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Études typologiques de l'attachement et de la sexualité chez une population victime d'agression sexuelle en enfance

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Academic year: 2021

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Études typologiques de l’attachement et de la sexualité

chez une population victime d’agression sexuelle en

enfance

Thèse

Chloé Labadie

Doctorat en psychologie - recherche et intervention (orientation clinique)

Philosophiæ doctor (Ph. D.)

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Résumé

La présente thèse a pour objectif d’examiner l’hétérogénité des séquelles sexuelles et d’attachement chez une population ayant vécu une agression sexuelle en enfance (ASE). Plus spécifiquement, le premier article examine la validité du modèle catégoriel de

l’attachement adulte tel que décrit par Brennan, Clark et Shaver (1998), au sein

d’échantillons variés (i.e. communauté (N= 1663), clinique (N= 575) et 2 sous-échantillons victime d’ASE (N=338 et N= 112). Les analyses de profils latents (LPA) effectués au sein des échantillons de la communauté et clinique démontrent que les participants se

regroupent toujours selon les 4 catégories d’attachement typiques (i.e. sécure, préoccupé, détaché et craintif). Par contre, les individus de l’échantillon clinique ne se regroupent pas pour former la catégorie détachée. Les résultats concernant les échantillons de participants victimes d’ASE sont plus complexes. Ces victimes rapportent uniformément des difficultés d’attachement empreintes d’anxiété d’abandon peu importe le profil incluant parfois une combinaison d’anxiété d’abandon et d’évitement de l’intimité (i.e. Attachement

craintif-évitant, Attachement craintif-anxieux). Le deuxième article, lui, avait pour visée d’explorer

l’hétérogénéité de la population victime d’ASE mais en prenant compte simultanément des séquelles sexuelles (i.e. compulsion sexuelle et évitement sexuelle) et d’attachement (i.e. anxiété d’abandon et évitement de l’intimité). Les résultats des analyses de profil

démontrent qu’un peu plus du tiers de l’échantillon se regroupe dans un profil présentant des difficultés sexuelles et d’attachement mixtes et complexes (i.e. Attachement Craintif et

Sexualité Ambivalente) alors que, les individus du second profil (Attachement Préoccupé)

rapportent de haut niveaux d’anxiété d’abandon mais aucune difficulté sexuelle. Nous avons également tenté de déterminer si d’autres variables expliquent la formation des différents profils : présence d’autres formes de maltraitance en enfance, sévérité de l’ASE, genre, détresse personnelle et détresse conjugale. Les résultats de ces analyses démontrent qu’outre les niveaux plus élevées de détresse conjugale et personnelle chez les individus se regroupant dans le profil Attachement Craintif et Sexualité Ambivalente, ces personnes ont vécu des abus légèrement plus sévères et ont été plus fréquemment exposés à de la violence domestique et psychologique. Il est aussi à noter que les hommes victimes d’ASE sont

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surreprésentés dans les profils de séquelles complexes. Les deux articles de la thèse permettent de mieux caractériser les séquelles potentielles de l’ASE selon le genre en plus de permettre de réconcillier les incohérences à ce sujet dans la littérature. La thèse souligne l’importance de considérer la population victime d’ASE comme une population hétérogène en plus de souligner le caractère complexe et interactif de l’attachement et de la sexualité.

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Table des matières

Résumé ... ii

Listes de tableaux ... vi

Liste d’abréviations ... vii

Remerciements ... ix

Avant-propos ... xi

Introduction générale ... 1

La théorie de l’attachement ... 1

L’application de la théorie de l’attachement chez l’adulte ... 2

L’utilisation des outils de classification pour appuyer la théorie de l’attachement ... 3

Agression sexuelle à l’enfance et développement de l’attachement ... 4

ASE et sexualité à l’âge adulte ... 5

La coordination du système d’attachement et du système sexuel ... 6

Failles méthodologiques potentielles des études chez les populations rapportant un trauma dans l’enfance ... 8

Objectifs de la thèse ... 9

Chapitre I : A Person-Centered Analysis of Romantic Attachment Anxiety and Avoidance (Article 1) ... 12 Résumé ... 14 Abstract ... 15 Introduction ... 16 Method ... 19 Measures ... 20 Analytic Plan ... 20 Results ... 21 Discussion ... 24

Limitations and Further Study ... 27

Clinical Implications ... 27

Table 1. Fit Indices for Latent Profile Analysis within Community and Clinical Sample ... 29

References ... 30

Chapitre II: Adult Profiles of Child Sexual Abuse Survivors: Attachment Insecurity, Sexual Compulsivity, and Sexual Avoidance (Article 2) ... 33

Résumé ... 35

Abstract ... 36

Introduction ... 37

The current study ... 43

Method ... 43

Statistical analyses ... 49

Results ... 50

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Table 1. Means and Standard Deviations for Attachment, Sexual and Psychosocial Outcomes

Among Survivors from the Two CSA Clusters and Nonvictims ... 58

References ... 59

Conclusion générale ... 70

Discussion des résultats ... 70

Approches catégorielle et dimensionnelle de l’attachement ... 70

Hétérogénéité de la population des survivants d’ASE ... 71

Coordination des systèmes d’attachement et sexuel ... 73

Sévérité de l’ASE ... 74

Cumul de formes de maltraitance infantile ... 74

Différence de genre ... 76

Limites de la thèse et recherches futures ... 76

Implications cliniques ... 77

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Listes de tableaux

Tableau 1. Fit Indices for Latent Profile Analysis within Community and Clinical Sample Tableau 2. Means and Standard Deviations for Attachment, Sexual and Psychosocial Outcomes Among Survivors from the Two CSA Clusters and Nonvictims

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Liste d’abréviations

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Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…

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Remerciements

Je souhaite profiter de ces quelques lignes pour remercier tous les gens ayant contribué de près ou de loin à cette thèse. D’abord, je remercie mon directeur de thèse, le professeur Stéphane Sabourin, qui à l’aide de sa rigueur et son soutien m’a aidé à évoluer et m’a mené à bon port. Je remercie aussi les conseils et révisions précieuses de ma

co-directrice de thèse, la professeure Natacha Godbout, du département de sexologie, de l’UQAM et de mon comité évaluateur, formé aussi de la professeure Catherine Bégin et du professeur Yvan Lussier, du département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Je souhaite également ajouter une mention spéciale à propos de la contribution des personnes que j’ai rencontrées dans le cadre de mes activités

professionnelles au Service de consultation de l’École de psychologie (SCEP) qui par leur générosité et leur ouverture ont donné toute sa pertinence à mes recherches.

Si vous avez déjà écrit une thèse ou un mémoire, vous savez jusqu’à quel point la relation amour-haine entretenue pendant des années vis-à-vis ce travail de recherche exige non seulement un encadrement professionnel mais aussi une forte dose de soutien des proches. Tout au long de mon parcours scolaire, j’ai eu la chance de faire la connaissance d’êtres absolument merveilleux qui ont su guider mes prises de conscience, m’aider à cheminer et ainsi me permettre de devenir une meilleure version de moi-même. Ces êtres qui ont su m’apprivoiser ont d’abord été des amis mais au fil du temps ils en sont venus à former pour moi une grande famille, un havre de sécurité. Ainsi, je remercie mes

incroyables amies d’enfance, Jade, Lisandre et Maude, avec qui j’ai pu comprendre le vrai sens de l’expression : amour inconditionnel. Je remercie mes indispensables amis du baccalauréat, Alexia, Gabrielle, Roxane et Thierry qui m’ont aidé, à leur façon, à atteindre l’équilibre entre le travail et le plaisir. Je remercie mes amis du doctorat qui ont fait de ces dernières années éprouvantes une aventure palpitante remplie de rires et de moments précieux.

