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Editors' Note / Note de la rédaction

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Academic year: 2021

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Canadian Historical Association

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Société historique du Canada

EDITORS’ NOTE

NOTE DE LA RÉDACTION

CHA Secretaries Secrétaires de la SHC

L’arrivée de la saison estivale m’oblige à vous proposer, pour ce numéro du Bulletin, un texte plus léger que prévu. J’attendrai le passage de la belle saison pour commenter l’évolution de la crise sociale, initiée par la grève étudiante au Québec. Nous verrons aussi à la rentrée les conséquences des coupures du gouvernement fédéral sur la communauté historienne canadienne. Dès lors, c’est avec l’intention de vous entretenir sur un thème qui soulève les passions chez les historiens que je m’adresse à vous. Quel peut bien être ce thème? Celui des archives évidemment. Malgré nos champs de recherche spécifiques, nos méthodes particulières et nos aprioris épistémologiques, il y a un élément qui rapproche les historiens : leurs sources.

À ce sujet, l’historienne française Arlette Farge publia, en 1989 aux éditions du Seuil, Le goût de l’archive, un ouvrage qui est devenu depuis un classique. Dans cette plaquette de 156 pages, elle revient sur « l’expérience » des archives, c’est-à-dire le travail de l’historien qui se fait en amont, celui qui précède la présentation en colloque, l’article ou le livre. L’intérêt de l’ouvrage de Farge réside sans doute dans son identification de la charge émotionnelle qui accompagne, chez

bien des historiens, la consultation des archives. Nous vivons tous, sans doute, cette fébrilité qui accompagne

l’ouverture d’un nouveau carton ou la douce satisfaction de consulter une nouvelle fois, avec un questionnement renouvelé, des archives connues dans l’espoir d’identifier de nouvelles informations ou de percevoir des éléments qui nous auraient échappés lors de précédents dépouillements.

Naturellement, la consultation des archives s’accompagne d’un cérémonial bien précis et chaque dépôt possède son lot de règles explicites et implicites. À ce titre, ceux qui ont déjà consulté en France les archives du ministère des Affaires étrangères, alors que les documents se trouvaient toujours dans l’édifice du ministère au Quai d’Orsay, en savent quelque chose : la circulation en groupe à des heures spécifiques vers la salle de lecture, le petit photocopieur coincé sur le palier d’un escalier secondaire, le seul pour l’ensemble des chercheurs. D’une certaine façon, il émane de ces expériences le sentiment de faire partie d’un cercle

d’initiés, ceux qui ont consulté et qui connaissent « ces documents », « ce carton », « ce dépôt ». Que ceux-ci soient à Paris, à Londres, à Ottawa ou à Québec, chaque dépôt a ses usages distinctifs.

Lorsqu’elle a rédigé son ouvrage en 1989, Arlette Farge ne pouvait toutefois se douter des transformations de la méthode de prise de notes amenées par la technologie. De la fiche manuscrite en passant par l’ordinateur portable, nous en sommes maintenant à la prise de photos numériques et à l’accès documentaire via le web. En songeant au dépouillement mené au moment de la préparation de ma thèse, le corpus archivistique ne serait plus le même aujourd’hui. Dans une journée, je peux désormais saisir, à l’aide de mon appareil photo, des documents qui nécessitaient plusieurs jours de patiente retranscription il y a à peine dix ans.

Lors de mes prochaines interventions dans le Bulletin, je vous ferai part de la suite de mes réflexions sur les archives : les découvertes inusitées et surtout les anecdotes accumulées au fil des ans. Par exemple, le petit navire gribouillé par un officier de la Marine nationale française dans la marge d’un important ordre du jour du Conseil supérieur de la Défense nationale en octobre 1939 ou la note laissée dans un carton par un archiviste soulignant que depuis le passage d’un certain historien américain – c’est inutile de le demander, je ne divulguerai pas son nom – les documents ont perdu leur structure originale. À ce titre, j’invite ceux qui seraient intéressés à partager avec les lecteurs du Bulletin leurs anecdotes les plus savoureuses à me les transmettre par courriel. Nous pourrions les publier dans les prochains numéros du Bulletin.

Je vous souhaite un bel été.

Martin

The Dominion Archives building on Sussex Drive in Ottawa, Ontario, Canada. Circa 1923 / L’édifice des archives du Dominion sur la

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