " (11)
et que cette marchandise était, ',à toutes fins pratiques, l'homme. Nos
préoccupations nous amènent à nous dema~der' pourquoi, si l'homme a cOnnu
après l~avènement du capitalisme un changement de qualité,te1 qu'il est
devenu une marchandise d'uncapftal productif (M); il n'en s~raii pas de
même de la ville. Pourquoi la ville ne serait-elle pas elle aussi un moy-1
en de production! détenu dès lors par ,la classe bour&eoise? Pourquoi la
'-...- , pv •
ville ne serait-elle pas.au~si partie du Cc de l'expression Cc+Cv
et-ainsi un facteur concret de la réalisation de la loi de la baisse
tendan-• 1
cielle du taux de profit, plutôt que le simple décor où'se réalise cette
1
loi? Pourquoi, en somme, la ville serait-elle exclue de la liste des
cont~adicti1ns que supposent les efforts de perpétuation du mode de
pro-duction donto(on peut le réconnattre par ailleurs), elle est issue?
1
Nous en sommes donc à nous demand~r pourquoi, la ville n~ serait-e1+e
,
pas consideree co~e un véritable moyen de production du mode de
produc-tion capita~iste. Deux considérations,' l'une relative au transport,
l'au-tre, relative au logement, 'sont suffisantes pour nous permettre d'entre-tenir la possibilité ,de poser cette hypothèse. En bref, ces considérations
1 \
, sont les suivantes. Tel qu'exposé par Marx dans le capit~l, le transport
est, une industrie productive. Nous 1 devons
considére~
que le pourcentage,
/
l,
1 ".
" " \.,
\•
, :<>'•
/22
de l'espace urbain réservé à cette ac~ivité productive constitue
un moyen de production, i.e. un élément du capital c~nstant social.
\
L'essence de la deuxième considération est la suivante: si l'homme est une marchandise que' le bourgeois se procure comme les autres
~rchandises appartenant au facteur (M) de l'expression A-M-P-M'-A' , ' .
et que ce qui sert à l'entretien et/àu
f
la production des élémentsde ce facteur, comme les
machine~
estp~~~ie
du capital constant, le1 logement, qui sert là l'entretien du, capital force de travail, est
partie du capital: constant et se trouve être un moyen de production. \
Voyons donc plus en détail l'ensemble de ces considérations. \
Il est sûr qu'à première vue, la ville peut apparaître dans les oeuvres d'E6gels comme' une simple toile de fond, Le: comme un effet
plu~ôt que comme un fondement au mode de production.capitàliste. Les
textes sont nombreux, chez Engels et Marx, qui, traitant de la
divi-sion socia~e du travail, la font se profiler sur l'horizon urbain. On
y trouve essentiellëment l'opposition vi1le~campagne
(12).
Pensons aussià ces, passages de la SCLA (13) où Engels nous explique que, si par
hasard la camp~gne ou ce que nous appelons la banlieue attire un
capi-taliste par la disponibilité du "cheap labor" '- ou commé il le dira
béaucoup plus tard dans"l' Anti nUht:ing" (14) par l'eau pute "exigence·
\ capitale de presque toutes les branches d'exploitation de la grande industrie" - cette -:ampagne est bientôt transformée, en village. Puis
vi~nnent s'établir d~ns l~ village les fab~icantsldes produits
essen-tiels ~ux trava~lleurs. n'autres sont attirés par\la possibilité de
travailler. Quand le nombre de travailleurs devient trop grand'Iles
..
salaires ont tendance à baisser. èette baisse
produi~
d'autre "icaeap/-1abor". Ainsi, d'autres capitalistes sont, à leur tour, tentés d'y
installer leur usine. Et, comme le dit Engels, le village devient une
.
.
ville_et la ville à son tour grandit. Des services publics sont
ins-tallés~ des égouts, des'aqueducs, etc ••• , et à,c~se de l:existenc~ de
ces services, d'autres capitalistes vienne~t s'installer. C'est alors
la ville industrielle.
"
\
" Chaque nouvel e industrie creee a a campagne porte en so 1 I~, .. 1 . i 1
~'ger-me d'une ville industrielle" (15). Gl
-
.,,,""" ~
!.
,'" ~ i~",' ~ ~ ~'t, l, ~, ~ " ~~ ~,
~ ~ " li, t k, 1~
" "a
t•
r ,',o
, $ ~... ! ' • /23 "ClAinsi la ville apparatt-elle comme un effet du mo~e de production
capitaliste (même si la ville offre déj~ là un effet en retour). Il en
est de même si nous consid~rons
ie
texte d'Engels "Une grève anglaise"(1.6)Dans ce texte en effet, Il est question des méthodes d'exploitation de .