Je veux aussi remercier toute mon équipe du laboratoire mais plus particulièrement celles qui sont devenues des amies avec le temps et sans qui je ne saurais aujourd’hui aussi bien décrire avec cœur ce que veut dire esprit d’équipe et unité. Bref, merci Anne,

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Andrée-collègue extraordinaire qui a su créer un climat de stimulation intellectuelle et un support technique et réflexif inestimable (surtout concernant la recherche et les stats). J’ai aussi eu la chance de cotoyer une merveilleuse équipe d’internes des femmes toutes différentes apportant chacune leur sagesse dans ma vie et dans ma pratique. J’ai aussi eu la chance d’être « adoptée » par deux mentors cliniques, mon directeur de thèse et aussi Madame Danielle Lefebvre, psychologue, absolument fabuleux qui ont eu à cœur de m’offrir le meilleur encadrement clinique tout en ajoutant leur touche personnalisée pour m’aider à devenir la jeune professionnelle que je suis et que je serai demain. Je leur en suis plus que reconnaissante.

Je tiens bien sûr aussi à remercier ma famille « d’origine ». D’abord, cet homme extraordinaire qu’est mon père, Émile, qui a su m’inspirer par ces citations modifiées, sa bonté d’âme et sa détermination. Ces qualités du cœur héritées de lui m’ont donné les bases solides qui me permettent aujourd’hui d’être cette femme réalisée autant

professionnellement que personnellement. Je tiens aussi à remercier mon frère, Jean-Philippe pour son humour et sa légèreté. Ces qualités m’ont permis de relativiser ma démarche dans les moments les plus difficiles. Je tiens aussi à souligner l’apport discret et doux de ma sœur, Marie-Eve, qui a toujours su me suporter sans s’imposer. Je n’y serais surement pas arrivée non plus sans Francine, ma seconde mère, qui avec son grand cœur, son respect pour la vie et sa force de caractère, est rapidement devenue pour moi une source d’inspiration et d’accomplissement. Pour finir, mon amour, Jonathan, être absolument exceptionnnel qui a su, malgré son propre stress et ses propres défis, être présent de cœur et d’esprit pour me soutenir dans cette dernière année avec toute la sensibilité, la douceur et l’amour qui lui sont caractéristiques.

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Avant-propos

L’auteur de la thèse, Chloé Labadie, a contribué significativement au recrutement des participants tout en assumant la responsabilité première de la planification et de la

réalisation des analyses statistiques, de l’interprétation des résultats et de la rédaction des deux articles scientifiques de la présente thèse avec la collaboration de Stéphane Sabourin, Ph.D., directeur de recherche et professeur à l’École de psychologie de l’Université Laval et de Natacha Godbout, Ph.D., co-directrice de recherche et professeure au département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal. En plus de ces deux collaborateurs, les articles scientifiques ont été rédigés en collaboration avec Marie-Pier Vaillancourt-Morel, Ph.D., étudiante post-doctorale à l’Université de Montréal.

Le premier article de la thèse, intitulé A Person-Centered Analysis of Romantic Attachment

Anxiety and Avoidance a été soumis en mai 2018 dans la revue Attachment & Human Development.

Le second article, intitulé, Adult Profiles of Child Sexual Abuse Survivors: Attachment

Insecurity and Sexual Compulsivity or Avoidance a été publié en 2018 dans le Journal of Sex and Marital Therapy.

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Introduction générale

La théorie de l’attachement

Dès ses premiers écrits, Bowlby (1969, 1982) définit l’attachement comme un processus biologique de survie propulsé par l’évolution humaine. Il remarque que les enfants naissent avec des caractéristiques physiques attrayantes (grands yeux, sourire engageant, etc.) qui lui permettent d’obtenir l’amour et l’attention de la figure parentale. On peut instinctivement comprendre l’importance pour l’enfant que la figure parentale soit attachée à lui puisqu’il lui est impossible de faire quoi que ce soit par lui-même et que sans elle, il ne survivrait pas. En conséquence, l’enfant va tenter de s’adapter aux souhaits, désirs et projections des parents pour assurer sa sécurité et maintenir ses parents à proximité (Slade, 2004). Les premières études de Bowlby (1973) mènent à trois propositions essentielles à la compréhension du développement de l’attachement. Premièrement, lorsqu’un enfant est confiant que la figure d’attachement sera disponible lorsqu’il en aura besoin, cet enfant sera moins enclin à ressentir une peur intense ou chronique ou un manque de confiance envers l’autre. Deuxièmement, ce sentiment de confiance que la figure

d’attachement sera présente pour répondre aux besoins se développe lors d’une période critique de la vie de l’enfant et tend à se stabiliser à l’adolescence pour finalement se cristalliser pour le reste de la vie. Par contre, il est à noter que de récentes études tendent à démontrer que la sécurité d’attachement peut s’améliorer à la suite d’expériences

correctrices (e.g., relations de couple harmonieuses, intervention psychologie individuelle ou conjugale) ce qui semble moins fataliste que la proposition initiale de Bowlby (Moser et al., 2016). La dernière proposition précise que le développement de l’attachement relève d’une interprétation des expériences primaires vécues par l’enfant et non uniquement des interactions réelles entre le parent et l’enfant.

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L’application de la théorie de l’attachement chez l’adulte

Depuis ses débuts, la théorie de l’attachement a gagné beaucoup en popularité et plusieurs chercheurs se sont intéressés à en démontrer les fondements empiriques et ses applications cliniques. Au cours des années 80 et au début des années 90, une première vague de chercheurs a réussi à démontrer que même si le sentiment d’attachement prend d’abord racine dans les relations primaires parents-enfant, il se généralise éventuellement aux relations avec un partenaire amoureux. Avec le temps, ce dernier deviendrait la principale figure d’attachement de l’individu. D’ailleurs, Hazan et Shaver (1987) ont d’ailleurs été les premiers à prouver que les adultes s’autoclassifient selon la description originale des trois styles d’attachement (Bowlby, 1969, 1982): 56% des adultes se décriraient comme affichant un type sécurisant, 24% seraient évitants et 20% seraient anxieux-ambivalent.

Ensuite, emboitant le pas à Hazan et Shaver (1987), quelques chercheurs se sont intéressés à qualifier et catégoriser les différents types d’attachement chez l’adulte comme cela avait été fait chez l’enfant. En utilisant une méthodologie similaire à celle de leurs prédécesseurs, Collins et Read (1990) ont confirmé la présence des trois catégories

d’attachement chez l’adulte en plus d’obtenir des proportions semblables d’individus dans chaque catégorie c’est-à-dire 47% de sécures, 38% d’anxieux et 15% d’évitants.

Bartholomew et Horowitz (1991) ont proposé que c’est par le processus

d’attachement que l’individu développe une vision de soi et des autres qui l’amènera à interpréter son environnement. Par la suite, il entre en relation selon un mode semblable à celui appris dans l’enfance. Ces auteurs dégagent cependant quatre catégories

d’attachement plutôt que trois, selon deux continuums : la dépendance à l’autre et

l’évitement de l’intimité (i.e., sécure : confortable avec l’intimité et autonome, préoccupé : haut niveau de dépendance mais capable d’intimité, craintif : peur de l’intimité et

socialement évitant, détaché : rejet de l’intimité et contre-dépendance).

En s’inspirant des deux études précédentes, et à la suite d’un travail empirique de très grande envergure, Brennan et al. (1998) proposent une classification de l’attachement chez l’adulte comprenant quatre sous-types : attachement sécurisant, attachement

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sont ainsi placés dans un des sous-groupes distincts qualitativement. Ainsi, les individus sécures présentant des scores faibles aux deux dimensions, les préoccupés, de hauts degrés d’anxiété d’abandon et de faibles degrés d’évitement de l’intimité, les évitants, un faible niveau d’anxiété d’abandon et un haut degré d’évitement de l’intimité et les craintifs présentant des scores élevés à ces deux dimensions de l’attachement.

Il est aussi à noter que les récentes études ayant utilisé cette méthode de

catégorisation arrivent à des chiffres quelque peu différents des études initiales de Bowlby quant à la distribution des individus dans les 4 catégories d’attachement ; 50 à 55% des gens rapporteraient un attachement sécurisant, 20% seraient préoccupés, 15% seraient détachés et 10 à 15% seraient craintifs (Brassard & Lussier, 2007). Les études montrent aussi que ces chiffres diffèrent selon le genre des participants. En effet les méta-analyses les plus récentes chez des adultes rapportent que l’anxiété d’abandon est prédominante chez les femmes alors que chez les hommes, l’évitement de l’intimité serait plus élevé (Del Giudice, 2011).

L’utilisation des outils de classification pour appuyer la théorie de l’attachement

Les approches catégorielles ou typologiques reposent sur le postulat stipulant que les variations à l’intérieur d’un type ou d’un sous-groupe d’individus sont moins utiles d’un point de vue clinique que les distinctions qualitatives d’un sous-groupe à l’autre (Fraley, Hudson, Heffernan, & Segal, 2015). Il n’y a cependant, dans le domaine des théories de l’attachement, que très peu de recherches qui apportent un soutien empirique à un tel point de vue (Ravitz, Maunder, Hunter, Sthankiya, & Lancee, 2010). Ainsi, même si les efforts de recherche appuient maintenant les fondements empiriques de la théorie de l’attachement, l’emphase sur la classification dans les différentes catégories n’a pas permis d’améliorer notre compréhension clinique de ce phénomène (Slade, 2004).

Ainsi, il semble important de dupliquer ces quatres catégories, à l’aide de méthodes statistiques plus élaborées, permettant d’évaluer la présence de variables latentes

construites à partir de dimensions bien définies. L’utilisation d’analyses de profils latents sur l’anxiété d’abandon et l’évitement de l’intimité constitue une avenue prometteuse pour découvrir la présence de regroupements naturels d’attachement, et ce, dans divers

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échantillons (e.g. communauté, clinique, etc..). De plus, la duplication des quatres types d’attachement est aussi une proposition intéressante visant à réconcillier une vision

purement catégorielle et une vision purement dimensionnelle de la sécurité d’attachement.

Agression sexuelle à l’enfance et développement de l’attachement

L’être humain étant de nature essentiellement sociale, son plein épanouissement à l’âge adulte requiert une robuste capacité d’attachement. Comment ce processus est-il altéré par la violence sexuelle subie à l’enfance (ASE)? Théoriquement, quelques auteurs ont relevé que le caractère transgressif de l’ASE met en route un ensemble de mécanismes traumatogéniques qui aura des répercussions graves sur le développement et la sécurité d’attachement. Par exemple, le modèle de trauma à soi de Brière (1996, 2002) stipule que la maltraitance infantile, dont l’ASE fait partie, compromet de façon significative le parcours de vie de l’individu et entraine une symptomatologie parfois persistante via trois

mécanismes principaux dont des relations interpersonnelles teintées de dynamiques d’attachement altérées. Finkelhor et Brown (1985) ont également développé un modèle théorique proposant quatre dynamiques s’activant soit en simultané ou en séquence qui pourraient expliquer la diversité des séquelles potentielles de l’ASE : la sexualisation traumatique, la trahison, l’impuissance et la stigmatisation. Parmi ces quatre dynamiques, la trahison offre un bon canevas de réflexion sur les conséquences potentielles de l’ASE sur le sentiment d’attachement. La trahison renvoie aux sentiments éprouvés par l’enfant lors de l’agression quand un adulte de confiance lui cause du tort en profitant de sa vulnérabilité ou lorsqu’un parent non-agresseur n’a pas réussi à le protéger ou ne l’a pas cru au moment de la dénonciation de l’agression. Ainsi, la capacité du survivant à faire confiance à une autre personne dans le contexte de relations intimes serait compromise par ce sentiment d’avoir été trahi.

Ces deux modèles offrent un début de réponse très intéressant en ce qui a trait aux multiples défis qui se posent pour une victime d’ASE en couple à l’âge adulte. En pratique, la validité de ces hypothèses n’est pas facile à démontrer. À ce jour, la documentation scientifique à ce sujet semble incohérente. Certains chercheurs soulignent que l’ASE serait

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Darveau, Péloquin, Lussier, & Shaver, 2014; Godbout, Sabourin, & Lussier, 2007; Whiffen, Judd, & Aube, 1999). D’autres rapportent plutôt une association positive

seulement entre l’ASE et l’évitement de l’intimité (Mallinckrodt, McCreary, & Robertson, 1995) et finalement certains observent la présence simultanée de ces deux séquelles d’attachement (Frias, Brassard, & Shaver, 2014; Godbout, Sabourin, & Lussier, 2009; Minzenberg, Poole, & Vinogradov, 2006). L’incapacité des chercheurs à expliquer ces incohérences ne permet pas, pour l’instant, de bien faire ressortir la nature précise des séquelles d’attachement éprouvées par les victimes et d’ajuster les efforts de prévention et les protocoles de traitement aux problèmes spécifiques d’attachement vécus par ces individus à l’âge adulte.

Il est à noter que ces études ont toutes utilisées une méthode dimensionnelle d’évaluation de la présence de séquelles d’attachement suite à l’ASE. Cependant, à notre connaissance, aucun chercheur à ce jour n’a vérifié si les quatres catégories d’attachement sont effectivement présentes chez une population des victimes d’ASE. De même, nous ne savons pas si l’association empirique complexe observée entre les deux composantes de l’attachement mène à des sous-groupes de victimes affichant des profils prédominants ou secondaires d’insécurité. Il est aussi impossible de déterminer s’il existe un profil de victimes d’ASE où la sécurité d’attachement est préservée.

ASE et sexualité à l’âge adulte

Encore une fois, quelques éléments théoriques, et un ensemble de données

empiriques parcellaires, indiquent que l’ASE est fort probablement associée à des séquelles sexuelles qui apparaîtraient à l’enfance ou à l’adolescence mais qui se cristalliseraient à l’âge adulte. Par exemple, selon le modèle traumatogénique de Finkelhor et Brown (1985), la dynamique de la sexualisation traumatique explique comment l’ASE influence les croyances et comportements sexuels de l’enfant de manière dysfonctionnelle et

inappropriée compte tenu de son stade de développement. Des théories du retour du refoulé et de compulsion de répétition de Freud (1896, 1920), aux plus récentes théories sur la mentalisation du trauma (Fonagy & Target, 1997), en passant par l’identification à l’agresseur (Ferenczi, 1932), les théoriciens psychodynamiques se sont aussi efforcés de

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comprendre les séquelles d’une ASE. Peut importe la théorie utilisée, il ressort que l’ASE étant un évènement particulièrement intense en émotions. Il exige une capacité de réfléchir en cours de développement chez l’enfant à la période où il subit ce traumatisme. La

difficulté d’intégration de ce trauma et de lui donner un sens crée une panoplie de

difficultés subséquentes. Malheureusement, malgré la multiplication d’études démontrant la présence de séquelles sexuelles importantes à l’âge adulte, et tout comme dans le cas de l’attachement, les résultats disponibles demeurent incohérents. Certains chercheurs observent une association entre l’ASE et la compulsion sexuelle (Blain, Muench, Morgenstern, & Parsons, 2012; Hequembourg, Bimbi, & Parsons, 2011; Vaillancourt-Morel et al., 2015) ou l’évitement sexuel (Easton, Coohey, O’leary, Zhang, & Hua, 2011; Lemieux & Byers, 2008; McCallum, Peterson, & Mueller, 2012) alors que d’autres rapportent les deux formes de séquelles (Aaron, 2012; Colangelo & Keefe-Cooperman, 2012; Merrill, Guimond, Thomsen, & Milner, 2003; Noll, Trickett, & Putnam, 2003; Vaillancourt-Morel et al., 2016). Certains n’identifient pas de difficultés sexuelles chez ces victimes que ce soit à l’enfance, à l’adolescence ou à l’âge adulte (Noémie Bigras, Daspe, Godbout, Briere, & Sabourin, 2017; Dennerstein, Guthrie, & Alford, 2004; Rellini, 2014). De plus, la documentation empirique sur les séquelles sexuelles suite à une ASE ne conduit pas à des conclusions définitives, plus particulièrement en ce qui a trait aux différences de genre potentielles. En effet, certains auteurs concluent que les séquelles de l’ASE sont le plus souvent de nature compulsive chez les hommes alors que chez les femmes, elles se manifesteraient surtout par des symptômes d’évitement sexuel (Aaron, 2012; Colangelo & Keefe-Cooperman, 2012). Pourtant d’autres chercheurs soulignent que les difficultés sexuelles compulsives sont aussi présentes chez des femmes et suggèrent donc une constellation de symptômes ou de différences intergenre plus complexe (Plant, Plant, & Miller, 2005; Skegg, Nada-Raja, Dickson, & Paul, 2010; Vaillancourt-Morel et al., 2015).