" ,
la force de1travai1 de la construction à Manchester. La ville nous appa- •
"
rait ici comme le prod~it de l'appât du gain de cert~ins capitalistes,
i.e., c~e le résultat de l'activité de'capitalistes individuels. t
Cependant, ce:r;tains textes d'Engels nous pèrme'ttent de poser 1
'hy-pothèse de la ville cbmme moyen ?e production plutôt
~ue ,co~e
un simpleef~et d'un ~ode de production donné. A tout le moins, ils nous forcent
1 . ' \ •
à'pouss~r notre llnaly~e plus l<:!in. Il dit en eff.;!t dans"l'Anti DUhring"
\ 1 • "
que la concentration urbaine est "une condition fondamentale de la pro-duction capitaliste', (17) Comment comprendre cette affirmation? Comme nous l'avons vu dans'la syUthèse de l'économie politique marxiste, le
\
• 1
capital conna~t essentiellement deux phases: une de circulatiQ~ et une
de production. Ainsi la ville appartient-elle à la phase/de la
circu-lation, à celle
d~
la production ou aux fteux à'la fois. Cette'dernière1 ' " \
suppos:i, tian est en' effet possible: Marx nous fait x:emarquèr dans "Le • . 1
"" 1 '
-capital"(18), qu'un ljoeuf peut être
du
capital fixe s'il sert d!animalde travail,mais que s'il est destiné à la consommation, il cesse d'être
un moyen de travail.
@ •
Il est ass~ évident,que la ville appartient à la sphère de la
cir-culation du capital, si on la considère comme un agent important du
mouvement de la monnaie. ~ vitesse'du mouvement de la monnaie est
cons-tituée par le nombre de déplacements i.e. le nombre de transoctions
dans lesquelles'unè unité de
monna~e
lest impliquée en unla~
de~eJps
donné. Or c'est l'échange des marchandises qui donne lieu à la
cir~ula-~
tian de la monnaie. Celle-ci n'est qu'un moyen de circulation. La ville offre ainsi la possibilité de disposer en un lieu restreint d'une grande
masse de marchandises diverses et surtout réalise une distance t~du1~e'
~ entre les points de/circulation. Le nombre de ces transactions dans 'le8-, ,
1 qu~lle~ peut être impliquée une un~té de monnaie se trouve être plus
/
~rand et par conséquent, le mouveme~t de la monnaie est pl~s rapide àla ville qu'à la campagae •
.
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, 1 · " 1(> ····f·_·- - . ,'" /24 .f~La ville est donc un at~ut important de la ~phère de
la-circu-\
--1at!on du capital. Mais en ce qu "elles sont; les villeas d •
immens~s
réseaJx de communic8.t'ion et de tr?nsport,
~lles
appartiennent, au'moins en partie; à la sphère de productio~ du capital en tant que
• 1 ~
moyen de productiOn. Quand Engels énumère les avantages d'une agglo-\ mération urbaine pour le capital, il place en tête de sa liste les
voies ferrées, les canaux et les routes (19).
,}
"n'un côté l'industrie des transport constitue une
branche autonome de production, et~par conséquent
une sph~re spéciale de placem~nt du capital
produc-tif; d'un autre côté elle· se, distqngue en ce qu'elle
apparaIt comme la continuatton.~~un procès de
pro-.duction à l'intérieu~ du~~oc~s , ~ .... .., , de ~irculation
.
etPO\Jr .. lui". (20) -. ~ '
.
~ \ ".;."
,
Ainsi le transport est une indus~rie productive. Toute industrde
pro-",," ductive suppose, pour sop exploitation, un capital >ixe et un capital
,-
'.
. "circulant (21), donc un capital ,
.
, constan~. Nous devons compter parconséquént c01lDJl.e capital constant de ',l'industrie du transport, non ~
..
,
seulement les camions, le~
...
wagonnettes, etc ••• ,lmais aussi les auto-,~ .
~route$~ les rues, les?routes, le~ trottoirs, les chemins de fer, les
'- ; • "il- ... ""l
a~roports et tout l'e~pace réei qu'ils occupent en fonction des
cour-J , r • bes de b
l ruit que les aéronefs projettent au sol et qui définissent
.
~ainsi des vocations nouvelles et exclusives pour certaines aires, les
c-~
moyens de transport de l'énergie, ~c ••• ·et les terminus des transports
routier,~:... ~t maritimes, les esp~ees que supposent les a~inistrations
, ."
div~ses des systèmes de transport (privés et publics). En somme, déjà
j ..
~4argeS
parties de la villeca~~t~liste,apparatssent
enS~i
comme.... Ir,. .... :"p" .. 1
.4:
c$pital constant, i.e. comme moyén de production. Gruen (22) nous ap,:~ ~.,. ~ JI. r ç ,
'rI prend què 667. de ce qu'il lappell,e Il! centre ville de Los Angeles est.
- ' t ~ ..
consacré exclusivement au transport; et S1 nous'n'avons pas de chiffre'
~n
main. il est suffisant de rappeler au~ecteur q~'un
examen mêmesu-, .' '1?'erficiel d 'une
~arte
'de la vU.!e de Mpntréal, par' exemple, avec son~
port, ses terminus de voie ferrée. etc ••• révè1e qu'une superficie
im-, 1
portante de la ville est consacrée au transport et s'intègre dbnc au
>
capital const~nt social. ,Plus encore, si nods ajoutons ,"aux transports
routiers, aériens et maritimes, les moyens de communication, il faut
l '
!
-admettre que,le pourcentage de l'espace qui doit etre considéré comme