La coordination du système d’attachement et du système sexuel

Mikulincer et Shaver (2012) ont abondamment discuté de l’importance de la coordination du système d’attachement et du système sexuel à l’âge adulte. De façon

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l’individu, le système d’attachement produit des comportements d’approche ou de fuite. Ainsi, un individu craignant de perdre l’amour de l’autre pourrait tenter d’encourager son partenaire à avoir des relations sexuelles avec lui, donner une importance particulière à la sexualité au sein de la relation ou encore être hypervigilant à tout signe de rejet sexuel de la part de son partenaire. De la même façon, un individu évitant pourrait être tenté de fuir l’intimité avec son partenaire en désengageant son système sexuel (e.g., diminution du désir sexuel, attitude d’évitement en lien avec la sexualité, maintien d’une distance lorsqu’un partenaire démontre du désir, inhibition de l’excitation sexuelle et de l’orgasme, etc.). Il se pourrait aussi qu’un adulte évitant s’adonne plus à une sexualité désengagée (e.g. sexualité solitaire, amitiés avec bénéfices, aventures d’un soir).

La présence d’une association robuste entre le style d’attachement et divers aspects de la qualité de l’expérience sexuelle et des comportements sexuels soutient l’hypothèse d’une coordination ou synchronisation des systèmes d’attachement et sexuel (Brassard, Shaver, & Lussier, 2007; Mikulincer & Shaver, 2012). La synchronisation ou la

coordination de ces deux systèmes motivationnels et comportementaux se produit lorsqu’un individu présente des comportements de fuite ou d’approche sexuels qui sont concordants avec son style d’attachement. Plusieurs recherches récentes appuient cette théorie de la synchronisation des systèmes chez des adultes de la population générale (Birnbaum, 2015; pour une recension de ces écrits, voir aussi Stefanou & McCabe, 2012). Par contre, jusqu’à présent, personne n’a tenté de vérifier si ces conclusions sont applicables à une population de victimes d’ASE. Ces systèmes généralement associés pourraient-ils se désynchroniser en cas de ruptures importantes de l’attachement en bas âge, par exemple, suite à un ASE ? Par exemple, est-ce qu’un individu pourrait vivre un niveau relativement élevé d’anxiété d’abandon sans pour autant utiliser la sexualité pour se rapprocher de son partenaire ou encore un individu craignant l’intimité avec son partenaire pourrait-il tout de même vivre une sexualité frénétique ou compulsive avec son partenaire? Se pourrait-il que l’ASE puisse entrainer une constellation de symptômes à la fois sexuels et d’attachement sans toutefois briser cette synchronisation des systèmes ? La synchronisation des systèmes présuppose, par exemple, qu’un individu présentant de l’anxiété d’abandon adoptera des conduites de compulsion sexuelle. La frénésie constitue alors une caractéristique motivationnelle et comportementale typique chez ces individus tant sur le plan de l’attachement que de la

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sexualité. En revanche, l’évitement de l’intimité psychologique ira de pair avec l’évitement de la sexualité. Ces questions de synchronie ou d’asynchronie revêtent un intérêt certain tant sur le plan théorique que clinique, autant en psychologie du couple qu’en psychologie traumatique.

À ce stade-ci de l’évolution des connaissances, en l’absence d’études adéquates, il est difficile de déterminer comment ces questions de synchronie ou d’asynchronie se manifestent chez des victimes d’ASE. Par contre, puisque de façon générale les femmes rapportent plus souvent de l’anxiété d’abandon (Del guiudice, 2011), et que suite à un abus sexuel, il semblerait que les femmes rapportent plus d’évitement de l’intimité (Aaron, 2012 ; Colangelo & Keefe-Cooperman, 2012), nous proposons que l’ASE crée une certaine forme de ségrégation entre le système d’attachement et le système sexuel. D’ailleurs, certains écrits cliniques rapportent que les individus victimes d’ASE ont tendance à séparer l’amour et la sexualité afin de protèger l’être aimé de l’agressivité parfois présente dans la sexualité sous forme de relation d’objet victime-agresseur (Kernberg, 1995). Il semble donc nécessaire d’éclaircir ce sujet à partir d’une approche empirique.

Failles méthodologiques potentielles des études chez les populations rapportant un trauma dans l’enfance

Quelques auteurs soutiennent que les incohérences expérimentales précédemment notées à propos des associations entre l’ASE, l’attachement et la sexualité à l’âge adulte pourraient être dues à des difficultés méthodologiques. Kilimnik et ses collègues (2018) soulèvent des lacunes majeures à propos de la définition utilisée pour identifier les victimes (trop inclusive ou trop restrictive) et des stratégies de recrutement de ces victimes qui peuvent éliminer des individus disant ne pas avoir subi de violence sexuelle en bas âge mais rencontrant les critères légaux d’une ASE. Ils soulignent aussi que le mode

d’opérationnalisation de l’ASE comporte plusieurs lacunes. D’abord, d’une étude à l’autre, les méthodes utilisées sont assez hétérogènes quant à l’identification des agresseurs

potentiels et à l’évaluation de la variété des gestes constituant une agression. Ensuite, les auteurs soulignent jusqu’à quel point il est contre-intuitif de croire que la fréquence de l’abus, la nature des gestes posés et le lien avec l’agresseur sont nécessairement associés.

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variable continue considérant qu’une élévation sur l’une de ces échelles représente bien une élévation de la sévérité de l’ASE dans l’esprit du survivant doit être mieux justifié.

Certaines de ces lacunes ont d’ailleurs été discutées précédemment mais elles ne traitaient pas spécifiquement des effets de ces lacunes sur l’évaluation des séquelles sexuelles de l’ASE à l’âge adulte (Higgins & McCabe, 2001; Putnam, 2003; Saunders & Adams, 2014). Tous ces auteurs s’entendent pour dire que compte tenu de la cooccurrence élevée entre les différentes formes de maltraitance, il est très difficile d’identifier les problèmes spécifiques à l’ASE (Higgins & McCabe, 2001; Saunders & Adams, 2014; Vachon, Krueger, Rogosch, & Cicchetti, 2015). Ils concluent que les victimes d’ASE représentent une population le plus souvent hétérogène. Ces personnes rapportent généralement avoir vécu plusieurs types de mauvais traitements : négligence émotionnelle ou physique, abus émotionnel ou

physique, etc. Les recherches menées jusqu’ici montrent bien l’importance d’étudier ces questions en prenant en compte ces deux défis supplémentaires (i.e., stratégies de

recrutement menant à des échantillons très hétérogènes et situation de cumul de trauma). Compte tenu de ces incohérences méthodologiques, il semble également important de souligner comment les précédentes études se basant généralement sur des statistiques centrées sur des variables c’est-à-dire analysant soit des moyennes (test-t, ANOVA, etc..) ou des tendances groupales (modèle d’équation structurelle, corrélations, etc..) ont pu nuire à l’identification de sous-groupes de victimes présentant des profils distincts de séquelles d’attachement et de séquelles sexuelles. Nous sommes parmi les premiers à suggérer que l’analyse typologique centrée sur des personnes (analyses de profils latents ou de

classification) fera progresser notre compréhension des différents sous-groupes d’individus qui composent la population victime d’ASE.

Objectifs de la thèse

Dans ce contexte, l’objectif général de la thèse est de procéder à une analyse différentielle des séquelles d’attachement et des séquelles sexuelles de l’ASE, à l’aide d’analyses de classification chez des adultes de la population générale et chez une

population de survivants d’ASE. Cette méthode d’analyse centrée sur la personne permettra de mieux cerner comment les différents profils de survivants d’abus sexuel rendent compte

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des différences individuelles observées cliniquement et de la disparité empirique notée entre les résultats des recherches dans ce domaine.

Ainsi, dans la première étude, nous utiliserons des analyses de profils latents afin de valider si les dimensions théoriques de l’attachement (i.e. anxiété d’abandon et évitement de l’intimité) sous-tendent une variable latente définie par des catégories spécifiques d’attachement. De tels résultats pourraient enrichir la discussion sur le caractère supposément irréconciliable des visions dimensionnelle et catégorielle de la sécurité d’attachement.

En tenant compte des connaissances scientifiques disponibles, nous formulons l’hypothèse selon laquelle, dans notre échantillon de la communauté, les quatres catégories typiques d’attachement (sécure, préoccupé, détaché et craintif) apparaîtront. Par contre, il est attendu que la catégorie détachée soit plus difficile à reproduire dans l’échantillon clinique compte tenu du caractère difficilement réconciliable de la consultation

thérapeutique et des difficultés d’attachement propres aux individus détachés. En ce qui a trait aux sous-échantillons victimes d’ASE, le pourcentage d’individus se regroupant dans la catégorie attachement sécure devrait diminuer significativement, ou disparaître, au profit des catégories empreintes d’insécurité (préoccupé, craintif ou détaché). Dans le deuxième article, cette analyse de l’hétérogénéité de la population victime d’ASE est complexifiée en tant compte simultanément du caractère dynamique du système d’attachement et du

système sexuel. La cooccurrence de ces deux types de séquelles de l’ASE est examinée. L’examen est ici entrepris à l’aide d’analyses de profils hiérarchiques avec la méthode Ward. Cette méthode est ici choisie de préférence à l’analyse en profils latents puisque rien ne nous permet de soutenir que les séquelles spécifiques liées à l’attachement et à la

sexualité forment une variable latente définie par des variables manifestes particulières. Certains spécialistes soutiennent en effet que l’analyse de profils hiérarchiques selon la méthode de Ward est moins contraignante sur le plan théorique (Schneider & Barbera, 2014). Elle se limite à identifier des sous-groupes de personnes partageant des

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À titre d’objectif secondaire, nous nous proposons d’étudier empiriquement la synchronie des systèmes comportementaux et motivationnels de l’attachement et de la sexualité en réaction à un évènement transgressif aussi perturbant que l’ASE. Nous examinons aussi à titre exploratoire les possibles différences de genre quant aux séquelles sexuelles et d’attachement chez des victimes d’ASE. Ces deux objectifs sont poursuivis en tenant compte de trois failles méthodologiques identifiées par les spécialistes dans les études sur l’ASE : absence de prise en compte de la sévérité de l’ASE, de la coocurrence de diverses formes de maltraitance et absence d’un groupe de comparaison composée de personnes ne rapportant pas de maltraitance. Enfin, compte tenu du caractère exploratoire du deuxième article, nous terminerons en comparant les différents profils obtenus sur des variables fréquemment étudiées dans le domaine de la victimologie sexuelle, soit la détresse personnelle et conjugale.

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Chapitre I : A Person-Centered Analysis of Romantic Attachment

Anxiety and Avoidance (Article 1)

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Chloé Labadie, B.A., Université Laval1

Marie-Pier Vaillancourt-Morel, Ph.D., Université de Montréal2

Natacha Godbout, Ph.D., Université du Québec à Montréal3

Stéphane Sabourin, Ph.D., Université Laval1

Correspondence concerning this paper should be addressed to: Chloé Labadie, École de Psychologie, Université Laval, 2325 rue des bibliothèques, Québec, QC, Canada, G1V 0A6. Email : chloe.labadie.1@ulaval.ca

Funding: Chloé Labadie was supported by doctoral fellowships from the Fonds de

recherche du Québec – Société et Culture (FRQ-SC) and the Research Centre on Intimate Relationship Problems and Sexual Abuse (CRIPCAS). Marie-Pier Vaillancourt-Morel was supported by a postdoctoral fellowship from the Social Sciences and Humanities Research Council (SSHRC). Natacha Godbout was supported by a research scholar grant from the Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQ-S).

Acknowledgements: We thank Bei Feng for her assistance with statistical analyses

1 Université Laval, École de psychologie, 2325 rue des Bibliothèques, Québec, QC,

Canada, G1V 0A6. Email: chloe.labadie.1@ulaval.ca

2 Université de Montréal, Département de psychologie, C.P. 6128, Succursale Centre-Ville,

Montréal, QC, H3C 3J7. Email: marie-pier.vaillancourt.morel@umontreal.ca

3 Université du Québec à Montréal, Département de sexologie, 455 René-Lévesque Est,

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Résumé

La présente étude a pour but de déterminer si l’utilisation de scores continus d’évitement de l’intimité et d’anxiété d’abandon permet d’identifier des profils latents spécifiques d’attachement. Dans l’échantillon en ligne (N = 1663), les résultats suggèrent quatre types d’attachement qui répliquent parfaitement le modèle propose par Brennan et al. (1998). Dans l’échantillon clinique (N = 575), seulement trois des quatre profils

d’attachement sont observés (sécure, préoccupé et craintif). Chez des victimes d’agression sexuelle, les analyses démontrent que, peu importe l’échantillon, les profils préoccupé et craintif ressortent clairement. Par contre, dans l’échantillon de la communauté, les

individus craintifs forment deux sous-groupes distincts : un groupe craintif présentant des niveaux très élevés d’anxiété d’abandon et un groupe craintif présentant des niveaux très élevés d’évitement de l’intimité. Nos résultats démontrent que l’ECR-12 peut être utilisé en milieu clinique afin de d’établir rapidement un diagnostic des patrons d’attachement et peut enrichir la conceptualisation des cas et le plan de traitement.

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Abstract

Using latent profile analyses conducted with a community (N = 1663) and a clinical (N = 575) samples, the present study tested whether continuous scores of attachment anxiety and avoidance would lead to the identification of theoretically consistent and clinically useful, specific categorical attachment patterns. In the community sample, the results suggested four attachment types which almost perfectly replicated the bidimensional conceptual model proposed by Brennan et al. (1998). In the clinical sample, well-delineated subgroups of secure, preoccupied and fearful individuals were observed, but no significant subgroup of dismissing-avoidant individuals emerged. To further study the clinical utility of this classification, additional latent profile analyses were conducted to determine specific attachment patterns in participants who reported child sexual abuse (CSA). In individuals having experienced CSA, subgroups of preoccupied and fearful victims were consistently identified but, in the community sample, the fearful attachment victims formed two distinct subgroups; fearful individuals with high attachment anxiety and fearful individuals with high avoidant attachment. These results indicate that a short form of the Experiences in Close Relationships can be used in most clinical settings to establish a rapid diagnosis of attachment patterns that may help in formulating a case conceptualization and a treatment plan.

Keywords: attachment model; attachment avoidance; attachment anxiety; childhood sexual

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A Person-Centered Analysis of Romantic Attachment Anxiety and Avoidance Introduction

Following a string of taxometric analyses on large samples of adults, the proposal that couple attachment dynamics can be conceptualized from a categorical perspective has been empirically discarded (Fraley et al., 2015; Fraley & Waller, 1998). Along with Brennan et al. (1998), Fraley et al. (2015) concluded that, when dimensional assessment is available,

categorization of research participants into secure, preoccupied, fearful or dismissing types of romantic attachment is less reliable and valid. Whereas these research findings are mostly incontrovertible, in clinical settings, the dimensional diagnosis of adult attachment is complex and difficult to implement. When based on an attachment security perspective, case

conceptualizations in couple and family therapy are generally conducted using categorical or prototypal judgments and people are assessed as being more or less secure or insecure or as preoccupied, dismissive or fearful (Levy & Kelly, 2009; Slade, 2004). Clinicians do not tend to think about attachment orientation as a specific region in a two-dimensional,

anxiety-by-avoidance, space (Brennan et al., 1998). Thus, even though, from a research standpoint, attachment should be studied using a dimensional framework, from a clinical perspective, the usefulness of weighted or standardized scores of attachment anxiety or attachment avoidance is debatable. The present study sought to determine whether continuous scores of attachment related anxiety and avoidance can lead to the identification of clinically useful, specific categorical attachment patterns.

In the couple therapy field, the clinical interpretation of anxious and avoidant attachment scores is an important issue for many reasons. First, an increasing number of evidence-based couple treatments rest, partially or completely, on an attachment perspective to explain relational disorders, to describe core mechanisms of therapeutic change, and to assess treatment

effectiveness (Johnson et al., 2016; Moser et al., 2016). Second, clinicians are now better trained and more frequently recruited to collaborate in outcome monitoring efforts designed to produce more ecologically valid outcome data and practice-based evidence (Hewison, Casey, &

Mwamba, 2016). In these contexts, attachment security is likely to become a routine target of change efforts. Finally, brief, well-researched self-report questionnaires assessing attachment

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anxiety and avoidance are readily available, but underused, in most clinical settings (Fraley, Vicary, Brumbaugh, & Roisman, 2011).

Cluster analytic studies of adult attachment dimensions are sparse. Collins and Read (1990) were among the first to empirically assess the clinical utility of an integration of dimensional and categorical attachment models with adults. They first extracted attachment dimensions using factor analyses (closeness, dependency and anxiety) and then, applying cluster analyses, identified different subgroups of individuals with distinct attachment styles. They concluded that, in both an original and a replication sample, attachment dimensions clustered into three attachment styles: secure, avoidant, and anxious/ambivalent. These three subgroups were in line with the original attachment categories proposed by Hazan and Shaver (1987). Low scores on the closeness and the dependency dimensions discriminated individuals from the avoidant subgroup from those of the two other subgroups while high scores on the anxiety dimension differentiated individuals from the anxious/ambivalent category from those from the two other subgroups.

A few years later, Brennan et al. (1998) found in their large-scale study of several attachment self-report scales that factor analyses produced two general attachment dimensions: fear of abandonment and avoidance of intimacy. These two dimensions then clustered into four groups that conceptually corresponded to Bartholomew’s attachment styles (Bartholomew, 1990; Bartholomew & Horowitz, 1991). Securely attached individuals had low scores on abandonment anxiety and avoidance of intimacy, preoccupied individuals reported high scores on fear of abandonment and low scores on avoidance of intimacy, dismissive/avoidant individuals scored low on fear of abandonment and high on avoidance of intimacy, and fearful individuals had high scores on both dimensions. Since then, this bi-dimensional conceptualization has been confirmed in various samples using exploratory and confirmatory factor analyses (Lafontaine et al., 2015; Sibley & Liu, 2004) and has been largely preferred in research settings to the three-dimension model suggested by Collins and Read (1990). However, the clustering of these two dimensions in four attachment styles using person-centered analyses has not been replicated using up-to-date statistical methods. The present study used latent profile analyses, instead of cluster analyses, to examine subgroups of individuals with distinct attachment styles using Brennan and colleagues bi-dimensional model. Besides testing these latent profiles in a community sample, we also

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examined them in a clinical sample to identify if clinicians should expect specific subgroups of individuals based on their scores of attachment anxiety and avoidance.

To further explore the clinical utility of latent profile analyses, we also tested whether distinct attachment subgroups would emerge in community and clinical samples of adults who reported child sexual abuse (CSA). CSA has been associated with adult attachment insecurities (Aspelmeier, Elliott, & Smith, 2007; McCarthy & Taylor, 1999; Muller, Sicoli, & Lemieux, 2000; Shapiro & Levendosky, 1999). However, results of past studies are inconsistent, with some investigations showing that CSA is mostly related to attachment anxiety (Brassard et al., 2014; Godbout et al., 2007; Whiffen et al., 1999), others indicating that CSA is associated to attachment avoidance (Mallinckrodt et al., 1995) or with both attachment anxiety and avoidance (Frias et al., 2014; Godbout et al., 2009; Minzenberg et al., 2006). From a clinical perspective, these apparent contradictions may simply indicate that some CSA victims suffer from distinct types of

attachment insecurities. Indeed, as a result of specific characteristics of the abusive experiences or because of unsupportive caregiver reactions, some victims may become more preoccupied, fearful or dismissive. Likewise, some victims who received positive parental (Godbout, Briere, Sabourin, & Lussier, 2014) or professional (Moser et al., 2016) support may report attachment security. Latent profile analyses will shed light on these hypotheses.

The Current Study

The main purpose of the present study was to provide empirical support for a person-centered, clinically useful assessment model of romantic attachment in community and clinical samples of adults as well in CSA victims’ subsamples. More specifically, through latent profile analysis, we sought to determine whether continuous scores of attachment anxiety and avoidance would lead to the identification of distinct subgroups of individuals. Based on the clusters

obtained by Brennan et al. (1998), we hypothesized that four specific subgroups of individuals corresponding to secure, preoccupied, dismissive, and fearful attachment styles would emerge in the community and clinical samples. As a secondary objective, we assessed whether these four subgroups can also be replicated in subsamples of CSA victims from the community and clinical samples. Finally, the distribution of gender across latent profiles was also assessed on an

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Method

Participants and Procedure

Community sample. A convenience sample of 1663 French-Canadian men and women at

least 18 years old was recruited from the community through social media, online

advertisements, and university electronic lists to complete an online survey (Vaillancourt-Morel et al., 2015). Interested participants signed a consent form electronically and then accessed the online survey. The study protocol was approved by our institutional review board. Of the 1663 participants, 73.9% were women and 26.1% were men. The mean age was 26.30 (SD = 8.75); 25.2% worked full time, 3.3% worked part time, 69.2% were full-time students, and 1.9% were unemployed. The most reported income was 20,000$CAD. Almost, one third of the sample reported to be single (32.8%), 8.4% of the participants were married, 17.9% cohabitated without being married and 41,0% were dating. The proportion of individuals who reported CSA was 20.5%. Thus, the CSA victims’ subsample from this community sample was composed of 338 victims.

Clinical sample. A sample of 575 French-Canadian men and women consulting for

interpersonal difficulties was recruited at their first assessment session in a university clinic. If they agree to participate, they signed a consent form and they completed a series of

questionnaires at home which they brought back at their second assessment session. The study protocol was approved by our institutional review board. Of the 575 participants, 67.1% were women and 32.9% were men. The mean age was 33.85 (SD = 11.46); 64.2% were employed, 22.4% were full-time students, and 12.4% were unemployed. Most of the participants (72.2%) reported an income of less or equivalent than 45,000$CAD. More than one third of the sample reported to be single (36.3%), 11.7% were married, 33.1% were in a serious relationship and 18.9% were dating. In this clinical sample, the proportion of individuals who reported CSA reached 19.5% (n = 112).

No statistical difference was found between the community and the clinical samples on sociodemographic characteristics (all p > .05).

(31)

Measures

All participants completed a sociodemographic questionnaire to assess age, gender, occupation, annual income, and education.

Attachment. Attachment anxiety and avoidance were measured using the

French-Canadian 12-item version of the Experiences in Close Relationships questionnaire (ECR-12; Brennan et al., 1998; Lafontaine et al., 2015; Lafontaine & Lussier, 2003) . The ECR-12 is based on the two dimensions of adult attachment with two 6-item subscales that respectively assess anxiety (e.g., “I worry about being abandoned”) and avoidance (e.g., “I don’t feel comfortable opening up to romantic partners”). Items were scored on a 7-point Likert scale ranging from 1 (strongly disagree) to 7 (strongly agree). Items were averaged for each subscale, higher scores indicating high anxiety and high avoidance. Brassard, Péloquin, Dupuy, Wright, and Shaver (2012), using a sample of 4184 adults, applied ROC curve techniques to determine clinical thresholds for these two subscales, identifying scores that maximized sensitivity and specificity: 3.5 for attachment-related anxiety and 2.5 for attachment-related avoidance. In the present study, Cronbach’s alpha for the community sample and the clinical sample were respectively .82 and .72.

Child sexual abuse. CSA was measured trough a 12-item questionnaire based on the

definition of the Criminal Code of Canada (Vaillancourt-Morel et al., 2015). This measure evaluated if, before 16 years old, participants had any sexual experiences with one (or more) individuals at least five years older or in a position of authority. To characterize potential abusers, 12 response choices were presented: natural or adoptive mother, natural or adoptive father,

stepmother, stepfather, grandmother, grandfather, sister, brother, other family member, family friend or an acquaintance at least 5 years older, teacher/babysitter/instructor, or stranger at least 5 years older than the respondent. Those who responded affirmatively to one of those 12 items were classified as having experienced child sexual abuse.

Analytic Plan

Using Mplus version 8.0 (Muthén & Muthén, 1998-2015), Latent Profile Analyses (LPA), which are an extension of latent class analysis to continuous variables, were performed to

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are designed to detect homogenous “profiles”, “classes” or “subgroups” of participants within a sample through robust maximum likelihood (MLR) estimation. LPA were conducted to show that a discrete latent attachment variable with four profiles would explain the covariance between the two indicator variables, i.e., anxiety and avoidance.

As proposed by Nylund, Asparouhov, and Muthén (2007), LPA were carried out by specifying a one-latent profile solution and the number of latent profiles was increased until the fit indices indicated that the model no longer justified the loss in parsimony. The best-fitting classification model was determined by a combination of fit indices, parsimony, size of classes (i.e., all profile should include more than 5% of the sample), and interpretability. The fit indices used were: the smallest Loglikelihood (LL), the smallest Akaike Informaiton Criterion (AIC), the smallest Bayesian Information Criterion (BIC), and a significant Lo-Mendell-Rubin likelihood ratio test (LRT). A nonsignificant LRT indicates that, as compared to a more parsimonious model with one less profile, improvements in model fit obtained by adding another profile should be rejected. The precision of individual classification was assessed using the entropy value ranging between 0 and 1, with a high entropy corresponding to a clear class separation. Because

individuals may belong to more than one latent class, the quality of class allocation was examined through the average latent class probabilities, with values above .80 indicating satisfactory classification (Mokros et al., 2015).

When the optimal number of profiles was identified, within-profile mean scores for anxiety and avoidance attachment were examined to determine whether they corresponded to clinical cut-offs (2.5 for avoidance and 3.5 for anxiety; Brassard et al., 2012) and they were used to label the obtained profiles. Finally, following each LPA, chi-square analyses were performed to determine the distribution of women and men in each profile identified.

Results

Profile Identification and Description

Community sample. The fit indices for possible latent profile structures in the

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that the best fitting model was the four-profile solution which was also theoretically coherent. In comparison to the two-, three-, and five-profile solutions, the four-profile model showed lower LL, AIC, and BIC values, as well as a significant LRT-value. Even though the five-profile solution had slightly lower, or identical, LL, AIC, and BIC values and even if the LRT remained significant, the proportion of the sample included in the added profile was low (2.7%) and was considered undifferentiated. Thus, the four-profile solution was more parsimonious. For this four latent-profile solution, the value of entropy was .70 and the average latent class probabilities for most likely latent class membership were satisfactory and varied between .80 and .85.

Using the four-latent solution, individuals were allocated to a profile based on their most likely class membership four groups of different sizes emerged. First, a Secure profile that included 35.0% of participants with low scores on attachment anxiety and avoidance (n = 577

Mavoidance = 1.90, SD = 0.06; Manxiety = 2.79, SD = 0.07). Second, a Preoccupied profile formed by

40.9% of participants showing high attachment anxiety and low attachment avoidance (n = 681;

Mavoidance = 2.15, SD = 0.06; Manxiety = 4.97, SD = 0.06). Third, a Fearful profile that included

16.53% of participants reporting high attachment anxiety and avoidance (n = 270; Mavoidance =

4.27, SD = 0.11; Manxiety = 5.11, SD = 0.10). Fourth, a Dismissive profile comprising 7.9% of

participants with high attachment avoidance and low attachment anxiety (n = 133; Mavoidance =

4.64, SD = 0.16; Manxiety = 2.43, SD = 0.13).

To determine whether the distribution of women and men in the four profiles was significantly different, a chi-square analysis was conducted. The results showed that men were overrepresented in the detached profile (11.7% of all men in the sample), fearful profile (18,9% of all men in the sample) and the secure profile (84,1% of all men in the sample) whereas women were overrepresented (45,6% of all women in the sample) in the preoccupied profile, χ2(3) = 34.18, p < .001,φ= .143.

CSA victims’ subsample from the community sample. The fit statistics for the CSA victims’ subgroup from the online sample (N = 338) are displayed in Table 1. For this subgroup

of the sample, the fit criteria indicated that a three-profile solution was optimal. This solution evidenced lower LL, AIC and BIC values, as well as a significant LRT statistic. In comparison to the three-profile solution, the four-profile solution exhibited lower LL and AIC values, a LRT

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value of entropy was .79 and the average latent class probabilities for the most likely latent class membership were high and varied between .83 and .94.

In CSA victims, the three-profile model included a Preoccupied profile (65.9%; n = 222;

Mavoidance = 1.96, SD = 0.09; Manxiety = 4.00, SD = 0.11), a Fearful-High-anxiety profile (28.5%; n

= 96; Mavoidance = 3.76, SD = 0.20; Manxiety = 4.80, SD = 0.20), and a Fearful-High-avoidance

profile (5.6%; n = 19; Mavoidance = 5.77, SD = 0.24; Manxiety = 3.70, SD = 0.60). The results of a

chi-square analysis revealed that men were overrepresented in the Fearful-High-anxiety profile (40.9% of all men in the sample) and in the Fearful-High-avoidance profile (10.8% of all men in the sample) whereas women were overrepresented (71.3% of all women in the sample) in the

Preoccupied profile, χ2(2) = 16.23, p < .001, φ = .219.

Clinical sample. The fit indices for the clinical sample (N = 575) are showed in Table 1.

Results indicated that a three-profile model should be retained. This model showed lower values for the BIC statistic as well as a significant LRT value. In contrast, the four-profile model offered slightly lower LL and AIC statistics, a slightly higher BIC value and a nonsignificant LRT value (p = .128). Thus, when moving from a three- to a four-profile latent model, parsimony was lost and fit criteria values decreased. For the three-profile solution, the value of entropy was .65 and the average latent class probabilities for most likely latent class membership were satisfactory and varied between .78 and .87.

The three-profile model included a Preoccupied profile that included 47.6% of patients (n = 342; Mavoidance = 2.39, SD = 0.09; Manxiety = 4.58, SD = 0.15) with low attachment avoidance and

high attachment anxiety. A Secure profile that comprised 24.0% of patients reporting low attachment anxiety and avoidance (n = 63; Mavoidance = 1.83, SD = 0.10; Manxiety = 2.91, SD =

0.17). A Fearful profile formed by 28.4% of patients that reported high attachment anxiety and avoidance (n = 82; Mavoidance = 3.94, SD = 0.11; Manxiety = 4.11, SD = 0.14). In this latent model,

dismissive patients did not emerge as a distinct attachment profile. However, significant

differences were observed between the online sample and the clinical sample in the distribution of participants in similar category. As expected, compared to participants from the online sample, there were fewer secure participants in the clinical sample (10.9%) as well as higher number of participants in the preoccupied (33.3%) and the fearful (37.7%) profiles, χ2(3) = 179.4, p < .001, φ = .283. Gender differences between the three profiles did not reach significance, χ2(2) = 2.78, p

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= .249, φ = .070.

CSA victims’ subsample from the clinical sample. The LPA fit statistics for the CSA victims’ subgroup from the clinical sample (N = 112) are displayed in Table 1. For this sample,

the fit criteria indicated that a two-profile solution was optimal. This solution evidenced low LL, AIC and BIC values, as well as a significant LRT statistic. In comparison to the two-profile solution, the three-profile solution exhibited lower LL, AIC and BIC values, but the LRT value was not significant (p = .183). For the two-profile solution, the value of entropy was .79 and the average latent class probabilities for most likely latent class membership were high and varied between .91 and .96.

In CSA victims from the clinical sample, the two-profile model included a Preoccupied profile formed by 72.3% of patients who reported low attachment avoidance and high attachment anxiety (n = 82, Mavoidance = 2.39, SD = .125, Manxiety = 4.68, SD = .184) and a Fearful profile

formed by 26.8% of patients that reported high attachment anxiety and avoidance (n = 30,

Mavoidance = 4.77, SD = .208, Manxiety = 4.03, SD = .282). Secure and dismissive patients did not

emerge as distinct attachment profiles in the CSA victims from the clinical sample. The

distribution of women and men between these two profiles was not significantly different, χ2(2) = .735, p = .693, φ = .081.

Discussion

Taken together, the present findings provide support for a person-centered assessment model of romantic attachment that can be cost-effectively applied in clinical settings with individuals who present significant attachment issues frequently associated with relational disorders (Mikulincer & Shaver, 2015) and potentially interfering with treatment effectiveness (Wiebe & Johnson, 2017). We showed, using latent profile analyses, that attachment anxiety and avoidance levels can be reliably evaluated and combined to identify meaningful subgroups of secure, preoccupied, fearful or dismissing individuals in a community sample. Only three of these four attachment patterns emerged in the clinical setting where dismissing individuals did not form a specific subgroup of participants. As expected, in the clinical sample, insecure attachment types prevailed with higher rates of preoccupied and fearful individuals along with a substantial but a lower number of secure persons. When analyses were conducted specifically with adult

(36)

victims of CSA, subgroups of preoccupied and fearful victims consistently emerged in the community and the clinical samples. Thus, in in both the community and the clinical sample, CSA victims consistently reported high rates of anxious attachment.

Even though our findings in the community sample are theoretically consistent with the results of the pioneering cluster-analytic study conducted by Brennan et al. (1998), they were obtained using modern statistical techniques. These analyses allow a more precise estimation of the number of profiles identified in each sample, with rigorous fit indices comparing the

plausibility of various solutions. In addition, the present study was based on a much shorter, 12-item version of the ECR produced by Brennan et al. (1998). This brief version of the ECR (Lafontaine et al., 2015) not only preserves the essential psychometric properties of the original 36-item ECR used by Brennan et al. (1998) but can also easily be included in more extensive contemporary diagnostic and screening protocols of relational distress to enrich case

conceptualization and treatment planning.

Our finding that a quarter of clinical participants was securely attached and formed a distinct profile is interesting and either suggests that these individuals are not valid observers of their attachment dynamics or that they may seek professional help in reaction to external stressors unrelated to attachment issues. Future studies will need to be conducted to explore these two hypotheses. Likewise, dismissive participants did not form a distinct attachment profile in the clinical sample. Even if the sample size of clinical participants was relatively high, a larger sample may be needed to consistently identify a subgroup of dismissive individuals. Unless they are pressured by external sources, these individuals are less likely to seek help for personal or interpersonal problems. Larger number of dismissive individuals may also be easier to recruit in specialty clinics treating patients with avoidant or antisocial features. Finally, in line with past meta-analytic results (Del Giudice, 2011), women were generally overrepresented in preoccupied profiles whereas men more frequently reported higher avoidance scores and were more likely to be observed in the fearful or dismissive profiles.

In terms of clinical utility, the observation of distinct profiles of attachment insecurities in adult victims of CSA is another important feature of the present findings. The results of past studies in this area are difficult to interpret with some showing that CSA victims report are preoccupied (Brassard et al., 2014), dismissive (Vaillancourt-Morel, Godbout, Sabourin,

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Péloquin, & Wright, 2014) or fearful (Frias et al., 2014). Our results show that these apparent empirical contradictions are not the result of flawed studies but rather indicate that there are distinct, clinically relevant, subgroups of victims with different attachment profiles. However, it must be underlined that in our samples of CSA victims, high anxious attachment is a constant, either appearing without avoidant attachment, such as in the preoccupied profile, or when combined with high attachment avoidance, such as in the fearful profile. This suggests that anxious attachment may be a generalized negative outcome of early sexually abusive experiences. These findings also raise the interesting hypothesis that these variations in attachment insecurities, which are generally described as empirical inconsistencies, are most probably explained by specific characteristics of CSA (frequency, severity, etc.) or by parental or professional reactions to the disclosure of these abusive experiences (Godbout et al., 2014).

Despite these variations in attachment insecurities of CSA victims in the community and the clinical samples, no distinct subgroup evidencing attachment security (i.e., low attachment anxiety and avoidance) surfaced. This is not to say that all victims of CSA will universally report attachment insecurities. In much larger groups of CSA victims, a small secure profile may well emerge. However, the results of the present study do suggest that in adulthood, the rates of secure victims of CSA is very low and that, in these abusive situations, attachment insecurities are a typical negative clinical outcome. However, in the present case, these adverse outcomes mostly refer to a mixture of situations where attachment anxiety predominates along with cases where attachment preoccupations are complicated by moderate or high dose of attachment avoidance. In fact, in our analyses, no pure subgroup of dismissive CSA victims was identified. As a physical and psychological transgression, CSA is a major breach of trust and boundaries, shrouded in secrecy, where approach-avoidance conflicts are fueled alternatively or simultaneously by fears of rejection or intimacy (Briere & Scott, 2015). In adult couple relationships, the complex feelings developed towards the abuser may generalize to the romantic partner who has become the central attachment figure.

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Limitations and Further Study

The present study has some limits that need to be discussed. First, even though the ECR-12 is a short, cost-effective measure of adult romantic attachment, self-reported assessment of anxiety and avoidance in intimate relationships may be biased by social desirability, restricted insight, and specific strategies used to cope with personal and couple distress. Thus, from both a research and a clinical viewpoint, when possible, self-reported attachment may be compared to partner-reported or therapist-reported assessments of anxious and avoidant attachment. Second, even if the sample sizes of our community and clinical samples were sufficient, future studies with larger representative samples, including a higher number of CSA victims are necessary to confirm the present findings. Finally, it would be interesting to conduct longitudinal follow-up studies of individuals from different profiles of attachment insecurity to determine if specific subgroups show distinct trajectories on well established empirical indicators of individual and couple distress.

Clinical Implications

From a clinical standpoint, our observations that a majority of individuals from the community as well as treatment-seeking individuals present distinct and sometimes complex profiles of attachment insecurities have important assessment and treatment implications. First, in professional settings where interpersonal problems, relational symptoms and disorders are

prevalent, inexpensive and very brief, well validated, measures of attachment anxiety and avoidance should be part of most empirically derived assessment strategies. An analysis of specific types of attachment insecurities typically experienced by romantic partners provides rich information about probable patterns of emotional or behavioral dysregulation underlying

maladaptive couple and sexual interactions as well as other indicators of severe relationship distress: extradyadic sexual involvement, intimate partner violence, etc. From a psycho-educational perspective, clear descriptions of attachment types are also useful in feedback sessions designed to help patients understand overwhelming intrapersonal and interpersonal

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Table 1. Fit Indices for Latent Profile Analysis within Community and Clinical Sample
Table 1. Means and Standard Deviations for Attachment, Sexual and Psychosocial  Outcomes Among Survivors from the Two CSA Clusters and Nonvictims

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